Catégorie : Religions

Pessah : du lundi 22 avril au mardi 30 avril 2024

Célébration de la liberté et de l’héritage millénaire

Pessah, littéralement « passer au-dessus » en hébreu, est une des fêtes les plus vénérées et significatives du judaïsme. Du lundi 22 avril au mardi 30 avril, cette célébration annuelle réunit les familles juives du monde entier dans un hommage vibrant à l’histoire, à la foi et à la liberté.

Un rappel historique :

Pessah commémore la libération du peuple juif de l’esclavage en Égypte, un événement central narré dans le livre de l’Exode de la Bible hébraïque. La fête revêt une importance particulière en rappelant la protection divine lors de la dixième plaie d’Égypte, où les maisons des Hébreux furent épargnées, marquant ainsi la naissance du peuple d’Israël.

Les dates et la durée des festivités :

En Israël, Pessah débute le soir du 14 Nissan, tandis que pour la diaspora, elle commence les soirs du 14 et 15 Nissan. La fête dure sept jours en Israël et huit jours pour les Juifs vivant en dehors d’Israël. Les deux temps forts de la fête sont le premier jour, marquant la sortie d’Égypte, et le dernier jour, symbolisant la traversée de la mer Rouge.

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A propos de la renaissance du vaudou au Bénin

— Par Sarha Fauré —

Renaissance du vaudou au Bénin : un pilier culturel et spirituel
Depuis des décennies, l’Afrique de l’Ouest est secouée par des troubles religieux, les djihadistes, notamment Boko Haram, Ansar Dine ou Aqmi, ciblant principalement les chrétiens et les adeptes des religions traditionnelles. Cette vague de violence a dévasté des régions entières au Niger, au Mali, au Burkina Faso et tente de miner les fondements du Nigeria. Cependant, au milieu de cette tourmente, le Bénin, pays voisin du Nigeria, du Niger et du Burkina Faso, reste ferme face à cette violence et à l’intolérance. Avec un syncrétisme religieux profondément enraciné, le Bénin offre un exemple remarquable de coexistence religieuse, où le vaudou joue un rôle central dans la préservation de la paix sociale et de l’identité culturelle.

Coexistence religieuse au Bénin : un modèle d’harmonie
Le Bénin, pays situé dans une région aux frontières poreuses, se caractérise par sa diversité religieuse. Avec une population composée de 43% de chrétiens, 27% de musulmans et 18% d’adeptes de religions traditionnelles, le Bénin démontre une coexistence pacifique entre différentes croyances.

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Le dimanche des Rameaux

— Par Sarha Fauré —

Le dimanche des Rameaux, précédant Pâques, marque le début de la Semaine sainte dans le calendrier liturgique chrétien. Célébrant l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, il commémore également sa Passion et sa crucifixion. Selon les Évangiles, Jésus entre à Jérusalem sur un ânon, accueilli par une foule agitant des palmes et des vêtements, signes de jubilation messianique. Le rituel chrétien comprend la bénédiction des rameaux et une procession, avec les rameaux utilisés pour orner les croix et les tombes. Les Églises réformées y lient la confirmation des catéchumènes. Dans le rite romain, la célébration inclut la lecture de l’entrée à Jérusalem suivie de la Passion. Dans le christianisme orthodoxe, le dimanche des Rameaux est l’une des Douze Grandes Fêtes, marquant la transition entre la Sainte Quarantaine et la Semaine sainte. Il est associé à l’office de vigiles et à la bénédiction des rameaux. Les représentations artistiques varient entre les traditions orientales et occidentales, illustrant l’entrée de Jésus à Jérusalem sur un âne, symbole de paix et d’humilité.

Des branches sur le chemin

Le dimanche des Rameaux, dans la tradition catholique, est marqué par l’apport de branches d’arbres ou de buissons à la messe, symbolisant l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem.

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Pourquoi le Mercredi des Cendres?

Dans l’Antiquité, diverses cultures avaient des pratiques liées à l’utilisation de la cendre, ce qui a également influencé la symbolique associée au Mercredi des cendres dans la tradition chrétienne.

