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Féminismes

À 11h31 le 10 novembre, les femmes cessent d’être payées

Révoltons-nous contre ce compte à rebours

Travailler « gratuitement » : le prix de l’injustice

Ce lundi 10 novembre à 11h31, les femmes françaises commenceront symboliquement à travailler « gratuitement » jusqu’à la fin de l’année. L’expression, reprise chaque automne par la newsletter féministe Les Glorieuses, ne relève pas de la provocation : elle met en lumière une réalité mesurée, chiffrée, persistante. En 2025, les femmes gagnent encore 13,9 % de moins que les hommes. Autrement dit, pour chaque euro versé à un homme, elles perçoivent 86 centimes.

Cette date symbolique résulte d’un simple calcul : rapporter cet écart de rémunération au nombre de jours ouvrés de l’année. Et le constat est sans appel : malgré neuf ans de mobilisation, les progrès sont si lents qu’à ce rythme, l’égalité salariale ne serait atteinte qu’en 2167. Cent quarante-deux ans d’attente pour que le travail des femmes soit reconnu à sa juste valeur !

Une stagnation masquée derrière de faibles avancées

On pourrait se féliciter que la date du « travail gratuit » ait reculé de quatre jours par rapport à l’an dernier.

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Féminismes

Violences Sexuelles à l’encontre des femmes

Nos 5 W et quelques-uns de plus1

— Par Huguette et Méliné Bellemare Membres de l’association féministe « Culture Égalité »—

À Laurence et à celles qu’elle défend, pour leur courage à Toutes.

Je voudrais écrire ce qui va suivre en ponçant la langue, les mots, l’orthographe, la grammaire. Gratter, gratter jusqu’à buter sur l’os même de l’acte et qu’il existe sur cette page comme tel : un geste inqualifiable, innommable, sans langue, sans mots, sans orthographe, sans grammaire.

Nathacha APPANAH2

ELLE.S

Une petite fille de 3 ans Une vingtaine de filles de 14 à 20 Une migrante sans papiers Une jeune femme avec son bébé sur les bras 1, 2, 3 élèves Plusieurs dizaines de patientes Une sexagénaire livrée en pâture par son mari Nos mères, nos sœurs, nos filles… Ce n’est pas un martyrologe C’est la scandaleuse réalité

Un étudiant en médecine Un chirurgien, un naturopathe Un prêtre, un professeur, un député, un ministre de la justice Un père, un mari, un cousin, un grand-père Le copain, l’amoureux, le voisin, l’ami de la famille Un agent de police L’entraîneur Un chanteur ayant cinq fois l’âge de sa proie Artiste engagé, grand patriote Un acteur, une célébrité Un monsieur bien habillé, bien élevé, belles manières Bon voisin Bref, un « protecteur naturel » Une personnalité (re)connue, respectée Pas un inconnu, pas un psychopathe, pas des monstres Ce n’est pas un traité de tératologie C’est la banale réalité

QUOI ?

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Politiques, Sociologie

De Kampala à New York : l’héritage postcolonial des Mamdani

— Par Abbas Fahdel —

Le nouveau maire de New York, Zohran Mamdani, incarne une génération politique nouvelle, mais aussi un héritage intellectuel singulier : celui de ses parents.

Sa mère, Mira Nair, est l’une des plus grandes cinéastes indiennes contemporaines, autrice de films célèbres comme Salaam Bombay! et Monsoon Wedding.

Son père, Mahmood Mamdani, est un historien, politologue et professeur à Columbia University, dont l’œuvre a renouvelé la compréhension des rapports entre colonisation, modernité et violence politique.

Leur fils grandit ainsi à la croisée de deux héritages : celui du cinéma engagé et celui de la pensée critique — deux formes de résistance à l’oubli et à l’ordre établi.

Né en 1946 à Bombay, Mahmood Mamdani grandit en Ouganda, au sein d’une communauté d’origine indienne installée en Afrique de l’Est depuis l’époque coloniale.

Il étudie aux États-Unis, à Harvard, avant de revenir enseigner en Afrique, notamment à Dar es Salaam, haut lieu du bouillonnement intellectuel des années 1970.

Exilé après l’expulsion des Asiatiques par Idi Amin en 1972, il devient une figure de la pensée postcoloniale, dont l’expérience personnelle nourrit la réflexion : comprendre comment le pouvoir colonial a survécu à la décolonisation, sous d’autres formes, dans les structures de l’État, la mémoire et la violence.

