Catégorie : Photographie

Adieu à Philippe Bourgade

— Par Frantz Succab —

Adieu Pipo
Juste un mauvais jeu de mots
Pour te dire
Ce n’était pas du pipeau
Le clin d’oeil.
De ton obturateur

Pas du pipeau
Mais la putain de mélodie qui en sort
Et jamais ne se taira

Nous étions quelque uns
S’en souviennent-t-ils
Les autres ?
Moi guadeloupéen
Entouré de martiniquais
Plus que frères pour la cause commune
Antinégrière
Face au BUMIDOM
Dans le même vaisseau
Appelé panier à salade
À Paris
Après « l’affaire Pelée » je crois.

Tant d’années
Moi chez moi
Toi chez toi
Perdus de vue
Jamais de coeur
Sauf récemment
Pour une aventure où tu ne seras pas

Salut aux survivants de l’époque
Adieu à toi

Frantz Succab

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« La Matière d’une absence » : Saint-Pierre, entre vestiges et mémoire

Samedi 24 février, au relais du Parc Naturel Régional de la Martinique (PNRM), l’ouvrage intitulé « La matière d’une absence » a été dévoilé en présence de ses éminents auteurs, Patrick Chamoiseau et Jean-Luc de Laguarigue. Ce livre, édité par le PNRM, offre une plongée captivante dans l’histoire de Saint-Pierre et de ses ruines, mettant en lumière le riche patrimoine culturel de la ville.

L’exploration minutieuse de l’écrivain et du photographe à travers la ville d’Art et d’Histoire a donné naissance à un ouvrage véritablement patrimonial. Ce projet, fruit de la collaboration entre les deux artistes, propose un récit unique, mêlant habilement l’imaginaire et la réalité, capturé à la fois par les mots évocateurs de Chamoiseau et les images saisissantes de Laguarigue.

Lors de la présentation, Patrick Chamoiseau a partagé son enchantement face aux photographies de Jean-Luc de Laguarigue, soulignant la capacité du photographe à rendre visible l’invisible. « La puissance de la vision du photographe permet de rendre visible ce qui n’est pas visible, or c’est l’invisible qui fait la ville de Saint-Pierre », a déclaré l’écrivain. Il a ajouté que les photos ont transformé les ruines en archives historiques, offrant une perspective nouvelle sur l’histoire de la Martinique.

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Philippe Bourgade : un hommage à l’œil visionnaire

Ce mardi 20 février 2024, la Martinique pleure la perte de l’éminent photographe Philippe Bourgade, décédé à l’âge de 76 ans à son domicile du quartier Batelière à Schoelcher. Sa disparition laisse un vide dans le monde de la photographie martiniquaise, marquant la fin d’une époque où son regard sensible capturait l’essence même de la vie sur l’île.

Originaire de Sainte-Marie, Philippe Bourgade a consacré sa vie à l’art de la photographie. Enseignant en histoire-géographie au collège, c’est vers l’âge de 30 ans que ce samaritain d’origine a découvert sa passion pour la photo, passion qui ne l’a plus jamais quitté. Ses clichés en noir et blanc, véritable témoignage de l’âme martiniquaise, ont marqué l’art de la photographie dans l’île.

Ses œuvres, exposées avec talent et dextérité, ont transcendé les limites du temps et de l’espace. L’exposition-rue à Sainte-Marie et son atelier de formation autour des métiers de la mer et des campagnes attestent de son engagement à transmettre son savoir et à préserver le patrimoine photographique martiniquais.

Le recueil « La Martinique des mornes » et l’ouvrage « Eau-Mémoire », paru en 2006 aux Éditions Jasor, sont autant de pièces maîtresses qui immortalisent l’héritage de Philippe Bourgade.

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« Corps à Corps » : Quand l’art de la photographie transcende le temps et l’identité

Du 6 septembre 2023 au 25 mars 2024

L’exposition « Corps à Corps » au Centre Pompidou offre un regard inédit sur la représentation de la figure humaine aux 20e et 21e siècles. Cette exposition exceptionnelle rassemble plus de cinq cents photographies et documents réalisés par environ cent vingt photographes historiques et contemporains. Deux collections, celle du Centre Pompidou – Musée national d’art moderne et celle du collectionneur Marin Karmitz, se rencontrent pour créer un dialogue captivant qui transcende les catégories traditionnelles de la photographie, telles que le portrait, l’autoportrait ou le nu. Les visiteurs sont invités à explorer un monde de correspondances entre artistes, d’obsessions partagées, et à réfléchir sur la manière dont la photographie façonne les identités et leur visibilité.

