Janine Bailly

Emmanuel de Reynal publie « Ubuntu, ce que je suis »

En marge de la sortie de son livre « Ubuntu¹, ce que je suis » (éditions l’Harmattan), Emmanuel de Reynal a échangé avec Gérard Dorwling-Carter  sur la société martiniquaise, dans le magazine de juillet 2020  Antilla, numéro « Spécial Ubuntu ». Voici quelques extraits de cette fort longue interview.

Nota bene : Afin de ne pas modifier le sens de ce qui fut dit, les paragraphes extraits sont retranscrits comme tels, de sorte que certains de leurs entêtes peuvent surprendre.

Prendre le temps de Lire l’intégralité de l’interview, avec les questions posées par l’!intervieweur, et qui comporte aussi un passage intéressant sur l’Afrique du Sud, prise ici comme exemple.

« On peut choisir de façonner son identité en ne retenant qu’un épisode de l’histoire. Souvent d’ailleurs, on le fait sous une forme de pression culturelle qui nous oblige à revendiquer une seule identité. Cette identité peut-être choisie, à condition que l’on soit conscient des limites qu’elle nous impose. Elle est en réalité souvent subie, et elle nous enferme toujours dans un cadre restreint. L’identité nous limite et nous caricature. En fait, dans l’histoire de l’humanité, jamais le combat identitaire n’a créé de bonheur.

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Mort de Gilles Lapouge, écrivain, voyageur et journaliste de talent

Communiqué du Journal Libération : 

Écrivain et journaliste, Gilles Lapouge est mort à 97 ans, le 31 juillet. Il avait reçu les prix Louis Guilloux et des Deux Magots pour la Bataille de Wagram (Flammarion, 1986) et le Fémina Essai pour L’Encre du voyageur (Albin Michel, 2007). Sa carrière journalistique manifesta aussi un grand éclectisme : il fut correspondant à Paris durant plusieurs décennies du journal brésilien O Estado de Sao Paulo, il participa avec Bernard Pivot à l’émission télévisée Ouvrez les guillemets qui allait devenir Apostrophes, il fut un collaborateur régulier de La Quinzaine littéraire et un fidèle des Étonnants voyageurs de Saint-Malo¹. Sur France Culture, son nom est lié aux émissions Agora et En étrange pays.

Extraits d’un article du journal L’Express :

Le monde des lettres et des grands flâneurs de la vie perd l’un de ses fleurons. Gilles Lapouge, journaliste-romancier-essayiste-homme de radio, à la vie façonnée par les hasards et les quiproquos… Le magicien des paradis perdus… La fantaisie érigée en art…

Bernard Pivot l’a tweeté en ce 31 juillet : « Mort à 96 ans d’un grand journaliste et d’un grand écrivain : Gilles Lapouge.

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Fort-de-France : Deux appels liés à La Porte du Tricentenaire, un arrêté d’interdiction

Vendredi 31 juillet 2020- Journal France Antilles
Pour donner la parole au peuple – Pour préserver notre espace démocratique.

Les derniers mois en Martinique ont été le lieu de manifestations et de prises de position que l’on ne peut ignorer. Elles sont comme autant de symboles de l’inertie et des frustrations silencieuses qui émaillent et déraillent notre société: nul ne peut ignorer les enjeux liés à la pollution à la chlordécone, à la gestion de l’eau ou encore les inquiétudes concernant le développement économique et l’exode des jeunes. 

Les évènements du 22 mai 2020 ont permis une mobilisation du politique et de la société sur les questions de nos symboles publics et sur la connaissance de notre histoire. Ce choc entre histoire et mémoire a provoqué un processus de remise en question de notre société. 

On aurait pu croire qu’avec les réseaux sociaux, le dialogue entre les différentes réflexions sur notre société aurait pu être facilité. Bien au contraire. Des divisions nous sautent aux yeux et ne cessent de s’exacerber. 

Face aux tensions récentes, des espaces et des moments d’échanges ont pourtant été créés, des espaces et des moments dont notre société a le plus grand besoin.