Certaines peuples de l’Antiquité, en mémoire à l’incinération, se couvraient entièrement de cendre, considérant cet acte comme un symbole de mort qui ne laisse aucune autre trace que la cendre. Cette pratique soulignait la fin de la vie et la transformation en un état où il ne reste que des restes symbolisés par la cendre. Ces cendres étaient parfois recueillies dans des urnes. L’appartenance à la classe sociale conditionnait le faste des rites funéraires romains. Les Romains, très superstitieux et religieux, pensaient qu’un déroulement précis des funérailles était essentiel à l’obtention d’une vie après la mort. Ils étaient donc très pointilleux sur l’exécution des rites funéraires. Les riches se faisaient, en principe, incinérer, tandis que les Romains plus pauvres comme les esclaves pouvaient être jetés dans des fosses communes, sans cérémonie.

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L’origine païenne des célébrations religieuses chrétiennes

Les premiers chrétiens du premier siècle se distinguaient par leur refus catégorique d’adopter les pratiques païennes. Malgré cela, l’observation des fêtes païennes a trouvé sa place dans le calendrier chrétien au fil du temps. Louis Réau, membre de l’Institut de France, souligne que bon nombre de célébrations religieuses chrétiennes ont des racines dans les rites agraires et funéraires des Romains païens.

Pourquoi la chrétienté a-t-elle accordé une telle importance aux fêtes païennes dans son calendrier ? Selon Louis Réau, cela facilitait la christianisation rapide du monde païen, tout en évitant de heurter les croyances populaires. Cependant, une question subsiste : cette approche n’a-t-elle pas contribué à christianiser la chrétienté elle-même de manière païenne ?

Un examen des fêtes inscrites au calendrier chrétien soulève des interrogations.

Le Carême, une période de jeûne précédant Pâques, trouve ses racines dans le culte païen babylonien. Les quarante jours de jeûne du Carême étaient directement empruntés aux adorateurs d’une déesse babylonienne.

La fête des trépassés, Pâques et Noël, entre autres, ont des liens avec des coutumes païennes. L’ecclésiastique Alexander Hislop écrivit ce qui suit : “Que veut dire le mot de Easter lui-​même ?

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La pudibonderie du clergé des Antilles et de la Guyane

Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, des militants d’associations de défense des droits des homosexuels saluent l’autorisation donnée par le Vatican des bénédictions des couples homosexuels, mais disent s’inquiéter de la manière dont le clergé s’en saisira, faute d’avancée sur la doctrine concernant l’homosexualité. La déclaration, quelque peu conservatrice, c’est le moins que l’on puisse dire, des évêques et des vicaires généraux de la Province Ecclésiastique des Antilles et de la Guyane,  que l’on pourra lire dans son entier ci-après, participe de ce courant rétrograde. ( Illustration de Jeune Afrique)

Bénédiction des couples homosexuels : « Si ce changement est bienvenu, cela ne rassurera pas les catholiques qui se voient sans cesse rappelés à leur état de péché »

« {…]Ce n’est pas la moindre des réalisations de François que d’avoir donné espoir aux personnes et couples LGBTQIA +, qui expriment la flamme de leur foi comme de leur amour.

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COP28: François invite à sortir de la spirale autodestructrice de l’humanité

Le message du pape François à la Cop28

Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies,
Illustres Chefs d’État et de Gouvernement,
Mesdames et Messieurs,

Je ne peux malheureusement pas être présent parmi vous comme je l’aurais voulu, mais je suis avec vous parce que l’heure est grave. Je suis avec vous parce que, aujourd’hui plus que jamais, l’avenir de tous dépend du présent que nous choisissons. Je suis avec vous parce que la dévastation de la création est une offense à Dieu, un péché non seulement personnel mais aussi structurel qui se répercute sur l’être humain, en particulier sur les plus faibles, un grave danger qui pèse sur chacun et risque de déclencher un conflit entre les générations. Je suis avec vous parce que le changement climatique est «un problème social global qui est intimement lié à la dignité de la vie humaine» (Exhort. ap. Laudate Deum, n. 3). Je suis avec vous pour poser la question à laquelle nous sommes appelés à répondre à présent : œuvrons-nous pour une culture de la vie ou bien de la mort ?

