Janine Bailly

Point de vue : Frédéric Boyer : Israël-Palestine, la propriété des absents

Le journal La Croix accueille de grandes signatures de journalistes et d’experts qui apportent un point de vue singulier sur le présent. Frédéric Boyer est écrivain, traducteur et éditeur français. Le 1er juin 2018, il reprend officiellement la direction des éditions P.O.L. Il a reçu en 1993 le Prix du Livre Inter pour son roman Des choses idiotes et douces, en 2008 le Prix Jules-Janin de l’Académie française pour sa nouvelle traduction des Confessions de Saint Augustin, Les Aveux.

Un recueil de ses articles publiés depuis trois ans dans le quotidien, est paru en septembre aux éditions Bayard : Sous l’éclat des flèches.

Ce 24 mai 2021, il revient, dans sa chronique, sur la situation des déplacés internes palestiniens de 1948, qui se sont retrouvés privés de leurs terres, conflit à l’origine de l’explosion de violence ces dernières semaines. 

– par Frédéric Boyer –

« Les nouvelles venues de Jérusalem et de Gaza me désespèrent. Les menaces d’expropriation de familles palestiniennes habitant le petit quartier de Cheikh Jarrah, au nord de la Vieille Ville, ont réamorcé la violence fratricide.

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À Schœlcher : Pénurie d’eau, la crise continue !

– par Daniel CHOMET –

Publication initialement faite le 21 mai 2021 sur la page Facebook de Daniel CHOMET. Conseiller municipal de la ville de Schœlcher. Conseiller communautaire à la CACEM. 

Les récentes coupures d’eau sur Schœlcher et les difficultés qui se profilent pour les usagers d’ODISSY me donnent malheureusement l’occasion de m’interroger sur la performance du service d’eau que chaque usager est en droit d’attendre.

Je rappelle que nous payons sur le territoire de la CACEM une eau à un prix record !

Je regrette la lenteur de mise en œuvre de décisions prises depuis le précédent épisode de sécheresse… l’an dernier. Des décisions qui auraient dû avoir été prises depuis longtemps !!!!

Pourquoi les forages de Fond-Lahaye et de Case-Navire ne sont-ils toujours pas en service ? Ces ressources sont identifiées et exploitables depuis plus d’une décennie et pourraient livrer 20 % du besoin des Schœlcherois.

Est-il excusable que le réservoir situé à l’Évêché perde à lui seul 5000m3 d’eau potable par jour ? C’est le volume équivalent à la consommation journalière de la ville de Schœlcher… un vrai scandale !

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Cité internationale des arts, à Paris :  deux programmes à destination des artistes ultramarins 

Le programme « Cité internationale des arts & DAC Martinique »

La Cité internationale des arts, avec le soutien de la Direction des affaires culturelles de Martinique, déploie un programme de résidences à destination des artistes, auteurs ou commissaires d’exposition résidant en Martinique, et souhaitant développer un projet de recherche et / ou de création dans le champ des arts visuels, du spectacle vivant et des écritures. Grâce à ce partenariat, les résidents bénéficient d’un accompagnement personnalisé, de rencontres mensuelles et d’entretiens individuels avec des artistes et des professionnels de la culture.  

Une commission, composée de personnalités qualifiées, a étudié l’ensemble des dossiers de candidature et a sélectionné les deux lauréats  pour une résidence de trois mois chacun, à Paris, en 2021. Outre au parcours professionnel du candidat, les membres du jury ont accordé une attention particulière à la qualité du projet, à la nécessité d’une résidence artistique à Paris, au protocole de travail envisagé et aux contacts déjà établis ou souhaités. 

Le programme offre un atelier-logement sur le site du Marais ; un accompagnement artistique et professionnel ; une bourse de vie de 1 000 euros par mois ; une bourse de production de 2 400 euros ; la prise en charge du montant du transport aller-retour à destination de Paris.

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Obama, Trump, Biden face à Guantanamo Bay

« Je n’ai jamais cessé de croire aux valeurs humaines », ainsi s’exprime Mohamedou Ould Slahi, qui a connu  l’enfer de Guantanamo, et se voit incarné par le comédien Tahar Rahim dans le film The Mauritanian / Désigné coupable.

