— Par Jean Gabard —
Le mot propagande et le mot idéologie rappellent des concepts d’un autre âge. Ces mots font penser au nazisme ou au communisme et sont connotés péjorativement. Aujourd’hui, avec le progrès de la démocratie, la tendance est plutôt de se sentir à l’abri de ces idées aussi extrêmes et de ces méthodes aussi grossières. Et pourtant, une idéologie n’est-elle pas plus efficace lorsqu’elle est subtile et que l’on a la conviction d’être suffisamment libre de penser pour n’en suivre aucune ?
Aujourd’hui une croyance domine. Elle a séduit une très grande partie de la population des pays occidentaux. Il faut dire qu’elle bénéficie d’atouts importants. Dénonçant une idéologie sexiste rétrograde, elle ne peut que faire l’unanimité. Quand la devise de la République est « liberté, égalité, fraternité » et qu’est affirmé le principe de non-discrimination en raison du sexe, l’égalité femme-homme ne peut qu’être évidente. Quand le président de la république lui-même en fait l’objectif de son premier mandat et qu’est mis en place un ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations ainsi qu’un Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes, celui qui la conteste fait figure de marginal, de sexiste, de réactionnaire, de « masculiniste ».