Catégorie : Féminismes

La Journée Internationale des Droits des Femmes révèle une augmentation alarmante des mutilations génitales féminines

— ¨Par Hélène Lemoine —

A l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, l’UNICEF expose une réalité inquiétante : le nombre de femmes victimes de mutilations génitales féminines (MGF) a considérablement augmenté, dépassant les 230 millions selon les dernières estimations. Ces chiffres marquent une hausse de 15 % par rapport à l’étude de 2016, soit 30 millions de femmes supplémentaires touchées.

Publiée le 8 mars 2024, cette nouvelle étude met en lumière la persistance de pratiques mutilatoires dans 31 pays où les MGF sont monnaie courante. L’Afrique demeure le continent le plus touché, avec plus de 144 millions de survivantes, suivi par l’Asie (80 millions) et le Moyen-Orient (six millions). Un constat alarmant qui souligne la nécessité d’une action urgente.

L’étude met en évidence une tendance inquiétante : de plus en plus de filles subissent ces pratiques à un âge de plus en plus jeune, souvent avant leur cinquième anniversaire. Les conséquences physiques, telles que l’infection, le stress post-traumatique, la transmission du VIH, la dépression, les douleurs intenses et l’infertilité, rendent ces opérations non seulement douloureuses mais potentiellement mortelles.

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L’UPLG salue le combat des femmes en Guadeloupe et dans le monde.

—Communiqué de l’UPLG —
En cette année 2024, la journée internationale de la lutte des femmes revêt un caractère particulier tant la situation des femmes est affectée par les conflits et les crises.

En Guadeloupe, nous sommes consternés à chaque fois où une femme est tuée par son conjoint ou son compagnon. Le pays hurle de douleur et d’indignation. Seulement les violences faites aux femmes sont en hausse et dépassent les moyennes de nombre de pays et territoires.

En Guadeloupe comme partout ailleurs les femmes doivent se battre pour bénéficier des mêmes droits que les hommes, même quand l’égalité homme femme est reconnue par la loi. L’accès à certains emplois ou à certaines fonctions est plus difficile pour les femmes, en particulier pour les postes d’encadrement. Quand on regarde la répartition homme/femme dans l’éducation en Guadeloupe, à l’école maternelle, les enseignants sont presque en totalité des femmes, à l’école élémentaire elles sont plus de 60% pour un peu moins de 40% d’hommes, dans l’enseignement secondaire les hommes sont un peu plus nombreux, dans l’enseignement supérieur les hommes sont la grande majorité.

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Collectif féministe du 8 mars 2024 : Manifeste

En ce 8 mars 2024, Journée Internationale de lutte pour les Droits des Femmes,
Nous, Organisations fèministes, Associations et Syndicats de la Martinique,

rappelons que, malgré les progrès obtenus tels que le droit de vote, la dépénalisation de certaines infractions telles que l’avortement ou l’adultère, l’obtention du droit à disposer de son propre compte bancaire, etc, les inégalités subies par les filles et les femmes demeurent encore trop nombreuses et inacceptables.

Nous rappelons, notamment que :

En matière de violences :

  • 9 victimes d’agressions sexuelles sur 10 sont des femmes et la notion de consentement à l’acte sexuel et du droit des femmes à dire non est systématiquement et régulièrement remis en cause et menacé !

  • Les femmes ont neuf fois plus de risques d’être agressées dans la sphère publique, que ce soit par harcèlement, injure ou atteinte sexuelle !

  • 80 % des plaintes déposées sont classées sans suite et seulement 1 % de celles-ci aboutit à une condamnation pénale !

  • Les femmes migrantes subissent des violences aggravées. La prostitution et la traite humaine touchent de façon ultra-majoritaire les femmes, et s’amplifient chez nous !

