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Adieu à Philippe Bourgade

— Par Frantz Succab —

Adieu Pipo
Juste un mauvais jeu de mots
Pour te dire
Ce n’était pas du pipeau
Le clin d’oeil.
De ton obturateur

Pas du pipeau
Mais la putain de mélodie qui en sort
Et jamais ne se taira

Nous étions quelque uns
S’en souviennent-t-ils
Les autres ?
Moi guadeloupéen
Entouré de martiniquais
Plus que frères pour la cause commune
Antinégrière
Face au BUMIDOM
Dans le même vaisseau
Appelé panier à salade
À Paris
Après « l’affaire Pelée » je crois.

Tant d’années
Moi chez moi
Toi chez toi
Perdus de vue
Jamais de coeur
Sauf récemment
Pour une aventure où tu ne seras pas

Salut aux survivants de l’époque
Adieu à toi

Frantz Succab

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Philippe Bourgade : un hommage à l’œil visionnaire

Ce mardi 20 février 2024, la Martinique pleure la perte de l’éminent photographe Philippe Bourgade, décédé à l’âge de 76 ans à son domicile du quartier Batelière à Schoelcher. Sa disparition laisse un vide dans le monde de la photographie martiniquaise, marquant la fin d’une époque où son regard sensible capturait l’essence même de la vie sur l’île.

Originaire de Sainte-Marie, Philippe Bourgade a consacré sa vie à l’art de la photographie. Enseignant en histoire-géographie au collège, c’est vers l’âge de 30 ans que ce samaritain d’origine a découvert sa passion pour la photo, passion qui ne l’a plus jamais quitté. Ses clichés en noir et blanc, véritable témoignage de l’âme martiniquaise, ont marqué l’art de la photographie dans l’île.

Ses œuvres, exposées avec talent et dextérité, ont transcendé les limites du temps et de l’espace. L’exposition-rue à Sainte-Marie et son atelier de formation autour des métiers de la mer et des campagnes attestent de son engagement à transmettre son savoir et à préserver le patrimoine photographique martiniquais.

Le recueil « La Martinique des mornes » et l’ouvrage « Eau-Mémoire », paru en 2006 aux Éditions Jasor, sont autant de pièces maîtresses qui immortalisent l’héritage de Philippe Bourgade.

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« OFFRANDES », de Philippe Bourgade

Exposition de photographies, Galerie André Arsenec, à Tropiques Atrium

« Offrandes », l’exposition vue par…

Claude Cauquil

Un parcours artistique s’évalue sur la durée d’une vie et l’on ne peut appréhender l’Œuvre d’un créateur que dans sa totalité ; pourtant certaines périodes, séries s’identifient dès leur réalisation comme marquantes. Il est des expositions charnières qui s’imposent comme l’aboutissement d’une recherche avant même d’accéder aux cimaises.

OFFRANDES que nous soumet Philippe Bourgade est de celles-là. Elle baigne d’un éclairage nouveau son travail photographique et l’ancre définitivement dans le patrimoine culturel caribéen.

Sa grande sensibilité plastique est évidente dans la somme d’images qu’il nous a livrée depuis trois décennies, mettant en place la transmission visuelle d’une Martinique des Mornes, travail en noir et blanc pour pérenniser le souvenir. Philippe nous a raconté son pays d’une manière qui a permis à beaucoup d’éclairer leurs propres réminiscences d’une aura de poésie. Aujourd’hui, les personnages ont déserté le visuel pour laisser la place à de simples éléments de nature. Ici ce n’est plus le photographe qui tel un réalisateur construit son image. Il se fait observateur, passeur de l’infini vers le visible.

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« Martinique des mornes » par Philippe Bourgade

Archiver la tendresse…

— Par Raphaël Confiant

Il y a d’abord cette rondeur maternelle, l’impression d’être en permanence sous mille regards bienveillants et à mesure-à mesure que l’on suit la montée de la trace, entre goyaviers sauvages et halliers aux noms inconnus, la certitude d’être vivant, là, au beau mitan du pays.

