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Suzanne Césaire, Fontaine solaire / Culture chez vous

En cette période de confinement Tropiques Atrium Scène Nationale souhaite favoriser l’accès aux contenus artistiques et vous invite à découvrir ou redécouvrir sa programmation gratuitement !

Découvrez en intégralité la pièce de théâtre « Suzanne Césaire, Fontaine Solaire« , de Daniel Maximin. Cette Création Tropiques Atrium, Scène Nationale a été mise en scène par Hassane Kassi Kouyaté, d’après « Les écrits de Dissidence » de Suzanne Césaire (Ed. du Seuil 2009,

Voir l’ensemble des articles déjà publiés sur Madinin’Art  à propos de cette pièce

« Trois femmes, sans chaperon, figures d’un féminisme assurément assumé, devisent, parlent, en toute liberté.
Trois pour une seule voix. Cette voix à l’entendre nul ne restera intact. Cette voix c’est celle de Suzanne Roussi Césaire » : « Il est maintenant urgent d’oser se connaître soi-même, d’oser s’avouer ce qu’on est, d’oser se demander ce qu’on veut être ».
Portés à la scène pour la première fois, ces écrits de l’intellectuelle et écrivaine martiniquaise, grande figure de la dissidence contre le Régime de Vichy,
jouèrent un rôle majeur dans l’émergence des Antilles contemporaines. À travers eux, s’affirme une identité littéraire, culturelle et politique propre mais profondément ouverte.

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Pour Ina, en hommage à sa mère Suzanne Césaire

On a encore oublié Madame Freud.

— Par Simonne Valmore —

Ta génération sera celle des femmes qui choisissent.
Suzanne Césaire à sa fille Ina.

«  Si mes Antilles sont si belles,
c’est qu’alors le grand jeu de cache
–cache a réussi, c’est qu’il fait trop beau,
ce jour là pour y voir »
Suzanne Césaire, Le grand camouflage, 1945

 

J’ai eu l’occasion de visiter un jour le Musée international de l’esclavage de Liverpool.

Liverpool, cette ville portuaire qui a participé au commerce triangulaire dédiait ainsi un grand musée à l’histoire de l’esclavage

Sur un des murs de l’exposition permanente, on pouvait voir la photographie d’une femme.

. C’était celle de la petite couturière d’Alabama, Rosa Parks , figure incarnée de la lutte contre la ségrégation raciale aux Etats -Unis. Mon regret fut de ne pas voir, également, une autre femme, d’une certaine manière, tout aussi emblématique, Suzanne Césaire.

C’était, pourtant l’occasion rêvée de la sortir de l’ombre, et de la présenter, à un large public. Suzanne qui allait devenir, deux ans après la Rebelle d’Alabama, l’épouse d’Aimé Césaire, et qui aura eu, comme lui, le même sentiment révolutionnaire de la vie.

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« Suzanne Césaire, Fontaine Solaire » adaptation Daniel Maximin, m.e.s. Hassane Kassi Kouyaté

Vendredi 12 octobre 2018 à 20h Tropiques-Atrium

Suzanne Césaire,Fontaine Solaire
Adaptation théâtrale : Daniel Maximin
Mise en scène & Scénographie : Hassane Kassi Kouyaté
Assistante à la mise en scène : Astrid Mercier
Avec : Astrid Bayiha, Nicole Dogué & Martine Maximin
Création lumière : Cyril Mulon
Univers sonore : Serge Béraud & Ludovic Laure
Costumes : Anuncia Blas
Décor : William Vahala
© crédit photo : Philippe Bourgade

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« Trois femmes, sans chaperon, figures d’un féminisme assurément assumé, devisent, parlent, en toute liberté.
Trois pour une seule voix. Cette voix à l’entendre nul ne restera intact. Cette voix c’est celle de Suzanne Roussi Césaire » : « Il est maintenant urgent d’oser se connaître soi-même, d’oser s’avouer ce qu’on est, d’oser se demander ce qu’on veut être ».
Portés à la scène pour la première fois, ces écrits de l’intellectuelle et écrivaine martiniquaise, grande figure de la dissidence contre le Régime de Vichy,
jouèrent un rôle majeur dans l’émergence des Antilles contemporaines. À travers eux, s’affirme une identité littéraire, culturelle et politique propre mais profondément ouverte.

