Catégorie : Théâtre

« La Maison de Bernarda Alba » : après le contre, le pour

— Par Selim Lander —

Puisque Madinin’Art se veut ouvert à une critique pluraliste et au risque de la contradiction.

Yves Beauchesne a créé la pièce célèbre de Lorca en 2020 avec une distribution d’où ne subsistent que Fabienne Luchetti dans ce qui, il est vrai, est souvent considéré le premier rôle, celui de la servante, laquelle, comme souvent chez Molière, est chargée entre autres de dire le bon sens, et deux des cinq filles de cette Bernarda qui donne son nom à la pièce. Il serait certainement inutile de résumer l’intrigue d’une pièce déjà présentée plusieurs fois à la Martinique, en particulier dans l’adaptation remarquée de Odile Pedro Real avec sa troupe de comédiennes guyanaises (1). Rappelons quand même que Lorca a écrit cette tragédie dans des conditions elles-mêmes tragiques, en 1936, alors qu’il était en prison, deux mois avant d’être exécuté par les phalangistes. Il y dénonce le poids des traditions dans une Espagne corsetée par la religion et qui allait, sous le règne de Franco, s’enfoncer dans une nuit encore plus sombre.

Un apophtegme de Bernarda, au début de la pièce, suffit à nous mettre dans l’ambiance : «

Le fil et les aiguilles pour les femelles, la mule et le fouet pour les hommes », sachant que, pour elle, il importe avant tout sauver les apparences : « Je ne me mets pas dans les cœurs mais je veux une façade solide ».

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 » La maison de Bernarda Alba » par Yves Beaunesne : Une maison de l’ennui!

— Par Roland Sabra —

Yves Beaunesne, après des études en droit et lettres, se forme à l’Institut national supérieur des arts du spectacle de Bruxelles et au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris . Il débute sa carrière de metteur en scène en 1995 avec « Un mois à la campagne » d’Ivan Tourgueniev, récompensé par le prix Georges-Lerminier. Il crée ensuite des œuvres de Paul Claudel à la Comédie-Française et à la Colline. En 2002, il fonde la Manufacture-Haute École de théâtre de Suisse romande et dirige le CDN de Poitou-Charentes de 2010 à 2020. Il enseigne dans diverses institutions prestigieuses et ses réalisations, dont « L’Annonce faite à Marie » de Claudel en 2014, sont saluées par la critique. C’est donc un metteur en scène chevronné, reconnu par l’ensemble du métier qui nous propose en 2020 sa lecture de la Maison de Bernarda Alba » jouée ce samedi 16 mars à Tropiques-Atrium à Fort- de-France.

Cette dernière pièce de Federico García Lorca, , fut rédigée en 1936 pendant son emprisonnement par les Phalangistes, juste avant son exécution.

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« La Maison de Bernarda Alba » de Federico García Lorca, m.e.s. d’Yves Beaunesne

Samedi 16 mars à 19h 30 Salle Frantz Fanon Tropiques-Atrium

Un petit village andalou, dans les années 1930. A la mort de son second mari, Bernarda Alba impose à ses cinq filles célibataires un deuil où l’isolement complet est exigé : pendant huit ans, « le vent des rues ne doit pas entrer dans cette maison ». Derrière les volets clos, la femme sera coupée du monde et des hommes et, de toute façon, « les hommes d’ici ne sont pas de leur rang. » Seule pourvue d’une importante dot, Angustias, fille aînée du premier mariage, est fiancée à Pepe le Romano, un beau garçon du village appâté par sa dot. Mais la belle Adela, la cadette des sœurs, s’est rapprochée de lui depuis longtemps. Autour de ce jeune homme, objet de convoitise pour toutes ces jeunes femmes, La Maison de Bernarda Alba donne à voir, sous la forme d’un huis clos, la violence d’une société verrouillée de l’intérieur, que la passion fait voler en éclats.

