Janine Bailly

La lettre d’Ariane Ascaride à Emmanuel Macron

— Par France Inter. Article publié le 30 octobre 2020 —

Ariane Ascaride jouait depuis la rentrée Le dernier jour du jeûne, de Simon Abkarian, au Théâtre de Paris. Confinement oblige, le théâtre ferme et les représentations s’arrêtent. Après avoir vidé sa loge, Ariane Ascaride a pris sa plume.

Monsieur le Président,

Je sais. Vous êtes au four et au moulin et ma lettre ne pèse pas bien lourd face à cette marée épidémique. Mais je ne peux pas m’empêcher de l’écrire.

Monsieur le Président, hier soir devant ma télé je vous écoutais avec une grande attention, mon espoir bien avant l’allocution était réduit à néant, mais ce qui fait un trou à mon âme est l’absence dans votre discours du mot culture.

Pas une fois il n’a été prononcé… nous sommes la France, Monsieur, pays reconnu par le monde entier et envié par tous pour la présence de sa créativité culturelle, la peinture, la musique, la littérature, la danse l’architecture, le cinéma, le théâtre (vous remarquez : je cite mon outil de travail en dernier), tous ces arts sont dans ce pays des lettres de noblesse que les hommes et les femmes du monde admirent.

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Cinémartinique Festival : avant le confinement, finir en beauté ! (2)

— par Janine Bailly —

Et comme l’aurait chanté Eddy Mitchell, « C’était la dernière séquence, c’était la dernière séance, et le rideau sur l’écran est tombé » ! 

Gagarine, le film

Bien ténue semble aujourd’hui la frontière entre documentaire et œuvre de fiction : par sa description d’un univers brésilien particulier, La fièvre pourrait se réclamer du documentaire, et le film Gagarine, qui prématurément a clos le festival, partant d’un fait bien réel dérive quant à lui vers la science-fiction, vers l’impossible et l’irréel.

La Cité Gagarine, barre la plus emblématique de la « ceinture rouge » des mairies communistes, inaugurée par le cosmonaute russe Youri Gagarine en 1963 à Ivry-sur-Seine, parce que devenue vétuste s’est vidée des trois-cent-quatre-vingts familles qui la peuplaient ; qui sont parties, souvent à contrecœur « laissant dans leur sillage des souvenirs et un immense squelette de béton ». Mais avant qu’en août 2019 ne commence la destruction, Fanny Liatard et Jérémy Trouilh, par cette œuvre originale, à mi-chemin entre fait-divers et conte fantastique, ont su nous dire les liens qui unissaient comme au sein d’un village les habitants de la Cité, et mettre en images la nostalgie d’un temps passé, où ces immeubles résidentiels étaient synonymes de plus de confort et de bonheur.

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Cinémartinique Festival : avant le confinement, finir en beauté ! (1)

– par Janine Bailly –

Tombé au champ d’honneur, il avait été supprimé en mars. La passion jointe à l’obstination de ses organisateurs ayant permis de passer outre aux difficultés rencontrées, il nous était donc revenu triomphant en octobre. Voici qu’on nous le reprend prématurément, que l’on nous prive de ses deux derniers jours, et de sa traditionnelle soirée de clôture ! Et qu’importe s‘il fut permis aux seuls porteurs de masque de franchir ce seuil, qui marque le passage des turbulences extérieures au calme presque recueilli des salles obscures, qu’importe si parfois le public resta fort clairsemé, les heures furent si belles à la lumière des écrans reconquis !

Hélas, faisant partie des récalcitrants à la langue anglaise, que je n’ai pas eu l’heur d’étudier en classe, je n’ai pu découvrir ce dernier jeudi de projection le film Nasir, de Arun Karthick, qui m’aurait parlé de Singapour s’il avait été sous-titré en français. En revanche, venu du Brésil, le film de Maya Da-Rin, La fièvre, qui d’incompréhensible façon n’a attiré qu’une petite dizaine d’esprits curieux – alors qu’il eût été bon de profiter de ces dernières séances d’avant confinement, ainsi que l’ont fait de nombreux enfants accompagnés de leurs parents –, ce film singulier a comblé mon cœur de spectatrice avide, tout en m’ouvrant à la connaissance du sort réservé aux populations autochtones d’un certain Brésil, celui du Nord.