Diversité des œuvres : Un véritable best-of de la discipline en sept sections où la chronologie s’efface au profit d’un parcours thématique. L’exposition propose une plongée dans un monde de créativité photographique, des chefs-d’œuvre aux clichés moins connus, offrant une perspective riche et variée sur l’art de la photographie.

Le fruit d’une rencontre de collections prestigieuses : « Corps à Corps » est le résultat de la rencontre entre deux collections photographiques majeures, celle du Centre Pompidou et celle de Marin Karmitz.

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Le cent-dixième anniversaire de la naissance de Césaire

— Par Michel Herland —

Né en 1913, mort en 2008, Aimé Césaire aura eu une longue carrière tant politique que littéraire, les deux indissociablement liés au demeurant, puisque les poèmes, au-delà de leurs innovations formelles, nous en apprennent beaucoup sur ce qui a motivé l’action du député-maire, indignation et action, l’action qui naît de l’indignation.

Pour marquer le cent-dixième anniversaire de la naissance de celui qui fut député de la Martinique entre 1945 et 1993 et maire de Fort-de-France entre 1946 et 2001, la Fondation Clément et l’association ACA (Aimé Césaire actuel) organisent conjointement deux expositions, l’une qui retrace les faits saillants de cette longue carrière, l’autre consacrées aux images rapportées par trois photographes à l’issue de leur exploration de la nature martiniquaise.

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L’exposition Césaire proprement dite qui occupe le niveau inférieur des espaces de la Fondation est divisée en plusieurs sections : les origines, depuis les bateaux négriers jusqu’au village natal de Basse-Pointe, les misères coloniales ; les ruptures idéologique (la négritude), esthétique (le surréalisme) et politique (d’avec le communisme) ; le guide et le bâtisseur.

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« Kalalou, des Plantes et des Hommes » à l’ Habitation Saint-Etienne

Exposition du photographe Karl Joseph et de l’anthropologue et ethnobotaniste Marc-Alexandre Tareau

Avec le projet Kalalou, le photographe Karl Joseph et l’anthropologue et ethnobotaniste Marc-Alexandre Tareau ont décidé de mettre en exergue de façon artistique et visuelle, les relations des cultures afro-guyanaises à la biodiversité amazonienne.

En effet, le projet Kalalou pose l’accent sur le rapport particulier de ces populations à l’environnement et sur leur mise à profit de la biodiversité végétale à travers plusieurs focus, notamment la cueillette de plantes médicinales (en milieu urbain et en milieu rural), la prise de bains thérapeutiques au sein de ces différentes communautés, la vivacité des rituels médico-magiques (vodou, winti), ou encore l’agriculture, tant urbaine que rurale. Par ces approches, ce sont les phénomènes d’hybridation culturelles inhérents au contexte interculturel de la société guyanaise, les relations entre urbain et rural, mais également entre sauvage et domestique qui sont donc soulignés. Elles mettent en exergue les caractères dynamiques de ces pratiques et l’étroite intrication entre ces cultures, leur territoire et le monde végétal.

Par cultures afro-guyanaises sont entendues, dans leur acception la plus large, les populations businenge, créole guyanaise et d’origines antillaises (d’Haïti, des Antilles françaises et de Sainte-Lucie), qui sont autant de composantes de la population guyanaise contemporaine.

