Janine Bailly

 Pour Denis Mukwege, « l’homme qui répare les femmes »

Pétition : des milliers de personnes demandent à l’ONU de protéger le docteur Denis Mukwege, menacé de mort

Menacé de mort parce qu’il demande une enquête internationale sur les viols et mutilations de guerre commis par les milices dans son pays, le docteur Denis Mukwege est retranché dans l’hôpital de Panzi, où il exerce et répare les femmes violées et mutilées par les milices de la région. Son amie, la psychiatre française Muriel Salmona, a lancé une pétition qui a déjà recueilli plus de 35 000 signatures pour demander à l’ONU de déployer une brigade armée pour le protéger, ainsi que ses collègues hospitaliers et ses patientes.

Des milices armées évoluant au Sud-Kivu, région à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), veulent faire taire le gynécologue, prix Nobel de la paix 2018, qui dénonce leurs exactions et réclame qu’elles soient jugées par un tribunal pénal international. Depuis vingt-cinq ans, la région est en proie à des conflits autour de revendications territoriales et des minerais (or et coltan, utilisé dans la fabrication des smartphones) qui s’y trouvent en masse.

Dénonciation des milices

« Denis Mukwege est, pour ces milices, l’empêcheur de tourner en rond, parce qu’il dénonce haut et fort, comme lors de son discours au Nobel, par exemple, ces guerres de milices qui sèment la mort, et leur impunité », pointe Muriel Salmona.

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La rentrée littéraire, en bandes dessinées aussi !

Le 9e art s’offre une rentrée éclectique de qualité

Le 9e art, après les arts de la scène, le cinéma, et les arts médiatiques… Longtemps considérée comme un art mineur, réservée aux enfants, dédaignée encore par certains, la Bande Dessinée a néanmoins conquis ses lettres de noblesse, dans les années 60, affirmant alors sa légitimité. À la Bande Dessinée traditionnelle s’est adjoint le roman graphique. De grandes œuvres littéraires sont maintenant adaptées sous cette forme imagée, et c’est une façon intelligente de les populariser. On conte en mots et dessins et autres moyens graphiques (photographies, collages…} la vie de personnages célèbres ou de grandes figures historiques. Sont mis en scène aussi les événements qui traversent notre histoire, et traités les problèmes dont souffrent nos société.  Méprisée autrefois par les enseignants et les parents, pour qui lire une BD n’était pas lire, on l’a vue faire son entrée dans les programmes scolaires du collège, où ses techniques sont analysées. Devenue incontournable pour qui veut être dans l’époque, elle a trouvé sa place sur les rayons de nos librairies. À Fort-de-France, elle a son temple, sis rue Lamartine, joliment nommé La Kazabul — honneur aux bulles, élément graphique savamment dits phylactères, qui accompagnent les dessins ?

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Une fiction pour nous parler d’histoire : « Insurrection », d’Erick Jean-Marie

Un film, et une  marche théâtralisée pour célébrer l’ « Insurrection du Sud, de 1870 »

Auteur-compositeur-interprète, réalisateur et producteur de cinéma, Erick Jean Marie signe son premier long métrage, « Insurrection », inspiré des événements de 1870 sur l’île de la Martinique. Une île, alors colonie française, et qui fut « au bord de l’indépendance. »

D’Erick Jean Marie, on peut voir sur sa chaîne YouTube plusieurs courts-métrages, qui nous parlent de la Martinique et de ce qui la traverse. Je retiens particulièrement « Ptolémée » qui en quatre minutes  rend un bel et vibrant hommage à Césaire, sous forme de Danmyé, à l’occasion de sa date  anniversaire, une courte vidéo ainsi présentée : « Aimé Césaire est né le 26 juin 1913 au nord de la Martinique, plus précisément à Basse-Pointe . C’était un écrivain et homme politique français, et surtout une autorité morale. Il était aussi essayiste, biographe, dramaturge, et bien sûr poète. Il décède le 17 avril 2008 au CHUM de Fort-de-France ». L’hommage se ferme sur les mots et la voix du poète lui-même : « Nous naissons dans la case du bateau négrier.

