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, Echos d'éco

Nouvelle crise de la vie chère en Martinique : faut-il que tout change pour que rien ne change ?

 

— Par Jean-Michel Salmon, Maître de conférences en économie, Faculté de Droit et d’Economie de la Martinique, expert des petites économies insulaires.—

La vie est chère à la Martinique ; très chère, trop chère. Savez-vous pourquoi ?

C’est parce que nous sommes obligés, je dis bien obligés de n’acheter que les marchandises européennes qui sont déjà chères, par elles-mêmes et qui deviennent encore plus chères du fait que, pour arriver jusqu’à nous, elles sont obligées de franchir 7000 km de mer en payant le fret le plus cher du monde.
Ne croyez-vous donc pas que ce serait une bonne chose que les martiniquais aient le droit de commercer librement avec leurs voisins immédiats. L’Amérique centrale, l’Amérique du Sud, les Antilles-Guyane. Est-ce qu’ils ne devraient pas par exemple, avoir le droit d’acheter à côté pour 9 F ce qu’à l’heure actuelle ils sont obligés d’acheter en Franc 18 F ou 20 F ? Et bien ça, ça s’appelle LA LIBERTE COMMERCIALE.

Aimé Césaire, 24 février 1978, Discours des Trois Voies ou des Cinq Libertés

La nouvelle crise de la vie chère en Martinique a atteint un paroxysme de violence.

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Patrick Chamoiseau

La chance d’une crise

— Par Patrick Chamoiseau —

La Martinique traverse une nouvelle crise. Mais toute crise demeure une opportunité. Les perceptions sont aiguisées, et ce qui semblait secondaire, voire impossible, peut soudain devenir praticable.

Cette énergie inhabituelle peut alors servir à autre chose qu‘à surmonter un trouble pour en attendre un autre.

Changer la focale

D’une part, la revendication « vie chère » n’est qu’une miette d’un ensemble à remettre en question. Toute approche non-globale favorise le maintien du « système-outremer » en vigueur. Elle est donc aliénante. D’autre part, le monde (dans ses accélérations techno-scientifiques, écosystème IA-numérique, menace climatique, aberrations démocratiques…) est le contexte déterminant de toute action-pays : agir-ici en soupesant le monde ; soupeser le monde dans un agir-d’ici. Dès lors, les grands défis martiniquais sont les suivants :

– combattre précarités, pauvretés, misères, nées du capitalisme consumériste ;
– assurer notre souveraineté alimentaire ;
– remobiliser le politique ;
– repenser le vieillissement comme un levier social ;
– innover dans les ingénieries démocratiques ;
– moderniser notre cadre institutionnel ;
– anticiper les impacts du changement climatique ;
– assurer un plan-catastrophe (éruptions, séismes, méga-cyclones, tsunamis, pandémies) ;
– maîtriser l’hyper-concentration urbaine et revitaliser nos déserts culturels, médicaux et sociaux ;
– élaborer une stratégie culturelle qui innerve l’ensemble de ces défis.

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Sociologie

Martinique, éléments d’analyse d’une crise sociétale majeure

— Par André Lucrèce, sociologue —

En s’enfermant dans la seule problématique de la vie chère, nous pratiquons un aveuglement instinctif, s’agissant de la crise sociétale majeure qui affecte notre pays. Certes la vie chère est une des questions vitales que nous nous devons de régler, tant le différentiel entre les prix de vente des éléments de première nécessité dans l’hexagone et la Martinique, s’avère scandaleux. Nous subissons les effets d’une dépendance issue d’une colonialité qui tend à prolonger une relation politique et économique qui ne correspond pas au statut de département.

Mais cette question n’est pas la seule. Plusieurs éléments m’ont en effet interpelé à propos de l’évolution de l’humaine condition à l’œuvre dans notre société martiniquaise. J’ai souligné que certaines de mes analyses pouvaient nous faire craindre que notre société tendrait vers le statut d’une chaumière morale et intellectuelle qui se dégrade de plus en plus. J’avais également souligné que cette tendance à la décivilisation n’était pas une opinion, mais une analyse conçue à partir d’une observation attentive. Ce travail exigeait une intelligibilité plus ample et une mise à nu qui révèlent le fond des orientations signifiantes d’aujourd’hui.

