LaBaLaVi : sur France.tv, une web-série pour « colmater les oublis de l’Histoire »

Les objectifs de la web-série 

Avec LaBaLaVi, visible sur Le portail des Outre-mer, nous découvrirons, en douze épisodes, des destins rarement pris en compte par l’Histoire de France, ceux des « migrants de l’intérieur ». Le photographe-réalisateur Cédrick-Isham, d’origine guadeloupéenne, et l’auteure-journaliste Kelly Pujar, d’origine martiniquaise, nous emmèneront à la rencontre des Ultramarins qui vivent sur le sol de la France hexagonale. Certains y sont venus par le Bumidom – le bureau pour le développement des migrations dans les départements d’Outre-mer – d’autres, non. Certains de leur plein gré, d’autres non. S’ils sont de profils divers et différents, ces hommes et ces femmes – de Martinique, de Guadeloupe, de Guyane ou de La Réunion – sont souvent arrivés en quête d’une vie meilleure, portés par leur seul espoir. Recueillir leurs histoires de vie, explorer leurs sentiments et leur ressenti, mettre en lumière leurs luttes, et les combats du quotidien.… au fil de ces échanges naîtront des témoignages touchants sur la vie “là-bas” : c’est en effet par cette locution que les habitants des Outre-mer désignent souvent la France, d’où le titre choisi pour la série :  LaBaLaVi. 

Cédrick-Isham et Kelly Pujar nous racontent une histoire particulière autant qu’universelle, d’une façon propre à toucher toute personne s’intéressant à la problématique de l’identité. Ce type de documentaire manque encore cruellement en France, pays dont le récit national se satisfait trop souvent de ce qui concerne les citoyens originaires de la “métropole”. Mais la France est faite de peuples différents, d’origines diverses, c’est bien ce qui la rend unique, et ce qui en fait toute la richesse !

Par ces courts entretiens, les réalisateurs tentent de répondre aux questions que nous nous posons : Qu’est-ce qui a motivé les personnes interrogées, originaires des territoires dits d’Outre-mer, à quitter leurs terres natales pour l’Hexagone ? Pourquoi avoir fait ce choix ? À travers leurs histoires, on découvrira les différentes voies prises pour rejoindre la France hexagonale, par des chemins pas toujours faciles : l’armée, les études, les concours, la recherche d’un emploi… Et quand les souvenirs du pays que l’on a laissé derrière soi referont surface, ils seront riches de sensations, d’odeurs, de musiques, de sons et de paysages…

Sur le site e-Karb  (L’actualité culturelle du monde caribéen) : Comment nouer le dialogue ?

Cédrick-Isham utilise des sessions photos. Ses partenaires sont musicien, chorégraphe, agents de services publics, issus du monde des médias ou du livre ; ils sont de générations différentes… Malgré les difficultés et les déchirements, malgré ce qui parfois est vécu comme un exil, ces personnes issues des territoires ultramarins ont fait leur chemin dans la société hexagonale. Aujourd’hui, elles travaillent dans des secteurs divers : hôpitaux, armée, Éducation nationale, commerce. D’autres encore sont artistes, danseurs, écrivains… Malgré leur apport à la société française, l’histoire de leur migration à l’intérieur d’un même pays est peu connue. La série LaBaLaVi leur donne enfin la parole. Ce sont des récits loin de toute logique victimaire. Le but n’est pas d’accuser, mais de raconter les parcours de vie de ces migrants pas comme les autres, et qui peuvent être fiers de ce qu’ils ont accompli.

Les créateurs parlent de leur série en ces termes : « Ce projet nous permettra de dévoiler les itinéraires des protagonistes… Nous aborderons avec eux leurs cheminements intérieurs et leurs pensées profondes, pour dessiner au fur et à mesure des épisodes, une image à la fois hétéroclite et concordante de l’identité des personnes originaires des Outre-mer, et vivant en France hexagonale… Nous donnons la parole à ces habitants qui souvent ont le sentiment d’être “des citoyens à part”, afin qu’ils deviennent “des citoyens à part entière”. »

Présentation d’après le magazine Télérama 

Ils sont venus en métropole, parfois contre leur gré, pour repeupler les campagnes ou constituer une main-d’œuvre bon marché. Dans cette mini-série documentaire, les Ultramarins de France racontent l’expérience du déracinement, et leurs combats pour garder leur identité. Les “enfants de la Creuse ” vous rappellent-ils quelque chose ? Entre 1962 et 1984, plus de deux mille jeunes Réunionnais furent envoyés de force dans quatre-vingt-trois départements de l’Hexagone alors victimes de l’exode rural. Nombre d’entre eux furent déclarés “pupilles de l’État” alors même qu’ils avaient encore leurs parents. Le crime, impuni jusqu’ici, s’ajoute à l’épisode traumatique du Bumidom : de 1963 à 1981, l’organisme public va déplacer des centaines de milliers d’Ultramarins de leur île afin d’alimenter la métropole en main-d’œuvre bon marché. Ces deux chapitres oubliés de l’Histoire de France sont commentés avec une vive émotion dans Labalavi.

Avec un sens remarquable de l’écoute, la web-série est allée à la rencontre de femmes et d’hommes originaires de Martinique, de Guadeloupe, de Guyane et de La Réunion. Cette galerie de portraits filmés avec tendresse et fraîcheur dévoile le tiraillement constant entre deux mondes, celui des Outre-mer et celui de l’Hexagone. Toutes et tous racontent, avec un humour parfois caustique, les conditions de leur arrivée en France “métropolitaine”. Les protagonistes revisitent l’histoire de leur migration à l’intérieur de leur propre pays. Quelles leçons en tirent-ils ? Comment se sentent-ils ? « Entre la Martinique et ici, ce n’est pas le même pays. Il faut un long temps d’adaptation », confie l’un d’eux. Les enfants ou les petits-enfants des premiers arrivants, nés en France hexagonale, prennent également la parole pour livrer avec enthousiasme leurs souvenirs de la découverte de leurs racines… Des souvenirs et des trajectoires de vie qui se mêlent à des réflexions politiques ou philosophiques sur le racisme, l’acceptation de soi, la notion d’identité, l’esclavage et la colonisation, ou encore, pour beaucoup d’entre ces personnes, la prise de conscience et la revendication de leurs origines africaines.

LaBaLaVi se déroule sur un rythme dynamique, porté par la qualité soignée des images, ce qui permet de s’attacher aux personnages…

À découvrir sur Le portail des Outre-mer

Quatre épisodes sont déjà visibles à partir de ce lien, sur le Portail des Outre-mer : La ruée vers l’hexagone / Dans les jupes de ma grand-mère / Terre de mon enfance / Un pied dans l’hexagone

Afin que le projet puisse arriver à son terme, un financement participatif est lancé, qui servira à couvrir les coûts de production. Pour suivre l’événement, ou pour participer, on peut rejoindre Instagram  et Facebook.

Qui porte le projet ?

Zebra Production a été créée en 2011 par Susanna Dörhage, ancienne responsable du bureau parisien de l’information d’Arte. Elle a produit de nombreux reportages et des documentaires pour la télévision (France Télévision, Deutsche Welle, Public Sénat, RTS, SRF, 24News). Elle soutient des créations aux contenus engagés, entre autres pour l’égalité des chances dans la société française.

LaBaLaVi, Série de 12 x 8 mn. Disponible du 8 février au 18 mars sur le portail des Outre-mer La 1ere de France Télévisions.