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Le Cinémartinique Festival, côté documentaire, aussi !

– par Janine Bailly –

Trois films parmi d’autres, parce que si le Festival nous distrait, il nourrit aussi notre réflexion, et nous ouvre intelligemment au monde qui nous entoure.

White Riot (Rubika Shah, Royaume-Uni, 2020),

Le titre est emprunté au premier single du groupe  The Clash,  qui fait la clôture du film sur des images de la performance réalisée au « Carnaval Rock Against Racism », en avril 1978, à Notting Hill. Mais contrairement aux apparences, plus qu’un film musical le documentaire se présente tel une photographie de la situation sociale et politique qui était celle du Royaume-Uni, à la fin des années 70. Face à la montée de l’extrême-droite, sous l’égide du National Front, parti nationaliste et raciste, largement imprégné par un suprémacisme blanc décomplexé, face à ce déferlement de haine que rendent visible des images d’archives propres à vous soulever le cœur, « un mouvement de contre-culture avait vu le jour dans une petite imprimerie de l’Est de Londres. C’était un lieu pour que les jeunes partagent leurs points de vue. Ils croyaient en l’égalité, la musique, le punk, le graphisme étaient leurs armes », nous apprend Rubika Shah.

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Échos du Cinémartinique Festival 2020

— par Janine Bailly –

Le Festival, comme tout le cinéma d’ailleurs, sait allier avec bonheur légèreté et sérieux, rires et larmes, tragédie et comédie.

Agosto (Armando Capò, Cuba, 2020), film court au moment où les œuvres s’inscrivent souvent dans un format qui avoisine les deux heures, film grave et lumineux, efficace dans sa sobriété, nous donne de la période spéciale à laquelle fut soumise l’île de Cuba dans les années 90, une image juste, plus émouvante encore d’être vue par le regard d’un adolescent que la vie choie, malmène, transforme. Le parcours d’initiation sera double, le garçon s’ouvrant aux émois sexuels autant qu’à une nécessaire et salvatrice conscience politique. Cela commence dans l’insouciance de beaux jours de vacances et d’été, dans la chaleur du cocon familial, et l’affection attentive pour une grand-mère malade mais à l’esprit encore vert. Insidieuse d’abord, bientôt inexorable, la grande Histoire rattrape l’adolescent, bouleverse la vie, gomme les petites histoires et la beauté de ce mois d’août, ouvre le regard de celui qui, s’il parle peu, presque mutique, observe, découvre, comprend, et sur son visage se lit l’évolution de ses sentiments.

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Wendie Renard, de la Martinique à l’Olympique lyonnais, un parcours sans faute

Vendredi 30 octobre, à 18 h, Salle Frantz Fanon

Cinémartinique Festival :

Après leur septième sacre européen, les footballeuses de l’Olympique Lyonnais sont les vedettes d’un documentaire sorti sur les écrans le 9 septembre 2020, « Les joueuses, #paslàpourdanser ».

Le film est non seulement un hommage à l’équipe-phare du foot féminin, mais aussi un plaidoyer pour l’égalité des sexes au sein de notre sport national. Une mise en lumière fort juste et largement méritée, si l’on songe à cet autre documentaire « Les yeux dans les Bleus », qui en son temps vint nous plonger au sein de l’équipe de France, quand Zidane en était la vedette incontestée…

Quelques jours après leur victoire, les Lyonnaises sont en promotion pour le film de la réalisatrice Stéphanie Gillard : si elles consacrent leur vie au football, c’est la première fois qu’on les voit à l’écran, dans des images qui racontent leur quotidien, leur préparation, pendant et avant des compétitions où elles se battent pour gagner des titres importants.

Ce film est l’occasion d’entrer dans l’univers du football au féminin : « Les spectateurs vont voir comment on souffre, la vie d’une footballeuse.

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Haïti :« Ainsi parla la mer », un documentaire récompensé en Bolivie

Lundi 26 octobre, 15 h à la Salle Case à Vent de Tropiques-Atrium, mercredi 28 octobre, 19 h au CDST à Saint-Pierre.

Cinémartinique Festival :

Avec Ainsi parla la mer, le réalisateur et producteur haïtien, Arnold Antonin a remporté, le 5 septembre 2020, le prix du meilleur moyen métrage à la XVIème édition du Festival international du film des Droits de l’Homme en Bolivie.

