Janine Bailly

« Bernarda Alba from Yana », être femme, toujours et sous tous les cieux !

Spectacle par Le Grand Théâtre Itinérant de Guyane, au théâtre Aimé Césaire de Fort-de-France. Adaptation et mise en scène d’Odile Pedro Leal.

– par Janine Bailly –

Ce qui sans doute fait la force et l’intérêt de Bernarda Alba from Yana, adaptation de La casa de Bernarda Alba du dramaturge espagnol Federico Garcia Lorca, c’est son intemporalité, ou son universalité. Un paradoxe assumé, puisque l’intrigue se déroule en une sorte de huis clos, qu’elle ne sortira jamais de la maison ou du domaine de Bernarda – si ce n’est que le reste du monde sera entrevu par les fenêtres des chambres, tour à tour permises ou interdites, seules ouvertures sur l’extérieur concédées par la tyrannie d’une mère promue, au décès de son second mari, chef incontesté de la cellule familiale. Paradoxe assumé, puisque les passions mises en scènes, les déchirements qu’elles entraînent, allant jusqu’à faire imploser un cercle exclusivement féminin, furent sous tous les cieux et de tous temps, du domaine de la tragédie ; qu’aussi la critique sociale sous-jacente à l’histoire pourrait se concevoir aujourd’hui autant qu’autrefois… Que sont suggérées, par une simple paire de longues bottes noires posées sur une chaise en ouverture de spectacle, les amours ancillaires du maître de maison… Que l’argent se révèle parfois être le moteur des actions humaines, et des choix qu’en dépit de ses sentiments intimes on se croit tenu de faire… et qu’enfin la distribution des comédiennes et comédien, multiple par la couleur de peau et les origines, donne l’idée d’un peuple guyanais mêlé, où l’on vivrait sans préjugés « raciaux » d’aucune sorte…

Sous la férule de leur mère, elles tentent de vivre, les cinq filles recluses dans le giron qu’on dit protecteur, et qui pour une longue période de deuil selon la tradition vient de se refermer sur elles, interdites les robes et dentelles trop frivoles, interdite la poudre de riz sur le visage, que d’un brutal revers de main Bernarda balaiera !

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« Be Natural-l’histoire cachée d’Alice Guy-Blaché », de Pamela B. Green

Mardi 9 mars à 16H, salle Frantz Fanon. Un documentaire instructif autant qu’émouvant, pour tous les amoureux des femmes et du cinéma ! 

– par Janine Bailly –

Be Natural, l’histoire cachée d’Alice Guy-Blaché (États-Unis, 2018, 1h42) ressuscite une figure de femme encore trop souvent méconnue, et dont l’œuvre, comme si on l’avait voulu maintenir prisonnière dans l’ombre des hommes, a trop longtemps été occultée.

Alice Guy, la Française qui débuta comme secrétaire chez Gaumont avant d’en devenir la directrice artistique, s’étant un jour emparée d’une caméra a écrit et réalisé le premier film narratif de l’histoire du cinéma. Pionnière audacieuse, d’abord reconnue puis longtemps ignorée, elle sort aujourd’hui de l’ombre grâce à ce documentaire de Pamela B.Green.

Alice Guy, jeune et jolie femme, qui dans un monde d’hommes avait su s’imposer, sans craindre d’innover ni de battre en brèche les tabous et injonctions de son époque, celles faites à son sexe plus particulièrement… Dans un court-métrage de sept minutes, intitulé Les Résultats du féminisme, que peut-on voir en effet ? Des hommes qui se fardent, paradent dans leurs beaux habits, s’occupent des tâches ménagères , du repassage et des enfants, pendant que les femmes, au café, boivent, fument et draguent, volant même au secours d’un pauvre garçon qui se fait importuner… Et la scène se passe en 1906 !

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Mars 2021 : Un week-end dédié aux femmes, dès avant le 8 mars

– par Janine Bailly –

Communiqué de France Antilles : Ce 8 mars, la Journée internationale des Droits des Femmes est relayée par la plupart des chaînes de télévision. Des Antilles jusqu’aux confins de la Terre, les femmes s’expriment dans le monde entier, par le biais du tube cathodique. Le programme est ici, extrait de “France-Antilles Le Mag” du week-end.