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Arts de la scène, Théâtre

La Promesse du korosol

— par Selim Lander —

Après sa mise en lecture en 2021 du récit d’Ina Césaire lors du festival des Petites Formes, Yna Boulangé présente cette fois son adaptation pour le théâtre de Moi Cyrilia gouvernante de Lafacadio Hearn. Rappelons qu’ Ina Césaire s’inspirait très directement des Contes des tropiques de Hearn et plus particulièrement de la dernière partie, « Ma bonne ». Ainsi s’établit une filiation qui à partir de Hearn (1850-1904) – dont on pourra néanmoins considérer les considérations sur les races comme passablement démodées – conduit jusqu’à notre Yna (avec Y) Boulangé en passant par Ina (avec I) Césaire (1942-2025).

Les Contes de Hearn qui font revivre Saint-Pierre avant la catastrophe sont un témoignage irremplaçable sur le peuple martiniquais d’antan qui vivait sur une île essentiellement rurale, où l’on se nourrissait principalement de ses propres ressources (1) et où, entre autres, les femmes pouvaient porter leurs bijoux sans crainte de se faire agresser (aujourd’hui seuls les malfrats arborent leur or !). Il y avait certes des pauvres, plus minces que ceux d’aujourd’hui mais il ne paraît pas qu’ils fussent plus malheureux pour autant, peut-être l’étaient-ils moins, avec moins de frustrations, moins de dérivatifs nocifs…

On l’aura compris, si les Contes de Hearn étaient au départ un simple témoignage insistant sur le pittoresque à destination des lecteurs anglophones, ceux des deux I/Yna jouent à fond sur la nostalgie d’un temps révolu.

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Expositions

« Femmes noires ». Exposition de Karine Joseph-Rose

 Par Philippe Charvein — —

L’exposition de Karine JOSEPH-ROSE est construite autour d’un impératif : célébrer les femmes noires dans leur diversité par le biais de leurs visages. Visages multiples, saisis dans leurs déclinaisons les plus diverses ; vecteurs des expressions les plus diverses, elles aussi ; que ce soit la sérénité, la détermination, le défi ou le bonheur.

Autant d’expressions traduisant une volonté, chez l’artiste, de promouvoir une identité féminine se déployant, s’exposant au regard de tous ; une identité féminine affirmant et affichant sa présence envers et contre tout.

Derrière ces nombreux visages, sublimés pour la plupart, se trouve cette volonté, chez Karine JOSEPH-ROSE, d’inscrire cette identité féminine dans un absolu aux allures d’éternité ; dans une sorte de renaissance perpétuelle, préservée des affres de l’oubli et du néant ; de là l’emploi du procédé de la « technique mixte » (impliquant également celui de la « tempéra ») par le biais duquel des couches de peinture se superposent à d’autres, sans risque d’effacement pour telles ou telles.

La préoccupation majeure de Karine JOSEPH-ROSE est de mettre en lumière un visage féminin inscrit dans un processus de renaissance permanent.

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Echos d'éco, Politiques, Sociologie

Repenser la place des outre-mer dans la Caraïbe

Les Outre-mer français dans l’Atlantique : vers une diplomatie territoriale et une intégration régionale plus ambitieuse

Longtemps considérées comme des périphéries de la République, les collectivités françaises d’Amérique – la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, Saint-Martin, Saint-Barthélemy et Saint-Pierre-et-Miquelon – se trouvent aujourd’hui à la croisée des chemins. Entre appartenance européenne, ancrage caribéen et ambitions internationales, elles incarnent un enjeu stratégique majeur pour la France et l’Union européenne dans un bassin atlantique en pleine recomposition.

Un espace fragmenté au cœur d’enjeux géopolitiques globaux

Le bassin atlantique, et plus particulièrement la zone caraïbe, demeure une mosaïque complexe. Fragmentée par les héritages historiques, les langues et les statuts politiques, elle est aujourd’hui redevenue un théâtre de rivalités internationales. Face à l’influence grandissante de la Chine et à la réaffirmation de la présence américaine, la région se positionne comme un espace de compétition économique, diplomatique et sécuritaire.
Dans ce contexte, la présence française grâce à ses outre-mer constitue un atout stratégique majeur. Elle confère à la France une stabilité institutionnelle et une crédibilité diplomatique dans une région où la souveraineté, la sécurité et la coopération deviennent des leviers essentiels.