Note d’intention du metteur en scène
La chèvre n’a pas dit son dernier mot

Il a suffi qu’un théâtre de guignol ambulant passe un jour par le village natal de Lorca pour que sa vocation soit signée et qu’il se mette à fabriquer un théâtre de marionnettes.

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Le 8 mars, journée des droits de la femme au théâtre

— Par Selim Lander —

À l’occasion de la journée des droits de la femme, le 8 mars, un peu étendue en amont et en aval, deux spectacles sont à l’affiche à la Martinique. Au Théâtre municipal de Fort-de-France Laudes des femmes des terres brûlées, une pièce venue de la Guyane (française) écrite et mise en scène par Odile Pedro Leal et, à l’OMCL du Robert puis au CDST à Saint-Pierre, Monologues de femmes mise en scène par Marie Alba.

Laudes des femmes des terres brûlées

Cette pièce est directement inspirée du recueil Femmes des terres brûlées de la poétesse québécoise d’origine haïtienne Marie-Célie Agnant. Odile Pedro Leal est une femme de théâtre guyanaise qui a déjà présenté à la Martinique, en 2021, un mémorable Bernarda Alba from Yana (Yana pour Guyane), à partir de la pièce de Lorca, dont nous avons dit en son temps tout le bien qu’il fallait en penser (1). On retrouve ici les mêmes qualité (mise en scène, direction d’acteurs, costumes, usage des chants a capela dans une langue guyanaise) au service d’un texte. Si cette pièce, pose problème, contrairement à Bernarda Alba, c’est uniquement à cause du texte.

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« Laudes des Femmes des Terres Brûlées », texte et m.e.s. Odile Pedro Leal

Les jeudi 7, vendredi 8 et samedi 9 mars à 19h 30 au T.A.C.

« et il y a cette chape de plomb sur les paupières du monde et tout ce que dans le silence et par le silence nous ignorons »
Marie-Célie Agnant

Laude : Chant religieux n’appartenant pas à la liturgie, et écrit sur un texte en langue vernaculaire.

La pièce
Femmes mythiques. Quatre sœurs, allégories des quatre points cardinaux. Repères syncrétiques des humanités terrestres, elles régissent l’orientation des civilisations. A quel moment leur pouvoir leur a échappé ?
En ces temps, elles interrogent la Déesse-Mère, le Monde, leurs Chimères, comme les enfants d’une mère absente, au soir de leur vie…
Ce sera le jugement des morts, rite des peuples marrons de Guyane, pour la mère silencieuse. Comme des Reines-Mages, les sœurs se retrouvent au mitan de la nuit pour le jugement profane… Les comptes sont faits depuis la promesse de toutes les amours au Jardin d’Eldorado jusqu’aux enfers terrestres du quotidien des femmes, des mondes déplacés, des mondes disparus : Le Nouveau Monde ! L’enfant abandonné des Dieux…

L’auteure
Après sa première pièce de théâtre, « La Chanson de Philibert ou Les Gens Simples », primée au concours RFI de 1993, s’ensuivent plusieurs adaptations de textes portées à la scène.

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Exposition, théâtre, l’Art Gonds Tout fête les droits des femmes

–Par Marie Alba —

L’association L’Art Gonds Tout présente l’exposition « A tire-d ’Elles » et la pièce de théâtre « Monologues de femmes »

L’exposition « A tire-d ’Elles présentée à l’OMCLR du 05 au 16 mars 2024 par l’association l’Art Gonds Tout à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes rassemble les œuvres de sept artistes, hommes et femmes, qui à travers leur art se font messagers d’espoirs sur la situation de la femme dans nos sociétés encore trop inégalitaires.

Les artistes subliment l’énergie déployée contre vents et marées pour rester debout, de toutes ces femmes qui n’interrompent jamais la course à tire-d’aile vers la reconnaissance de leurs droits et de leur dignité.

Femme libre, femme résiliente, femme guerrière…

 « En rythme chaloupés …elles prennent vie en plongeant dans leurs racines aériennes…puis le vent impatient s’y met aussi …il commence à souffler dans leurs chevelures … » poétise Valérie Biegel, artiste exposante.