Men sa lanmè di, Ainsi parla la mer

Le 60ème film d’Arnold Antonin, présenté le 4 mars 2020 à Haïti, avant d’être sélectionné au Festival international du film des Droits de l’Homme de Sucre, en Bolivie, est un documentaire de cinquante minutes sur l’environnement. Il traite des multiples possibilités qu’offre le monde sous-marin, du point de vue économique, mais pas seulement…

Fier de ce prix, qui met en valeur la production du Centre Pétion-Bolivar, Arnold Antonin a déclaré au journal Le Nouvelliste : « Ce prix est une récompense à la persévérance de mon équipe et à la lutte acharnée afin de mener à bon port un projet pour le bien du pays. On a mis le triple du temps prévu.

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Quand Djaïli Amadou Amal nous parle des femmes bafouées…

Née en 1975 à Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, Djaïli Amadou Amal est une écrivaine reconnue pour ses ouvrages traitant des violences et des discriminations dont sont victimes les femmes du continent africain. En trois romans, elle s’est classée définitivement parmi les valeurs sûres de la littérature en Afrique. Figure de proue de la lutte pour les droits des femmes dans son propre pays, elle est  considérée aujourd’hui comme l’un des plus importants écrivains peuls de l’histoire. 

Les Impatientes, son dernier roman (paru aux éditions Emmanuelle Collas), inscrit sur la liste du prix Goncourt 2020, est une  fiction inspirée de faits réels, un livre polyphonique qui retrace les destins croisés de trois femmes vivant au nord du Cameroun. Polygamie, mariage précoce et forcé, violences conjugales… Voilà ce qui lie Ramla, Hindou et Safira. L’une a été forcée d’épouser un homme qu’elle n’aimait pas, la seconde se fait battre par son mari, la troisième a été obligée d’accepter que son époux prenne une autre épouse… Un roman pour briser les tabous ! Une plongée au cœur de la souffrance de ces femmes, condamnées à se soumettre aux volontés d’un père, d’un oncle, d’un mari qu’il leur faudra souvent partager avec une, ou plusieurs co-épouses…

Extraits de l’interview accordée par Djaïli Amadou Amal à TV5monde :

« L’ouvrage traite effectivement des questions de violences conjugales, et surtout dans ses aspects psychosomatiques, qui ne sont pas toujours mis en évidence.

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Une lecture de Gaël Octavia, proposée par Hervé Deluge

Vendredi 30 octobre 2020, à 19 heures, Terre d’Arts vous invite au Domaine de Tivoli, pour une présentation en plein air du travail dirigé par Hervé Deluge, sur le texte de l’écrivaine Gaël Octavia, Cette guerre que nous n’avons pas faite. L’entrée y sera gratuite, avec masque obligatoire.

Au Parc de Tivoli, à Fort de France, le Collectif Terre d’Arts organise divers ateliers de pratique artistique. Son objet : « Fédérer et promouvoir les activités artistiques de ses membres, réunis au sein d’un collectif d’associations culturelles existantes et d’artistes indépendants, chacun pouvant agir de façon autonome ou collectivement, en fonction des accords pris en amont et des objectifs à atteindre (…) Organiser des évènements et des manifestations artistiques et culturelles, mettant en avant l’art, sous toutes ses formes, la danse, les arts plastiques, l’audio-visuel, le cinéma, l’écriture, la musique, le théâtre, etc ; créer des actions de médiation culturelle par la mise en place et la gestion d’ateliers d’initiation et de découverte artistique dans les domaines listés ci-dessus, mais aussi d’ateliers professionnels réservés aux artistes confirmés… »

Gaël Octavia

– Extraits de la biographie : Née le 29 décembre 1977 à Fort-de-France, elle vit et travaille actuellement à Paris.

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Léonora Miano à propos de « Décolonisations. Du sang et des larmes »

— par Mehdi Derfoufi, le 13 octobre 2020, sur le site « De l’autre côté » —

Mehdi Derfoufi : Je relaie ici cet excellent texte de Léonora Miano¹, qui contribue avec pertinence au débat sur les productions Blanchard.

« Signer à la pointe du zizi.