Le biopic 

Adaptation par le réalisateur Kevin Macdonald du livre Les Carnets de Guantanamo, du Mauritanien Mohamedou Ould Slahi, le film déjà sur les écrans aux États-Unis depuis février devrait sortir en France, en juillet 2021. Le biopic, dans lequel Tahar Rahim incarne le rôle-titre aux côtés de Jodie Foster dans celui de l’avocate qui prit fait et cause pour Mohamedou, raconte les quatorze années d’emprisonnement de celui qui est devenu écrivain dans le camp de détention de Guantanamo Bay, la tristement célèbre prison américaine située sur l’île de Cuba. Écrite en 2005 et d’abord classée secret-défense par le gouvernement américain, cette autobiographie avait, après de longues années de bataille juridique, été éditée en 2015. Depuis, Les Carnets de Guantanamo, premier ouvrage, précieux et douloureux témoignage – écrit à la main – publié par un prisonnier de Guantanamo, ont connu un succès mondial.

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Rénové, le Domaine de Fonds Saint-Jacques à Sainte-Marie se dévoilera bientôt !

Petit rappel historique : 

Le Domaine de Fonds Saint-Jacques est une ancienne Habitation-sucrerie du XVIIe siècle, une des plus anciennes de la Martinique. L’histoire de ce lieu remonte à 1658, lorsque des moines dominicains s’y établissent après que la propriétaire, Marie du Parquet, a fait don de ses terres aux religieux de l’Ordre de Saint Dominique, en récompense des services rendus lors de la guerre contre les Indiens Caraïbes. Les moines s’installent sur le site et construisent un couvent, une église et une sucrerie. Le père Labat, lors de son séjour en Martinique, administre le domaine entre 1696 et 1704… Il y perfectionne les méthodes de distillation du rhum en mettant au point un nouveau modèle d’alambic, et modernise les installations pour améliorer la qualité de la production de sucre. De l’habitation, il fait le centre industriel le plus avancé de l’île. En 1697, il participe même à la défense du territoire en dirigeant les forces locales pour repousser victorieusement une attaque anglaise… L’activité du domaine se développe au cours des décades suivantes –  en 1762, ce sont près de 500 esclaves qui y travaillent –, mais elle périclite au cours du XIXème siècle avant de cesser totalement.

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À Fort-de-France, à Tropiques Atrium : Rézistans 2021 !

Les 22 et 23 mai. Entrée libre (dans la limite des places disponibles). Billets à retirer à l’accueil partir de 16h30. 

Pour commémorer le 22 mai 1848, Tropiques Atrium Scène nationale vous invite au cycle Rézistans !

En Martinique, la nouvelle phase de déconfinement sera lancée la veille de la commémoration de l’abolition de l’esclavage !

Tropiques Atrium pourra alors vous accueillir, cher public, et nous marquerons cette date fondamentale, avec une programmation pluridisciplinaire en #Rézistans, en entrée libre (évidemment dans la limite des places disponibles et dans le respect des gestes barrière), les 22 et 23 mai !

Nous vous invitons à nos vernissages d’expositions, conférences, fresques, expressions musicales et chorégraphiques, dès le 22 mai à 15h30, et pour ceux qui ne pourront pas se déplacer, les grands évènements de la journée seront aussi visibles en live sur notre Facebook ! Comptez aussi sur nous le 23 mai.

Une plateforme digitale sera TRÈS BIENTÔT mise en ligne et complétera cette pluridisciplinarité avec des films, des modules vidéo et des références littéraires et musicales, autour de la notion de résistance.

Pour TOUT connaître de ce week-end de Rézistans, en détails, et/ou télécharger la brochure, c’est très simple !

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Théâtres parisiens : La cruelle alternative de mai 2021.

Manifeste de Wajdi Mouawad, directeur du Théâtre de la Colline, à Paris – 20 Mai 2021

À celles et ceux qui, / Innombrablement innombrables, /  Ne comprennent pas grand-chose, /  Ni à la non-ouverture de certains théâtres, / Ni aux mouvements de contestation qui les occupent, / Ni à ce qui les oppose, /  Ni à ce qui les relie.