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Égalité femmes-hommes : un impératif pour la croissance économique mondiale et l’inclusion sociale

— Par Hélène Lemoine —

À l’approche de la Journée mondiale des droits de la femme, la Banque mondiale dévoile son rapport « Les femmes, l’entreprise et le droit », plongeant dans les profondeurs des inégalités persistantes entre les genres dans 190 économies, avec un regard particulier sur l’Europe. Cette étude transcende l’examen des lois pour scruter les cadres de mise en œuvre, mettant en lumière une réalité alarmante : les femmes bénéficient de moins de deux tiers des droits conférés aux hommes.

1. Inégalités en Europe : une analyse approfondie

Les pays européens, malgré des avancées significatives, présentent des lacunes dans la mise en œuvre des législations en faveur de l’égalité des sexes. En moyenne, moins de 40% des systèmes nécessaires à une application intégrale de ces lois sont en place. Si la rémunération égale est garantie dans la plupart des économies, seulement un tiers d’entre elles ont adopté des mécanismes efficaces pour réduire les disparités salariales entre hommes et femmes.

L’ajout d’indicateurs supplémentaires, englobant la sécurité, la mobilité, le travail, la rémunération, le mariage, la parentalité, la garde des enfants, l’entrepreneuriat, les actifs et les retraites, met en lumière des inégalités plus profondes.

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Un vote historique : L’IVG bientôt inscrite dans la Constitution après l’approbation du Sénat

— Par Hélène Lemoine —

Le 28 février, le Sénat français a marqué une avancée historique en approuvant massivement l’inscription de « la liberté garantie » des femmes « d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse » dans la Constitution. Ce vote crucial ouvre la voie à une étape décisive, la réunion du Parlement en Congrès prévue le 4 mars pour l’adoption définitive de cette révision constitutionnelle.

Les associations féministes ont salué cette avancée, soulignant que l’inscription de l’avortement dans la Constitution envoie un message d’espoir aux féministes du monde entier. Le Planning familial a souligné dans un communiqué que cette décision est d’autant plus cruciale étant donné que le droit à l’avortement reste gravement menacé en France et dans le monde.

Le Premier ministre, Gabriel Attal, a exprimé sa satisfaction face à cette « avancée immense », soulignant qu’il s’agit de la reconnaissance du droit des femmes à disposer librement de leur corps. Le Sénat a voté largement en faveur de l’inscription, avec 267 élus approuvant la version du projet de loi constitutionnelle sans modification, tandis que 50 parlementaires ont voté contre.

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IVG, un droit des femmes constitutionalisé !

—Communiqué du réseau féministe « Ruptures » —

Des larmes de joie sont montées dans les yeux de nombreuses femmes en cette soirée du 28 février 2024.

Réunies à quelques pas du Sénat, nous avions la confiance de celles qui se battent pour une cause juste mais, d’expérience, nous avions la crainte d’un de ces retours de l’histoire dont les femmes ont été et sont encore victimes.

Ce droit, si longtemps réclamé, et pour lequel les féministes ont lutté depuis tant d’années, qui fut acquis dans un climat hostile et dont la jouissance fut contestée et sans cesse mise en péril par l’opposition d’un patriarcat toujours actif, ce droit légalisé depuis quarante ans est à quelques heures d’être sanctuarisé par son inscription dans la Constitution de notre pays, celui des droits de l’homme et de la citoyenne.

Notre joie s’appelle Olympe, elle s’appelle Simone, elle s’appelle Victoire !

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« Mères sans filtre » : 8 récits intimes d’autrices féministes renommées

Le livre « Mères sans filtre » est un recueil de huit récits intimes écrits par des autrices féministes renommées, dont Gabrielle Richard, Julia Kerninon, Camille Abbey, Illana Weizman, Claire Tran, Anne-Sophie Brasme, Élodie Font, Renée Greusard. Publié dans la collection Solar Bien-être, il est paru le 02 mars 2023.

Le livre aborde diverses thématiques liées à la maternité, mettant en lumière des aspects souvent passés sous silence tels que la dépression post-partum, la charge maternelle, la fatigue extrême et les inégalités dans la sphère domestique. Les huit autrices partagent leur propre déclic féministe, qui a accompagné leur expérience de la maternité, dans le but de libérer la parole sur ce sujet souvent stigmatisé.

