Roland Sabra

«En tant qu’homosexuels, il est de notre devoir de prendre position contre la PMA et la GPA»

– Alors que les opposants à l’extension de la PMA sont souvent accusés d’homophobie, plusieurs homosexuels refusent de «servir de caution morale» pour justifier la «réification de la femme et de l’enfant». Pour eux, la question n’est pas celle de l’égalité, mais du risque d’aliénation de l’humain par la technique.

Jean-Mathias Sargologos est diplômé en science politique et de HEC-Montréal, étudiant aux cycles supérieurs en histoire de l’art, et journaliste.
Sébastien de Crèvecoeur est normalien (Ulm), ancien professeur de philosophie, chercheur en management, et consultant en art.
Jacques Duffourg-Müller est critique musical.

Le jeudi 18 janvier se sont ouvert les États généraux sur la bioéthique où il sera officiellement discuté de l’ouverture de la PMA aux couples de femmes, c’est-à-dire une PMA sans père, et officieusement de la question de la légalisation de la GPA (qui, bien que concernant tous les couples, devrait aussi permettre aux couples homosexuels hommes de «concevoir» un enfant). C’est en tant qu’homosexuels que nous souhaitons aujourd’hui prendre position contre ce que nous estimons être de graves dérives, réalisées au nom d’un individualisme exacerbé et contre ce qui n’est rien d’autre qu’une tentative de briser l’interdit entourant la réification du corps humain.

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« Une minute quarante-neuf secondes » : la tuerie de Charlie Hebdo par Riss

— Par Marie-Laure Delorme —

Une minute quarante-neuf secondes raconte une histoire collective et son atomisation instantanée ultraviolente. C’est le récit intime et raisonné d’un événement tombé dans le domaine public : l’attaque terroriste contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015.
À travers le solitaire trajet de l’impossible retour à l’impossible normale, Riss tente de se réapproprier son propre destin, de réhabiter une vie brutalement dépeuplée, et apprivoise l’inconfortable légitimité du rescapé qui se soustrait à sa stricte condition de victime, le choc impensable du massacre idéologique, le scandale d’une rééducation qui mêle douleur, perte, deuil, révolte et rage.
“Il est impossible d’écrire quoi que ce soit” : ce sont les premiers mots de ce livre, magistralement démentis, avec une probité et un courage intellectuel rares. “Comment être à la hauteur de ce qui nous est arrivé ?” : c’est l’insoluble obsession qui accompagne jour après jour son auteur. Question qui nous engage, nous autres lecteurs à qui, aussi, en un sens, Charlie Hebdo est arrivé.

La presse en parle :

Alain Jean-Robert, AFP
« « Il est impossible d’écrire », soutient Riss car « on ne transmet pas une désagrégation ».

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8ème édition du Festival « Ouvè Jou A »

Du 15 au 31 octobre 2019 à Schœlcher

L’A’zwel, en partenariat avec la ville de Schoelcher, présente la 8ème édition de son Festival « Ouvè Jou A », Festival International Enfance, Petite Enfance et Jeunesse du 15 au 31 octobre 2019.

Pour cette 8ème édition de son Festival « Ouvè Jou A », l’A’zwel proposera des spectacles de marionnettes, de théâtre d’objets, du conte et de la danse à destination des tout petits, des petits et des jeunes avec des spectacles accessibles dès 1 an. Cette année le festival se déroulera sur deux sites: le chapiteau mobile de Tropiques Atrium basé à l’espace Osenat et l’espace A’zwel, permettant de nombreuses représentations scolaires.

Le festival ouvrira un temps d’animation aux enfants et à leurs parents les mercredis 16 et 23 octobre avec au programme, ateliers théâtre, initiation aux arts du cirque et cinéma jeunesse.

L’A’zwel proposera de nouveau un temps d’échange pour les professionnels du spectacle et de l’enfance lors de d’une journée professionnelle le 19 octobre à partir de 9h.

Le programme est détaillé ci-dessous.

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« Et le cœur fume encore » d’Alice Carré et Margaux Eskenazi

17, 18 et 19 octobre à 19h 30 au T.A.C.

