Catégorie : Poésies

Man né…

— Par Daniel M. Berté —

Man né dan an pies-kann
Anba an soley cho
Mé man né an menm tan
Anba fifin-lapli
Pas Djab té ka mayé
Dèyè lapot légliz

Man né adan pikan
Ki adan Mafwamé
Sa ki fè mwen pousé
Prèmié kri man kriyé
Sé pa tap anlè fes
Sé mòsi fonmi wouj

Man né adan flanji
Trapé épi fèy kann
Yo koupé lonbrik-mwen
Epi koutla travay
Es pousa moun ka di
Ki man sé boug filé !?

Man né adan lanfè
YO kriyé bitasion
La éti laswè-neg
Té ka sèvi fimié
An didan kann bétjé
Pou té fè riches-YO

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« Le grand tout » & « De l’art… »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Le grand tout

Lorsque tu marches sur la plage,
songe que c’est le cimetière
de ces milliards de coquillages
accumulés au cours des âges,

que ces falaises de calcaire
alentour en sont un ossuaire…
Le végétal et l’animal
font un avec le minéral.

Tout le vivant avec la Terre,
ça forme un tout inséparable
comme ces petits grains de sable
qui constituent un grand désert…

Aujourd’hui la science dévoile
que nous sommes de la poussière
d’anciennes lointaines étoiles !
Ce que déjà disait hier
la danse sacrée des chamanes…

De l’art …

Des sons, des couleurs, des volumes,
des textures, des structures, des mouvements
en harmonie ou en opposition, contraste recherchés pour un plaisir esthétique,
une satisfaction émotionnelle ou intellectuelle

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« Le rêve de nos amours… », de Myrna Nérovique

Le rêve de nos amours…
Le rêve d’être dans tes bras et d’y rester…
Le rêve de toujours s’aimer…

« Le rêve d’être heureuse auprès de toi et que ce charivari cesse dans nos vies… »
Tel est le message que veut délivrer ce nouveau recueil de poésie de Myrna Nérovique. Il raconte le mariage chrétien de deux êtres qui s’aiment à la folie et qui rencontrent des difficultés comme dans tout couple. Leurs enfants sont leur joie de vivre.
Le rêve de nos amours est un recueil de poésie fictif qui aborde le mariage chrétien d’un homme et d’une femme, et raconte les moments de joie de ce couple, ainsi que ses difficultés. Le lecteur l’accompagne dans la joie de s’aimer, le bonheur d’être parents et bienheureux, malgré les maux de l’existence…
Myrna Nérovique nous fait à nouveau découvrir ses croyances, la beauté de l’amour et du désir, mais aussi quelques dessins et peintures ainsi que l’une de ses chansons, démontrant ainsi ses diverses facettes artistiques.

Juste pour parler d’amour

L’amour qui me gonfle tel un four,
Me fait chanter de l’Aznavour.

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Mi chalè !

— Par Daniel M. Berté —

Emé kriyé anmwé anba twant-kat dègré
I ka siwvéyé siel
Difé tout la jouné, difé tout la swaré
Chuuuu !!! Mi chalè !!!

Tertilien ka griyen pas i pèdi jaden
I ka lonviyé siel
Difé an say planté, difé an potajé
Mésié !!! Mi chalè !!!

Anriyèt li entjèt kon tatjèt an finèt
I la ka gadé sièl
Difé anba tété, difé an fant katjé
Woy !!! Mi chalè !!!

Léyon ki pa kouyon di : « Sé malédision !»
I la ka priyé siel
Difé pou lé péché, difé pou lé rigré
Ségnew !!! Mi chalè !!!

Klérik an siantifik di : « Sa atmosférik ! »
I ka observé siel
Difé pou tè séché, difé san lalizé,
Manman !!! Mi chalè !!!

Man Tjilas ki tou las di ba Mondié : « De gras !»
I ka sipliyé siel
Difé dépi lévé, difé jisko kouché
Chuuuu !!! Mi chalè !!!