Les récits dépeignent une réalité de la maternité loin de l’image idéalisée d’une expérience sans nuage. Les autrices interrogent les difficultés maternelles, soulignant la nécessité de parler ouvertement de ces défis. Elles remettent en question le récit collectif qui, trop souvent, passe sous silence les inégalités parentales et encouragent la création de sa propre version de la parentalité, en dehors des normes préétablies.

À une époque où la maternité était souvent un angle mort du féminisme, le livre souligne son intégration dans les revendications post-MeToo, explorant les questions de charge mentale, post-partum, éducation, et parentalité queer.

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Renée Greusard : « Choisir d’être mère »

Renée Greusard, née en 1984, est une journaliste française dont le parcours professionnel est marqué par une diversité de collaborations avec des médias renommés. Au cours de sa carrière, elle a exercé au sein de différentes rédactions telles que L’Humanité, Les Inrocks, Libération, Causette, Arte Radio, le Mouv, et France Inter. Cependant, c’est en 2011 qu’elle rejoint la rédaction de Rue89, aujourd’hui intégrée à L’Obs, où elle continue d’exercer son métier de journaliste.

Le champ d’expertise de Renée Greusard s’articule principalement autour des sujets relatifs à l’intimité, la sexualité, et le genre. Cette orientation thématique souligne son engagement à explorer des questions sociétales cruciales et souvent délicates. En parallèle à ses contributions journalistiques, elle a étendu son influence en collaborant avec la revue Topo et en adaptant sa série intitulée « Tinder Surprise » pour Arte Creative, témoignant ainsi de sa polyvalence et de sa capacité à toucher différents publics.

En 2020, Renée Greusard élargit son spectre médiatique en co-présentant l’émission « Crac-Crac » avec Monsieur Poulpe sur Canal+. Cette incursion dans le monde de la télévision ajoute une nouvelle dimension à sa carrière, confirmant sa capacité à se diversifier dans le paysage médiatique contemporain.

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Féminicide : du fait au mot

— Par Hélène Lemoine —

Les féminicides, définis comme le meurtre de femmes en raison de leur genre, ont émergé comme une problématique sociale majeure en France. Chaque année, plus de 100 femmes sont tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, mettant en lumière la violence conjugale persistante. L’utilisation du terme « féminicide » a connu une évolution significative au fil des années, reflétant une prise de conscience croissante de cette réalité tragique.

L’origine du mot remonte à l’époque romaine, où le terme « uxoricide » était utilisé pour décrire le meurtre de l’épouse. Cette notion de tuer sa femme trouvait son fondement dans le droit romain, permettant au mari d’excuser son crime en cas de suspicion d’adultère. Bien que le terme ait évolué au fil des siècles, il a persisté dans le langage juridique et social, évoluant vers le concept contemporain de « féminicide ».

La véritable prise de conscience du féminicide en France a eu lieu au tournant de 2019, marquée par des événements clés. L’affaire Daval, où Jonathann Daval a avoué le meurtre de sa femme Alexia, a joué un rôle majeur dans cette prise de conscience.

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Un Mercredi des Cendres, une Saint-Valentin dans l’horreur…

 Le décompte des féminicides en Martinique s’allonge :

Elle n’avait que 22 ans, le recours à l’usage courant des armes et dont l’auteur présumé serait son petit ami, l’a tuée aujourd’hui !

Aucun discernement n’arrête ces sauvageries de criminels, s’appropriant le droit de vie ou de mort sur leur compagne, de dominer les femmes.

Notre révolt1e, notre douleur, notre dégoût : Non c’est non

, à cette société patriarcale, violente et irrespectueuse des femmes !

Nous témoignons notre affection à la famille endeuillée; et aux proches. Nous les encourageons dans ces moments si injustes et difficiles !

L’UFM se tient à leur disposition pour tout soutien et PERSÉVÈRE dans ses missions de prévention, sans relâche.

Tous et toute solidaires et engagé.es contre les violences faits aux femmes !