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Quand, sur la Côte d’Azur, des glaces d’été font polémique

Le célèbre glacier « Le Poussin Bleu », établissement inauguré en 1947 sur le front de mer du Veillat à Saint-Raphaël, est la cible d’une polémique en raison de coupes de glace dont les noms, selon certains, véhiculeraient des préjugés racistes. Ainsi, « L’Africaine » et « Le Chinois » ont suscité sur les réseaux sociaux l’indignation d’internautes, qui ont appelé au boycott, photos à l’appui. Pour mettre fin aux protestations, les gérants de l’établissement — ironie du sort, sis Boulevard de La Libération — se sont empressés de supprimer les produits mis en cause de leur carte.

Une carte qui depuis plus de soixante-dix ans regorge de couleurs et de parfums. Et les fameuses glaces se sont dégustées au fil des générations, sans aucune modération : le “Clown”, le “Volcan”, la “Tulipe” etc. Parmi toutes ces appellations, un consommateur avait déjà relevé, l’été dernier, le nom d’une coupe originellement baptisée “L’Africaine”. Il s’agissait d’une glace au chocolat garnie de crème chantilly, « agrémentée » d’une tête en meringue chocolatée portant un filet de pâte d’amande rouge en guise de bouche, il est vrai pulpeuse… pour ne pas dire gourmande … mais qui hélas évoquait le bonhomme caricatural du « Y’a bon, Banania » de notre enfance… Voilà un certain temps déjà que le petit gâteau nommé « Tête de nègre », un simple demi-globe enrobé de chocolat, sans aucun autre signe qui eût pu le faire soupçonner d’intention raciste, et qui était le délice de mes jeudis buissonniers, a dû changer de nom, devenant « meringue au chocolat » avant de pratiquement disparaître des productions pâtissières… Quant au dessert nommé « Le Chinois », un sorbet au citron — si, si, vous avez bien lu ! 

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À redécouvrir, l’ouvrage « Sexe, race et colonies » 

La domination des corps du XVe siècle à nos jours

Édition : Paris, La Découverte. Parution : septembre 2018

Relire la mise au point publiée au moment de la parution, dans Madinin’art, « Autour de sexe et colonies »

Préfaciers et co-directeurs : Pascal Blanchard, Jacques Martial, Achille Mbembe, Leïla Slimani, Nicolas Bancel,  Gilles Boëtsch, Christelle Taraud, Dominic Thomas. Le site du groupe de travail Achac présente un portrait de chacun de ces contributeurs.

Que dit l’éditeur ?  » Ce livre s’attache à une histoire complexe et taboue…  C’est le récit d’une fascination et d’une violence multiforme… Une histoire dont les traces sont toujours visibles de nos jours, dans les enjeux post-coloniaux, les questions migratoires ou le métissage des identités. C’est aussi la révélation de l’incroyable production d’images qui ont fabriqué le regard exotique et les fantasmes de l’Occident. Projet inédit tant par son ambition éditoriale, que par sa volonté de rassembler les meilleurs spécialistes internationaux, l’objectif de Sexe, race & colonies est de dresser un panorama complet de ce passé oublié et ignoré, en suivant pas à pas ce long récit de la domination des corps ».

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Apprendre le Beatbox, avec l’artiste martiniquais VEN

L’artiste VEN, Human Beatboxer, sera en résidence au Domaine de Tivoli tout le mois d’août. Il sera accueilli par l’association « Terre d’Arts » en partenariat avec Tropiques Atrium, dans le cadre du programme « TRANSAT » (voir ci-dessous).

Venez à sa rencontre, ou participez aux ateliers qui auront lieu tous les mercredis du mois : 5, 12 19 et 26 août !

Les Ateliers

Pour les enfants à partir de 7 ans : Atelier « Découverte du BeatBox »
De 11h à 12h – tous les mercredis du mois d’août

Pour les adolescents et adultes : Atelier « Sensibilisation à la création musicale »
De 14h à 17h – tous les mercredis du mois d’août

Nombre maximum de participants : 10. Merci de bien vouloir vous inscrire à l’adresse suivante : venicebeatbox@gmail.com

Retrouvez Ven – Human Beatboxer :

— sur facebook

— sur madinin’art

— sur instagram

Qu’est-ce que le programme « Transat »  ? 

Le projet de l’artiste VEN, en lien avec Tropiques Atrium et Terre d’Arts, a été sélectionné pour la Martinique dans le cadre de ce programme.