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Un parfum de Portugal flotte sur Paris

Le Fado, musique typique portugaise, peut se découvrir de nouveau à Paris

Le mot fado est dérivé du latin fatum, « destin ». Le verbe portugais « fadar » signifie « prédestiner ».

Style musical incontournable du Portugal, le fado est un chant mélancolique. Il exprime une certaine nostalgie d’une chose perdue, ou jamais atteinte. La chanteuse ou le chanteur de fado, qu’on nomme « fadista », « fadiste » en français, est accompagné-e par une « guitarra » (sorte de cistre en forme de mandoline) et par un « violão », guitare basse acoustique — des instruments à cordes pincées. À Lisbonne, le fado peut être aujourd’hui accompagné au violon, au violoncelle ou à l’orchestre, mais il ne se dispense pas de la guitare portugaise. Ce chant exploite en général des thèmes récurrents : la « saudade¹ », l’amour inaccompli, la jalousie, la nostalgie des morts et du passé, la difficulté à vivre, le chagrin, l’exil… 

Né dans les quartiers populaires du Portugal dans les années 1820/1840, le fado s’est ensuite étendu pour être aussi écouté et apprécié par la bourgeoisie.

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Disparition de Chadwick Boseman, acteur à la carrière fulgurante

La famille de Chadwick Boseman a annoncé sa mort, ce vendredi 28 août 2020. L’acteur américain s’est éteint prématurément, à son domicile de Los Angeles, avec sa femme et ses proches à ses côtés, après avoir lutté pendant quatre ans contre la maladie, précise un communiqué publié sur son compte Twitter. Il n’avait jamais publiquement parlé de son état, et avait continué à tourner sur les plateaux des grands films hollywoodiens tout en subissant « d’innombrables opérations et chimiothérapies… c’était un vrai combattant. Chadwick a persévéré à travers tout cela », disent ses proches.

Né le 29 novembre 1976 à Anderson en Caroline du Sud, fils d’une mère infirmière et d’un père petit entrepreneur dans le textile, benjamin d’une fratrie de trois garçons, Chadwick Boseman avait fait des études de cinéma, puis tourné dans des séries à New York et à Los Angeles. En 2013, il était entré dans la lumière en incarnant, dans « 42 » de Brian Helgeland, Jackie Robinson la légende du baseball, avant de devenir avec Black Panther le premier super-héros noir à qui un film de la franchise Marvel était entièrement consacré.

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Le billet de François Morel : « Il n’y a pas d’âge pour être orphelin »

Une sorte d’éphéméride particulier, pudique et émouvant… François Morel n’aurait pu rendre plus bel hommage à sa mère Suzanne, qui vient de partir sans lui vers d’autres cieux, vers d’autres aventures… Tout en sous-entendant, avec sa délicatesse habituelle, le passage du temps, et ce qu’il entraîne avec lui…

France Inter, le vendredi 28 août 2020

François Morel aurait eu une bonne excuse ce matin pour ne pas présenter sa chronique, la même qu’Antoine Doinel dans « Les 400 coups », le film de François Truffaut, quand pour justifier son absence à l’école il dit : « Ma mère », « Ta mère, ta mère, qu’est-ce qu’elle a encore ? » répond le surveillant. « Elle est morte » !

François Morel

« 17 août 1926, le président de la République française, s’appelle Gaston Doumergue. On l’aime bien Gastounet : il est bonhomme, il a l’accent du Sud. À son accession à la Présidence, il est célibataire. Mais tous les matins, il part à pied de l’Elysée, pour prendre le petit-déjeuner avec Jeanne-Marie Gaussal, veuve Graves, à son ancien domicile du 73 bis, avenue de Wagram dans le XVIIe arrondissement de Paris.

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Christopher Nolan, génie ou plus grand faux prophète du cinéma ? Ça fait débat à Télérama !