14/02/2024

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Féminicide à Fort-de-France : Une jeune femme de 22 Ans succombe à une blessure par arme à feu

Fort-de-France, Martinique – Le 14 février 2024, une tragédie a frappé la ville de Fort-de-France avec la mort violente d’une jeune femme de 22 ans. Hospitalisée dans un état critique, elle a finalement succombé à ses blessures à l’hôpital Pierre Zobda-Quiman du CHU.

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Les méthodes totalitaires de prétendus féministes 

— Par Jean Gabard —

En démocratie l’égalité en dignité et en droits est un impératif qui n’est malheureusement pas toujours respecté. Un autre impératif est la liberté et parmi celle-ci la liberté d’expression. Elle a été particulièrement revendiquée au moment des attentats contre Charlie Hebdo et elle l’est encore contre des islamistes qui voudraient faire taire des enseignants. Cette revendication fait l’unanimité quand il s’agit de la réclamer pour défendre ses positions, mais l’a fait elle toujours quand il s’agit de l’accorder à ceux qui présentent des points de vue qui dérangent ?

La liberté d’expression a, il est vrai, des limites. Les propos racistes, sexistes, homophobes sont interdits et heureusement ! Il est cependant facile, pour certains, de qualifier les propos que l’on ne veut pas entendre, de racistes, sexistes ou homophobes pour ainsi se donner des « raisons » de les censurer en rendant son auteur infréquentable, en le « tuant » socialement.

Si des personnes, cédant à la facilité et sans avoir lu les écrits, se contentent de répéter des impressions que peut laisser le titre d’un premier essai : « Le féminisme et ses dérives », et celui du troisième : « Le néo-féminisme contre la famille », d’autres, des militants et même des universitaires, passionnés par le sujet, persuadés de détenir « La Vérité », classent toute personne critiquant leur idéologie, dans le camp des sexistes et des réactionnaires.

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Sexisme : les stéréotypes de genres restent tès ancrés chez les hommes

— Par Hélène Lemoine —

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES)* vient de dévoiler son dernier Baromètre d’opinion, révélant une analyse approfondie de l’état actuel des stéréotypes de genre en France. Cette enquête, basée sur des réponses obtenues en 2020 et 2022, offre un panorama détaillé des perceptions et des attitudes au sein de la population française envers les questions de genre.

Le constat global émergeant de l’étude est que la majorité des Français rejette les stéréotypes de genre dans leur ensemble. Cependant, l’analyse nuancée de ces résultats met en lumière des résistances persistantes, notamment en ce qui concerne les représentations liées au rôle traditionnel des femmes dans les soins et les tâches domestiques. Les données révèlent que 42% des répondants estiment que les mères sont mieux aptes à répondre aux besoins des enfants que les pères, et 40% pensent que les femmes font de meilleures infirmières que les hommes. Ces résultats démontrent que, malgré des avancées, certaines normes de genre persistent dans l’imaginaire collectif.

L’étude approfondie de la DREES se penche sur les facteurs qui influent sur l’adhésion aux stéréotypes de genre.

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Violences sexuelles dans le cinéma français : le témoignage éclairant de Judith Godrèche

L’industrie cinématographique française, souvent associée à l’art et à la créativité, se retrouve à nouveau secouée par des allégations de violences sexuelles. L’affaire impliquant les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon, portée par l’actrice Judith Godrèche, s’inscrit dans la continuité du mouvement #MeToo qui a ébranlé le monde du cinéma ces dernières années.
L’enquête, ouverte après la plainte de Judith Godrèche, éclaire une période allant de 1986 à 1992, mettant en lumière des actes présumés de viol, violences par concubin, et agression sexuelle sur mineur. Ces révélations soulignent une culture de l’impunité persistante dans le milieu cinématographique français.
Le témoignage de Judith Godrèche expose les mécanismes complexes des violences sexuelles. Les réalisateurs, Benoît Jacquot et Jacques Doillon, étaient des figures d’autorité qui auraient abusé de leur position pour avoir des relations sexuelles avec Judith lorsqu’elle était mineure. Ces allégations soulèvent des questions sur la dynamique de pouvoir asymétrique au sein de l’industrie du cinéma, où des créateurs influents détiennent un contrôle considérable sur le destin professionnel des actrices.
La stratégie d’isolement de la victime, décrite par Judith Godrèche, révèle comment les agresseurs utilisent leur position pour maintenir le silence et la soumission.