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« Aimé et Suzanne Césaire à Port-au-Prince en 1944 : les coulisses de la diplomatie culturelle française dans la Caraïbe »

Conférence de Dimitri Béchacq mardi 16 février à 18h aux Archives

les_cesaire-2Cette intervention présentera les derniers résultats de mes travaux menés dans le cadre du programme de recherche « Histoire de l’ethnologie en et sur Haïti ». Quels sont les ressorts et l’impact du séjour d’Aimé Césaire en Haïti en 1944 ? Si ce dernier n’était pas investit dans la discipline ethnologique au même titre que ses contemporains haïtiens, il a cependant eu une influence considérable sur la scène intellectuelle de Port-au-Prince. Cette influence a fait l’objet d’une première enquête dont l’objectif fut d’inscrire les relations et connexions intellectuelles régionales dans une actualité géopolitique et sociale, notamment marquée par la question raciale.
Cette dernière perspective sera poursuivie avec le dépouillement des archives départementales martiniquaises et en déplaçant donc la focale à partir du contexte social (martiniquais), national (français) et régional (la place de la Caraïbe pendant la Seconde Guerre Mondiale) qui présida à la venue de Césaire à Port-au-Prince. Ces archives livrent en effet des renseignement précieux sur le rôle politique et culturel que les représentants du Comité français de libération nationale comptaient alors jouer au niveau régional, et plus précisément en Haïti, à partir de ses colonies et de leurs acteurs les plus influents, dont Aimé Césaire et Suzanne Roussi-Césaire.

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« Suzanne Césaire, fontaine solaire » : Antigone et Panthère noire

— Par Roland Sabra —

L’ensemble du plateau est noir et nu. Au sol un vaste carré de contreplaqué aux couleurs bondes rehausse, ce qui sera l’espace de jeu des comédiennes. Les comédiennes ? Elles sont trois assises en fond de scène sur des tabourets de bar tournant le dos au public. Elles aussi tout de noir vêtues à l’exception de l’une d’entre elles qui porte un chemisier rouge orangé. Trois pour une seule voix. Une voix oubliée sous les décombres de l’histoire, sous les échafaudages de la construction d’un mythe enraciné dans le réel d’un monde en lutte pour la reconnaissance d’une identité. Cette voix à l’entendre nul ne restera intact. On avait lu ce qu’elle disait mais on ne l’avait pas entendue. Cette voix c’était celle de Suzanne Roussi. Elle avait éblouit André Breton, André Masson, Wifredo Lam et un certain Aimé Césaire qu’elle avait épousé quelques années auparavant à la mairie du 14ème arrondissement à Paris dans un tailleur rouge de laïcité affichée. C’est avec lui et quelques autres, professeurs au lycée Schoelcher pour la plupart, qu’ils fondent en avril 1941 la revue littéraire Tropiques.

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Suzanne Césaire, fontaine solaire

Les 11 & 12 décembre 2015 à 20h au Tropiques-Atrium.

Suzanne Césaire— Par Selim Lander —

Les textes les plus saillants de Suzanne Césaire choisis par Daniel Maximin (l’auteur de Suzanne Césaire : le grand camouflage. Écrits de dissidence (1941-1945), Le Seuil, Paris, 2009), interprétés par trois jeunes comédiennes dirigées par Hassane Kouyaté : telle est la fête à laquelle nous sommes conviés en cette fin de semaine. Suzanne Césaire est un météore des lettres martiniquaises. Elle connut Aimé Césaire, son mari, pendant leurs études à Paris. De retour à Fort-de-France pendant la deuxième guerre mondiale, ils ont lancé avec quelques autres la revue, l’aventure de Tropiques. Par la suite, tandis qu’Aimé Césaire connaissait le destin politico-poétique que l’on sait, Suzanne Césaire, installée à Paris avec ses enfants, semble avoir déserté les lettres, à l’exception d’une pièce de théâtre au titre évocateur : Aurore de la liberté. Ses articles dans Tropiques n’en font pas moins date. Ils sont les plus marquants, les plus engagés, on sent à les lire une femme de caractère aux idées claires et aux convictions bien ancrées.

