Télévision : La rentrée de « La grande librairie »

Après la traditionnelle pause estivale, l’émission de la chaîne France 5, « La Grande Librairie », fait son retour sur le petit écran, ce mercredi 2 septembre 2020, à 20h50. S’il m’arrive de penser que François Busnel développe une légère tendance à porter au pinacle les invités qu’il reçoit, de sorte qu’ayant parfois été déçue — chat échaudé craint l’eau froide — je ne me précipite plus dans ma librairie de cœur pour y acquérir, tout esprit critique endormi, les ouvrages par lui conseillés, il faut bien lui reconnaître un enthousiasme communicatif, et le mérite de tenir pour une treizième saison déjà la seule chronique littéraire populaire et de qualité, que nous offre le paysage audiovisuel français. Présentateur dynamique et souriant, François Busnel rend accessible au plus grand nombre les auteurs contemporains, dévoilant  leur visage et leur voix autant que leurs dernières œuvres publiées. Menées sur le ton de la conversation, des rencontres agréables, souriantes et enjouées, mais aussi plus profondes, sérieuses et graves au gré des thèmes abordés. Un rendez-vous pour certains d’entre nous incontournable, ainsi que le prouve la longévité de l’émission littéraire, plébiscitée par de nombreux téléspectateurs !

Pour cette séance inaugurale, François Busnel  recevra sur son plateau quatre auteurs de cette rentrée littéraire, autour du thème « Lire, vivre et grandir ». Les courtes présentations suivantes seront empruntées au site « Actualitté » ou aux éditeurs concernés.

Amélie Nothomb : « Les Aérostats » (Albin Michel, 19/08/2020)

Si on ne présente plus l’écrivaine, une fidèle des plateaux de François Busnel, et qui publie à chaque rentrée un nouveau roman avec la régularité d’un métronome, il semblerait bien qu’elle ait encore et toujours des choses intimes à nous dévoiler. Nous l’avons vue au Japon dans « Stupeur et Tremblements », c’est en Belgique que nous la retrouvons cette fois, et peut-être découvrirons-nous un autre pan de sa personnalité….

Résumé : 

« La jeunesse est un talent, il faut des années pour l’acquérir ». Dans ce nouveau livre, la romancière se raconte à travers le personnage d’une étudiante bruxelloise. Les aérostats sont des aéronefs dont la sustentation est due à un gaz plus léger que l’air. Elle nous emmène pour la première fois dans son pays natal. Ange, dix-neuf ans, « mène une vie assez banale » et étudie la philologie. Après avoir répondu à une petite annonce, elle donne des cours de littérature à Pie, un lycéen de seize ans dyslexique. La romancière souhaitait avec cette rencontre explorer comment deux « très jeunes gens, qui sont chacun à leur manière, très emprisonnés » peuvent s’aider à avancer. « Ange c’est moi à dix-neuf ans », avoue Amélie Nothomb, qui confie avoir également été, au même âge, « terriblement sérieuse », comme son héroïne. « Elle a beaucoup de points communs avec moi » insiste-t-elle, en pointant notamment les études et les difficultés de la jeune femme à rencontrer des amis.

Franck Bouysse : « Buveurs de vent » ( Albin Michel, Polars & thrillers, 19/08/2020)

Avec le roman  « Né d’aucune femme », l’auteur confirmait en 2019 son immense talent à conter les failles et les grandeurs de l’âme humaine. Pour raconter cette histoire, il lui fallait disait-il, « s’éloigner du monde moderne pour mieux entendre ses personnages ». Il nous conduit à présent au cœur des montagnes du Massif Central. En exergue, une citation de Nietzche (« Ainsi parlait Zarathoustra ») : « Ils voulaient fuir leur misère et les étoiles leur paraissaient trop loin ». 

Résumé :

Ils sont quatre, nés au Gour Noir, cette vallée coupée du monde, perdue au milieu des montagnes. Ils sont quatre, frères et sœur, soudés par un indéfectible lien. Marc d’abord, qui ne cesse de lire en cachette. Mathieu, qui entend penser les arbres. Mabel, à la beauté sauvage. Et Luc, l’enfant tragique, qui sait parler aux grenouilles, aux cerfs et aux oiseaux, et caresse le rêve d’être un jour l’un des leurs. Tous travaillent, comme leur père, leur grand-père avant eux et la ville entière, pour le propriétaire de la centrale, des carrières et du barrage, Joyce le tyran, l’animal à sang froid… Dans une langue somptueuse et magnétique, Franck Bouysse, nous emporte au cœur de la légende du Gour Noir, et signe un roman aux allures de parabole sur la puissance de la nature et la promesse de l’insoumission.