La troupe de théâtre l’Art Gonds Tout qui a souvent fait le choix de l’entremêlement du théâtre et des arts plastiques présente aussi la pièce « Monologues de femmes »

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Ouverture du festival CEIBA – mars 2024

— Par Selim Lander —

« Telle une terminaison accoucheuse de renaissance et de fertilité audacieuse, le CEIBA est de retour », Manuel Césaire

Le ceiba, pour les lecteurs qui l’ignoreraient encore, est un autre nom du fromager, dit encore kapokier. Un arbre majestueux. C’est le nom choisi par Manuel Césaire, le directeur de Tropiques-Atrium, pour le festival qu’il organise au mois de mars, festival placé cette année principalement sous le signe de la danse.

Le Malandain Ballet

Le premier spectacle de danse a rempli la grande salle Aimé Césaire de l’Atrium, preuve qu’il y a à la Martinique un vaste public pour la danse contemporaine quand elle est de qualité et la qualité, ce soir-là, était bien au rendez-vous. Le ballet Malandain est basé à Biarritz, preuve, cette fois, que tout ne se passe pas à Paris en matière de création artistique. Les amateurs de danse contemporaine connaissent bien Preljocaj (basé à Aix-en-Provence), le collectif La Horde (à Marseille), etc. Il y a en France dix-neuf CCN, tous en dehors de la métropole (Paris) ; le « Malandain Ballet Biarritz » est l’un d’eux et non des moindres au vu de sa prestation dans le cadre du festival.

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« Reine Pokou », texte et m.e.s. de Françoise Dô

Vendredi 1er mars 19h30 à Tropiques-Atrium
Cie Bleus et Ardoise, La Comédie de Saint-Étienne – CDN –
Salle Frantz Fanon
Née au début du XVIIIe siècle, Abla Pokou est la nièce du roi Osseï Tutu, fondateur de la confédération Ashanti du Ghana. À la mort de son oncle, une guerre fratricide éclate au pays pour sa succession au trône. Abla Pokou se sentant en danger s’enfuit avec sa famille, ses serviteurs ainsi que ses soldats
fidèles. Selon la légende, son peuple et elle se retrouvent bloqués par le majestueux fleuve de La Comoé. La reine demanda alors à l’esprit de la rivière, quel était le moyen de passer et de sauver son peuple pour se rendre sur l’autre rive. L’esprit de la rivière exigea alors le sacrifice de ce que le peuple a de plus cher. Abla Pokou et ses fidèles comprennent alors que seul le sacrifice d’un enfant pourront leur permettre de passer. La Reine Abla Pokou sacrifia alors son enfant unique. Après la traversée, la reine se retourna et dit « Bâ wouli » qui signifie « l’enfant est mort » et qui donnera le nom à son peuple, le peuple Baoulé

Lire sur Madinin’Art : La Reine Pokou

Texte et mise en scène : Françoise Dô
D’après le roman Reine Pokou, concerto pour un sacrifice de Véronique Tadjo

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Jean-Claude Drouot, valeureux Jean Jaurès

— Par Selim Lander —

On se souvient des Valeureux, roman d’Albert Cohen (1969) et de ses personnages hauts en couleur, désordonnés mais résilients, comme on dit aujourd’hui. Ou de Molière (presque) mort en scène à l’issue de la quatrième représentation du Malade imaginaire, le 17 février 1673. Jean-Claude Drouot, né en 1938, qui se produit toujours sur les planches, est incontestablement un comédien résilient, et le message qu’il entend faire passer, celui de Jean Jaurès (1859-1914 – voir la photo) normalien, agrégé de philosophie, professeur puis député de Carmaux, laïque, dreyfusard, directeur du quotidien l’Humanité, mérite d’être entendu encore aujourd’hui.

J.-Cl. Drouot, seul en scène, barbu et habillé comme devait l’être son héros, lit des textes fameux du père du socialisme français (il fut l’un des fondateur de Parti socialiste en 1902, de la SFIO trois ans plus tard). Des textes à méditer.

