Catégorie : Poésies

« Mortel Rafting! & « Résistance ! »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Mortel Rafting!

On ne remonte pas le cours du fleuve du temps…
Ce n’est pas un long fleuve tranquille
avec de hauts-fonds et des îles,
il s’écoule avec l’impétuosité du torrent :
on ne peut qu’en suivre le courant
en déjouant ses rapides, ses mortels tourbillons
mais on finira dans la mer de toute façon,
celle que les Bretons nomment “mor” avec une certaine justesse…
La vie est un frêle esquif qu’il faut écoper sans cesse,
manœuvrer pour éviter de sombrer dans l’oubli profond.
Les gens, les lieux et les années
défilent à vive allure sur les côtés,
laissant à peine le temps de les graver
dans la mémoire, trop vite effacés…
En un instant, le présent se fait passé,
dévoré par un futur trop pressé de se “présenter”!
Alors, on ne peut que se laisser flotter
à la surface, par le courant dérivé inéluctablement
vers la dissolution de l’océan…

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Poésie d’Haïti : Faubert Bolivar, Witensky Lauvince

— Par Michel Herland —

Mémoire des Maisons closes

Le poème est chose étrange, mon ange
Écoute, en mon cœur, il traîne les pattes et me griffe

Le Temps des Cerises a eu la bonne idée de rendre accessible au public français ce recueil (1) publié originellement en Haïti (éd. Bas de Page, 2012) qui se compose de deux ensembles, Marelle et Alphabet, écrits, nous dit l’auteur, respectivement dans la « maison close » de ses parents à Port-au-Prince et celle de son premier domicile conjugal à Kingston, suivis d’un Supplément. Né en 1979 en Haïti où il occupa un moment la fonction de directeur du Livre, Faubert Bolivar enseigne désormais la philosophie à la Martinique. Il est non seulement un poète, auteur en particulier de la prose poétique Sainte Dérivée des trottoirs (2014), mais encore un dramaturge récompensé par plusieurs prix.

Les deux premières parties sont composées de textes brefs, sans titre, on vient de lire le plus court qui se résume à deux lignes. Des poèmes qui disent souvent les affres de l’amour :

Déchire-moi
chiffonne-moi
je suis douleur

Amour et écriture se conjuguent chez le poète (Tu joues dans mes mots / et mes ombres…) bousculant, s’il le faut, la syntaxe :

je n’ai rien d’autre que l’amour
mais, la langue morte des nuits vieillissant la bouche
en quatre morceaux de murmure…

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« Osmose » & « Crépuscule »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Osmose

Pourquoi sommes-nous condamnés
d’à la surface demeurer ?
Pour l’homme épris de vérité,
difficile de pénétrer
l’essence invisible des choses !

Parfois l’esprit ayant sa dose,
devenu beaucoup plus léger,
parvient alors à s’immiscer
au-delà de ces portes closes
et l’on se sent comme en osmose…

Est-ce une vision du réel
dont l’état de grâce est la cause
ou bien n’est-ce qu’un simple rêve
donnant à Icare des ailes,
le temps d’une illusion trop brève ?

Crépuscule

Le fantôme d’un malfini
et le rauque écho de son cri
planent encor sur les manguiers
baignés de lumière dorée
par un soleil à son coucher…

On s’approche à présent de l’heure,
si pleine de mélancolie,
où l’on se sent en empathie
avec ce jour las qui se meurt
alors que triomphe la nuit…

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Le monothéisme juif, l’autre versant de l’Occident

Streitti, La confrontation (Lémistè IV) Monchoachi

Vient de paraître et disponible en librairie, le dernier ouvrage de Monchoachi intitulé STREITTI, et sous-titré La confrontation. Après une courte présentation dans laquelle l’auteur pointe l’Occident, nous citons, « comme vecteur et véhicule du néant, opérant par l’anéantissement des choses (ba-gaye, les dons égayés) auxquels il substitue les objets déchets (prend-jeté) : toute chose s’absente laissant place au « réel » », Monchoachi poursuit : « le nihilisme pointe derrière la négation de la chose, sa dissolution en un conglomérat d’atomes, la chose que beauté seule préserve qui, en le scintillement de son articulation à l’espace, libère là une claicie ». De la numérotation de la lettre en l’ère informatique, le monde se vitrifie en se commuant irrésistiblement en nombre. Le nombre qui implacablement uniformise ».