Dans la famille des streptocoques, il en est un, fasciite nécrosante¹, mieux connu sous l’appellation de bactérie mangeuse de chair, qui correspond assez bien à la situation. Une dévoration née du piège dans lequel nous, directions des théâtres et occupants, sommes tombés, piège dont nous sommes en grande partie responsables, celui de devoir sacrifier soit le théâtre soit la révolte. Reprendre les activités de l’un, c’est diminuer la nécessité de l’autre, privilégier la force de l’autre, c’est empêcher l’un.

À croire que c’est une faiblesse de l’orgueil humain, sa démesure, dont les auteurs grecs n’ont eu de cesse de nous mettre en garde, qui nous conduit à retomber sur cette idée christique du sacrifice, ce streptocoque de la destruction qui exige que pour que quelque chose puisse exister, il faille nécessairement égorger quelque chose d’autre.

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 « The Underground Railroad », sur les sentiers de la liberté

En dix épisodes sans concession, « une aventure à la portée mythologique », de l’enfer des plantations à l’affranchissement.

– par Janine Bailly –

Disponible depuis le vendredi 14 mai 2021 sur Amazon Prim Video, The Underground Railroad, la série réalisée par Barry Jenkins, est une adaptation intelligente et saisissante du roman éponyme de Colson Whitehead. Une histoire qui se déroule au XIXe siècle, aux États-Unis. Une histoire inspirée de la réalité. Mais, puisqu’il n’a jamais existé de « chemin de fer souterrain clandestin » qu’auraient emprunté les fugitifs, pas d’échelles pour descendre sous terre, pas de tunnels secrets, pas de locomotives sur lesquelles monter, pas de conducteurs de trains à rencontrer ainsi que le fait l’héroïne de la fiction, pour cela l’histoire peut se lire, et la série se voir, comme une métaphore : celle d’un réseau clandestin qui permit à des milliers d’esclaves de partir vers des horizons qu’ils pensaient plus doux, vers des lieux à l’allure de terre promise. The Underground Railroad imagine et trace la sombre épopée de Cora Randall – jouée par l’actrice sud-africaine Thuso Mbedu –, une femme jeune, généreuse et combative, poursuivie par un chasseur d’esclaves après qu’elle s’est enfuie de la plantation de Géorgie, où elle vivait prisonnière depuis sa naissance.

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L’album 4 AM : l’heure du combattant Delgrès

Être la voix de ceux qui n’ont pas de voix…

D’après Hortense Volle, de Pan African Music

Par Mo Jodi, le premier album du groupe¹, Pascal Danaë renouait avec Louis Delgrès (1766-1802), héros qui s’est sacrifié au nom du combat contre l’esclavage, et pour la liberté dans les Antilles françaises. Auteur, compositeur, guitariste et chanteur, Pascal Danaë, leader du trio Delgres, a d’abord été membre du groupe franco-brésilien Rivière Noire, avec lequel il a remporté en 2015 la Victoire de la Musique catégorie « Musiques du monde », avant de renouer avec le blues, la guitare dobro et la langue créole – en hommage à sa trisaïeule guadeloupéenne dont il a découvert la lettre d’affranchissement, datant de 1841. Grâce à la figure glorieuse de Delgrès, il retrouvait en 2018 à la sortie de cet album une forme de dignité, lui qui, né en France hexagonale de parents antillais, a souvent eu le sentiment « d’être légèrement sur le côté », un peu « comme un émigré invisible. »

Avec le second volet de son « odyssée Caraïbe », le trio Delgres donne la parole à ceux que l’on n’entend pas, déracinés ou travailleurs invisibles, à travers l’histoire familiale de son leader d’origine guadeloupéenne.

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De la couleur de peau à la cérémonie des Oscars 2021

– par Janine Bailly –

Une cérémonie engagée ?

Lors des nominations aux Oscars 2021, le site du journal Jeune Afrique titrait « Les artistes noirs sortent enfin de l’ombre ». Que peut-on en dire aujourd’hui, après que les précieuses statuettes ont été décernées lors de cette 93ème cérémonie, tenue ce 25 avril à Los Angeles? Qu’en est-il des espoirs affichés par le journaliste Léo Pajon dans cet article du 22 avril ? 