Premier exemple. Né à Castres, Implanté dans le Sud-Ouest, Jaurès tenait chronique au journal toulousain, La Dépêche. Dans une « Lettre aux instituteurs et institutrices » (15 janvier 1888), il fixait ce qui devait être leur premier objectif, en réalité un impératif catégorique : « Il faut d’abord que vous appreniez aux enfants à lire avec une facilité absolue ».

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Ceiba 2024

Du 28 février au 23 mars 2024 à Fort-de-France & au Saint-Esprit

Tropiques Atrium Scène nationale vous convie une fois de plus à l’événement artistique de mars. Ceiba, Mapou, Fwomajé, Kapokier(*) désignent un même arbre, un géant résistant, vieux de plusieurs siècles. Celui de Saint-Pierre, où Aimé Césaire puisait son inspiration, a survécu à l’éruption de la Montagne Pelée en 1902 ! Imposant, il s’élève vers le ciel avec ses branches étendues.

Ce symbole remarquable évoque l’enracinement, l’élévation et l’ouverture, métaphore suggérant que l’Ici appelle l’Ailleurs. En cette année 2024, Ceiba se transforme en un festival transversal du spectacle vivant, englobant la danse, le théâtre, la performance et… la musique. Un festival de décloisonnement, mettant la danse au centre de cette édition qui se déroulera tant dans nos salles qu’au Saint-Esprit.

Ceiba mettra en lumière des spectacles aussi bien d’artistes émergents que d’œuvres majeures, célébrant ainsi la diversité et l’excellence artistique.

Le programme par dates :

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« Poto Mitan » & « Monsieur Lapousyè »

Le 24 févier 2024 à 17h30 et le 25 février à 15 & 17h30
Poto Mitan
Murielle Bedot Center, 48 Village de la poterie
Pièce chorégraphique de Murielle Bedot
Régisseur Lumière et son : Dominique GUESDON.
Cette pièce traite du silence intérieur, du silence des autres…
Cette douleur de l’isolement entraînant la solitude et même la dépression, loin des regards aimants, attentifs et aidants.
Elle se veut un dénonciateur mais aussi un électrochoc pour happer le spectateur dans ce monde que la femme n’a bien souvent pas eu le choix d’incarner.

Ma peau mérite toutes les douceurs du monde: Courtes histoires sages et peu sages pour adultes
de La Tchipie (Auteur)
Ce sont des gens simples. Vraiment simples. De ceux que l’on ne veut pas regarder. De ceux à qui on ne prête pas d’histoires qui marquent la peau, électrisent les souvenirs. Dans ces courtes histoires, il n’y aura ni hélicoptère, ni supra-richesse, ni muscles à en mourir, ni luxe à ne plus savoir où donner de la tête. Juste des gens simples, qui se rencontrent, se séduisent, doutent d’eux-mêmes, y vont quand même, s’aiment, se rejettent, parfois font l’amour, mais pas que.

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« Jean Jaurès : une voix, une parole, une conscience », adaptation, m.e.s. & jeu Jean-Claude Drouot

Les 22, 23 & 24 février à 19h 30 au T.A.C.

La pièce

Il n’avait pas d’ambition. Il n’avait pas d’orgueil. Il n’avait pas de vanité. Il était plus juste encore vis-à-vis de ses adversaires que de ses amis.
Jean Jaurès première victime de la Première Guerre mondiale !
Jean Jaurès ou comment un jeune paysan, issu d’une très modeste bourgeoisie, sans être pauvre, devint, grâce à ses dispositions exceptionnelles et à l’école, normalien, philosophe et député, orateur de génie.
Jean Jaurès, un nom dont tous les bords politiques semblent vouloir se réclamer.
À partir des textes, discours, débats au Parlement et correspondances de Jean Jaurès
Jaurès, un nom dont tous les bords politiques semblent vouloir se réclamer.
19 h 30 – Durée : 1h20
Production : Sea Art
Adaptation, mise en scène  et interprétation : Jean-Claude Drouot
Avec Jean-Claude Drouot
Régie générale, lumières, illustration sonore : Emmanuel Drouot
Choix des textes sélectionnés : Jean-Claude Drouot
Lettre à Charles Salomon
Lettre aux instituteurs et aux institutrices (Dépêche de Toulouse)
Discours de distribution des prix (1er juillet 1888)
Premier éditorial du journal L’Humanité
Débat contre la peine de mort (réponse à Maurice Barrès)
Discours sur la violence et l’imminence de la guerre
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