À Madiana en VF, et aussi en VOST mais à 20H30 uniquement (sur le site, cliquer sur les horaires afin de savoir quelle est la version projetée)

— Par Marie Sauvion et Guillemette Odicino, de Télérama —

Christopher Nolan : Son dernier film, “Tenet”, est en salles depuis le 26 août et constitue l’évènement majeur de cette fin d’été dans le monde du cinéma. Cependant, les interrogations demeurent : le cinéaste-démiurge a-t-il vraiment révolutionné les blockbusters ou n’est-il qu’un Steven Spielberg au (tout) petit pied ? Ça se discute…

Marie Sauvion : Du grand spectacle inventif…

Christopher Nolan n’est pas un homme facile : ses films ne se donnent pas au premier rendez-vous. Tenet, en salles depuis le 26 août, ne déroge pas qui, pour les uns, suscite illico l’envie de le revoir « mieux », tandis qu’il en décourage d’autres avant même la fin de la première projection. De fait, ce blockbuster messianique, « cantique des quantiques » censé sauver rien de moins que le cinéma mondial, est du genre qui fait regretter d’avoir séché la physique au lycée. Comme si Nolan avait conçu son film d’espionnage en forme de palindrome à l’intention d’une secte de geeks.

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Jean-Paul Brighelli :  « Comment peut-on enseigner avec un masque ? »

Pour les enseignants, un bien cruel dilemme… Jean-Paul Brighelli nous livre son analyse dans FigaroVox 

Le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a finalement annoncé que l’obligation de porter le masque concerne tous les enseignants, y compris en maternelle. Les relations entre les élèves et leur professeur s’en trouveront affaiblies, regrette l’enseignant et essayiste Jean-Paul Brighelli.

Jean-Paul Brighelli¹  :

Peut-être vous rappelez-vous les travaux de Gregory Bateson² et de l’École de Palo-Alto, qui ont renouvelé grandement la théorie de la communication. Ils ont fait émerger la notion de « double bind³ », la double contrainte — même si la traduction française évacue le nœud qui était central dans l’expression américaine. C’est bien dommage, parce que la double contrainte est au cœur des processus tragiques : si Phèdre parle, elle meurt, et si elle ne parle pas, elle meurt. Ou, si l’on préfère un exemple moins dramatique, c’est ce qui arrive à ce légionnaire romain sommé, dans « Astérix en Corse », de dire que la sœur du chef corse lui plaît — et alors on le tue — ou qu’elle ne lui plaît pas — et alors on le tue.

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Voyager sur « Le Tapis Volant » de Colette Césaire

Chaque dimanche, depuis le 9 août, Colette Césaire nous propose une émission audionumérique, qu’elle a imaginée et qu’elle réalise sur sa chaîne YouTube. Dans la bande-annonce, elle nous dit avoir voulu « une série de lectures bienfaisantes, un moment d’écoute, d’évasion littéraire et poétique ». Se référant au poème « Élévation » de Baudelaire — Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides / Va te purifier dans l’air supérieur / Et bois, comme une pure et divine liqueur, / Le feu clair qui remplit les espaces limpides — elle choisit de baptiser cette série d’un beau nom qui fait rêver, évocateur de contes d’Orient et de Mille et une Nuits, « Le Tapis Volant ». Car dit-elle, « quoi de meilleur qu’un tapis volant pour explorer les espaces limpides (…) Sur mon tapis volant, nous voyagerons de texte en texte et respirerons un air neuf qui, je l’espère, vous enchantera le cœur et l’esprit pour des lendemains meilleurs ».

Colette Césaire est née et vit à la Martinique. Elle est professeur certifiée de lettres modernes, conférencière, artiste et spécialiste de l’œuvre d’Aimé Césaire, dont elle explore, depuis plusieurs années, les multiples dimensions.