Le Morne est donc éternité impassible.

Il charroie avec allégresse – ô têtue ! – des fragments de lumière, des éclats argentés et tout un scintillement infini que capte miraculeusement l’objectif de Philippe Bourgade. Ce sont rigoles, ravines, torrents, rivières, tout ce qui nous ramène au royaume enchanté de l’enfance. Fugacement. La lessivière au bord de l’eau, accroupie dans l’eau, devient négresse féerique. Elle invente un chanter muet, des gestes qui subjuguent l’homme revenant de son jardin créole. Et lui de kokiyé les yeux de tendresse.

Car l’entre-jambes de la négresse, assise sur une roche, n’est point du tout obscène, pas plus que n’est hilarante la traversée, bas du pantalon relevé et jupe remontée, du couple de vieux-corps, qui brave les gués faussement calmes pour s’en aller prier à l’église.

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Martinique des Mornes, dernière œuvre de Philippe Bourgade.

Comme « à la recherche du temps perdu ».

Shaza3— Par Janine Bailly —

« Sans que je puisse m’en défaire / le temps met ses jambes à mon cou / le temps qui part en marche arrière / me fait sauter sur ses genoux / mes parents l’été les vacances / mes frères et sœurs faisant les fous / j’ai dans la bouche l’innocence / des confitures du mois d’août. »

Ainsi chantait Jean Ferrat, et s’il défiait le temps qui passe par la poésie de ses mots, c’est par la poésie de ses images que Philippe nous conte sa Martinique et nous dit l’amour indéfectible qu’il porte à son petit pays. Il est vrai sans conteste que « nul ne guérit de son enfance », et si ses parents lui firent quitter tôt – trop tôt ? – sa terre d’origine, Sainte-Marie, pour l’emmener vivre à Fort de France, il retrouvait à chaque vacance son cher quartier de Bézaudin, d’où il tire aujourd’hui d’émouvants paysages, portraits et scènes de la vie quotidienne. Sur la route qui mène au bourg, on peut lire sur un panneau cette indication de lieu « Derrière Morne », et le photographe, traversant le miroir des apparences, va bien chercher, jusque « derrière les mornes », la réalité inchangée de son peuple et de son territoire.

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Philippe Bourgade ou Comment photographier l’âme d’un peuple?

 — Par Roland Sabra —

Zaï mouillé.Elle lavait son linge et le voilà qui vient pour lui conter fleurette. Elle a sans doute cru qu’il était intéressé par ses talents de lavandière. Elle ne l’a pas très bien reçu.

Une superbe idée de cadeau : « L’Eau mémoire » de Philippe Bourgade

Il vous reçoit le jour de fermeture hebdomadaire de son exposition « Martinique des Mornes ». Il est venu pour vous parler de ce qui le tient debout, de ce qui lui donne sa verticalité, de son « objet petit a », si l’on peut en parler, dirait le psychanalyste. C’est d’une passion dont il est question, mais une passion tranquille, assurée, de celle qui donne sens à toute une vie, de celle qui donne l’impression de ne pas douter. Son chemin est celui-là, celui qui le fait gravir encore et encore les mornes de Martinique, de sa Martinique, à la recherche de ce qui serait son essence.

Il y a trois douzaines d’années de ça il est tombé amoureux d’un objet, un appareil photo. Le boîtier noir et son objectif, la densité de l’alliage du verre et du métal sous une forme compacte, le plaisir de le saisir, de l’avoir en main comme on a le plaisir d’avoir un vin en bouche, le poids de l’objet, l’impression de solidité et la fragilité des mécanismes qui le composent, l’objet comme un prolongement de soi, comme une pulsion, comme un concept à la limite du corps et de l’esprit.