Se pose alors la question suivante à partir de laquelle l’ensemble de l’ouvrage va quêter en d’inlassables cheminements : «  le dit « homme » aujourd’hui a-t-il encore assez parole répondre à l’adresse de l’ère qui présentement s’installe ? A-t-il encore assez parole, « l’homme », pour se retourner, s’éjecter hors du renfermement dans un espace-temps propice à son essor, jointé à toutes les dimensions et à toutes les énergies de son coté prope  (…) .»

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Sauvons Gaza, Au nom de Salomon, J’en a appelle à la résistance

— Par Yves Untel Pastel —

 » Israël, nation que jadis ma main a épargnée,
Pourquoi me persécutes-tu ? »
Vois comme ta main est lourde
À l’heure de ta sombre vengeance !

Pourquoi verses-tu au centuple le sang des Gazaouis ?
Oublies-tu qu’ils sont aussi tes frères ?
Oublies-tu que ceux de Palestine,
Comme tous ceux de la race humaine sont aussi mes fils ?
Israël toi qui bombardes, tues et colonises
De quel dieu tiens-tu ta foi ?
Est-ce de moi, Dieu de David et de Salomon le sage ?
Ou est-ce du dieu de l’orgueil, prince assoiffé de sang,
Celui-là même qui sème les divisions et les tribulations ?

Souviens-toi de tes jours de malheur,
D’Auschwitz, de Dachau, de Buchenwald, Mauthausen…
Et, souviens-toi de la compassion des peuples de la terre
Lorsque, pour toi, de partout, ils accoururent
Offrant bravement leurs vies innombrables
Aux bûchers ardents des champs de bataille
Pour arracher à la barbarie des nazis
Ton salut, ta dignité, ta liberté
Et tout ce qui professe
Ton inviolable humanité !

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Ténèbres de clartés énamourachées.

— Par Myrna Nérovique —

La clameur de mon cœur,
M’intime ce doux bonheur.
La douceur de nos baisers,
S’irrite de nos divines clartés.

Et, l’oracle du destin,
Fredonne ce refrain.
L’amour guide nos pas,
Suite à un mets de chocolat.

L’outrage du bonheur ultime ,
Renchérit ces quelques rimes.
Détruis ces immenses jouissances.
La clarté de la nuit demeure rance.

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Ponce Pilate songe et se lave les mains.

« Ecce homo » de Victor Hugo, dans son recueil posthume La fin de Satan (1886) :

« C’était, le jour de Pâque, une coutume
Fort ancienne, où les juifs et Rome étaient d’accord,
Que le peuple, parmi les condamnés à mort,
Choisit un misérable auquel on faisait grâce.

Prés du palais, lieu sombre où la foule s’entasse,
Se pressait, comme autour des ruches les essaims,
Le peuple de la ville et des pays voisins
Qu’un licteur contenait du manche de sa hache.
Les paysans, menant par la corde leur vache,
Les femmes apportant au marché leurs paniers,
Devant le seuil, gardé par douze centeniers,
S’arrêtaient, éclairés par l’aurore vermeille.
La rumeur de la fête avait depuis la veille
Vers les quatre coteaux de Sion dirigé
Les habitants d’Aser et ceux de Bethphagé,
Ceux de Naim et ceux d’Émath; et sur la place
Chaque faubourg avait versé sa populace;
On y voyait aller et venir, sans bâton,
Gais, l’oeil joyeux, des gens qui jadis, disait-on,
Blêmes, et mendiant aux portes des boutiques,
Etaient aveugles, sourds, boiteux, paralytiques,
Et que l’homme appelé le Christ avait guéris.