Monsieur Pascal Blanchard fulmine de rage. J’ai osé émettre à propos de son travail quelques réserves, dire qu’il serait bon que d’autres s’expriment sur la question coloniale et offrent un regard différent. La tâche ne requiert pas que l’on soit pourvu d’un zizi pour la réaliser, ne serait-il pas temps que des femmes soient financées pour s’y atteler et que, comme votre servante, elles aient des attaches subsahariennes fortes ? Avec les même moyens, j’affirme que je produirais des œuvres plus justes, plus profondes, plus utiles à l’édification de lendemains féconds.

Mais revenons à l’enragé. Une voix dissonante dans un concert de louanges, et l’ami des opprimés prend le monde à témoin de l’outrage. Est-ce parce que la critique émane des rangs de ce public supposément captif qui devrait faire la révérence et remercier ?

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Haïti au TNB : « Médée, poème enragé », de Jean-René Lemoine

Le spectacle « Médée, poème enragé », du dramaturge haïtien Jean-René Lemoine, est repris au Théâtre National de Bretagne, à Rennes,  du mardi 13 au samedi 17 octobre 2020

« Médée, poème enragé », de Jean-René Lemoine, est un texte paru aux éditions Les Solitaires intempestifs. Interprètes du spectacle : Jean-René Lemoine et Romain Kronenberg. Metteur en Scène : Jean-René Lemoine.

Jean-René Lemoine : Né en Haïti, il passe sa petite enfance au Zaïre et son adolescence en Belgique. Après un parcours d’acteur entre l’Italie et la France, il se consacre essentiellement à l’écriture et à la mise en scène. Il s’installe définitivement à Paris en 1989, enseigne au Cours Florent, collabore avec l’Académie expérimentale des théâtres, et dirige régulièrement des ateliers de formation pour comédiens. Le dramaturge revisite les classiques du théâtre à la lumière du métissage culturel, leur conférant ainsi une force nouvelle, une portée personnelle et singulière. Sa pièce Erzuli Dahomey, déesse de l’amour a reçu le prix SACD de dramaturgie de langue française en 2009. Elle est entrée au répertoire de la Comédie-Française en 2012. Nous avons pu la voir à Fort-de-France, en 2017, au Théâtre Aimé Césaire, dans une mise en scène de Nelson-Rafaell Madel.

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Congo Jazz Band, pour écrire, dire et jouer les vérités qui font mal

— par Janine Bailly —

« Aucune des nations colonialistes n’avait une approche humaine ». Que dire alors lorsqu’un homme seul se déclare indûment propriétaire de ce vaste territoire qu’est le Congo ? Qu’il se donne sur les millions d’hommes qui le peuplent droit de vie et de mort ? Mohamed Kacimi et Hassan Kassi Kouyaté ont choisi ce pays d’Afrique, devenu la RDC, République Démocratique du Congo, pour nous parler du sort qui fut celui de tout un continent, lors que se le disputaient les “grandes” puissances européennes ; mais pourquoi le Congo plus spécialement ? Parce qu’il « cristallise toute la barbarie coloniale », esclavage, exploitation, travail forcé, dépouillement des richesses et des identités, négation même du statut d’être humain… que la conquête blanche y fut mythifiée en « mission de bienfaisance ».

Par une conférence précédant le représentation publique, puis par le spectacle et le bord de scène qu’ils nous ont proposés, l’écrivain et son metteur en scène ont voulu nous faire découvrir une Histoire, pour certains d’entre nous restée bien vague et lointaine, et surtout nous inciter à penser, nous ouvrir les yeux sur un pan terriblement tragique du passé du Congo dans ses chaînes avec la Belgique, et plus universellement sur le drame jamais vraiment assumé de la colonisation .

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Quand Dany Laferrière s’empare du mot “nègre” et prend sa défense

Peut-on encore utiliser le mot “nègre” en littérature ? Dany Laferrière répond, sans faux-fuyants, à l’épineuse question, sur France Culture.

– Par Yann Lagarde, le 8 octobre 2020 –

« Mon avis, c’est qu’Agatha Christie était là pour divertir, et elle n’aurait pas aimé que quelqu’un soit blessé par une de ses tournures de phrase » : l’ouvrage Dix petits nègres d’Agatha Christie vient d’être rebaptisé Ils étaient dix, par les héritiers de l’écrivaine. Pourtant d’autres auteurs assument l’emploi du mot. C’est le cas de Dany Laferrière, membre de l’Académie française, auteur de Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, un roman où il raconte les aventures sexuelles d’un Haïtien exilé à Montréal, et qui joue avec les stéréotypes raciaux. Paru en 1985, l’ouvrage est réédité en septembre 2020 aux Éditions Zulma.