Aux origines

Selon le site internet officiel du 8 mars, l’origine de la Journée internationale des droits des femmes s’ancre dans les luttes ouvrières, et dans celles des suffragettes… dans les nombreuses manifestations de femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail, et l’égalité entre les hommes et les femmes. Des manifestations qui agitèrent la Russie, l’Europe et le monde occidental, au début du XXe siècle.

Officialisée par les Nations-Unies en 1977, la “Journée Internationale des Femmes” est aujourd’hui une journée de manifestations à travers le monde : l’occasion de faire un bilan sur la situation des femmes. Une journée qui reste d’une brûlante actualité, car tant que l’égalité entre les hommes et les femmes ne sera pas atteinte, nous aurons besoin de la célébrer !

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« Outrage », un film pour parler différemment des hommes et des  femmes. 

Lundi 8 mars à 20H30 et Lundi 15 mars à 16h00, à la Salle Frantz Fanon de Tropiques-Atrium

Tropiques Atrium propose, en lien avec la Journée nationale des luttes pour les droits des femmes, un film américain de fiction, Outrage , réalisé en 1950 par Ida Lupino.

Ida Lupino (1914 ou 1918- 1995) et le monde du cinéma

Grande actrice américano-britannique des années 40 et 50, Ida Lupino s’imposera à Hollywood comme l’une des rares femmes scénaristes, réalisatrices et productrices de son époque. Elle raconte comment, dans ce métier, elle a eu l’impression de s’ennuyer sur les plateaux de tournage, alors que « quelqu’un d’autre semblait faire tout le travail intéressant ». Avec son mari, l’écrivain Collier Young, elle fonde donc la compagnie The Filmakers, alternative au modèle des studios hollywoodiens, ce qui lui permet de traiter en toute indépendance des thèmes peu conventionnels, souvent absents dans ces décennies-là des écrans américains.

Outrage est une commande d’Howard Hughes pour la RKO. Voici un film dont le scénario traite d’un sujet particulièrement inhabituel et hardi pour l’époque, à savoir les traumatismes subis par une jeune femme, victime d’un viol.

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Femmes de Martinique, fanm doubout : le programme d’un week-end prolongé

La journée internationale des droits des femmes est inscrite dans l’agenda international le 8 mars. Cette année, la journée tombant un lundi, les autorités et autres associations ont décidé de fêter les femmes durant tout un week-end prolongé, par des manifestations diverses, qui peuvent aller du vendredi 5 au lundi 8 mars. Les occasions de plébisciter les actions des fanm doubout seront nombreuses et variées : théâtre, exposition, film, mise en lumière des artisanes et créatrices, etc.

Union des Femmes de Martinique, communiqué publié le 02/03/202 :  un collectif pour “hisser” haut les droits des femmes ! L’UFM propose deux rendez-vous inédits, les 7 et 8 mars !

À l’occasion de cette journée spéciale, l’UFM appelle au rassemblement le plus large possible afin de poursuivre activement la lutte pour les droits des femmes. « C’est ensemble et solidairement, autour d’une idée, celle de l’urgente nécessité de continuer à se mobiliser pour revendiquer nos droits, que nous ferons avancer notre société ! »

Dimanche 7 mars : à 14 h, les féministes et symapthisant·es sont invité-es à participer à une visio-conférence internationale, en présence de nombreuses féministes du monde : « Oliwon latè, fanm ka goumen » , à l’Hôtel de la CTM

♦ En présence d’Angela Davis et 16 autres féministes de 17 pays différents : Dominique, Sainte-Lucie,  Trinidad, République Dominicaine, Haïti, Guadeloupe, Guyane, Brésil, Argentine, états-Unis, Algérie, Sénégal, Nouvelle Calédonie, Océanie, Kurdistan, France.

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La saison estivale 2021 au Théâtre du Peuple de Bussang

Simon Delétang a dévoilé le programme de la saison estivale de son Théâtre, dans les Vosges. Une saison qui se déroulera du samedi 3 juillet au dimanche 5 septembre 2021.

-– par Janine Bailly –-

« L’annulation de la saison d’été 2020 a été un profond traumatisme, mais nous avons appris de cette période et ne nous laisserons plus surprendre », explique Simon Delétang, metteur en scène, comédien, et depuis octobre 2017 directeur du Théâtre du Peuple de Bussang. À la sortie de l’été, début septembre 2020, il avait mis en scène Notre besoin de consolation est impossible à rassasier, de Stig Dagerman, sous la forme d’un oratorio électro-rock, avec le groupe Fergessen (Michaëla Chariau et David Mignonneau), originaire de Saint-Dié-des-Vosges. Ce spectacle, entre deux confinements, avait été pour le public une véritable bouffée d’oxygène. Il sera repris pendant cette saison estivale. Stig Dagerman, né Stig Halvard Jansson, le 5 octobre 1923 à Älvkarleby, mort le 4 novembre 1954 à Danderyd, fut un écrivain et journaliste libertaire. Il reste l’un des auteurs suédois les plus importants des années 1940.