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Loi européenne sur le viol : « Macron sur la même ligne qu’Orbán, c’est une honte »

Au cœur des débats brûlants à Bruxelles réside une directive cruciale, visant à combattre les violences faites aux femmes au sein de l’Union européenne. Malheureusement, la France, aux côtés de quelques autres, s’oppose farouchement à l’inclusion du viol dans cette législation essentielle.

Avec plus de 100 000 viols enregistrés chaque année dans l’UE, l’urgence d’une action décisive est indiscutable. La proposition initiale de la Commission européenne, qui prévoyait une définition commune du viol basée sur le consentement, a été vidée de sa substance par le Conseil, représentant les États membres. Nathalie Colin-Oesterlé et François-Xavier Bellamy, eurodéputés du Parti populaire européen (PPE), dénoncent vigoureusement l’attitude du gouvernement français.

Les chiffres glaçants révèlent qu’une femme sur vingt est victime de viol au sein de l’Union européenne. En France, dix femmes subissent chaque heure une agression sexuelle. Face à cette réalité incontestable, la France choisit curieusement de faire obstacle à une législation européenne harmonisée et efficace.

L’argument juridique avancé par la France pour exclure le viol de cette directive est aussi choquant que déroutant. Affirmer que le viol ne correspond pas à une « exploitation sexuelle des femmes et des enfants » est un déni de la réalité et une contradiction flagrante avec les engagements antérieurs de l’Union européenne.

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Le 25 janvier, journée nationale contre le sexisme

S’attaquer aux racines du sexisme : Un état des lieux, des défis et des solutions »

À la veille de la première Journée nationale contre le sexisme, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) publie son rapport annuel intitulé « S’attaquer aux racines du sexisme », mettant en lumière la persistance de cette problématique dans la société française. Ce document souligne que le sexisme prend naissance dans trois incubateurs puissants : la famille, l’école, et le numérique.

Selon une enquête réalisée en novembre 2023 auprès d’un échantillon représentatif de 3 500 personnes de 15 ans et plus, neuf femmes sur dix déclarent avoir personnellement subi une situation sexiste. Le sexisme s’installe dès le plus jeune âge et se propage à travers les différents stades de la vie. Présidente du HCE, Sylvie Pierre-Brossolette affirme que « le sexisme commence à la maison, continue à l’école et explose en ligne ». Les chiffres sont alarmants, avec 70% des femmes estimant ne pas avoir reçu le même traitement que leurs frères dans la vie de famille et 38% ayant vécu une inégalité de traitement à l’école.

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Le coût social et économique du « virilisme »(*), cette maladie infantile de la masculinité

L’Italie, la France gagneraient 100 milliards par an si les hommes se comportaient comme les femmes

L’historienne Lucile Peytavin et l’économiste italienne Ginevra Bersani ont évalué « le coût de la virilité », soit ce que l’Etat économiserait si la surreprésentation masculine dans les actes de violence et de délinquance diminuait.

Déconstruire la virilité toxique (le virilisme) : Un impératif sociétal

Dans son essai perspicace, « Le Coût de la Virilité », l’historienne Lucile Peytavin jette une lumière crue sur les comportements asociaux masculins et explore les ramifications profondes de la virilité toxique sur la vie quotidienne, la justice et l’économie. En croisant cette analyse avec des discussions approfondies sur l’impact financier et professionnel de la virilité toxique, émerge un tableau complexe des racines culturelles et éducatives de ces comportements.