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Dans le bloc-notes de Steve Gadet

« Sans projet politique, on ira de coup d’éclat en coup d’éclat »

Partout où il y a de l’injustice, il y aura des réactions. Éliminons l’injustice et il y a aura un peu moins de remous. Notre pays est jeune et il se construit.

Cette colère et cette impatience sont enracinées dans notre réalité mais on les voit aussi dans plein d’endroits où le peuple réclame autre chose. Je dois reconnaître que c’est une bonne décision de ne pas avoir envoyé les forces du désordre hier matin (dimanche 26 juillet 2020).

Ce n’est pas la première fois que des statues tombent. Plusieurs peuples dans le monde en ont fait tomber plusieurs à plusieurs époques de leur histoire. Ce ne sont pas les Martiniquais, les Guadeloupéens ou les Guyanais qui sont plus indisciplinés que les autres. J’en parlais avec une amie et ce qui s’est passé me rappelle une expression : « Power to the people ».  Je rappelle que les statues ne sont pas l’histoire. Elles sont des choix politiques, idéologiques à des moments précis. Les faits, mêmes les plus dérangeants, demeurent avec ou sans les statues.

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Qu’adviendra-t-il de La Porte du Tricentenaire ?

« Construire, pas détruire », exhorte la ville de Fort de France, après la destruction des statues de Schœlcher, de Joséphine et de d’Esnambuc, et la menace qui pèse sur la Porte du Tricentenaire

Sources : France Antilles, RCI, Zist, People Bò Kay

Une menace

« Aimé Césaire a demandé à Kho Kho René Corail¹ de donner, par une œuvre nouvelle, un autre sens à la Porte du Parc Floral — qui porte son nom désormais — une porte qui célébrait le tricentenaire de l’installation de la France en Martinique. Ainsi a été créée la fresque racontant le génocide amérindien, explique la ville sur son site Mangovea. Cette explication est accompagnée d’une vidéo (visible sur le site Facebook, ainsi que les retransmissions du Cénacle) dans laquelle Zaka Toto, chercheur en histoire, spécialiste en études des nationalismes et identités, regrette que cette démarche de décolonisation d’Aimé Césaire n’ait pas été transmise aux jeunes générations. « Malheureusement, ce qui nous explose au visage, ces derniers jours, c’est que cela a été conçu comme cela, mais cela n’a pas été transmis », déplore le chercheur.

Cette vision d’Aimé Césaire, jusque-là inconnue, s’inscrit dans la réappropriation des symboles sur lesquels la ville de Fort-de-France travaille, en ce moment, dans le cadre d’une Commission mémorielle qu’elle a mise en place, à la suite du déboulonnage de deux statues de Victor Schœlcher par des activistes martiniquais, le 22 mai dernier, jour du 172ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage en Martinique.

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« Le Nabab de Saint Pierre », par Ina Césaire et Nady Nelzi.

Vendredi 31 juillet 2020 à 19h au Théâtre de Saint-Pierre

La troupe « Comédie à l’Antillaise », donnera deux représentations, vendredi 31 juillet à 19 heures et samedi 15 août  2020 à 18 heures, dans les ruines du théâtre de Saint-Pierre.
Lien de téléchargement :

La troupe amateur « Comédie à l’Antillaise » a été créée en avril 2016, et succède à « C’est nous-mêmes Théâtre » (2005 à 2016). La pièce « Le Nabab de Saint Pierre » a été créée en 2008, et présentée à l’Atrium, en salle Frantz Fanon, en 2010. 

Le Nabab de Saint Pierre est l’adaptation de Angelo, tyran de Padoue, une pièce de Victor Hugo, un drame en prose représenté pour la première fois au Théâtre Français, le 28 avril 1835.

Lire : Angelo, un tyran pas doux pour un moment de pur plaisir ! —Par Roland Sabra—

Une adaptation théâtrale

Les deux dramaturges, Nady Nelzi et Ina Césaire, ont expliqué la genèse de leur projet, et notamment le pourquoi de leur choix : 

« Le théâtre de la ville de Fort-de-France présentait… Angelo, Tyran de Padoue, drame de Victor Hugo mis en scène par Didier Person, avec dans le rôle-titre le grand comédien français Pierre Santini.