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Télévision : La rentrée de « La grande librairie »

Après la traditionnelle pause estivale, l’émission de la chaîne France 5, « La Grande Librairie », fait son retour sur le petit écran, ce mercredi 2 septembre 2020, à 20h50. S’il m’arrive de penser que François Busnel développe une légère tendance à porter au pinacle les invités qu’il reçoit, de sorte qu’ayant parfois été déçue — chat échaudé craint l’eau froide — je ne me précipite plus dans ma librairie de cœur pour y acquérir, tout esprit critique endormi, les ouvrages par lui conseillés, il faut bien lui reconnaître un enthousiasme communicatif, et le mérite de tenir pour une treizième saison déjà la seule chronique littéraire populaire et de qualité, que nous offre le paysage audiovisuel français. Présentateur dynamique et souriant, François Busnel rend accessible au plus grand nombre les auteurs contemporains, dévoilant  leur visage et leur voix autant que leurs dernières œuvres publiées. Menées sur le ton de la conversation, des rencontres agréables, souriantes et enjouées, mais aussi plus profondes, sérieuses et graves au gré des thèmes abordés. Un rendez-vous pour certains d’entre nous incontournable, ainsi que le prouve la longévité de l’émission littéraire, plébiscitée par de nombreux téléspectateurs !

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Dans « La puissance des mères », Fatima Ouassak politise la maternité

Fatima Ouassak est politologue, cofondatrice et porte-parole de Front de Mères, premier syndicat de parents d’élèves des quartiers populaires.  Elle préside également le réseau Classe/Genre/Race, qui lutte contre les discriminations subies par les femmes descendantes de l’immigration postcoloniale.  Dans son livre « La puissance des mères », à paraître le 27 août 2020, elle invite les mères « à se muer en sujets politiques ». 

Connaître Fatima Ouassak par ses propres mots : ci-dessous un court extrait d’interview 

« Je suis née au Maroc puis j’ai grandi à Lille Sud, l’un des quartiers les plus populaires de la ville, dans une cité autour d’une usine. Mon père est arrivé le premier en France, comme beaucoup d’immigrés. Il a travaillé dans une usine de métallurgie. Ensuite, dans les années 1970, il a fait venir sa famille dans le cadre du regroupement familial. J’étais petite, j’ai grandi dans cette cité ouvrière où vivaient beaucoup de Marocains, notamment de notre région du Rif.

Était-ce une enfance heureuse ?

Oui, très. Même si j’ai vraiment grandi dans le béton.

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À propos des langues d’Outre-Mer

— par Inès de Rousiers, le 16 juillet 2020, sur Le Portail des Outre-mer —

À l’occasion des vingt ans du rapport de Bernard Cerquiglini, intitulé Les langues de la France¹, la revue universitaire Glottopol (revue de sociolinguistique en ligne) a publié un dossier sur les langues régionales françaises. Véronique Bertile², juriste réunionnaise, y a signé un article sur le statut juridique des langues dans les Outre-mer.

Amoureuse passionnée des langues, Véronique Bertile (Maître de conférences en droit public, Université de Bordeaux) est tombée toute jeune dans la marmite de la diversité linguistique française. Née à La Réunion, elle a toujours connu deux langues : le créole réunionnais et le français. L’une est sa langue de cœur, l’autre celle de la sphère publique, intimement liée à la réussite sociale. Selon la juriste, les langues utilisées couramment en Outre-mer sont boudées par une France qui ne reconnaît qu’à demi-mot sa diversité linguistique. Une situation génératrice d’inégalités sociales.

Entretien : « Il faut arrêter avec le mythe d’une France unilingue »

►Quel rapport entretenez-vous avec les langues parlées en Outre-mer ?

Mon intérêt pour ces langues vient du croisement entre mon histoire personnelle et mes recherches.

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 Des pièces de théâtre qui parlent de “nous”

— par Gladys Dubois —

Qui est Gladys ?

Diplômée en Droit et économie de l’Université Nancy 2 ainsi qu’en Arts du spectacle communication et médias de l’Université Toulouse-Jean Jaurès, Gladys Dubois a travaillé principalement en tant que chargée de communication pour des théâtres et des festivals de musique et de cinéma. Elle aime écrire des articles car elle est amoureuse des mots, surtout lorsqu’ils révèlent, dénoncent ou émeuvent…  Sa passion pour la culture, surtout celle de son pays, la Martinique, lui donne envie d’en découvrir toujours plus, et de la faire connaître au plus grand nombre.  Elle est correspondante en Martinique pour Kariculture.net, magazine culturel trilingue en ligne de la Caraïbe.

