Catégorie : Sociologie

Il faut cesser la stigmatisation populiste des chômeurs

Cinq responsables syndicaux appellent le gouvernement à renoncer à la dernière réforme budgétaire de l’assurance-chômage

Alors que la négociation assurance-chômage s’est terminée depuis moins de trois mois, le gouvernement a déjà annoncé une nouvelle réforme pour en durcir les effets. Ce serait la cinquième depuis 2017, soit quasiment une tous les ans. Aucune d’entre elles n’a pu faire l’objet d’évaluations sérieuses. A l’heure où la simplification est à la mode, force est de constater que ce principe ne vaut pas pour les demandeurs d’emploi, dont les droits sont de plus en plus illisibles.

Les multiples réformes combinées ont fait plonger le montant moyen des allocations de 17 % par rapport à 2019 et la durée d’indemnisation de 25 %. Désormais, seuls 36 % des inscrits à France Travail (anciennement Pôle emploi) sont indemnisés, niveau qui n’a jamais été aussi faible

! Quarante-cinq pourcent des allocataires sont passés sous le seuil de pauvreté — un chiffre qui a doublé —, en grande majorité des jeunes, des femmes à temps partiel ou des seniors en fin de droits, sur qui plane maintenant la menace de suppression de l’allocation spécifique de solidarité (ASS).

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Les rendez-vous de la retraite du 23 au 29 mars 2024

Vous envisagez de prendre prochainement votre retraite et vous souhaitez faire le point sur votre situation personnelle et vos droits ? L’Assurance retraite, l’Agirc-Arrco et la MSA organisent conjointement cette nouvelle édition des Rendez-vous de la retraite du 23 au 29 mars 2024 afin de répondre à toutes vos questions.

Deux fois par an, pendant une semaine, ce dispositif complet d’information organisé par les trois organismes à la fois en agence, au téléphone et sur internet, est proposé aux actifs, qu’ils soient ou non plus ou moins proches de la retraite. Cette édition des Rendez-vous de la retraite se déclinera en trois temps :

  • des créneaux de rendez-vous avec des conseillers, dans un point d’information retraite proche de chez vous ou par téléphone. Vous pouvez déjà prendre rendez-vous ;
  • des webinaires thématiques animé en direct par un expert de l’Assurance retraite et un expert de l’Agirc-Arrco. Des modérateurs pourront répondre à vos questions pendant toute la durée de ces deux webinaires :
    1. Le premier aura lieu le lundi 25 mars à 14h sur le thème « La retraite progressive et le cumul emploi-retraite ».

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L’innovation sans crainte

La différenciation des politiques publiques : Enjeu du XXIème siècle

— Par Patrick Chamoiseau, Serge Domi, Hector Élisabeth , Danielle Laport, Philippe Palany (Atelier des Socios) —

atelierdessocios.martinique@gmail.com

Dans sa relation avec la France, la Martinique s’est construite à la fois sur l’extermination, la colonisation, la départementalisation dont l’une des caractéristiques a été l’exode des Martiniquais vers la France, la régionalisation et la territorialisation.

En 2017, la loi sur l’égalité réelle pour l’outre-mer et « son plan de convergence » illustrent les limites et difficultés de l’application des droits issus de la départementalisation. La régionalisation, pour sa part, tente timidement et à la marge de donner un droit à l’initiative locale à travers les habilitations avec la complexité et les limites constatées. La territorialisation, issue du choix de fusionner les conseils régional et général, n’amène rien de substantiel en termes de droit à l’initiative. Il s’agit tout simplement des mêmes compétences déployées par une seule collectivité.

Ces évolutions statutaires et institutionnelles sont le résultat d’une logique fondée sur l’ordre colonial ; cette logique descendante qui impose un cadre dans lequel doit « se mouvoir » la Martinique sans réelle prise en compte de son identité, de ses enjeux, ou de la possibilité d’un quelconque devenir.