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« Aliker Sucre amer », texte Laurence Couzinet-Letchimy, m.e.s. Thierry Sirou

Jeudi 8 févtier 19h 30. Mairie du Lamentin
« Aliker Sucre amer »
Fiction dramatique inspirée de l’histoire vraie d’André Aliker
La compagnie Car’Avan présente « Aliker Sucre amer », une toute nouvelle pièce de théâtre qui s’inspire de la vie d’André Aliker, le journaliste martiniquais dont le corps fut découvert sans vie le 12 janvier 1934 à Case-Pilote, les mains attachées derrière le dos. Ce spectacle sera joué le jeudi 11 janvier 2024 à 19h au FR de Californie au Lamentin, en Martinique.
La pièce inédite « Aliker Sucre amer », interprétée par la compagnie Car’Avan de La Lamentinoise, sera dévoilée au public pour la première fois le 11 janvier 2024 au FR de Californie au Lamentin, en Martinique, soit exactement 90 ans après la macabre découverte du corps du journaliste.
« Aliker Sucre amer » – une fiction inspirée par la vie d’André Aliker, mise en scène par Thierry Sirou. Les deux acteurs, Laurence Couzinet-Letchimy et Jean l’Océan, incarneront les 17 personnages de la pièce.
À travers les répétitions, les acteurs se confrontent à la profondeur du personnage, aux convictions politiques et journalistiques de l’homme.

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Au TNB, « Dissection d’une chute de neige », de Sara Stridsberg

Un théâtre d’aujourd’hui, féministe et engagé.

—Par Janine Bailly —

Il est des spectacles qui ne se donnent pas à vous dans l’immédiateté mais dans le temps, des spectacles qui au contraire vous résistent, vous intriguent et vous interrogent. Dissection d’une chute de neige est de ceux-là, donnant à entendre un texte touffu, parfois ambigu, riche de mille possibilités et interprétations, et qui finalement s’enferme dans son propos, tournant sur lui-même de façon obsessionnelle. Il nous faut suivre ce chemin, envoûtant de par ses répétitions et ses détours, pour nous approcher au plus près de l’héroïne. Car il s’agit bien de tracer, scène après scène, le portrait d’une jeune fille au destin singulier, non dans son unicité mais dans ses contradictions, ses pas en avant ou ses reculs. D’entrer, par la grâce de ce personnage, dans une réflexion sur la place que nous autres, femmes, pouvons prendre dans la société, non sans nous interroger sur ce que sont le  pouvoir et ses dérives.

Le metteur en scène a su donner au spectateur des clefs pour entrer dans la complexité de cet opus – difficile surtout si on le découvre au théâtre sans en avoir au préalable pris connaissance –, dû à la dramaturge suédoise Sara Stridsberg, connue pour travailler sur les thèmes de la destruction et de l’aliénation.

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« Sur les pas de Léonard de Vinci » d’Estelle Andrea

— Par Selim Lander —

Estelle Andrea a participé comme assistante de William Mesguich à la mise en scène d’« Une tempête » de Césaire, un projet de l’atelier théâtre de Fort-de-France qui ouvrit en beauté la saison 2023-2024 du TAC. Elle revient dans ce même théâtre avec une pièce musicale, à nouveau dans la mise en scène de William Mesguich, comme autrice-compositrice et membre de la distribution.