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Sarah Malléon : “Tous mes films se passent en Martinique ou mettent en scène des Antillais”

À l’origine de certains épisodes de séries télévisées  françaises comme Mongeville, Sam, ou Tropiques Criminels, se trouve une jeune femme martiniquaise, Sarah Malléon, scénariste diplômée. Reçue au concours sélectif du Conservatoire européen d’écriture audiovisuelle (CEEA), à Paris, elle  a suivi une formation de deux ans, au terme de laquelle elle est sortie de l’école, en 2015, « avec une bible de fiction-télé et une bible de fiction-animation ». Quelques mois après, elle trouvait un agent et entrait dans la vie active, au sein du monde de la télévision et du cinéma français.

À la différence de certains cinéastes qui se dirigent vers les industries cinématographiques africaines ou canadiennes, son travail de scénariste, c’est en France qu’elle veut le faire. Et ce en dépit des difficultés rencontrées, voire des oppositions auxquelles elle peut se heurter, car « partir, c’est laisser les autres gagner ». Elle ne veut pas, dit-elle, « laisser l’entre-soi hexagonal gagner ». Mais pense que « c’est encore possible », qu’il faut garder espoir.

Si elle refuse d’être « mise dans une case » en ce qui concerne le cinéma — son talentueux Doubout lui seul en est une preuve — elle reconnaît qu’elle l’est déjà pour la télévision.

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Du « déboulonnage » de la statue de Joséphine de Beauharnais. 

Que faire de la statue de Joséphine ? Une histoire à rebondissements !

Lors des réaménagements du Jardin de la Savane en 1974, au centre-ville de Fort-de-France, l’administration municipale d’Aimé Césaire déplace la statue sur la bordure ouest du parc, au bord de la rue de la Liberté, sans son large socle de granit et sa grille ouvragée. Ce déplacement permet de rendre la statue moins visible et vient répondre au ressentiment d’une partie de la population.

En septembre 1991, la statue est décapitée par un commando anonyme, reprochant à Joséphine de Beauharnais, première épouse de l’Empereur Napoléon Ier, son rôle dans le rétablissement de l’esclavage en 1802. La statue n’ayant jamais retrouvé sa tête, est depuis laissée en l’état.

En 2017, 26 ans plus tard, un des membres du dit commando raconte cet épisode : « Enlever la tête de Joséphine fut très simple » ; le 23 août de cette année-là, le MIR (Mouvement International pour les Réparations) manifeste pour revendiquer le retrait pur et simple des deux statues présentes, place de la Savane : celle de Joséphine ainsi que celle de Pierre Belain d’Esnambuc, l’homme ayant pris possession de la Martinique au nom de Louis XIII en 1635.

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À Fort-de-France, création  de la Commission « Mémoire et Transmission »

Dans le cadre du Festival Culturel, ouverture du Cénacle sur le thème « Dialogue entre Histoire et Mémoire dans l’espace public »

France Antilles : Pour débattre de ces questions d’actualité : Karfa Sira Diallo, fondateur et président de l’Association Internationale Mémoires et Partages basée à Bordeaux et Dakar ; Sandrine Lemaire, agrégée et docteure en Histoire de l’Institut Universitaire Européen de Florence (Italie), la Martiniquaise Jeanne Wiltord, psychiatre et psychanalyste à Paris, Robert Philomé, présentateur des Matinales de France 24 ; mais aussi Danielle Marcelline, avocate, Keycia Virapin-Arnaud, étudiante au Campus Caribéen des Arts et membre du MIR, ou encore Alexane Ozier Lafontaine, qui intervenait à titre personnel.

Ce Cénacle se poursuit ce soir, vendredi 24 juillet, à 18h30, au Kiosque Guédon, sur le front de mer de Fort-de-France. Au programme notamment, le dialogue dans l’espace public.

Soirée du 23 juillet : 

Après un « débat » public qui, faisant suite aux prises de parole officielles, a par instants frisé la caricature, deux des spectateurs debout s’affrontant comme dans un combat de coqs, Danielle Marcelline, l’une des modératrices de la séance, a su faire preuve d’un bel esprit d’à propos, reprenant la demande de Karfa Sira Diallo à davantage « d’humilité », terme que d’aucuns contesteront sans doute, mais les humains de bonne volonté auront compris qu’il s’agissait là de montrer un peu plus de modestie et  moins d’orgueil, de reconnaître que nous sommes l’aboutissement d’une lignée de générations responsables, qu’en aucune façon il ne s’agissait de nous tenir humbles ni de subir ni de courber la tête !