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L’affaire Pinto : Une quête de justice et de restitution des terres ancestrales

— Par Jean Samblé  et Sabrina Solar —

Depuis plusieurs décennies, l’affaire Pinto déchire les hauteurs des Trois-Îlets en Martinique, révélant un conflit complexe mêlant héritage, spéculation immobilière frauduleuse et tensions sociales profondes. Au cœur de cette saga juridique et sociale se trouve Hervé Pinto, descendant direct de Félix Grat, qui s’efforce de récupérer les terres ancestrales héritées de son arrière-grand-père, acquises en 1874. Cependant, malgré deux décisions de justice favorables en 2007 et en 2011, le litige persiste, exacerbé par les transactions illégales sur le terrain et les tentatives d’appropriation frauduleuse orchestrées par Hermès Toussaint Ezana, également descendant de Félix Grat.

La parcelle en question, d’une superficie de 16,8 hectares, est devenue le centre d’intérêt de diverses manœuvres frauduleuses. En effet, Ezana revendique de manière frauduleuse la propriété de la terre et entreprend la vente de parcelles à des tiers sans le consentement des héritiers légitimes. Cette situation a entraîné la création de lotissements et de villas sur la propriété contestée, plongeant la communauté dans un conflit aux multiples ramifications.

Sur le plan juridique, la cause de Pinto est solide.

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Interactions entre conditions de travail et choix électoraux

— Par Jean Samblé —

La thèse du spillover, qui suggère que le travail influence les comportements civiques et les orientations électorales, est explorée par le chercheur, Thomas Coutrot,  dans « Le bras long du travail. Conditions de travail et comportements électoraux »,  document de travail n° 1-2024, IRES, 2024 et résumée dans un article du journal Le Monde daté du 08/03/24 . Bien que les évolutions du travail ne soient pas le seul facteur de la crise actuelle de la représentation politique, elles y contribuent certainement. L’analyse des liens entre les conditions de travail et les comportements électoraux met en lumière quatre dimensions clés : l’autonomie opérationnelle, la capacité d’expression au travail, la pénibilité physique, et le travail de nuit ou tôt le matin.

Les contraintes liées à la pénibilité physique et aux horaires atypiques ne semblent pas influencer l’abstention ou le vote populiste de gauche. Cependant, elles sont corrélées positivement avec le vote RN (Rassemblement National) et négativement avec le vote centriste, socialiste et écologiste. Ces contraintes semblent favoriser l’adhésion des salarié·es concerné·es à la vision sociale de l’extrême-droite, caractérisée par une conception sacrificielle du travail et un rejet de l’assistanat, symboliquement associé à l’immigration.

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Autorité parentale : qu’est-ce qu’un acte usuel ?

Madame Pierre est séparée de Monsieur Dubois avec lequel elle a eu un enfant que le père a reconnu. Les deux parents ont l’autorité parentale. Madame Pierre possède déjà une carte nationale d’identité (CNI) pour l’enfant et s’étonne que son ex-compagnon puisse de son côté demander un passeport dans le but de voyager. Elle souhaite savoir si cette pièce d’identité peut être remise au père seul sans qu’elle ne consente à cette démarche.

On vous répond :

En cas d’exercice conjoint de l’autorité parentale, un parent peut faire, seul, un acte usuel.

L’acte usuel n’a pas de définition dans la loi. En pratique, ce sont les juges qui ont dégagé les critères de cet acte. Il s’agit d’un acte quotidien, sans gravité, qui n’engage pas l’avenir de l’enfant ou ses droits fondamentaux ou qui s’inscrit dans une pratique antérieure non contestée.

Lorsqu’il fait un acte usuel, le parent titulaire de l’autorité parentale est présumé avoir l’accord de l’autre.

Sont notamment considérés comme des actes usuels :

  • Dans le domaine de l’administration : la demande de CNI ou de passeport, la délivrance de diplômes, la sortie du territoire national lorsqu’un juge ne l’a pas interdit, etc.