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Le cri d’alarme du pape François : appel à une transition énergétique contraignante pour sauver la planète

La planète est à un point de rupture, il est temps d’agir!

Le pape François, dans un geste d’une importance cruciale, a émis un cri d’alarme retentissant face à la crise climatique qui menace notre planète. Dans son texte intitulé « Laudate Deum » (« Louez Dieu »), publié récemment, il a insisté sur la nécessité d’une transition énergétique immédiate et contraignante pour lutter contre les effets dévastateurs du réchauffement climatique.

Le souverain pontife a souligné que malgré de multiples négociations et accords internationaux, les émissions mondiales de gaz à effet de serre continuent d’augmenter. Cette situation préoccupante a conduit le pape à mettre en garde contre un « point de rupture » imminent pour notre planète. Il estime que le monde est au bord de l’effondrement, et que des mesures radicales sont nécessaires pour éviter une catastrophe climatique majeure.

Le pape François a particulièrement insisté sur la nécessité d’abandonner les combustibles fossiles au profit des énergies renouvelables, telles que l’éolien et le solaire. Il considère que cette transition vers des énergies propres est cruciale pour freiner le changement climatique, mais il déplore également qu’elle n’ait pas avancé assez rapidement.

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Religions : la foi recule en France, avec 44 % de croyants, dit un sondage

Athéisme

Selon cette étude Ifop-Fiducial réalisé pour Sud Radio, la proportion de croyants varie fortement en fonction de la tranche d’âge, le lieu d’habitation ou le niveau de revenus

La foi religieuse recule en France selon un sondage publié vendredi, avec 44 % des personnes interrogées qui disent croire en Dieu contre 49 % en 2021, et avec des différences marquées selon les tranches d’âges, le lieu d’habitation et le niveau de vie notamment.

À la question, « vous personnellement, croyez-vous en Dieu ? », une majorité de 56 % répondent non et 44 % répondent oui, selon ce sondage Ifop-Fiducial réalisé pour Sud Radio. Une majorité de sondés répondaient encore par l’affirmative lors d’enquêtes précédentes : ainsi, 55 % se disaient croyants en 2004 et 56 % en 2011.

La tranche des 18-24 ans est celle qui croit le moins en Dieu (36 % contre 64 % qui n’y croient pas), mais la tranche d’âge juste au-dessus, celle des 25-34 ans, compte 47 % de croyants. Puis on retombe à 38 % de croyants dans la tranche 35-49 ans. Ils sont 46 % dans la tranche 50-64 ans, et 50 % chez les 65 ans et plus.

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Etats-Unis : 150 prêtres supplémentaires accusés d’actes pédophiles sur 600 enfants jusqu’en 2002

Un rapport dans le Maryland n’a pas valeur d’inculpation mais il nomme tous les prêtres accusés

Plus de 150 membres du clergé catholique sont accusés d’actes pédophiles « horribles et répétés » sur au moins 600 enfants, des années 1940 à 2002 dans le Maryland, a révélé mercredi la justice américaine, dénonçant la « complicité » de l’Eglise.

Ces prêtres et membres du personnel de l’archidiocèse « se sont livrés à des actes horribles et répétés sur les enfants les plus vulnérables de leur communauté, tandis que les dirigeants de l’archidiocèse fermaient les yeux », selon un rapport du procureur de cet Etat du nord-est.

Ce document porte sur l’archidiocèse de Baltimore, tout près de la capitale Washington. Il est le fruit d’une investigation ouverte en 2018, comme dans de nombreux autres Etats, à la suite d’une enquête choc en Pennsylvanie.
156 membres de l’Eglise identifiés

Quelque 156 membres de l’Eglise y sont identifiés, suspectés d’actes pédophiles sur plus de 600 enfants. Mais le nombre réel de leurs victimes « est sans doute bien plus élevé », notent les autorités, qui rappellent que seule une faible proportion des viols sont signalés.