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Steve Gadet nous parle de Fort-de-France

Une analyse lue ce jour sur le Facebook de Steve Gadet

« Je veux saluer l’attitude et la réaction de Didier Laguerre, le maire de Fort-de-France, lorsqu’il a eu à faire face à la colère de certains militant.e.s. Alexanne venait de se faire gazer. Je le lui ai dit personnellement lundi soir. Face à tant d’injustices, le pays est comme une cocotte-minute. Le ras-le-bol et la colère prennent le dessus. Tout peut ou pourra mettre le feu aux poudres et ce ne sont pas les menaces de poursuites des activistes qui vont calmer les choses. La violence dont Fanon¹ parlait en 1961 s’invitera encore tant que ce piétinement de de ce que nous sommes aura lieu. Je reste attentif à cette soi-disant enquête de l’IGPN sur les violences qu’a subies Keziah.

Si j’ai admiré le calme et la présence de Didier Laguerre, je n’ai pas aimé le voir se faire conspuer et pousser de la sorte d’autant plus que, contrairement à d’autres, il n’a pas fui ses responsabilités de premier magistrat de la ville. J’ai admiré son calme parce que se faire prendre à parti, voir des chaînes passer autour de son corps et garder son calme, ce n’est pas donné à tout le monde.

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Au centre du cyclone, le maire de Fort-de-France

Une polémique inaugurée lors de la manifestation du quatorze juillet à Fort-de-France… D’aucuns le disent « enchaîné consentant », d’autres louent « le calme olympien » dont il sait faire preuve dans l’adversité… disons que comme toute personne en vue, ou chargée de responsabilités, qu’elle soit du domaine politique, artistique ou sportif, Didier Laguerre récemment réélu maire de Fort-de-France ne peut, en cette période trouble et troublée, que prêter le flanc à la critique. Critique qui cependant, qu’elle soit ou non justifiée, pourrait se faire dans le respect de l’homme, et dans la dignité de tous. En épisodes… à suivre sur le site Montraykreyol — qui propose aussi photos et vidéos prises lors des événements relatés.(Janine Bailly)

Montraykreyol, le samedi 18 juillet

Tous les noms d’oiseaux y passent, y compris celui de « corrompu ». Césaire doit se retourner dans sa tombe, lui qui avait tant fait, à travers le SERMAC, pour que la culture dite « des mornes » et le tambour soient revalorisés. Il est vrai que réduire notre culture à ce seul instrument comme on le fait depuis, c’est comme si on réduisait la culture allemande à Beethoven et à Bach.

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« Aux Francophonies, la générosité ne sera pas sous masque » 

« Les Francophonies – Des écritures à la scène » : si la crise actuelle compromet la venue de certains spectacles de la prochaine édition – 23 septembre / 3 octobre 2020 –, elle n’atteint en rien le désir de partage et de rencontres de son directeur. 

Écoutons le directeur du Festival, Hassane Kassi Kouyaté, dans « Interviews » du site culturel “Sceneweb, l’actualité du spectacle vivant” :

« Avec les Zébrures d’Automne, les Zébrures de Printemps, qui devaient avoir lieu du 20 au 29 mars, constituent « Les Francophonies – Des écritures à la scène », que j’ai rebaptisées ainsi afin de mettre en avant l’ensemble du processus de création. Comme « Les Nouvelles Zébrures » dans le cadre des « Francophonies en Limousin », cette manifestation est centrée sur les nouvelles écritures francophones et leurs auteurs. Mais cela à l’échelle d’un festival, sous des formes diverses et dans différents lieux de la ville. Il est donc hélas impossible de reporter sa première édition, annulée du fait de la crise sanitaire. Le faire au moment des Zébrures d’Automne créerait une confusion quant à la nature du projet global, et causerait une surabondance de propositions.

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Dernières Infos Ciné, en Martinique et Guadeloupe

Le cinéma reprend des couleurs ! En dépit de nos visages par obligation masqués, et malgré la nécessité de laisser vide un siège entre les autres et nous-même, lentement mais sûrement nous retrouvons le chemin des salles obscures, et le bonheur du grand format à partager entre spectateurs ! Oh, le plaisir d’échanger au sortir d’une projection, de confronter avec passion nos accords et nos désaccords !