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Agenda culturel de la semaine

 

Mardi 11 novembre de 18 à 23h
Soirée Danmyé
Sur la Savane de FdF

Samedi 11 novembre à 19h30
Bèlèrumba project
Goodize, rue St Christophe Kerlys FdF
0696 056 682

Mercredi 12 novembre à 15h00 et 17h00
“Alice au Pays de la Canne”
Teyat Otonom Mawon (TOM), Fort-de-France 

Mercredi 12 novembre 18h-20h30
Bel Rad-nou
Centre culturel de Chateauboeuf FdF

Jeudi 13 novembre dès 19h
Concert de Soft
Grand Carbet de FdF

Vendredi 14 novembre, de 18h à 21h
On mange quoi ? Des idées pour mieux manger demain
Bibliothèque municipale Gesner- Mencé – Ducos

Vendredi 14 novembre 19h
Les Voix et les Cordes du Sacré – Festival Lyrique du Lamentin
Église du Lamentin

Mercredi 19 novembre – 19h00
Festival en pays rêvé
Jardin du Centenaire. Saint-Joseph

Jeudi 20 novembre – 18h
Soirée littéraire j autour de Bruno Giroux, auteur martiniquais de « Plus Fortes ! »
Lina’s de Manhity. 9, Rue du Trou au Chat, Le Lamentin

Jeudi 20, vendredi 21 & et samedi 22 novembre | 19h30 
Wanakaéra,  texte de Olivier Ernest Jean-Marie, m.e.s. José Exélis

T.A.C. (Théâtre Aimé Césaire) FdF
Samedi 22 novembre de 15 à 18h

 

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Passage à tabac de Michel Zecler : la Défenseure des droits retient le caractère « raciste » dans sa décision

En Haïti, la situation critique de l’école aggravée par la violence des gangs — Par Jean-Michel Hauteville —

COP 30 : les Guyanais sont-ils intéressés par le rendez-vous sur le mondial du climat ?

L’Assemblée s’oppose à la réforme d’un dispositif de soutien aux entreprises ultramarines

Violences policières contre le Martiniquais Michel Zecler : de graves manquements, relève la Défenseure des droits

Procès du déboulonnage des statues : deuxième matinée d’audience sous tension à Fort-de-France

Derrière l’objectif, le piège : en Guadeloupe, le récit des femmes accusant un photographe de viols

Ouragan Melissa : près de six millions de sinistrés dans la Caraïbe, l’ONU mobilisée pour l’aide humanitaire

La musique antillaise à l’honneur au musée du Quai Branly – Jacques Chirac à Paris

Gestion de l’eau potable en Martinique : Cap Nord demande plus de qualité de service à la Saur

Budget des Outre-mer en chute libre, les députés ultramarins contre-attaquent

À quoi sert la COP 30, qui réunira des représentants du monde entier au Brésil en novembre ?

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Chroniques de J-M Nol

 

Ecologie

Climat : la planète s’enfonce sur une trajectoire de réchauffement alarmante

— Par Sabrina Solar —

À quelques jours de l’ouverture de la COP30 à Belém, au Brésil, l’ONU tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme : le monde reste loin des objectifs fixés par l’accord de Paris. Selon le dernier rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), la planète se dirige vers un réchauffement compris entre 2,3°C et 2,5°C d’ici la fin du siècle, même si les pays respectent intégralement leurs engagements actuels.

Une amélioration minime par rapport aux projections de l’an dernier (2,6°C à 2,8°C) qui s’explique surtout par des ajustements méthodologiques et de nouveaux engagements partiels, plutôt que par une réelle inflexion des politiques climatiques. Car, dans les faits, le monde continue à brûler toujours plus de pétrole, de gaz et de charbon : les émissions mondiales ont encore augmenté de 2,3 % en 2024.