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Les Français vivant au Portugal et au Canada peuvent désormais faire renouveler leur passeport en ligne

Les Français majeurs résidant au Canada et au Portugal peuvent sous conditions, à compter du 1er mars 2024, faire renouveler leur passeport de manière dématérialisée sur Service-Public.fr. Les modalités de cette expérimentation ont été précisées dans un arrêté publié le 28 février 2024 au Journal officiel.

Si vous résidez au Canada ou au Portugal, vous pouvez désormais faire une demande de renouvellement de votre passeport sur Service-Public.fr, donc sans être obligé de vous déplacer à l’ambassade ou au consulat. Pour ce faire, vous devez notamment :

  • avoir reçu votre passeport actuel alors que vous étiez âgé d’au moins 18 ans (la date de référence utilisée est celle d’émission du passeport) ;
  • avoir un passeport encore valide ou expiré depuis moins de 5 ans ;
  • être inscrit au Registre des Français établis hors de France.

Vous ne pouvez pas utiliser cette procédure s’il s’agit :

  • d’un renouvellement pour perte ou pour vol ;
  • d’un renouvellement pour changement de prénom ou de nom ;
  • d’une demande de second passeport.

  À noter : cette expérimentation dure un an, prenant fin le 28 février 2025.

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Le livre, le compagnon de la vie

— Par André Lucrèce —

Dans mon dernier livre, La Guadeloupe, la Martinique au temps du Covid-19, j’évoquais dans ces pays l’érosion persistante des contenus civilisationnels. Parmi ceux-ci, le déclin du statut du livre : fermeture de librairies, dont l’excellente Librairie Alexandre, parmi bien d’autres, disparition des revues, Études Guadeloupéennes, et la revue CARE du Centre Antillais de Recherches et d’Études, en Martinique, les revues Carbet et celles qui vont suivre, comme Archipelago, dédiée à la Caraïbe ou Chemins Critiques, revue Haïtiano-Carïbéenne, sans parler de la revue Textes, Études et Documents qui était une production de l’université des Antilles. L’exception étant celle qui a pu survivre, à savoir Les Cahiers du Patrimoine.

Quant aux conférences – les plus fructueux et les plus profitables exercices de l’esprit – qui avaient lieu à l’université, à la bibliothèque Schoelcher à Fort-de-France ou dans les mairies des communes, elles se font de plus en plus rares. A cela, il faut ajouter le rôle des média. Pendant une quarantaine d’années, j’ai lu, analysé et présenté des livres dans les studios de cette maison qui aujourd’hui porte le nom de Martinique 1ère et j’ai pu mesurer l’influence des émissions littéraires sur la vitalité d’un livre.

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Philippe Bourgade : un hommage à l’œil visionnaire

Ce mardi 20 février 2024, la Martinique pleure la perte de l’éminent photographe Philippe Bourgade, décédé à l’âge de 76 ans à son domicile du quartier Batelière à Schoelcher. Sa disparition laisse un vide dans le monde de la photographie martiniquaise, marquant la fin d’une époque où son regard sensible capturait l’essence même de la vie sur l’île.

Originaire de Sainte-Marie, Philippe Bourgade a consacré sa vie à l’art de la photographie. Enseignant en histoire-géographie au collège, c’est vers l’âge de 30 ans que ce samaritain d’origine a découvert sa passion pour la photo, passion qui ne l’a plus jamais quitté. Ses clichés en noir et blanc, véritable témoignage de l’âme martiniquaise, ont marqué l’art de la photographie dans l’île.

Ses œuvres, exposées avec talent et dextérité, ont transcendé les limites du temps et de l’espace. L’exposition-rue à Sainte-Marie et son atelier de formation autour des métiers de la mer et des campagnes attestent de son engagement à transmettre son savoir et à préserver le patrimoine photographique martiniquais.

Le recueil « La Martinique des mornes » et l’ouvrage « Eau-Mémoire », paru en 2006 aux Éditions Jasor, sont autant de pièces maîtresses qui immortalisent l’héritage de Philippe Bourgade.