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« La Nuit caribéenne », d’Alfred Alexandre, m.e.s. Ewlyne Guillaume, jeu Serge Abatucci & Philippe Calodat

Jeudi 10 Novembre 2022 – 19h30 Tropiques-Atrium

Texte : Alfred Alexandre
Mise en scène : Ewlyne Guillaume
Avec : Serge Abatucci, Philippe Calodat
Crédit photo : Ronan Lietar

Création 2022
Ils sont au chômage après avoir exercé le métier de « dogues » : hommes de main d’un parti politique. Deux frères de sang, deux « frères de couleur », deux dogues, deux chiens errants, chiens parmi les chiens… Chiens sans maîtres : voilà le malheur !
Frantz, est « l’éternel serviteur ». Collé à son île, il est inscrit dans la punition, la privation. Il choisit la vie à petit prix.
Quant à Georges, tout indique sa fragilité vitale, il est incapable de s’émanciper de sa souffrance, il est « otage de sa propre douleur ».
La pièce au-delà du « drame de la jalousie fraternelle » se termine par le meurtre de Georges tué par son frère… Dans une société au bord du précipice, il ne nous resterait donc plus qu’à nous entre dévorer ? Ou bien, s’agirait-il ici, de la venue annoncée des quatre cavaliers de l’apocalypse : vecteurs de bouleversements féconds ?

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« Le Nabab de Saint Pierre », par Ina Césaire et Nady Nelzi.

Vendredi 31 juillet 2020 à 19h au Théâtre de Saint-Pierre

La troupe « Comédie à l’Antillaise », donnera deux représentations, vendredi 31 juillet à 19 heures et samedi 15 août  2020 à 18 heures, dans les ruines du théâtre de Saint-Pierre.
Lien de téléchargement :

La troupe amateur « Comédie à l’Antillaise » a été créée en avril 2016, et succède à « C’est nous-mêmes Théâtre » (2005 à 2016). La pièce « Le Nabab de Saint Pierre » a été créée en 2008, et présentée à l’Atrium, en salle Frantz Fanon, en 2010. 

Le Nabab de Saint Pierre est l’adaptation de Angelo, tyran de Padoue, une pièce de Victor Hugo, un drame en prose représenté pour la première fois au Théâtre Français, le 28 avril 1835.

Lire : Angelo, un tyran pas doux pour un moment de pur plaisir ! —Par Roland Sabra—

Une adaptation théâtrale

Les deux dramaturges, Nady Nelzi et Ina Césaire, ont expliqué la genèse de leur projet, et notamment le pourquoi de leur choix : 

« Le théâtre de la ville de Fort-de-France présentait… Angelo, Tyran de Padoue, drame de Victor Hugo mis en scène par Didier Person, avec dans le rôle-titre le grand comédien français Pierre Santini.

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Tropisme poétique : Aimé Agat

Samedi 14 mars 2020 à 20h – Tropiques-Atrium —

Nicole Cage – Fondas-Natal

&

Aimé Agat | Larmes de feu

Voix & textes : Aimé Agat
Distribution en cours

Organisateur de spectacles, producteur, manager, animateur dans l’audiovisuel et président d’un syndicat d’artistes, Aimé Agat a aussi un penchant pour les mots, la parole slamée ou poétique et les musiques urbaines.
En 2017 il publiait le recueil Enflammées, couplé au CD Larme de feu pour des paroles acidulées, engagées, enrobées de musiques plurielles pour dire sa vision du monde, du pays. Place à la découverte !
Nicole Cage | Fondas-Natal

Conception : Nicole Cage & José Zébina
Voix : Nicole Cage
Percussions : José Zébina
Chorégraphie : Robert Régina
Invité : Tambour bèlè : Sully Cally

Tanbou sé djérizon
Tanbou sé souvenans
Epi’y mwen sav la mwen sòti
Ki chimen ka ouvé ba-mwen… dit Nicole Cage dans l’un de ses textes. La poétesse-performeuse, bravant la pudeur qui la tenait à distance respectueuse du tambour, ose de plus en plus l’intégrer dans sa création. Avec Fondas-Natal, un concept dépouillé où les frappes percussives de José Zébina et Sully Cally donnent le répons* à sa voix et à sa danse, elle repousse ses limites en arpentant les arcanes d’une conversation tour à tour sauvage et joyeuse et toujours vibrante d’espérance et de foi en l’humain.