Des engagements insuffisants et des retards préoccupants

Conformément à l’accord de Paris, les pays devaient soumettre cette année de nouvelles « contributions déterminées au niveau national » (CDN) pour 2035. Mais seulement un tiers des États signataires ont rendu leur copie à temps, représentant un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

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Philosophie

 

Manifestations culturelles

« An Ba Lanmè » : quand les arts caribéens se rencontrent entre les îles

Du 7 au 14 novembre 2025, l’île de Sainte-Lucie accueillera une résidence artistique sans précédent : An Ba Lanmè, une initiative collaborative réunissant cinq organisations culturelles de la Martinique, de la Dominique et de Sainte-Lucie autour d’un thème fédérateur — la mer, espace commun et symbole des circulations culturelles dans la Caraïbe.

Pendant une semaine, artistes et acteurs culturels exploreront les savoirs traditionnels et la pharmacopée caribéenne à travers la création contemporaine. Au programme : ateliers gratuits pour les écoles et les communautés locales, œuvres collectives et temps d’échange autour du patrimoine immatériel des îles.
Cette résidence invite à relier art, mémoire et nature, à revisiter les traditions pour mieux imaginer l’avenir.

Une alliance créative entre trois îles

Cinq artistes incarneront cette traversée collective :

  • Jenae Bell (Dominique, arts visuels),

  • Jean-Marc Bullet (Martinique, design artistique),

  • Armanie Mathurin (Sainte-Lucie, écriture),

  • Mehdi Michalon (Martinique, art sensoriel).

Ensemble, ils questionneront la mer comme lieu d’échanges, de circulation des récits et de transmission des savoirs.
Un atelier de deux jours se tiendra au Mount Kailash Rejuvenation Centre, haut lieu sainte-lucien du bien-être et des soins à base de plantes.

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 Poésies

 
  • In pace --- pAR Michel Herland --- 
 

Poésies, Sociologie

Le procès du « déchoukaj » des symboles coloniaux en Martinique

Une marche forcée contre le sens de l’Histoire 

Par Yves Untel Pastel
Le débat qui s’est cristallisé autour des statues glorifiant la France conquérante aux Antilles Françaises n’est pas une simple controverse historique, mais une question fondamentale de dignité humaine et de justice mémorielle. Ces monuments, érigés à la gloire d’un passé colonial et esclavagiste, constituent une insulte flagrante et intolérable à la population antillaise. L’acte de les déboulonner, loin d’être un vandalisme, s’inscrit dans un mouvement global de dignité, que l’institution judiciaire peine à reconnaître.

I. Le Cynisme de l’Emblème Paternaliste

Comment concevoir l’audace de brandir un emblème prétendument libérateur ou civilisateur à la face d’un peuple que la puissance érigée a elle-même déporté, asservi et exploité ? Ce geste est d’un cynisme insupportable. Les statues représentant des figures de l’administration coloniale, ou des allégories de la « France conquérante », sont des affirmations de la légitimité d’une domination passée, minimisant l’infamie de l’esclavage.

Les Antilles sont littéralement une terre-cimetière, où le sol porte les stigmates des âmes broyées par le système esclavagiste. Positionner de tels monuments sur les carrefours, c’est profaner l’espace civique et imposer une négation quotidienne du traumatisme historique.

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Santé

Formation itinérante sur les EIGS – Martinique

Rappel sur les EIAS et les EIGS & Annonce d’une formation itinérante en Martinique

Un événement indésirable associé aux soins (EIAS) est défini, selon le décret n°2010-1408 du 12 novembre 2010, comme tout incident préjudiciable à un patient, survenu lors d’un acte de prévention, de diagnostic ou de traitement.
Il s’agit d’un événement inattendu qui perturbe ou retarde le processus de soins, ou impacte directement la santé du patient, sans lien avec l’évolution naturelle de sa maladie.

Un événement indésirable grave associé aux soins (EIGS) est un événement inattendu au regard de l’état de santé du patient, ayant pour conséquence le décès, la mise en jeu du pronostic vital ou la survenue probable d’un déficit fonctionnel permanent.
Les EIGS doivent être déclarés à l’ARS, afin de permettre l’analyse des causes, le partage d’expériences et la mise en place d’actions préventives pour améliorer la sécurité des patients.
Cette démarche s’inscrit dans une logique de gestion des risques et d’amélioration continue de la qualité des soins, sans volonté de mise en cause individuelle.

Formation itinérante sur les EIGS – Martinique

Qualisan 972 organise une formation itinérante consacrée aux événements indésirables graves associés aux soins (EIGS).

