Janine Bailly

« DEUX », un premier long-métrage pour dire les amours différentes

— par Janine Bailly —

Égérie du nouveau cinéma allemand au tournant des années 70, Barbara Sukowa a brillé chez Fassbinder, Margarethe Von Trotta, Volker Schlöndorff, ou encore Lars Von Trier. Elle est nommée au César de la meilleure actrice pour son rôle dans Deux.  Ce matin, sur France Inter, elle était l’invitée d’Augustin Trapenard. L’occasion pour nous de revenir sur ce film, qu’en ce mois de février nous avons eu le privilège de découvrir sur les écrans de Martinique, dans la programmation proposée par Tropiques-Atrium, et que dans son émission l’animateur définit fort joliment comme « l’histoire d’un amour lesbien caché, jamais conjugué autrement qu’au futur, et qui explose à la face du monde ». Et d’ajouter que « Barbara Sukowa embrase le film “Deux” ». Mais si l’actrice incarne à la perfection le personnage de Nina, qui pour avoir vécu, seule et décomplexée suppose-t-on, dans les grandes villes du monde, est de ces deux amoureuses la plus décidée, la plus confiante – celle qui préside à leur destin commun –, Martine Chevallier dans le rôle de la timide Madeleine sait aussi, par ses silences éloquents, par sa retenue, par la faculté à dire d’un simple regard ce qu’en elle il y a de plus profond, nous rendre complices émus de cette histoire si singulière.

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À venir, « Regard noir », un film d’Aïssa Maïga

L’actrice dénonce dans un documentaire, qui sera diffusé en exclusivité le 16 mars sur Canal+, le manque de diversité du cinéma français. 

« Regard noir »

Le film, co-réalisé avec Isabelle Simeoni¹, revient sur la représentation des femmes noires dans les fictions. Les deux réalisatrices ont affirmé, dans une interview sur Canal+, vouloir « mettre un coup d’accélérateur parce que le progrès, ça se construit… L’un des objectifs du film est de démontrer que grâce aux combats individuels et collectifs, le monde s’améliore… Il est essentiel, après ces années d’effacement, que la parole des femmes soit valorisée, que leur présence, leur créativité, leur puissance, leur intelligence et leur force de travail soient enfin reconnues… »

Pour débattre de la question, elles sont allées à la rencontre de celles et ceux qu’elles qualifient de “talents, créateurs et experts”. Parmi eux, on retrouve Ryan Coogler, le réalisateur de Black Panther, l’actrice et icône féministe Adèle Haenel, la réalisatrice et activiste Ava DuVernay réalisatrice de Selma, la star brésilienne Tais Araujo, les actrices Firmine Richard, Phylicia Rashād, ou encore Sonia Rolland, Miss France 2000 que l’on peut voir actuellement dans la série Tropiques Criminels, tournée entre autres sur l’île de Martinique. 

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LaBaLaVi : sur France.tv, une web-série pour « colmater les oublis de l’Histoire »

Les objectifs de la web-série 

Avec LaBaLaVi, visible sur Le portail des Outre-mer, nous découvrirons, en douze épisodes, des destins rarement pris en compte par l’Histoire de France, ceux des « migrants de l’intérieur ». Le photographe-réalisateur Cédrick-Isham, d’origine guadeloupéenne, et l’auteure-journaliste Kelly Pujar, d’origine martiniquaise, nous emmèneront à la rencontre des Ultramarins qui vivent sur le sol de la France hexagonale. Certains y sont venus par le Bumidom – le bureau pour le développement des migrations dans les départements d’Outre-mer – d’autres, non. Certains de leur plein gré, d’autres non. S’ils sont de profils divers et différents, ces hommes et ces femmes – de Martinique, de Guadeloupe, de Guyane ou de La Réunion – sont souvent arrivés en quête d’une vie meilleure, portés par leur seul espoir. Recueillir leurs histoires de vie, explorer leurs sentiments et leur ressenti, mettre en lumière leurs luttes, et les combats du quotidien.… au fil de ces échanges naîtront des témoignages touchants sur la vie “là-bas” : c’est en effet par cette locution que les habitants des Outre-mer désignent souvent la France, d’où le titre choisi pour la série :  LaBaLaVi.