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Tropisme poétique : Aimé Agat

Samedi 14 mars 2020 à 20h – Tropiques-Atrium —

Aimé Agat | Larmes de feu

Voix & textes : Aimé Agat
Distribution en cours

Organisateur de spectacles, producteur, manager, animateur dans l’audiovisuel et président d’un syndicat d’artistes, Aimé Agat a aussi un penchant pour les mots, la parole slamée ou poétique et les musiques urbaines.
En 2017 il publiait le recueil Enflammées, couplé au CD Larme de feu pour des paroles acidulées, engagées, enrobées de musiques plurielles pour dire sa vision du monde, du pays. Place à la découverte !
Nicole Cage | Fondas-Natal

Conception : Nicole Cage & José Zébina
Voix : Nicole Cage
Percussions : José Zébina
Chorégraphie : Robert Régina
Invité : Tambour bèlè : Sully Cally

Tanbou sé djérizon
Tanbou sé souvenans
Epi’y mwen sav la mwen sòti
Ki chimen ka ouvé ba-mwen… dit Nicole Cage dans l’un de ses textes. La poétesse-performeuse, bravant la pudeur qui la tenait à distance respectueuse du tambour, ose de plus en plus l’intégrer dans sa création. Avec Fondas-Natal, un concept dépouillé où les frappes percussives de José Zébina et Sully Cally donnent le répons* à sa voix et à sa danse, elle repousse ses limites en arpentant les arcanes d’une conversation tour à tour sauvage et joyeuse et toujours vibrante d’espérance et de foi en l’humain.

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Tropiques Atrium Scène nationale présente du 10 au 18 Février 2020

Musique ★ Mardi 11 – 20h

Ensemble Mimésis
Direction Nicolas Boisel
Les Huit Saisons
(Antonio Vivaldi / Astor Piazzolla)
(Salle Frantz Fanon)

Cirque : Festival Cirq’ulez, il y a tout à voir ★ du 14 au 18
Réminiscences – Vendredi 14 à 19h
(Salle Frantz Fanon)

Appuie-toi sur moi – Samedi 15 à 16h et 20h
(Plateau Salle Aimé Césaire)

Humanoptère – Mardi 18 à 19h
(Salle Frantz Fanon)

 Cinéma à Madiana ★ Jusqu’au 17 à 19h30

 Adam / Le Photographe / Noura rêve / Le Miracle du St Inconnu / Au cœur du Monde / Terminal Sud

 Cinéma à Tropiques Atrium ★ Jusqu’au 18

Les Pharaons de l’Egypte / No / Le Cercle des petits Philosophes / En balade / La Croisière du Navigator

 Exposition ★ Prolongation jusqu’au 14 Mars

 Offrandes – Philippe Bourgade

(Galerie La Véranda)

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« Moi, fardeau inhérent », une ballade sauvage et poétique

— par Janine Bailly —

Peut-être me faudrait-il seulement, au sortir de la représentation de « Moi, fardeau inhérent », donnée dans son premier “seule en scène” par Daniely Francisque, écouter Anatole France et me contenter d’être celle « qui raconte les aventures de son âme au milieu des chefs-d’œuvre ». Tant il est difficile d’analyser ce qui plus qu’à notre raison a su d’abord parler à nos sens et à notre cœur, faisant éclore une émotion poignante, un bouleversement parfois proche des larmes. La comédienne, actrice et responsable de la mise en scène, nous donne non seulement à entendre, mais encore à ressentir le texte du dramaturge haïtien Guy-Régis Junior : en nous il s’insinue, par les oreilles, par les yeux, par la peau qui frissonne, langage de mots, langage de corps, langage de mains qui nous saisit et au long d’une heure ne nous lâche plus, nous traverse et ne nous laissera pas indemnes.

Dans l’obscurité de la salle, la voix de la comédienne dit le texte, qui annonce l’histoire, le statut de la femme, seule dans la nuit sans lumière mais qui se défend d’être abandonnée.