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Éducation

 

 

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Ubu Président signe le retour tonitruant du Père et de la Mère Ubu sur scène, dans une adaptation contemporaine, musicale et jubilatoire du classique d’Alfred Jarry. Réécrit par Mohamed Kacimi et mis en scène par Isabelle Starkier, le spectacle plonge le public dans un univers où le ridicule et le tragique se mêlent dans une farce politique terriblement actuelle.

Une farce musicale pour notre temps

Tout commence dans une cuisine misérable : le Père et la Mère Ubu, chômeurs éternels, s’y disputent les dernières miettes d’un repas disparu. L’arrivée d’une journaliste de “Niouze” — en quête de sensationnel — bouleverse leur quotidien. Ensemble, ils trouvent l’idée qui pourrait tout changer : devenir président(s) !
Ainsi démarre la risible et terrifiante ascension d’Ubu vers le pouvoir suprême, satire grinçante d’un monde où la démagogie, le populisme et l’absurde se confondent dans un même éclat de rire.

Entre rire et révolte

Pour Isabelle Starkier, « Ubu, c’est l’emblème du tyran ridicule, pathétique, comme notre XXIe siècle sait en produire à la pelle.

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Cinéma

« L’Étranger », un film de François Ozon

À Madiana du 8 au 13 novembre 2 seances par jour. 

Adaptation de L’Étranger d’Albert Camus.
Par François Ozon Avec Benjamin Voisin, Rebecca Marder, Pierre Lottin | 29 octobre 2025 en salle | 2h 00min | Drame
Synopsis :
Tout public
Alger, 1938. Meursault, un jeune homme d’une trentaine d’années, modeste employé, enterre sa mère sans manifester la moindre émotion. Le lendemain, il entame une liaison avec Marie, une collègue de bureau. Puis il reprend sa vie de tous les jours. Mais son voisin, Raymond Sintès vient perturber son quotidien en l’entraînant dans des histoires louches jusqu’à un drame sur une plage, sous un soleil de plomb…

La presse en parle :

Franceinfo Culture par Laurence Houot
François Ozon, en tenant sans concession ce parti pris tout en offrant un regard distancié sur le contexte historique, donne une version cinématographique passionnante et éclairante de L’Étranger.

Positif par Ariane Allard
Par petites touches disséminées (cette façon qu’ont les hommes de parler, de tenir une cigarette, d’habiter l’espace public, de frapper une femme), le long métrage de François Ozon n’aura de cesse de capter cette masculinité toxique, raciste et violente.

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Cinéma, Disparitions

Pier Paolo Pasolini, la lucidité jusqu’à la mort

— Par Jean Samblé —

Le 2 novembre 1975, sur une plage d’Ostie, près de Rome, le corps mutilé de Pier Paolo Pasolini est retrouvé, battu et écrasé sous les roues de sa propre voiture. Cinquante ans plus tard, les circonstances de sa mort demeurent troubles, oscillant entre crime sordide et assassinat politique. Cette fin violente a transformé le cinéaste, poète et penseur en figure quasi mythologique : celle de l’intellectuel qui, jusqu’à son dernier souffle, osa affronter son époque, ses hypocrisies et ses contradictions.

Un homme de paradoxes

Né à Bologne en 1922, Pasolini traverse l’histoire italienne sans jamais s’y fondre. Trop libre pour appartenir à un camp, il se tient à la croisée du catholicisme et du marxisme, qu’il revendique l’un et l’autre, tout en refusant leurs orthodoxies. Poète en langue frioulane avant de devenir romancier, il s’attache très tôt à raconter les marges : les jeunes déclassés, les corps exclus, les visages pauvres de la banlieue romaine. Son premier roman, Les Ragazzi (1955), puis son film Accattone (1961), dressent le portrait d’une Italie invisible, que la modernisation galopante est en train d’effacer.

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Théâtre

Les Théâtrales de Novembre : dix jours pour célébrer le théâtre sous toutes ses formes

Pendant dix jours, la Martinique vivra au rythme du théâtre. La cinquième édition des Théâtrales de Novembre, organisée par ETC Caraïbe, rassemblera passionnés, curieux et professionnels du spectacle vivant autour d’un programme foisonnant, mêlant créations, rencontres et découvertes.

