De Mayotte à la Martinique
–— Par Mireille Pierre-Louis —
« Avec ce terme « assimilation », s’ouvrait,
s’expérimentait ici dans ces Antilles
le filet le plus large à la fois et le plus raffiné et cruel
que l’Occident ait jamais déployé … »
« Assimiler : tout réduire à la pâtée unique de l’identique »
(Monchoachi)i
L’Assimilation génère une grande frustration dans les ex-colonies françaises et menace aujourd’hui de déboucher sur un chaos généralisé.
En effet, en raison d’une discrimination structurelle, héritage, selon l’Assemblée générale des Nations-Uniesii, d’un racisme systémique qui affecte les descendants des peuples colonisés et esclavagisés, l’égalité sur le plan des droits peine à s’opérer pour les peuples des DOM en France alors que sur le plan des devoirs, celle-ci se fait à marche forcée, avec une violence institutionnelle inouïe qui explique que ces territoires soient tous, à un degré ou un autre, au bord de l’implosion.
Aussi, les ex-colonies sont, plus que jamais, invitées à financer prioritairement elles-mêmes le coût de la départementalisation. Par ailleurs, elles sont aussi dorénavant requises pour exercer une solidarité à l’échelle de l’Outremer, comme dans la version initiale du PLF 2025iii où le budget de la mission outremer avait drastiquement diminué pour compenser les dépenses de l’Etat suite à sa ruineuse tentative de dégel du corps électoral en Nouvelle Calédonie.