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Echos d'éco, Politiques

Accord sur la vie chère en Martinique : une avancée fragile sans l’appui du RPPRAC

Après des semaines de négociations intenses sur la crise de la vie chère en Martinique, un accord a enfin été signé ce mercredi 16 octobre, mais sans l’approbation du RPPRAC (Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéennes). Cet accord, qui engage plusieurs acteurs économiques et politiques de l’île, vise à réduire les prix de produits alimentaires et à renforcer la transparence des pratiques commerciales.

Des mesures pour soulager les consommateurs

L’accord prévoit une baisse de 20 % des prix de 6000 produits alimentaires essentiels, couvrant notamment 54 familles de produits de grande consommation. Ce résultat repose sur cinq mesures structurelles, incluant la suppression de la TVA et de l’octroi de mer pour certains produits. Ces efforts devraient alléger le coût de la vie pour les foyers martiniquais dans les semaines à venir.

Parmi les engagements pris, l’État et la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) se sont accordés pour porter la TVA à taux nul sur 69 familles de produits. De plus, un mécanisme de « compensation des frais d’approche » sera mis en place pour réduire les coûts d’importation, assurant une plus grande accessibilité des denrées importées.

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Consommation, Echos d'éco

Accord de vie chère sans le RPPRAC : chak bètafé ka kléré pou nanm yo.

— Par Jean-Michel Salmon —

Il aura donc fallu l’émergence d’une association auto-proclamée de défense du peuple, le RPPRAC, avec des menaces de mises en exécution de blocage de l’île, suivies de violences urbaines et d’un climat insurrectionnel contre lequel l’Etat a appelé la CRS8 pour maintenir un tant soit peu l’ordre républicain, pour que tous les parties prenantes – Etat, CTM, députés, opérateurs de la grande distribution…- finissent enfin par se mettre autour d’une table, afin de se donner urgemment les moyens d’identifier des mesures de lutte contre la vie chère plus significatives que le cache-sexe du BQP issu d’une première crise en ce domaine, 15 ans plus tôt.

Cela témoigne de l’inertie naturelle de nos pouvoirs publics et de la crise de la démocratie représentative en Martinique. Pour ce qui est du grand capital isiya, ayen pa ka changé.

Tout ça pour ça : quel est le résultat ?

La signature d’un protocole d’accord1 le 16 octobre 2024, qui met en place ce qu’il conviendrait d’appeler la réforme Hayot – on pourrait dire Hayot-Ajjar, mais c’est la version Hayot qui a été retenue, comme on va le montrer.

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Sociologie

La Martinique face à son avenir démographique : l’enjeu d’une transition incertaine

— Par Jean Samblé —

La Martinique est aujourd’hui confrontée à une profonde mutation démographique qui dessine un avenir incertain pour son développement socio-économique. Pour la quatrième année consécutive, l’île connaît un recul significatif de sa population, marquée par des soldes naturel et migratoire négatifs. Cette tendance met en lumière des dynamiques préoccupantes : un exode massif des jeunes, un vieillissement accéléré de la population et une chute constante du taux de natalité. Ces éléments combinés fragilisent la capacité de l’île à renouveler ses forces vives et à assurer son développement futur.

Une jeunesse en exil

Le départ des jeunes adultes en quête d’opportunités professionnelles ou de formations universitaires est devenu une réalité persistante en Martinique. Le solde migratoire, déficitaire depuis 2006, s’est aggravé en 2023 avec un déficit de 3 040 personnes. Cette fuite de talents affecte directement la vitalité de la région, puisque les jeunes représentent un moteur essentiel du dynamisme économique et social. En 2023, la Martinique se classe parmi les régions françaises avec la plus faible part de jeunes de moins de 25 ans, ceux-ci ne représentant plus que 25 % de la population, un chiffre en baisse notable par rapport à 2013 où ils en constituaient 30 %.