Le tableau de Mona Lisa par Léonard de Vinci est baptisé la Joconde comme chacun sait. Pour mémoire, le modèle du tableau était, d’après l’avis à peu près général, une certaine Lisa Gherardini, d’où « Mona Lisa » parce que ma donna Lisa, madame Lisa. Quand à « la Joconde », ce nom lui vient de son époux Francesco del Giocondo, Giocondo comme joyeux. Le sourire de la Joconde a fait couler beaucoup d’encre. Est-elle « joyeuse » sur son portrait ? Ce n’est pas certain. Celle qui l’est, par contre, sans aucun doute, c’est la Mona Lisa de la pièce. Et les autres sont à l’unisson.

Une Mona Lisa joyeuse ne peut pas rester prisonnière du cadre d’un tableau sous les regards de 20 000 visiteurs quotidiens.

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« Sur les pas de Léonard De Vinci », texte et musique, Estelle Andrea, m.e.s. William Mesguich

Les jeudi 25, vendredi 26 et samedi 27 janvier 2024 à 19h 30, au T.A.C.

Léonard de Vinci, c’est LE génie dans toute sa splendeur.
Peu d’hommes peuvent se targuer d’avoir autant marqué l’Histoire tant d’un point de vue artistique que scientifique.
Obstination et rigueur, telle était sa devise.
Petits et grands, qui n’a pas un jour rêvé de retourner
« Sur les pas de Léonard De Vinci » ?

Synopsis :
Lors d’une de ses visites au Louvre, Lisa, jeune artiste peintre et son frère Léo vont être transportés 500 ans en arrière par l’intrigante Joconde…Ce voyage fantastique et musical en pleine Renaissance italienne va être l’occasion pour eux de rencontrer et côtoyer le grand maître Da Vinci, peintre, sculpteur, inventeur fou, humaniste, précurseur dans de nombreux domaines et rêvant par-dessus tout de faire voler l’homme. Parce que le présent se nourrit de l’héritage du passé et que la transmission est essentielle, Léo et Lisa ne seront plus jamais les mêmes après cette rencontre unique et initiatique.

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Au TNB, « Sentinelles », une création de Jean-François Sivadier

— par Janine Bailly —

Une réflexion vivante sur nos rapports à l’art. Une ode à la musique et à l’amitié.

L’œuvre de Jean-François Sivadier – qu’il mette en scène ce que l’on nomme “les grands textes”, Molière, Brecht, Ibsen…, ou qu’il soit comme pour le spectacle Sentinelles tout à la fois auteur, metteur en scène et scénographe – témoigne de la diversité du théâtre d’aujourd’hui, de sa force à dire le monde, dans son éternité autant que dans sa contemporanéité. Dire ici ce qui lie ou délie les êtres, accorde ou désaccorde les hommes. Sonder le mystère des âmes. Débusquer de nos  sentiments le durable et l’éphémère. Et s’interroger, toujours, sur le sens d’une pratique artistique, quelle qu’elle soit : derrière la musique, enjeu de ce spectacle, le théâtre se tient, dit le dramaturge, la musique étant son « masque », et d’ailleurs « la langue partagée par les acteurs devient assez rapidement une partition ».

Jean-François Sivadier confie avoir trouvé l’inspiration auprès du dramaturge autrichien Thomas Bernhard, qui dans son roman Le Naufragé suivait, en 1983, la trajectoire de trois jeunes pianistes prometteurs, et l’un d’eux – figure de Glenn Gould – y apparaissait sous les traits d’un génie responsable de la mort, artistique ou réelle, de ses camarades.

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« Incandescences » à Tropiques-Atrium, texte et m.e.s. d’Ahmed Madani

Vendredi 26 janvier à 19h30

–– Présentation par Ahmed Madani

Dans le sillage d’Illumination(s) en 2012 et de F(l)ammes en 2016, Incandescences, dernier chapitre de la trilogie Face à leur destin, met en scène des jeunes femmes et des jeunes hommes non professionnels, nés de parents ayant vécu l’exil et résidant dans des quartiers populaires. L’objectif de cette nouvelle aventure s’inscrit dans la dynamique des précédentes : investir les scènes de France pour y faire entendre la voix d’une jeunesse rarement entendue, y amener d’autres corps, d’autres visages, d’autres histoires, poussé par un vent de liberté, de joie et d’espérance.