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La Saison AFRICA 2020

Mme N’Goné Fall : « Laissez-nous vous dire qui nous sommes »

Annoncée officiellement par le Président de la République lors de son voyage à Ouagadougou, en novembre 2017, la Saison Africa2020 a pour objectif de mieux nous faire connaître l’Afrique contemporaine. En France, elle était à l’origine prévue du 1er juin à mi-décembre 2020, sur tout le territoire, hexagone et territoires ultra-marins. L’Institut français, en accord avec le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et le Ministère de la Culture, a décidé de la reporter : après concertation avec tous les partenaires, il a été dit qu’elle se déroulerait de décembre 2020 à mi-juillet 2021.

Emmanuel Macron avait déclaré à l’université de Ouagadougou au Burkina Faso, le 28 novembre 2017 : « Je considère que l’Afrique est tout simplement le continent central, global, incontournable car c’est ici que se télescopent tous les défis contemporains. C’est en Afrique que se jouera une partie du basculement du monde. » Portée par l’Institut français, la Saison est coordonnée par un commissariat général, sous le pilotage de Mme N’Goné Fall. L’organisation en France d’événements marquants s’inscrit dans le cadre d’un partenariat renouvelé avec l’Afrique.

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Pap Ndiaye nommé à la direction du Palais de la Porte Dorée

Le Palais de la Porte Dorée :

L’Établissement public du Palais de la Porte Dorée réunit aujourd’hui le Musée national de l’Histoire de l’Immigration et l’Aquarium tropical. C’est un lieu d’échanges, fort d’une programmation culturelle et scientifique interdisciplinaire, croisant beaux-arts et histoire, sciences et société, mais aussi patrimoine et arts vivants. En 2019, il a accueilli jusqu’à 525 594 visiteurs, et se situe désormais au 25e rang des monuments et musées les plus visités de France. Pap Ndiaye, qui en a été nommé Directeur général, prendra officiellement ses fonctions le 1er mars 2021. Il succèdera, pour un mandat de trois ans, à Hélène Orain. À la tête de l’établissement depuis 2015, celle-ci est arrivée au terme de ses deux mandats.

Connu parfois sous son ancien nom de “Musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie”, le bâtiment du musée a été construit pour l’Exposition coloniale de 1931. D’abord “Musée des Colonies” – avec sa dédicace « À la France colonisatrice et civilisatrice » –, il changera plusieurs fois de nom : “Musée de la France d’Outre-mer” en 1935, “Musée des Arts africains et océaniens” en 1960 et “Musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie” de 1990 à 2003, année au cours de laquelle il ferme ses portes.

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 Parlez-moi d’amour : des voix célèbres pour répondre

14 février

14 février, date tragique dans l’Histoire de la Martinique, mais aussi dans son “Aujourd’hui” : en marge des “vidés marrons”, tenus à l’écart des festivités officielles, au Lamentin ou au quartier Godissard de Fort-de-France, pompiers et policiers ont été appelés à intervenir pour des faits de violence. On a relevé trois blessés par balle ou arme blanche. Ainsi, en 2021, une manifestation festive peut-elle dégénérer en drame, niant l’allégresse d’un Carnaval auquel on n’a pas voulu, en dépit de la situation sanitaire, se soustraire.  

14 février, jour de Saint Valentin, fête dévolue à l’amour ? Avec France-Culture, on s’interroge : c’est quoi, l’amour ? Un peu de douceur donc, dans ce flot d’informations dramatiques qui chaque matin nous inonde… « En cette journée de Saint Valentin, journée pour célébrer l’amour, on aurait aimé poser encore la question aux intellectuels et artistes qu’on aime, certains déjà disparus, d’autres encore là sur la scène de la vie : l’amour, pour eux, qu’est-ce que c’est ? Duras, Aragon, Yourcenar, de Beauvoir… donnent leur définition, forcément subjective. » Car quel sujet d’attention est plus universel que l’amour ?

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Publication : Un inédit de V.S. Naipaul, Prix Nobel de littérature

En librairie le 7 janvier 2021. Aux Éditions Herodios : Étrange est le chagrin, de V.S.Naipaul, précédé de Souvenirs de V.S.Naipaul, par Paul Theroux.