Ce 19 août 2020, alors que depuis le mois de mars nous sommes douloureusement privés de théâtre, Gladys Dubois nous permet de maintenir le lien avec nos artistes, en nous parlant de trois pièces : Cette guerre que nous n’avons pas faite, Le Monologue du Gwo Pwèl et Ladjablès, femme sauvage, trois spectacles que nous avons pu voir, en d’autres temps plus heureux, sur les scènes de Fort-de-France.

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Cinéma 2020, un coin de ciel bleu dans la grisaille

Alors que le public tarde à retrouver le chemin des salles obscures, que certaines, faute de public, se sont vues contraintes de refermer leurs portes, quelques festivals de cinéma sont maintenus à l’automne 2020.

Le Huffpost liste les diverses raisons alléguées pour expliquer cette désaffection. D’après le sondage YouGov qu’il publie, le port du masque et le respect de la distanciation sociale expliqueraient la baisse de fréquentation dans les salles obscures. Néanmoins, des festivals sont maintenus, contrairement à celui de Cannes, plus précoce dans les dates, et qui s’était donc vu contraint à l’annulation.

FRANCE : Deux en un ! La 46e édition du Festival du cinéma américain, qui se tiendra à Deauville du 4 au 13 septembre, accueille dix films labellisés « Cannes 2020 » (extraits de divers articles de Télérama).

Les planches de Deauville auront de faux airs de Croisette, du 4 au 13 septembre 2020. Année exceptionnelle oblige, le 73e Festival de Cannes trouvera partiellement refuge en Normandie, où la 46e édition du Festival du cinéma américain accueillera neuf longs métrages sur les cinquante-six « labellisés » par Thierry Frémaux.

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L’œuvre duelle de Louisa Marajo et Ricardo Ozier-Lafontaine

— par Janine Bailly —

Palette… Un mot, polysémique s’il en est… Un objet à se représenter… Après ces années de « gilets jaunes » et de grèves enchaînées, une image pourrait s’imposer d’abord à l’esprit, celle d’un entrepôt  dont la palette est « un élément-clé, qui aide à stocker et transporter des marchandises de la meilleure manière qui soit ». Mais de même que le mot revêt diverses acceptions, l’objet détourné de sa destination initiale se voit attaché à d’autres fonctions — émissaire de nos protestations —, qu’on le dresse en barricades devant les lycées cadenassés, qu’on l’enflamme en barrière de rues dans les manifestations, qu’on le recycle sous des formes improbables, ou qu’il devienne prétexte à la création artistique, matériau inédit et support consentant… Ce  détournement, Louisa Marajo et Ricardo Ozier-Lafontaine, peintres et plasticiens martiniquais, s’y livrent en duo au front des vagues qui tantôt caressent tantôt agressent les flancs de leur île natale. S’y livrent et donnent un sens nouveau, inattendu et singulier, à la « palette » du peintre, quand ordinairement le mot désigne la plaque de bois où celui-ci opère le mélange des couleurs, aussi bien que l’ensemble de ses couleurs favorites.

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Une 18e édition du festival « Biguine Jazz » très particulière

Le Biguine Jazz Festival

Il se déroulera du 15 au 25 août 2020. C’est un festival qui « se positionne clairement comme le festival de référence du Jazz Afro-Caribéen, en terme de révélations et de découvertes. Pour ce faire, il  exploite le vivier inépuisable des jeunes artistes émergents qui seront les têtes d’affiche de demain. » (Publication du Festival 2019)

Malgré les contraintes imposées par le coronavirus, les organisateurs proposent cette année un programme riche, avec des artistes en résidence pendant huit jours, un film pour garder la trace de ces moments inoubliables, et un concert final de restitution.

Du 17 au 24 août, la villa Chanteclerc à Fort-de-France, accueillant une résidence d’artistes, se transformera donc en studio artistique. Les invités de « Biguine Jazz »  vont travailler ensemble, arranger les standards de la musique antillaise et du jazz caribéen… À l’issue de cette résidence, le « Big In Jazz Collective » doit proposer un répertoire de huit œuvres, sept titres arrangés plus une composition, le mardi 25 août 2020 à 20h00, dans les Jardins de l’Appaloosa, au François.