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« Black Church. De l’esclavage à Black Lives Matter »,

Sorte de fédérations de courants issus du protestantisme, l’Eglise noire américaine s’est construite sur le lien social que les esclaves pouvaient y trouver. Elle est ainsi le fruit des divers héritages culturels et spirituels des Africains déportés.

— Par Séverine Kodjo-Grandvaux —

Livre. Directeur du Hutchins Center for African & African-American Research de l’université Harvard, Henry Louis Gates Jr. est l’auteur d’une enquête passionnante, extrêmement documentée, qui revient sur l’histoire de la communauté africaine-américaine à travers son rapport à la religion. L’essai Black Church, paru initialement aux Etats-Unis en 2021, n’est pas seulement consacré à l’Eglise noire. Il retrace comment les Africains déportés en tant qu’esclaves aux Etats-Unis – et leurs descendants – sont parvenus à faire communauté à travers elle.

C’est que cette Eglise noire, qui regroupe différents courants chrétiens issus du protestantisme, n’est pas seulement une institution religieuse. Elle est aussi le lieu social et politique où les Africains-Américains ont fait peuple. C’est là la grande force de la démonstration d’Henry Louis Gates Jr. En remontant à la période esclavagiste, il explique comment l’Eglise est devenue un refuge.

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L’Église anglicane a présenté ses excuses mardi pour ses liens passés avec l’esclavage.

«Le temps est venu de prendre des mesures en réponse à ce passé honteux»

L’Église d’Angleterre a présenté mardi ses excuses pour les liens passés avec l’esclavage d’un organisme financier qui lui est lié, aujourd’hui engagé dans un vaste processus de dédommagement des communautés victimes. «Je suis profondément désolé», a réagi l’archevêque de Canterbury Justin Welby, le chef spirituel de l’Église anglicane. «Le temps est venu de prendre des mesures en réponse à ce passé honteux».

Le rapport publié mardi est consécutif à des révélations en juin 2022 selon lesquelles «la dotation des Commissaires de l’Église avait des liens historiques» avec le commerce transatlantique des esclaves. L’organisme des Commissaires de l’Église d’Angleterre a été créé en 1948, en partie avec une donation d’un fonds remontant à la reine Anne en 1704 destiné à aider les membres du clergé les plus pauvres. Or le rapport révèle que ce fonds avait investi des «montants importants» dans la South Sea Company, qui faisait le commerce des esclaves africains. Il avait de plus reçu des dons qui provenaient de personnes impliquées dans la traite des esclaves et dans l’économie des plantations.

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Ni trois, ni rois… La véritable histoire des Rois mages

— Par Hélène Combis —
C’est l’Épiphanie ! Entre deux parts de galette, prenez le temps de vous pencher sur la véritable histoire des mages telle qu’elle a été racontée dans la Bible (avant qu’elle soit réécrite par la tradition) et d’en découvrir le sous-texte.

Serez-vous reine ou roi de la galette cette année ? Douze jours après Noël, l’Épiphanie célèbre la visite des mages venus d’Orient, à Jésus nourrisson. Aujourd’hui, on les connaît sous les noms de Gaspard, Melchior et Balthazar, comme les a nommés au VIe siècle la tradition, qui a pérennisé l’idée qu’ils étaient trois, venus de continents différents, et en a fait des rois. En réalité, l’épisode initial tel qu’il est raconté par Saint Matthieu, le seul évangéliste à avoir évoqué ces mages, est extrêmement énigmatique, et surtout très peu historique.

Un très court passage dans la Bible : « Tout l’effort de chercher là un épisode qui se serait véritablement déroulé est erroné. »

Il n’y a pas grand chose d’historique en dépit de tout ce que l’on peut chercher. Je crois que ce texte est déjà volontairement écrit comme une légende« , commentait à propos de l’épisode des mages l’anthropologue Jean Lambert, chercheur au CNRS, dans Les Chemins de la connaissance en 1993.