Et le cœur fume encore est le second volet d’une investigation théâtrale sur les écritures et les poétiques de la décolonisation pour penser nos identités françaises et les oublis de sa mémoire. Édouard Glissant – dont la philosophie du Tout Monde clôturait le précédent spectacle – a préfacé Kateb Yacine. Il a reconnu Nedjma comme le grand roman de la révolution algérienne et le comparait au mouvement de la langue de Césaire, construisant un peuple en même temps qu’elle élabore sa grammaire.
Dans ce second volet nous écrivons une traversée des mémoires des littératures et des résistances de l’Algérie coloniale à la France d’aujourd’hui, pour dessiner un des visages de la nation française dans laquelle nous avons grandi, faite d’exils, de métissages, d’imaginaires et de violences tues.
Partir des silences, et des amnésies entourant la guerre d’Algérie qui jonchent chaque famille à quelques exceptions près : enfants issus de l’immigration algérienne, petits enfants de soldats du contingent, appelés ou militaires de métiers, anciens membres de l’OAS, enfants du FLN, fils ou filles de harkis, petits-enfants de pieds noirs…
L’écriture, mêlant témoignages passés et présents, l’intime à la grande Histoire, est un réveil des mémoires pour définir nos identités.

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«Les Indes galantes», une relecture hip hop de Bintou Dembélé

Opéra Bastille de Paris, jusqu’au 15 octobre 2019

— par Carmen Lunsmann —

Elle se définit d’origine hip hop et fait actuellement fureur à l’Opéra Bastille à Paris. Bintou Dembélé est la première femme noire à signer une chorégraphie au sein de cette institution de 350 ans, pour « Les Indes galantes » de Jean-Philippe Rameau.

Loin des pointes et des tutus, Bintou Dembélé laisse parler la rue dans sa danse. Pour Les Indes galantes, ce chef-d’œuvre du XVIIIe siècle, elle propose une relecture radicalement nouvelle à travers des danses urbaines.

Née en région parisienne de parents sénégalais, elle est l’une des pionnières du hip hop en France, une passion qu’elle découvre à 10 ans, seule fille au sein des groupes. En 2002, elle fonde sa propre compagnie, Rualité – entre Rue et Réalité, dans le but d’explorer des cultures marginales, l’histoire coloniale et ses propres racines à travers toute une palette de danses urbaines.

Se réapproprier des choses

« J’aime à les nommer les danses du cri du corps. Elles émanent assez souvent de contextes politiques, économiques et culturels assez tendus.

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« Le Jeune Ahmed », un film de Luc Dardenne, Jean-Pierre Dardenne

Vendredi 11 et Lundi 21  octobre 2019. V.O. Madiana.

Avec Idir Ben Addi, Olivier Bonnaud, Myriem Akheddiou plus
Genre Drame
Nationalités Belge, Français
Sélection Officielle

Synopsis :
En Belgique, Ahmed, jeune adolescent en recherche de repère et surtout d’identité s’enferme dans le discours extrémiste d’un imam Radical de son quartier. Ce discours de haine, intégré par le jeune homme, va le pousser à agir. De son action extrême subviendra bien des changements : Dans sa vie, dans les méandres de services qui peinent à le gérer comme dans la prison idéologique dans laquelle il s’est enfermé.

La presse en parle :Positif par Nicolas Bauche
Le cinéma des Dardenne investit les marges et le monde de la délinquance […] pour y découvrir les leviers de la rédemption humzine. Avec leur dernier long métrage, les deux réalisateurs ajoutent ainsi un nouvel instantané à la comédie humaine du médiocre qu’ils dépeignent depuis leurs débuts

.CNews par La Rédaction
Un drame poignant ancré dans la réalité sociale.

Ecran Large par Simon Riaux
Après « La Fille Inconnue », les Dardenne reviennent à leurs fondamentaux et prouvent que malgré un scénario trop mécanique, la délicatesse et l’acuité de leur mise en scène peuvent faire des miracles, y compris avec le sujet compliqué de la radicalisation.

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Mémoire et permanence salvatrice dans «Retour à Gygès» de Jean-Robert Léonidas