Régulièrement fustigée pour son manque de diversité – Une campagne au nom de #OscarsSoWhite / Des Oscars si blancs, avait était lancée en 2015 afin de souligner la suprématie des réalisateurs, acteurs et producteurs blancs dans le palmarès –, et bien qu’elle semble avoir éclipsé le continent africain resté en lice avec deux réalisateurs seulement, l’Académie des Oscars a cependant sélectionné cette année « un nombre record d’Africains-Américains ». À noter que les films dans lesquels les acteurs afro-américains interviennent mettent souvent les héros aux prises avec des Blancs – gouvernement, producteur, FBI, policiers… – selon des scénarios qui jettent un regard militant sur le passé.

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Étonnants Voyageurs, un festival original en direct de Saint-Malo, France

– par Janine Bailly –

Les 22, 23 et 24 mai, une Trentième Édition 2021 forcément en ligne, et sans Michel Le Bris !

Je me souviens… Il fut, en des temps plus heureux, des Pentecôte(s) où descendait sur nos fronts, non la blanche colombe de la Bible, mais l’esprit de la littérature. Alors déferlait sur Saint-Malo, à peine contenue par l’antique ceinture granitique de ses remparts, la vague des lecteurs, amoureux des livres du « tout-monde », corsaires à l’affût de trésors dormant entre les pages, pirates chasseurs d’autographes, flibustiers dénicheurs d’inédites perles rares au creux secret de l’huître… Je me souviens… les courants convergents des visiteurs déferlant de toute la Bretagne et d’ailleurs vers le Palais du Grand Large ; la ville vaisseau littéraire à prendre à l’abordage, l’ancien repaire investi pendant trois jours, espace clos et pourtant ouvert sur le monde, bulle de sérénité où la vie se déroulait d’autre et belle façon ; le ressac des mots, les paroles entendues des écrivains, que l’on buvait sans que jamais ne soit étanchée notre soif, et dans l’odeur salée qui montait du large, l’écho des aventures et des voyages, périples autour du monde, mais encore plongée au cœur de la pensée et dans les hauts-fonds de l’âme humaine ; les milliers de pages à réveiller, auxquelles donner vie par une  lecture à venir, que l’on pressentait heureuse et riche, et dont la seule idée tenait déjà d’une indicible satisfaction ; le choix difficile puisque de cette bibliothèque marine, universelle, aux alizés ouverte, on ne pourrait hélas tout acquérir !

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Disparition de Bernard Noël, poète du corps et de la « sensure »

Écrivain engagé, essayiste, romancier, historien, reporter, polémiste, sociologue, critique d’art, éditeur, mais surtout poète français contemporain considéré comme l’un des plus grands, Bernard Noël s’est éteint le 13 avril 2021, à l’âge de 90 ans. En 2016, ultime distinction, l’Académie française avait consacré l’ensemble de son œuvre poétique en lui attribuant son Grand Prix de Poésie. Une belle reconnaissance pour celui dont le travail avait été salué en son temps par Louis Aragon.

« Le Bernard Noël que j’ai connu était bardé d’un silence à couper au couteau », écrivait son ami Georges Perros en 1977. Leur Correspondance sera publiée en 1998. Avec cette forte image, Perros met en lumière un paradoxe fondateur : l’œuvre de Bernard Noël, abondante, à la fois inspirée et pensante, s’est construite dans ce rapport violent à l’intériorité silencieuse. Violence dont le langage est l’instrument, l’arme. Dans un entretien avec Claude Ollier, en 1995, il déclarait : « Il n’y a jamais eu pour moi d’en dehors du langage. Il n’y a de l’indicible que parce qu’il y a du dicible ». Ce constat renvoie à l’homme vivant dans son époque autant qu’à l’écrivain, au poète qu’il fut… Vivant dans son époque, car comme nombre de jeunes gens de sa génération, il réagit avec révolte et détermination aux événements du monde, d’Hiroshima à la guerre du Vietnam, des crimes de Staline à la guerre d’Algérie, au cours de laquelle il milite avec les “porteurs de valise” du Réseau Curiel.

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Au théâtre : « Paroles Citoyennes », le festival des récits contemporains

Mise à jour du 12 avril : Outre que le texte d’Edward Snowden est particulièrement éclairant, la mise en espace réalisée pour le Festival a fait de sa lecture par Pierre Deladonchamps un véritable spectacle. Les représentations en ligne continuent, dès ce lundi, avec sept autres propositions citoyennes !