Chaque année, en novembre, le festival met en lumière les projets artistiques soutenus par ETC Caraïbe — qu’ils soient en cours d’écriture, de création, de traduction ou d’édition. Ce rendez-vous incontournable du calendrier culturel caribéen se déploie dans plusieurs communes de l’île, du Saint-Esprit au Carbet, en passant par Le Marin et Fort-de-France. Son ambition : faire dialoguer les auteurs et autrices de théâtre avec tous les publics, des plus jeunes aux plus avertis.

« Nous allons vraiment du jeune public au tout public, explique Alfred Alexandre, dramaturge et directeur artistique d’ETC Caraïbe. Nous avons accueilli des enfants dès trois ans, mais aussi des collégiens, des lycéens, des étudiants, grâce à des partenariats avec plusieurs établissements scolaires. »
Ainsi, les Théâtrales de Novembre ne se limitent pas aux représentations : elles proposent également ateliers, lectures, tables rondes et échanges avec les artistes, afin de renforcer les liens entre la création contemporaine et la société.

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Festivals, Littératures, Manifestations culturelles

Festival en pays rêvé : 17-23 novembre 2025

— Editorial de Viktor Lazlo, fondatrice du festival —

Le temps passe de plus en plus vite et, de cet hôtel, face à la mer, nous osons rêver qu’il nous accorde quelques points de suspension. Pour nous poser et réfléchir. Car dans l’histoire du monde, rien ne s’est écrit rapidement. Aucun sursaut n’est advenu sans que des couches et
des couches d’expériences successives, de tragédies souffertes et de beautés observées ne donnent naissance à un jour nouveau.
Des siècles d’intelligence et d’hérésie cumulées ont fait advenir la réalité qui est la nôtre
aujourd’hui.
La colonisation des puissances occidentales, le pillage des richesses de la terre, le développement industriel, le saccage de la planète, la course effrénée vers la conquête d’un ailleurs qui servira peut-être… dans un autre film, tout cela a émergé lentement, tranquillement au fil de générations et de générations d’hommes et de femmes qui, à quelques exceptions près, n’ont rien vu venir.

La littérature, qu’elle soit prose, poésie ou essai s’inscrit tout naturellement dans ce long cheminement vers la maturation et vers sa propre maturité. Alors nous essayons, avec cette parenthèse enchantée qu’est le Festival en Pays Rêvé, d’ouvrir à nouveau ces espaces où la lenteur est un trésor.

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Consommation, Santé

Le Festival ALIMENTERRE : un rendez-vous international pour une alimentation durable et solidaire

Les 9, 23  et 30 novembre au T.O.M. à Fort-de-France

Créé en 2007 dans un cinéma parisien, le Festival ALIMENTERRE est aujourd’hui devenu un événement international majeur consacré à la sensibilisation sur les enjeux agricoles et alimentaires mondiaux.
Chaque année, du 15 octobre au 30 novembre, le festival invite les citoyens à réfléchir aux systèmes alimentaires et à agir pour une alimentation durable, locale et solidaire.

Autour d’une sélection de films documentaires, il propose plus de 2 500 événements dans près de 900 communes et 16 pays, réunissant environ 100 000 participants : projections-débats, ateliers culinaires, expositions, visites de fermes, marchés solidaires, ou encore animations pédagogiques pour les jeunes.
L’objectif est clair : comprendre pour agir. En offrant un regard croisé entre le Nord et le Sud, le festival invite à repenser notre façon de produire et consommer la nourriture, dans le respect des hommes et de la planète.

Coordonné par le CFSI (Comité Français pour la Solidarité Internationale), il fédère plus de 3 900 structures (associations, lycées, collectivités, cinémas, exploitations agricoles, etc.)

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Littératures

Nathacha Appanah, lauréate du Prix Femina 2025 pour « La Nuit au cœur »

— Par Hélène Lemoine —

Les jurées du Prix Femina se sont réunies lundi 3 novembre au Musée Carnavalet pour couronner une œuvre qui a bouleversé la rentrée littéraire. Leur choix s’est porté sur La Nuit au cœur (Gallimard), de Nathacha Appanah, un récit aussi intime que collectif, tissé autour de trois destins de femmes emportées dans la spirale des violences masculines.

Aux côtés de la romancière mauricienne, le jury a également distingué John Boyne, pour son roman Les Éléments (Lattès), dans la catégorie Étranger, et Marc Weitzmann, lauréat du Prix Essai pour La Part sauvage (Grasset), un texte consacré à Philip Roth.