« Je prends deux morceaux de la réalité et je les frotte pour que le feu de la fiction en jaillisse. »

– P.Roth

Avec Incandescences, c’est par la bouche des enfants qu’ils ont engendrés que les corps de ces parents venus d’ailleurs et souvent cantonnés à n’être que des forces de travail, nous apprennent qu’ils sont aussi d’incroyables forces d’amour.

Lire la critique de Roland Sabra (Avignon en juillet 2021)

Une centaine de filles et de garçons, âgés de vingt à trente ans, ont accepté de rencontrer Ahmed Madani et de lui ouvrir leur cœur.

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Le festival Off Avignon donne rendez-vous à la Ministre à l’occasion du plus grand festival « populaire » de France

Avignon Festival & Compagnies (AF&C), association qui accompagne le festival Off Avignon, prend acte de la nomination de Rachida Dati, nouvelle ministre de la Culture et lui adresse ses félicitations.

© Johanna Baschke
Lors de sa cérémonie de passation, Madame la Ministre a insisté sur sa volonté de se battre pour la culture populaire, en affichant une forte volonté de rassurer l’ensemble des actrices et des acteurs quant à son poids politique et sa capacité à se battre pour le secteur culturel.

Or, le festival Off Avignon, l’un des plus grands festivals de spectacle vivant du monde, est l’incarnation par excellence du théâtre et de la culture populaire, tant sur le territoire national qu’à l’international, en juillet comme le reste de l’année.

Sa position prépondérante, avec 1500 spectacles programmés dans toutes les disciplines, près de 350 000 spectateurs, près de 2 millions de billets vendus et 10 000 professionnels présents, le place ainsi au cœur des problématiques de la filière, dont notamment :

la crise de la diffusion ;
les défis écologiques ;
l’inflation des coûts de production ;
la menace sur la diversité et la liberté de la création culturelle.

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« Kap O Mond ! » – Une pièce distrayante qui donne à penser

— Par Selim Lander —

Deux comédiens, Sophie Richelieu et Charles Zevaco, sont au service de deux auteurs, Alice Carré et Carlo Handy Charles, dans une pièce qui devrait marquer les esprits. Deux jeunes gens, Mathieu et Kendy, se rencontrent lors du concours d’entrée à Sciences-Po (Paris, la précision est importante). L’un sera reçu et l’autre pas mais ils garderont le contact jusqu’à la fin, ouverte, de l’histoire. Mathieu, fils d’un modeste-prof-d’histoire-géo-de-gauche (1), est idéaliste ; il abandonne l’École de la rue Saint-Guillaume pour intégrer une ONG en Haïti. Kendy, fille d’Haïtiens restés au pays, abandonnera ses études de médecine pour étudier la gestion à l’Université Dauphine, avant de rejoindre Miami. Deux trajectoires a priori incompatibles et la question de savoir si elles pourront se rejoindre – et jusqu’à quand – est l’un des enjeux de la pièce. On ne le dévoilera pas ici.

Ce n’est pourtant rien dévoiler que de rappeler que le fonctionnement des ONG, où que ce soit, n’est pas toujours très clair. Lorsque Mathieu prend conscience que celle où il travaille dépense plus pour entretenir son staff qu’en subventions aux paysans, il démissionne.

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« Monsieur a bien changé », de Jean-Pierre Audier par la Cie de théâtre Coméd’Île