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« Suzanne Césaire, Fontaine Solaire » adaptation Daniel Maximin, m.e.s. Hassane Kassi Kouyaté

Vendredi 12 octobre 2018 à 20h Tropiques-Atrium

Suzanne Césaire,Fontaine Solaire
Adaptation théâtrale : Daniel Maximin
Mise en scène & Scénographie : Hassane Kassi Kouyaté
Assistante à la mise en scène : Astrid Mercier
Avec : Astrid Bayiha, Nicole Dogué & Martine Maximin
Création lumière : Cyril Mulon
Univers sonore : Serge Béraud & Ludovic Laure
Costumes : Anuncia Blas
Décor : William Vahala
© crédit photo : Philippe Bourgade

Voir l’ensemble des articles déjà publiés sur Madinin’Art  à propos de cette pièce

« Trois femmes, sans chaperon, figures d’un féminisme assurément assumé, devisent, parlent, en toute liberté.
Trois pour une seule voix. Cette voix à l’entendre nul ne restera intact. Cette voix c’est celle de Suzanne Roussi Césaire » : « Il est maintenant urgent d’oser se connaître soi-même, d’oser s’avouer ce qu’on est, d’oser se demander ce qu’on veut être ».
Portés à la scène pour la première fois, ces écrits de l’intellectuelle et écrivaine martiniquaise, grande figure de la dissidence contre le Régime de Vichy,
jouèrent un rôle majeur dans l’émergence des Antilles contemporaines. À travers eux, s’affirme une identité littéraire, culturelle et politique propre mais profondément ouverte.

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Dans le cadre du forum « Bod lanmè », le mur d’images entre savoirs, savoir-faire et savoir être

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

L’Agence des 50 pas géométriques a contacté Philippe Bourgade pour être le président d’un concours photos, en effet qui mieux que lui, photographe de talent comme chacun sait pouvait tenir ce rôle. Jusque-là tout était parfait sinon que pour le photographe philosophe a ses heures et quelque peu sociologue «  le concours sépare et le mur rassemble ». Les représentants de l’agence , Amandine Limouzin et Didier Yokessa ont pu adhérer à l’idée et ainsi Philippe Bourgade à été chargé d’organiser la création du mur en étroite collaboration avec Amadine Limouzin. Le mot d’ordre : photographier le littoral martiniquais en soulignant la présence humaine( activités, habitat…)L’agence des 50 pas œuvre pour la mise en valeur des espaces urbains, cette réserve est faite entre autres pour que chacun ait un passage libre au long de la mer , car sans cela des habitants voudraient empêcher par des clôtures et des oppositions qui tous les jours auraient causé des procès et des querelles parmi eux.

Un mur de plus de 400 images

L’un des soucis de Philippe «  était d’éviter les répétitions et veiller à ce que le littoral de notre île soit représenté dans toute sa diversité. »

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Henri Vigana : l’hommage de la maison martiniquaise de la photographie

17 mars 2018 Tropiques -Atrium

9h45 :  Accueil

10 h : Ouverture

Présentation de la journée par Jean Marie-Louise, Président de la Maison Martiniquaise de la Photographie

10 h 05 : Jean Marie-Louise et Tony Marty Présentation à deux voix de la biographie d’Henri VIGANA

Echanges

10 h 45 : Victor Permal « Henri Vigana, son regard sur la “réalité“ et ses interrogations sur le “ réel martinique“ »

Echanges

11 h 25 : Danielle Valdor et Philippe Bourgade Témoignages

Echanges

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Cimarrón : nouvelle maison d’édition de production caribéenne

