Jeudi 26 octobre à 18h 30 Bibliothèque Anca Bertrand au Centre culturel Vincent Placoly Le Marin
Intelligence collective et conduite du changement : jamais ces expressions n’ont été autant utilisées par des chefs d’entreprise, des responsables d’équipe ou des élus. Au-delà des mots, des outils peuvent être utiles à la pratique de l’intelligence collective et à la conduite du changement.
La méthode ? est un outil d’intelligence collective et de conduite du changement.
La démarche ? marque une rupture avec l’approche traditionnelle par la résolution de problèmes pour centrer l’attention et faire reposer le changement sur les réussites, les atouts et les énergies positives du collectif, ceci selon une méthodologie précise.
Au cours de cette soirée vous aurez l’occasion d’expérimenter la 1ère étape du processus ? Vous participerez à une séance d’intelligence collective autour du thème « Une Martinique fière et utile » .
L’accès à cette séance est gratuit. Pour mieux évaluer le nombre de participants et mieux vous recevoir, nous vous saurions gré de réserver.
Présentation du livre et de la démarche par le professeur Aimé CHARLES-NICOLAS, professeur émérite de psychiatrie et d’addictologie et président de First Caraïbes.
Catégorie : Parutions
Parutions
« Du matricule au patronyme », un ouvrage de Rolande Bosphore

Ouvrage analysant les noms de famille donnés par l’administration coloniale aux esclavagisés de la Martinique, libérés en 1848, pour en faire des citoyens.
A travers le peuplement de l’île et la mise en place de l’inhumanité esclavagiste, c’est une regard sans complaisance sur une société dans laquelle l’identité de l’une des composantes a été niée pendant plus de deux siècles.
Un sobriquet, un prénom, un matricule pour les esclavagisés puis un nom de famille pour les nouveaux libres. Interrogeons-nous sur ces patronymes que nos ancêtres nous ont transmis. Pourquoi et comment ces nom de familles ont été attribués.
Rolande Bosphore, historienne est originaire de La Trinité à la Martinique. Partie en quête de l’histoire de ses ancêtres, elle nous livre ici le résultat des ses recherches sur la patronymie dans son île natale.
Du Matricule au Patronyme ». (septembre 2023) est un ouvrage de 150 pages qui interpelle sur l’identité martiniquaise à travers les noms de famille donnés aux esclavagisés libérés en 1848, ce qui fut une nouvelle rupture avec la terre d’origine africaine.
Un vaste tour d’horizon sur le peuplement de l’île; la société servile; les libres ( libres de couleurs et blancs); l’acquisition de la citoyenneté pour les noirs en 1848 comment et pourquoi; l’impact des noms de familles octroyés et ensuite légués par les ancêtres; une interrogation sur l’identité.
Parutions, Politiques
Deux lectures décoloniales de l’œuvre d’Albert Camus
Dans le livre « Oublier Camus » (La Fabrique) et dans la revue « Orient XXI »
Les éditions La Fabrique publient le 15 septembre 2023 Oublier Camus, par Olivier Gloag. Ce dernier y relève « l’attachement viscéral de Camus au colonialisme et au mode de vie des colons qui traverse ses trois romans majeurs, L’Étranger, La Peste et Le Premier Homme » et analyse les « récupérations » d’un auteur mythifié, autant « attaché aux acquis sociaux du Front populaire qu’à la présence française en Algérie ». Dans un article publié en juillet 2023 par Orient XXI, la journaliste et chercheuse en littérature Sarra Grira voit dans son dernier roman inachevé, Le Premier homme, « une vision mythologique de la conquête coloniale, qui relève de l’imaginaire réactionnaire ». Après d’autres lectures de certaines œuvres de cet écrivain, nous reviendrons sur les débats qu’elles suscitent.
Oublier Camus, par Olivier Gloag
Présentation de l’éditeur
Olivier Gloag est Associate Professor à l’université de Caroline du Nord (UNC) à Asheville. Ses recherches portent notamment sur les représentations coloniales dans la littérature hexagonale, l’histoire culturelle et littéraire de la France au xxe siècle.