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Chroniques de J-M Nol

 

 

 

Féminismes

Insulte en direction de Mme karine Mousseau

—Communiqué de l’association féministe Culture Égalité —

Depuis plusieurs semaines le peuple martiniquais est engagé dans une lutte sociale très difficile dans laquelle l’association féministe martiniquaise Culture Égalité prend toute sa part.
Cependant, si nous avons clairement choisi notre camp, comme l’a montré avec éclat notre participation à la manifestation du samedi 12/10, Culture Egalité n’admettra jamais que des femmes, de quelque bord politique qu’elles soient, soient insultées pour avoir exprimé leur opinion et soient attaquées dans leur vie privée comme on ne le ferait pas, comme on ne le fait jamais pour les hommes.
Parce que nous nous battons contre la vie chère, certes, mais aussi contre l’ordre patriarcal, pour la construction d’une société non sexiste, une société d’égalité, respectueuse des droits de tous les êtres humains et des femmes en particulier.
Aussi, nous condamnons fermement tout propos ordurier tenu sur une femme politique, quelle qu’elle soit, et nous adjurons tout.es les responsables soucieux.ses de l’union de la population pour la victoire à se désolidariser de tels propos qui relèvent des violences à l’encontre des femmes. Violences qui s’inscrivent dans la tradition colonialiste et patriarcale que nous combattons.

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Echos d'éco, Politiques

Et si l’État réactivait le BUMIDOM…

Par Michèle Latouche
 

Les Compagnies républicaines de sécurité avaient été bannies de l’île après la mort d’Edmond Eloi, surnommé Rosile, Christian Marajo et Julien Betzi, lors des « événements » de 1959.

Le 24 décembre 1959, le Conseil Général adoptait une motion demandant le retrait de tous les C.R.S. et des éléments racistes indésirables.

Un certain émoi a accompagné l’arrivée depuis deux semaines de la huitième Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS 8), une unité d’élite spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines créée en 2021.

Cette décision a constitué pour de nombreux martiniquais un chiffon rouge qui ravive les rancœurs et les douleurs et enfouies et a force symbolique de réitération du rapport de domination de l’État sur la population et les institutions locales. Mais le rétablissement de l’ordre ne s’est pas opéré. Au contraire, du nord au sud, de ronds- points occupés aux nuits incendiaires, l’embrasement gagne.

Quel sens donner à ces manifestations spontanées et violentes, quasi concomitantes avec des mouvements sociaux revendicatifs, telles des braises couvant sous une cendre qui depuis des décennies ne parvient pas à refroidir ?

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Politiques

 
La corruption dans le système éducatif national d’Haïti — Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —
 

Université

Étudiants africains et discrimination au pays de Césaire ?

—Par Jean-Michel Salmon(*) —

A la suite d’une décision par les instances de l’Université des Antilles d’appliquer aux étudiants de Licence la réforme Macron dite des « droits différenciés », les étudiants de nationalité extra-communautaire (ne relevant pas de l’Union Européenne), avec dérogation pour « la grande Caraïbe et l’Inde »(1) ,  soit, pour la seule Faculté de Droit et d’Économie de la Martinique, une centaine d’étudiants pour la quasi-totalité Africains, sont depuis cette rentrée universitaire 2024-25 sommés de payer des droits d’inscription de l’ordre de 3 000 euros, environ dix fois plus élevés que ceux que doivent donc payer les étudiants antillais, européens, caribéens et indiens.

Ces droits sont particulièrement exorbitants pour ces étudiants africains qui ont déjà dû faire face au coût de leur voyage et doivent en sus bien entendu assumer aussi le coût global de leur résidence en Martinique (logement, alimentation, transport…). Pour pouvoir eux aussi échapper à l’application de ces droits différenciés, ils sont signé une pétition qu’ils ont adressé aux différentes instances de l’Université des Antilles.