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Sur France Musique, « L’invité du jour : Olivier Py »

« Il n’y a pas de logique sanitaire à la fermeture des salles, c’est donc une injustice »

Au Théâtre des Champs-Élysées, à Paris, Olivier Py met en scène La Voix humaine de Poulenc, sur un livret de Jean Cocteau, et une création mondiale, sur un livret qu’il a lui-même écrit, Point d’Orgue du compositeur Thierry Escaich. L’occasion pour lui d’évoquer aussi l’avenir du Festival d’Avignon, qu’il dirige.

À voir en ligne fin mars, les opéras

La création de Point d’orgue met en miroir La Voix Humaine de Francis Poulenc, offrant une résonance actuelle à cette œuvre phare du XXe siècle. Le spectacle, par lequel Poulenc “dialogue” avec le compositeur Thierry Escaich, sera disponible sur France Musique le 27 mars, et disponible en VOD sur le site du Théâtre des Champs-Élysées.

Olivier Py retrouve pour cette nouvelle production la soprano Patricia Petibon¹, avec qui il aime collaborer : « Elle est comme ma petite soeur…. Elle est éblouissante et a une beauté surnaturelle. Elle donne à cette partition de “La Voix humaine” quelque chose de nouveau, débarrassé du mélodramatique, quelque chose de plus cru, violent et parfois drôle ».

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Petit aperçu du festival du court métrage de Clermont-Ferrand 2021

– par Janine Bailly –

Un Festival pour nous parler d’aujourd’hui, des autres et de nous !

Présentation :

Du vendredi 29 janvier au samedi 6 février se tenait, en France à Clermont-Ferrand, le Festival International du Court Métrage. Un festival comme tant d’autres condamné par la pandémie à se dérouler en ligne. Puisque dans une grande partie de l’Europe, la culture est, depuis une année déjà, tenue sous cloche, et qu’à la différence de La Martinique où je réside, les salles de cinéma restent, “là-bas”, désespérément obscures, au sens tragique du terme désormais ! Le Festival de Clermont-Ferrand est aujourd’hui la plus importante manifestation cinématographique mondiale consacrée au court métrage. En terme d’audience et de présence professionnelle, c’est le deuxième festival de cinéma en France, après celui de Cannes. Il a permis de découvrir de nombreux réalisateurs qui se sont ensuite lancés dans le long-métrage avec succès – Klapisch, Podalydès, Jeunet, Zonca, Giannoli… Sur le site Arte.tv, il est possible de voir comment se créent les affiches du festival.

Le court métrage, un format souple, qui doit rester inférieur à une heure, pouvant aller d’une poignée d’instants à une durée de cinquante-neuf minutes.

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« Allen v. Farrow » : un documentaire à regarder pour tenter de comprendre ?

Tenter de faire surgir la vérité, ou relayer l’accusation ? Au sujet de ce film en quatre épisodes, réalisé par Kirby Dick et Amy Ziering, et dans lequel les accusations d’agression sexuelle de Woody Allen à l’encontre de sa fille adoptive Dylan refont surface, la question semble se poser. Quoi qu’il en soit, on peut penser qu’en réalisant Allen v. Farrow, les deux documentaristes ont voulu contribuer à lever le voile sur la culture du viol et de l’inceste qui pèse sur Hollywood, comme sur l’ensemble de la société – c’est en effet une des motivations qui sous-tendait déjà leurs autres réalisations.

Depuis les années 90, la polémique qui oppose Mia Farrow à Woody Allen, divisant la famille et les amis en deux clans ennemis, est exposée sans retenue, parfois même avec indécence dans les médias. Une polémique qui a rebondi en janvier 2018, dans le contexte des révélations suscitées par le mouvement #MeToo. En appelant à la conscience de ce mouvement, Dylan renouvelait alors les accusations contre son père. Moses Farrow, quant à elle, apportait une nouvelle fois son soutien à Woody Allen, dans un long post détaillant plusieurs faits propres à innocenter son père… Si l’on aime, avec raison, les films du réalisateur new-yorkais, en France plus encore que dans son propre pays où il est désormais mis au ban de l’industrie cinématographique, on finit  pourtant par se demander qui est l’homme en lui, et ce qui l’aurait poussé à commettre de tels actes indignes sur l’une de ses filles adoptives.