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Suzanne Césaire, femme-plante, cœur-colibri, la dissidente qui dit non à l’ombre

« Il est maintenant urgent d’oser se connaître soi-même, d’oser s’avouer ce qu’on est, d’oser se demander ce qu’on veut être. »
Suzanne Césaire (Tropiques, N°1. avril 1941)

La direction de Tropiques Atrium Scène nationale a dédié ce 1er trimestre au centenaire de Suzanne Césaire. Il se clôture par la création d’Hassane Kassi Kouyaté :
Suzanne Césaire fontaine solaire, jouée les 11 et 12 décembre à 20h.
Avec Nicole Dogué, Martine Maximin, Astrid Bayiha

Nous avons le plaisir de vous inviter à la rencontre avec :

Daniel Maximin, écrivain, responsable de la publication des Écrits de dissidence de Suzanne Césaire (Éditions du Seuil. 2009 et 2015)
Lilian Pestre de Almeida, universitaire brésilienne, professeure de littératures francophones, spécialiste et traductrice entre autres de Aimé et Suzanne Césaire, de Léon Damas et René Depestre.

Samedi 12 décembre à 16h
Salle Frantz Fanon

Les écrits de Suzanne Césaire (1915-1966), réduits en quantité et dans la durée (sept articles dans la revue Tropiques de 1941 à 1945), sont une pièce centrale du patrimoine culturel des Antilles, qui éclairent les grandes questions qui traversent l’histoire contemporaine intellectuelle et littéraire des Antilles, dont elle a contribué à l’édification, avec la ténacité puissante de la plante et le jaillissement vif du délicat colibri.

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«Le Grand Camouflage», de Suzanne Césaire

Suzanne l’aimée de Césaire

 Dissidence. «Le Grand Camouflage», recueil d’essais poético-politiques de la femme de l’écrivain martiniquais.

 

 

NATALIE LEVISALLES

 

–__-

Suzanne CésaireLe Grand Camouflage. Ecrits de dissidence(1941/1945)Seuil, 130 pp., 14 euros, à paraître le 7 mai.

 

Tout commence quand un bateau faisant route pour New York et transportant des dizaines d’exilés (dont Claude Lévi-Strauss, Anna Seghers, Wifredo Lam, André Breton…) fait escale en Martinique. Breton, qui cherche un ruban pour la petite Aube, entre dans une mercerie de Fort-de-France, il tombe sur la revue et y lit des poèmes qui le bouleversent. Il demande à rencontrer son auteur, Aimé Césaire. La mercière, qui se trouve être la sœur du philosophe René Ménil, un des cofondateurs de la revue avec Aimé Césaire et sa femme Suzanne, met tout le monde en contact. C’est le début d’un réseau d’amitiés croisées et d’influences artistiques étonnamment fécondes.
«Le grand camouflage», l’essai qui donne son nom au livre rassemblé par l’écrivain Daniel Maximin, a été écrit par Suzanne Césaire en 1945, c’est un écho de cette journée, un texte poético-politique d’une grande énergie, à la fois lyrique et ancré dans la géographie et l’anthropologie de la Martinique.

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L’autre Césaire : Suzanne, lumineuse dissidente

— Par Dominique Daeschler —

En fond d’un plateau noir, de dos, trois femmes accoudées à une table de bar, nous offrent, sur un air jazzy mâtiné de lumières tamisées, la vision de postérieurs joliment gainés. Atmosphère ! Atmosphère ! La volteface n’en est que plus saisissante !
En s’avançant sur le devant de la scène avec table et sièges, le temps d’un verre partagé, elles saisissent à bras le corps le verbe de Suzanne Césaire, proche des surréalistes et plume acérée de Tropiques.
C’est dans les écrits de dissidence que Daniel Maximin (auteur d’un livre sur Suzanne Césaire) s’est plongé pour constituer ce qui fait spectacle. Bonne pioche. Hassane Kouyaté, pour servir sa mise en scène les a assemblés à sa guise, prenant comme point de départ la terre insulaire.
L’écriture de Suzanne Césaire est dansante, imagée dans la forme, maniant la formule et l’incise. C’est sans détours ni ménagements qu’elle trace l’histoire de « sa » Martinique, nous faisant entrer, presque par effraction, dans sa terre. Odeur de la canne, chant du pipiri, luxuriance de la végétation : : on est loin d’un exotisme de carte postale.