Leur demande en exonération de ces droits différenciés – novlangue pour dire que le coût est dix fois plus élevé – doit être soutenue par les enseignants-chercheurs du pôle Martinique, pour les motifs suivants :

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Poésies

« La main fantôme »

— Par Robert Paquin —

La main fantôme

Mon fantôme est fidèle.
Il est là, invisible,
Un fantôme modèle,
Présent, inaccessible.
C’est une main fantôme
Qui partout m’accompagne.
Je sens les doigts, la paume
Et la douleur me gagne;
Une démangeaison,
Fantôme d’urticaire,
Sans qu’aucune raison,
Aucun apothicaire
Ne puisse m’expliquer
D’où cette sensation,
Ce mal, vient m’attaquer.
Je mets de la pression
Et frotte l’avant-bras,
Mais la douleur résiste;
Je mets un sparadrap,
Mais où? La main n’existe
Pas, mais je sens mes doigts
Nominativement
Du pouce au petit doigt
Coincés dans le ciment.
Dans l’avant-bras, les muscles
Réagissent et se tendent
À tout mouvement brusque
Que mon esprit demande.

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Poésies

 
 

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La Lettre de Madinin'Art est publiée le 1er, le 10 et le 20 de chaque mois 

 

 

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Echos d'éco

Comment l’État a contribué à transformer les Antilles en dynamite

Un regard sur les finances des communes des DOM à la lumière de la révolte antillaise

— Mireille Pierre-Louis —
Contribution à titre personnel, mise-à-jour le 10 octobre 2024

  • Un désengagement budgétaire de l’Etat disproportionné dans les DOM
  • L’exemple d’une pression fiscale démesurée, la Guyane
  • Les effets irrémédiables de la baisse des dotations des communes
  • Un mea culpa de l’Etat… sans véritable remise à niveau des dotations de péréquation
  • L’étau se resserre autour des communes antillaises
  • Ajustements structurels/Chaos : un remède étendu aux DOM?
  • Les enseignements de la crise de 2009
  • Une pénurie de fonds publics?
  • La jeunesse antillaise laissée pour compte…
  • Le marché de l’emploi se restreint …pour les Antillais
  • Des « préjugés officiels « en guise de diagnostic
  • Une carence de l’Etat à garantir l’équité sur tout le territoire

  • Annexe : Le motif de la « vie chère »… pour parachever une mainmise?

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La révolte actuelle aux Antilles, provoquée par le refus de la vaccination obligatoire des soignants et du passe sanitaire, et dont les enjeux dépassent leurs frontières, fait, à maints égards, écho à celle de 2009 dans les 4 DOM, puis à celles plus récentes à partir de 2017, en Guyane, Mayotte, et à la Réunion.

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Echos d'éco

Réduction du budget des Outre-mer : tensions et incertitudes face à une baisse de 9 % en 2025

— Par Jean Samblé —

Le budget des Outre-mer pour 2025 suscite de vives inquiétudes dans les territoires ultramarins. Annoncé le 10 octobre, il prévoit une réduction de 9 % par rapport à l’année précédente, soit une diminution de 250 millions d’euros, portant le total à 2,49 milliards d’euros. Cette baisse significative intervient dans un contexte de crises sociales multiples, notamment en Martinique, où les tensions sur le coût de la vie continuent de croître.

Deux tiers du budget seront alloués aux exonérations de cotisations sociales pour stimuler l’emploi, tandis que le soutien à la compétitivité des entreprises bénéficiera d’une augmentation de 100 millions d’euros. Cependant, le programme dédié aux conditions de vie subira une baisse conséquente de 300 millions d’euros, une réduction jugée inquiétante par les députés ultramarins. Christian Baptiste, député socialiste de Guadeloupe et rapporteur spécial du budget, a souligné l’importance de maintenir une stabilité budgétaire, face aux défis structurels et au coût élevé de la vie dans ces territoires.

Cette annonce n’a pas tardé à faire réagir l’opposition. Les députés de La France insoumise et du Rassemblement national à La Réunion, notamment Jean-Hugues Ratenon, Perceval Gaillard et Joseph Rivière, ont co-signé une lettre au Premier ministre Michel Barnier pour demander une exemption de leur département des réductions de budget, notamment sur les pensions de retraite.

