— par Janine Bailly —
« Qu’est-ce que raconter une histoire ? » Si l’on en croit ce que dit Joël Pommerat, travailler sur les mythes est pour lui une façon de poursuivre cet apprentissage. Lui qui déjà a porté sur trois de nos contes traditionnels, Le petit Chaperon Rouge, Pinocchio et Cendrillon, son regard neuf et décapant, dit aussi vouloir contrairement à un certain courant du théâtre actuel « revenir au récit, quitte à le re-questionner de façon différente ». Le conte en effet, parce qu’il est de tous les temps, de tous les pays et de tous les âges, qu’il touche à ce qu’il y a en nous de plus secret, s’est toujours prêté à de multiples ré-écritures, à d’autres interprétations. Il répond à notre besoin d’écouter des histoires, d’inventer des histoires, et pourquoi pas, de « se raconter des histoires », comme le fait Cendrillon elle-même pour avoir mal compris les derniers mots prononcés par sa mère sur son lit de mort.
Dans le Cendrillon que Pommerat nous donne à entendre, ce mot « histoire » revient en leitmotiv, il ouvre et ferme le récit pris en charge par la conteuse, narratrice et personnage à la fois, incarnation de la mère absente auprès de « la très jeune fille » : « Je ne me rappelle plus si cette histoire est la mienne ou bien l’histoire de quelqu’un d’autre.

18h – Ciné Goûter – Case A Vent


Une pièce de théâtre tirée d’un conte de Régine Féline
Depuis un siècle, certains pensent que Corneille aurait écrit les pièces de Molière. Une étude scientifique de leurs tics de langage tord le cou à cette idée.
Comédie itinérante de Valence, novembre 2019
— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —
Le temps d’une soirée, le Théâtre de la Michodière à Paris s’est transformé en cour d’assises pour juger un drame inspiré de plusieurs faits divers.
Très librement adaptée des Mille et une nuits
Texte français de Myriam Tanant et Jean-Claude Penchenat
Project Act / New-York
Passionnant – Vibrant – Haletant
Colloque International Pluridisciplinaire
« Boule de suif – Tribute to Maupassant ». Pourquoi « tribute to » et non pas plus simplement « Hommage » ? La précédente utilisation de l’anglicisme dans un titre de pièce de théâtre de pièce de théâtre concernait «
Après Camus et son Caligula, c’était au tour de Gombrowicz de nous balader du coté de l’absurde avec sa princesse de Bourgogne prénommée Yvonne. Mais si Camus emprunte les chemins de la philosophie, de la rationalité et de la dramaturgie conventionnelle l’auteur polonais, lui s’aventure du coté de Beckett ou de Ionesco quand bien même il réfutait cette comparaison. On retrouve chez lui la réduction des personnages au rôle de pantin et la disparition de toute logique sociale dans les comportements. La seule préoccupation de Gombrowicz semble être le Moi de ses personnages qu’il fragmente, brise, névrotise à l’image d’une perception de la réalité confondue avec la fiction. Fidèle à Buffon il reprend à son compte l’aphorisme « Le style c’est l’homme même » quand il déclare : « « Ce n’est pas de ce mystérieux « talent » que part l’écrivain pour écrire, mais de lui-même. »
L’attente était grande. Elle était partagée comme en atteste la foule qui se pressait à l’entrée de la salle Frantz Fanon de Tropiques-Atrium. Pensez-donc ! Une pièce de Camus et pas n’importe laquelle : celle qu’il commence à écrire en 1938 et dont il ne donne la version définitive qu’en 1958 et qui est la pièce de l’auteur la plus jouée. Elle est le troisième élément de la « trilogie du négatif » après « L’étranger » ( roman), « Le Mythe de Sisyphe » ( essai philosophique). Pièce philosophique par excellence elle en porte les saveurs et les contradictions. Les saveurs des débats autour des thèmes camusiens de l’étrangeté et de l’ ennui, de l’absurde et du désespoir, du suicide et du meurtre comme issues possibles allaient-elles se trouver affadies ou rehaussées par leur théâtralisation ? Francis Crémieux dès 1946 posait la question en ces termes : « Au lever du rideau, quand les lumières de la salle s’éteignent et que le spectateur a refermé son programme, il doit choisir entre ce qu’il a lu et ce qu’il va voir.
Création
Les vendredis 15 et 22 novembre 2019 à 20h30

— Par Gérald Rossi —