— Note de lecture de Dan Burcea —

Dans un entretien datant de 2013, l’écrivain haïtien Jean-Robert Léonidas nous révélait le fait que ses romans avaient «un double enracinement dans le silence et le chaos»[1]. Quatre années plus tard, il nous propose deux autres éléments tout aussi significatifs, extraits cette fois de la symbolique que porte son nouveau roman «Retour à Gygès», ceux de la mémoire et du déracinement. Rien d’étonnant, dirions-nous, pour un écrivain qui a fait lui-même cette expérience dans son aller-retour entre la beauté pure de Haïti, son île natale, et une autre île, Coney Island, au sud de Brooklyn, dans le quartier new-yorkais d’East Flatsbush où il fait d’ailleurs habiter Anita, son héroïne.
Ce sont donc ces deux têtes de pont que l’auteur tente de garder reliés durant le temps de sa narration. Il prend d’abord ses aises dans les paysages enchanteurs de la Plaine des Gommiers où Anita grandit dans cette terre natale située «face à la mer […] ouverte à l’infini des rêves et des vagues». Le pittoresque de ce pays haut en couleurs et riche en saveurs ne tient pas seulement dans son unicité et son abondance naturelle, mais se construit aussi autour des habitants de ce «théâtre de la vie villageoise plein de secrets, de sous-entendus, de surprises, d’émotions» qui extraient «jusqu’à la dernière goutte tout le jus du mot».

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Établissements scolaires : ça branle dans le manche en Martinique!

— Communiqué mobilisations des établissements scolaires —
Des mouvements de mécontentement d’élèves affectent plusieurs établissements scolaires de notre île.
Ces mouvements sont relayés et soutenus légitimement par les personnels qui vivent au quotidien, les mêmes difficultés :

 Conditions déplorables de sécurité, d’encadrement et d’accueil
 Salles surchauffées sans ventilation suffisante, ou équipement en état de fonctionner
 Salles trop petites aux boiseries et menuiseries obsolètes

Dans certains établissements, et comme si l’on n’apprenait rien du passé, ce sont des vies scolaires exsangues, qui ont dû faire face à la rentrée de centaines d’élèves.
Le sempiternel manque de personnels d’encadrement (PEC) s’est conjugué à l’inquiétante et irresponsable absence d’ Accompagnants d’Elèves en Situation de Handicap (AESH).

Le SNUEP-FSU demande aux décideurs de se montrer responsables et à la hauteur de leurs fonctions, en répondant rapidement, aux revendications remontées par les élèves ainsi que les personnels.

Les élèves et leurs professeurs ne caressent que cet unique objectif : Pour les premiers, avoir des conditions dignes pour apprendre et pour les autres, conduire leurs élèves à la réussite.

Le SNUEP-FSU demande aux équipes de direction des établissements scolaires ainsi qu’aux associations de parents d’élèves, de s’associer en soutenant ces mouvements de révolte des élèves de notre académie.

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Le Mois Kréyol, festival des langues et cultures créoles

Du 9 octobre au 9 novembre 2019 à Paris, en Île-de-France, à Strasbourg, en Martinique, en Guadeloupe à Trinité-et-Tobago et  à Montréal.

Le Festival Le Mois Kréyol, festival des langues et des cultures créoles, revient pour sa troisième édition, du 9 octobre au 9 novembre, à Paris, en Île-de-France, à Strasbourg, en Martinique, en Guadeloupe à Trinité-et-Tobago et même à Montréal.

Télécharger le programme complet

Pour cette troisième édition, les patrimoines culturelles immatériels, entre tradition et modernité, passé et présent, sont mis à l’honneur tant à travers les programmations artistiques que dans les conférences et tables rondes ainsi que les ateliers.

Les Rendez-vous de la Martinique
  Samedi 19 octobre  Journée Kréyole – Contes et Atelier  Habitation Fonds Rousseau – Schoelcher <Jala, Marie-George Giboyau & Noëlla Tanasi – Balade contée

C’est une invitation à faire, ensemble, un voyage à travers des contes de Martinique pour dire la vie d’antan jusqu’à nos jours.

Avec Jala, Marie-Georges Giboyau et Noëlla Tanasi, découvrez l’Habitation Fonds Rousseau, lieu rare de patrimoine, à la fois site précolombien et haut lieu de culture et d’industrie de la canne à sucre.  

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« Échos de la première fois » de Jacques-Olivier Ensfelder

Pourquoi écrire, et encore moins de la poésie ?

« Pour me tromper et pour la seconde vie, écrit le poète Ensfelder… je suis l’ignorant, le poète de ton énigme ; tu possèdes précairement son nom vacant, un astre englouti parmi les étoiles. »

Dans ce quatrième recueil de Jacques-Olivier Ensfelder, on pourra souligner son regard lucide, balayant un Horizon lyrique, et donnant pour le courage « des mains de lumière comme des corbeilles de soleils ».
Le poète, las des hommes, tente l’approche d’un Dieu façonné par son imaginaire, depuis son enfance perdu comme un morceau d’étoile, et de ses croyances rejetées dans les abîmes anonymes de l’homme en général. La rencontre avec l’autre semble alors inféconde, la fraternité un leurre, et ce Dieu que même ses prières ne soumet, lointain et proche à la fois.
Il faut lire et relire ses poèmes dans la cadence et l’éventualité de l’espérance et du bonheur ; Tous deux, comme tous bons sentiments subjugués, fragile telle la Foi.