Jean-Marc Dumontet, producteur de spectacles et fondateur de Paroles citoyennes, voulait absolument que le festival ait lieu, en dépit de la fermeture des salles : « Le maintien du festival, en ligne, permet de faire travailler une cinquantaine d’artistes et de techniciens alors que le secteur est à l’arrêt depuis un an… Rien ne remplace le spectacle vivant, cette expérience unique de s’assoir dans une salle de théâtre et de partager un spectacle. Il est évident que l’expérience est différente. Il n’empêche que grâce à Facebook et ses 40 millions de comptes, on peut toucher un panel extrêmement important, plus large que d’habitude ». Un festival visible à La Martinique, contrairement à d’autres – Festival de Films de Femmes, festival Vues d’Afrique etc. – étrangement signalés « contenus non disponibles dans votre région », et même pour certains « visibles en France »(sic) ! 

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Mission Bern : « Un rendez-vous incontournable pour tous les amoureux du patrimoine »

Le Loto du patrimoine fait des heureux en  Martinique : le projet des propriétaires de la Villa Didier, à Fort-de-France, a été retenu auprès de dix-sept autres, proposés par toutes les régions de France. « Avec le soutien financier de la Mission Bern, la Villa Didier signe son acte de renaissance ! » (France Antilles)

À l’occasion de cette quatrième campagne de restauration de la Mission Patrimoine, Roselyne Bachelot-Narquin, Ministre de la Culture, se réjouit du succès de l’entreprise : « Je suis particulièrement fière des dix-huit sites emblématiques que nous avons sélectionnés avec Stéphane Bern et les équipes de la Fondation du patrimoine : ils reflètent bien la diversité du patrimoine français – on y trouve des édifices religieux comme des bâtiments civils, agricoles, industriels ou militaires, en passant par des maisons de personnalités célèbres, mais aussi quelques châteaux… L’originalité de la démarche du Loto du patrimoine est qu’elle part du terrain. Ce sont les habitants eux-mêmes qui proposent des projets de sauvetage d’un monument de leur environnement. Cette action a déjà permis de sauver des centaines de trésors en péril, souvent non classés ou inscrits aux monuments historiques et ne pouvant légalement, de ce fait, bénéficier d’une aide directe de l’État pour leur restauration.

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L’Afrique, dans l’œil des photographes

Une exposition, un livre, pour connaître l’histoire du Mozambique, et pour approcher autrement le continent africain
Mário Macilau et le Mozambique : la photographie peut-elle servir à exorciser les fantômes d’un pays ?

Cette question occupe une grande place dans le travail de Mário Macilau¹ qui, à travers ses séries photographiques, scrute l’histoire récente du Mozambique². Né en 1984, arrivé à la photographie un peu par hasard, passé « de l’univers de la rue à celui des galeries », il commence à photographier la capitale, Maputo³, après la guerre civile (1977-1992), alors qu’il fréquente les enfants errants de la ville. « Au début, je considérais l’appareil photo comme un jouet, à cause des polaroïds, ça me semblait étrange. Mais après les accords de paix, en 1992, les ONG et les missionnaires étrangers ont quitté le Mozambique en laissant derrière eux des appareils photo et des caméras ». Le jeune homme tente alors sa chance professionnellement. « Puisque tout le monde cherchait du travail en pleine reconstruction du pays, je me suis dit “pourquoi pas” ? », explique-t-il. Il s’intéressera dès lors aux marginaux et aux « fantômes de l’histoire », verra ses photographies publiées dans la presse, et sera connu à l’international !

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De la cérémonie 2021 des “Molières”, et de la fermeture des salles de spectacle…

– par Janine Bailly –

Théâtres occupés, “Molières” bloqués ? La 33e édition de la cérémonie aura-t- elle lieu ? Une opération “Coups de théâtre !” sera-t-elle programmée à la télévision ?