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Religion et colonisation chez Frantz Fanon

— Par Maroun Eddé —

Avant-propos : la philosophie de Frantz Fanon

La pensée de Fanon est indissociable de sa vie et de ses engagements personnels.[…] Ces expériences l’ont conduit à découvrir les effets psychiques de la domination coloniale sur les colonisés, et à étudier les ressorts du sentiment d’infériorité et d’impuissance de ce dernier, et ainsi que de l’acceptation de son statut et de son sort. Fanon dévouera alors sa vie à lutter pour l’émancipation de ses « frères  » opprimés, à la fois par ses ouvrages théoriques que par son engagement pratique auprès de la lutte nationale menée par le FLN en Algérie, la théorie étant pour lui indissociable d’une praxis révolutionnaire. Conscient des effets psychiques de la colonisation, il soutient tout au long de son œuvre à la fois la difficulté et l’insuffisance d’une libération territoriale, si elle ne s’accompagne pas en même temps d’une décolonisation des esprits et d’une rupture avec l’héritage culturel colonial. Ce- faisant, il rejette à la fois l’attitude de certains Noirs consistant à vouloir imiter les colons en intériorisant le racisme colonial et en méprisant leurs frères pour s’identifier aux Blancs ; que le «   retournement du stigmate   » et la valorisation d’une culture ou d’une race « Noire  », qui ne constitue qu’une autre façon de perpétuer la séparation binaire héritée de la colonisation.

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« L’évangile selon Marie-Madeleine », de Cristina Fallarás

En 2016, le pape François décide d’élever Marie-Madeleine au rang d’apôtre des apôtres, brisant ainsi l’image de prostituée véhiculée depuis des siècles par l’Église.
Premier témoin et première messagère de la résurrection de Jésus de Nazareth, Marie de Magdala, plus connue sous le nom de Marie Madeleine, est un personnage aussi essentiel que contesté dans l’histoire du christianisme.

Apôtre préférée de Jésus pour les uns, pécheresse repentie pour les autres, elle a subi les foudres des disciples de Jésus, jaloux de l’attention qu’il lui accordait, avant d’être délégitimée par les Pères de l’Église, inquiets de l’influence de cette femme scandaleusement libre. Si les ruses furent nombreuses pour la faire disparaître des textes sacrés au profit de la Vierge Marie, les témoignages des Évangiles apocryphes mis au jour au XIXe siècle attestent du rôle central de la jeune Galiléenne dans l’édification de la religion chrétienne.

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A Cuba, un culte africain unique en Amérique latine comme refuge

Matanzas (Cuba) – A genoux, les yeux bandés, cinq jeunes hommes écoutent des bénédictions en yoruba, langue apportée à Cuba par les esclaves africains il y a plus de quatre siècles. Ils jurent d’être courageux, respectueux, honnêtes, bons parents, enfants ou amis : ils sont de nouveaux fidèles abakuas, ce culte cubain unique en Amérique latine.

Longtemps tenu secret sur l’île communiste, ce culte africain né comme une confrérie parmi les esclaves travaillant au port de La Havane il y a près de 200 ans, est le refuge trouvé aujourd’hui par de jeunes hommes en quête de soutien face aux multiples difficultés qu’ils traversent sur l’île. 

« En raison de la pandémie nous avons beaucoup grandi, nous avons beaucoup plus la foi« , déclare à l’AFP Juan Ruiz Oña, le Yamba, ce chef spirituel d’un temple de Matanzas, à 100 km à l’est de La Havane.  

L’AFP n’a pu assister à la cérémonie d’intronisation dans le quartier de Simpson et ses nombreux autres temples, qui n’est autorisée qu’aux seuls abakuas. 