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« Corrosion » Jordan Beal – Sortie de Résidence

Samedi 17 juin à 18h / Salle Case à vent / T-A-S-N

Entrée libre – Places limitées

L’exposition « Pour faire le portrait d’une fleur », présentée à la galerie Arsenec en septembre 2022 proposait la synthèse de deux années de recherche menées par Jordan Beal autour de la flore comme objet photographique. Les fleurs y étaient – plus qu’un sujet – l’occasion de traduire des intuitions, de révéler des traces et de questionner le médium photographique.
La résidence de recherche menée à Tropiques Atrium s’inscrit dans la suite directe de ce travail.
Dans un aller-retour entre documentation et création intuitive, Jordan Beal a quitté le strict cadre de ce travail confiné au studio pour découvrir les enjeux liés à la photographie du paysage.
La photographie, qu’on peut voir comme l’illustration de l’ontologie naturaliste qui met la vision humaine au centre de tout et achève peut-être l’artificielle distinction entre nature et culture, peut-elle servir au réenchantement du monde plutôt qu’à sa documentation, sa capture ?
La restitution sera l’occasion de présenter le résultat et les moyens mis en œuvre dans cette recherche et d’échanger autour des problématiques révélées durant cette exploration.

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Photos Passion de Pascale Mariotte : L’Euplecte Franciscain

Un artiste dans tous ses états

C’est l’été… la saison préférée des semeurs de vie et déjà le dancefloor s’anime et se remplit d’une multitude de minuscules danseurs, tous animés du fervent désir de se faire remarquer des belles en pâmoison devant le spectacle donné en leur honneur.

Chaque artiste revêt sa plus belle livrée et s’essaye aux exercices les plus acrobatiques et les plus spectaculaires. Chacun rivalise d’élégance et l’air se charge de testostérone façon petits lutins à plumes, alors que les réjouissances commencent çà et là.

Certains s’échauffent quand déjà d’autres se lancent dans une chorégraphie subtile qui hypnotise les spectatrices. En mode glamour, la troupe de danseurs évolue au rythme des claquements d’ailes et d’inclinaisons, le plumage hérissé pour donner du corps et du volume à leur habit de scène.

Quand quelques-unes de ces dames succombent au charme ravageur de certains artistes, il s’ensuit une course-poursuite laissant la piste libre aux autres interprètes de la séduction pour ensorceler le public restant, fasciné par l’exhibition.

L’ambiance de la tribune des spectatrices est survoltée et c’est un festival de voltiges aériennes qui se joue au-dessus des hautes herbes.

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Photos Passion de Pascale Mariotte : Colibri tête bleue

Exquis petit lutin bleu

À l’évidence, lorsqu’il a créé son célèbre bleu outremer Jacques Majorelle n’avait pas eu, comme moi, la chance, de croiser la route de cet adorable Colibri à la palette de bleu si remarquable.

Un bleu franc qui se décline dans toutes ses nuances et qui aurait ajouté pour Majorelle une once d’inspiration supplémentaire à sa créativité.

Petit point de suspension posé là sur la branche, enveloppée de mousse où s’accrochent avec légèreté de nombreux épiphytes, tu récompenses mon attente et me laisses découvrir une suite pleine de passages fugaces dans des froissement d’ailes, d’envolées surprises et même de haltes reposantes et salvatrices pour lisser ton plumage.

Ta présence, comme une ponctuation délicate, ouvre le champ de toutes les promesses et je me réjouis d’être là, seule et unique spectatrice de ton ballet rythmé de gazouillis.

Barbes de Jupiter, usnées, lichens et autres mousses se mêlent et s’unissent pour offrir un décor somptueux à ton ballet aérien.

Tu exhibes tes couleurs minérales aux éclats bleus, composition enivrante où les yeux se perdent et offres au soleil ton plumage à réchauffer et ton petit corps à recharger.

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Les Vérificateurs de l’Insolite 

— Par Dégé —

Bien sûr nous savons tous ce qu’est l’Insolite. Vérifions-le dans le cadre déjà bien connu du Créole art Café à Saint-Pierre puisqu’on y déjeune au milieu d’objets hétéroclites anciens comme une table gynécologique, des menus cadeaux de dernière minute, des casseroles rétamées… Le concept « moderne » de cette mini galerie d’art rappelle nos magasins d’autrefois qui vendaient du pain, des fichus de madras, des coutelas, des boutons de culottes, des milans… 

L’insolite a-t-il un lien avec l’ancien, l’hétéroclite, le bazar, le baroque, l’inhabituel, l’étrange…What else ? En tout cas l’effet produit semble bien être la surprise, l’étonnement, le choc, le désarroi, le dérangeant…quoi d’autre ? 