À la Martinique

Si nous avions jusqu’alors le rare privilège de garder salles de spectacles et de cinéma ouvertes, si le Festival des petites Formes, proposé par la structure Tropiques-Atrium-Scène nationale, a pu se dérouler jusqu’au bout sans encombre, l’information tombée ce mardi 30 mars vient refermer sur nous l’espoir. La situation se dégradant, les cas de Covid explosant – suite à des « vidés » de Carnaval (voir sur le site Montraykreyol) ? suite à des manifestations où le masque et la distanciation physique n’étaient pas forcément de rigueur ? –, la fermeture des salles au public est annoncée, et devrait – pour le moment – durer du 1er au 19 avril 2021. Une information donnée, selon Martinique Première, aux organisateurs de spectacles hier soir, lundi 29 mars. Des mesures qui devraient être également renforcées par la prolongation du couvre-feu. Chez nous aussi, voici que, seule, la “servante” reste autorisée à veiller au cœur de salles éteintes !

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Résister : « Les Zébrures de printemps ».

D’après un reportage de Anaïs Heluin, pour le site Sceneweb

Malgré les contraintes actuelles, l’équipe de la manifestation culturelle Les Francophonies – Des écritures à la scène a maintenu ses Zébrures du printemps, du 20 au 28 mars 2021, mais uniquement pour un public de professionnels.

Le festival, dédié aux écritures francophones, prend la suite des Nouvelles Zébrures organisées par les Francophonies jusqu’en 2019, année de la nomination d’un nouveau directeur : le metteur en scène, conteur et comédien burkinabé Hassane Kassi Kouyaté, qui tient avec ce rendez-vous à « mettre en valeur les processus d’écriture d’auteurs francophones aux origines et aux esthétiques très diverses ». Pour en accompagner ensuite certains jusqu’à la mise en scène, et programmer les spectacles issus de cette recherche dans le cadre des Zébrures d’automne. En Limousin, les Francophonies ont de la suite dans les idées !

Ci-dessous, deux belles propositions à côté de huit autres, dans lesquelles l’écriture s’offre en partage avec un minimum d’artifices, et qui illustrent bien la vision de la francophonie souhaitée par Hassane Kassi Kouyaté : résolument diverse, ouverte au monde.

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Olivier Py, paroles d’espoir :  Avignon, coûte que coûte !

« On est porté par l’énergie de l’espoir »

Finalement, Olivier Py dirigera un Festival de plus. Ainsi en a décidé la pandémie. La 75e édition de ce festival, qu’il pilote depuis 2014, devait être pour lui la dernière. Mais, en cette période tourmentée, la Ministre de la Culture Roselyne Bachelot a jugé bon, à l’automne, de le maintenir pour une année supplémentaire à la tête de la manifestation, celle de l’année 2020 ayant été annulée. L’auteur-metteur en scène aura donc assumé finalement, si tout va bien, huit étés avignonnais… Il ambitionne pour juillet 2021, la tenue d’une édition « exceptionnelle, de relance et de combat ». Un festival animé d’un fort désir de penser le monde dans le temps d’après : il y serait question d’utopie, de dystopie, d’apocalypse parfois, dans un esprit qui s’apparente souvent à la science-fiction. « Se souvenir de l’avenir » est d’ailleurs la bannière du festival 2021. Elle a beaucoup plu à Edgar Morin, qui la reprend pour la soirée du 13 juillet dans la Cour d’honneur. Beau geste de la part d’un penseur qui entre dans sa centième année !

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Adeline Flaun : Le Festival des petites Formes, section adultes

« Moi Dispositif Vénus », création d’Adeline Flaun : pour les grands, on vous dit !

– par Janine Bailly –

De la dystopie, imparfaitement aboutie et selon laquelle, dans une société futuriste le corps physique idéalisé des femmes serait devenu la “marchandise” suprême, irriguant de ses potentialités sexuelles des réseaux sociaux exclusivement dédiés au commerce et de la chair et de Vénus, on retiendra avant tout qu’elle permet un dispositif d’écrans orientables et mobiles, sur lesquels se projettent des silhouettes aux formes exacerbées, se mouvant en dimensions agrandies, et qui sur le plateau prennent à intervalles plus ou moins réguliers le relais de la comédienne, une voix langoureuse susurrant alors ce que, selon les clichés en vogue, sont censées dire à leurs “clients” de virtuelles péripatéticiennes… Une phrase revenant en leitmotiv, – dont je n’ai pas gardé les mots mais le sens – pour affirmer qu’ensemble “elle et lui” ont passé un bon ? un beau moment ?