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L’École

— Par Mireille Jean-Gilles —

paru dans lundimatin#414, le 8 février 2024

Ce n’était pas une usine, pas une prison, pourtant on aurait pu y penser, c’était immense, plein de cellules,plein de salles, en fait, en définitive, il m’a semblé qu’il ne s’agissait banalement que d’une école, ce n’était pas la sortie de l’usine, il ne s’agissait que de la sortie des classes, des classes d’enfants petits et criards ou moyens et goguenards. La prison, pardon l’école, avait en son sein un nombril, un nombril immense qui devait sans doute correspondre à ce que l’on appelle une cour, la cour était enfin muette car en moins dix minutes toute l’école fut désertée, le signal avait été donné pour qu’enfin les lieux fussent évacués, il était cinq heures.

Maintenant que je me retrouvais seule au sein au coeur de cette immense cour qui pouvait bien être le nombril du monde, je pouvais jouir d’une sérénité étrange, les portes des classes étaient ouvertes, les lampes en lumière, les femmes de ménage oeuvraient, quelques bruits ici et là, quelques jeunes dames que je rêvais maîtresses d’école car en les voyant s’affairer et traîner dans les lieux tout en voulant les quitter, je pouvais imaginer mille voix, mille voix d’enfants : « Maîtresse, maîtresse », « Bonjour maîtresse », « Pardon maîtresse », « Je t’aime maîtresse », ces jeunes dames que je rêvais maîtresses d’école avaient le visage ferme, et une ombre de lassitude et de tristesse dans les yeux, la lassitude c’est banal, mais la tristesse, pourquoi ?

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Par ses combats, Robert Badinter trouve place au Panthéon des Sages

— Communiqué de La Fédération Guadeloupéenne de la Ligue des Droits de l’Homme —
La Fédération Guadeloupéenne de la Ligue des Droits de l’Homme a appris avec émotion la mort de Robert Badinder, avocat, ancien ministre de la Justice, ancien Président du Conseil Constitutionnel.

Devenu membre de la LDH en 1972, il a été élu à son Comité central de 1976 à 1981.

Robert Badinter aura, tout particulièrement, marqué l’histoire de la justice française par son combat sans relâche contre la peine de mort.

Il en a obtenu l’abolition en 1981, sous la Présidence de François Mitterrand, à l’issue de débats parlementaires mémorables.

Grâce à son engagement et sa détermination, la lame de la guillotine a été rangée dans les rebuts de l’histoire.

Figure de portée internationale, il a continué à accompagner jusqu’au bout les associations qui poursuivent, à travers le monde, le combat pour l’abolition dans les pays où la peine de mort est encore appliquée.

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La mort de Robert Badinter, un des derniers géants du XXème siècle

— Par Jean Samblé —

Robert Badinter, né le 30 mars 1928 à Paris et décédé le 9 février 2024 dans la même ville, a marqué l’histoire française en tant qu’homme politique, juriste et essayiste engagé. Professeur de droit privé et avocat au barreau de Paris, il est largement reconnu pour son combat acharné contre la peine de mort, plaidant en faveur de son abolition devant le Parlement en 1981.

Robert Badinter, proche de François Mitterrand et membre du Parti socialiste, a occupé diverses fonctions politiques importantes. Il a été garde des Sceaux de 1981 à 1986, président du Conseil constitutionnel de 1986 à 1995, et sénateur des Hauts-de-Seine de 1995 à 2011. Tout au long de sa carrière politique, il a également défendu des causes telles que la réinsertion des détenus, les évolutions du Code pénal, ainsi que la lutte contre l’antisémitisme et l’homophobie.

Sa biographie révèle des racines familiales juives, son père Samuel Badinter étant originaire de Bessarabie. Durant la Seconde Guerre mondiale, Robert Badinter a vécu des moments difficiles, son père étant déporté par la Gestapo et son oncle maternel déporté à Auschwitz.

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Défis démographiques et enjeux territoriaux dans les Antilles françaises : Regards croisés sur la Martinique et la Guadeloupe

Depuis quelques années, les Antilles françaises, constituées principalement de la Guadeloupe et de la Martinique, font face à des défis démographiques majeurs, marqués par une dépopulation croissante et un vieillissement rapide de la population. L’évolution démographique de ces territoires insulaires soulève des préoccupations quant à leur avenir socio-économique et appelle à des mesures urgentes.