Alors qu’à Fort-de-France, sur les écrans de la Salle Frantz Fanon et sur ceux du complexe cinématographique de Madiana, la saison proposée par Tropiques Atrium Scène Nationale se termine en beauté, grâce à la programmation éclectique et toujours éclairée de Steve Zébina notre « découvreur », notre « passeur de films », ne manquez pas les informations concernant le « Cinémartinique festival » (autrement connu sous le sigle RCM, « Rencontres Cinéma Martinique »), ni celles venues de « Mission Cinéma Caraïbe » en Guadeloupe —  une Mission qui semblerait prendre le relais du FÉMI, le bien connu Festival Régional et International du Cinéma, créé d’abord en 1992 sous le nom de festival « Femmes et Cinéma », par Felly Sédécias et Patricia Lavidange.

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Enseigner masqué dans une France masquée, utopie, réalité ou défi ? 

Jean-Paul Brighelli : « Mimiques, gestes, inflexions de voix, tout participe de la véracité de notre discours — ou de nos mensonges ».

De deux longs articles lus sur le blog de Jean-Paul Brighelli, enseignant et essayiste que l’on connaît pour ses critiques du système éducatif français — il publie en 2017 un  essai, « C’est le français qu’on assassine » —, je n’ai retenu ici que quelques extraits, ceux qui concernent l’enseignement, tant se retrouver en septembre prochain devant une classe, en « présentiel » certes mais derrière l’écran obligé du masque, peut sembler un projet incongru, inconcevable, voire irréalisable, à certains personnels des établissements scolaires. Non dénué d’un certain humour, l’auteur met sa culture, qui est vaste, au service d’une argumentation heureusement imagée d’exemples parlants, et parfois propres à faire sourire. Sans concession au « bien penser »,  il dit clair et net ce qu’il croit être juste. L’intégralité de ce que l’on pourrait nommer « pamphlets » se retrouve sur « Bonnet d’âne », le blog qui porte en exergue une citation de Jean-Baptiste Gresset : « Les sots sont ici-bas pour nos menus plaisirs ».(Janine Bailly)

Suivre les liens : La France masquée / Enseigner masqué 

D’après le blog de Jean-Paul Brighelli : «  (…) j ‘aurais expliqué que l’enseignement est prioritairement un art de la scène, et que l’on demande à un prof d’être avant tout un acteur.

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Penser les Antilles, hier et aujourd’hui

Hier, Frantz Fanon 

Une date anniversaire :

Le 20 juillet 1925 naissait à Fort-de-France à la Martinique, Frantz Fanon. On ne dira jamais assez l’importance de ses essais sur la colonisation, et sur les catastrophes engendrées par la psychiatrie. Un auteur qu’on aime citer, mais qui serait aujourd’hui assez peu lu, si l’on en croit certains critiques. Peau noire, masques blancs (Seuil, 1952),  L’an V de la révolution algérienne (Maspero, 1959), Les Damnés de la Terre (Maspero, 1961), son livre le plus connu préfacé par Sartre, ou son ouvrage posthume Pour la révolution africaine (Maspero, 1964) : son œuvre en a influencé plus d’un, des indépendantistes africains aux leaders du Black Panther Party notamment. (Extrait du Journal Jeune Afrique)

Très jeune homme, Frantz Fanon décide de quitter son milieu natal. Engagé volontaire pendant la Seconde Guerre Mondiale, blessé au combat, puis étudiant en médecine à Lyon, il subit pendant ces années de formation l’expérience mortifère du racisme, cette « déviation existentielle ». Dans Peau noire masques blancs , il écrit  « le Noir n’est pas un homme » ; il refuse l’assimilation, se révolte contre le déni des cultures dites indigènes, l’oppression économique et identitaire des colonisés, la violence faite aux peuples dominés.

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Un Festival Culturel à destination de la population martiniquaise

Kariculture, magazine culturel trilingue de la Caraïbe, nous parle du Festival Culturel de Fort-de-France, version 2020

Henri-Olivier Michaux, chargé du développement culturel de la ville-capitale, signe à ce sujet une comparaison flatteuse : « Avec celui d’Avignon, notre festival est l’un des derniers festivals pluridisciplinaires français ». Comparaison qu’il explique par le fait que la manifestation conjugue théâtre — un nombre restreint de pièces, toutefois, il faut bien le reconnaître —,  arts plastiques, musique, danse et conférences. Malgré les contraintes sanitaires et un budget réduit, le coronavirus n’a pas eu raison de la 49e édition, qui se tient à Fort-de-France du 4 au 28 juillet. “Entre nous”, l’expression choisie pour nommer cette édition spéciale, indique « le thème générique de ce festival, qui s’appuie sur la notion de rassemblement inter-générationnel et solidaire ».