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Banquet poétique Césaire – Éluard – Hommage à Maryse Condé

Jeudi 18 avril de 15 h 30 à 19 h 30 au Musée d’Art et d’Histoire Paul Éluard à Saint-Denis
22 bis, rue Gabriel Péri, 93200 Saint-Denis (Métro ligne 13 direction Saint Denis Université, station : Saint-Denis / Porte de Paris)
– Dès 15 h 30, prélude oriental avec lectures en français et en arabe, par Fatima Chbibane, des auteurs suivants : Kateb Yacine, Mohammed Dib, Mahmoud Darwich, sur fond musical de chansons et accompagnement par Salah Lahsoumi, musicien joueur de oud, luth oriental.
– Scène ouverte de slam de poésie.
– Danses et musiques antillaises traditionnelles « bèlè » et « danmyé » : « manmay bèlè de l’hexagone ».
– Ouverture de l’événement : discours inaugural de l’écrivaine martiniquaise Suzanne Dracius, marraine de l’évènement.
– Lecture du poème « Liberté » de Paul Éluard par l’éditeur et poète Francis Combes.
– Lectures de textes d’Aimé Césaire :
Jyb Slamlitt : extrait du Discours sur le colonialisme.
Suzanne Dracius & JYB Slam’Litt en chants amœbées : « Calendrier lagunaire » (Moi, laminaire). Amadou Gaye déclame un extrait du Cahier d’un retour au pays natal.

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Sur les traces d’Aimé Césaire…

ou les sites, rues et édifices baptisés Aimé Césaire

Par Xavier Chevallier, conservateur en chef des bibliothèques —

Cent-dix ans après sa naissance et quinze ans après sa disparition, quelle(s) empreinte(s) a laissée(s) Aimé Césaire en Martinique, dans l’Hexagone et ailleurs ? C’est la question que l’on peut légitimement se poser au sujet de la postérité littéraire et politique du Chantre de la négritude, en examinant notamment le nombre de livres, études, articles, conférences, films et émissions qui lui ont été consacrés – plusieurs centaines. Les archives audiovisuelles et le web permettant de remonter des années 1960 à 2008 sont de ce point de vue une source inépuisable d’informations et de (re)découvertes sur les aspects multiples de l’homme et de l’œuvrei.

Pourtant, c’est par un autre biais, à savoir la place qu’occupe Aimé Césaire dans l’espace public, que sera ici abordée la réception d’une œuvre et d’une personnalité aussi éminente qu’imposante. Approche qui, loin d’être anecdotique, est révélatrice à bien des égards de l’évolution de la perception et de la dimension de l’illustre personnage.

Aussi ai-je entrepris en 2022 des recherches sur internet pour trouver les sites, salles, bibliothèques, établissements scolaires, édifices, rues, places, fresques et statues portant le nom d’Aimé Césaire en Martinique, en France et dans le monde.

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« Moi Cyrilia, gouvernante de Lafcadio Hearn 1888. Un échange de paroles à Saint-Pierre de la Martinique » , texte Ina Césaire, mise en lecture Yna Boulangé

Vendredi 27 janvier / 19h / Médiathèque du Saint-Esprit

“Sé bèf douvan ki bwè dlo klè !”

Monsieur Hearn avait déjà sorti son petit cahier noir. Cette fois-ci, j’osai lui demander la raison de ce que je considérais comme une indiscrétion.
“La curiosité est mon métier, Cyrilia. J’ai dans l’idée que la phrase que vous venez de prononcer est un proverbe de chez vous, domaine qui me passionne… Quel est son sens ?”
“ C’est le boeuf qui est arrivé le premier qui a droit à l’eau la plus claire” signifie que, contrairement à ce que vous venez d’affirmer, les mieux placés sont toujours lesprivilégiés !”

[…]

– Quelle chaleur, ma fille ! On se croirait en plein carême et je meurs de soif !
– Voilà que je manque à tous mes devoirs ! Tu prendras bien un peu de café ou d’eau de coco ?
– N’aurais-tu pas plutôt une petite goutte de shrubb * ?
– Du shrubb, au beau milieu de la matinée ?
– Il est certes un peu tôt, mais tu sais bien que c’est mon péché mignon !

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Une vie de Césaire illustrée à l’usage des jeunes générations

— Par Michel Herland —

Césaire est mort à 95 ans en 2008. Pour les lycéens martiniquais âgés aujourd’hui de quinze ans Césaire fait partie du monde d’avant, celui d’avant leur naissance, lorsque le poète-député-maire commandait de près ou de loin l’actualité de l’île. Le livre qui vient de paraître n’a pas été écrit spécialement à leur intention, il vise sûrement un plus large public. Il n’empêche que sa place paraît toute trouvée dans les chaumières martiniquaises – comme celles de la diaspora – pour apprendre aux jeunes générations qui fut ce grand homme qui a tellement compté localement.