 

Le Big’In Jazz Collective 

L’idée de lancer une vitrine promotionnelle de la musique passe par la création d’un ensemble de musiciens de la Caraïbe (Martinique / Guadeloupe / Haïti).

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Le bel hommage à Édouard Delépine

Parmi tous les hommages rendus à Édouard Delépine, l’un des plus émouvants est sans doute celui que Raphaël Confiant publie sur son « Bloc-notes », dans Montray Kreyol, ce mercredi 12 août.

« Édouard Delépine, l’empêcheur de penser en rond

Il fut le professeur d’histoire de bon nombre d’entre nous au lycée Schoelcher dans les années 1960-80.

Tant de vitalité et d’acuité d’esprit, de culture surtout, dans un si petit corps nous enchantait tout comme nous étonnait le bleu de son regard. Il essayait d’inculquer à nous autres, fils de la petite-bourgeoisie (l’établissement n’était pas encore mixte à cette époque), des rudiments d’analyse marxiste, cela sans dogmatisme ni bourrage de crâne. Son humour décapant, féroce même par moments, clouait le bec aux petits prétentieux qui, comme c’était mon cas, osaient émettre quelques doutes. Sans dévier du programme car nous avions le bac à présenter, il trouvait toujours une occasion d’élargir son propos aux grandes causes qui le passionnaient : la révolution prolétarienne et le bloc soviétique, la décolonisation en Afrique noire, dans le monde arabe et en Asie, dans la Caraïbe mais aussi et surtout dans notre Martinique.

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Théâtre : la mairie de Paris au secours du « Lavoir Moderne Parisien »

Frankétienne : « Le théâtre est un espoir de lumières pour les peuples que l’on maintient dans les ténèbres. »
Emmanuel Vilsaint : « Nous n’oublierons jamais que le théâtre est célébration de vie avant toute autre chose. »

Ancien lavoir de la fin du 19ème siècle, Le Lavoir Moderne Parisien est devenu un théâtre en 1986 et reste à ce jour l’unique théâtre du quartier populaire de la Goutte-d’Or, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Depuis sa création, il a été un lieu de culture et de rencontres artistiques pluri-disciplinaires, avec une orientation fortement marquée vers les jeunes auteurs. Ses murs ont accueilli de nombreux talents, tels Joël Pommerat, Valère Novarina, Koffi Kwahulé, Hubert Koundé, Maïmouna Gueye, Mathieu Boogaerts, Abd Al Malik, Youssou N’Dour, Alain Mabanckou, Les têtes raides… 

Le Lavoir Moderne Parisien est un lieu dédié à la création contemporaine, résolument ancré sur son quartier. Son pari est de faire confiance aux jeunes compagnies, de promouvoir et de produire des formes et des écritures nouvelles. C’est un petit théâtre actif, mais qui vit « dans la tourmente depuis années ».

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Depuis le Portugal, «  Krystel Ann Art » assure la promotion de l’art caribéen

Fondée en 2016 par Olivier Tharsis et Chrystelle Merabli, collectionneurs originaires de Guadeloupe, « Krystel Ann Art » est une agence et une galerie d’art contemporain, spécialisée dans la promotion de l’art caribéen. , L’agence, dont l’action assure la valorisation de la culture et en particulier de la peinture caribéennes dans le monde, travaille également avec d’autres artistes contemporains de renom.

À travers une exposition numérique, « Krystel Ann Art » met aujourd’hui en lumière le plasticien Philippe Thomarel. Né en 1964 à Pointe-à-Pitre, diplômé de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 1989, l’artiste, qui réside et travaille en France, contribue à faire connaître la culture et l’identité créoles, participant à des expositions en ce sens — ainsi de « Kréyol Factory » à Paris en 2009, ou de « Échos imprévus » au Mémorial ACTe de Pointe-à-Pitre en 2016 / 2017. À la Martinique, en 2014, Philippe Thomarel a présenté l’exposition « Les territoires radiographiques » à la Case Léo, de l’Habitation Clément, au François.