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« Bra lévé »

— Par Daniel M. Berté —

Maché-kouri an bra lavi
Kouri-maché bra lévé

adan Sité lapli
adan danjé lari
adan violans lavi
adan virilans lelmi
adan tè Louvèti

Maché-kouri an bra lavi
Kouri-maché bra lévé

vansé vitman présé
vansé zantray maré
vansé bonda séré
vansé janm tranblé
vansé tet angwasé

Maché-kouri an bra lavi
Kouri-maché bra lévé

adan Soley-sité
adan diplisité
adan konplosité
adan rapasité
adan latrosité

Maché-kouri an bra lavi
Kouri-maché bra lévé

douvan movezté ganngé
douvan britalité ganngé
douvan violman ganngé
douvan vanjans ganngé
douvan dékalans ganngé

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« L’Homme qui voulait peindre des fresques » de Michel Herland

— Par Dana Shishmanian (1) —

Faire « préfacer » son recueil de poèmes (2) (qui n’est en l’occurrence pas tout à fait le premier car Michel Herland a vu publier en 2020 Tropiques suivi de Miserere, livre de poèmes choisis et traduits en roumain par Sonia Elvireanu, paru en édition bilingue en Roumanie – voir notre chronique là-dessus dans le numéro 176, mars-avril, 2023 de Francopolis), par un « manifeste poétique » (même si « petit »), peut paraître, et certainement est, dans la plupart des cas, un pari extrêmement risqué. Celui, notamment, de faire lire votre poésie par le prisme de votre conception de la poésie – en faussant ainsi, délibérément (ou peut-être seulement involontairement, par la naïve croyance en la cohérence de votre esprit) la réception génuine et spontanée de votre écriture dans l’esprit du lecteur. Pour ne plus parler de la prétention qu’un « manifeste » peut s’arroger, celle de frayer des voies, et particulièrement celles supposées empruntées par vous-même en tant qu’auteur ! Autrement dit, vous vous donnez en exemple… tout en vous enfermant dans un modèle procustien assumé de plein gré, pour vous couper les ailes !…

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« Voyage de rêve » &  » Vol de nuit »

— de Patrick Mathelié-Guinlet —

Voyage de rêve

Rêver comme on part en voyage
à l’improviste et sans bagage,
juste pour s’échapper de la cage
d’un quotidien banal anthropophage…

Avançant au hasard
sans savoir où l’on va,
oubliant d’où l’on vient,
nomade de passage
sans âge et sans visage,
rêver afin de tourner la page…

Si prétend un adage
que forment les voyages,
les rêves les plus fous
font les hommes plus sages…
Rêver est alors un simple voyage aller
quand on fait de son rêve une réalité !

Vol de nuit

Chaque matin, l’affreux réveil
sonne le glas des illusions !
Moment où les rêves s’en vont
lorsque se lève le soleil…

Pour une autre longue journée
on redevient ce prisonnier
de l’espace et de ses frontières
et du temps menant la matière
à la mort sans retour arrière…

Si la vie est une érosion,
les rêves sont une évasion !
Quand librement l’âme s’envole
et qu’on ne joue plus aucun rôle,

la merveilleuse apesanteur
nous affranchit de toute peur
durant la nuit, pour quelques heures
donnant l’impression du bonheur…

Patrick Mathelié-Guinlet

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« Dégoût et Douleur » & « Dégénérescence »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Dégoût et Douleur

Des goûts et des couleurs
ne se discute guère
bien que le goût du jour
soit vraiment trop amer…

La société m’écœure :
c’est une poudrière
où règne la misère,
les abus et la guerre
et ce manque d’amour
soulève la colère !

Délétère atmosphère
dont la mauvaise odeur
provoque le dégoût…
Face à tant de laideur,
une jeunesse à bout
dans la drogue se perd !

On ne peut rien y faire,
sinon se mettre au vert,
fuir au-delà des mers
où un meilleur s’espère

au loin, très loin du pire
et c’est ce qui inspire
la critique sévère
du poète en ces vers…

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Bo ! Bo ! Bo !