Dany Laferrière : « Le mot “nègre”, il va dans n’importe quelle bouche, il est dans le dictionnaire, vous l’employez, vous en subissez les conséquences. Mais ce n’est pas le mot qu’il faut éliminer. Quand le livre, Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer,  était sorti en 1985, il avait provoqué, et pour les mêmes raisons, un débat à travers toute l’Amérique.

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Les 16, 17 et 18 octobre 2020, Journées nationales de l’architecture (JNA) 

Présentation par  Roselyne Bachelot-Narquin, Ministre de la Culture, extrait

La crise sanitaire que nous venons de traverser a mis davantage encore en lumière l’importance d’un environnement de vie bien conçu et de qualité, et par conséquent le rôle essentiel de l’architecture. (…)

Pendant trois jours, l’ensemble des réseaux professionnels et des lieux de diffusion se mobilisera pour offrir au public une rencontre privilégiée avec l’architecture et ceux qui la font. Grâce à une programmation foisonnante – balades urbaines, débats, projections de films, expositions, visites de chantier, ateliers jeune public, portes ouvertes –, les Journées nationales de l’architecture entendent être un moment essentiel de démocratisation de l’architecture, où chacun peut s’approprier l’espace de son quotidien et trouver l’occasion de rencontrer les professionnels de cette discipline.

Les Journées nationales de l’architecture sont l’occasion de mettre en évidence cet environnement du quotidien, d’apprendre à le regarder et à le décrire pour que chacun soit doté des éléments nécessaires pour exprimer son point de vue sur son environnement de vie.

Cette année encore, l’opération « Levez les yeux ! », lancée par le ministère de la Culture et le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse en 2019, invite les scolaires, de la maternelle à la terminale, le 16 octobre, à sortir des classes avec leurs enseignants pour apprendre à lire l’architecture, à décrypter le paysage, à déchiffrer la ville et la campagne(…)

À la Martinique : Vendredi 16, samedi 17 et dimanche 18 octobre 2020, trois jours pour découvrir l’architecture et ses métiers

« Une envie de liberté, un besoin de sortir, de regarder plus loin, de retrouver un cadre familier oublié pendant des mois… l’architecture qui nous entoure est  toujours présente (…) Alors pour cette année où les voyages sont devenus « un challenge », nous vous, proposons de voyager dans une Architecture à laquelle il vous sera loisible de vous confronter (…) Nous espérons vous accueillir nombreux pour des échanges fructueux.

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Le site Montray Kréyol met à l’honneur la littérature créolophone

Parce que le sujet est important, que trop souvent nous ignorons les ressources offertes par la littérature de nos propres pays, je me permets de retranscrire ici les publications du site Montray Kréyol, qui présente chaque jour un écrivain différent. Parfois deux. Pour découvrir d’autres de leurs œuvres, et les couvertures des livres qu’ils ont publiés, rendez-vous sur ce site. J’ajoute pour chaque autrice ou chaque auteur une courte notice biographique, trouvée sur le Net, et des liens vers d’autres sites qui les présentent, quand cela est possible. Une récapitulation qui ira du 1° au 9 octobre ; n’oublions pas de consulter le site Montray Kréyol jusqu’à la fin de ce mois, qui est mois du créole dans le monde. Les deux illustrations utilisées sont également extraites de ce site. (Janine Bailly)

Présentation de Montray Kréyol : « En ce mois d’octobre dédié un peu partout à travers le monde à la langue créole, et pas seulement dans les pays créolophones, nous présenterons chaque jour un écrivain ou un créoliste.

C’est que la littérature créolophone existe même si elle est largement ignorée par les médias et par l’institution scolaire.

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Anatomie du vandalisme martiniquais

— Par Michel Herland —

Dans une tribune publiée au mois de septembre, complétée en octobre d’un « rappel en guise de post-scriptum », Michel Herland revient sur les événements qui se sont déroulés, en mai et en juillet 2020 à Fort-de-France, comme dans d’autres communes de la Martinique. Des événements qui ont agité et ému plus particulièrement la « ville-capitale ».