Avant d’entrer dans la pièce sacrée où se déroule la cérémonie secrète du serment, les cinq jeunes hommes passent devant El Ireme ou « diablito« , qui incarne l’esprit des ancêtres et est chargé de purifier les âmes.

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Desmond Tutu, un personnage engagé… et controversé

Desmond Tutu, né le 7 octobre 1931 à Klerksdorp en Afrique du Sud et mort le 26 décembre 2021 au Cap1, est un archevêque anglican et militant des droits de l’homme sud-africain. Il reçoit le prix Nobel de la paix en 1984.
Auteur d’une théologie ubuntu de la réconciliation et proche de Nelson Mandela, il fut ensuite le président de la Commission de la vérité et de la réconciliation, chargée de faire la lumière sur les crimes et les exactions politiques commis, durant l’apartheid, au nom des gouvernements sud-africains, mais également les crimes et exactions commis au nom des mouvements de libération nationale.

Biographie
Origines
Desmond Tutu est né à Klerksdorp, dans le Transvaal, le deuxième des trois enfants de Zacheriah Zililo Tutu et de son épouse, Aletta. La famille Tutu déménage à Johannesburg quand Desmond a douze ans. Son père est enseignant et sa mère est femme de ménage et cuisinière dans une école pour les aveugles.

Études
Desmond Tutu fait ses études dans la ville de Johannesburg. Il veut dans un premier temps devenir médecin, mais de telles études coûtant trop cher pour sa famille, il se destine à devenir instituteur, tout comme son père.

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La mort de Desmond Tutu : réactions

Renaissance Martinique
Renaissance Martinique, comme tous les hommes de paix, et tant d’autres, pleure la disparition de Desmond TUTU, une grande âme, de celles qui ont marqué et illuminé non seulement l’histoire de leur pays mais aussi l’humanité, telles que : Nelson MANDELA, Frederik de KLERK, Martin LUTHER KING, GANDHI…

Ces âmes qui ont éclairé leur temps, par leurs combats en faveur de la paix, la justice sociale, l’amour d’autrui, ont fait bouger les choses du monde, reculer l’apartheid, changer les a-priori, bousculer les opinions, uniquement par l’Amour de l’humanité, en prônant partout la non-violence comme lutte pacifique mais déterminée.

Renaissance Martinique se reconnaît fondamentalement dans ces valeurs de liberté, de respect d’autrui, de fraternité, d’égalité et d’amour, indispensables à l’équilibre de toute société civilisée et démocratique.

Au moment où certains privilégient la violence et la destruction des mémoires collectives chez nous, la mort de Desmond TUTU nous rappelle qu’avec ses commissions Vérité et Réconciliation, un pays comme l’Afrique du Sud, souillé par la discrimination raciale, a su trouver les sentiers de la paix pour surmonter les douleurs et les haines d’un peuple meurtri !

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Un spécialiste de Spinoza frappé de bannissement, 365 ans après le philosophe

— Par Clément Daniez —

Le chercheur Yitzhak Melamed a été déclaré « persona non grata » par le rabbin de la synagogue portugaise d’Amsterdam. Une décision qui suscite stupeur et colère.

« J’ai d’abord cru à une blague », confie Yitzhak Melamed. Dimanche 28 novembre, cet expert de Baruch Spinoza (1632-1677) a appris avec stupeur qu’il n’était plus le bienvenu à la synagogue portugaise d’Amsterdam. Celle-là même à l’origine, en 1656, du bannissement du célèbre philosophe néerlandais. Dans une lettre cinglante, le rabbin Joseph Serfaty l’y « déclare persona non grata ». Sa faute ? « Avoir dédié sa vie à l’étude des travaux de Spinoza et au développement de ses idées », précise la missive, envoyée via Internet. 

Rendue publique par le professeur Melamed, la lettre a mis en émoi le petit cercle des spinozistes. L’auteur de l’Éthique, un monument de la philosophie, suscite donc encore le courroux de rabbins d’Amsterdam. Et voici que l’histoire se répète : l’un des spécialistes de sa pensée se trouve à son tour banni ! « J’ai reçu des centaines de marques de soutien, du monde entier, dont des amis prêts à exiger du rabbin qu’il leur interdise à eux aussi de poser un pied dans la synagogue », s’amuse Yitzhak Melamed, basé à l’université Johns-Hopkins de Baltimore, aux États-Unis. 