« Nous n’en avons jamais fini avec le chagrin. Il fait partie du tissu de la vie. Il attend toujours de nous tomber dessus. L’amour rend les souvenirs et l’existence précieux ; le chagrin qui nous envahit est à la mesure de cet amour et il est impossible d’y échapper. »

Étrange est le chagrin 

Le texte a d’abord été publié dans le “New Yorker” au début de l’année 2020, et c’est la dernière parution de Naipaul en français (le texte est traduit de l’anglais par Béatrice Vierne). Herodios ajoute à cet inédit un autre texte inédit en postface, de son ami Paul Theroux – écrivain mondialement connu. Il s’agit donc d’un double inédit, qui éclaire l’amitié tumultueuse entre les deux écrivains, et la personnalité hors normes de Naipaul.

Le « vieux lion » des lettres britanniques a écrit, quelques mois avant sa mort en 2018, ce bref et poignant récit sur le sentiment de chagrin et de deuil qu’il éprouva profondément en trois occasions de sa vie : lorsqu’il perdit son père, peu après son arrivée à Londres, jeune immigré de Trinidad, dans les années 50, puis, trente ans plus tard, lorsque survint la mort de son frère Shiva, enfin, aux derniers jours de sa vie, quand il assiste à l’agonie de son chat Augustus.

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Vent d’Amérique : « Une terre promise », de Barack Obama

Sur France Inter, dans Boomerang, Barack Obama en interview pour parler de son livre. 

Barack Obama a publié le premier tome de ses mémoires, Une terre promise, aux éditions Fayard, en novembre 2020. À l’occasion de la sortie de ce livre, celui qui fut le Président des États-Unis pendant huit ans, et  prix Nobel de la Paix, s’est confié dans une interview-radio exclusive à Augustin Trapenard. Il a évoqué son parcours, le pouvoir des mots, et ses espoirs pour le monde de demain.

France Inter, lundi 8 février 2022  

Son histoire, digne d’une épopée, est celle d’un homme que rien ne prédestinait à accéder à la fonction suprême. Jeune, métisse, sans expérience, il a su convaincre par la force du récit qu’il proposait et incarner l’espoir d’une Amérique nouvelle. Dans Une terre promise, il revient sur la naissance de son engagement citoyen, et sur les étapes qui ont jalonné sa première élection en 2008, alors que son pays était à l’aube d’une crise financière majeure. Observateur sans complaisance de sa propre action politique, il livre une analyse lucide des errances et des défis auxquels se confronte la démocratie américaine.

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Du côté du théâtre en ligne, pour « garder le lien »

Des spectacles diffusés depuis le Théâtre de la Ville et le Théâtre du Rond-Point

Ionesco suite – Spectacle & workshop.

Une nouvelle proposition dans la série les Directs, une création du Théâtre de la Ville, à Paris, pour « garder le lien » avec le public. 70 événements déjà depuis novembre 2020, théâtre, concerts, danse, conférences en lien avec France Culture et le Cabaret des Trois Baudets… Des centaines d’élèves pour voir avec leurs classes Alice à travers le miroir, ou Alice et autres merveilles… des interventions en hôpital aussi… En ces temps étranges et difficiles, une autre relation à la représentation, aux acteurs. Un autre rapport au spectateur, aujourd’hui réinventé, pour que perdure la culture, en dépit de tout !

DIMANCHE 7 FÉVRIER 2021, 11:00 aux Antilles, 16 heures en France. Retransmission depuis l’Espace Cardin, sans public en salle, gratuitement sur Facebook  et sur Youtube

« Ensemble : À l’heure où ce mot semble banni de notre vocabulaire collectif, c’est pourtant ce que nous vous proposons : passer le dimanche “avec” nous  ! »

DE IONESCO AUX NEUROSCIENCES.

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Danser : Au bout du souffle, de Hubert Petit-Phar et Delphine Cammal

Spectacle à Tropiques-Atrium, le samedi 6 février 2021, à 19h30

Au bout du souffle… : Explorer, par la danse, l’engagement total et son effet sur les corps.

Compagnie La Mangrove : Évoluant entre la Seine-Saint-Denis et la Guadeloupe, la compagnie propose en parallèle de ses créations des actions participatives à travers des projets territoriaux.