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Racine à l’honneur : Mithridate, deux fois !

—  par Janine Bailly —

À époque tragique, théâtre crépusculaire. Quand la culture, faute de public, est tenue pour perdurer de se réinventer, on obtient le “film de théâtre­”, ici une coproduction inédite du Théâtre National de Strasbourg et de la chaîne éphémère Culturebox. Une création qui permet à Mithridate, la tragédie de Jean Racine, d’entrer au foyer de chaque  téléspectateur qui le désire. Une pièce du dramaturge classique moins connue et moins jouée que d’autres, mais qui en cette étrange saison se tient deux fois “sur les tréteaux”, car travaillée aussi, de différente façon, à La Comédie Française. 

Que penser du “théâtre filmé” ?

Le “film”, dont Stéphane Pinot assure la réalisation, est produit par la Compagnie des Indes. Si la situation sanitaire le permet, la pièce sera jouée sur la scène  du Théâtre National de Strasbourg du 7 au 18 juin. De la tragédie racinienne, qui n’a pu être représentée en novembre dernier au TNS, cette version filmée est désormais disponible sur la plateforme France.tv, et ce jusqu’au jusqu’au 23 août 2021. Elle sera visible aussi, le 5 mars, sur la chaîne France 5.

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Steve McQueen : « Cette série était un devoir »

« Small Axe, la série coup de poing nommée aux Golden Globes, un chef d’œuvre en cinq actes » 

Steve McQueen, le  réalisateur britannique oscarisé pour Twelve Years a Slave en 2013, propose, sur la plateforme Salto, une anthologie de cinq films pour raconter le racisme qu’a rencontré la communauté noire et antillaise, à Londres, des années 60 aux années 80. Dans le  long-métrage qui lui a valu une réputation bien méritée,  il disait déjà la descente aux enfers d’un homme noir, devenu esclave dans le Sud des États-Unis, au XIXe siècle. Aujourd’hui, il choisit avec soin cinq histoires de vie, cinq histoires authentiques de harcèlement, de racisme, de discrimination et d’injustice, mettant  en scène la communauté de ces immigrés caribéens, partis de leur terre d’origine pour rejoindre l’Angleterre, et parfois aider à la reconstruire.

Télérama : En mettant en lumière des événements souvent absents des livres d’histoire britanniques, et en reconstituant avec soin les conditions de vie de la communauté caribéenne londonienne sur deux décennies, McQueen délivre une œuvre puissante, nécessaire, où l’esthétique est toujours au service du politique.

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Les diffusions en direct du Théâtre de la ville  :  « Un furieux désir de bonheur »

— par Janine Bailly —

Vendredi 26 février. Samedi 27 février à 15 heures (heure de Paris), sur Facebook  et Youtube

En direct, car il ne s’agit pas à proprement parler de “théâtre filmé”, les acteurs jouant à chaque représentation sur la scène, devant une salle privée de spectateurs, jouant jusqu’au simulacre du salut final. Un salut inhabituel, angoissant presque d’être offert et vu dans un si total silence !  Pendant ce mois de février, le Théâtre de la Ville à Paris poursuit son engagement envers la jeunesse, les soignants, les enseignants. Après J’ai trop d’amis, Nos amours bêtes, Alice à travers le miroir, Alice et autres merveilles, voici donc Un furieux désir de bonheur, diffusé en direction des familles, des hôpitaux, des centres de loisirs, et des écoles qui ne sont pas en vacances.

En écho à Olivier Letellier, qui pour présenter ce nouveau  spectacle s’appuie sur la formule « Oser dire ses désirs », Emmanuel Demarcy-Mota, directeur de la structure, initiateur  dès le premier confinement de l’opération “Les Directs”, nous rappelle une fois encore que le théâtre, s’il est empêché, continuera en dépit de la fermeture des établissements au public :  « Rien ne nous arrêtera dans notre désir,  nous ferons tout pour ne pas avoir peur ».