« Echos de la première fois »
C.M Éditions 10 Euros

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« Blanchité » et race : pourquoi ce déni tenace ?

—  Par Chloé Leprince  —

Comme le mot « race », les « Blancs » sont entrés par la petite porte dans le monde académique. Déni, tabou ou désaccord plus frontal : longtemps on n’a pas pensé les Blancs en France, où être « une personne de couleur » c’est surtout être Noir ou Arabe. Ça change, notamment grâce au concept de blanchité.

En 2015, alors qu’il montait la pièce de Shakespeare qui date de 1604, on apprenait que le metteur en scène Luc Bondy avait décidé de faire jouer Othello par Philippe Torreton. C’est-à-dire par un comédien blanc. Scandale : le répertoire dramatique étant déjà pauvre en personnages non-Blancs (surtout si l’on retranche les esclaves), pourquoi confier à Torreton ce rôle de général vénitien surnommé “le Maure” ? En anglais et en entier, le titre original de la pièce est justement Othello, the Moor of Venice.

Outre-Manche, voilà plus de deux siècles qu’un Noir campe ce personnage d’esclave devenu libre et soldat mais Luc Bondy, lui, expliquait n’avoir pas trouvé d’acteur noir pour le rôle. Quatre ans plus tard, re-voilà Othello au théâtre, cette fois sous la houlette du metteur en scène Arnaud Churin – d’abord à Paris pour le Théâtre de la Ville (qui démarre ce jeudi 3 octobre), puis en tournée ailleurs en France.

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Les trois films qui représenteront la France aux Oscars

Le Centre national du cinéma et de l’image animée a annoncé la liste des trois films présélectionnés pour défendre le cinéma français le 9 février prochain à Los Angeles. On y retrouve notamment Les Misérables de Ladj Ly, primé à Cannes et qui sortira fin novembre.

Qui succédera à Roma d’Alfonso Cuarón? En 2019, le film du réalisateur mexicain remportait l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. Cette année, son éventuel successeur se trouve parmi trois films très différents, dont deux ont été primés à Cannes en mai dernier.

Le CNC a annoncé [mi-septembre 2019] que Les Misérables de Ladj Ly, Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma et Proxima d’Alice Winocour ont été présélectionnés par une commission de producteurs, exportateurs, réalisateurs et trois membres de droit dont Thierry Frémaux et Alain Terzian, respectivement délégué général du Festival de Cannes et président des Césars. Serge Toubiana président d’Unifrance complète ce trio. La sélection finale aura lieu le 20 septembre.

● Les Misérables (de Ladj Ly)

L’ovni du dernier Festival de Cannes. Récompensé par le prix du Jury (ex-aecquo avec Bacurau de Kleber Mendonça Filho), le film du jeune réalisateur Ladj Ly dépeint le quotidien et les relations difficiles des habitants de Montfermeil en Seine-Saint-Denis avec la police et plus particulièrement la brigade-anti-criminalité.

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« Un massacre au goutte-à-goutte » : des milliers d’exécutions extrajudiciaires au Venezuela

— Par Marie Delcas —

Près de 18 000 personnes ont ainsi été tuées depuis 2016 selon l’ONU, qui parle d’un « modèle de conduite systématique ».

Le chiffre est tiré des registres officiels: près de 18 000 Vénézuéliens ont été assassinés par la force publique depuis 2016. Dix-huit mille. « Un massacre au goutte-à-goutte », résume Keymer Avila, professeur de criminologie à l’Université centrale du Venezuela, à Caracas. « Une guerre contre le peuple », soupire Maria C., dont le fils a été tué par la police. Dans un pays ou mafias et forces de l’ordre sont trop souvent de mèche, la militarisation de la politique sécuritaire a tourné au cauchemar.