La dépopulation, phénomène observé au cours des trois et dix dernières années, se manifeste par un solde migratoire négatif, principalement en raison du départ massif des jeunes adultes vers la métropole. Les flux migratoires contribuent ainsi à la diminution du nombre de jeunes en âge de procréer, accentuant la baisse de la fécondité. Cette dynamique démographique se traduit par un rétrécissement significatif de la base de la pyramide des âges, mettant en lumière le défi que représente le maintien d’une population jeune et active.

Le vieillissement de la population, résultant à la fois de l’allongement de la durée de vie et du départ des générations du baby-boom à la retraite, constitue un enjeu majeur. L’espérance de vie continue de progresser, rapprochant les indicateurs de la Martinique et de la Guadeloupe de ceux de la métropole.

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Gérard Guillaume : un parcours marqué par la passion de l’audiovisuel

Ce jeudi 8 février 2024, le monde de l’audiovisuel pleure la perte d’un homme remarquable, Gérard Guillaume. Ancien responsable des programmes de la télévision publique et directeur régional à Wallis et Futuna, puis en Guyane, il a laissé un héritage marquant dans le paysage audiovisuel français.

Son parcours au sein du service public a été exemplaire, débutant en tant que chef monteur pour gravir les échelons et devenir JRI (Journaliste Reporter d’Images), responsable des programmes et de l’antenne télé, d’abord à Martinique 1ère, puis à Mayotte.

Sa passion pour la musique l’a lié d’amitié avec de nombreux artistes, notamment les membres du groupe Kassav. Le pianiste Jean-Claude Naimro, affecté par cette disparition, témoigne de l’impact de Gérard  Guillaume dans le monde artistique.

Père de deux enfants, Gérard Guillaume était reconnu non seulement pour son talent professionnel mais également pour sa personnalité attachante. Ses anciens collègues se souviennent unanimement de lui comme « un homme affable et disponible » qui a marqué le paysage audiovisuel de sa présence chaleureuse.

Son parcours à France Télévisions, débutant à la Société française de production (SFP), fut une véritable épopée.

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La grève générale en Guyane et aux Antilles de 2008-2009 débute en Martinique le 5 février

La grève générale de la Guyane et des Antilles françaises a commencé dans le département d’outre-mer de la Guyane le 24 novembre 2008, la Guadeloupe le 20 janvier 2009, et s’est étendue à l’île voisine de la Martinique le 5 février 2009. Les revendications principales de cette « grève contre la vie chère » étaient une baisse des prix jugés abusifs de certains produits de base, comme le carburant et l’alimentation, ainsi qu’une demande de revalorisation des bas salaires. Le Monde diplomatique rapporte à cette époque « une situation de monopole, comme celui de la Compagnie maritime d’affrètement – Compagnie générale maritime (CMA-CGM), qui pratique des tarifs abusifs sur les conteneurs en provenance de la métropole. Huit familles békées contrôlent des chaînes de supermarchés et l’import-export. Le Groupe Bernard Hayot (GBH) par exemple est classé cent trente sixième fortune française. Entre 2007 et 2008, les produits de première nécessité se sont envolés : + 48 % pour le lait, + 87 % pour les pâtes, + 59 % pour le beurre, etc. ».

La grève a paralysé pendant plus d’un mois et demi tous les secteurs, privés et publics, notamment les stations-services, les petits et grands commerces, les hôtels et les industries liés au tourisme, les établissements scolaires et les transports publics.