 

Daniel M. Berté 290915

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« Tentation » & « Retraite »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Tentation

La faute à la satanée crise,
tirant le diable par la queue,
j’ai tenté de doubler ma mise
à la foutue table de jeu
mais y ai laissé ma chemise !

Lors, au lieu de tirer sa queue,
peut-être puis-je en tirer mieux
en le flattant, quoi qu’on en dise ?
Car avec lui si tu pactises,
certes tu pourrais vivre mieux…

Mais la fortune mal acquise
fait aussitôt des tas d’envieux
et soudaine richesse attise
des jalousies et convoitises
envers qui paraît trop chanceux…

Par-devant si tous te courtisent,
les mêmes en secret te méprisent,
à la fin ça te rend anxieux…
Vivre de peu, c’est vivre heureux
car sans souci, on vit plus vieux !

C’est ce qui importe à tes yeux
lorsque soudain tu te rappelles
du Docteur Faust le sort odieux :
si plaie d’argent n’est pas mortelle,
la damnation est éternelle !

Retraite

Une honte pour le guerrier vaincu…
La ménopause du travailleur réformé par l’âge…
La poterne du vieillissement sénile…
Ou ne serait-ce pas plutôt de l’esclavage social enfin la quille !

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« L’animal en moi » & « Man Dengue »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

L’animal en moi

L’animal en moi pleure
sur l’immense gâchis
de l’homme sur la Terre,
sur cet Éden perdu
par trop de connaissance,
trop peu de connivence,
tout comme ainsi l’on pleure
sur la belle innocence
oubliée de l’enfance…

Cette terre arrosée
plus que copieusement
de larmes, sueur et sang,
engraissée d’ossements
depuis aussi longtemps,
n’est pas moins nourricière
mais pour combien de temps ?

Va-t-elle résister
ou, ce dont j’ai bien peur,
va-t-elle rejeter
l’humain profanateur,
retrouvant l’harmonie,
tout ce qu’il a détruit
par orgueil et mépris ?

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Gran-nonm… Ti-bolonm

— Par Daniel M. Berté —

An gran-nonm ka gadé
An ti-bolonm jòdi
Asiz douvan télé
Ki ni portab tablet
Ka jwé épi manet
Epi i ka sonjé…

Sé an ti-bolonm nwè
Ka pran an sak bwano
Dé branch an pié kalbas
Nich-poulbwa ek fey-bwa
Pou pé fè an kalen
Pou sa péché kribich

Sé menm ti-bolonm-la
Ka kouri bò ragon
Eti bétjé matjé
“Prendre une canne c’est voler”
Pou’y sa rédi dé kann
Pou’y fè an bel siro

Sé ti-bolonm nwè-a
Ka trasé an-kanpan’y
Pou sa tjwiyi griyav
Zikak épi tjénet
Prin-sitè ek mango
Pou’y pé sa plen bouden’y

Sé ti-bolonm-tala
Adan lakou lékol
Ki ka fè zwel-séré
An foutbol-friyapen
Soté an kod-mawo
Jwé tek épi bloksek

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« Osyssée » & « Oasis »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Odyssée

Vaisseau de pierre à la dérive,
flottant sur un océan d’argile
en quête d’une terre d’asile
qui jamais ne fut promise,
seulement espérée
de toute la force de mon âme inquiète,
la certitude ici n’est point de mise…

Sans boussole ni repère d’étoiles,
sans gouverne et sans voile
ne craignant pas les vents
quelle qu’en soit la provenance,
je roule, tangue et danse
au gré des houles
mais je m’en balance…

Et tant pis si je coule,
peu importe que je meure ou vive,
que j’atteigne ou non l’autre rive
il faut juste ne jamais cesser d’essayer !