Site Parisart : La danse n’est-elle pas une façon de prendre position ? De s’engager par le corps dans le monde ? Avec Au bout du souffle… (2019), Hubert Petit-Phar et Delphine Cammal (Cie Mangrove) livrent une pièce autour de l’engagement. Création pour quatre danseurs — Ludovic Bibeyron, Jean-Sébastien Jacques, Octavia Miranda, Mickael Top —, Au bout du souffle… remonte le fil de l’héroïsme. En posant la question du sacrifice. Jean Moulin, Louis Delgrès, Spartacus, Benazir Bhutto, Ahmed Ben Bella, Patrice Lumumba, Thomas Sankara, Rosa Luxemburg… tous ont en commun d’être morts pour la société. D’avoir vécu en accord avec leurs principes ; d’avoir été tués pour cette raison. Pièce sobre, Au bout du Souffle… plonge dans cette énergie capable de dépasser la tétanie et partant d’une réflexion sur l’universalité des destins croisés de Louis Delgrès et Jean Moulin, interroge la position des corps en résistance.

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Publication des « Manifestes » d’Édouard Glissant et Patrick Chamoiseau 

Les Manifestes des écrivains  Édouard Glissant et Patrick Chamoiseau paraîtront le 4 février en librairie, à l’occasion du 10ème anniversaire du décès d’Édouard Glissant. Il s’agit de leurs divers textes théoriques et critiques, de textes de réflexion, publiés entre 2000 et 2009.

La sortie de Manifestes, programmée à cette date par les Éditions La Découverte et les Éditions de l’Institut du Tout-Monde, peut s’entendre comme un hommage à Édouard Glissant, disparu à Paris, le 3 février 2011, à l’âge de 82 ans. Un auteur martiniquais qui par ses écrits a influencé profondément son époque. Son ami de longue date, Patrick Chamoiseau, prix Goncourt en 1992 pour le roman Texaco, l’a accompagné dans son parcours intellectuel. Ensemble, ils ont publié les Manifestes, qui traitent entre autres de thèmes sociétaux, et qui sont réunis aujourd’hui pour être édités dans un seul ouvrage, dont l’avant-propos est écrit par Patrick Chamoiseau lui-même, sous le titre de Malgré tout. La postface, Une poétique de la politique, est quant à elle proposée par Edwy Plenel, journaliste politique français qui participe au site d’information indépendant Médiapart.

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« Woman, Women », être femme aujourd’hui

— par Janine Bailly —

« Comment être femme dans un monde d’hommes, se vivre femme pleine et entière, habiter son visage, son âme et son corps ? Comment changer sur nous, femmes du monde entier, le regard porté par les hommes ? Et comment faire que, solidaires des filles, les mères ne leur imposent plus ce qui leur fut d’abord à elles imposé ? Toutes ces questions sont au cœur du documentaire qu’ont réalisé Anastasia Mikova et Yann Arthus-Bertrand, approches féminine et masculine conjointes dans le même désir de donner la parole à toutes celles qui trop longtemps se sont tues, muselées, infériorisées, violentées par la tradition, les guerres, les contraintes sociales. Victimes innocentes de préjugés tenaces, sorcières on les a brûlées, vierges on les viole, libres on les soumet.

Mais voici qu’elles disent face à la caméra, qu’elles se disent à visage découvert, et si certaines se sont exprimées dans la souffrance, le fait qu’elles ne se cachent plus tendrait à prouver que déjà quelque chose pour elles a changé. Symbolique est la joie de celle qui ayant conquis l’écriture peut enfin écrire son nom… Un seul dispositif à ce recueil de témoignages : une toile de fond noire, cadre neutre sur lequel viennent s’imprimer en plans très rapprochés les visages, qui seuls à l’image importent, et s’inscrire les paroles traduites de langues multiples,  celles de cinquante femmes de toutes origines, de tous âges, de tous lieux.

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À l’Opéra Bastille, la finale du concours « Voix des Outre-Mer »

« Des voix lointaines qui nous touchent au plus près », un événement qui attire l’attention sur le nécessaire développement de formation musicale dans les territoires ultra-marins.

— par Janine Bailly —

Le vendredi 22 janvier 2021 se tenait à l’Opéra Bastille, à Paris, la finale nationale de la troisième édition du concours Voix des Outre-Mer. Imaginée et organisée par le contre-ténor Fabrice di Falco et par Julien Leleu, président de l’association Les Contres Courants, cette compétition a pour objectif de mettre en lumière les talents ultra-marins, encore trop peu présents sur les scènes lyriques. Cette année, la crise sanitaire ayant empêché l’organisation des finales de sélection à Saint-Pierre et Miquelon, Wallis et Futuna, et en Nouvelle-Calédonie, les candidats représentaient sept territoires. À ce concours, ouvert aux voix ultra-marines, tout candidat peut se présenter avec ou sans formation, et sans limite d’âge. Au terme des éliminatoires régionales, les finalistes, au nombre de seize cette année, sont invités à Paris. Là, ils reçoivent une formation gratuite, sous la forme de masterclass, qui les prépare au mieux à la dernière épreuve.