Césaire fut également très important pour nombre d’intellectuels africains qui l’ont découvert par le biais soit du Discours sur le colonialisme soit de la poésie ou du théâtre. On ne peut que souhaiter que cet ouvrage bénéficie du programme des publications subventionnées à destination de l’Afrique francophone et qu’il y soit largement diffusé.

On ne cherchera pas dans ce livre bref, à la typographie aérée, avec des illustrations en pleine page une analyse un tant soit peu complète de la vie de Césaire, a fortiori de son œuvre. 

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Petites forme 2021 : Evan Placey, Ina Césaire, Alfred Alexandre

— Par Selim Lander —

Ces filles-là : rafraîchissant

Traiter un thème grave sans jamais se prendre au sérieux : n’est-ce pas le premier secret du théâtre moral ? Car on peut bien parler de « théâtre moral » à propos de cette pièce. Il ne s’agit pas en effet ici de dénoncer les injustices dont seraient victimes une catégorie sociale – comme l’exploitation d’une classe par une autre – auxquelles un changement de politique pourrait remédier, mais de faire prendre conscience d’un travers qui semble inhérent à la nature humaine, à savoir la recherche d’un bouc-émissaire : soit comment « oublier » ses propres travers en désignant un responsable de tous nos maux. Ainsi, en Martinique, on chargera la « caste béké » du péché du chlordécone comme si l’île « toute entière », c’est-à-dire plus précisément les planteurs petits et gros et les élus, avec la complicité des syndicats, ne s’étaient pas entendus pour demander dérogations sur dérogations (ce qui n’exonère évidemment pas une administration structurellement trop complaisante).

Evan Placey s’intéresse à un cas particulier de bouc-émissaire : le souffre-douleur des cours de récréation, ou plutôt la souffre-douleur, en l’occurrence.

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Voyager sur « Le Tapis Volant » de Colette Césaire

Chaque dimanche, depuis le 9 août, Colette Césaire nous propose une émission audionumérique, qu’elle a imaginée et qu’elle réalise sur sa chaîne YouTube. Dans la bande-annonce, elle nous dit avoir voulu « une série de lectures bienfaisantes, un moment d’écoute, d’évasion littéraire et poétique ». Se référant au poème « Élévation » de Baudelaire — Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides / Va te purifier dans l’air supérieur / Et bois, comme une pure et divine liqueur, / Le feu clair qui remplit les espaces limpides — elle choisit de baptiser cette série d’un beau nom qui fait rêver, évocateur de contes d’Orient et de Mille et une Nuits, « Le Tapis Volant ». Car dit-elle, « quoi de meilleur qu’un tapis volant pour explorer les espaces limpides (…) Sur mon tapis volant, nous voyagerons de texte en texte et respirerons un air neuf qui, je l’espère, vous enchantera le cœur et l’esprit pour des lendemains meilleurs ».

Colette Césaire est née et vit à la Martinique. Elle est professeur certifiée de lettres modernes, conférencière, artiste et spécialiste de l’œuvre d’Aimé Césaire, dont elle explore, depuis plusieurs années, les multiples dimensions.

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Césaire et ses héritiers

Douze ans après sa mort, le 17 avril 2008, l’écrivain et homme politique martiniquais Aimé Césaire est l’objet d’un documentaire diffusé  ce jeudi soir sur France Ô à 20h 55.

— Par Sabine Gignoux —

Décédé il y a douze ans, le 17 avril 2008, Aimé Césaire est à l’honneur ce soir… mais sur France Ô, comme si sa voix puissante ne concernait plus aujourd’hui que les territoires d’outre-mer ! Pourtant ce documentaire, en donnant la parole à plusieurs de ses héritiers, montre l’universalité de son message qui résonne autant chez des personnalités antillaises, comme l’ancien footballeur Lilian Thuram ou la journaliste Audrey Pulvar, que chez le Calédonien Emmanuel Kasarhérou, directeur adjoint des collections au Musée du Quai-Branly, la comédienne d’origine sénégalaise Aïssa Maïga, l’écrivaine franco-marocaine Zineb El Rhazoui ou le chanteur Arthur H.