— Par Daniel M. Berté —

Bo ! Bo ! Bo ! Bo ! Bo ! Bo !
Mami pran tjè-soté
Men sa ki ka pasé ?
Kannaval za filé
Péta yo ka pété !
Pa rété pies respé
Karèm pa respekté

Bo ! Bo ! Bo ! Bo ! Bo ! Bo !
Mami, sé pa péta
Lakrimojèn ki la
Sa ka fè siwawa
Lanvil an dézawa
Lé manmblo ozabwa
Moun an bwa kon Jéra

Bo ! Bo ! Bo ! Bo ! Bo ! Bo !
Mami poutji mandé
An nonm anprizonné
Pas i té réklamé
Pou tè’y ki YO volé
La jistis déklaré
Fo pa’y manifesté

Bo ! Bo ! Bo ! Bo ! Bo ! Bo !
Mami di : Magrésa !
Es ou pé konprann sa !
Mi an bab-a-kaka !
Es i pa rété lwa !
Pa ni respé pou dwa !
Trop magouy isiya !
Bo ! Bo ! Bo ! Bo ! Bo ! Bo !

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« Disponible  » &  » Voyageurs »

—Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Disponible

Comme un caillou dans la chaussure
qui nous empêche d’avancer,
un regret issu du passé
gêne l’essor vers le futur…

La frustration n’est pas de mise
si l’on veut, libre, voyager,
ouvert aux opportunités
qui peuvent alors se présenter…

Il faut l’aventure aborder
l’esprit léger quoi qu’on en dise,
débarrassé de ces valises
dont le poids peut nous retarder…

Et se libérer du connu
pour mieux apprécier l’inconnu,
voir le monde et vivre au présent
avec le regard d’un enfant…

Voyageurs

Au bord de la fenêtre
un oiseau s’est posé,
trop fatigué peut-être
pour plus longtemps voler…

Lors il m’a regardé
et puis m’a murmuré
dans sa langue fleurie :
“Écoute, mon ami,

je vais te raconter
du monde les merveilles
qu’on voit sous le soleil
lorsqu’on a voyagé

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« Crise » & « Tel un ange en enfer »

—Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Crise

Pour toi j’éprouve un sentiment
comme il se doit pour les amants
mais quand je sens que tu me mens,
je ressens du ressentiment…

Car j’ai du mal à accepter
qu’ainsi puisse un si bel amour
se dégrader au fil des jours
et la tendresse s’oublier…

Tout passe, tout lasse, tout casse
mais j’ignorai cette menace
que fait peser sur les amants
la terrible usure du temps…

Je croyais l’amour éternel
mais aujourd’hui qu’il bat de l’aile,
je crains pourtant qu’il ne s’envole
comme un oiseau ou les paroles…

Je réalise que la vie
sans toi ne serait plus la même,
alors c’est pourquoi j’ai envie
qu’on finisse avec ces problèmes
car je l’avoue : encor je t’aime !

 

Tel un ange en enfer…

J’ai passé tant de jours
à attendre l’amour
en sachant qu’un mot tendre
guérit le cœur en cendres…

J’ai passé tant de nuits
à pleurer dans mon lit
car je ne savais pas
qu’un jour tu serais là…

J’avais perdu l’espoir
et m’étais mis à boire,
pensant trouver l’oubli
au fond de quelques verres…

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Misié Mòn Matnik

Ba Filip Bourgade

— Par Daniel M. Berté —

Epi aparey-foto’w …
Ou fè-nou monté-mòn
désann mòn Matinik
gadé lavi bòkay
admiré lavi-nou
aprésié lavi an mòn Matnik

Ou fè-nou alé La source
Chayé dlo
pran Panyen basen
pou péché Tilapia
pou ba Manman Doudou

Ou fè-nou Douvan jou
Ba bett manjé
Manjé kochon
épi fè dé Bott zeb
pou ba Milé baté

Ou fè-nou Désann Fodfwans
an Débi la réji
nou pran an Dékolaj
épi Bwè koko
kom Kraz dèyè’y

Ou fè-nou jwé jé
Labalet, Kalibanjo
Woul woulé ek Serso
Tek, Toupi ek Yoyo
Chouval bwa ek Ladja

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« Ombre et lumière » & « Sans se retourner »

—Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Ombre et lumière

Dans ce jeu d’ombre et de lumière
qu’est le théâtre de la vie,
en vain j’essaye d’y voir clair
avant que ne sombre l’esprit
dans ce qu’on nomme la folie…

Hélas, les ombres y sont en nombre
et pourraient gagner la partie
dans cette bataille ancestrale
opposant le bien et le mal…

Mais soudain me vient à l’esprit
que sans lumière il n’est pas d’ombre
et le contraire est vrai aussi…
N’est-ce pas en pleine lumière
que toujours une ombre vous suit ?