Une tribune bien documentée et argumentée, rapportée  ici in extenso. Où l’on voit que l’histoire s’écrit et se réécrit comme un palimpseste. Que la jeunesse de mai 2020 fait écho à celle de « mai 68 ». Et qu’hélas, « désirer n’est pas vouloir ». (Janine Bailly)

Mordre la main qui vous nourrit

Dans la foulée du mouvement Black Lives Matter et du déboulonnage des statues des anciens esclavagistes aux États-Unis, de jeunes Martiniquais se sont manifestés par un coup d’éclat. Le 22 mai 2020, jour férié en Martinique en commémoration de l’abolition de l’esclavage, ces jeunes (qualifiés, à l’américaine, d’“activistes”) n’ont trouvé rien de mieux que détruire deux statues de Victor Schœlcher (1804-1893) pourtant unanimement considéré comme le père de l’abolition de 1848.

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La nouvelle saison au théâtre Aimé Césaire

Premier spectacle : « Ponce Pilate – L’histoire qui bifurque », d’après le récit éponyme de Roger Caillois

Représentations au Théâtre Aimé Césaire, du 29 au 31 octobre 2020

Télécharger le programme de la saison 2020-2021

Le Livre : 

Imaginons que Ponce Pilate ait décidé de faire libérer Jésus. Ainsi le sauveur est sauvé par le courage inattendu d’un fonctionnaire romain, connu pourtant pour sa prudence, sinon pour sa faiblesse. De sorte que Jésus vit jusqu’à un âge avancé, qu’il n’y a pas de christianisme et que presque aucun des événements des deux derniers millénaires ne se produit. Pilate n’a d’estime que pour la sagesse. Il se méfie des religions. Mais est-il sage de compter sur la sagesse pour transformer le monde ? C’est un des multiples problèmes que pose un ouvrage dont l’intérêt touche à la psychologie, à la philosophie de l’histoire et surtout à la théologie, entendue d’ailleurs en un sens très laïc, comme une branche spécialisée des mathématiques.

La Pièce

Faut-il condamner à mort celui qui se prétend le Messie ? Ne vaut-il pas mieux une injustice qu’un désordre, sacrifier le bon sens à la raison d’État ?

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Les Révoltés du Monde : visages du Burkina Faso, la « terre des hommes intègres »

Le Festival a sélectionné deux visages du Burkina Faso, distants dans le temps et dans la situation politique, sociale, économique : « Le loup d’or de Balolé », et « Les orphelins de Sankara »

— par Janine Bailly —

Le loup d’or de Balolé, un film Burkina Faso-France, de Chloé Aïcha Boro, 2019

Au cœur de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, se trouve, ignorée, à l’abri des regards derrière des bâtiments officiels, une carrière de granit où près de 2.500 personnes, hommes, femmes et enfants, travaillent, vivent peut-être pour certains, trouvant là, en cassant les pierres qui serviront à la construction des jolies villas auxquelles jamais ils n’auront accès, les ressources minimales qui leur permettront d’assurer leur survie, jour après jour… Mais comment croire qu’un tel lieu reste invisible aux yeux des autorités, quand des camions viennent en pleine lumière effectuer leurs chargements de matériaux ?

Assis au bord de la carrière, un homme, Adama, privé temporairement de ce travail par l’usure qui lui a pris, dit-il, « son dos et sa vie sexuelle » , regarde et commente ce qui se passe dans la fourmilière, ce « trou » où il aimerait que les enfants ne soient plus plongés.

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De la part du Festival International du Documentaire

Confirmation des projections cette semaine en communes, avec premières parties musicales : attention aux modifications apportées !

Bonjour à toutes et à tous !

Vous avez été très nombreux à Madiana, nous avons ri, pleuré, chanté… c’était un véritable enchantement de découvrir la programmation une première fois avec vous ! 
 
Mais sachez que ce n’est pas fini, si vous avez manqué des films ou bien que voulez revoir ceux qui vous ont marqué, on vous donne rendez-vous dans 7 communes de Martinique – (entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles)
 
Attention, les dates ont changé !
– La projection à Saint-Pierre est décalée au Mercredi 7 Octobre ! 
– La projection au Diamant prévue le Mercredi 7 Octobre est annulée. 
 