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« DEUX », un premier long-métrage pour dire les amours différentes

— par Janine Bailly —

Égérie du nouveau cinéma allemand au tournant des années 70, Barbara Sukowa a brillé chez Fassbinder, Margarethe Von Trotta, Volker Schlöndorff, ou encore Lars Von Trier. Elle est nommée au César de la meilleure actrice pour son rôle dans Deux.  Ce matin, sur France Inter, elle était l’invitée d’Augustin Trapenard. L’occasion pour nous de revenir sur ce film, qu’en ce mois de février nous avons eu le privilège de découvrir sur les écrans de Martinique, dans la programmation proposée par Tropiques-Atrium, et que dans son émission l’animateur définit fort joliment comme « l’histoire d’un amour lesbien caché, jamais conjugué autrement qu’au futur, et qui explose à la face du monde ». Et d’ajouter que « Barbara Sukowa embrase le film “Deux” ». Mais si l’actrice incarne à la perfection le personnage de Nina, qui pour avoir vécu, seule et décomplexée suppose-t-on, dans les grandes villes du monde, est de ces deux amoureuses la plus décidée, la plus confiante – celle qui préside à leur destin commun –, Martine Chevallier dans le rôle de la timide Madeleine sait aussi, par ses silences éloquents, par sa retenue, par la faculté à dire d’un simple regard ce qu’en elle il y a de plus profond, nous rendre complices émus de cette histoire si singulière.

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À venir, « Regard noir », un film d’Aïssa Maïga

L’actrice dénonce dans un documentaire, qui sera diffusé en exclusivité le 16 mars sur Canal+, le manque de diversité du cinéma français. 

« Regard noir »

Le film, co-réalisé avec Isabelle Simeoni¹, revient sur la représentation des femmes noires dans les fictions. Les deux réalisatrices ont affirmé, dans une interview sur Canal+, vouloir « mettre un coup d’accélérateur parce que le progrès, ça se construit… L’un des objectifs du film est de démontrer que grâce aux combats individuels et collectifs, le monde s’améliore… Il est essentiel, après ces années d’effacement, que la parole des femmes soit valorisée, que leur présence, leur créativité, leur puissance, leur intelligence et leur force de travail soient enfin reconnues… »

Pour débattre de la question, elles sont allées à la rencontre de celles et ceux qu’elles qualifient de “talents, créateurs et experts”. Parmi eux, on retrouve Ryan Coogler, le réalisateur de Black Panther, l’actrice et icône féministe Adèle Haenel, la réalisatrice et activiste Ava DuVernay réalisatrice de Selma, la star brésilienne Tais Araujo, les actrices Firmine Richard, Phylicia Rashād, ou encore Sonia Rolland, Miss France 2000 que l’on peut voir actuellement dans la série Tropiques Criminels, tournée entre autres sur l’île de Martinique. 

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LaBaLaVi : sur France.tv, une web-série pour « colmater les oublis de l’Histoire »

Les objectifs de la web-série 

Avec LaBaLaVi, visible sur Le portail des Outre-mer, nous découvrirons, en douze épisodes, des destins rarement pris en compte par l’Histoire de France, ceux des « migrants de l’intérieur ». Le photographe-réalisateur Cédrick-Isham, d’origine guadeloupéenne, et l’auteure-journaliste Kelly Pujar, d’origine martiniquaise, nous emmèneront à la rencontre des Ultramarins qui vivent sur le sol de la France hexagonale. Certains y sont venus par le Bumidom – le bureau pour le développement des migrations dans les départements d’Outre-mer – d’autres, non. Certains de leur plein gré, d’autres non. S’ils sont de profils divers et différents, ces hommes et ces femmes – de Martinique, de Guadeloupe, de Guyane ou de La Réunion – sont souvent arrivés en quête d’une vie meilleure, portés par leur seul espoir. Recueillir leurs histoires de vie, explorer leurs sentiments et leur ressenti, mettre en lumière leurs luttes, et les combats du quotidien.… au fil de ces échanges naîtront des témoignages touchants sur la vie “là-bas” : c’est en effet par cette locution que les habitants des Outre-mer désignent souvent la France, d’où le titre choisi pour la série :  LaBaLaVi.

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La Saison AFRICA 2020

Mme N’Goné Fall : « Laissez-nous vous dire qui nous sommes »

Annoncée officiellement par le Président de la République lors de son voyage à Ouagadougou, en novembre 2017, la Saison Africa2020 a pour objectif de mieux nous faire connaître l’Afrique contemporaine. En France, elle était à l’origine prévue du 1er juin à mi-décembre 2020, sur tout le territoire, hexagone et territoires ultra-marins. L’Institut français, en accord avec le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et le Ministère de la Culture, a décidé de la reporter : après concertation avec tous les partenaires, il a été dit qu’elle se déroulerait de décembre 2020 à mi-juillet 2021.