Parutions
Battue mais invaincue, par la Grâce : de l’anéantissement à l’épanouissement,
Un livre de Leslie Bussières-Faber
Ce livre relate le combat de toute personne harcelée, inconsidérée, méprisée, battue avec ou sans traces visible; marquée profondément mais pas définitivement par la violence de certains mots, attitudes, gestes malheureux et douloureux.
Si vous voulez créer ou entretenir la haine, vous n’avez pas choisi le bon livre.
Si vous voulez vous aimer chaque jour davantage, continuer votre parcours de vie sur de nouvelles bases et garder espoir, ce livre peut vous servir pour que l’impossible devienne possible.
« Je vous ai écrit aujourd’hui, le livre qu’hier j’avais tant souhaité avoir entre les mains pour m’aider à rebondir plus vite, plus loin. »
À propos de l’auteure
Leslie a pris plaisir à écrire ce livre pour aider tout un chacun à sortir de la souffrance, rebondir, guérir et s’épanouir. Cette auteure originaire de la Guadeloupe vit en Martinique, apprécie les voyages de par le monde et dans les Antilles, qui lui permettent des temps de rencontres avec de nouvelles personnes ; de tout âge, de tout horizon, de toute catégorie socioprofessionnelle.
Leslie a développé des techniques qu’elle partage comme un mode d’emploi personnalisable pour que vous vous sentiez bien et de mieux en mieux chaque jour.
Parutions, Sociologie
« Programme de désordre absolu. Décoloniser le musée » de Françoise Vergès
Le musée occidental est un champ de bataille – idéologique, politique et économique. Si à peu près tout le monde veut aujourd’hui « repenser le musée », peu ont pourtant l’audace d’interroger les présupposés mêmes du musée universel, produit des Lumières et du colonialisme, d’une Europe qui se présente comme la gardienne du patrimoine de l’humanité tout entière.
En arpentant l’histoire du Louvre, en discutant les impasses de la représentation de l’esclavage, en examinant des tentatives inabouties de subvertir l’institution muséale, Françoise Vergès esquisse un horizon radical : décoloniser le musée, c’est mettre en œuvre un « programme de désordre absolu », inventer d’autres manières d’appréhender le monde humain et non humain qui nourrissent la créativité collective et rendent justice et dignité aux populations qui en ont été dépossédées.
Sommaire
Avant-propos — 7
Introduction — 15
I. Un programme de désordre absolu — 45
II. Le musée, champ de bataille — 71
III. Le Louvre, Napoléon, la saisie, l’esclave — 115
IV. Noir est le modèle, blanc le cadre — 155
V. Un musée sans objets — 173
Épilogue. Tactiques décoloniales — 205
Notes — 221
Lire un extrait :
Le Louvre, Napoléon, la saisie, l’esclave Après Napoléon, les musées sont devenus un attrait irrésistible pour les nations européennes qui percevaient le pouvoir politique qu’ils pouvaient générer en tant que symbole d’une gouvernance éclairée et moteur d’une production artistique supérieure.
Parutions
« L’écologie politique à l’extrême droite », un livre de Stéphane François
Le livre de Stéphane François, intitulé « L’écologie politique à l’extrême droite », offre une analyse approfondie et nuancée des relations entre l’idéologie écologique et les mouvements politiques d’extrême droite en France. L’ouvrage soulève des thèmes peu explorés jusqu’alors, notamment la corrélation entre la pensée écologique et les idées nationalistes au sein de l’extrême droite. En déployant une réflexion argumentée, l’auteur remet en question l’idée préconçue selon laquelle l’écologie serait intrinsèquement associée à la gauche politique.
L’analyse débute en remettant en cause l’axiome établissant que l’écologie serait automatiquement une cause de gauche. Selon François, l’écologie repose davantage sur la préservation de valeurs conservatrices, telles que le respect envers la nature, les cycles naturels et les traditions. Cette perspective transcende les orientations politiques, ce qui amène l’auteur à souligner que des mouvements de droite, dès le XIXe siècle, ont également manifesté un intérêt précoce pour les thématiques écologiques, associant la protection de l’environnement à la préservation des valeurs traditionnelles et au rejet de la modernité.
