Les 5, 6 & 7 mars 2020 à 19h 30 au T.A.C.
Gerty Dambury met en scène « La radio des bonnes nouvelles », faisant revivre les voix de femmes militantes : Théroigne de Méricourt, Louise Michel, Angela Davis, Gerty Archimède.
Lire : La Radio des bonnes nouvelles » de Gerty Dambury
Il est 23h et il faut précéder les bonnes nouvelles. Les annoncer même si elles n’existent pas encore. Ou alors, rappeler celles qu’on a oubliées. Gerty Dambury met en scène La radio des bonnes nouvelles – pour faire revivre des femmes dont l’existence en soi, aura modifié le cours des choses, des femmes qui ont fait avancer leur société en ne faisant confiance qu’à leur pensée. Sur scène trois comédiennes rejouent les voix de Louise Michel, Théroigne de Méricourt ou Gerty Archimède. Une voix dit : Je propose une radio. Installons la radio. Gerty Dambury ne veut pas d’une histoire triste. Elle veut une histoire différente. Elle veut des voix qui occupent l’espace pour ne pas se le faire confisquer. Elle écrit : Une bonne nouvelle ardente, une bonne nouvelle brûlante.

Exposition « Lumières et Phares » d’Hélène Jacob
Grâce à un méticuleux travail d’archives, la Bibliothèque nationale de France (BnF) et le Centre national de recherche scientifique (CNRS) viennent de lancer le site « entendre le théâtre » ainsi qu’une série de podcasts. Un passionnant voyage sonore à travers le XXe siècle
Pour des raisons écologiques et économiques, Pierre Beyfette, président du festival OFF d’Avignon, a annoncé mardi 12 février vouloir diminuer drastiquement le nombre d’affiches collées dans la ville. Une proposition accueillie favorablement chez les compagnies mais qui oblige à inventer d’autres façons de communiquer.
Sylvie Chalaye, anthropologue et historienne, codirectrice de l’Institut de recherche en études théâtrales de l’Université Paris III-Sorbonne Nouvelle (France) est spécialiste des arts du spectacle et des représentions du monde noir dans les sociétés occidentales. À l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage Race et théâtre. Un impensé politique (Actes Sud-Papiers, 15 janvier 2020), l’auteure interroge la persistance d’une distribution stéréotypée des rôles en fonction de la couleur de peau. Elle a également publié « Cirques, scènes et café-théâtre ou le mélange des genres (1850-1930) », in Exhibitions. L’invention du sauvage, Arles/Paris, Actes Sud/Musée du quai Branly, 2011, Culture(s) noire(s) en France : la scène et les images, Africultures, n°92-93, 2013 ainsi que Sexualités, identités et codirigécorps colonisés (CNRS Éditions, 2020)
Avec Nickel, Mathilde Delahaye pose son regard acéré sur le monde et interroge un avenir incertain entre décombres et rêves. Elle défend la quête d’un devenir sans haine et de liberté pour tous les êtres humains.
Désirada a clos, le 1er février le Festival des Petites Formes de Fort-de-France après avoir été créé une semaine auparavant en Guadeloupe. Le roman dont est issu la pièce est publié en 1997, c’est donc 22 ans plus tard que son autrice, « Prix Nobel Alternatif de littérature en 2018 » voit l’adaptation théâtrale qu’elle a réalisée elle-même, au début des années 2010, mise en scène pour la première fois avec la comédienne qu’elle a choisie et imposée. La romancière, tout le monde l’aura reconnue, est l’immense Maryse Condé. La comédienne s’appelle Nathaly Coualy. Ancien mannequin, reconvertie un temps en chroniqueuse et animatrice de télé- radio, avant de s’essayer au stand-up, au one-woman-show avec Pascal Légitimus en 2008, elle s’aventure pour la première fois sur les planches d’un théâtre en 2013 avec Antoine Herbez comme comédien, dans
“1960. La France lance son programme d’essais nucléaires militaires dans le Sahara. Six ans plus tard, elle le poursuit en Polynésie sur les atolls de Mururoa et Fangataufa / 193 tirs, atmosphériques puis souterrains, ont été réalisés sur ce petit bout de monde / Il faudra attendre 1996 pour voir leur arrêt définitif / Sous couvert de protéger la paix, la France s’est dotée d’une arme capable de détruire la Terre”. La réalité constituée de chiffres et de faits précis, très vite s’affichera sur l’écran en fond de plateau ; d’emblée le ton sera donné, il ne s’agira pas de polémiquer ni d’attiser de quelconques ressentiments, mais bien de faire connaître des faits, de dire sans fards et sans haine ce qui fut, et n’aurait pas dû être.