Dans les statistiques, les victimes de la force publique apparaissent sous la rubrique « résistance à l’autorité ». Mais les organisations des droits de l’homme, ONU comprise, ont pu établir qu’il s’agit dans l’immense majorité des cas d’exécutions extrajudiciaires. Les victimes sont tuées désarmées. Selon Tamara Taraciuk, de l’ONG Human Rights Watch (HRW), auteure d’un récent rapport sur le sujet : « Il y a un modèle de conduite systématique de la force publique.

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Au Venezuela, « la patrie est devenue un enfer »

Selon les chiffres de l’ONU, plus de 4,3 millions de Vénézuéliens ont quitté leur pays depuis 2015, fuyant un pays ravagé par une crise sans précédent. Le chiffre place l’exode vénézuélien au deuxième rang mondial, après celui des Syriens.

— Par Marie Delcas —

Partir ou ne pas partir ? La question hante le Venezuela. « Moi, je dis que ceux qui partent sont des traîtres à la patrie », lance Ivan Teran, qui vend des salades dans un chariot rouillé sur le marché de Coche, dans le sud populaire de Caracas. Le propos soulève un tollé : « La patrie est devenue un enfer », lui rétorque un client. « Moi, je partirais si je n’avais pas trois enfants en bas âge », ajoute un autre. Ivan interroge : « Si tout le monde s’en va, comment les choses vont-elles changer ? » « Elles ne vont pas changer », répond le premier client.

Selon les chiffres de l’ONU, plus de 4,3 millions de Vénézuéliens ont quitté leur pays depuis 2015, fuyant un pays ravagé par une crise sans précédent.

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« Dress Code » un spectacle inédit de Jandira de Jesus Bauer

Samedi 12 octobre 2019 Origin’Ale Montsinery Guyane

« Alors les yeux de tous deux s’ouvrirent ; ils reconnurent qu’ils étaient nus, et ayant cousu ensemble des feuilles de figuiers, ils en firent des ceintures. »

« Puis l’Éternel Dieu fit pour Adam et pour sa femme des vêtements de peau, et il les en revêtit. » Nouveau Testament

Se vêtir devient une sorte de réflexe humain né, non d’une influence extérieure, mais du regard porté sur soi-même.

Comment étais-tu habillée ?

Cette interrogation s’avère être un « cliché » planétaire dans la façon d’aborder le contexte du viol… Une façon de questionner qui met en évidence les préjugés sur les agressions sexuelles. Certaines façons de s’habiller seraient donc, ni plus ni moins, qu’un appel au viol !

Habillée Comment ?

C’est la question fréquemment posée aux victimes d’agression sexuelle.

Comme si la façon de s’habiller pouvait justifier l’acte criminel!

Et pourtant, à l’inévitable question posée par les policiers, avocats, juges ou médecins, les réponses données par les victimes ne cadrent pas avec ce préjugé : pyjama, jeans, pantalon, veste, blouse, robe de mariée, salopette….

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« Reflets des jours mauves », un roman de Gérald Tenenbaum

« La connaissance est un présent d’une infinie cruauté quand elle ne permet pas d’agir. »

— Par Michèle Bigot —

Reflets des jours mauves est le roman des disparus. Le motif central du tissu narratif tresse deux fils : le narrateur est Michel Lazare, chef de clinique et explorateur du génome. Il raconte une histoire biface, celle de sa recherche génétique (la chaîne) et celle de sa rencontre avec Rachel (la trame). Mais la promesse de bonheur suscitée par la thérapie génique se retourne en malédiction, quand l’apprenti sorcier fait face à sa découverte.

C’est une même passion de recherche qui anime anime Lazare et Rachel, comprendre le mystère de la vie pour lui, retrouver les traces des siens pour elle. Il regarde en avant, elle regarde en arrière, pourtant leurs démarches sont jumelles. Il est généticien, elle est photographe, mais tous deux poursuivent des traces, histoire familiale ou anamnèse occulte. Leur amour repose sur une gémellité, une expérience commune, celle de la disparition. Le mélancolique mauve pourrait donc se teinter de reflets tragiques.

Si les caractères et l’intrigue empruntent à la tragédie, la forme emprunte au conte oriental.

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« Bacurau », un film de Kleber Mendonça Filho, Juliano Dornelles

Jeudi 10 et Mercredi 16  octobre 2019. V.O. Madiana

Avec Sônia Braga, Udo Kier, Barbara Colen
Genres Drame, Thriller, Western
Nationalités Brésilien, Français

Synopsis :
Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement
Dans un futur proche… Le village de Bacurau dans le sertão brésilien fait le deuil de sa matriarche Carmelita qui s’est éteinte à 94 ans. Quelques jours plus tard, les habitants remarquent que Bacurau a disparu de la carte.

