« Vini wè mas pasé » : un éblouissement de couleurs

12, 13 & 14 février 2020 à 19h 30 au T.A.C.

Un feu d’artifice de couleurs, des costumes de toute beauté, un très beau jeu de lumières, pour illustrer une multitude de saynètes évoquant les Bèt à fé , “Médsen lopital”, Mariann lapofig, Les diablesses, les Mas lanmô et autres touloulous dans un spectacle qui à Fort-de-France manquait de rythme avec des enchaînements un peu lents et les approximations qui accompagnent très souvent les premières représentations. Il faut dire que la gestion sur scène d’une vingtaine de comédiens devant incarner 75 personnages et endosser 115 costumes n’est pas une mince affaire. De superbes masques défilent dans le silence de la beauté qui les éblouit et soulignent par leur simple présence l’inépuisable richesse inventive d’un peuple qui porte en sa chair ce moment de rires, de délires, de folies réparatrices. Tous les aspects du Carnaval sont évoqués, du plus délicieux mauvais goût au plus léger coup de griffe, pas un seul domaine de la vie antillaise n’échappe à la caricature, à la critique, sociale ou politique, à la dérision, pour que tout puisse continuer comme avant. Vaval, dont tout un chacun connaît la fin, finira par descendre des cintres, comme une immense marionnette de carton découpé, pour s’animer sous l’effet d’images projetées sur son corps-écran qui ramèneront  doucement  le spectateur vers une réalité plus prosaïque, comme celle de la disparition d’un quotidien de la presse régionale.

M’A.