LE PROGRAMME HORS-LES MURS 
Mardi 6 Octobre
Rivière-Salée à 19h
Centre Culturel, 22 rue Joinville Saint Prix
– 19 h : 1ère partie : prestation Conte présentée par l’association « Kant e Kant », “TOTI : Il rêve de monter au ciel ! Est-ce possible ?” narré par Émile Pelti
– 19 h 30 : Film documentaire : « Au-delà des mers : Rêve de théâtre », Marie Maffre, Enfant Sauvage, 2019, 52’, suivi d’un échange avec la réalisatrice Marie Maffre
– 20h 30 : Débat
Attention : il est précisé pour Rivière Salée : « Réservation obligatoire.

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Le Festival des Révoltés du Monde : Entre espoir et douleur

« Au-delà des mers : rêve de théâtre », le coup de cœur du Jury

« Fabrice di Falco : un oiseau rebelle », hors compétition

— par Janine Bailly — 

À Fort-de-France a pris fin dimanche en soirée le Festival International 2020 des Révoltés du Monde, qui continue cette semaine dans diverses communes de l’île. Une manifestation très suivie, et qui s’achève sur un beau score, puisque le nombre de ses spectateurs est passé de 1400 à 1800, et ce en dépit de conditions très particulières… et de mesures sanitaires parfois difficiles à respecter quand la foule se presse, anxieuse, pas toujours très raisonnable, aux portes des salles de projection… Une belle réussite à coup sûr, que l’on doit aux organisateurs, au comité de sélection des films, le cru étant fort riche et diversifié, mais aussi à une équipe de bénévoles, compétente, accueillante et qui ne fut pas avare de son temps !

De ces quatre jours où l’on préféra la lumière des écrans à celle du soleil, où l’on chemina entre l’hier et l’aujourd’hui, assez peu il faut le reconnaître vers le futur, on pourrait revenir le cœur meurtri pour avoir vu le malheur du monde, tant de chemins ouverts et refermés, tant de rendez-vous ratés, tant de belles révolutions avortées, tant d’hommes de bien assassinés !

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Les Révoltés du Monde : “Warrior Women”

À Madiana, le prix du Jury Jeunes au festival « Les révoltés du monde »

— par Janine Bailly —

Dans “Warrior Women”, l’histoire de Madonna Thunder Hawk, icône du militantisme amérindien.

« Après des délibérations houleuses et un vote véritablement serré, un documentaire est sorti, Warrior Woman », c’est par ces mots que le Jury Jeune du Festival décline son choix, précisant que l’on parle trop peu des Amérindiens, et que cette femme en lutte a touché les sept adolescents, issus de la section Cinéma du Lycée de Bellevue pour composer ce jury. À noter le bel engagement et le bel enthousiasme dont ils ont fait preuve tout au long de ces quatre jours de cinéma intensif !

Qui est Madonna Thunder Hawk ? 

Fondatrice de l’American Indian Movement, Madonna Thunder Hawk est un personnage charismatique et atypique. Son combat pour la défense des droits des autochtones est aussi celui des droits des femmes et de l’écologie. « Du militantisme amérindien, elle a tout vu, tout vécu. Elle est là, au début des années 40, quand les eaux des rivières de Dakota du Sud sont encore potables et que les enfants Sioux-Lakota galopent à travers les plaines à longueur de journée.

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Les Révoltés du Monde : « Tu crois que la terre est chose morte »

Le 4 octobre lui est décerné le Prix Caribéen au Festival du Documentaire « Les Révoltés du Monde ». Le documentaire va être présenté à Paris, à Beaubourg, dans le cadre Cinéma du réel.

— par Janine Bailly —

La réalisatrice Florence Lazar nous parle des terres souffrantes de Martinique

Nous avons pu le voir le 4 mai sur la chaîne Arte, il est resté en ligne sur le Net jusqu’au 2 juillet 2020, le voici qui bien heureusement nous revient dans la sélection proposée par le Festival Les Révoltés de l’histoire.

Le documentaire, « Tu crois que la terre est chose morte », d’une durée de 70 minutes, soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine et accompagné par ALCA, figurait parmi la sélection officielle du « Festival IDFA » qui s’est tenu à Amsterdam du 20 novembre au premier décembre 2019. L’IDFA, « International Documentary Filmfestival Amsterdam », en français « Festival International du Documentaire d’Amsterdam », est le plus grand festival mondial du film documentaire. Il fut créé en 1988 et se tient depuis lors au centre d’Amsterdam. Son but est de promouvoir la création de documentaires, et de les présenter au plus large public possible.