Alors de tout ça il s’avère
qu’aucun endroit sans un envers
parce qu’ils sont complémentaires
autant que le jour et la nuit…

C’est pourquoi je le dis en vers
et même si ça vous ennuie :
acceptez donc ce côté sombre
qui fait partie de votre vie !

Sans se retourner

De cette vie j’en avais marre :
en prenant mes jambes à mon cou,
j’ai alors largué les amarres,
faisant d’une pierre deux coups…

Débarrassé d’un lourd passé,
disponible pour le futur,
je suis parti à l’aventure,
ayant retrouvé ma gaîté

et, avec elle, envie de vivre…
Rien qu’en humant la nouveauté,
c’était comme si j’étais ivre
sans avoir rien bu ni fumé !

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Lafen-di-mond…

— Par Daniel M. Berté —

Sé menm jou-a tout zozio nan siel rété volé
Ek ped plim ek tonbé anlè do
Kon woch ki raté an mango-vè

Sé men jou-a tout pwason an lanmè rété najé
Ek ped zékay ek désann an fon dlo
Kon woch ki maré adan an nas péchè

Sé menm jou-a tout bèt avek ek san pat rété maché
Ek ped pwel ek doubout an ripo
Kon woch an mitan an savann vétivè

Sé men jou-a tout pié-bwa rété boujé
Ek ped fèy ek rété red mawto
Kon woch an didan mason an gran palè

Sé menm jou-a tout moun rété vansé
Ek ped la pawol ek vini flo
Kon woch ki ka pézé otan ki ladoulè

Sé menm jou-a prèmié épi dènié
Ek ki wè disparet Lavi épi Lanmò
Kon wch-la ki matjé lafen-di-mond si Latè

Daniel M. Berté 270219

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« Comme un lézard sans queue » & « Climat… d’insécurité »

— Patrick Mathelie-Guinlet —

Comme un lézard sans queue…

Comme un lézard laisse sa queue
à qui voulait le retenir
dans ce but avoué de survivre,
afin de pouvoir m’affranchir
du lourd poids du passé, je veux
l’oublier, alors je m’enivre…

Émerveillé, ouvrir les yeux
sur ce monde et mon avenir
avec cette même innocence
que l’on attribue à l’enfance
et librement ma vie poursuivre
sans la crainte d’être trop vieux…

Si du lézard la queue repousse,
moi je repousse le passé
pour que la vie me soit plus douce,
à l’abri de tout préjugé…

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L’artiste et poète martiniquais Julien Creuzet représentera la France à la Biennale de Venise

La Biennale de Venise (en italien : Biennale di Venezia) est une fondation italienne qui organise différents événements : manifestation d’art contemporain, de théâtre, de danse, de musique, d’architecture et de cinéma dans Venise. Les lieux principaux sont les Giardini, l’Arsenal et le Lido (Mostra du cinéma) et attribue des récompenses : un Lion d’or, pour chaque manifestation.

Le terme de Biennale de Venise est couramment utilisé pour désigner l’Exposition internationale d’art contemporain de la Biennale de Venise (Esposizione internazionale d’arte di Venezia).

Elle est considérée comme une des plus prestigieuses manifestations artistiques en Europe et dans le monde. C’est aussi une des plus anciennes puisqu’elle fut créée en 1893 et se tint pour la première fois en 1895 en tant que « Exposition Internationale d’Art de la Cité de Venise ». Sa seconde édition, lui valant le nom de « Biennale » eut lieu deux ans plus tard.