Oasis

Dans la solitude vide
du vaste désert aride
où depuis trop longtemps j’erre
et où mon âme se perd,

en proie à tous les mirages
comme l’un de ces rois mages
en quête de leur étoile
quand même le ciel se voile,

tu es mon oasis,
toi, mon histoire d’eau,
ma fraîcheur, mon repos,
source jamais tarie

où mes lèvres desséchées
boivent un salutaire oubli
des ennuis de cette vie
et celle qui assouvit

ma très grande soif d’amour
en faisant de chaque jour
un conte de mille une nuits
que l’on raconte à l’infini…

Patrick MATHELIÉ-GUINLET

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Nicole Cage et la carte poétique de sa Madinina

— Par Sara Florian(*) —

Nicole Cage. Carrefour des Errances. Crossroads of Wanderings. Où Irait Mon Cri? Where Would Go My Cry? Trans. Kemadjou Njanke Marcel & Jeff Florentiny. Editions Livre Ouvert, Cameroun et Cimarrón EdiProd, Martinique. 2018.

Lire ce recueil de poésie, c’est comme écouter une chanson, parfois une douloureuse complainte des esclavisés africains, parfois une berceuse douce chuchotée à l’oreille du lecteur. Madinina, l’île de Nicole Cage a été métamorphosée par la poétesse martiniquaise de topos littéraire féminin et sensuel à une dimension cathartique à la fois personnelle et collective. Le territoire végétal, enlacé entre sa nature volcanique et la mer, constitue l’arrière-plan à partir duquel l’écrivaine a exprimé les préoccupations d’un peuple et les souffrances liées à l’amour, comme elle le dépeint ici : “Volcan solitaire en mal d’amour” (45).

Près de trois ans après l’éruption du volcan Soufrière sur l’île de Saint-Vincent, on ne peut que se souvenir de l’éruption volcanique de la montagne Pelée en 1902, un événement qui a bouleversé l’histoire de la Martinique. Nicole Cage dans son poème ‘Quand parlent les volcans’, imagine que ce repère de l’île a explosé en raison d’un mal d’amour.

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Hissant les couleurs… Like : a Rolling Stone

— Patrick Mathelié-Guinlet —

“Like” : a Rollling Stone…

Pour un “like” de plus,
prêt à tous les mensonges
car le nombre de vues
de ceux qui vont te suivre
est un mal qui te ronge…

Pour un “like” de plus,
un frelaté “je t’aime”,
t’es même plus toi-même !
Addiction qui rend ivre :
sans ça tu ne peux vivre…

Tu ne sais même plus
qui tu es dans le fond :
l’image fabriquée
a d’un coup remplacé
toute réalité !

Comptent seuls à tes yeux
tous ces pouces levés
qui font de toi un dieu…
Sache que l’opinion
est vite versatile

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Krazman

— Par Daniel M. Berté —

Ki malè latè ka péyé
Kanada jòdi pri-difé
Koré-di-sid li ka néyé
Konsi lanati détratjé

Kisa ka fè latè vin fol
Konsidiré i ped kontrol
Ka fè labankiz fonn o pol
Ka fè’y jwé an si mové rol

Kou latè za pran an plim fal
Kalamité za ka ba’y bal
Katastrof ka suiv an pagal
Kriz ka suiv kriz an gran rafal

Koz latitid lé zabitan
Koupé-raché fet san manman
Krim ki fet dépi si lontan
Klima vin chanjé atjolman

Krizman ka vini pli frékan
Krazé-brizé pres permanan
Kalot latè ka pran souvan
Kan lé zéléman an mouvman

Kisa ki fo fè aprézan
Konsians sitiyasion a pran
Konprann ki fo pa nou ped tan
Kolé kò pou rété krazman

Daniel M. Berté 160723

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Un 14 juillet en pétard mais j’ai rêvé que mon île pourrait se défiler

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —
J’ai rêvé que mon île, larguant la longue et lourde chaîne qui l’ancre à ce continent européen avec lequel elle n’a rien en commun si ce n’est un usage de la langue coloniale,

partait à la dérive au mitan du vaste océan, loin du bruit et de la fureur de ce théâtre qu’est le monde actuel et de la mauvaise tragi-comédie qui s’y joue…

J’ai rêvé que sur mon île on ne se préoccupait plus que du chant des oiseaux, du gazouillis des poètes et musiciens, de la luxuriante beauté des fleurs et paysages, d’amour fraternel et de chaleur humaine, bref de faire de cette vie la fête perpétuelle qu’elle devrait être, n’en déplaise aux contempteurs moralistes de tout poil politique, sanitaire ou religieux !