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Les revendications du LKP en 2009

Voici la liste des 120 revendications initiales du collectif Liyannaj Kont Pwofitasyon (LKP) déposée le 20 janvier 2009 :

1- NIVEAU ET CONDITIONS DE VIE
1. Un relèvement immédiat et conséquent d’au moins 200 €, des bas salaires, des retraites et des minima sociaux afin de relancer le pouvoir d’achat, de soutenir la consommation des produits guadeloupéens et plus généralement la demande.
2. Le relèvement immédiat du SMIC, des salaires du secteur privé, des traitements de la fonction publique, du minimum vieillesse, des minima sociaux.
3. Un salaire minimum guadeloupéen calculé sur le coût réel de la vie en Guadeloupe.
4. Création d’un bureau d’études ouvrières, chargé de calculer l’évolution des prix des produits réellement consommés par les travailleurs.
5. Réductions d’impôts fondées sur la justice fiscale.
6. Baisse significative de toutes les taxes et marges sur les produits de première nécessité et sur les transports.
7. Baisse des taux de la taxe sur les carburants.
8. Suppression de la taxation des produits locaux

Logements
9. Gel des loyers pour une période indéterminée et pour l’année 2009 l’annulation de l’augmentation de 2,98 %.

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Le cinquantenaire de Février 74

En février 1974, Basse-Pointe, Martinique, devient le théâtre d’une grève des ouvriers de la banane marquée par des événements tragiques. Deux hommes perdent la vie, témoignant de la dure réalité de l’histoire sociale de la région. Ilmany Sérier, 55 ans, père d’une vingtaine d’enfants, décède le 14 février lors de violents affrontements entre les ouvriers et les gendarmes sur le plateau de Chalvet. Ce décès provoque une émotion considérable, avec des accusations de meurtre portées contre les gendarmes et un renforcement du sentiment anti-colonial. (Illustration :Tableau de Claude Cauquil montrant une manifestation d’ouvriers agricoles en février 1974)

Deux jours avant l’enterrement de Sérier, un second drame se produit. Le corps de Georges Marie-Louise, un jeune ouvrier de 19 ans, est découvert sur une plage de Basse-Pointe. Les témoignages suggèrent qu’il était impliqué dans des affrontements avec les forces de l’ordre. Les funérailles de Sérier se transforment en une procession de centaines de personnes réclamant vengeance et dénonçant la répression coloniale. Cette tragédie devient le symbole d’un affrontement social majeur en Martinique.

Cinquante ans plus tard, en 2024, la municipalité de Basse-Pointe et les communes du Lorrain, de Marigot et du Gros-Morne s’unissent pour commémorer les événements de Chalvet.

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« Vedettes Tropicales »: les salariés alertent la population

Les salarié.e.s de la Compagnie Martiniquaise de Navigation (CMN) alertent les usagers et la population en général sur leur situation.

La Compagnie Martiniquaise de Navigation (CMN), mieux connue sous son nom commercial de « Vedettes tropicales » est une entreprise de transport maritime de passagers dont les dirigeants sont M. Charles Conconne et son épouse, la directrice générale. Elle emploie à ce jour 32 salarié.e.s.

Cette société est titulaire d’une délégation de service public (DSP) pour assurer le transport de passagers (touristes, mais surtout salariés qui exercent notamment dans les hôtels et magasins à la Pointe du bout, à l’Anse-Mitan, à l’Anse à l’Ane, bourg des Trois-Ilets, des lycéens, etc.) entre les Trois-Ilets et Fort-de-France, mais également entre Case-Pilote et Fort-de-France, via une autre société de Charles Conconne, la Compagnie de Navigation Caribéenne (CNC). Cette dernière ligne a été suspendue car, selon le gérant, elle n’est pas rentable. Des usagers font une pétition pour dénoncer cette suspension et exiger le rétablissement du service.

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Révolution nécessaire : Le rapport choc sur les discriminations dans le sport français appelle à des changements radicaux

Un vent de changement souffle sur le paysage sportif français alors que la commission d’enquête de l’Assemblée nationale dévoile un rapport percutant sur les dysfonctionnements dans le milieu sportif. Daté du 23 janvier 2024, ce document expose les réalités inquiétantes et persistantes des actes racistes, homophobes, ainsi que des violences sexistes au sein des stades français, tout en mettant en lumière les défaillances systémiques de l’État et des fédérations dans la lutte contre ces fléaux.