Trois femmes, une même tragédie

Avec La Nuit au cœur, Nathacha Appanah a franchi un pas décisif dans son œuvre. Elle y entrelace trois voix : celles de Chahinez Daoud, brûlée vive par son ex-mari à Mérignac en mai 2021 ; Emma, sa cousine, tuée par son mari à l’île Maurice en 2000 ; et la sienne, survivante d’une relation violente dont elle s’est échappée à vingt-cinq ans.
Trois femmes, trois existences traversées par la peur, la domination et la fuite – mais aussi par le courage de dire.

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Littératures

Laurent Mauvignier, ou la mémoire des silences : le Goncourt 2025 consacre « La Maison vide »

— Par Hélène Lemoine —

C’est un roman de chair, de mémoire et de silence qui vient d’être couronné par le prix Goncourt 2025. Avec La Maison vide (Éditions de Minuit), Laurent Mauvignier signe une œuvre magistrale, ample et bouleversante, qui explore les blessures enfouies de sa lignée familiale sur quatre générations. Né en 1967 à Tours, l’écrivain, ému à son arrivée au restaurant Drouant, a salué une récompense « énorme », dédiée à l’enfance et à la transmission : « C’est un livre qui vient de plusieurs générations », confiait-il.

Fils d’un ouvrier et d’une femme de ménage, Mauvignier a grandi dans une maison modeste, mais riche d’histoires tues. Dans son parcours, la littérature s’est imposée comme une nécessité vitale. D’abord formé aux beaux-arts, il est devenu un véritable plasticien des mots, modelant la langue comme une matière organique. Depuis son premier roman Loin d’eux (1999), il s’attache à rendre visibles les existences ordinaires, à sonder les silences et les blessures d’un monde souvent oublié.

Une maison comme métaphore du roman

Depuis ses débuts, Laurent Mauvignier imagine chaque roman comme une « maison » à habiter.

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Littératures

Milady se rebelle : Adélaïde de Clermont-Tonnerre, prix Renaudot 2025 pour « Je voulais vivre »

— Par Hélène Lemeoine —

En cette rentrée littéraire 2025, le prix Renaudot a récompensé un roman à la fois audacieux et profondément romanesque : Je voulais vivre d’Adélaïde de Clermont-Tonnerre (Grasset). En redonnant chair, voix et âme à Milady de Winter — l’inoubliable antagoniste des Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas — l’autrice accomplit un véritable tour de force : faire d’une figure honnie de la littérature classique une héroïne moderne, complexe et résolument féministe.

Adélaïde de Clermont-Tonnerre, directrice de la rédaction du magazine Point de vue et déjà couronnée par le Grand Prix du roman de l’Académie française en 2016 pour Le dernier des nôtres, signe ici son quatrième roman. Sous sa plume, la célèbre espionne du cardinal de Richelieu devient une femme de chair et de feu, en quête de liberté dans un monde façonné par les hommes.

Donner la parole à la condamnée

L’autrice s’empare du mythe dumasien sans le trahir, mais en le détournant subtilement. Là où Dumas faisait de Milady la figure de la perfidie, Adélaïde de Clermont-Tonnerre choisit de l’écouter. Je voulais vivre explore la genèse d’une femme marquée par l’abandon, l’humiliation et la soif de reconnaissance.

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Littératures

Emmanuel Carrère, l’intime et l’Histoire : Kolkhoze couronné du prix Médicis 2025

— Par Hélène Lemoine —

Un roman de filiation et d’empire
Mercredi 5 novembre, au restaurant La Méditerranée à Paris, Emmanuel Carrère a reçu le prix Médicis 2025 pour son roman Kolkhoze (P.O.L). Un verdict limpide — cinq voix au premier tour — pour un livre déjà consacré par le public, vendu à plus de 140 000 exemplaires depuis sa sortie fin août. Finaliste malheureux du Goncourt, Carrère trouve ici une revanche élégante et un hommage vibrant à celle qui fut sa première figure d’autorité et de fascination : Hélène Carrère d’Encausse, mère aimée, admirée, disputée, première femme secrétaire perpétuel de l’Académie française, disparue en août 2023.