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Cinéma

 

 

Cinéma

FIFAC 2024 : un écrin de diversité et d’engagement au cœur de l’Amazonie-Caraïbes

— Par Sarha Fauré —

Le Festival International du Film Documentaire Amazonie-Caraïbes (FIFAC) a une nouvelle fois confirmé son statut de rendez-vous incontournable du cinéma documentaire dans la région. Organisée à Saint-Laurent-du-Maroni, cette 6e édition s’est déroulée du 8 au 12 octobre 2024, transformant la ville en véritable centre culturel, avec une affluence qui a dépassé les 4000 participants. Ce festival est une plateforme privilégiée pour les réalisateurs, producteurs, cinéphiles et acteurs culturels des territoires de l’Amazonie et des Caraïbes, permettant de mettre en lumière les récits et réalités sociales spécifiques à cette vaste région.

Une programmation riche et engagée

Durant ces cinq jours intenses, le FIFAC a proposé une programmation variée, fidèle à l’ADN du festival, qui met à l’honneur des films engagés sur des thématiques sociales, environnementales et culturelles. Le public a pu assister à la projection de 37 films, dont 10 longs-métrages et 9 courts-métrages en compétition officielle, ainsi que 16 autres films présentés hors compétition dans la catégorie « Écrans parallèles ». Les films projetés ont abordé des sujets aussi divers que la lutte pour la préservation des ressources naturelles, les droits des communautés marginalisées, l’héritage post-colonial, ou encore les défis environnementaux dans cette région souvent au cœur de tensions socio-économiques.

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Ecologie

La biodiversité : un urgent appel à la mobilisation globale

— Par Sabrina Solar —

La biodiversité est un pilier fondamental de la vie sur Terre, soutenant les écosystèmes qui fournissent des services vitaux pour l’humanité, tels que la nourriture, l’eau potable, et la régulation du climat. Malheureusement, tous les indicateurs mondiaux révèlent un déclin alarmant de la biodiversité, avec des conséquences qui pourraient s’avérer catastrophiques pour la planète et ses habitants. Selon l’Indice Planète Vivante (IPV), la taille moyenne des populations d’animaux sauvages a chuté de 73 % entre 1970 et 2020, soulignant une crise écologique majeure qui appelle à des actions immédiates et concertées.

État des lieux de la biodiversité

L’IPV, qui suit près de 35 000 populations de 5 495 espèces, y compris des mammifères, oiseaux, poissons, reptiles et amphibiens, présente des résultats préoccupants. Les données révèlent des déclins dramatiques des populations selon le milieu :

– Espèces d’eau douce : En moyenne, ces espèces ont connu une chute de 85 %.
– Espèces terrestres : Les populations ont diminué de 69 %.
– Espèces marines : La diminution atteint 56 %.

Les régions les plus touchées par ce déclin sont l’Amérique latine et les Caraïbes, où les populations animales ont chuté de 95 %.

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Ecologie

Crise mondiale du blanchissement des coraux : un écosystème vital en péril face au réchauffement climatique

— Par Sabrina Solar —

Les récifs coralliens subissent actuellement une crise mondiale sans précédent, provoquée par le réchauffement des océans lié au changement climatique. Selon les données recueillies par la NOAA (Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique), plus des deux tiers des récifs de la planète sont affectés par un épisode de blanchissement massif, le quatrième depuis 1998. Ce phénomène, accéléré par les vagues de chaleur marine, expose les coraux à un stress thermique sévère. Les récifs, qui abritent un quart de la biodiversité marine et protègent les côtes, sont gravement menacés par cette situation, avec des conséquences potentiellement dévastatrices pour les écosystèmes et les populations humaines qui en dépendent.

Le blanchissement des coraux survient lorsque la température des océans dépasse un certain seuil, entraînant l’expulsion des zooxanthelles, des algues symbiotiques essentielles à la survie des coraux. Privés de ces algues, les coraux perdent leur couleur et leurs nutriments, et si les conditions extrêmes persistent, cela peut mener à leur mort. Des zones comme la Grande Barrière de corail en Australie, la mer des Caraïbes, l’Atlantique Nord et les océans Pacifique et Indien sont particulièrement touchées par ce phénomène.