J’ai rêvé que sur ce paradis tropical on vivait de l’abondance des cadeaux de la Terre-Mère qu’on respecterait et cesserait d’empoisonner, dans le partage, l’amour et la libération de l’esclavage de l’argent en l’absence de tout besoin.

On peut me taxer d’irréalisme ou d’isolationnisme mais je désire seulement que mon île soit un asile, non de fous, mais pour tous ces rêveurs d’utopie du bonheur qui y vivent :

île oasis de paix et de joie au milieu du désert, à l’écart d’un monde devenu fou de haine, de peur et d’oppression,

île flottante au milieu d’un dessert de délices sucrés…

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« Ivre d’amour » &  » Bienfaisante amnésie »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

IVRE D’AMOUR !

J’ai fait sauter le bouchon cacheté
de tes secrets les plus cachés…
Ayant ainsi brisé ta réserve
comme on ouvre une “cuvée réservée”
de champagne millésimé,
je me suis enivré sans réserve
à ton âme pétillante…

Cette merveilleuse boisson
me monte à la tête !
À tes lèvres, sans aucune modération,
ce doux nectar de tes paroles je bois
pour oublier tout le reste

et tout ce qui n’est pas toi,
je le jette aux oubliettes !
De toi je ne veux jamais dessoûler,
connaître la solitude d’une gueule de bois…

Ta présence à mes côtés
est une perpétuelle fête…
Chaque jour, je presse le bouton “reset”.
Mon amour, du bonheur c’est toi ma recette !

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An zafè flanm

— Par Daniel M. Berté —

Pou an zafè bel flanm
Boul moun ka vréyé-flanm
Pou sèten sé sové-no-zanm
Dot paré a tiré lé zanm

I pou rivé abò bato
Konsi la Madòn Lajoso
Bouton-frédi anlè lapo
Oben sé ka’y an bel kado

Flanm-tala poko débatjé
Difé o péyi za limé
An komin adan tout kawtié
Pawol savé za ka tonbé

An sakré lensendi-palé
Ki pa bò Foyal démaré
I ba’y grenpé Montàn Pelé
Pa Lanmanten i déviré

Pa koté Robè i alé
Epi Sentmari i monté
Pa bò Sentespri i pasé
Epi Senpiè i déviré

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« Aborigène » & Marée

—Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Aborigène

Si la Terre n’était plus si ronde,
il faudrait réinventer le monde !
N’a-t-il pas suffi de le rêver,
c’est ainsi que tout a commencé…

Ocre rouge ou jaune, blanc et noir
mêlés sur les faces des danseurs
racontent les anciennes histoires
du temps de ce Serpent Arc-en-Ciel,
peintes sur les écorces sacrées…

Et leurs ombres jaillissent aux lueurs
vacillantes de grands feux rituels,
leurs pieds nus qui la terre martèlent
s’accordent aux battements de son cœur…

Les sons graves du didgeridoo
sont la voix, le souffle des ancêtres
que ces danses un instant font renaître,
magiques, au pays des kangourous…

Marée

Va-et-vient d’océan,
mouvement incessant
de l’inlassable amant
du sable de nos îles…

Le plus souvent tranquille,
se faisant caressant,
mots d’amour susurrant
dans un souffle de vent…

Mais parfois écumant
de violence sauvage
et de force brutale
quand sévit l’ouragan !