Emmanuel Macron avait déclaré à l’université de Ouagadougou au Burkina Faso, le 28 novembre 2017 : « Je considère que l’Afrique est tout simplement le continent central, global, incontournable car c’est ici que se télescopent tous les défis contemporains. C’est en Afrique que se jouera une partie du basculement du monde. » Portée par l’Institut français, la Saison est coordonnée par un commissariat général, sous le pilotage de Mme N’Goné Fall. L’organisation en France d’événements marquants s’inscrit dans le cadre d’un partenariat renouvelé avec l’Afrique.

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Pap Ndiaye nommé à la direction du Palais de la Porte Dorée

Le Palais de la Porte Dorée :

L’Établissement public du Palais de la Porte Dorée réunit aujourd’hui le Musée national de l’Histoire de l’Immigration et l’Aquarium tropical. C’est un lieu d’échanges, fort d’une programmation culturelle et scientifique interdisciplinaire, croisant beaux-arts et histoire, sciences et société, mais aussi patrimoine et arts vivants. En 2019, il a accueilli jusqu’à 525 594 visiteurs, et se situe désormais au 25e rang des monuments et musées les plus visités de France. Pap Ndiaye, qui en a été nommé Directeur général, prendra officiellement ses fonctions le 1er mars 2021. Il succèdera, pour un mandat de trois ans, à Hélène Orain. À la tête de l’établissement depuis 2015, celle-ci est arrivée au terme de ses deux mandats.

Connu parfois sous son ancien nom de “Musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie”, le bâtiment du musée a été construit pour l’Exposition coloniale de 1931. D’abord “Musée des Colonies” – avec sa dédicace « À la France colonisatrice et civilisatrice » –, il changera plusieurs fois de nom : “Musée de la France d’Outre-mer” en 1935, “Musée des Arts africains et océaniens” en 1960 et “Musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie” de 1990 à 2003, année au cours de laquelle il ferme ses portes.

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 Parlez-moi d’amour : des voix célèbres pour répondre

14 février

14 février, date tragique dans l’Histoire de la Martinique, mais aussi dans son “Aujourd’hui” : en marge des “vidés marrons”, tenus à l’écart des festivités officielles, au Lamentin ou au quartier Godissard de Fort-de-France, pompiers et policiers ont été appelés à intervenir pour des faits de violence. On a relevé trois blessés par balle ou arme blanche. Ainsi, en 2021, une manifestation festive peut-elle dégénérer en drame, niant l’allégresse d’un Carnaval auquel on n’a pas voulu, en dépit de la situation sanitaire, se soustraire.  

14 février, jour de Saint Valentin, fête dévolue à l’amour ? Avec France-Culture, on s’interroge : c’est quoi, l’amour ? Un peu de douceur donc, dans ce flot d’informations dramatiques qui chaque matin nous inonde… « En cette journée de Saint Valentin, journée pour célébrer l’amour, on aurait aimé poser encore la question aux intellectuels et artistes qu’on aime, certains déjà disparus, d’autres encore là sur la scène de la vie : l’amour, pour eux, qu’est-ce que c’est ? Duras, Aragon, Yourcenar, de Beauvoir… donnent leur définition, forcément subjective. » Car quel sujet d’attention est plus universel que l’amour ?

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Publication : Un inédit de V.S. Naipaul, Prix Nobel de littérature

En librairie le 7 janvier 2021. Aux Éditions Herodios : Étrange est le chagrin, de V.S.Naipaul, précédé de Souvenirs de V.S.Naipaul, par Paul Theroux.

« Nous n’en avons jamais fini avec le chagrin. Il fait partie du tissu de la vie. Il attend toujours de nous tomber dessus. L’amour rend les souvenirs et l’existence précieux ; le chagrin qui nous envahit est à la mesure de cet amour et il est impossible d’y échapper. »

Étrange est le chagrin 

Le texte a d’abord été publié dans le “New Yorker” au début de l’année 2020, et c’est la dernière parution de Naipaul en français (le texte est traduit de l’anglais par Béatrice Vierne). Herodios ajoute à cet inédit un autre texte inédit en postface, de son ami Paul Theroux – écrivain mondialement connu. Il s’agit donc d’un double inédit, qui éclaire l’amitié tumultueuse entre les deux écrivains, et la personnalité hors normes de Naipaul.