L’extrême droite, en particulier en Allemagne, a entretenu une relation précoce avec l’écologie, ce qui a débuté à la fin du XIXe siècle avec l’émergence de mouvements écologistes au sein des cercles de la « réforme de la vie » et du mouvement « Völkisch ».
Parutions
Sciences sociales : nouveautés du 30 juillet 2023
L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.
Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.
Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.
Féminismes, Parutions
« Imaginer la libération : des femmes noires face à l’empire » par Annette Joseph-Gabriel
À propos
Au milieu du XXe siècle, tandis que se joue la fin de l’empire colonial français, des penseuses et militantes noires s’engagent au cœur des grands mouvements de décolonisation. Encore bien trop méconnues, Suzanne Césaire, Paulette Nardal, Eugénie Éboué-Tell, Jane Vialle, Andrée Blouin, Aoua Kéita et Eslanda Robeson sont pourtant des protagonistes majeures de la contestation de la domination impériale et raciste. Explorant leurs écrits et archives, Annette Joseph-Gabriel raconte leur parcours et la diversité de leur positionnement. Toutes ont en commun d’imaginer de nouvelles identités, tant panafricaines que pancaribéennes, et permettent de construire une histoire complexe du féminisme noir.
Autrice et universitaire états-unienne, Annette Joseph-Gabriel enseigne la littérature française à l’université Duke. Spécialiste de l’étude des interactions entre culture, politique et littérature, elle explore notamment les héritages du colonialisme et de l’esclavage dans l’espace atlantique francophone. Son travail met en valeur les voix et les expériences d’autrices noires engagées dans l’anticolonialisme pour montrer combien leurs écrits peuvent nous offrir de nouvelles façons de penser les questions culturelles et politiques contemporaines.
« Imaginer la libération : des femmes noires face à l’empire » par Annette Joseph-Gabriel
Prologue
Annette Joseph-Gabriel
Je suis devenue citoyenne française en 2017, tandis que j’écrivais ce livre.
Parutions
Sciences sociales : nouveautés du 23 juillet 2023
L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.
Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.
Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.
Parutions
Sciences sociales : nouveautés du 10 juillet 2023
L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.
Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.
Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct
Musiques, Parutions
L’autobiographie de Pierre-Édouard Décimus
« Pou zót. Kassav’- Love and Ka-dance »
Les éditions JASOR ont le plaisir d’annoncer la sortie de l’autobiographie de Pierre-Édouard Décimus, intitulée « Pou zót. Kassav’- Love and Ka-dance », disponible depuis le 1er avril dernier. Ce livre retrace le parcours exceptionnel de cet artiste guadeloupéen qui a marqué l’histoire de la musique antillaise et caribéenne, notamment en créant le groupe Kassav’ et en contribuant à l’avènement du zouk.
Pierre-Édouard Décimus est un musicien, compositeur et créateur de concepts musicaux novateurs. Il a révolutionné la musique caribéenne en réhabilitant une identité et une langue bafouées, celles des héritiers de l’esclavage, et en affirmant une fierté culturelle. Le zouk, qui est devenu un genre musical majeur, est le fruit de cette révolution identitaire.
Dans son autobiographie, Pierre-Édouard Décimus nous entraîne dans un voyage captivant avec, entre autres protagonistes, l’orchestre Les Vikings et le groupe Kassav‘. Il nous livre des anecdotes et des faits inédits qui révèlent un visionnaire à la fois ancré dans sa terre créole et tourné vers le monde.
L’histoire de Pierre-Édouard Décimus est celle d’une formule, la « passion K » : Kréyol, Ka, Kassav, le fil rouge de son parcours.