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Les Révoltés du Monde : les blessures, le sang et les larmes

— par Janine Bailly —

« Décolonisations : du sang et des larmes », de David Korn Brzoza et Pascal Blanchard, prix du Jury du Festival

« Antilles, la guerre oubliée », de Frédéric Monteil

S’il fut un moment où ces quatre jours consacrés au cinéma du réel méritèrent l’appellation de Festival des « Révoltés du Monde », c’est bien lors de la projection du documentaire Décolonisations : du sang et des larmes, réalisé conjointement par David Korn Brzoza et Pascal Blanchard, en lien avec l’album Décolonisations françaises, la chute d’un empire (Pascal Blanchard, Nicolas Bancel, Sandrine Lemaire, aux Éditions de La Martinière en 2020).

Un film pour raconter comment en moins de vingt ans, de 1943 à 1962, la France perdit la presque totalité de son empire colonial. Un documentaire, heureusement projeté en deux parties, tant certains épisodes, qui m’étaient jusqu’alors inconnus, donnaient de la France, de ses gouvernements et peut-être de son peuple, une image insoutenable. Une France raciste, au visage dépourvu d’ humanité, un peuple consentant, ignorant ou simplement silencieux, des gouvernements avides d’étendre leur emprise sur le monde, aux belles heures de la conquête et de la domination coloniale… puis s’efforçant, au mépris de tous les droits élémentaires, de conserver un empire qui concourait grandement à l’enrichissement du pays.

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Les Révoltés du Monde : Papa Doc, Oncle Sam et les Tontons Macoute

Une enquête approfondie sur le soutien indéfectible des États-Unis à la dictature des Duvalier, en Haïti, durant la Guerre Froide.

— par Janine Bailly —

À la Martinique, le Festival International du Film Documentaire a choisi comme patronyme « Les Révoltés du Monde ». Un fort joli titre, si l’on veut bien se rappeler que la manifestation est organisée par l’association Protea-Les Révoltés de l’Histoire. Car qu’est-ce d’abord que Protea, sinon cette superbe fleur originaire d’Afrique du Sud, et qui au pays de Nelson Mandela fut choisie comme emblème !

En dépit de l’obligation à porter sans défaillir le masque tout au long des séances, les salles se remplissent à l’appel de ce cinéma du réel, alors que le public, encore trop clairsemé, semble bouder les films de fiction offerts, depuis le déconfinement, par Madiana, ou par Tropiques-Atrium. La programmation Festival, centrée d’abord sur les Caraïbes, ses rapports avec l’Afrique, puis ouverte sur le reste du monde, exerce sur nous un attrait particulier – sans oublier les tarifs très attractifs proposés en cette période difficile ! Et c’est tout à notre honneur de vouloir, comme le dira l’un des organisateurs, « combler notre déficit de connaissances historiques et géopolitiques », nous renseigner sur le monde comme il va, ou comme il se fourvoie  !

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Docteur Didier Raoult, toujours sur le ring…

Didier Raoult publie un nouvel ouvrage : « La science est un sport de combat », dans lequel il nous livre sa conception de la science et de la médecine

Selon Noam Chomsky, « Le langage est une arme de politiciens, mais le langage est une arme dans la plupart des affaires humaines ». Si Didier Raoult se défend jusqu’alors être un homme politique, beaucoup ont découvert depuis la crise du Covid à quel point il sait aussi utiliser les mots, pour dire sans ambages le fond de sa pensée. Ainsi, « Le confinement, les masques ce sont des décisions politiques », déclarait-il au mois de juin. Une position qu’il a précisée en septembre, prenant cette fois des précautions et des réserves plus évidentes, et dont il n’est  pas forcément coutumier, sur le site de L’Indépendant .

Des avis partagés

COVID : « Trop d’affolement, trop de panique », juge aujourd’hui Didier Raoult. Invité sur les ondes de  RTL, l’infectiologue a critiqué les « messages alarmistes » de ses collègues alors que de nouvelles restrictions ont été prises à Marseille.

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