Catégorie : Poésies

« En Terre d’ élections présidentielles », « Le péril d’une Terre souffrante » & Perdition d’une tuerie souffrante.

— Par Myrna Nerovique —

En Terre d’ élections présidentielles

Belle Terre que je n’ai jamais connue.
Etats-Unis, ne suis-je point une parvenue ?
Je ne verrai jamais point Clinton ou Biden ;
Ma combativité actuellement réellement traîne.

Trump, s’envole vers d’autres horizons,
Tandis que je me mêle enfin de mes oignons.
Je me goinfre d’actualités.
Dieu sait, que je ne puis m’en priver.

Les élections s’en vont encore de plus belle.
La médiatisation s’en veut sensationnelle.
L’effervescence de cette tuerie en perdition,
S’en déguise comme une malédiction.

La perle de nuit s’endort dans mes bras,
Et, je compte alors chacun de mes pas.
Mon enfant dort alors profondément,
Je n’ai plus, alors, nul tourment.

Le péril d’une Terre souffrante.

Face à cette guerre civile écologiste,
Il n’y avait point plus d’arrivistes.
La Terre perdait de sa superbe,
Point plus de fleurs ou de fraîche herbe.

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À un enfant du monde*

(pour mon neveu et filleul Jean-Philippe S.)

— Par Lenous Guillaume-Suprice —

Tu pourrais encore franchir le mur
avant l’inéluctable
voir des enfants fleurir plusieurs sourires d’oliviers
avant les premières foudres dans leurs yeux

Mais à l’impossible
où aller
que faire sinon enregistrer et encore remémorer le cours des choses
et puis vouloir que tes fils soient bien adroits
attachés avant tout à l’habitat des ancêtres

Il ne sert à rien (parfois) de courir de long en large
devant l’indésirable

Mieux vaut (souvent) tout affronter
et dire ses quatre bêtises à l’ignoble de plein fouet

Cinq miroirs aux images brisées plus tard
et combien de villes défilées en poussière depuis
avec les promesses d’invétérés coquins
au vol des vautours du quotidien
tu es toujours là
méprisé
à encaisser les coups de l’horreur

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« L’horizon de la guerre » &  » Tu ne resteras point sourd »

— Par Myrna Névorique —

L’horizon de la guerre

Dans ma plénitude ensevelie,
Je pensais à mon beau guerrier,
Au travers de ma jambe meurtrie,
Sévissant sous la course de l’armurier.

Nous n’étions plus en temps de paix,
Et, je pouvais enfin laisser la craie.
Et, dans l’histoire militaire gonflant les saisons,
Je ne voyais plus d’autres horizons.

L’écriture me laissait pantoise,
Je n’avais point plus d’ardoise.
Et, dans le cœur d’une bonté perdue,
Je me retrouvais, goinfrant de la viande crue.

Ukraine ! Russie !
J’y pensais même la nuit .
Hamas ! Israël !
Le sang n’y était plus que charnel.

Je me retrouvais dans une troisième guerre mondiale,
Où le trivial avait tout de général.
Et, je rêvais du vent de la liberté,
Cherchant à rejoindre mon tout premier.

L’automne approchait dans des tons monotones,
Tandis que la voisine m’apostrophait de moutonne.
Et, l’horizon se peuplait de courses hagardes,
Vers mes balustrades d’une pureté de blancharde.

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Labribis-la

— Par Daniel M. Berté —

An labribis pété dézod
Epi an bis ki fè rita
Si lapawol de lom vo lom
Sé lorew di bis ki fè le bis

Dayè lè’w pa rivé a lè
Vwayajè ka di pa ni bis
Si pa ni bis ou initil
Kivédi ki ou pa pèsonn

Simenn pasé sété lagrev
Epi konpè’w la lign Zéwo
Ek tousa san avertisman
Ki fè boul moun lévé faché

A koz di wou man ka sibi
Mové kolè ek wouspétans
Dé zizajé ki an soufrans
Pou kadans ou pa respekté

Man ka tan moun ka babiyé
Pas ou ka mélé lavi-yo
Fè-yo raté an randévou
Rivé anrita o travay

Fè-yo ped tan pou zafè-yo
Epi fè tansyon-yo monté
Jis ni adan ki ka jouré
Pou pé trapé an soulajman

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« Mille… » &  » Parole »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Mille…

Mille pages entrouvertes du long livre de ma vie…
Mille blessures ouvertes du long cours de ma vie,
écrites avec du sang, de la sueur et des larmes…
Mille poésies brandies comme des armes
pour exorciser les spectres cannibales de l’esprit…
Mais aussi mille moments de joie, d’extase et de passion
pour n’en rien oublier, pécher par omission…
Comme un vieil album photo devenu familier
qu’on ne se lasse pourtant jamais de feuilleter…
Mille et une nuits du poète
qui, pour ne pas perdre la tête,
ne se laissent conter
qu’au travers du prisme irisé
par la magie de sa poésie
qui rend la vie plus belle,
qui rend la vie plus vraie
et les rêves réels
et qui donne des ailes
quand on est tellement fatigué de marcher
qu’on ne voudrait plus jamais
devoir se réveiller…
J’ai ciblé l’impossible et tout mis dans le mille !