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« La religion la plus anthropocentrique » : les racines chrétiennes de la crise écologique

— Par Youness Bousenna —

Le christianisme nous aurait-il coupés de la nature ? Le débat est vif depuis que l’interprétation occidentale de cette religion a été dénoncée, dans les années 1960, comme la « matrice » de la modernité et de l’exploitation brutale des ressources de la planète.

Certains dialogues se nouent sur des décennies, parfois des siècles. En 2015, les initiés n’ont pas seulement lu Laudato si ( « Loué sois-tu ») comme une encyclique révolutionnaire, la première jamais consacrée à l’écologie par un pape. Ils ont aussi compris que François entendait affronter l’une des plus graves mises en cause intellectuelles de l’Église, formulée un demi-siècle plus tôt. L’historien américain Lynn Townsend White (1907-1987), lui-même presbytérien, n’était pourtant pas un ennemi du christianisme. Mais, en publiant dans la grande revue américaine Science l’article « Les racines historiques de notre crise écologique », en mars 1967, ce médiéviste spécialisé dans l’histoire des techniques allait ouvrir une controverse qui, aujourd’hui encore, reste vive.

Dans ce texte, issu d’une conférence prononcée en décembre 1966, Lynn White émet une thèse particulièrement subversive : la crise écologique a été rendue possible par l’émergence, au cours du Moyen Age européen, d’une interprétation du christianisme qui en a fait « la religion la plus anthropocentrique que le monde ait connue ».

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« Le combat contre le diable : l’exorcisme dans les textes du XVIe siècle à aujourd’hui », d’Olivia Legrip-Randriambelo

Qui sont les exorcistes ? Qui sont les possédés, les démons et les diables à exorciser ? Comment se déroule une séance d’exorcisme ? Véritable anthologie de l’exorcisme, ce volume parcourt le temps, du XVIe au XXIe siècle, afin de venir éclairer cette pratique religieuse si particulière, dans une perspective historique et anthropologique.

Un recueil qui passe en revue nombre de textes sacrés et d’écrits théologiques au sujet de l’exorcisme, mais également des textes qui détaillent les rituels, sans faire l’impasse sur le volet politique et juridique de cette pratique (on y puisera aussi des récits et archives de procès).

Une approche chronologique, qui ambitionne de percevoir les changements et les adaptations des rituels exorcistes à travers les siècles.

Un ouvrage qui redonne la part belle aux pratiques exorcistes en tant qu’objet de recherche, les distinguant ainsi des procès en sorcellerie et de l’imaginaire diabolique. Une pratique qu’il convient de redéfinir en contexte, suivant l’évolution des siècles, touchant aussi à la santé, la justice ou les questions de genre.

Foisonnant et inédit.

Anthropologue, chercheure à l’Université de Lyon 2, Olivia Legrip-Randriambelo est co-rédactrice en chef de la revue de sciences sociales Émulations.

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Pédocriminalité : les évêques reconnaissent « la responsabilité institutionnelle » de l’Église

Les évêques de France, réunis à Lourdes, ont décidé vendredi de « reconnaître la responsabilité institutionnelle de l’Église » dans les agressions sexuelles subies par des milliers de victimes et la « dimension systémique » de ces crimes, a annoncé vendredi leur représentant, Mgr Eric de Moulins-Beaufort.

Ces actes pédocriminels, dont l’ampleur a été mis au jour par le récent rapport Sauvé, « ont été rendus possible par un contexte général, des fonctionnements, des mentalités, des pratiques au sein de l’Église« , a souligné le président de la Conférence des évêques (CEF), Mgr Eric de Moulins-Beaufort. « Cette responsabilité entraîne un devoir de justice et de réparation« , a-t-il ajouté.