Le « vieux lion » des lettres britanniques a écrit, quelques mois avant sa mort en 2018, ce bref et poignant récit sur le sentiment de chagrin et de deuil qu’il éprouva profondément en trois occasions de sa vie : lorsqu’il perdit son père, peu après son arrivée à Londres, jeune immigré de Trinidad, dans les années 50, puis, trente ans plus tard, lorsque survint la mort de son frère Shiva, enfin, aux derniers jours de sa vie, quand il assiste à l’agonie de son chat Augustus.

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Vent d’Amérique : « Une terre promise », de Barack Obama

Sur France Inter, dans Boomerang, Barack Obama en interview pour parler de son livre. 

Barack Obama a publié le premier tome de ses mémoires, Une terre promise, aux éditions Fayard, en novembre 2020. À l’occasion de la sortie de ce livre, celui qui fut le Président des États-Unis pendant huit ans, et  prix Nobel de la Paix, s’est confié dans une interview-radio exclusive à Augustin Trapenard. Il a évoqué son parcours, le pouvoir des mots, et ses espoirs pour le monde de demain.

France Inter, lundi 8 février 2022  

Son histoire, digne d’une épopée, est celle d’un homme que rien ne prédestinait à accéder à la fonction suprême. Jeune, métisse, sans expérience, il a su convaincre par la force du récit qu’il proposait et incarner l’espoir d’une Amérique nouvelle. Dans Une terre promise, il revient sur la naissance de son engagement citoyen, et sur les étapes qui ont jalonné sa première élection en 2008, alors que son pays était à l’aube d’une crise financière majeure. Observateur sans complaisance de sa propre action politique, il livre une analyse lucide des errances et des défis auxquels se confronte la démocratie américaine.

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Du côté du théâtre en ligne, pour « garder le lien »

Des spectacles diffusés depuis le Théâtre de la Ville et le Théâtre du Rond-Point

Ionesco suite – Spectacle & workshop.

Une nouvelle proposition dans la série les Directs, une création du Théâtre de la Ville, à Paris, pour « garder le lien » avec le public. 70 événements déjà depuis novembre 2020, théâtre, concerts, danse, conférences en lien avec France Culture et le Cabaret des Trois Baudets… Des centaines d’élèves pour voir avec leurs classes Alice à travers le miroir, ou Alice et autres merveilles… des interventions en hôpital aussi… En ces temps étranges et difficiles, une autre relation à la représentation, aux acteurs. Un autre rapport au spectateur, aujourd’hui réinventé, pour que perdure la culture, en dépit de tout !

DIMANCHE 7 FÉVRIER 2021, 11:00 aux Antilles, 16 heures en France. Retransmission depuis l’Espace Cardin, sans public en salle, gratuitement sur Facebook  et sur Youtube

« Ensemble : À l’heure où ce mot semble banni de notre vocabulaire collectif, c’est pourtant ce que nous vous proposons : passer le dimanche “avec” nous  ! »

DE IONESCO AUX NEUROSCIENCES.

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Danser : Au bout du souffle, de Hubert Petit-Phar et Delphine Cammal

Spectacle à Tropiques-Atrium, le samedi 6 février 2021, à 19h30

Au bout du souffle… : Explorer, par la danse, l’engagement total et son effet sur les corps.

Compagnie La Mangrove : Évoluant entre la Seine-Saint-Denis et la Guadeloupe, la compagnie propose en parallèle de ses créations des actions participatives à travers des projets territoriaux.

Site Parisart : La danse n’est-elle pas une façon de prendre position ? De s’engager par le corps dans le monde ? Avec Au bout du souffle… (2019), Hubert Petit-Phar et Delphine Cammal (Cie Mangrove) livrent une pièce autour de l’engagement. Création pour quatre danseurs — Ludovic Bibeyron, Jean-Sébastien Jacques, Octavia Miranda, Mickael Top —, Au bout du souffle… remonte le fil de l’héroïsme. En posant la question du sacrifice. Jean Moulin, Louis Delgrès, Spartacus, Benazir Bhutto, Ahmed Ben Bella, Patrice Lumumba, Thomas Sankara, Rosa Luxemburg… tous ont en commun d’être morts pour la société. D’avoir vécu en accord avec leurs principes ; d’avoir été tués pour cette raison. Pièce sobre, Au bout du Souffle… plonge dans cette énergie capable de dépasser la tétanie et partant d’une réflexion sur l’universalité des destins croisés de Louis Delgrès et Jean Moulin, interroge la position des corps en résistance.