Ce coït ancestral
de l’eau avec la terre
dont naissent les chimères
des rêves de bonheur

fait surgir dans la tête
et le cœur du poète
un désir de voyage
et de lointain ailleurs…

Patrick Mathelié-Guinlet

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Flè-Sézè

— Par Daniel M. Berté —

I ni an bel boutjé
Konpozé par an spésialis
Lanati natirel ek lanati imèn épi
Flè-langajman

I ni an flè
Koupé épi an woch
Vréyé dèyè chien-lari
Flè-ferman

I ni an flè
Pou sa ritouvé kò’w
Epi nanm-ou osi
Flè-pèdi

I ni an flè
Yo tjuiyi an gran van
Ek ki très rézistan
Flè-latanpet

I ni an flè
Ki té kroché an woché
Vag-lanmè baloté
Flè-laminè

I ni an flè
Koupé dan an péyi
Eti moun té ka pé
Flè-chien

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« Retour à la parole sauvage » de Monchoachi

Un Art subtil de la guerre, Monchoachi nous invite à entrer dans la ronde

—Note de lecture de Mireille Jean-Gilles —

Un livre à avaler d’un seul coup vloup,
comme un sèk,
ou à déguster à petites gorgées,
tel un feu qui vous vivifie …

Retour à la parole sauvage, c’est d’abord un beau livre, une beauté épurée, presque une page blanche en guise de couverture, avec quelques très petites lettres, vertes, d’un vert sauvage, entre deux lignes, vertes, elles aussi, Retour à la parole sauvage, c’est un recueil d’essais d’une beauté profonde, plus immédiatement accessible que les poèmes de Monchoachi qui, eux, ont besoin d’obscurité pour s’épanouir, dialoguer avec l’Invisible, et dans Retour à la parole sauvage, la poésie volant la vedette à la pensée s’impose d’emblée, pure, effilée, transparente, même si le poète aurait désavoué ce mot, lui qui aime tant frayer avec l’ombre, pour in fine débusquer ce qui ne se montre pas, ne se nomme pas, ici, à la faveur d’un recueil d’essais voulu par les Editions Lundimatin, c’est encore la poésie qui apparaît, qui semble vouloir tenir la pensée en bride,.

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Lariya

— Par Daniel M. Berté —

Lariya ka élé
Pou pé sa di bonjou
Bonjou mennen ki-nov
Ki-nov mennen milan

Lariya ka kozé
Bouch-anba-bra palé
Chui-chui-chui mirmiré
Pou pé makòkòté

Lariya ka maché
Manniè vitman présé
A la bonda rimen
Janr mi-ta’w-mi-ta-mwen

Lariya ka kriyé
An manniè anrajé
Paré a balancé
Dé kout-kouto filé

Lariya ka pran-pié
Zwel tiyanmay ka jwé
Foutbol friyapen blé
Kous serso ka woulé

Lariya ka karnavalé
Kat jou diran san rété
Tout manmay dégizé
Ka dansé ek vréyé monté

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Quelques aspects de la poésie de Roger Parsemain

Intervention au Mai-Poésie 2023 de Balisailles

— Par Georges-Henri Léotin —

Nous voudrions articuler cette présentation de Roger Parsemain à partir de 3 grands axes :

I) La poésie de Parsemain comme ouverture au monde

II) Histoire et Géographie chez R.P.

III) Poésie et sacré chez R.P.

*

I. La poésie comme ouverture au monde…

Le rapport de l’Homme avec le monde, avec la nature, peut être un rapport de domination, d’exploitation. L’Homme se veut alors comme « maître et possesseur » de la nature, selon la formule cartésienne bien connue. A l’inverse de cette prétention à la domination et à l’asservissement, la poésie peut être un moyen d’ouverture au monde, un accès à tout ce qui nous échappe dans notre quotidien quand notre rapport à la nature est purement utilitaire et technique. Écoutons Parsemain qui nous invite à nous émerveiller d’une aurore :

« Ouvre les yeux
Pour découvrir le don du jour
Avec le couteau de l’absinthe
Pupille verte d’une victoire brève
Au zinc du premier bar ouvert »