La presse en parle :

Cahiers du Cinéma par Camille Bui
Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles signent ainsi avec Bacurau une grande fiction politique, dont la vitalité à toute épreuve est une vertu nécessaire pour affronter la monstruosité bien réelle de l’extrême droite contemporaine.

Libération par Marius Chapuis
Une riposte excessive, hyperbolique et paillarde à la démesure des troubles et démons qui dévorent le corps social et politique brésilien.

Mad Movies par Gilles Esposito
Célébrant les noces barbares du cinéma d’auteur brésilien, du western italien et de John Carpenter, ce film hors normes jongle avec les tonalités et les espaces pour créer une partie de cache-cache aussi sarcastique que sanglante.

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« Le Daim », un film de Quentin Dupieux

Mercredi 9 et Dimanche 13  octobre 2019 à 19h 30. Madiana.

Avec Jean Dujardin, Adèle Haenel, Albert Delpy
Genre Comédie
Nationalités Français, Belg

Quinzaine des Réalisateurs

 Synopsis :
Georges quitte sa banlieue pavillonnaire et plaque tout du jour au lendemain pour s’acheter le blouson 100 pour-cent daim de ses rêves. L’achat vire à l’obsession et finit par plonger le détenteur du daim dans un délire criminel.

La presse en parle :

Elle par Françoise Delbecq
Cette folie extrême est le fil conducteur d’un film parfaitement maîtrisé, dans lequel les délits sanguinaires s’enchaînent à la vitesse d’un Tarantino frénétique.

GQ par Alexandre Lazerges
Avec cette dernière comédie absurde portée par Jean Dujardin, Quentin Dupieux réalise son film le plus remarquable.

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France Antilles : un exemple de rupture négative du numérique dans l’économie, alors maintenant à qui le tour ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La déconfiture du quotidien local France Antilles est une secousse sismique pour le mode actuel d’achat en matière de commerce traditionnel. Tous les défilés ou encore adresses à la population et aux politiques ne pourront sauver France Antilles de la faillite voire à minima d’une restructuration douloureuse sur le plan financier et social . La descente aux enfers de France Antilles est bien le résultat de l’introduction massive des nouvelles technologies et d’internet dans notre société. A preuve, cette situation est générale à l’ensemble de la presse quotidienne régionale en France.
Dans les années 50, la France hexagonale comptait plus de 175 quotidiens régionaux. En quelques décennies, leur nombre a été divisé par trois. Le pays compte désormais 55 titres dont le tirage total avoisine les 5 millions d’exemplaires. La diffusion payée de la presse régionale et départementale n’en finit plus de dégringoler. En 1996, c’est-à-dire à l’époque pré-Internet, quelque 5,7 millions d’exemplaires étaient diffusés quotidiennement. L’an passé, ce chiffre est pour la première fois passé sous la barre symbolique des 4 millions d’exemplaires, à 3,8 millions.

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Musique classique et religieuse : concert de Roselyne Cyrille

Mercredi 9 octobre 2019 à 19h Cathédrale Saint-Louis à Fort-de-France

Prix de Chant (catégorie Opéra) du Conservatoire National Supérieur de Musique en 1985. En 1988, premier prix (catégorie musique contemporaine) au Concours International d’Oratorio-Lied de Clermond-Ferrand et finaliste du Concours « Francisco Vinas » de Barcelone.
Jacques Bourgeois lui consacre une heure de son émission « Jeunes Chanteurs de demain » sur France Musique en 1989.
Elle a chanté Carmen dans Carmen de Bizet , la Rapsodie pour alto de Brahms dirigée par Michel Piquemal à la salle Pleyel, Mercedes dans Carmen et quelques rôles dans L’ Enfant et les Sortilèges de Maurice Ravel sous la direction de Michel Plasson, Sien dans « Il Signait Vincent » de Monique Cecconi-Botella en création à Tours, Mlle Lange dans « La Fille de Mme Angot » de Lecoq, Metella dans «La Vie Parisienne » de Jacques Offenbach, de nombreux rôles à Rouen, Bordeaux, Caen, Paris… Des Opéras pour enfants « L’Esprit de la Forêt », « Le Clown des Neiges »avec La Compagnie du Tabouret à Paris, Angers, Lausanne, Besançon, Orléans …
Avec différents chefs, elle chante le Requiem de Verdi, de Mozart, Le Stabat Mater de Pergolèse, La Messe Solennelle de Rossini, Le Gloria de Vivaldi, Le Roi David de Honegger et bien d’autres œuvres à la Madeleine, La Salle Pleyel, L’église Saint Germain- des-Prés…

A Cologne, elle chante des « Lieder Créoles » avec l’orchestre de la WDR dirigé par Yan Stulen.