Le rapport met en avant l’incident récent impliquant le gardien de but guyanais, Mike Maignan, victime d’injures racistes lors d’une rencontre en Italie. Cet événement, loin d’être isolé, est symptomatique de la situation actuelle dans le football français, où les discriminations persistent malgré les efforts officiels. Les déclarations de personnalités du monde sportif, dont Lilian Thuram et Didier Dinart, attestent de la réalité culturelle du racisme et des préjugés qui gangrènent le sport, et plus particulièrement le football.

La commission, après six mois d’investigations, pointe du doigt les défaillances de l’État et des fédérations, soulignant que le sport est loin d’être un sanctuaire exempt de discriminations.

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La lutte de Mike Maignan contre le racisme dans le football italien : un appel à l’action systémique

Le samedi 20 janvier, le gardien de l’AC Milan et de l’équipe de France, Mike Maignan, a été confronté à une nouvelle vague d’injures racistes et de cris de singe lors d’un match contre l’Udinese, marquant un triste chapitre dans la lutte contre le racisme persistant dans le football italien. Au lendemain de cet incident, Maignan a pris la parole sur les réseaux sociaux, utilisant la plateforme X (ex-Twitter) pour diffuser un message percutant appelant à une responsabilité collective et à un changement systémique.

Dans un texte poignant, Maignan dénonce non seulement les auteurs des injures racistes, mais aussi les spectateurs complices, le club d’Udinese et les instances du football qui, selon lui, sont tous des « complices » de cette situation récurrente. Il souligne que malgré les communiqués, les campagnes de publicité et les protocoles mis en place, rien n’a véritablement changé. Ce n’est pas la première fois que Maignan est confronté à de tels actes, et il insiste sur le fait qu’il n’est pas le premier à vivre cette douloureuse réalité.

Le geste fort de Maignan, celui de quitter le terrain à la 34e minute du match, a été salué par des réactions en cascade du monde du football.

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« 40e anniversaire de la Marche pour l’égalité et contre le racisme : pour une inscription dans l’Histoire de France »

— Par Tactikollectif —

À l’initiative du militant associatif toulousain Salah Amokrane et de l’historienne Naïma Huber Yahi, un collectif réunissant des militants et ex-marcheurs comme de nombreuses personnalités issues de la recherche, du milieu associatif, des sphères artistique et culturelle mais aussi politique, a rédigé une tribune — relayée dans Le Monde le 3 décembre 2023 —, demandant aux pouvoirs publics de développer une politique mémorielle ambitieuse à l’égard des quartiers populaires. Quarante ans après la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983, leurs auteurs constatent l’urgence à construire un récit collectif de l’histoire de France incluant le parcours des populations issues des diasporas pour donner ainsi à comprendre la diversité de la société française. Cet appel, présenté vendredi 1er décembre 2023 au Musée national de l’histoire de l’immigration en clôture d’un riche programme autour de la commémoration du 40e anniversaire de la Marche, convie notamment les pouvoirs publics à soutenir les initiatives des acteurs culturels et associatifs pour valoriser l’histoire et la mémoire des quartiers populaires, et œuvrer à l’apaisement d’une société polarisée.

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L’éphéméride du 21 janvier

Six protestants sont brûlés sur le bûcher devant la cathédrale Notre-Dame de Paris le 21 janvier 1535

L’affaire des Placards est la polémique que provoqua le placardage clandestin d’un texte anticatholique sur les lieux publics à Paris et dans plusieurs villes de province, pendant la nuit du 18 octobre 1534. Elle provoqua la fin de la politique de conciliation menée par le roi François Ier en faveur des luthériens.

Histoire
Les placards dont il est question étaient des écrits injurieux et séditieux affichés dans la nuit du 17 au 18 octobre 1534 dans les rues de Paris et dans diverses villes du royaume de France comme Blois, Rouen, Tours et Orléans. Ces affiches furent placardées jusque sur la porte de la chambre royale de François Ier au château d’Amboise, ce qui constituait un défi et un affront envers la personne même du roi et sa foi catholique. Cet épisode provoque la radicalisation de François Ier contre les partisans de la Réforme, vis-à-vis desquels il avait été jusqu’alors relativement tolérant.