C’est le baryton martiniquais Edwin Fardini, âgé de de 25 ans, qui a remporté le prix le plus prestigieux.

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Quand le cinéma nous parle de femmes puissantes !

Le Blues de Ma Rainey – Marie-Louise Christophe une reine haïtienne en Grande-Bretagne 

À voir sur Netflix : « Le Blues de Ma Rainey ». Un film dédié à Chadwick Boseman, mort prématurément d’un cancer, en août 2020, à Los Angeles, et qui brille dans ce formidable huis clos.

Disparu en 2005, le dramaturge August Wilson, dont l’œuvre raconte la condition des Noirs aux États-Unis au XXe siècle, est devenu une icône du courant Black Lives Matter. Notamment pour Denzel Washington qui, après avoir adapté son Fences en 2017, co-produit la transposition sur grand écran de sa pièce Ma Rainey’s Black Bottom, dans une réalisation de George C. Wolfe. 

Le film Le Blues de Ma Rainey nous plonge dans les arcanes d’un studio et de ses coulisses, pour l’enregistrement d’un disque de Ma, la reine afro-américaine du blues, en 1927, à Chicago. Surnommée « la mère du blues », Ma Rainey, à un moment charnière de son parcours, entame dans ces années 20 un lent déclin : l’album en effet oppose deux mondes musicaux, l’ancien, celui de Ma Rainey, et le nouveau, celui de son jeune trompettiste Leeve, un personnage inventé pour l’occasion, et qui tente de lui faire partager son goût pour des arrangements plus modernes et plus dansants.

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Le théâtre de Victor Hugo à La Comédie Française

Ce Samedi 30 janvier 2021 : « Le roi s’amuse », d’après Victor Hugo. Par la promotion 2019-2020 de l’Académie de la Comédie-Française

► direct à 20h30 sur Facebook
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Le roi s’amuse est un drame romantique en cinq actes et en vers de Victor Hugo, représenté pour la première fois à Paris, le 22 novembre 1832 à la Comédie-Française.

Le héros principal en est le bouffon Triboulet, personnage historique sous le règne de Louis XII et François Ier. À travers la bouche de Triboulet, Hugo dénonce la société de l’époque.

Sur l’adaptation  et la mise en scène :  entretien avec Aurélien Hamard-Padis

Laurent Muhleisen : Le roi s’amuse est une pièce assez peu montée de Victor Hugo. Quel regard portes-tu sur ce texte et d’où est venu le projet de le mettre en scène ?

Aurélien Hamard-Padis : C’est une pièce assez peu montée mais, je crois, fondamentale dans les ambitions dramatiques de Victor Hugo. Le personnage du bouffon est une racine très profonde de son imaginaire de la scène, et c’était pour lui l’occasion de pousser la radicalité de son projet théâtral très loin avec Le roi s’amuse, en témoigne l’accueil plutôt froid que lui ont réservé ses contemporains bourgeois, même libéraux.

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« J’ai rencontré Dieu sur Facebook » : un théâtre social, pédagogique et nécessaire.

— par Janine Bailly —

« J’ai rencontré Dieu sur Facebook », de Ahmed Madani, sur la scène Frantz Fanon de Tropiques-Atrium… Pourquoi me direz-vous revenir aujourd’hui sur le spectacle, qui fut donné le 19 janvier devant un public scolaire, le 20 janvier en une unique séance publique, et dont le souvenir déjà s’éloigne ? À tort, je m’étais dit que la pièce, imaginée d’ailleurs dès 2014, venait un peu tard, pour les élèves, puisque dans les médias on ne parlait plus guère d’État islamique, ni de ces jeunes gens « recrutés » pour aller grossir les rangs des combattants en Syrie, ni du djihadisme, « défait sur terrain militaire mais qui a construit une base de repli jusqu’ici imprenable sur la toile, un entrelacs de sites internet et de forums et d’administrateurs dissimulés… Ils préservent et magnifient Daesh, au-delà de la réalité matérielle, ils la rendent omniprésente, ils suscitent des vocations macabres… » (Claude Askolovitch).