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Procréation médicale assistée et savoir psychanalytique

Le savoir de Lacan résistera-t-il aux nouvelles formes de filiation et de famille issues de la PMA ?

— Par Hervé Glevarec, directeur de recherche CNRS —
Lecteur de l’œuvre de Lacan, je me pose depuis quelque temps cette question : le savoir psychanalytique, de type lacanien, n’est-il pas théoriquement bousculé par les nouvelles formes de filiation et de famille issues de la procréation médicalement assistée (PMA) ? Métaphore paternelle, Désir de la mère et Nom-du-père conviennent-ils encore quand il y a trois mères, deux pères, absence de père ou absence de mère ? Ces trois termes centraux dans la conception lacanienne du sujet humain sont-il indifférents à ces nouvelles configurations ? Ou, dit autrement, quel est le savoir que la psychanalyse possède qui l’autoriserait à caractériser un changement ou une permanence ? Disons ici que pour ce qui concerne la réalité du dispositif analytique ça ne change rien pour qui croit à l’inconscient, c’est-à-dire au désir inconscient.

Sans entrer dans des définitions de l’inconscient qui feraient sans doute désaccord, on peut s’en tenir à ceci que les psychanalystes tiennent le sujet humain pour divisé.

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Parentalités d’aujourd’hui…

— Par Hervé Bentata —

Les changements actuels dans la parentalité interrogent principalement sur la place du père dans notre Société, ainsi que sur les repères familiaux hérités qui la structurent. Et la psychanalyse, au départ fondée sur une famille traditionnelle judéo-chrétienne, est-elle de ce fait caduque ? Existe-t-il un réel déclin de la triangulation œdipienne ou bien s’agit-il de propos de psychanalystes nostalgiques qui espèrent une restauration glorieuse du père ? D’autre part, les repères psychanalytiques restent-ils opérants dans ces nouvelles familles ? Enfin, ces nouvelles familles, annoncent-elles des catastrophes inéluctables pour la vie psychique de leurs enfants ? Voilà quelques questions amenées par les modifications actuelles dans les parentalités.

Mais d’abord, quand et à quoi rattacher ces nouvelles parentalités ? Elles ont commencé par des choses toutes simples, comme la participation des pères au nursing des jeunes enfants avec le travail des femmes. Mais elles tiennent aussi à la généralisation des familles recomposées avec leur co-existence dans le même temps, voire dans le même lieu, de parentalités multiples, où l’on est à la fois par exemple, père et beau-père.

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« Iliade & Odyssée », adaptation et m.e.s. Pauline Bayle, d’après Homère

Vendredi 11 octobre 2019 20h Tropiques-Atrium

D’un côté les Grecs, de l’autre les Troyens et une guerre qui dure depuis 9 ans. Parce qu’Agamemnon l’a humilié devant ses compagnons, Achille décide de se retirer du combat. Privés de leur meilleur guerrier, les Grecs vacillent tandis que les Troyens gagnent du terrain… Comment faire pour gagner la guerre sans Achille ?
Dans un élan commun, 5 acteurs mêlent leurs voix pour raconter les histoires d’Achille, Hélène, Andromaque, Hector et Agamemnon. Sur scène ils s’affranchissent des clichés opposant hommes et femmes, lâches et braves, pour venir s’accomplir dans un geste bouleversant
d’humanité.

Odyssée
Après 10 ans de guerre, Ulysse veut rentrer chez lui. En quittant les rives de Troie, il espère que le retour sera prompt. Mais voilà 9 ans qu’il erre sur la mer. Alors Ulysse s’inquiète : et s’il avait traversé une guerre dont on ne revient pas ? Au fil de ses péripéties, se tisse le portrait d’un homme fait de creux et de contradictions qui, soumis aux vents contraires du destin, est prêt à tout pour sauver sa vie et retrouver les siens.

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Sciences sociales : nouveautés du 06 octobre 2019

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Littérature : nouveautés du 06 octobre 2019

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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