Suivons le guide du PABE. Dès le rez-de-chaussée, la scénographie (*1) nous conforte avec le Crapaud surfeur*(4) ou les Lèvres*(6) : la surprise est là, on sourit, on rit même car l’Insolite et le rire sont proches dans le décalage produit par l’inattendu positif. Mais nous sommes décontenancés par la Pietà et le cartel qui accompagne les magnifiques polyptyques (*1) : il s’agit de mort ! La photographe nous propose-t-elle ici paradoxalement un chemin de vie, un cycle de création allant du figuratif le plus achevé à l’abstrait aléatoire en passant par l’imaginaire arbitraire ? 

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Insolite exposition photos

Du 05 novembre au 30 décembre 2022 au Créole Art Café

Dans cette exposition, chaque artiste est invité à présenter sa propre vision de l’ Insolite, avec humour, satire, dérision, bizarrerie, étrangeté, voire malaise à travers des œuvres photographiques allant de la simple photographie à la photographie plasticienne ou la création numérique.

Dans l’éditorial de recherches en esthétiques d’octobre 2010, Dominique BERTHET définit l’Insolite comme «ce qui n’est pas d’usage, est contraire aux habitudes, échappe à l’ordre des choses et qui, en conséquence, étonne, déconcerte, surprend.

L’insolite est un écart, une différence, une prise de distance par rapport à une norme…»

Quelle relation l’art entretient-il avec l’Insolite? Une relation souvent salutaire, quel serait l’intérêt d’un art qui ne chercherait pas à s’extraire de la routine?»

Toutes les photos ont été prises en Martinique ou par des photographes résidant en Martinique.

Les artistes :

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Éloge de Jouanacaëra / Jean-Pierre Fiard

Fondation Clément, jusqu’au 6 décembre 2022. Exposition tous les jours de 9h à 18h30. La Cuverie et La Carrée – niveau 1.

Les photographies de Jean-Pierre Fiard sont le résultat de cinquante années de cheminement et d’exploration à travers les paysages et les espaces naturels les plus intacts de la Martinique actuelle. Pour beaucoup d’entre-eux, ce sont les derniers vestiges de la forêt primitive ancienne au sein desquels s’exprime encore la puissance végétale et la splendeur inégalée de la Jouanacaëra originelle, l’île aux iguanes des amérindiens précolombiens.
Pour présenter ces multiples images de la terre martiniquaise originelle, il fallait trouver un ordre logique et naturel. Quoi de plus logique que de refaire, en images, l’itinéraire probable de la découverte progressive de Jouanacaëra par ses premiers habitants amérindiens, à partir de leur région initiale d’installation dans le nord-est de l’île.
À travers ces nombreuses perspectives paysagères souvent inconnues ou méconnues, mais aussi à travers ces innombrables et admirables formes de vie inventées par l’inépuisable créativité de la nature tropicale, et souvent propres à Jouanacaëra elle-même (espèces endémiques), c’est l’essence immémoriale et singulière de cette île que nous avons essayé de capter, essence dont nombre d’aspects vibrent et résonnent encore dans l’âme de ses habitants actuels.

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« Hardboiled Wonderland », de Carla Rebelo, au Saint-Esprit

15 juillet – 10 août 2022 Médiathèque Alfred Melon-Degras au Saint-Esprit
19 juillet 2022 à 15h Atelier Photographique en présence de l’artiste
19 juillet 2022 à 19h Présentation de l’exposition en présence de la photographe Carlo Rebelo
RSVP : zaka@sist.co
Hardboiled Wonderland : La Station Culturelle, en partenariat avec l’association Zist, présente l’exposition Hardboiled Wonderland de la photographe santoméenne Carla Rebelo visible du 15 juillet au 10 août 2022 à la Médiathèque Alfred Melon-Dégras au Saint-Esprit (durant les horaires d’ouvertures de la médiathèque).

Prises à Sao Tome en 2017, et ce, de façon improvisée pendant un évènement consacré à la mode et à la danse, Hardboiled Wonderland se défini comme un espace performatif où la libre expression entre la photographe et les participants mène à des échanges sur l’identité, les éventualités futures et les nouvelles issues. Ce travail découle des sentiments d’incertitude de Carla Rebelo concernant l’avenir. Il s’efforce de revendiquer le droit de réinventer et de s’écarter des récits traditionnels, à travers l’art, en  particulier lorsque les paysages environnementaux, économiques et politiques semblent précaires.