Il fut un temps pas si reculé où cette tragédie occupait la une des journaux, qu’ils soient de papier ou télévisés. Où des films, lanceurs d’alerte, étaient portés à l’écran. Où Donia Bouzar, fondatrice du Centre de prévention des dérives sectaires liées à l’Islam, contactée par de nombreuses familles dont les enfants étaient embrigadés pour partir en Syrie, intervenait dans des émissions destinées à alerter l’opinion.

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25ème Édition du Festival régional et international du cinéma de Guadeloupe

Après une édition 2020 annulée, pour cause de crise sanitaire, le Femi ou Festival régional et international du cinéma de Guadeloupe, est programmé du 23 au 30 janvier 2021.

Les Organisateurs du Festival 2021

Présidente : Lucie Major. Déléguée Générale : Céline Major. Responsable de la programmation : Guillaume Robillard. Administratrice Générale : Valérie Vilovar. Responsable de la Communication : Com un bonheur.

Lucie Major : « 25 ans représentent le quart d’un siècle. De 1992 à 2018, nous avons réalisé 24 éditions d’un festival de cinéma, le FEMI. Aujourd’hui, nous vous proposons de célébrer la 25ème édition avec vous tous comme un anniversaire à partager. D’ores et déjà, nous présentons nos remerciements au public qui a toujours rehaussé cette manifestation par sa présence assidue ; aux communes, partenaires associées, qui ont enrichi grandement cet événement ; aux partenaires institutionnels et privés, qui ont soutenu, dès l’édition n°1, cette action culturelle. Celle-ci n’aurait pas pu avoir lieu sans leur apport financier et leurs avantages en nature… 2021 marquera ce 25ème rendez-vous du festival FEMI. »

Une édition sous le signe du souvenir

Placé sous le signe du souvenir, le Festival 2021 rendra hommage à Osange Silou  et Sarah Maldoror, cinéaste guadeloupéenne panafricaniste.

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Hugo, l’exil, la rage, le rêve : hier et aujourd’hui !

— par Janine Bailly —

Pour évoquer un géant de la littérature française, sur la scène du théâtre Aimé Césaire un petit homme, sobre costume sombre et pilosité poivre et sel à la Hugo des derniers portraits… C’est Paul Fructus, venu nous parler de l’écrivain mais aussi, et peut-être surtout, de l’homme. Non pour graver une figure dans le marbre, mais pour nous émouvoir, nous interpeller, et faire émerger de la mémoire des souvenirs d’école, réminiscences de ces séances de récitation obligée, aujourd’hui quelque peu tombées en désuétude, et qui inscrivaient à jamais en nous les vers du poème Demain dès l’aube — que l’on entendra en dernière partie de spectacle, dit vers nous debout droit en devant de scène, comme en confidence, avec simplicité, une simplicité touchante d’être libre du moindre excès mélodramatique, alors que s’efface l’accompagnement musical qui par ailleurs souligne, soutient, ou lie intelligemment les envolées de mots, en sons doux ou riants ou coléreux, accordés aux textes entendus.

Tout au long de la soirée, nous oscillons, avec le comédien, et non sans bonheur, entre sourire et larmes, tendresse et colère, humour et gravité.

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Côté Ciné : le Palmarès du « Prix Lumières 2021 »

« Après une année 2020 marquée par la pandémie, la fermeture des salles de cinéma et l’arrêt des sorties de films, l’Académie des Lumières, présidée par la journaliste américaine Lisa Nesselson, est heureuse de pouvoir soutenir plus que jamais l’excellence et la diversité du cinéma français ». Heureuse de célébrer toute l’industrie du cinéma, qui a répondu avec courage et détermination au défi imposé.

Les « Prix Lumières du cinéma », également surnommés les “Golden Globes français”, sont décernés depuis un quart de siècle. Ils inaugurent dès le mois de janvier la saison des prix cinématographiques, en récompensant les talents du cinéma français de l’année écoulée ; ils donnent aussi la tendance à venir. Le palmarès est décerné par les 123 correspondants de la presse internationale, issus de 36 pays.

Un « Lumière » est un trophée créé par la Monnaie de Paris, signé Joaquín Jiménez, qui le décrit en ces mots : « Paris, ville lumière, et sa flamme, son phare. Lumière dans le noir, la salle de cinéma. En gravure les lumières existent aussi, elles sont des ouvertures traversantes dans la matière, elles permettent le passage. Le trophée représente donc une bande flamme dont l’âme, le foyer, la mèche, est la tour Eiffel. Cette

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2021 : Cinquième édition de « La nuit de la lecture », rebaptisée au pluriel ! 