Julien Creuzet, artiste français né en 1986, incarne une figure majeure de la scène artistique contemporaine, hissant haut les couleurs de la France à la 60e Biennale de Venise, où il sera le premier homme noir à représenter le pays.

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« Rêve de poête » & « Cuisine poétique »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Rêve de poête

Je cherche des beautés
pour que mon cœur résonne…
Ce qui le fait vibrer
n’est pas ce qui raisonne

mais une émotion pure
qui le touche et qui dure
et que, je vous assure,
seulement l’Art procure…

Je veux que l’on m’emmène
visiter l’inconnu
et puis qu’on me surprenne
où je n’ai pas vécu…

Et faire que ma vie
devienne une aventure
toujours renouvelée
au gré de mes envies

afin que mon esprit,
préservé de l’ennui,
soit sans cesse surpris,
à jamais stimulé !

Puis pour le partager,
en faire le récit
écrit en poésies
qui vous font voyager…

Cuisine poétique

Le cerveau d’un poète
est une moulinette
et voici sa recette :
les moments de sa vie,
il en fait du hachis…

Puis avec il farcit,
mêlant ses joies et peines,
des bouchées à la reine
emplies de poésie

qu’il donne à déguster
comme un bon cuisinier,
une fois que c’est cuit
à point et bien doré,
à qui veut l’écouter,

oubliant ses ennuis,
ses soucis, sa misère
un temps certes éphémère
mais combien nécessaire
pour supporter la vie !

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Tribune contre la nomination de Sylvain Tesson comme parrain du Printemps des poètes

La fin de l’année 2023 a signé le glissement du second mandat d’Emmanuel Macron, un président auto-désigné comme « ni de droite, ni de gauche », vers un projet politique plus que jamais proche de l’extrême-droite, illustré notamment par le vote de la nouvelle loi sur l’immigration – revendiquée comme une « victoire idéologique » par Marine Le Pen – et marqué par une idéologie réactionnaire où les changements sociaux, pourtant inhérents à toute société démocratique, incarnent un danger.

Au vu de ce contexte, nous, poétesses, poètes, éditrices et éditeurs, libraires, bibliothécaires, enseignantes et enseignants, actrices et acteurs de la scène culturelle française, refusons la nomination de Sylvain Tesson comme parrain du Printemps des Poètes 2024.

En mars, bien au-delà de la programmation officielle du Printemps des Poètes, la poésie est mise en valeur de façon autonome par de nombreuses structures, notamment en milieu scolaire, en médiathèque, en librairie et dans des festivals, où nombre de poétesses et de poètes sont invité·es. Nous refusons qu’un événement culturel auquel nous sommes de fait inextricablement lié·es de façon symbolique, créé « afin de contrer les idées reçues et de rendre manifeste l’extrême vitalité de la poésie », soit incarné par un écrivain érigé en icône réactionnaire.

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3ème édition du Prix International de l’Invention Poétique

Appel à contribution : Date limite : 12 avril 2024

BALISAILLE annonce le lancement de la troisième édition du Prix international de l’invention poétique. Décerné sur manuscrit, le prix vise à récompenser des textes poétiques se signalant par leur force et leur originalité, dans deux catégories : langue(s) créole(s) et langue française. Le Prix international de l’invention poétique est ouvert aux poètes et poétesses du monde entier.
Le/la candidat(e) adressera par courriel (pipoetique@gmail.com) son recueil inédit, jamais publié, au format PDF, et ne faisant l’objet d’aucun contrat d’édition.

Le texte devra être anonyme et ne comporter aucune image. Un minimum de 15.000 caractères (espaces non-compris) est requis. Les œuvres primées seront éditées, diffusées et distribuées par les Editions Caraïbéditions au sein de leur collection Poés’îles. Un contrat d’édition, entre les auteur(e)s primé(e)s et Caraïbéditions, sera signé avant publication. A noter que le texte publié pourra, avec l’accord préalable de l’auteur, avoir été modifié suivant les conseils avisés des membres du jury.
Le jury pourra décider de ne pas décerner les prix si aucun envoi ne lui en paraît digne.

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Alé ofon gason !