Portrait attachant d’un esprit ironique

Résumer en une heure la personnalité foisonnante de Césaire est une gageure. On aurait aimé entendre ainsi davantage la force poétique et provocante de ses mots qui fascinèrent André Breton. On aurait voulu voir mieux célébrée son œuvre théâtrale et poétique. Par petites touches, Isabelle Simeoni et Fabrice Gardel parviennent tout de même à dresser le portrait attachant de ce jeune normalien, défenseur de la « négritude » avec ses amis Léopold Sédar Senghor, Léon-Gontran Damas et Alioune Diop.

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« Mémoires d’îles », une pièce d’Ina Césaire

Vendredi 16 novembre 2018 à 20 h. Tropiques-Atrium

— Par Selim Lander —

Ina Césaire, née en 1942, quatrième enfant d’Aimé et Suzanne Césaire, est connue en dehors de ses œuvres littéraires pour ses travaux ethnographiques sur la Martinique. Mémoires d’îles peut être considérée comme un sous-produit de ces derniers, tant l’auteur s’y entend à faire vivre des personnages plus vrais que nature, ici deux vieilles femmes nées à la fin du XIXe siècle, avec leur préjugés, leurs obsessions, leurs tics de langage.

Ces deux-là sont demi-sœurs, qui partagent le même père et même sans doute davantage. Tout devrait pourtant les séparer et si elles sont ici réunies à l’occasion d’un mariage, il est clair qu’elles ne se rencontrent pas tous les jours, ce qui explique qu’elles aient tant de choses à se raconter. La pièce est construite sur l’opposition binaire entre Hermancia et Aurore. L’une négresse « bitaco », l’autre institutrice mulâtresse. L’une marmonne La Main noire, un chant d’incantation magique, tandis que l’autre se perd dans un Ave Maria. L’une qui mélange son français de créole et ponctue ses phrases de « Eh oui, eh oui » ou « tout bonnement », s’obstine à évoquer la « renonce », là où l’autre, fière de son bon parler, insiste : c’est « communion solennelle » qu’il faut dire[i].

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Théâtre Aimé Césaire : présentation du programme 2018-2019

— Présentation par Michèle Césaire —

Trois ruptures est le titre du premier spectacle de cette nouvelle saison du Théâtre Aimé Césaire. Il annonce justement la thématique de notre programmation 2018 -2019 : La rupture, sociale, idéologique, créatrice.

On rit, on pleure, on s’interroge, on vit les émotions incontournables du théâtre comme l’ont montré de nombreux artistes, amuseurs avertis et baladins intemporels.

Vive le spectacle et que perdure sa liberté de ton.

Trois ruptures, La pièce de Remi De Vos, n’est pas une tragédie, mais plutôt, en raison de l’humour corrosif de l’auteur, une comédie, dramatique certes, mais surtout une comédie.

Cette saison est dédiée de fait à l’écriture théâtrale contemporaine, celle qui est ancrée dans la réalité d’aujourd’hui et qui rend le spectacle vivant. Le théâtre actuel, celui qui reflète notre société et ses composantes, peut bousculer et choquer, mais nous considérons qu’il est important de le promouvoir. Notre sélection de spectacles est révélatrice d’une grande envie de divulguer et de faire apprécier les écritures modernes, et par conséquent de ne pas éviter les paris culturels difficiles.

La volonté et la détermination à faire exister ce beau théâtre à l’italienne caribéen, dont la rénovation s’est arrêtée trop tôt puisque l’étage et les balcons demeurent fermés, s’expriment fortement dans notre programmation.

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Césaire en Haïti. Retour sur un séjour (mai-décembre 1944)

Mardi 26 avril à 18h45 à la BU du campus de Schoelcher

cesaire_haitiDe mai à décembre 1944, Aimé et Suzanne Césaire ont été les hôtes de la première république noire indépendante, à la demande du président d’Haïti, afin de participer aux travaux du Congrès international de philosophie et de connaissances.

Chercheur en anthropologie au CRPLC-CNRS, spécialisé dans la question de la migration haïtienne dans les Antilles, Dimitri Béchacq consacrera son intervention à cette rencontre entre Haïti et les Césaire, épisode peu ou mal connu de leur parcours d’engagement.

La rencontre à laquelle la BU vous convie, ce mardi 26 avril à 18h45, doit beaucoup à la sérendipité, cette variante scientifique du hasard qui fait qu’ à la suite d’un concours de circonstances fortuit et dans le cadre d’une recherche concernant son centre d’intérêt principal, un chercheur est entraîné sur un nouveau champ d’investigation.