Accessible en ligne, la nouvelle exposition numérique de Philippe Thomarel, intitulée « Paysage » et proposée pendant le mois d’août 2020, révèle la voie choisie par certains artistes qui se saisissent de plus en plus des outils de leur temps.

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Le « Festival Martinique Merveille du Monde »

Samedi 15

Le Nabab de Saint-Pierre «Comédie dramatique à l’antillaise»

Pièce de théâtre d’Ina CESAIRE et de Nady Nelzy dans les ruines de Saint-Pierre

Visite Mémorial de la catastrophe de 1902 – Musée Frank a. Perret (Tarifs préférentiels)

Visite CDST – Centre de découverte des sciences de la Terre (Tarifs préférentiels)

Mardi 18

Tous les cochons ont un samedi (sous-entendu, une date à laquelle ils seront tués). Signifie que peu importe notre implication pour certaines causes, ce qui doit arriver arrivera.

Tout kochon ni sanmdi yo

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Wajdi Mouawad, dramaturge libano-québécois : « À Beyrouth, cette explosion pose un point final à toutes les mascarades. »

Wajdi Mouawad, né en 1968 à Deir-el-Qamar au Liban, est homme de théâtre, metteur en scène, dramaturge, comédien, directeur artistique, plasticien et cinéaste libano-québécois. Il dirige le Théâtre national de la Colline à Paris depuis 2016. Il exprime aujourd’hui son indignation face à l’explosion qui a détruit Beyrouth.

Les créations de Wajdi Mouawad sont toujours d’une grande puissance, qui évoquent en la transcendant l’actualité tragique de notre monde. Des œuvres, textes et mises en scène, au souffle épique : on se souviendra de la trilogie Littoral / Incendies / Forêts, qui fit dire au magazine Télérama : « Mouawad est l’artisan d’un théâtre qui raconte le monde, le déploie, le déroule comme une fresque, celui qui fait danser sans honte aucune, l’émotion et la fable, la vie des gens avec le tragique immémorial de la condition humaine. »

Plus près de nous en 2017, ce fut le choc du spectacle Tous des oiseaux, donné en plusieurs langues par des acteurs polyglottes, qui appartiennent à plusieurs cultures, à plusieurs mondes. Un spectacle ainsi annoncé : « Dynamitée par la violence du monde, l’histoire intime d’Eitan, un jeune scientifique allemand d’origine israélienne confronté à un violent conflit avec son père, montre comment, dans les luttes fratricides, il n’existe aucune réalité qui puisse dominer une autre.

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L’habitation GRADIS  à Basse-Pointe change de nom

Une initiative de la Collectivité Territoriale de Martinique

Le Centre culturel de la Collectivité Territoriale de Martinique, sis Habitation Gradis à Basse Pointe, Rue Marcé Bedoin, a reçu le 7 août 2020 son nom de baptême, qui sera porté à son fronton, la dénomination officielle devenant : Centre culturel – Tiers-Lieu Antoine TANGAMEN dit « ZWAZO ».

Un choix en forme d’hommage, rendu à celui qui représente les descendants des Indiens de Martinique, à Basse-Pointe, ce « berceau de l’Indianité » ; hommage rendu aussi à tous « ces Martiniquais d’origine Indienne, dont les nombreux apports participent de la richesse de la culture martiniquaise ». La cérémonie de dénomination s’est déroulée en présence du président du Conseil exécutif de la CTM, Alfred Marie-Jeanne, du maire de Basse-Pointe, Marie-Thérèse Casimirus, de la Conseillère exécutive en charge du Patrimoine et de la Culture, Marie-Hélène Léotin, et des membres de la famille d’Antoine Tangamen. Était présente aussi au dévoilement de la plaque, l’Association culturelle Martinique Inde (ACMI).

Un reportage complet sera proposé dans le journal France Antilles du lundi 11 août 2020.

Le personnage élu

Antoine Tangamen dit « Zwazo » (1902-1992), fut l’un des derniers prêtres hindous pratiquant la langue tamoule (le Tamil, langue originaire du Sud de l’Inde).