« Kolkhoze », c’est le siècle passé, ses déchirures, notre présent, sa douleur », écrivait le critique Olivier Mony. Et c’est bien à cette articulation entre mémoire familiale et tragédie politique que s’attache Carrère. D’une plume ample, parfois digressive, souvent bouleversante, il tisse quatre générations d’exilés, de la Géorgie des années 1920 à la France des Lumières, en passant par la Russie soviétique, la Seconde Guerre mondiale, l’effondrement du bloc communiste et la guerre d’Ukraine.

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Théâtre

« La valise du courage » dans la géographie des parcours migrants…

ou la haute voix scénique de Mariana Djelo Baldé

— Par Robert Berrouët-Oriol (*) —

Remarquablement interprété par Mariana Djelo Baldé, le récit théâtralisé « La valise du courage » a fait salle comble et a connu un franc succès le 29 octobre 2025 au Centre culturel Calixa-Lavallée, à Montréal. En ses plissures et ses coutures, dans sa trame à la fois unichorale et bilangue tissée de silences jouxtant les séquences parolières, dans la fragilité toute ténue de ses récits de mémoireS, cette pièce de théâtre –très justement intitulée « La valise du courage »–, est une originale invitation à revisiter le phénomène de la migrance, celle des personnes physiques, celle des mémoires individuelles et collectives au creux de rapports ainsi noués/dénoués/télescopés. D’une ville à l’autre. D’un continent à l’autre. D’un lieu de départ à un lieu d’arrivée : hier comme aujourd’hui, la migrance est polyglotte, polygéographique, polyculturelle et mémorielle.

Le communiqué de presse de la Maison des artistes de la diversité (MAD) annonçait un spectacle théâtral festif, « La valise du courage », ancré dans « les récits d’immigration et l’art du conte ».

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Santé, Sociologie

Cuba : appel à la solidarité

L’ouragan Melissa a violemment frappé l’est de Cuba le 29 octobre 2025. Les dégâts sont considérables sur une île, où la population fait déjà face à d’énormes difficultés dues au blocus.
Ensemble, nous pouvons les aider !

Plus de 700 000 personnes ont été déplacées, aucune perte humaine n’est à déplorer grâce à des mesures exceptionnelles de sécurité. Les infrastructures et plus de 45.000 maisons ont été détruites, 120.000 personnes sont aujourd’hui sans logement, les cultures sont ravagées. La reconstruction est déjà en cours, malgré les besoins immenses en nourriture et en matériaux.

Le 5 novembre, les associations de solidarité et de coopération amies de Cuba se sont réunies à l’ambassade de Cuba en France.
L’ambassadeur Otto Vaillant Frías a confirmé l’ampleur des dégâts. Vous trouverez ci-dessous une vidéo qui témoigne des ravages causés par l’ouragan.
Le gouvernement et l’État cubains mettent tout en œuvre pour récupérer des logements, rétablir les services de base et prendre soin des familles sinistrées.

Les besoins sont considérables et l’ambassade nous a fait part des urgences prioritaires :
Médicaments (analgésiques, antibiotiques…) Matériel médical consommable (gants, seringues, trocarts, gazes…) Produits alimentaires secs (lait en poudre, légumineuses, conserves, farine de blé…) Matériaux de construction, Linge de maison (matelas, draps, serviettes…) Ustensiles de cuisine, Vêtements et chaussures…

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Politiques

 

Parutions – Automne 2025

Éducation et Innovation

Innovations pédagogiques et numériques à l’université

Perspectives globales et pratiques locales
Khadija Youssoufi, Soufiane Rouissi
Parution : 16/10/2025
Collection : Enfance éducation et société
Format : 155 x 240 mm – 188 pages
Prix : 22,00 €
EAN : 9782336550312
L’enseignement supérieur traverse une ère de transformations profondes, marquée par l’émergence du numérique et la reconfiguration des pratiques pédagogiques. Cet ouvrage explore les réponses innovantes des universités face à ces nouveaux défis.

Histoire de l’éducation

La société des sciences et des arts de Grenoble (1796-1844)

Un intermède de l’Académie delphinale
René Favier
Parution : 09/10/2025
Collection : Historiques
Format : 135 x 215 mm – 252 pages
Prix : 26,00 €
EAN : 9782336562148
Après la Révolution, Grenoble retrouve son souffle intellectuel autour du Lycée des sciences et des arts fondé par Dominique Villars. Un éclairage inédit sur la renaissance des sociétés savantes en province.

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La Lettre de Madinin'Art
est publiée le
1er, le 10 & le 20
de chaque mois