Les racines culturelles de la virilité toxique :

Lucile Peytavin débute en soulignant que la virilité toxique n’est pas innée, mais une construction sociale résultant d’une éducation axée sur des valeurs de force et de puissance, autant physique que morale.

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6ème état des lieux du sexisme en France : s’attaquer aux racines du sexisme

— Par Sylvie Pierre-Brossolette, présidente du HCE —

70% des femmes estiment ne pas avoir reçu le même traitement que leurs frères dans la vie de famille, près de la moitié des 25-34 ans pense que c’est également le cas à l’école et 92% des vidéos pour enfants contiennent des stéréotypes genrés : ces trois chiffres issus du 6ème rapport annuel sur l’état du sexisme en France sont révélateurs des causes du sexisme persistant et des inégalités ancrées dans la société. Famille, école et numérique sont les trois incubateurs qui inoculent le sexisme aux enfants dès le plus jeune âge. Il faut donc le combattre là où il nait. C’est une des principales conclusions du rapport.

Les parents, sans s’en rendre compte, n’élèvent pas les filles et les garçons de la même manière. Deux tiers des femmes estiment avoir été éduquées différemment. Seulement 3% des hommes ont reçu des poupées et 4% des femmes des jouets voiture dans leur enfance. L’école reproduit ces schémas, avec des conséquences directes sur l’orientation : 74% des femmes n’ont jamais envisagé de carrière dans les domaines scientifiques ou techniques.

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Femmes-hommes : égalité ou égalité en dignité et en droits ?

— Par Jean Gabard —

Le patriarcat résiste mais il est aujourd’hui condamné par des féministes qui réclament l’égalité. La société moderne, qui en découle, n’est pourtant pas épargnée par les incivilités, les violences, les crimes, et par la montée du sexisme, du racisme, des idéologies réactionnaires.

Une nouvelle idéologie dominante néo-féministe, en se radicalisant, ne ferait-elle pas aussi « fausse route » en confondant l’égalité et l’égalité en dignité et en droits ?

L’idéologie patriarcale s’est imposée pendant des millénaires. Elle commence à être contestée vers le XVème siècle. Les remises en cause de ce qui avait été établi jusque-là, amènent le Siècle des Lumières, la Révolution, les mouvements libéraux puis démocratiques, et au XXème siècle, la victoire de la démocratie. Les mouvements des années 1960-1970 s’attaquent à tout ce qui reste de cette idéologie dépassée et de nombreuses revendications aboutissent… C’est ainsi qu’en cinquante ans les nouvelles conquêtes ont considérablement bouleversé la société.

La révolution féministe a mis fin à la domination de l’idéologie patriarcale. Elle n’a cependant pas mis fin au patriarcat, et parce qu’il est encore trop présent, des féministes continuent la lutte pour que les nouvelles lois soient respectées et d’autres, que l’on peut appeler néo-féministes, soutenus par une grande partie de la population, réclament l’égalité réelle.

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Contre-tribune de 2 600 artistes

Après le Président de la République, venu au secours de Depardieu, c’est donc au tour du « monde de la culture », enfin d’une petite partie (d’un vieux monde qui s’écroule) , de s’exprimer : 55 personnalités qui prétendent laisser la justice faire son travail et s’opposent au « lynchage » du monstre sacré du cinéma français. Lorsqu’on s’en prend à Depardieu, ce serait à l’art que l’on s’en prendrait ! Comme si Depardieu représentait l’art en France. Comme si le statut d’artiste ou le talent justifiait un traitement singulier.

Nous souhaitons avec cette contre-tribune manifester notre désaccord avec cette idée.

En plus des propos abjects découverts dans Complément d’Enquête, qui sexualisent en permanence les femmes, y compris une petite fille de 12 ans, rappelons que Depardieu est visé – à ce jour – par 3 plaintes pour viols et agressions sexuelles. Médiapart a également publié 13 témoignages de femmes accusant Depardieu de violences sexuelles.

Cette tribune et la défense de Macron sont autant de crachats à la figure des victimes de Gérard Depardieu mais aussi de toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles.