La vie culturelle ayant repris à la Martinique, l’événement peut y avoir lieu cette année encore, tant en live  qu’en virtuel ! Mais de quoi s’agit-il ?

Ouverte à tous les publics, plébiscitée par les professionnels, cette manifestation nationale entend fêter la lecture et conforter les liens entre tous les acteurs du livre, en premier lieu bibliothécaires et libraires, mais aussi auteurs, éditeurs, enseignants, chercheurs, acteurs associatifs, médiateurs de la lecture, lecteurs…

Les Nuits de la Lecture

Cette année, la manifestation poursuit son développement et propose à l’occasion de sa cinquième édition, de célébrer, de manière festive, le plaisir de lire, et ce sur quatre soirées, du 21 au 24 janvier, avec un temps fort le samedi… Toutes les animations célébrant le livre et la lecture sont attendues : ateliers, concours, dictées, jeux d’évasion, spectacles, lectures, contes chuchotés, rencontres avec des auteurs, visites guidées…

Pendant le premier confinement, près d’un tiers des lecteurs disent avoir lu plus de livres que d’habitude, et 17% ont même acheté plus de livres que d’ordinaire. Bonne nouvelle pour tous ces anciens et nouveaux amoureux de la lecture : malgré le couvre-feu et les mesures sanitaires, les Nuits de la lecture se dérouleront bien, partout en France et dans le monde.

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Littératures : Cécile Vidal distinguée pour ses publications en Sciences sociales

Cécile Vidal :

Elle est directrice d’études à l’EHESS – École des hautes études en sciences sociales. Ses recherches portent sur l’histoire sociale des empires, de la colonisation, de la traite des esclaves et de l’esclavage dans les mondes atlantiques du XVIIe au XIXe siècle. Outre Histoire de l’Amérique française (2003 ; 5e ed. 2019), co-écrit avec Gilles Havard¹, elle est l’autrice de Caribbean New Orleans : Empire, Race, and the Making of a Slave Society (2019), et l’éditrice ou coéditrice de dix ouvrages collectifs ou numéros spéciaux de revue, dont New Orleans, Louisiana, and Saint-Louis, Senegal : Mirror Cities in the Atlantic World, 1659-2000 (2019) et Une histoire sociale du Nouveau Monde (à paraître aux Éditions de l’EHESS en mai 2021).

Tout en achevant la co-édition et co-rédaction d’une Histoire mondiale de l’esclavage (titre provisoire) à paraître au Seuil à l’automne 2021, elle travaille à un nouveau projet de recherche sur « suicide, traite et esclavage dans les mondes atlantiques français et britannique aux XVIIIe et XIXe siècles. »

Lors d’un séminaire, Cécile Vidal parlait de l’élaboration de Histoire mondiale de l’esclavage : « L’ouvrage entend aborder l’esclavage dans toutes ses dimensions depuis la plus haute antiquité jusqu’à la période contemporaine et contribuer à renouveler une approche comparatiste dans l’étude du phénomène.

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Petit aperçu de l’activité culturelle en Martinique !

Toutes les activités de l’AMI, Association Martinique Images, prévues en janvier 2021 ! 

Les Vœux de Valer’EGOUY, Directeur artistique de l’AMI :

« Une Belle Année 2021 !

AMI a laissé partir 2020 qui n’aura pas été un bon cru, particulièrement pour la culture et l’art. Nous sommes là et avons beaucoup appris de cette année spéciale. Merci à chacun et chacune pour la réalisation – ensemble – de nos actions.

Bienvenue en 2021 ! C’est un nouveau défi pour vivre nos rêves, atteindre nos objectifs respectifs. Rêvons ! Avançons sans oublier que sur les gens sur qui nous marchons quand nous montons, ce sont les mêmes que nous rencontrons quand nous descendons. Et il n’est pas nécessaire d’essayer d’éteindre la lumière de l’autre en pensant que ça ferait mieux briller la tienne.