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Prix International de l’Invention Poétique 2024 : Palmarès de la 3ème édition

— Par Sarha Fauré —

La littérature haïtienne continue de briller sur la scène internationale, consolidant sa réputation avec de nombreux auteurs qui se distinguent par leurs œuvres exceptionnelles. Lors de la troisième édition du Prix International de l’Invention Poétique, organisée par l’association Balisaille en Martinique, Haïti a triomphé en remportant les deux catégories principales.

Le 11 mai 2024, l’association Balisaille a révélé les lauréats du prix lors de la clôture du Festival Mai Poésie. Dans la catégorie Langue Française, Witerwan Kenley Jean a été couronné pour son texte poignant intitulé « Nul oiseau ne viendra picoter nos tombes ». Originaire de Lascahobas, ce jeune écrivain-poète a exprimé une profonde joie et un sentiment d’accomplissement après avoir reçu cette reconnaissance. Il a décrit sa poésie comme une exploration des thèmes de la mort et de l’existence, qui a su toucher le cœur des jurés.

Dans la catégorie Langue Créole, Iléus Papillon a remporté le premier prix avec son texte « Adjeridan ». Papillon, un poète bien établi et auteur de plusieurs recueils de poèmes en créole tels que « Sèt priyè lari », a dédié ce prix à sa terre natale, Haïti, via sa page Facebook.

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Fleur des champs.

— Myrna Nerovique —

Fleur des champs,

Tu es mon doux tourment.

La vie s’écoule ainsi,

Dans mon tendre paradis.

 

Fleur des champs,

Je sais que dorénavant,

L’amour me rendra crécelle.

Je ne suis point cruelle.

 

Fleur des champs,

L’ homme de mon firmament,

Vient de sonner le glas de l’amour,

Qui, je l’espère, durera toujours.

 

NEROVIQUE Myrna

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« Marée » & « Insomnie »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Marée

Se succèdent les années comme
les vagues de la mer du temps,
grignotant peu à peu la plage
de la vie trop courte d’un homme…

Cette marée, que l’on nomme âge,
n’y laisse que sa grise écume
de souvenirs comme un voyage
dans le passé, teint d’amertume…

Chaque ressac retire alors
un peu de sable au sablier.
Désormais le temps est compté
qui sépare encor de la mort !

Impossible de résister
à cette fatale érosion.
On ne peut que se résigner
en profitant de chaque instant
avant notre disparition…

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Kou man pran

— Par Daniel M. Berté —

Kout do-lanmen man pran
ki pété bò djol-mwen
paske man té ouvè’y
pou di man pa dakò
alé achté mis ronm
Kout tjok man pran
ki dérayé fwa-mwen
pas man té kontesté
pou an profitasion
anlè an pli piti
Kout tet man pran
ki pété bouden-mwen
padavwè man mélé
adan ladjè lézot
o non di la jistis
Kout pyé man pran
ki potjé bonda-mwen
adan an gawoulé
pas man ritouvé mwen
an kannaval lé zot
Kout boutou man pran
ki fann mitan tet-mwen
lè lé manmblo chajé
pas man manifesté
pou réklamé dwa-nou

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« Entropie » & « Impassible »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Entropie

Les mots s’érodent-ils à force d’être dits
comme un vêtement s’use à force d’être mis,
délavant ses couleurs, se froisse et puis s’élime…
En va-t-il de même quand il s’agit de rimes ?

Vont-elles s’appauvrir et perdre leur éclat
si le poète en fait trop souvent un emploi ?
Tout passe, tout lasse, dans la vie rien ne dure :
le temps à toute chose fait cruelle injure

et l’on doit se soumettre à sa fatale usure !
Alchimiste pervers qui change de l’or pur
en amas de poussière ou pourrissante ordure,
tout est à redouter d’un incertain futur

où le bien peut se muer en mal un peu plus tard
et le plus beau rêve virer au cauchemar…
D’une grande passion vite ont des amants marre,
qui, après quelques temps, se déchirent et séparent…

En fait, hélas, rien n’est sacré aux yeux du temps.
Ce dieu aveugle et sourd demeure indifférent
au sort du monde tout comme au malheur des gens…
Sa seule loi : autant en emporte le vent…

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« Les confettis lépreux » & « Gaoulé, Gaoulé !