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Célébration : le centenaire du Prix Goncourt 1921 décerné à René Maran

– par Janine Bailly –

Il faut sortir de l’oubli un écrivain injustement retourné dans l’ombre ! En effet, le prix Goncourt n’a pas empêché René Maran de sombrer quelque peu dans l’oubli. Il serait noble que les Caribéens, les Guyanais en particulier, et les Africains, se réapproprient et mettent en valeur les nombreux chefs-d’œuvre littéraires qui racontent leur histoire. (Éric Amiens, journaliste)

Hommage dans la Caraïbe

♦ Afin de rendre un bel hommage à René Maran, ce 22 mars, Alfred Marie-Jeanne, Président du Conseil Exécutif de la Collectivité Territoriale Martiniquaise, a reçu à Tropiques Atrium à Fort-de-France, élèves et enseignants : « C’est avec beaucoup de sympathie que j’accueille cet auditoire composé de jeunes pour rendre hommage à René Maran… J’ai jugé indispensable que la CTM honore et préserve la mémoire de cet écrivain, qui a prouvé que la littérature peut être au service de la vérité et de la justice (…) Son roman contredit tous ceux qui prétendaient, et continuent encore à soutenir, que leur soi-disant mission civilisatrice avait un autre but que le pillage et la domination ». Pierrette Leti-Palix, Professeur de lettres, a souligné l’importance de cette manifestation  : « Un jeune Martiniquais va se reconnaître dans ce texte parce qu’il aborde des questions humaines.

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Musique : TOUT’ KOULÈ, l’album de Patrick JEAN-ELIE 

L’artiste :  auteur, compositeur, interprète, musicien 

Patrick Jean-Elie passe son enfance à Ajoupa-Bouillon, en Martinique, dans les années 60. C’est un touche-à-tout : la lutherie, l’électronique puis l’informatique, il est avide de toutes les évolutions technologiques, et les applique à la musique. La guitare devient son instrument de prédilection, bien qu’on le retrouve souvent dans les petits groupes de kadans et de konpa du quartier, derrière une cloche, une conga ou une basse. C’est la musique brésilienne qui l’inspire d’abord le plus, alors qu’il baigne dans les rythmes de biguine, de mazurka, mais aussi du merengue, et ensuite du reggae et du jazz. 

Dans les années 80, pendant ses études d’informatique, il joue et chante sur les marchés, dans les piano-bars de Marseille et Aix-en-Provence, des chansons de la Caraibe et de chanteurs à texte, français et étrangers. Le verbe et la poésie du monde sont essentiels à sa culture, comme la lutte contre les inégalités et les oppressions. Il rencontre des musiciens du monde entier, pendant qu’il apprend les bases de l’harmonie jazz avec le guitariste marseillais Jacky Barreau. 

Il revient au pays en 1993, pour y créer son entreprise de services informatiques professionnels, AITEC, présente aujourd’hui dans toute la Caraibe.

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À paraître, de Mérine Céco : « Le Pays d’où l’on ne vient pas »

Annonce sur le site Montraykréyol 

La littérature féminine martiniquaise, qui faisait, jusqu’à tout récemment, pâle figure à côté de son alter ego guadeloupéen, s’affirme d’année en année. Avec Térez Léotin, Ina Césaire, Nicole Cage, Suzanne Dracius, Christiane Sacarabany, Jala, Anique Sylvestre, Gaël Octavia, Nady Nelzy-Odry… et tant d’autres, elle trace son chemin, certes dans un relatif silence médiatique, lentement mais sûrement, cela avec une vigueur et une inventivité surprenantes : le 25 mars 2021, le nouveau roman de Mérine CécoCe pays d’où l’on ne vient pas, qui paraît aux éditions Écriture, sera disponible en librairie.

Biographie brève : extrait de Mondesfrancophones

Corinne Mencé-Caster, de son nom de plume Mérine Céco, née en 1970 à La Martinique, est une universitaire et écrivaine française (romancière, essayiste…).