Ces placards étaient intitulés Articles véritables sur les horribles, grands et importables abus de la messe papale, inventée directement contre la Sainte Cène de notre Seigneur, seul médiateur et seul Sauveur Jésus-Christ.

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La Cour de Cassation confirme la condamnation de Valeurs Actuelles : Une victoire pour la lutte antiraciste

Dans une décision très attendue, la Cour de cassation a confirmé la condamnation du magazine « Valeurs actuelles » pour un article jugé raciste, intitulé « Obono l’Africaine ». Cette confirmation, rendue publique ce mercredi, marque un tournant significatif dans la lutte contre le racisme et envoie un message fort à la société française.

La députée insoumise (LFI), Danièle Obono, directement visée par l’article et les caricatures incriminés, a salué cette décision de la plus haute cour judiciaire de France. Dans un communiqué, elle a souligné que cette confirmation rappelle que le racisme, sous toutes ses formes, constitue un délit, indépendamment du contexte fictif ou satirique.

« Cette décision est importante pour moi, mais surtout pour la lutte contre toutes les formes de racisme et de discrimination », a déclaré Danièle Obono. Elle a insisté sur le fait que cette décision envoie un message d’encouragement à tous ceux qui luttent quotidiennement contre le fléau du racisme et de la xénophobie. La députée a également souligné qu’il s’agit d’une mise en garde claire pour ceux ayant des penchants racistes et xénophobes, les avertissant des conséquences de tels agissements.

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Macron dévoile ses prochaines attaques. Les travailleurs sont plus que jamais dans son viseur

—Déclaration de la CGTM —

Au cours de sa conférence de presse du mardi 16 janvier 2024, Macron a fait cette annonce, passée pratiquement inaperçue pour les non-initiés : « Nous avons déjà beaucoup fait et nous ferons beaucoup plus. (…) Pour ça, nous mettrons fin aux normes inutiles. Il y a encore trop de complexités qui découragent les entrepreneurs, les industriels, les commerçants, les agriculteurs, les artisans, les maires, ceux qui font. Ces complexités protègent bien souvent des rentes, des statuts, des situations établies. Et nous ne pouvons plus nous le permettre. C’est pourquoi je demande au gouvernement de supprimer les normes, réduire des délais, faciliter encore les embauches, augmenter tous les seuils de déclenchement d’obligation ».
Cette annonce vise directement les salariés et répond à une demande du patronat depuis des années : réduire le Code du travail à sa plus simple expression en le vidant de toutes les dispositions qui empêchent les capitalistes d’exploiter les travailleurs sans limite.

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Belal, quarantnte-huit heures plus tard…

L’île de La Réunion, secouée par le passage dévastateur du cyclone Belal, se retrouve plongée dans une scène de chaos et de destruction. Après la levée du confinement, les habitants sortent dans les rues pour découvrir un paysage dévasté. Le préfet de La Réunion, Jérôme Filippini, souligne que bien que le cyclone ait frappé durement, il n’a pas provoqué de « cataclysme », invitant cependant les 900 000 habitants à rester vigilants.

La commune de Sainte-Marie, particulièrement touchée, affiche un tableau de désolation. Les rafales extrêmement violentes, atteignant parfois plus de 200 km/h, ont laissé derrière elles des dégâts considérables. Des poubelles renversées, des fils électriques au sol, des arbres déracinés, la mairie devenue le symbole de la désolation. Les rues ressemblent à un champ de bataille, nécessitant un effort colossal de la part des autorités et des habitants pour tout remettre en ordre.

Le littoral, méconnaissable, est décrit comme une « déchetterie à ciel ouvert ». Les débris, transportés par le vent, s’accumulent au bout de la jetée, laissant émaner une odeur putride de marée. Les habitants constatent avec choc les dégâts, un mur de détritus s’étant empalé sur le front de mer.

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