Note des éditeurs-producteurs

C’est avec une immense fierté que nous vous présentons aujourd’hui Cimarrón EdiProd !
Cette création d’entreprise est le résultat d’un long parcours fait de doutes, de découragements, de jugements, d’accusations de folie, d’inconscience ou
de prise de risque, mais aussi de tant d’instants de grâce, de joie et, disons-le, de bonheur.
Bonheur quand les auteures sollicitées pour l’anthologie ont dit un oui franc et enthousiaste ; quand les artistes se sont mis à nous soumettre les projets auxquels ils avaient fini par renoncer ; quand les ami (e)s, simples connaissances, ou les professionnels se sont mis à saluer la naissance d’une telle structure ! Bonheur de tenir entre nos mains la première publication, une anthologie de paroles de femmes de Martinique !
Nous y croyons ! Portés par vous, nous irons loin, au coeur de notre volcanique et fécond archipel !
NICOLE CAGE, ANNE FLORENTINY, JOSÉ ZÉBINA

NICOLE CAGE, À L’ORIGINE D’UN PROJET AUDACIEUX
Je suis heureuse de vous présenter aujourd’hui un projet que j’ai porté en moi pendant très très très longtemps, un très très très vieux rêve !

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L’exposition « Photographies Habitées », de Jean-Luc de Laguarigue

— par Janine Bailly —

L’exposition Photographies habitées, qui se tient en ce moment à la Fondation Clément, n’a pour moi qu’un seul défaut, celui de nous laisser sur notre faim, puisqu’au sortir de ce superbe lieu qu’est le nouveau musée, nous voici hantés par certains des clichés de Jean-Luc de Laguarigue, et de ce fait désireux d’en pouvoir découvrir davantage. Certes, il existe en librairie de beaux ouvrages à consulter ou à se procurer, mais rien ne vaudra jamais la confrontation de son propre corps aux œuvres exposées, dans toute leur nudité, sur les murs des salles dédiées.

Pour ne pas être grande spécialiste en la matière, et parce qu’aussi le film et le livret accompagnant la manifestation disent tout et fort bien de ce qu’il faut comprendre, des analyses que fait Guillaume Pigeart de Gurbert commissaire de l’exposition à la présentation dite par Patrick Chamoiseau, en passant par les confidences du photographe lui-même, pour ces raisons je dirai en toute simplicité mon ressenti, espérant vous inviter à aller, toutes affaires cessantes, vous imprégner d’une vision particulière et authentique de l’âme martiniquaise.

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Uzeste: Chyko Jehelmann illumine la Collégiale

— par Robert Latxague —

Assis sur un banc de bois élimé à deux pas du confessionnal Lubat, yeux étonnés autant que gourmands, ne quitte pas du regard les mains du pianiste martiniquais qui fait danser ses longs locks grisonnant sous les assauts de rythmes fous innervant tout son corps. Sous la voûte gothique, Chyko rastaman inénarrable, brûle d’un feu sacré.

Chyko Jehelmann

Comment rendre compte d’un tel phénomène ? Comment imaginer, notifier, comprendre (?) qu’un musicien de cette qualité, de ce niveau demeure strictement inconnu? Comment réaliser l’ignorance totale du mundillo du jazz jusqu’ici envers un improvisateur de cette envergure? Chyko Jehelmann, pianiste, est né, a toujours vécu en Martinique. Jusqu’à ce jour il ne s’était produit qu’à une seule reprise en « métropole », concert solo dans le cadre des Musiques Métisses du Festival d’Angoulême en 1982. L’occasion pour Christian Mousset, Directeur Musical en ces temps, alerté par un article paru dans Libération, d’enregistrer le pianiste foyalais sur le label In and Out. Et rideau depuis, de ce côté ci de l’Atlantique. Chyko Jehelmann introduit la pyrotechnie sous la nef de la Collégiale d’Uzeste.

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Bobo 1er, ni roi ni reine, mais il porte la couronne

— Par Roland Sabra —

Il est arrivé le premier sur la scène. Les autres, il les attend et il les attendra longtemps. Ils ne viendront pas. Alors il soliloque. Il parle de Pauline, de sa Pauline. Il lui parle et elle lui parle. Pauline ? « C’est son Amérique à lui, même qu’il est trop bien pour elle » Lui ? Il s’écrit en majuscules de noblesse. Bobo 1er, roi de personne. Bobo dans l’entre deux des langues qui le traversent qu’il habite, qu’il unit et démarie entre « l’observancement » du monde et « l’emmerdation » qui en résulte. Et il explique : «  Si kréyol exerce sa vie rien qu’à montrer qu’il n’est pas français, c’est pas une vie. C’est en vérité français qui lui dicte une telle conduite. Même-pareil si français ne sert qu’à touffer kréyol… C’est pas un métier pour une langue d’emmerder les autres langues… Je suis venu au monde en trouvant autour de moi des mots rangés à ma disposition dans deux sacs séparés et plein de poussières de mots entre eux… Eh bien je me les ramasse tous pour en faire ma cuisine à moi.