Elle suit en parallèle des études de philosophie et de littérature. À 22 ans, elle est agrégée d’espagnol puis docteur en sciences du langage (1996). Elle commence sa carrière à l’Université des Antilles et de la Guyane (UAG), en 1994, en tant qu’attachée temporaire d’enseignement et de recherche. Elle devient ensuite maître de conférences (1997-2007), puis professeur des universités, en 2009 doyen de la Faculté de lettres et de sciences humaines sur le pôle Martinique.

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 À voir sur France TV, le spectacle « Noire », de Tania de Montaigne

– par Janine Bailly –

À voir sur France 5, le vendredi 19 mars 2021 à 20h50. À revoir sur Culturebox, en diffusion gratuite depuis le 8 mars, et ce jusqu’au 09/12/2021. 

Le spectacle Noire, d’après le roman Noire-La Vie méconnue de Claudette Colvin, adapté et mis en scène par Stéphane Foenkinos, était accueilli au Théâtre du Rond-Point, à Paris, en juin 2019 puis en septembre 2020. Tania de Montaigne s’est emparée de son propre texte, donnant voix à ce personnage qui « a tout permis mais qu’on a oublié ». Pour que revive sous nos yeux l’histoire, la comédienne s’accompagne de films, d’archives, de voix et de témoignages qui situent ce parcours, nécessaire et singulier, dans son contexte. Elle fait entrer l’auditoire dans l’intime de son héroïne. Le spectacle Noire avait été initialement porté à la scène au Centre national de création d’Orléans, en décembre 2016.

La critique de Joëlle Gayot dans Télérama :  « Ce n’est pas du théâtre, c’est mieux ! L’histoire n’a pas retenu son nom ? Tania de Montaigne fait d’elle l’héroïne d’un spectacle. Ce n’est pas du théâtre, c’est mieux : un témoignage revenu du passé, et qui donne vie aux invisibles. »

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Jean Cocteau vu par Pedro  Almodóvar : « La Voix humaine »

Deux ans après Douleur et Gloire, le cinéaste espagnol adapte librement la pièce en un acte de Cocteau dans un court-métrage d’une trentaine de minutes où Tilda Swinton, en amante éconduite, embrase l’écran, plus altière et incandescente que jamais. The human voice-La Voix humaine¹ sort en DVD et VOD, le 19 mars 2021.

D’après Patrick Tardit  dans « Infodujour »

Tilda Swinton² donne son physique atypique, sa « pâleur », son « mélange de folie et de mélancolie », à son personnage, une femme seule, abandonnée, quittée par son amant… Si de celui-ci, jamais on n’entendra  les répliques, ou les questions, il nous sera cependant loisible, par la grâce de la réalisation, de l’imaginer…

Synopsis : Trois jours que les valises de l’homme sont faites et prêtes à partir, après quatre années de bonheur. Trois jours qu’elle l’attend, qu’elle attend de ses nouvelles, mais il ne viendra même pas chercher lui-même ses bagages. En complet bleu, elle sort acheter une hache, avec laquelle elle va s’acharner sur le costume sombre de l’absent posé sur le lit ; en ensemble rouge, elle pioche dans les pilules entassées dans le tiroir de sa table de chevet.

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Traduire ou ne pas traduire, telle est la question !

– par Janine Bailly –

La polémique récente concernant la traduction en langue néerlandaise de la poétesse noire américaine Amanda Gorman par une écrivaine blanche, oblige à se reposer la question des limites de ce qui serait un rapport identitaire aux textes à traduire, élargissant ainsi un vieux débat autour de l’idée que la traduction serait une trahison. Une trahison qui deviendrait double si, aux problèmes de culture et de langue, s’ajoutait celui de la couleur de peau !

Naissance d’une polémique, d’après le Journal Le Monde

André Markowicz, écrivain et traducteur de Dostoïevski : « Personne n’a le droit de me dire ce que j’ai le droit de traduire ou pas. »

À l’origine, un poème, The Hill We Climb /  La colline que nous gravissons, un poème écrit et lu par la jeune poétesse et militante afro-américaine Amanda Gorman, à la demande de Joe Biden, pour le jour de son investiture. Un poème patriotique, whitmanien, avec citations de la Bible, accents de gospel et de slam, et appel aux bons sentiments, comme le genre l’exige. Ce poème-là, du jour au lendemain, allait devenir célèbre, et se verrait appelé à être traduit dans toutes les langues du monde.

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