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« Soutien de Macron à Depardieu : MeTooMedia dénonce une culture du viol validée au sommet de l’État »

Dans une tribune poignante publiée par Le Monde le 27 décembre 2023, les membres engagés de l’association MeTooMedia expriment leur profonde consternation à l’égard du soutien apporté par le président de la République, Emmanuel Macron, à l’acteur Gérard Depardieu, accusé de viols.

Les auteurs de la tribune débutent en rappelant les engagements de Macron dans la lutte contre les violences faites aux femmes, qualifiant ces promesses de simples « mots vides de sens » pour les victimes et les militants. Ils pointent du doigt la récente prise de parole du président dans l’émission « C à Vous », où il se positionne en « grand admirateur » de Gérard Depardieu, soulignant qu’il n’est « pas là pour faire la morale » au sujet des accusations portées contre l’acteur.

Les signataires critiquent vigoureusement l’insistance de Macron sur le principe de présomption d’innocence, arguant que « un présumé innocent n’est pas nécessairement un innocent ». Ils soulignent que Gérard Depardieu est mis en examen depuis 2020, indiquant que des indices graves et concordants ont été relevés par le juge d’instruction.

La tribune reproche au président son choix de soutenir l’acteur plutôt que de montrer de la compassion envers les victimes présumées.

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Les sages-femmes peuvent désormais pratiquer l’IVG instrumentale

Un décret publié au Journal officiel le 17 décembre 2023 élargit les compétences des sages-femmes. Elles peuvent désormais réaliser l’interruption volontaire de grossesse (IVG) instrumentale en établissement de santé sans intervention d’un médecin. Le décret précise les conditions requises, relatives à la formation exigée et aux expériences attendues pour la pratiquer.

Depuis janvier 2016, les sages-femmes étaient déjà habilitées à pratiquer l’IVG médicamenteuse. Elles peuvent désormais, sous conditions, pratiquer l’IVG instrumentale, jusque-là réservée aux médecins. C’est ce que confirme un décret du 16 décembre 2023.

Les interventions devront avoir lieu dans des établissements de santé (hôpitaux, cliniques).

Les conditions requises auprès des sages-femmes pour pouvoir pratiquer l’IVG instrumentale sont les suivantes :

  • avoir suivi une formation théorique en orthogénie ou disposer d’une expérience professionnelle significative en la matière ;
  • et avoir suivi une formation pratique (l’observation d’au moins 10 actes d’IVG par méthode instrumentale et la réalisation sous supervision d’au moins 30 actes).

L’IVG instrumentale est une technique chirurgicale. Depuis mars 2022, elle peut être réalisée jusqu’à la fin de la 14e semaine de grossesse, soit 16 semaines d’aménorrhée.

  Rappel : il existe deux méthodes d’IVG : l’IVG médicamenteuse et l’IVG instrumentale.

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L’Appel de la Martinique des écrivaines francophones

— Par Faouzia Zouari, présidente du Parlement des écrivaines francophones (PEF) —

Attendu que ce pays a vu éclore tant de pensées offertes au monde, tant d’écrits à résonance universelle, il est normal que notre appel y trouve sens.

Attendu qu’une pensée doit rejoindre un lieu, la nôtre a jailli ici, comme si elle ne pouvait trouver ailleurs racine et ancrage. Attendu que ce pays est une île et que vers les îles convergent les égarés de toutes les mers.

Attendu que chaque petite poignée de cette terre semble contenir le limon de toutes les terres et qu’une main semble y avoir semé les gènes de l’humanité tout entière. Ici, nous sommes à la porte de la Martinique. Le lieu du « Tout Monde » aurait dit Glissant.

Ici, où la grande Histoire s’est faite histoires au pluriel, migrations continuelles, forcées ou volontaires, prisons sans fenêtres et frontières illimitées.

Ici sont passés peuples et ethnies, hommes et femmes poussés sur ces rivages, libres ou enchaînés, conquérants ou vaincus, laissant leur vie derrière eux, tenant dans le creux de la main, obstinément, une graine d’avenir à semer, une ligne d’horizon à dessiner.