Après La forêt des illusions, voici au Festival des Petites Formes un autre spectacle en provenance de la Guyane, Le retour du Roi Lion, mis en scène par Ewline Guillaume. Une œuvre collective de la compagnie KS and CO, adaptée du roman de Joël Roy, Le Lion Réincarné paru à L’Harmattan en 2014, avec pour sous-titre « un conte contemporain, ce que dit le marronnage ». L’auteur, qui vit en Guyane, « s’intéresse à la culture des “Gens du fleuve”, les descendants des esclaves ayant choisi le marronnage plutôt que la soumission aux colons. Ses recherches l’amènent à écouter des témoignages… pour tenter de remonter le fil de la tradition orale… ». Par l’avant-propos, il nous dit quelle fut l’origine de ce roman, une histoire vraie que je résumerai brièvement. À Amsterdam, dans les années 1980, une femme d’origine surinamaise, victime de crises ressemblant à des possessions, fut prise en charge par la psychiatrie. L’ayant entendue, un Gambien originaire de Georgetown, déclara :« Mais ce que la dame hurle, on appelle ça des djats », cris que les Anciens utilisaient au temps des dynasties mandingues, en Afrique Occidentale, pour chasser les lions.
L’histoire se passe à Boston. Secrets et mensonges, est-ce le seul héritage que sa grand-mère Nina et sa mère Reynalda, vont léguer à Marie-Noëlle, la narratrice ?
Toujours dans ce Festival des Petites Formes, à la salle Frantz Fanon (bien plus adéquate que le fameux chapiteau installé à Schœlcher), il nous a été donné de voir « JAZ », de Koffi Kwahulé, dans la mise en scène de Ayouba Ali et l’interprétation originale d’Astrid Bayiha et Swala Emati. Une pièce déjà découverte avec bonheur à Fort-de-France en 2017 au Théâtre Aimé Césaire, dans le travail abouti de Jandira Bauer et Jann Beaudry.
Entre 1966 et 1996, 193 tirs atmosphériques puis souterrains ont été réalisés à Moruroa et Fangataufa.
La lumière est crue, blanche, parfois bleue mais plus rarement. Rouge quand est évoquée la séquence attendue de la guillotine, suggérée par le bruit métallique du couperet qui descend sur son rail, et par le mouvement qui jette au sol le comédien avant que ne se fasse le noir. La lumière est dure, agressive, elle s’oppose à l’idée d’un cachot humide et sombre, qui apitoie lorsque l’on pense aux geôles d’antan. Car ce n’est pas par l’émotion que Victor Hugo entend mener principalement ce réquisitoire contre la peine de mort, mais bien en faisant appel à notre faculté de raisonnement. Le texte est d’abord un plaidoyer, à jouer de façon à ce que les mots fassent en nous leur chemin de réflexion, ces mots d’une langue parfaite et acérée qui viennent sous la plume courroucée de l’auteur. Celui-ci, qui dans la préface ajoutée en 1832 met en avant la « fonction politique et morale de son roman », ne déclarait-il pas en effet : « Le Dernier jour d’un condamné n’est autre chose qu’un plaidoyer, direct ou indirect, comme on voudra, pour l’abolition de la peine de mort » ?
« Femmes combattantes, Femmes influentes » est un spectacle présenté par « Les BUV’ART », une troupe composée d’une dizaine de comédiennes et comédiens qui chaque année se retrouvent dans un esprit de convivialité et de partage, pour mettre en scène une ou plusieurs pièces de théâtre. Cette troupe fait partie de l’association loi 1901 « L’Art Gonds Tout », présidée par Fabrice Gérardin, domiciliée à Case-Pilote, et dont l’objet est la promotion des arts et de la culture sous toutes ses formes, mais aussi la création de lien social par le biais des rencontres, des échanges et du partage.
Il fallait, pour entrer dans « La forêt des illusions » laisser au seuil du chapiteau les certitudes de l’âge adulte, se défaire des règles que la raison impose et retrouver, à défaut de son âme d’enfant, sa capacité à croire et à s’émerveiller. Accepter de faire le voyage dans le monde des Esprits, descendre avec l’auteur et metteur en scène Grégory Alexander « dans le tréfonds de l’imaginaire guyanais », se laisser guider par deux acteurs merveilleux au cœur de la verte forêt hantée de mythes et de légendes : c’est à cela que nous conviait la Compagnie des Cueilleurs de Brume, venue de Cayenne, et ce nom seul déjà invite au rêve !
— Dossier de presse —
Dramaturge québécoise, Carole Fréchette a imaginé « Le collier d’Hélène » en mai 2000, à la suite d’un séjour d’un mois au Liban où elle résidait dans le cadre du projet « Écrits nomades », en compagnie de huit autres auteurs issus de la francophonie. Dans une interview, elle dit y avoir perdu un collier, que cela lui a donné l’idée de la pièce, que par le théâtre elle « prend la parole pour interpeller les contemporains ».
Pauline ibat, autrice et metteuse-en-scène, formée au CNSAD, présente son second texte Dans les cordes prochainement. Avant cela elle a écrit et mis en scène Depuis l’aube (ode aux clitoris), un titre provocateur, pour un spectacle aussi salutaire que réjouissant. 
Ce texte coup de poing joué au festival d’Avignon 2019 et repris en tournée arrive à point nommé pour parler Algérie, colonialisme et « indépendances » entendues comme responsabilités sociétales et citoyennes.
Intégrité, sens du mot et du silence… les mises en scène de Claude Régy, mort le 26 décembre à 96 ans, en imposaient par leur rigueur parfois austère. Mais, longtemps après que le rideau était tombé, la force de sa vision du théâtre vous habitait profondément.
— Communiqué de presse —