Je suis mon chemin. Énergies ! 2021 sera une Belle année, c’est décidé ! Je te souhaite ce que je me souhaite : donner et recevoir juste assez de ce qui m’est nécessaire pour être heureux chaque jour. »

Une nouvelle employée AMI :

Nous accueillons au sein de l’AMI une nouvelle recrue que vous avez probablement déjà eu le plaisir de voir lors des événements AMI : Noëlla Tanasi, Conteuse et Animatrice.

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Lire : à la librairie  L’Harmattan, «  Nous sommes martiniquaises »

Un ami me signale la parution à L’Harmattan, en décembre 2020, de ce nouvel opus de Hanétha Vété-Congolo. Il me semble important de relayer l’information sur le site Madinin’art ! Sous le titre, la première de couverture précise : « Pawol en bouches de femmes châtaignes / une pensée existentialiste noire sur la question des femmes ». 

« Professeur d’université et poète, Hanétha Vété-Congolo est née en 1973 au François, en Martinique. Elle a fait ses études supérieures à l’Université des Antilles et de la Guyane en Martinique. Aujourd’hui professeur au Bowdoin College à Brunswick (Maine, États-Unis) où elle dirige le Département de langues et littératures romanes, elle a précédemment enseigné à la Jamaïque (University of the West Indies, Mona) ainsi qu’en Virginie. Elle est l’auteure de nombreux travaux universitaires dont L’interoralité caribéenne : le mot conté de l’identité. Vers un traité d’esthétique caribéenne (Sarrebruck, Éditions Universitaires Européennes, 2011). Outre deux recueils de poésie en français : Avoir et Être : ce que j’ai, ce que je suis (éditions Le Chasseur abstrait, 2009) et Mon Parler de Guinée (L’Harmattan, 2015), elle est aussi l’auteure d’un recueil inédit de poèmes en anglais, Womb of a Woman.

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Régression ou avancée culturelle au troisième millénaire ?

Nous vivons une drôle d’époque… et pas seulement en raison de la crise sanitaire, d’autres virus s’étant infiltrés au cœur de nos sociétés, que l’on pensait plus subtiles ! Si l’on en croit certains mouvements féministes, comme aussi cette inscription relevée à Paris sur les murs d’une certaine faculté, il faudrait donc avec d’autres me clouer au pilori pour avoir, pendant plus de quarante ans, distillé le poison de la poésie ronsardienne à des générations d’élèves. À des classes où d’innocentes jeunes filles auraient, par ma seule faute d’enseignante inconsciente, été  exposées à la promiscuité, malsaine et dangereuse, d’écrivains violeurs en puissance, ou de personnages dépravés, fussent-ils seulement de fiction. Certes, il y avait bien péril en la demeure, et le combat, et la mutation qui – peut-être – est en train de s’opérer dans les rapports qui lient – ou délient – les hommes aux femmes, étaient plus qu’urgents et nécessaires. Mais comme le disait ma grand-mère, « le trop est l’ennemi du bien », et l’on peut le penser quand à ce sujet le « trop » entraîne des dérives inquiétantes, quand le « trop » consiste à vouloir rétablir une sorte de censure aveugle, confondant vie réelle et littérature, œuvre de papier et œuvre de chair.

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Masques et subversion. La Commedia dell’Arte, entre l’Italie et la France.

Jeudi 7 janvier 2021, à 19h00, 14:00 UTC-04. Évènement gratuit. En ligne sur : zoom.us. Pour tout public, avec ou sans compte Facebook. 

L’évènement : de Maschere Summa – La Maschera è Libertà, Institut français Centre Saint Louis et Héléna Greco, en langue française et italienne. Modération : Héléna Chouraki, chargée de mission culturelle à l’Institut français – Centre Saint-Louis à Rome.

Il s’agit d’un dialogue entre Carlo Boso, metteur en scène, dramaturge, comédien, fondateur de l’Académie Internationale Des Arts du Spectacle (AIDAS), et Robin Summa, auteur, comédien et créateur de masques : ils nous parleront de l’origine des masques de la Commedia dell’arte, de leur rapport au pouvoir, et de ce qu’il reste aujourd’hui de cette culture populaire. Le public aura la possibilité de réagir et de poser des questions, en français ou en italien, sur le chat.

« Si les masques d’aujourd’hui nous donnent la sensation d’être invisibles, les masques d’alors s’exprimaient, dénonçaient et portaient des idées. De quelle manière ce théâtre populaire qu’est la Commedia dell’Arte parle-t-il de pouvoir ? Dans quelle mesure a-t-il été l’objet de persécutions ? 

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