C’est ainsi qu’au détour de recherches croisant l’histoire de l’ethnologie en Haïti et la migration haïtienne dans les Antilles, Dimitri Béchacq, chercheur en anthropologie au CRPLC-CNRS, a décidé de s’attarder sur un épisode peu ou mal connu du parcours engagé d’Aimé Césaire.

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Césaire hors frontières, de Lilian Pestre de Almeida,

cesaire_hors_frontieresLilian Pestre de Almeida, dans ce nouveau volume d’essais, analyse le tout dernier manuscrit inédit du Cahier (les troisièmes épreuves avant l’impression de 1956), corrigé à la fois par le poète lui-même et l’Angolais Mario Pinto de Andrade, le secrétaire de Présence Africaine.
On découvre à quel point ce poème-phare constitue l’exemple même « d’œuvre mobile », selon l’expression de Ernstpeter Ruhe. L’auteure replace la production césairienne dans un contexte beaucoup plus large qui dépasse les frontières de la francophonie (antillaise ou africaine), explore son intertextualité foisonnante, souvent à la limite de l’imprévisible et étudie ses rapports avec le surréalisme et les textes de la tradition classique (occidentale et orientale), les arts visuels ct la réécriture de l’oralité traditionnelle, grâce à la lecture renouvelée du long poème épique « Batouque » et de quelques courts poèmes. Le texte est accompagné d’une iconographie importante qui discute et éclaire plusieurs des mots énigmes du poète.

Présentation.

Le centenaire de la naissance d’Aimé Césaire (1913 – 2008) a été célébré tout au long de l’année 2013 en France et à la Martinique, en Afrique et en Amérique.

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Lettre à Suzanne… Agnès Brézéphin, Raphaëlle Hayot & Sophie Jean-Paul

lettre_a_suzadu 1er au 31 octobre 2015 tropiques-atrium salle la veranda 1ère étage

« Lettre à Suzanne » fut l’occasion pour nous de chercher dans nos vies, nos émotions des points de résonances avec ce personnage singulier.Découvrir un peu plus Suzanne Césaire à ce moment-là de nos vies ; ce fut confronter sa parole à notre réalité, de Martiniquaises, de Caribéennes, de mères, de compagnes, d’amies, d’artistes au travail…
Sentir l’énergie folle de son engagement à travers ses mots. S’éblouir de sa poésie. Recevoir le tranchant de son discours. Entendre la femme sans compromis qui écrit de tout son être. Ce fut une belle rencontre, une de celles qui bousculent le quotidien, à nous de la faire vivre. Agnès Brézéphin, Raphaëlle Hayot & Sophie Jean-Paul.
En collectant des photos anciennes, Agnès a reconstitué des alliances, des ensembles de personnes unies par des fils qui se font, se défont sous la couleur velours, l’encre noire, l’aiguille & les motifs-cachettes.
En créant les liens qui les unissent, elle place l’homme & la femme dans des jeux de déséquilibre et d’actions contradictoires. Elle interroge les enjeux de domination dans le couple par la Vanité, la place de l’objet-souvenir, les symboles d’une union d’apparence.

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11 août 2015 : le centenaire de Suzanne Roussi

Le centenaire d’une pionnière

— Par Culture & Égalité* —

suzanne_roussi

« …Ma mère, assise, à la nuit tombée, auprès de nos lits,
Villa Week-End, Petit Clamart,
pour nous conter l’histoire éternelle, celle de Koulivikou, qui n’avait pas de fin
et dont elle inventait la suite chaque soir…
Ma mère militante avide de liberté,
sensible à toutes les douleurs des opprimés,
rebelle à toutes les injustices,
éprise de littérature et férue d’histoire,
nous imposant le silence lorsque notre père travaillait,
écrivant inlassablement, de sa mystérieuse écriture,
sur des feuilles blanches à l’en-tête de l’Assemblée nationale.
Ma mère, enseignante appréciée, bien que longtemps surnommée
la « Panthère Noire » par certains de ses élèves,
occupant toutes ses soirées à corriger des copies,
souvent agrémentées de dessins par les plus jeunes d’entre-nous,
Ce dont, loin de nous gronder, elle s’amusait.
Ma mère active féministe avant la lettre,
attentive à chaque progrès de la libération des femmes.
« Ta génération sera celle des femmes qui choisissent » m’a-t-elle dit un jour… »

Ina Césaire. Suzanne Césaire, ma mère

L’ENFANCE
Jeanne Anna Marie Suzanne Roussi naît le 11 août 1915 à La Poterie, aux Trois Ilets, où résident alors ses parents : Benoît Roussi, géreur à la fois de l’habitation sucrière et des ateliers de fabrication de pots, briques et carrelage de La Poterie et Flore, son épouse, née William, institutrice sur le même site, au plus près de la rue cases-nègres.