Au Foyer de l’Espérance Fort-de-France
Les places se sont vendues très rapidement cette année (l’effet COVID sans doute…) et les 8 premières dates (sur les 11 prévues) sont déjà pleines.
Rendez-vous sur ce lien https://urlz.fr/oHj7 pour connaître les 11 dates de représentation et réserver vos billets.
⚠️ Lever de rideau à 19h30 précises !
Toutes les recettes seront reversées au Foyer de L’Espérance Patronage Saint-Louis.
A propos de la pièce :
Paris 1930. Nous sommes chez les Delaffut, famille très comme il faut, à cheval sur les apparences, bourgeoise en diable, à la tête d’une fabrique florissante de … pots de chambre !
C’est le jour de la signature du contrat de mariage de la fille de la maison, Amélie, avec Jacques : les deux familles vont ainsi unir leurs deux entreprises….
Mais Grégoire, le père d’Amélie, qui ne supporte plus la tyrannie de son épouse, a brusquement disparu. Il est urgent de lui trouver « une doublure »…
Léon, clochard du Pont de l’Alma, parfait sosie de Grégoire, fera l’affaire… Il a le physique de l’emploi, mais pour le reste qu’en est-il ?

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« Kap O Mond ! », texte Alice Carré et Carlo Handy Charles, m.e.s. Olivier Coulon-Jablonka

Vendredi 19 Janvier – 19h30 Tropiques-Atrium

Alice Carré et Carlo Handy Charles / Olivier Coulon-Jablonka
Avec : Roberto Jean et Charles Zevaco
Création sonore : Samuel Mazzotti
Collaboration artistique et dispositif scénique : Anne Vaglio
Construction : Théo Jouffroy

Un dialogue entre la Révolution française et la Révolution haïtienne

Mathieu rêve d’ailleurs, il n’en peut plus de cette banlieue et de son père, un prof d’histoire au collège qui continue de lui rabâcher les grands épisodes de la révolution française.
Il rencontre Kendy, un jeune Haïtien venu étudier en France, réalisant ainsi le rêve d’ascension sociale de sa famille, déçue par la politique haïtienne depuis l’indépendance.
Alors que tout les oppose et qu’ils sont en désaccord sur presque tout, au gré des préjugés qu’ils se renvoient, un étrange désir les attire.
Bientôt, les fantômes du passé se réveillent…
A travers cette pièce, qui raconte l’initiation de deux jeunes adultes, se croisent deux visages contemporains de France et d’Haïti, dans un perpétuel jeu d’échos avec le passé colonial de la France révolutionnaire.

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« Conte et Théâtre au jardin » de la Cie Car’Avan

Samedi 20 janvier à 19h au Théâtre BoiKaré – 60, impasse des Lauriers – Bois Carré – Le Lamentin

1ère partie :

Conte sous le manguier avec Jean l’Océan

2ème partie :

Titre du spectacle: MÉ KI SA NOU LÉ

Théâtre musical

Tout public à partir de 15 ans

Mise en scène: HERVÉ DELUGE

Comédienne & Chanteuse: SARAH-CORINE EMMANUEL
Instruments : DON SHORTY

En français et créole (compréhensible par tous)

Synopsis:

Entre chant et théâtre, entre humour et colère, entre plaisir et tristesse, entre désir et douleur, entre partage et solitude, entre mère et femme, Sarah-Corine Emmanuel nous prend par la main et nous convie à une promenade réfléchie et enjouée sur la condition des femmes, d’ici ou d’ailleurs.

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18-21 janvier. Quand les arts se rencontrent !

— Par Marie Alba —

L’art Gonds Tout présente l’exposition « Le Corps » à Saint-Pierre et des lectures théâtralisées sur le thème du corps à Fort-de-France et Saint-Pierre.

L’association L’art Gonds Tout présente du 18 au 21 janvier 2024 l’exposition « Le Corps », à la Guinguette de Saint-Pierre, en association avec les Nuits de la lecture 2024 dont la thématique, proposée par le Centre National du Livre, fait très certainement écho aux jeux olympiques qui se tiennent cette année en France.

Le corps, sujet que l’on retrouve dans toute représentation de l’art, de la peinture à la sculpture en passant par le théâtre et la poésie, devient support de l’expression aussi bien que matière à façonner pour les comédiens et les artistes de L’Art Gonds Tout .

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L’exposition installée dans la salle de la Guinguette, face à la mer des Caraïbes et au volcan, regroupe une quarantaine de créations, peintures et sculptures.

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