Parutions
Le dictionnaire des Caraïbes, de Caroline Bourgine
Sortie en librairie du tout-premier dictionnaire des Caraïbes insulaires et continentales, le DICTIONNAIRE DES CARAÏBES. Un itinéraire poétique de la journaliste Caroline Bourgine qui consacre sa vie professionnelle aux cultures du monde et à la diversité de leurs expressions, à travers le journalisme (RFI, France Culture, France Musique, France Inter, France O…), la production artistique de disques, de spectacles vivants, la réalisation de films documentaires, les chemins littéraires.
– Résumé : Un dictionnaire des Caraïbes insulaires et continentales pour un itinéraire amoureux qui en toute subjectivité invite à circuler à travers les mots, les lieux, les auteurs, les langues et les territoires. L’auteure se plaît à rencontrer le singulier proche et lointain, tout un creuset de mondes brassés par l’histoire, la géographie, l’archéologie, la cuisine, la littérature, la botanique et les musiques.
Autant de balises pour entrer dans ce Tout-monde, intime de la relation aux êtres et aux choses, pour entendre une composition poétique sans ordonnance tissée de définitions
fragiles et mouvantes.
– Titre : Dictionnaire des Caraïbes. Un itinéraire poétique
– Auteure : Caroline Bourgine
– Date de sortie en librairie : 28 juin 2023
– ISBN : 9782373111545
– Prix TTC métropole : 21,50 €
– Public : Tout public
– Format : 130 X 200 mm
– Paginations : 336 pages
Littératures, Parutions
Naufrage de la littérature

– Par Michel Lercoulois –
Est-ce un signe du déclin de la littérature, pourtant contredit par les centaines de romans qui se publient chaque année en France, les milliers de manuscrits refusés, les succès en librairie de certains écrivains souvent non dépourvus de qualité littéraire ? À regarder ces faits, en particulier le nombre d’aspirants auteurs dont tous ne vont pas jusqu’à soumettre leur manuscrit, on pourrait croire que les revues littéraires sont plébiscitées, tant il est important, quand on écrit, de se tenir au courant de ce qui se publie. Certes, parmi les apprentis nombreux sont ceux obéissant simplement à leur pulsion d’écrire, sans être nécessairement eux-mêmes des lecteurs, mais il en reste suffisamment des autres pour constituer un lectorat non négligeable. Ce n’est visiblement pas le cas, ces revues se portent mal. Cependant un éditeur digne de ce nom se doit d’avoir sa revue et Gallimard ne pouvait pas assassiner son emblème, la NRF, crée en 1908. Il a donc décidé de lui donner un nouveau départ, sous un autre format, avec une publication seulement semestrielle au lieu de bi-mensuelle et un contenu différent.
Parutions
Sciences sociales : nouveautés du 23 juin 2023
L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.
Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.
Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.
Parutions
Lucien Dégras, le passeur du jardin créole
–— Par Jean-Claude Degras —
Né en1927, Lucien Dégras appartient à cette génération des années vingt, celle de l’entre-deux guerres où se forgent les premiers souvenirs, et celle de 1945, où en classe de terminale il découvre la dimension politique de la poésie, au lycée Schoelcher avec pour professeurs René Mesnil, auteur du manifeste « Légitime défense » et Aimé Césaire.
Jeune ingénieur agronome, il est en 1950 nommé en Guinée et découvre à sa grande surprise l’enchainement de la spoliation et de l’exploitation humaine sous le manteau hideux des droits de l’Homme. Se sentant spontanément investi d’une mission à l’égard de ses frères d’Afrique, il agace ceux qui défendent une certaine idée de la France. Au milieu des effervescences du contexte colonial il est expulsé d’Afrique pour avoir simplement invité un « indigène » chez lui. Muté en Guadeloupe au début au début des années soixante, il est nommé en 1964 directeur de l’Institut National de la Recherche Agronomique Antilles-Guyane (INRA).
Le constat est amer. Qui produit légumes, fruits, viandes d’un bout de l’année sur l’autre venus entièrement d’ailleurs et de nulle part, quand la malbouffe s’installe dans nos assiettes – quand le chlordécone pollue nos terres – quand la chimie empoisonne nos terres, quand les OGM se révèlent être un fiasco scientifico-industriel ?