(Ma ville fervente, p.53)

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« Artiste ! » & « Optimisme »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

« Artiste ! »

Atteindre l’impossible,
de lui faire sa cible :
rêve inimaginable
pour n’être pas minable…

Lorsque d’Art il s’agit,
susciter la magie…
Comme au vent roseau plie,
tutoyer la folie
sans y perdre l’esprit…

Inventer l’inédit
quand tout a été dit !
De l’amour être épris
pour n’être point maudit…

Toujours être surpris
pour éviter l’ennui
et conserver l’envie
pour demeurer en vie !

« Optimisme »

Si la vie est comme un festin,
encore faut-il s’attabler…
Je ne crois pas que le destin
soit d’avance déterminé !

Simple affaire de volonté,
de motivation et d’envie.
D’un homme c’est la liberté
que de pouvoir rêver sa vie

et d’ensuite vivre ses rêves
en y mettant son énergie
avant que son temps ne s’achève
car rien d’avance n’est écrit…

J’ai balancé mon horoscope,
écrasé ma dernière clope,
me suis levé, bien décidé
d’à belles dents la vie croquer !

Patrick MATHELIÉ-GUINLET

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O lé manman !

— Par Daniel M. Berté —

Zot ki ba-nou lavi
Chasé tou no sousi
Pou-nou té réyisi
Nou ka di-zot mèsi

O lé manman !
A janmen an tjè-nou

Zot ki ba-nou manjé
Brè lavé ripasé
Anlè sonmey véyé
Lè-nou malad swagné

O lé manman !
A janmen an tjè-nou

Zot ki aprann-nou di
Bonjou bonswè mèsi
Salié tout lé zanmi
Osi lé zenkoni

O lé manman !
A janmen an tjè-nou

Zot ki travay an kann
An jaden an bannann
O marché té ka vann
Pout té sa ba-nou viann

O lé manman !
A janmen an tjè-nou

Zot ki pousé lékol
Pou-nou té pran lanvol
Pou-nou té ni bon rol
Dan an lavi ki fol

O lé manman !
A janmen an tjè-nou

Zot ki té ka trimen
Gran bonnè-bon-maten
Trapé mal-do mal-ren
Pou té sa ba-nou pen

O lé manman !
A janmen an tjè-nou

Zot ki fè lenstriksion
Vréyé-nou lésision
Fè-nou fè atansion
A fè dé bòn’aksion

O lé manman !
A janmen an tjè-nou

Zot ki ba-nou larel
Pou té rété fidel
O valè ésansiel
Ka ba’y bon potansiel

O lé manman !

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Le temps d’un baiser… Déclaration

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

 

Le temps d’un doux baiser,
yeux clos, bouches collées,
le reste est oublié…

Étreinte fusionnelle
où fuient à tire-d’aile
les raisons de querelle.

La magie de l’amour
qui rend aveugle et sourd
à tout ce qui l’entoure,

exerce son pouvoir
sur les amants d’un soir,
les remplissant d’espoir

pour affronter la vie,
mus par la même envie
les sauvant de l’ennui !

Le temps que l’on s’effleure,
faisant fi des problèmes,
et se dise qu’on s’aime

comme graine qu’on sème
pour que pousse une fleur
qui s’appelle bonheur…

 

Déclaration

Ton sourire est la fleur de sel
sur le gâteau sec de ma vie…
À fleur de peau, la fleur de celle,
unique objet de mes envies…

Ton amour, le rayon de miel
éclairant le gris de mon ciel…
Ma lumière au bout du tunnel
et je me sens pousser des ailes !

Est-ce que tu es bien réelle
ou ne fais-je que te rêver ?
Dur pourrait être le réveil
si tu n’es pas à mes côtés…

Mais au matin tu es si belle,
cheveux d’or jonchant l’oreiller
telle caresse d’un soleil
qui me fait sortir du sommeil,
de toi rêvant tout éveillé !