Par Yves Untel Pastel

Les confettis lépreux

Voici nos terres,
Voici Guanakera, voici Madinina,
Voici Karukéra, voici Mascarehnas,
Voici kanaky, voici Maoré.
Terres paradisiaques jadis, désormais lépreuses

Les voici, ces confettis dont toute respiration est souffrance
Terres captives sous les bottes de l’orgueilleuse France
Peuples frères des antipodes douloureux, je clame
Que dans la subordination, la peur et l’excès de convenance
N’ont jamais accouché d’une émancipation pérenne.

L’heure d’affronter l’ombre est venue, elle lancine,
Et nous avons beau esquiver ce frontal fracas
Nous y passerons où nous disparaîtrons !
L’envahisseur pilleur a faim d’une famine sans fin
Et sa seule profession de foi est froide et compulsive :
La grandeur de la France dans le monde.

Et pour nous, cette sentence est une malédiction.

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« Un chaud effroi » & « Préservons la magie »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Un chaud effroi

Comme au soleil d’été
la neige des sommets
ou les ailes d’Icare
qui s’approcha trop près

du dieu chaud sur son char,
fond peu à peu l’espoir
qu’aille mieux cette Terre
avec son atmosphère

un peu plus chaque année
par les gaz réchauffée
et leur effet de serre…
La fonte des glaciers,

des îles submergées,
les forêts incendiées,
en danger des espèces,
famines et sécheresse

sont le triste constat
et sinistre inventaire
qu’on doit désormais faire
de ces nombreux dégâts

que l’homme a infligés
à la Pachamama,
déréglant le climat…
Mais pas trop tard pour faire

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Si Bondié lé…

— Par Daniel M. Berté —
Man té di’w
a dèmen
pou nou té fè chalè
an bòdaj lariviè
planté létjet an dlo
klè
adan gran basen
fré
touché fon
rimonté
ripran souf…
Jé-dlo
tjim-dlo limiè-dlo
lajwa-dlo koulè-dlo
lodè-dlo dousè-dlo
anmizman-dlo djewté-dlo
dousinaj lavi-dlo
jé lanmen-dlo
jé lanmen
fè dé bras…

Ek kouché-ripozé an savann
pran soley pou serviet
anlè-nou
tou touni
zié nan zié
tjè an tjè…

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La Rose et le Réséda

— Par Louis Aragon —

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l’échelle
Et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Qu’importe comment s’appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l’un fût de la chapelle
Et l’autre s’y dérobât
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres du coeur des bras
Et tous les deux disaient qu’elle
Vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas

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Chlordécone

— Par Yves Untel Pastel

Chlordécone,
le peuple accuse,

L’état récuse

Chlordécone,
Nos terres distillent
La mort à petit feu

Le peuple suffoque
Halète, crache une braise

Cancéreuse

Des générations sacrifiées
Et personne au banc des accusés :
Le peuple accuse, l’État récuse !

Les prétoires sont sourds à toute plainte
Les juges en livrée de corbeau
Ricanent à l’énonciation des charges

Nulle doléance n’est recevable
Puisque les preuves s’évanouissent
À peine versées aux mains des greffiers

Et cependant, les hommes flétrissent
Leurs testicules s’atrophient
Le mal ronge du dedans
Émascule même les plus viriles

Et c’est tout un peuple
Qui agonise sous castration chimique
C’est tout un peuple qui attend
Un péril sans visage
Un tueur rampant
Dans un silence funeste

Et le grand mal porte

Ce nom barbare
CHLORDECONE

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« La poésie, sans aucun doute! » & « Parturition »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

La poésie, sans aucun doute!

Malgré les guerres et trahisons,
la misère, les déceptions
et quand l’amour, les religions
sont remplis de désillusions,

la Poésie rend la vie belle
et aux hommes donne des ailes
parce qu’en vers tout comme en prose,
elle fait voir la vie en rose

même quand elle a des épines…
Elle est comme un vin de l’oubli
de l’amertume de la lie
qui pourrit le fond du tonneau,

la couleur au bout du pinceau
qui change en rêve un cauchemar
et dissipe les idées noires
en faisant renaître l’espoir

au sein même du désespoir.
De la baguette la magie,
une mystérieuse alchimie
transformant le vil plomb en or.

Chassant les ombres de la mort,
la lumière éclairant la route…
Et je le dis sans aucun doute :
on n’peut vivre sans Poésie !