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Agenda culturel de la semaine

Martinique : agenda culturel des jours qui viennent… et plus encore!

  • Dimanche 20 octobre à 6h
    Rando à Trinité
    Parking de la piscine communautaire du Lamentin
  • Du Lundi 21 au jeudi 31 octobre de 8h à 15h
    Matinées découvertes sportives ADO
    Piscine municipale de Schoelcher
  • Vendredi 25 octobre à partir de 19h
    Vendredi de la Cour (KASIDI)par La Cour des Créateurs
    Maison des Créateurs, 11 rue Martin Luther king à FdF
  • Samedi 26 octobre dès 16h
    Roland Pierre-Charles
    Domaine de Tivoli à FdF
  • Samedi 26 octobre à 17h30 précises
    « Soleil Couchant en Musique Classique » avec QCM (Quatuor Classique de Martinique).

  • Le Petibonum au Carbet
    Dimanche 27 octobre 2024 à 16h
    La musique au service de la poésie à la Renaissance
    Lycée Paulette Nardal à Ducos (entrée face au CFA)

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Politiques, Sociologie

Chers compatriotes silencieux

— Par le Pr Aimé Charles-Nicolas, président de First Caraïbes —

Après ces nuits de chaos, je veux redire ma solidarité à tous ceux qui ont subi les pillages et les déprédations, à ceux qui, du jour au lendemain, se sont réveillés chômeurs, à tous les jobeurs qui ont perdu des journées de salaire, à ceux qui se retrouvent au chômage partiel, à ceux qui avaient réussi, non sans mal, à créer leur entreprise et qui la voient disparaitre dans un incendie volontaire.

Je formule le souhait que les discussions autour du problème complexe de la cherté de la vie en Martinique trouvent rapidement une issue favorable. En espérant que yo pa kaï brilé kaï la pou an rat ; Ayiti pa loin.

Ce ne sont pas des « dégâts collatéraux »

Il est clair que ces pillages, ces échauffourées, et ces incendies gratuits présentés comme « explicables » et « compréhensibles », voire « prévisibles » (!) risquent de décrédibiliser la revendication de lutte contre la vie chère en en faisant un prétexte. Ce que l’on comprend, c’est que ces pillages, incendies et échauffourées ne sont pas un effet indésirable de la manifestation, ils font partie de la manifestation.

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Manifestations culturelles

ARTMADA : appel à artiste

Le collectif MadaPaint, en partenariat avec la Ville de Fort-de-France, le Campus Caribéen des Arts, le Lycée Polyvalent Victor Anicet, ainsi que les associations La Station Culturelle et Antithèse, lance un appel à artistes pour ARTMADA, un festival d’art urbain qui se tiendra du 5 au 15 décembre 2024.

Vous êtes artiste passionné⸱e ? Que vous soyez graffeur, danseur, musicien, slameur, photographe, ou tout autre discipline artistique, c’est l’occasion rêvée de partager votre art avec le public martiniquais ! Ce festival mettra à l’honneur l’art urbain sous toutes ses formes à travers des performances live, des ateliers créatifs et des temps d’échange avec le public.

Thème de cette première édition : L’identité caribéenne et l’afro-descendance. Nous recherchons des artistes dont le travail s’inscrit dans cette dynamique, pour enrichir la scène contemporaine urbaine de Fort-de-France.

Côté récompense :
– 2000€ pour la réalisation de fresques murales
– 800€ pour l’animation d’ateliers ou de temps d’échange

Les artistes sélectionné⸱e⸱s bénéficieront également d’un soutien logistique pour la production de leurs œuvres. Les cachets pour les performances live seront discutés individuellement avec chaque artiste ou collectif.