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Césaire, Lam, Picasso, « Nous nous sommes trouvés »

 Se tient à la Fondation Clément au François, sans doute la plus belle exposition jamais organisée en Martinique.

expo_cesaire_lam_picasso  — par Roland Sabra —

 Fin avril 1941 le vapeur Capitaine Paul Lemerle arrive enfin dans la baie de Fort-de-France un mois après son départ de Marseille avec à son bord trois cents cinquante intellectuels européens pourchassés par le nazisme triomphant. Le bateau a vingt ans d’âge, poussif il est au deux tiers de sa vie. Il ne dispose que de sept couchettes réparties entre deux cabines. Les passagers, s’entassent dans les cales sans air ni lumière sur des lits de fortune, ou ce qui en tient lieu, des grabats plutôt. Qui y-a-t-il parmi cette « racaille » selon les termes employés par la police »collaborationniste » de Marseille ? André Breton, Claude Levi-Strauss, Victor Serge, Anna Seghers, Wifredo Lam, des artistes, des savants, des communistes, des juifs, des anarchistes, des républicains espagnols. Une fondation étasunienne l’ »Emergency Rescue Committee » (ERC) est chargée par son gouvernement de sauver les personnalités intellectuelles menacées par l’hitlérisme qui en échange accepteront d’offrir à la grande Amérique le service de leur savoir.

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Césaire & Picasso, Césaire & Lam à la Fondation Clément

 Suite de l’article « En revenant de l’Expo. »

—Par Roland Sabra —madame_lumumba-325b

Quand le dessin illustre le poème

Parmi les pièces rares présentées on peut voir l’enveloppe originale dans laquelle le tapuscrit de « Tombeau du soleil », annoté de la main de Césaire, a été envoyé à « Monsieur André Breton, 45 West 56 th St, New-York, 19 NY, Etats-Unis d’Amérique », ansi qu’un tiré à part du «  Cahier d’un retour au pays natal » dédicacé à Wifredo Lam avec pourrait-on croire une plume Sergent Major trempée dans un encrier d’écolier. Émotions assurées.

Césaire n’était pas né que déjà Picasso découvrait l’art africain qu’il utilisera comme une machine de guerre contre l’art occidental. Césaire partira lui à la recherche du « Nègre fondamental » avec un objectif qu’il ne lâchera plus jamais : «  Me reconquérir, voilà mon obsession » dit-il. Ces deux démarches suffisent-elle à provoquer la rencontre ? Certainement pas, d’autres faisceaux vont converger. Plus que l’appartenance en elle-même au Parti Communiste Français ( PCF) dès le lendemain de la seconde guerre ce sont les modalités de cette appartenance qui les réunissent.

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Césaire, Lam, Picasso, ils se sont trouvés!

Se tiexpo_cesaire_lam_picassoent à la Fondation Clément au François, sans doute la plus belle exposition jamais organisée en Martinique.

 — En guise d’introduction par Roland Sabra —

 Fin avril 1941 le vapeur Capitaine Paul Lemerle arrive enfin dans la baie de Fort-de-France un mois après son départ de Marseille avec à son bord trois cents cinquante intellectuels européens pourchassés par le nazisme triomphant. Le bateau a vingt ans d’âge, poussif il est au deux tiers de sa vie. Il ne dispose que de sept couchettes réparties entre deux cabines. Les passagers s’entassent dans les cales sans air ni lumière sur des lits de fortune, ou ce qui en tient lieu, des grabats plutôt. Qui y-a-t-il parmi cette « racaille » selon les termes employés par la police »collaborationniste » de Marseille ? André Breton, Claude Levi-Strauss, Victor Serge, Anna Seghers, Wifredo Lam, des artistes, des savants, des communistes, des juifs, des anarchistes, des républicains espagnols. Une fondation étasunienne l’ »Emergency Rescue Committee » (ERC) est chargée par son gouvernement de sauver les personnalités intellectuelles menacées par l’hitlérisme qui en échange accepteront d’offrir à la grande Amérique le service de leur savoir.

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