Sachons que le Festival, l’un des plus anciens de la Caraïbe, célébrera en 2021 son cinquantième anniversaire !

Extraits de l’entretien donné au journal par Henri-Olivier Michaux :

« On tenait vraiment à faire cette 49ème édition parce que l’année prochaine… on veut célébrer la 50ème édition en grande pompe !

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Pour un Mémorial en hommage aux victimes de l’esclavage

Conception, réalisation et installation d’une œuvre d’art en hommage aux victimes de l’esclavage, au sein du Jardin des Tuileries, à Paris

— Par Janine Bailly —

J’ai en mémoire la supposée création d’un Conservatoire départemental de musique, danse et théâtre en Martinique, à Fort-de-France. Un projet voté en 2008 et porté par Claude Lise, alors Président de ce qui était encore le Conseil Général. En 2010, Claude Lise avait d’ailleurs posé la première pierre du bâtiment avec le Ministre de la culture de l’époque, Frédéric Mitterrand, sur un terrain jouxtant les ruines dites  « du Vieux Moulin », au quartier Desrochers. Je peux en témoigner, mon appartement s’étant trouvé à l’époque fort près de ce site pressenti… Ce Conservatoire verra-t-il vraiment le jour ? On est en droit d’en douter si l’on voit la végétation qui, à l’heure actuelle, a seule repris possession du lieu…

Forte de cet exemple, et avouant être trop peu au fait des mœurs politiques, locales, nationales, gouvernementales tant élyséennes que ministérielles, je ne sais si les projets perdurent lorsque l’on passe ici d’une structure à l’autre, là-bas d’un ministre responsable à son ministre successeur… Si tel n’est pas le cas, il est néanmoins toujours bon de savoir ce que nous avaient concocté Franck Riester et  Annick Girardin.

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Thomas Piketty, Haïti et la dette d’Indépendance

Le quotidien « Le Nouvelliste » publie un entretien entre son chroniqueur Thomas Lalime et Thomas Piketty, sur la façon dont les travaux de ce dernier pourraient aider à éclairer les choix de politiques publiques en Haïti. 

Thomas Lalime (T.L) : Après « Le capital au XXIe siècle » en 2013, vous présentez au grand public « Capital et idéologie » en 2019 afin de dresser un portrait assez fidèle des inégalités. Haïti, ancienne colonie française, demeure l’un des pays les plus inégalitaires dans le monde. A-t-elle occupé une place importante dans vos recherches ?

Thomas Piketty (T. P) : Mon nouveau livre, « Capital et idéologie », présente une histoire des régimes inégalitaires, en particulier des systèmes de justification idéologique des inégalités. Le cas d’Haïti joue un rôle très important dans mon livre, car la façon dont l’île a été traitée par la puissance coloniale française et les anciens propriétaires d’esclaves illustre de façon extrême — mais malheureusement représentative — la brutalité de l’idéologie propriétariste en vigueur au XIXe siècle, avec son fondement, une quasi-sacralisation des droits des propriétaires, quelles que soient les origines et les formes de la propriété.

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Candidature à la Maison Blanche : coup de « com » ou réelles ambitions ?

L’artiste Kanye West dévoile quelques éléments de son programme présidentiel.

Qui est Kanye West ?

Selon Wikipédia : « Rappeur, auteur-compositeur-interprète, réalisateur artistique, réalisateur et designer américain, Kanye West est l’un des plus gros vendeurs de disques de l’industrie musicale, avec plus de 32 millions d’exemplaires vendus et 100 millions de téléchargements à travers le monde. Il est également l’un des artistes les plus récompensés aux États-Unis d’Amérique, à 21 reprises lors des Grammy Awards, ce qui fait de lui un des artistes ayant le plus de victoires, et le plus jeune avec un si grand palmarès ».