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Côté Culture, côté Ciné  : « Lands of murders », un film de Christian Alvart

Programmation restreinte et en VF 👿 à Madiana

Avec Trystan Pütter, Felix Kramer, Nora von Waldstätten

Nationalité Allemand
 / 2h 09min / Thriller
Le film de Christian Alvart, scénariste et réalisateur allemand, est sorti ce 22 juillet sur les écrans de France

Synopsis : Dans une région reculée de l’Allemagne tout juste réunifiée, deux inspecteurs enquêtent sur la disparition inquiétante de deux adolescentes. L’un a des méthodes modernes d’investigation, tandis que l’autre n’hésite pas à user de pratiques moins orthodoxes. Leur recherche les met sur la piste d’une affaire de bien plus grande envergure. Au cœur d’un climat post-RDA sous tension, ils vont devoir mettre de côté leurs divergences pour faire avancer l’enquête.

Lundi 10 août à 19h 15 et 22h / Mardi 11 août à 19h15, 21h et 22h

La presse en parle :

La Septième Obsession (Maryline Alligier) : Lands of Murders est cependant avant tout un film sur l’incertitude, et son écriture cherche et réussit à lui donner forme.

Le Figaro (Éric Neuhoff) : Le mur de Berlin est tombé ; les préjugés restent debout. On voit qu’il y a des pays, des époques, où il n’est pas toujours facile de manier le droit et la justice… Ce remake réussi de «La Isla minima» offre une plongée saisissante dans l’Allemagne tout juste réunifiée.

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Cinédiles Caribbean VOD : une plateforme pour voir des films de notre région

— par Évelyne Chaville —

Le mercredi 8 juillet dernier, l’Association pour le Développement du Cinéma d’Art et d’essai en Guadeloupe (APCAG) inaugurait Cinédiles Caribbean VOD. Cette nouvelle plateforme propose de visionner des films de la Caraïbe et de la Guyane française. Une cinquantaine de films sont déjà disponibles.

Depuis un mois, une première sélection de 50 films (courts-métrages, longs-métrages et documentaires) de la Caraïbe et de la Guyane françaises, classés dans plusieurs catégories, sont disponibles sur Cinédiles Caribbean VOD pour le plus grand plaisir des cinéphiles. Prochainement, des films venus de la Caraïbe anglophone en version originale (VO) et en version originale sous-titrée (VOST) seront intégrés à cette nouvelle plateforme cinématographique. Notons que certains films en français sont déjà sous-titrés en anglais.

Véritable outil de promotion du cinéma caribéen sur le Net, Cinédiles Caribbean VOD est accessible du monde entier. Les tarifs de location pour une durée de 48h varient entre 1 euro et 5 euros mais certains films sont gratuits à la demande des réalisateurs.

Un début timide

Ce projet, qui a pu voir le jour grâce à la collaboration des réalisateurs et des sociétés de production, est soutenu financièrement par le Conseil Régional de la Guadeloupe et la Direction des Affaires Culturelles (DAC).

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À la Martinique, un Festival original

— par Janine Bailly —

Du dimanche 2 au samedi 8 août, la plage des Raisiniers, à Trinité, accueille le premier Festival de Sculpture sur Sable, intitulé « Miroir de sable ». Une œuvre sera réalisée dans ce cadre afin de soutenir la candidature de la yole de Martinique à l’Unesco.

La manifestation (annoncée dans le Journal France Antilles)

Le coup d’envoi de ce festival  a été donné dimanche  par la pose des premières bases.

Organisé par la ville de Trinité et le Copil de la yole à l’Unseco (comité de pilotage), ce festival a pour objectif de soutenir l’initiative d’Édouard Tinaugus. C’est en 2006 que ce Robertin, passionné de yole, décide de faire reconnaître la yole à l’Unesco. Au fil des années, le dossier prend forme et finit par être reconnu au Patrimoine culturel immatériel de la France, catégorie « Savoir-faire ». Dès lors, des manifestations inédites autour de la yole, pour mieux faire connaître cette pratique, se mettent en place. Actuellement et parallèlement au Festival de Sculpture sur Sable, une exposition de photographies est proposée sur les grilles de la préfecture, à Fort-de-France, jusqu’à la fin du mois d’août.

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