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Publication des « Manifestes » d’Édouard Glissant et Patrick Chamoiseau 

Les Manifestes des écrivains  Édouard Glissant et Patrick Chamoiseau paraîtront le 4 février en librairie, à l’occasion du 10ème anniversaire du décès d’Édouard Glissant. Il s’agit de leurs divers textes théoriques et critiques, de textes de réflexion, publiés entre 2000 et 2009.

La sortie de Manifestes, programmée à cette date par les Éditions La Découverte et les Éditions de l’Institut du Tout-Monde, peut s’entendre comme un hommage à Édouard Glissant, disparu à Paris, le 3 février 2011, à l’âge de 82 ans. Un auteur martiniquais qui par ses écrits a influencé profondément son époque. Son ami de longue date, Patrick Chamoiseau, prix Goncourt en 1992 pour le roman Texaco, l’a accompagné dans son parcours intellectuel. Ensemble, ils ont publié les Manifestes, qui traitent entre autres de thèmes sociétaux, et qui sont réunis aujourd’hui pour être édités dans un seul ouvrage, dont l’avant-propos est écrit par Patrick Chamoiseau lui-même, sous le titre de Malgré tout. La postface, Une poétique de la politique, est quant à elle proposée par Edwy Plenel, journaliste politique français qui participe au site d’information indépendant Médiapart.

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« Woman, Women », être femme aujourd’hui

— par Janine Bailly —

« Comment être femme dans un monde d’hommes, se vivre femme pleine et entière, habiter son visage, son âme et son corps ? Comment changer sur nous, femmes du monde entier, le regard porté par les hommes ? Et comment faire que, solidaires des filles, les mères ne leur imposent plus ce qui leur fut d’abord à elles imposé ? Toutes ces questions sont au cœur du documentaire qu’ont réalisé Anastasia Mikova et Yann Arthus-Bertrand, approches féminine et masculine conjointes dans le même désir de donner la parole à toutes celles qui trop longtemps se sont tues, muselées, infériorisées, violentées par la tradition, les guerres, les contraintes sociales. Victimes innocentes de préjugés tenaces, sorcières on les a brûlées, vierges on les viole, libres on les soumet.

Mais voici qu’elles disent face à la caméra, qu’elles se disent à visage découvert, et si certaines se sont exprimées dans la souffrance, le fait qu’elles ne se cachent plus tendrait à prouver que déjà quelque chose pour elles a changé. Symbolique est la joie de celle qui ayant conquis l’écriture peut enfin écrire son nom… Un seul dispositif à ce recueil de témoignages : une toile de fond noire, cadre neutre sur lequel viennent s’imprimer en plans très rapprochés les visages, qui seuls à l’image importent, et s’inscrire les paroles traduites de langues multiples,  celles de cinquante femmes de toutes origines, de tous âges, de tous lieux.

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À l’Opéra Bastille, la finale du concours « Voix des Outre-Mer »

« Des voix lointaines qui nous touchent au plus près », un événement qui attire l’attention sur le nécessaire développement de formation musicale dans les territoires ultra-marins.

— par Janine Bailly —

Le vendredi 22 janvier 2021 se tenait à l’Opéra Bastille, à Paris, la finale nationale de la troisième édition du concours Voix des Outre-Mer. Imaginée et organisée par le contre-ténor Fabrice di Falco et par Julien Leleu, président de l’association Les Contres Courants, cette compétition a pour objectif de mettre en lumière les talents ultra-marins, encore trop peu présents sur les scènes lyriques. Cette année, la crise sanitaire ayant empêché l’organisation des finales de sélection à Saint-Pierre et Miquelon, Wallis et Futuna, et en Nouvelle-Calédonie, les candidats représentaient sept territoires. À ce concours, ouvert aux voix ultra-marines, tout candidat peut se présenter avec ou sans formation, et sans limite d’âge. Au terme des éliminatoires régionales, les finalistes, au nombre de seize cette année, sont invités à Paris. Là, ils reçoivent une formation gratuite, sous la forme de masterclass, qui les prépare au mieux à la dernière épreuve.

C’est le baryton martiniquais Edwin Fardini, âgé de de 25 ans, qui a remporté le prix le plus prestigieux.

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