Il est possible de lire en ligne le prologue du roman.

Julia Kerninon : « Liv Maria » (L’Iconoclaste, 19/08/2020)

Née en 1987 à Nantes, Julia Kerninon est l’une des voix importantes de la nouvelle génération d’autrices. Ses précédents livres ont été couronnés de nombreux prix, salués par la critique et traduits à l’étranger. Avec ce cinquième roman, elle affirme encore son talent.

Extrait de Télérama :  « Liv Maria » : Une femme vit avec son tragique secret… Julia Kerninon crée une héroïne inoubliable :  Il y eut Phèdre, Jane Eyre, Anna Karénine, et voici maintenant Liv Maria, en droit d’occuper sa place, d’attirer tous les regards. Quelle joie ce doit être, pour une écrivaine, de voir surgir de soi une personne pareille et de lui offrir un espace de vie à sa mesure ! (…) Ce n’est pas un hasard si elle a choisi les trois premières lettres du mot livre pour nommer Liv Maria, élevée sur une petite île par un père fou de Faulkner, Beckett et London, et par une mère tenancière de café merveilleusement appelée Mado Tonnerre…

Résumé :

Son nom est Liv Maria Christensen. Elle fut l’enfant solitaire, la jeune fille fiévreuse, l’amoureuse du professeur d’été, l’orpheline et l’héritière, l’aventurière aux poignets d’or. Maintenant la voici mère et madone, installée dans une vie d’épouse. Mais comment se tenir là, avec le souvenir de toutes ces vies d’avant ? Faut-il mentir pour rester libre ? Julia Kerninon brosse le portrait éblouissant d’une femme marquée à vif par un secret inavouable. Et explore avec une grande justesse les détours de l’intime, les jeux de l’apparence et de la vérité.

Muriel Barbery :  « Une rose seule » ( Actes Sud, 19/08/2020)

Avec son deuxième roman, « L’Élégance du hérisson », publié en 2006 chez Gallimard, et qui fut un succès inattendu de librairie, Muriel Barbery a remporté de nombreux prix littéraires, tout en se faisant connaître du grand public.

Résumé :

Rose arrive au Japon pour la première fois. Son père, qu’elle n’a jamais connu, est mort en laissant une lettre à son intention, et l’idée lui semble assez improbable pour qu’elle entreprenne, à l’appel d’un notaire, un si lointain voyage. Accueillie à Kyōto, elle est conduite dans la demeure de celui qui fut, lui dit-on, un marchand d’art contemporain. Et dans cette proximité soudaine avec un passé confisqué, la jeune femme ressent tout d’abord amertume et colère. Mais Kyōto l’apprivoise et, chaque jour, guidée par Paul, l’assistant de son père, elle est invitée à découvrir une étrange cartographie, un itinéraire imaginé par le défunt, semé de temples et de jardins, d’émotions et de rencontres qui vont l’amener aux confins d’elle-même.

Ce livre est celui de la métamorphose d’une femme placée au cœur du paysage des origines, dans un voyage qui l’emporte jusqu’à cet endroit unique où se produisent parfois les véritables histoires d’amour.

Nota bene : Comme d’habitude, désormais, l’émission de la veille pourra être écoutée en podcast sur les cinq plateformes suivantes : Deezer, Apple Podcasts, Castbox, Spotify et Tootak. La réalisation de l’émission, produite par Rosebud, est assurée par Adrien Soland.

Rappelons encore :  l’existence du format court, « La P’tite Librairie », et du Concours national de lecture à voix haute, organisé cette année pour les collégiens et lycéens, une opération qui a remporté un vif succès auprès des jeunes, venant contredire l’idée répandue selon laquelle ils ne s’intéresseraient plus aux grands auteurs… (la finale a eu lieu le mercredi 26 août).

Janine Bailly, Fort-de-France, le 27 août 2020