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Les discours d’ouverture et de fermeture du festival Mai.Poésie

—Par Serge Florent, président de BALISAILLE —
Discours d’ouverture du présient de Balisaille

Monsieur Fred-Michel THIRAULT, Maire de la Ville du Saint-Esprit,
Monsieur Christophe POMEZ, Directeur des Affaires Culturelles
Mesdames, Messieurs les Elus
Mesdames, Messieurs les Poètes d’ici et d’ailleurs,
Mesdames, Messieurs Membres de Balisaille,
Chers amis,
Vous qui nous faites l’honneur et l’amitié de partager ce moment de convivialité, soyez les bienvenus.

Notre rassemblement ici et aujourd’hui, témoigne de notre engagement commun pour la promotion de la Poésie.

Mesdames et Messieurs, Je suis très heureux et honoré d’avoir été choisi par mes pairs pour ouvrir ce Mai-Poésie.

La poésie est une forme d’art majeur qui permet d’exprimer des émotions et des sentiments les plus intimes. Il est donc très important de redonner à la poésie la place qu’elle mérite et de promouvoir sa pratique en Martinique.

Ce festival est une belle occasion d’explorer les différentes formes de poésie et de se connecter à sa propre créativité. Nous aurons la chance d’entendre des poètes de toutes les régions et de tous les âges, qui partagent des visions et des expériences uniques.

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Prix international de l’invention poétique, 2e édition

Le samedi 20 mai 2023, en clôture du « Festival Mai. Poésie » organisé par l’association BALISAILLE, le jury a procédé à la remise du Prix international de l’invention poétique aux finalistes des catégories « français » et « créole ».

Cette année, le nombre de textes en français reçus a été très important. Plus de 140 manuscrits, soit trois fois plus que l’an dernier. Cela témoigne du succès grandissant du « Festival Mai. Poésie » dont la notoriété s’étend désormais au-delà de la Caraïbe. La prédominance de la langue française persiste cependant et les productions en créole montrent une carence de l’offre des autres espaces créolophones, puisque la majorité des textes proviennent encore une fois d’Haïti. Pour les prochaines éditions, notre défi sera de redoubler d’effort afin de recueillir plus de textes en créole et solliciter davantage les poètes.

Le jury s’est réuni le dimanche 14 mai par zoom et une première sélection a retenu sept textes en français et cinq en créole. La deuxième réunion du jury s’est déroulée en présentiel à Sainte-Luce le mardi 16 mai. Après un débat animé et devant la qualité de trois manuscrits restant en discussion en français, le jury a voté majoritairement pour le texte de NATHANAËL et a décidé de décerner des mentions aux deux autres.

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Le nègre, le gibier des nations

— Yves Untel Pastel, écrivain-poète, Martiniquais de l’autre-bord —

Le nègre, le gibier des nations

Nègres de la terre,
Nègres de toutes terres
Nous sommes de ce peuple de damnés
Partout condamnés pour n’être
Que ce que nous sommes : nègres !
Nègres du monde, damnés de toute terre
Nous sommes ce troupeau de gibiers pourchassés
Bétails attaqués en leurs terres, braconnés, exilés ailleurs
Les lions féroces de partout nous traquent sans relâche
Que ces mangeurs de nègres soient des hommes blancs
Monstres à sang froid d’occident
Ou des tigres rampant venus du levant
Ou des panthères noires, ces autres nègres impériaux, impitoyables
Traîtres vénaux et avides, vassaux cupides et fratricides !
Nègres du monde, viande rouge, tranchée sur les étals mercantiles
Nous n’avons nulle part où trouver un juste repos
Nulle rivière fraîche ou apaiser nos soifs
Nulle paisible prairie où paître
Sans craindre d’être déchiquetés
Tous ces ports où nous échouons
Sont des portes qui donnent sur l’enfer
Des centres de rétention
Où notre chair est massacrée
Où notre âme est abreuvée de fiel
Où notre destin touche au chaos.

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