Autour des expositions en cours :

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Photos Passion de Pascale Mariotte : Sporophile rouge gorge [F]

Une bien belle « Moisson » – Quel joli nom !

À l’écart du brouhaha et de l’agitation des Hommes, loin de la cacophonie du monde,

je plonge dans mon univers feutré, fait de silence et de grands arbres où, étendant leurs longs bras noueux vers le ciel, ils m’enveloppent de leur imposante stature.

Je pénètre avec respect et humilité dans cet abri de silence où les fougères arborescentes s’offrent au soleil en déployant largement leur fronde comme une offrande aux Dieux, et où les arbres dénudés projettent leur hampe vers le ciel azur pour m’indiquer la direction de l’infini.

Chacun de mes pas se fait discret et j’évite, sans même m’en apercevoir, d’écraser les feuilles mortes pour ne pas interrompre le silence et froisser ainsi la paix de cette cathédrale mutique.

Les orchidées sauvages redoublent de couleurs et d’élégance, alors que les épiphytes se regroupent en communauté pour s’unir aux mousses et habiller de vert les troncs des géants,

fiers de leurs somptueuses parures.

Alors qu’un Héliconia providentiel, aux bractées épanouies, propose son savoureux nectar à une Moisson gourmande, quelques frétillants lutins m’accompagnent dans ma quête et distillent la douceur sur leur passage comme des elfes projetant de la poussière d’étoiles sur leur chemin.

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Photos Passion de Pascale Mariotte : Mouette Atricille

Native de Madagascar j’ai sûrement dès lors, attrapé le virus de la curiosité, celui de la découverte, une espèce de germe qui instille de manière douce et obsédante, outre le virus du voyage celui d’un amour inconditionnel pour la nature et ses hôtes.

Enfant je m’imaginais contribuant à la beauté du monde et rêvais de savanes africaines, de vastes étendues désertiques peuplées d’une faune dense et sauvage. Émerveillée par une nature qui réinvente en permanence ses paysages, je me projetais dans un univers où l’animal vivait en parfaite harmonie dans son environnement, sans avoir aucune conscience de sa disparition progressive et de sa déliquescence. Adolescente je collectionnais les anciens appareils photos à soufflet Kodak et Agfa dont j’aimais à imaginer le rôle dans les albums de famille de mes grands-parents, des photos dentelées en noir et blanc, un peu jaunies par le temps aux formats surannés.

Au fur et à mesure de mon apprentissage d’Humaine ma conscience est apparue, s’est insinuée dans les profondeurs de mon être, s’est affirmée avec l’évidence d’un possible rôle à jouer dans la découverte de merveilles.

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Les FEMMES selon Nicolas NABAJOTH : « ANIMA »… ou « ANIMÂLES » ?

Par Scarlett Jesus —

Après « HOMO ACTUM », portant sur la figure de l’homme antillais, Nicolas NABAJOTH avait présenté à l’ARS (Dothemare), en mars 2021 entre deux confinements, une série de 30 photographies consacrées à la Femme. Ce sont 17 photographies parmi celles-ci qu’il expose aujourd’hui, du 10 mars au 11 avril à la Fabrique, rue Achille René Boisneuf, à Pointe-à-Pitre. Des photographies en grand format de femmes noires, en noir et blanc, réalisées avec un appareil numérique Nikon D700, lui permettant d’obtenir un rendu proche des clichés argentiques.

Parce qu’il a fait le choix, à travers 17 photographies, de ne retenir que des portraits de femmes noires, Nicolas NABAJOTH avait-il comme seul objectif de magnifier la beauté des femmes de couleur ? Une telle interprétation serait réductrice et pourrait se voir accusée de réactiver des clichés de nature exotique.

Ce serait surtout faire preuve de myopie, oubliant de retenir le propos du photographe qui dit vouloir, à travers la spécificité d’une démarche de nature introspective, chercher à « mieux comprendre les causes qui peuvent rendre complexes les relations entre hommes et femmes sous nos latitudes et même ailleurs ».

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