Féminismes, Parutions
» Guide pratique anti-machiste » de Ruth Manus
Dans ce portrait critique de notre société patriarcale, l’autrice pointe les comportements et discours sexistes que nous reproduisons tous et toutes, hommes et femmes, et cherche à déconstruire les modèles qui nous sont imposés dès l’enfance. Car admettre que nous sommes toustes concerné·es par le machisme est le premier pas pour s’en affranchir.
Valoriser les petites filles pour autre chose que leur apparence, ne pas interrompre une femme lorsqu’elle parle, comprendre que les violences faites aux femmes ne se limitent pas aux agressions physiques et sexuelles, s’intéresser à la diversité des identités de genre et d’orientations sexuelles, ne pas considérer que l’on « aide » une femme lorsque l’on fait des tâches ménagères… Voici quelques-unes des pistes avancées pour lutter simplement contre le machisme au quotidien.
Ayons le courage de changer nos mentalités pour changer la société ! La lutte contre la violence patriarcale est un combat collectif au nom de l’égalité et de la liberté pour tous et toutes.
Ruth Manus est avocate spécialiste en droit du travail féminin, conférencière TEDx et autrice de sept livres sur les questions féminines.
Parutions
Étienne Ghys, mathématicien : « Nous vivons une rupture entre la science et la société »
Étienne Ghys, mathématicien secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, directeur de recherche émérite au CNRS et vulgarisateur hors pair, publie la Théorie du chaos. Fake news, organisation du monde, concepts… il revient sur l’importance et les enjeux de l’enseignement de sa discipline, complexe et abstraite pour nombre d’entre nous.
— Entretien avec Anna Musso —
Il est rare qu’une idée mathématique se diffuse dans la société. C’est pourtant le cas avec la théorie du chaos, popularisée grâce à une image, celle de « l’effet papillon », selon lequel le battement d’ailes d’un papillon au Brésil pourrait provoquer une tornade au Texas.
Depuis Galilée et Newton, la physique et les mathématiques sont traversées par la problématique du déterminisme. Dans son nouveau livre (1), le mathématicien Étienne Ghys, qui a reçu la médaille de la médiation scientifique du CNRS en 2022, montre que si la science semblait en état de tout prédire, elle doit reconnaître la complexité du monde et l’impossibilité de prévoir le futur.
Dans la Théorie du chaos, vous dites qu’ « il est bien rare qu’un concept ou une idée mathématique passe dans le grand public ».
Parutions, Sociologie
« La Guadeloupe, la Martinique au temps du Covid-19, entre identité et décivilisation » d’André Lucrèce
L’auteur sera en signature à la librairie Cultura le samedi 29 Avril
« Il est complètement suicidaire de croire qu’une société quivous empoisonne est capable de vous soigner. »
John Joos
Ce livre se veut dans la lignée des travaux que j’ai pu mener à partir des observations et analyse consacrées aux sociétés antillaises, entendez par là Martinique et Guadeloupe. Il s’agit ici de développements inédits répondant à des dynamiques sociétales également inédites. Nous tenterons de suivre à la trace les chemins parcourus afin de découvrir les constellations de mutations qui nous mènent aujourd’hui à des sociétés convulsées.
La crise sanitaire que nous avons connue a elle-même déclenchée une crise de la parole qui a influé sur différents positionnements de chacun et une crise sociale qui détermine in fine des choix idéologiques et politiques. Elles sont ici analysées…
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André Lucrèce, né le 8 juin 1946 à Fort-de-France en Martinique, est un écrivain, poète, critique littéraire et sociologue français.
Biographie
Il est le petit-fils de Jules Lucrèce, l’un des tout premiers auteurs d’une Histoire de la Martinique publiée aux Presses universitaires de France en 1932.