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O lé Loa

— Par Daniel M. Berté —

O lé Loa libéré Ayiti

Legba
Olicha
Kouzen-Zaka
Gédé-Masaka
Baron-Lakwa
Mété lanmen ba Ayiti

Ogou
Agaou
Agasou
Gédé-Ousou
Entèwsédé ba Ayiti

Ewzili
Ogou-Badagri
Baron-Samdi
Gédé-Vi
Vwéyé limiè ba Ayiti

Danmbala-Wèdo
Aîda-Wèdo
Agoué-Taroyo
Balindjo
Loko
Chango
Gédé-Nibo
Trasé larel ba Ayiti

Azaka-Médé
Sobo ek Badé
Kaptenn-Gédé
Pòté soukou ba Ayiti

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« Un poète… » & « Ces mots qu’on n’utilise plus … »

Patrick Mathelié-Guinlet

Un poète…

Lorsqu’il a emprunté
certains chemins étranges
où la folie vous guette,
alors un homme change…

S’il ne perd pas la tête,
il devient un poète,
narrant son expérience
en visions imagées

même si ça dérange
le cours de l’existence
un peu trop bien rangée
du commun des mortels

qui ne peut s’envoler
puisque la société
lui a rogné les ailes
et pris sa liberté…

Comme une sorte d’ange,
un chamane, un prophète,
apparaît le poète
qui vous sort de la fange

où s’englue votre vie
et tous vos maux guérit
par la seule magie
de ses mots poésie…

On l’adore ou maudit
mais toujours on l’envie
d’avoir jeté les yeux
sur ces lieux interdits
où seuls vivent les dieux !

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« Tempes », un recueil de Nathanaël

Primé en 2023 lors de la deuxième édition du Prix international de l’Invention poétique, « Tempes », le dernier recueil de Nathanaël, vient d’être publié chez LEGS ÉDITION. Ce livre de 106 pages, magnifiquement illustré par l’artiste-peintre Sergine André, est introduit par une note de l’éditeur Dieulermesson Petit Frère. Cette préface offre un aperçu des conditions de publication et relate les conflits de censure entre l’autrice, l’éditeur et l’association initialement liée au prix. Refusant les pressions, Nathanaël a finalement confié son œuvre à l’éditeur initial, offrant ainsi au public un recueil empreint de sincérité et de résistance.

« Tempes » se divise en quatre sections : Interdiction, Contemplation, Portes et Épilogue. Chaque section explore les éléments fondamentaux de l’univers – la terre, l’eau, l’air et le feu – et est accompagnée de photographies illustratives. Interdiction invite à surmonter la solitude, Contemplation révèle la beauté du monde naturel, Portes explore les thèmes de la peur et de la mort, et Épilogue conclut sur une note d’odyssée et de quête intemporelle. La poésie de Nathanaël, lumineuse et intertextuelle, offre une réflexion profonde sur l’altérité et le dialogue entre les êtres.

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« Sous les ponts… » & « Apocalypse »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Sous les ponts…

Sous les ponts de la grande ville
s’écoule l’eau d’un fleuve tranquille
et ça, c’est cool au fond…
S’y écoule aussi la vie des SDF
qui n’est pas un long fleuve tranquille
mais une situation si vile
quand on a froid sur des cartons !
Eux qui jamais nulle part ne vont
car ils n’ont nulle part où aller,
rêvent-ils de soleil et de lointaines îles
dans leur sommeil si difficile
quand on n’a même pas les sous
pour se payer assez de mauvais vin
et boire à en être soûl
pour oublier qu’il fait si froid
dans ce pays où se loger, avoir un toit
est théoriquement un droit
garanti par la loi
pour tous les êtres humains ?
Passent des jours trop longs
aux trop semblables lendemains,
sans amour et sans joie,
avec pour seule caresse sur des joues bleuies de froid
l’effleurement glacé de la bise hiémale
et comme horizon sans espoir
la vue du fleuve et ses flots noirs…

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« Pa ni dlo »

— Par Daniel M. Berté—

Matinik an malè
Lalizé fè dèyè
Karenm ka ba’y chalè
Pa ni dlo ! Nou an fè

Bet ek moun ka soufè
Piébwa, zeb, tout latè
Yo la yo ka bat bè
Pa ni dlo ! Nou an fè

Pandan si tan Chelbè
Di sé fot Odjilbè
Ka akizé Makè
Pa ni dlo ! Nou an fè
Dlo ka ped anba tè
Réparman a larè
Koupur tournant yo fè
Pa ni dlo ! Nou an fè