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« Il y a bien une corrélation entre homosexualité et pédophilie dans l’Église »

Le rapport Sauvé montre que dans l’Église, la majorité des victimes d’abus sont des garçons. Pour Guillaume Cuchet, il y aurait une corrélation entre la prévalence du recrutement homosexuel dans le clergé, et la surreprésentation des rapports de même sexe parmi les abus recensés. Ce qui ne veut pas dire, évidemment, un lien de causalité directe.

Par Guillaume Cuchet —

Le rapport Sauvé a bien montré trois choses : la massivité du phénomène des abus sexuels sur mineurs dans la société, sa prévalence dans l’Église et le fait que, dans cette dernière, 80 % des victimes sont des garçons, souvent âgés de 10 à 13 ans, alors que c’est l’inverse dans le reste de la société (70 % de filles, plutôt de 15 à 17). Or, autant on a commenté abondamment les deux premiers faits, autant le troisième est resté jusqu’à présent dans l’ombre. Ce qui ressort pourtant bien du rapport, c’est la prévalence dans l’Église, parmi les abuseurs, d’une forme d’homosexualité pédophile et éphébophile, qu’on appelait jadis « pédérastie ». Elle était déjà bien repérée, dans les années 1950-1960, par les psychiatres ou les spécialistes du problème dans l’Église.

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« Secret de la confession » : les prêtres doivent dénoncer les faits de pédocriminalité à la Justice

Une semaine après la remise du rapport choc sur les abus sexuels dans l’Église, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a rappelé au président de la conférence des évêques de France qu’aucune loi n’était supérieure à celles de la République. Il a déclaré que le secret de la confession dans l’Église catholique ne saurait servir de justification pour ne pas dénoncer des crimes sexuels commis contre des enfants.

Gérald Darmanin a affirmé, mardi 12 octobre, que les prêtres ayant connaissance de « crimes » contre des « enfants de moins de 15 ans », devaient « porter » ces faits de pédocriminalité « à la justice » et ne pas y opposer le secret de la confession.

Le ministre de l’Intérieur s’exprimait à l’Assemblée nationale juste après avoir reçu, en qualité de ministre des Cultes, le président de la conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, qui avait jugé que le secret de la confession était « plus fort que les lois de la République » et ne pouvait donc pas être brisé, provoquant une vive polémique.

Gérald Darmanin a donc rappelé au président de la conférence des évêques de France qu’aucune loi n’était supérieure à celles de la République et que le secret de la confession dans l’Église catholique ne saurait servir de justification pour ne pas dénoncer des crimes sexuels commis contre des enfants.

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Secret de la confession: Dupond-Moretti fixe le cadre, les victimes lassées de la polémique

Paris – Le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, a fixé vendredi le cadre juridique du secret de la confession après les propos polémiques du chef de l’épiscopat, en affirmant « l’impérieuse nécessité » pour les prêtres d’alerter sur les faits de pédocriminalité en cours.

« Si un prêtre reçoit dans le cadre de la confession, soit d’une victime, soit d’un auteur, la connaissance de l’existence de faits qui se déroulent (…) alors il a l’impérieuse obligation de mettre un terme à ces faits« , a déclaré le ministre de la Justice sur LCI.

« Si (le prêtre) ne le fait pas, il peut être condamné ?« , a-t-il été interrogé. « Il doit l’être, cela s’appelle non-empêchement de crime ou de délit« , a répondu M. Dupond-Moretti.

Les prêtres « peuvent alerter les autorités ou utiliser tout autre moyen qui permettrait d’y mettre fin« , notamment en prévenant les proches des victimes présumées, a précisé à l’AFP l’entourage du ministre.

Le garde des Sceaux a rappelé ces consignes dans une note envoyée vendredi aux procureurs. Il les y invite à « procéder systématiquement à l’ouverture d’une enquête préliminaire, y compris pour les faits susceptibles d’être prescrits« , comme le prévoit la loi contre les violences sexuelles sur les mineurs d’avril 2021.

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