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Seulement 6 % des femmes victimes de violences sexuelles ont osé porter plainte en 2021

En France, la libération de la parole autour des violences faites aux femmes révèle un sombre constat : selon une enquête conjointe du ministère de lseulement 6 % des femmes victimes de violences sexuelles ont osé porter plainte en 2021’Intérieur et de l’Insee, seulement 6 % des femmes victimes de violences sexuelles ont osé porter plainte en 2021. Ce chiffre inquiétant soulève des questions cruciales sur les obstacles qui entravent la quête de justice pour ces victimes souvent silencieuses.

L’enquête estime que 422 000 personnes, principalement des femmes, ont été victimes de violences conjugales en France en 2021. Cependant, seules 15 % des victimes de ces violences ont franchi le seuil du commissariat pour déposer plainte. Les raisons de cette hésitation sont variées, mais deux motifs principaux se dégagent : le sentiment que les violences ne sont pas assez graves (24 %) et le doute quant à l’efficacité d’une plainte (24 %). Par ailleurs, 16 % des femmes craignent que leur témoignage ne soit pas pris au sérieux par les autorités judiciaires.

L’étude met en exergue la complexité psychologique des victimes, révélant que 70 % des personnes touchées par des violences conjugales ont subi des dommages psychologiques significatifs.

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Le prestigieux prix Sakharov à titre posthume à Mahsa Amini

Le 13 décembre 2023, le Parlement européen a décerné à titre posthume le « Prix Sakharov pour la liberté de l’esprit » à Mahsa Amini, une militante iranienne des droits des femmes décédée en 2022 à l’âge de 22 ans. Ce prestigieux prix, institué en 1988, est remis annuellement à des individus ou des organisations qui luttent contre l’oppression, l’intolérance et l’injustice. Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne, était devenue un symbole emblématique de la résistance contre l’obligation du port du voile en Iran.

Le drame a commencé le 16 septembre 2022, lorsque Mahsa Amini a été arrêtée par la police iranienne pour non-respect du strict code vestimentaire imposé aux femmes. Trois jours plus tard, elle perdait la vie, déclenchant des mois de manifestations contre les dirigeants politiques et religieux iraniens. Ce mouvement de contestation a été violemment réprimé, entraînant des centaines de morts et des milliers d’arrestations.

Le Prix Sakharov 2023 a également été attribué à deux militantes du mouvement « Femme Vie Liberté », Afsoon Najafi et Mersedeh Shahinkar, lors d’une cérémonie poignante au Parlement européen à Strasbourg. Ces femmes, toutes deux ayant quitté l’Iran en 2023, ont représenté un mouvement qui s’oppose activement au régime iranien.

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Prix Nobel de la paix : emprisonnée, la militante Narges Mohammadi dénonce le «régime religieux tyrannique et misogyne»

La militante iranienne Narges Mohammadi, emprisonnée depuis 2021 dans son pays, a été récompensée du prix Nobel de la paix 2023, dimanche 10 décembre, à Oslo. Détenue dans la prison d’Evin à Téhéran, elle n’a pu assister à la cérémonie, mais ses enfants, Kiana et Ali Rahmani, ont lu son discours où elle a dénoncé le « régime religieux tyrannique et misogyne » en Iran.

Engagement sans Faille Malgré les Obstacles

Narges Mohammadi, devenue une figure emblématique du mouvement « Femme, vie, liberté », a consacré la majeure partie des deux dernières décennies à la défense des droits des femmes et à la lutte contre la peine de mort. Elle a été arrêtée à plusieurs reprises et condamnée à plus de trente et un ans de prison, ainsi qu’à 154 coups de fouet, pour ses positions courageuses.

L’histoire de Narges Mohammadi est aussi celle d’une mère prête à tout sacrifier pour son combat. Ses enfants, séparés d’elle depuis huit ans, ont reçu le prix Nobel en son nom et ont lu son message poignant exprimé « derrière les hauts murs froids d’une prison ».

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