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Femmes en écriture, femmes en scène, mais femmes engagées !

— par Janine Bailly—

IMG_9317Ce mardi 8 mars 2016, jour dédié aux Femmes, c’est dans la Salle du Conseil que Didier Laguerre, maire de Fort-de-France nous recevait, femmes et hommes au coude à coude, pour une soirée littéraire inédite. Quel plus beau lieu aurait-il pu nous ouvrir, autre que cette salle toute chargée de symboles et riche d’un supplément d’âme ? Sous quelle égide tutélaire autre que celle d’Aimé Césaire aurait-il pu placer cette rencontre originale et chaleureuse ? En prélude à la soirée, il trouva les mots justes, rappelant que ce jour n’était pas un jour de fête mais bien un point de départ, point de convergence des combats passés et des combats à venir pour la conquête des droits des Femmes. La ville de Fort-de-France ne sera d’ailleurs pas en reste, qui a signé le matin même la Charte Européenne des Droits des Femmes, s’inscrivant ainsi dans une dynamique qui vise à l’égalité entre tous. Le plan par lequel la ville s’engage, pour la période 2016/2020, ne porte-t-il pas le joli titre créole de Fanm Kon Nonm, Tout Moun sé Moun ?

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De « L’orchidée violée » à « Quatre heures du matin »

— Par Roland Sabra —

Durant mon enfance, mon père était
mon héros.
Il cultivait mon innocence à être
unique et différente en ce monde.
J’étais son orchidée, mais un jour, il
m’a regardé avec les yeux des
autres.

Je ne le remettrai pas, à la Nation
mon fils et je ne m’en remettrai pas
à elle non plus.
Il dort aujourd’hui.
Il dort si calmement, que j’en oublie
presque, qu’à son réveil, il voudra
encore me frapper.
Peut m’ importe la raison de ses
coups, je n’ai plus mal, seule mon âme
est meurtrie et blessée.
Il voudra encore me posséder, me
souiller … Pourquoi ais-je encore peur
de le dire ? De me violer.
(p.57)
L’Orchidée Violée, Bernard Lagier

 

Entre hystérisation d’un texte, vécu comme un corps étranger qu’il faudrait expulser et lecture sans affect d’un bottin téléphonique il existe une voie étroite celle sur scène d’une présence désincarnée qui suppose chez le comédien avant tout une présence à soi-même. Avant le verbe et le geste il y a le silence et l’immobilité. De cet effacement de l’ego comédien il naît une possibilité de corps- miroir sur lequel chaque spectateur lira, entendra et fera l’expérience sensible de la découverte du texte.

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« L’Orchidée violée » – « 4 heures du matin »

— Par Selim Lander —

Des « petites formes », i.e. des pièces brèves interprétées par un(e) seul(e) comédien(ne), une seule représentation à l’Atrium et quelques-unes « hors les murs », telle est la formule imaginée par Hassane Kouyaté pour multiplier l’offre de théâtre. L’idée est bonne, incontestablement, tout en correspondant à ce que l’on peut attendre d’une « scène nationale ». Deux pièces étaient au programme de la première soirée de ce genre. Nous avions déjà eu, naguère, un avant-goût de l’Orchidée violée de Bernard Lagier grâce à une mise en espace. Le texte était porté alors par Amel Aïdoudi. C’est, cette fois, Astrid Mercier qui relève le défi. Deux interprétations aussi différentes que le feu et la glace.