Echos d'éco, Parutions
Parlons dette en 30 questions

Paru le 12 avril 2023
Auteur(s) : Jean-Marie Monnier
Auteur(s) moral(aux) : La Documentation française
Éditeur : La Documentation française
L’essentiel pour comprendre la dette publique : origines, mécanismes, taux d’intérêt, comparaisons internationales…
Extraits :
Le point sur
Depuis près de 20 ans, des crises d’une rare intensité ont fait pénétrer les débats économiques dans le quotidien des européens. En quelques années, le niveau des déficits budgétaires et de la dette publique, ou la politique monétaire de la Banque centrale européenne ont pris une place essentielle dans les déterminants des choix publics. Or, après la crise des dettes publiques des années 2010, les soubresauts des années 2020 obligent les gouvernants à chercher de nouvelles réponses dans un contexte de plus en plus complexe…
Les réponses publiques aux crises ont changé
Au tournant des années 2010 puis au début des années 2020, les nations européennes ont été confrontées à deux crises majeures provoquées par des chocs externes. Dans le premier cas, la crise financière et bancaire privée née aux États-Unis a gangrené l’ensemble de la planète provoquant une très forte récession. Dans le second cas, on observe une récession du même ordre, mais consécutive à la décision indispensable des gouvernements d’arrêter l’activité économique pour limiter la propagation de la pandémie de Covid-19 et la crise sanitaire qui s’en est suivie.
Parutions
Sciences sociales : nouveautés du 09 avril 2023
L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.
Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.
Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.
Parutions, Sociologie
« Une contre-histoire de la colonisation française » : le livre que Macron devrait lire, selon Marcel Gauchet
— Par Marcel Gauchet —
Dans « Une contre-histoire de la colonisation français » l’écrivain Driss Ghali bat en brèche les idées reçues sur la colonisation. L’historien et philosophe Marcel Gauchet estime qu’Emmanuel Macron devrait lire d’urgence ce livre.
La cause est très officiellement entendue. Le président de la République en personne l’a gravée dans le marbre : la colonisation aurait été un « crime contre l’humanité ». Je serais très curieux de savoir, soit dit au passage, ce qu’Emmanuel Macron connaît au juste de la colonisation pour en arriver à ce jugement définitif sur lequel il n’a jamais daigné s’expliquer. Je ne saurais trop lui recommander la lecture du livre de Driss Ghali pour parfaire une science que je soupçonne d’être très incertaine. Elle l’ouvrirait à une compréhension mieux étayée de la complexité du problème.
Driss Ghali n’est pas un historien professionnel. Son but n’est pas de fournir un tableau plus fourni et plus précis de ce que fut la colonisation française. Son propos est celui d’un écrivain politique qui vise à permettre au citoyen de se former un jugement éclairé sur une question contentieuse entre toutes et embrouillée à souhait par des partis pris passionnels.
Parutions, Sociologie
« Frantz Fanon – L’antiracisme universaliste », par Kévin Boucaud-Victoire
Frantz Fanon (1925-1961), psychiatre d’origine martiniquaise, bâtit en quelques livres une œuvre révolutionnaire dans laquelle il s’applique à décrire le système colonial et ses conséquences inévitables : le racisme et l’aliénation qu’il engendre. Mais il va aussi s’engager très concrètement, en Algérie. Rejetant toute forme d’obscurantisme, il entend défendre une Afrique libre, socialiste, démocratique et laïque. Son ambition ? Ni plus ni moins que forger un nouvel humanisme, assumant les traditions locales comme la boussole universaliste, récusant tout impérialisme et permettant à tous de s’épanouir librement.
Cinq questions à Kévin Boucaud-Victoire, auteur de « Frantz Fanon. L’antiracisme universaliste »
— Par —
Les écrits du psychiatre martiniquais Frantz Fanon ont marqué une intelligentsia révolutionnaire sur tous les continents, particulièrement aux États-Unis, aux Antilles et dans l’Hexagone. Dans son ouvrage « Frantz Fanon. L’antiracisme universaliste » (éditions Michalon), Kévin Boucaud-Victoire revient sur une pensée particulièrement dense et dynamique, dont les contours sont encore d’actualité.