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Contes, En librairie

Francine Narèce : une voix littéraire enracinée dans la culture martiniquaise

— Par Sarha Fauré —
Francine Narèce est une auteure prolifique, passionnée par les contes et les récits traditionnels, qui puise son inspiration dans les richesses et les tourments de la Martinique, son île natale. Née au François, elle a grandi près de la mer, ce qui nourrit son imaginaire et son œuvre. Ayant vécu une partie de sa vie en Ardèche et dans la Drôme, Narèce est revenue en Martinique, où elle continue de partager sa passion pour l’écriture. À travers ses ouvrages, elle explore les contradictions et les ambiguïtés de la société martiniquaise, tout en mettant en lumière les luttes sociales, les récits historiques et les légendes populaires.

Narèce se distingue par son écriture théâtrale et ses contes qui naviguent entre le réel et l’imaginaire, offrant aux lecteurs une plongée dans un univers à la fois poétique et engagé. Sa plume élégante et vive donne vie à une galerie de personnages truculents, qu’ils soient ancrés dans la réalité historique ou issus de son imagination fertile. Au fil des ans, elle a enrichi la littérature francophone avec des œuvres telles que De l’olympisme au handisport, Le combat de Léona Bataille, et la pièce émotive Pour deux francs, retraçant un épisode douloureux de l’histoire des ouvriers de la canne.

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Education Formation, Théâtre

Atelier d’écriture théâtrale avec Laurent Tanguy et Fayo 21-25 octobre 2024

Textes En Paroles organise, du 21 au 25 octobre 2024, un atelier d’écriture théâtrale autour des contes des Antilles avec Laurent Tanguy et Fayo.

Basée en Guadeloupe, l’association Textes En Paroles s’est donné pour objet, depuis 2002, de promouvoir les écritures dramatiques contemporaines issues de, ou inspirées par l’univers de la Caraïbe ou des Amériques. En plus des appels à textes, son action s’appuie notamment sur des ateliers d’écriture.

Ainsi, l’atelier proposé s’inscrit en préfiguration de l’appel à textes jeunesse qui sera lancé en 2025, et est destiné à des auteurs et autrices émergents (ados à partir de 16 ans et adultes) souhaitant écrire pour le jeune public.

L’atelier se déroulera du 21 au 25 octobre 2024 et sera animé par un duo de choc : Laurent Tanguy, enseignant, auteur, interprète, metteur en scène, scénariste et animateur d’atelier d’écriture ; et Fayo, animateur conteur.

Places limitées à 10 participant.e.s.

Le lieu de l’atelier sera communiqué après inscription (zone Pointe-à-Pitre / Gosier).

Informations complémentaires
et inscription, ici :Atelier d’écriture théâtrale – Octobre 2024

Soutiens :
Direction des Affaires Culturelles de la Guadeloupe • Ministère des Outre-mer  • Fonds d’Aide aux Echanges Artistiques et Culturels • Préfecture de Guadeloupe – Fonds de Développement de la Vie Associative • Bibliothèque départementale de la Guadeloupe

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Théâtre

« Une Ombre vorace » de Mariano Pensotti

— Par Selim Lander —

La biennale d’Aix-en-Provence qui se déroule cette année du 21 septembre au 14 décembre accueille un certain nombre de spectacles théâtraux ou non (1) programmés par ou en co-production avec – comme c’est le cas ici – le Théâtre du Bois-de-l’Aune. Après Bye Heart de Tiago Rodrigues (2), voici une pièce de Mariano Pensotti commandée par le Festival d’Avignon pour des représentations hors les murs dans des lieux non dédiés au théâtre afin d’attirer un public non habitué, avec toutes les contraintes que cela suppose : espace restreint, non équipé, décor facilement transportable. À Aix, elle est présentée sur le plateau du théâtre de l’Archevêché où sont installés trois gradins, un moyen de sortir des lieux habituels du théâtre (un plateau n’étant pas destiné aux spectateurs) et de s’en tenir à une petite jauge. Aix, cependant, n’est pas un village et les amateurs de théâtre – sans parler des autres – y sont nombreux et nombreux furent ceux qui se sont retrouvés privés de ce spectacle donné seulement deux fois.

D’autant que Mariano Pensotti, dramaturge et metteur en scène argentin à qui l’on doit de nombreuses pièces, n’est pas un inconnu dans notre pays.

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