L’Orchidée violée est d’abord un superbe texte, le monologue d’une jeune mère qui a été violentée par son père et qui l’est désormais par son fils de quinze ans. «  À son réveil, il voudra encore me frapper, me violer ». « J’ai dû naître un jour sans étoiles et sans soleil… Ma vie : le néant, mon fils. Tout est déjà dit ».

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« Traversée » de Xavier Orville

Au Tropiques-Atrium Vendredi 04 décembre à 2015 20 h

affiche_traverseeIl y a vingt ans Xavier Orville répondait à une commande de Lucette Salibur. Elle propose aujourd’hui une nouvelle version de ce texte où elle se place sous l’angle d’approche d’une conteuse pour nous présenter un conte musical aux accents poétiques.

Les personnages de ce conte dramatique disent leur angoisse face à la solitude. Ils constituent autant d’îlots de mal vivre, depuis que l’indifférence en grand a fait son nid dans le coeur des hommes.
Alors la vieille -celle qui vit avec les guêpes dans le creux de l’arbre foudroyé- fait le pari d’aller frapper à tous les coeurs pour réparer la panne d’amour et rouvrir les portes de la solidarité. Les femmes écoutent incrédules, la rumeur de cet avènement… Il n’est pas sans signification que ce soit une enfant qui les invite à entreprendre la Traversée…

Traversée a été jouée par le théâtre du Flamboyant de la Martinique en octobre 1995 et présentée au Festival des francophonies à Limoges.

Xavier Orville : 1932 -2001

Xavier Orville est né le 3 janvier 1932 à Case-Pilote, en Martinique.

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« La Ronde de Sécurité » : mettre en scène la perversion

Par Selim Lander

Un homme qui en manipule un autre. Un pervers contre un pauvre innocent sans défense. Cet argument en forme de duel totalement déséquilibré au profit du méchant est rarement développé au théâtre, lequel répugne à la peinture du mal à l’état pur. Selon Schopenhauer, philosophe pessimiste – mais les pessimistes ont, hélas, trop souvent raison – l’homme est gouverné par trois déterminants principaux : l’égoïsme, la méchanceté et la pitié. Le pervers combine tout cela de la plus désastreuse façon : il ne pense qu’à son égo, n’éprouve aucune pitié et prend plaisir à faire le mal. La perspective de voir agir un tel personnage tout au long d’une pièce de théâtre n’est pas vraiment attrayante et c’est sans doute pourquoi les auteurs, s’ils n’échappent pas à la mise en scène d’individus malfaisants, évitent, en général, de leur consacrer une pièce entière. Ce qui n’empêche pas, évidemment, les exceptions. L’une des plus remarquables, en l’occurrence, est la pièce Big Shoot de Koffi Kwahulé : un bourreau ne cesse d’y torturer mentalement un pauvre type, pratiquement muet de bout en bout, qui meurt assassiné à la fin de la pièce.

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Du théâtre de l’absurde à l’absurdité théâtrale…

« La Ronde de Sécurité », mise en scène (?) de José Exélis

— Par Roland Sabra —

Le public attendait d’autant plus de cette reprise de «La Ronde de Sécurité » qu’une grande partie de celui-ci n’avait pas vu la première version créée en 1993. Il y des reprises qui sont nécessaires. Elles sont, à l’instar de « Wopso » de Marius Gottin, des éléments du patrimoine, non pas national martiniquais, l’État-nation n’est en aucun cas l’horizon indépassable de l’avenir du pays, mais populaire, au sens noble du terme. Une autre raison concourrait à rendre l’attente plus vive. La thématique. Le théâtre de Guy Froissy est un théâtre incisif, décalé, qui à partir de situations insolites développe avec un talent certain une critique sociale lucide sur un ton qui emprunte à l’absurde. En l’occurrence, UN, c’est le nom que porte le personnage dans le texte de Froissy, l’autre se nommant DEUX. Monsieur DEUX donc, qui n’est qu’un parmi tant d’autres, sort un soir pour se changer les idées dans ce qui pourrait être une cité. Pour le théâtre de l’absurde le lieu importe peu.

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