Philippe Triay • Publié le 21 février 2023 à 14h23, mis à jour le 21 février 2023 à 15h39
De mère martiniquaise et de père guadeloupéen, Kévin Boucaud-Victoire est journaliste, rédacteur en chef de la rubrique Débats et Idées du magazine Marianne, et co-fondateur de la revue en ligne Le Comptoir.
Echos d'éco, Parutions
Denis Cogneau, économiste: «L’empire français n’a pas permis le développement des pays colonisés»
Dans un livre référence, le chercheur Denis Cogneau démonte certaines idées reçues sur l’héritage économique de la colonisation française. Il affirme que l’empire constitué en Afrique et en Asie a relativement peu coûté à la France, que les ressources engrangées n’ont que peu profité aux pays colonisés, et que la page de la Françafrique n’est pas totalement refermée. Entretien.
RFI : Pourquoi avez-vous choisi ce titre : « Un empire bon marché » ?
Denis Cogneau : L’empire a été bon marché, déjà, pour le contribuable français métropolitain. Les États coloniaux militaro-policiers construits à la fin du XIXe et au début du XXe siècle en Afrique du Nord, en Afrique subsaharienne et en Indochine étaient très efficaces pour prélever la ressource fiscale, faire fonctionner ces États sans réclamer une subvention ou des transferts très importants de la métropole.
À qui ça a rapporté ?
Ni les capitaux publics ni les capitaux privés n’ont ruisselé vers les colonies. Ces espaces coloniaux étaient pauvres, et au départ assez déconnectés du commerce international. On les a fait rentrer de force dans le marché mondial.
Parutions
Soirée littéraire avec André Berthon autour de » Pionnères Noires de l’Aviation »
Jeudi 9 février à 18h au Lina’S Café de Manhity
Passionné par l’aviation et titulaire d’une licence de pilote privé, André Berthon est journaliste de profession et auteur de plusieurs essais, romans et films documentaires.
Rendez-vous à 18h précise au Lina’S Café de Manhity, où nous pourrons échanger avec l’auteur ainsi qu’avec Marie-Claude Valide, première pilote noire de long courrier, tout en dégustant avec modération un verre de l’amitié.
A propos du livre :
Y a-t-il un pilote dans l’avion ? Oui, et c’est une femme, une femme noire ! À une époque, en découvrant cela, des passagers auraient frôlé le malaise, mais aujourd’hui la présence de femmes dans les cockpits ne surprend plus, même si la féminisation du métier de pilote de ligne se fait lentement. Cependant, en raison de la croissance annuelle du trafic aérien, la flotte mondiale d’avions de ligne pourrait doubler dans les vingt prochaines années et sans doute le nombre de femmes devrait-il lui aussi augmenter dans les cockpits alors qu’en 2022 elles représentaient à peine 10 % en moyenne, certaines compagnies refusant encore cette évolution naturelle.
Parutions, Religions
« Black Church. De l’esclavage à Black Lives Matter »,

Sorte de fédérations de courants issus du protestantisme, l’Eglise noire américaine s’est construite sur le lien social que les esclaves pouvaient y trouver. Elle est ainsi le fruit des divers héritages culturels et spirituels des Africains déportés.
–— Par Séverine Kodjo-Grandvaux —
Livre. Directeur du Hutchins Center for African & African-American Research de l’université Harvard, Henry Louis Gates Jr. est l’auteur d’une enquête passionnante, extrêmement documentée, qui revient sur l’histoire de la communauté africaine-américaine à travers son rapport à la religion. L’essai Black Church, paru initialement aux Etats-Unis en 2021, n’est pas seulement consacré à l’Eglise noire. Il retrace comment les Africains déportés en tant qu’esclaves aux Etats-Unis – et leurs descendants – sont parvenus à faire communauté à travers elle.
C’est que cette Eglise noire, qui regroupe différents courants chrétiens issus du protestantisme, n’est pas seulement une institution religieuse. Elle est aussi le lieu social et politique où les Africains-Américains ont fait peuple. C’est là la grande force de la démonstration d’Henry Louis Gates Jr. En remontant à la période esclavagiste, il explique comment l’Eglise est devenue un refuge.