Lasopam an kolè
Ka kriyé met préfè
Pou réglé lé zafè
Pa ni dlo ! Nou an fè

I ka kriyé dèyè
Sosiété dè jérè
I ni trop kouyonnè
Pa ni dlo ! Nou an fè

Ki administratè
Ki politik mantè
Yo tout sé magouyè
Pa ni dlo ! Nou an fè

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L’écrivain haïtien Louis-Philippe Dalembert prix Goncourt de la poésie

— Par Sarha Fauré —

Louis-Philippe Dalembert, éminent écrivain haïtien, a été couronné du prestigieux prix Goncourt de la poésie le mardi 14 mai 2024, une reconnaissance suprême de son talent littéraire qui embrasse l’ensemble de son œuvre. Né à Port-au-Prince en décembre 1962, il est le fils d’une institutrice et d’un directeur d’école, une origine qui, malgré les défis qu’elle a rencontrés, a enraciné en lui un amour profond pour les mots et la narration.

La vie de Dalembert a été marquée par des moments de séparation et de déracinement dès son plus jeune âge. La disparition tragique de son père quelques mois seulement après sa naissance a jeté sa famille dans l’incertitude et les difficultés matérielles, les forçant à déménager à plusieurs reprises. Ces premières expériences ont laissé des traces indélébiles dans son esprit et ont nourri son œuvre, notamment à travers son roman intitulé « Le crayon du bon Dieu n’a pas de gomme », un récit poignant de son enfance sous le joug de la religiosité et du sabbat.

Après avoir grandi au Bel-Air, un quartier populaire de Port-au-Prince, entouré principalement de femmes fortes et inspirantes, Dalembert a connu à l’âge de six ans un premier déracinement lorsque sa famille a dû déménager, laissant derrière eux un lieu chargé de souvenirs et d’histoires.

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Dlo di Gògò

— Par Daniel M. Berté —

Mwen Gògò an swèfad
ka atann an gout-dlo
kon tala Max Ripon
té wè an balansman
an bòdaj an goutyè
ek té chapé désann
frakasé kò’y atè
ek ki soley brilant
mofwazé an vapè
Man tris dann… Sa vré…

Mwen Gògò an espérad
zel an kwa
jounouyé pyé kayé
ka prédyé sipliyé
manman-mwen Lanati
Ki an gout-lo vèglé
soley chofant-brilant
tonbé jik an gòj-mwen
Ek wouzé laswef-mwen
Man swef dann ! An vérité !

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Festival d’un genre majeur, 3ème édition

« La poésie est une clameur » Léo Ferré

— Communiqué —

Nous avons espéré, certes sans espoir, mais espéré quand même. Nous devons reconnaître que nous ne savons pas toujours mesurer l’impact du mal sur nos vies. Les seigneurs du sang, du trouble et de l’instabilité, les diables parmi nous, ont eu raison de nous : nous n’aurons pas la représentation haïtienne que nous avions souhaitée au “Mai. Poésie”. Syto Cavé ne viendra pas. Pierre Brisson ne viendra pas. Magali Comeau Denis ne viendra pas. Marc Exavier ne viendra pas. Ymelda Marie-Louis ne viendra pas. Lyonel Trouillot ne viendra pas. L’occasion était trop belle pour être vraie : nous avions souhaité commémorer la “Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition” par un focus sur la poése haïtienne des origines à nos jours, 1804-2024 / 220 ans…Hélas ! Quand les forces ténébreuses s’acharnent à écrire l’histoire, il n’y a pas à s’étonner que la lumière vacille.

Le malheur, dit-on, ne se déplace jamais seul. Notre ami Samuel N’Guessan dit Dégni, homme ivoirien, ne viendra pas non plus.

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« Avant l’extinction… » & « Pour échapper aux mailles du filet… »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Avant l’extinction…

Peut-on encore sauver la Nature sauvage ?
En avons-nous le temps ?
Aura-t-on le courage
de tourner cette page
du “tout industriel”
et ses pollutions mortelles
avant le carnage ?
De renverser le tout-puissant dieu Fric
en lui coupant les Bourses pour le rendre impuissant
et libérer l’Afrique
d’un postcolonial joug économique ?
La vie de sens est vide
et ressemble au suicide
de cette humaine espèce !
Car la chute est bien proche
quand, pour certains, ne comptent que les espèces
sonnantes et “trébuchantes” qui remplissent leurs poches…
Alors, ne loupons pas le coche
car ce monde est trop moche
et ouvrons grand les yeux, les esprits et les cages !
Si corrompus sont tous les politiques
que je ne reconnais l’autorité d’aucun état à présent,
sauf de l’état sauvage !

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