Le rappeur et homme d’affaires américain Kanye West a annoncé samedi 3 juillet 2020 dans un Tweet qu’il se portait candidat à la prochaine présidentielle des États-Unis de novembre. Est-ce à considérer ? Apparemment oui, si l’on en croit l’interview publiée mercredi dans le magazine économique « Forbes ». À défaut de véritable programme, Kanye West lève le voile sur quelques grands axes de son plan. Mais doit-on pour autant prendre au sérieux ce rappeur à l’attitude de plus en plus erratique ces dernières années ?

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GUYANE : dans les favelas françaises

L’agglomération de Cayenne, en Guyane, compte une vingtaine de bidonvilles. Des quartiers insalubres que le nouveau préfet, Marc Del Grande, veut voir disparaître. Depuis son arrivée en juillet dernier, quatre expulsions ou évacuations ont déjà eu lieu. Une situation inacceptable pour les équipes de Médecins du Monde qui proposent une aide médicale aux habitants de ces bidonvilles, victimes d’une extrême précarité.

Un exemple : 

A l’entrée de sa maison, à même le sol, de grands sacs de farine empêchent Gaston de circuler. De son four, qu’une amie de Guadeloupe lui a amené le mois dernier et qu’il a branché à une installation électrique de fortune, émane une douce odeur de coco. Un parfum qui lui rappelle celui de son enfance, lorsqu’il habitait en Haïti avec sa mère et ses deux soeurs. Cela fait quatre ans que Gaston vit ici, dans le bidonville de la Source de Baduel, à quelques kilomètres du centre-ville de Cayenne en Guyane, avec sa femme et ses trois filles. Comme lui, ils sont plus de cinq mille à survivre entre les planches et les taules, confinés, dans la chaleur cuisante du soleil guyanais.

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Dire le Coronavirus en chansons ?

Avec plus ou moins de bonheur, plus ou moins de pertinence ou d’impertinence, plus ou moins de justesse et de subtilité, des chanteurs ont voulu exprimer leur ressenti. Ou faire un constat post-confinement. Ou tirer des leçons de ce que nous venons de vivre. Si Pierre Perret semble convaincre, Renaud quant à lui désespère ceux qui par-delà les années lui sont restés fidèles !

« Corona song », la nouvelle chanson de Renaud : embarrassante ? La question est posée.

S’il est resté discret durant le confinement, qu’il a passé dans sa résidence de l’Isle-sur-la-Sorgue, le chanteur a pris ses fans par surprise, ce mercredi 8 juillet, en dévoilant un titre sur le Covid-19. Nombreux sont ceux qui ont manifesté leur consternation après avoir écouté la chanson intitulée « Corona Song ». Très vite, l’effet de surprise a cédé la place à une grande consternation. Sur la forme comme sur le fond, « Corona Song » constitue le geste le plus embarrassant d’un homme qui jusqu’à présent s’est relevé de tout. Heureux pour Renaud que le ridicule ne tue pas : cette chanson franchit allègrement les limites du genre.

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Tout simplement noir, le film  de Jean-Pascal Zadi

Des critiques élogieuses pour un film qui fait l’unanimité dans la presse

« Tout simplement noir » sort aujourd’hui sur les écrans de Madiana, au même temps que sur ceux de France. Voici quelques exemples de critiques, qui nous incitent vivement à découvrir cet ovni cinématographique !

Les Inrockuptibles et Télérama 

Un état des lieux des identités noires en France en forme de comédie qui n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat. Des acteurs pleins d’autodérision dans un faux documentaire qui envoie valser les clichés sur les Noirs et le communautarisme. Audacieux et mordant.

C’est dans le sillage d’une tradition d’autofiction chère au stand-up US (Seinfeld, Louie…), et aussi dans celui de ses émules hexagonaux (Inside Jamel Comedy Club, dont on retrouve d’ailleurs plusieurs visages : Claudia Tagbo, Fabrice Eboué) que s’inscrit cette comédie sociétale rassemblant une ahurissante photo de classe du vedettariat noir français. Au centre, le touche-à-tout Jean-Pascal Zadi, passé par le rap, le docu autoproduit, la chronique télé, avant d’accoucher de ce film qui le dépeint dans une version déformée de lui-même : un comédien-youtubeur militant et opportuniste, épris de justice autant que de notoriété, qui décide de rassembler sa communauté dans une grande marche contestataire. 

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