— Par Daneil M. Berté —

Né man né, man kriyé
Telman fò, moun tranblé
Matròn-la étonné
Di Manman : Asiré
I ké alé ofon, an fenfon pli profon
An fondok de tout choz, se janti ti-gason

Konmdifet man grandi
An komin Sentespri
An ti manniè bandi
Tjirié épi radi
Té ka alé ofon, an fenfon pli profon
An fondok de tout choz, kon an jenn ti-gason

Man té ni gran balan
Ka trasé san manman
Toujou douvan-douvan
Man té bolonm vayan
Ka alé tou ofon, an fenfon pli profon
An fondok de tout choz, kon an belbon gason

Man trapé ladévenn
Adan chimen lapenn
Mé man pa té ka krenn
Ni poul ni bef bwarenn
Pas man té ka’y ofon, an fenfon pli profon
An fondok de tout choz, kondi an gran-gason

An malè an bonnè
San ripròch ek san pè
San janmen fè dèyè
Man pa té tjoupèpè
Pis man alé ofon, an fenfon pli profon
An fondok de tout choz, kon an vré met-gason

Jòdi tan pasé tan
Epi tan kité tan
Man pa an rigrétan
Ankò mwens an pléran
Pas man alé ofon, an fenfon pli profon
An fondok de tout choz, kon bien dot vié-gason

Dan lavi, adan liv
Man pé di man bien viv
Si kò-mwen an dériv
Man ni la mémwa viv
Pas man alé ofon, an fenfon pli profon
An fondok de tout choz, kon tou lé vré gason

Zòt lé jenn ka vini
Si zot lé réisi
Ek rivé dan lavi
San fini dan lari
Fodré alé ofon, an fenfon pli profon
An fondok de tout choz, ti-fi kon ti-gason

Daniel M.

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Impermanences

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —
I

Telle d’étoile la poussière
charriée par le vent solaire
ou comme un sable du désert
qui vole par-dessus les mers
sur les ailes des alizés,

souviens-toi sans en être amer,
homme, que tu n’es que poussière
venue du fond de l’univers,
ce dont tu peux te montrer fier

mais qu’à la fin de ton voyage
tu retourneras en poussière,
changeant d’endroit au gré des vents…
Rien ne se crée ni ne se perd,

tout se transforme avec le temps,
empruntant un autre visage
et c’est pourquoi à la matière,
quand toute forme est éphémère,
ne s’attache point l’homme sage !

II

Une étoile est un astre
comme l’est une star…
Mais lorsqu’un peu plus tard
il cesse de briller,
ça devient un “désastre”…

Car une chose est sûre :
le temps est un grand maître
…étalon qui mesure
combien fragile est l’être

et la gloire éphémère
puisque sur cette terre
quasiment rien ne dure,
un constat bien amer !

Quant à celui dont l’art
est l’essence de vie,
en son for intérieur
le plus grand des malheurs,
sa plus terrible peur

et pire cauchemar
qui le plonge en enfer
est que vite on l’oublie
si l’œuvre ne survit…

Lorsqu’en est venue l’heure
et qu’un artiste meurt
ou qu’un astre “désastre”,
rien ne servent les pleurs !

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18-21 janvier. Quand les arts se rencontrent !

— Par Marie Alba —

L’art Gonds Tout présente l’exposition « Le Corps » à Saint-Pierre et des lectures théâtralisées sur le thème du corps à Fort-de-France et Saint-Pierre.

L’association L’art Gonds Tout présente du 18 au 21 janvier 2024 l’exposition « Le Corps », à la Guinguette de Saint-Pierre, en association avec les Nuits de la lecture 2024 dont la thématique, proposée par le Centre National du Livre, fait très certainement écho aux jeux olympiques qui se tiennent cette année en France.

Le corps, sujet que l’on retrouve dans toute représentation de l’art, de la peinture à la sculpture en passant par le théâtre et la poésie, devient support de l’expression aussi bien que matière à façonner pour les comédiens et les artistes de L’Art Gonds Tout .

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L’exposition installée dans la salle de la Guinguette, face à la mer des Caraïbes et au volcan, regroupe une quarantaine de créations, peintures et sculptures.

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