— Par Dominique Daeschler —
Niché au fond d’une impasse de la rue d’Assas, le musée Zadkine est installé dans la maison atelier du sculpteur. La femme oiseau, sculpture monumentale du jardinet célèbre le quarantième anniversaire de ce musée voulu par le peintre Véronique Prax son épouse. L’exposition d’une centaine d’œuvres réparties entre les deux ateliers est accompagnée de dessins, de peintures et surtout de photos des grands photographes Morain, Vaux, Kertész, Maywald, précieux témoignages de la vie artistique d’un Montparnasse aux multiples ateliers. 
Arrivé à Paris en 1910, Zadkine et un des pensionnaires de la Ruche, célèbre cité d’artistes. Plus tard, il enseignera à la Grande Chaumière créant une école d’art rue Notre Dame des champs d’atelier en atelier il ne quittera plus Montparnasse, s’installant en 1928 rue d’Assas avec quelques escapades dans sa maison du Lot ( hors période newyorkaise).
A découvrir ses nus aux longs bustes quasi hermaphrodites, ses têtes tourmentées de colère qui l’emportent sur des œuvres très composées. A New York, Venise, il côtoie Fernand Léger ,Chagall, Lipchitz. C’est dans l’atelier du jardin que l’on se sent plus proche de l’œuvre en train de se faire, les de l’artisan menuisier ( sa première formation),le modelage, le tournage étant mis à nu.

Le centre Pompidou consacre une grande exposition rétrospective à la sculptrice Germaine Richier.
Le metteur en scène italien
Le Off reprend souffle cette année, après le covid et des turbulences internes, l’heure est au changement. Les réflexions menées tout au long de l’année au sein de commissions largement ouvertes ont conduit AF&C qui assure la coordination générale du festival Off et la Fédération des théâtres indépendants d’Avignon FTIAA à se rapprocher. Au-delà des premiers effets constatés par le spectateur : supports de communication jouant bien leur rôle de facilitateurs dans l’organisation de son parcours théâtral, village du off plus central très fréquenté, équipes d’accueil efficaces, l’état d’esprit général concernant l’organisation a changé. Assumant un rôle différent mais complémentaire, AF&C et FTIAA ont misé sur des présidences collégiales. Harold David, co-président d’AF&C et Sylvain Cano-Clémente co-président de FTIAA ont évoqué avec nous les nouvelles orientations du festival. 
Pourquoi les lions sont-ils si tristes ? Leila Anis, Karim Hammiche, m.e.s. K.Hammiche. Le 11.
L’Art de perdre. 
La galerie. Machine de cirque. La Scala Provence
La diversité est-elle une variable d’ajustement… Collectif : A Adjina, G Akakpo, M Navajo.
Toxique de Françoise Sagan– m.e.s. Cécile Camp- adaptation Michèle Ruivo – Théâtre des lilas.
Quand Laetitia Guédon s’empare de Penthésilée reine des amazones, elle fait équipe avec Marie Dilasser et ça décoiffe !
La reprise de Cendrillon au théâtre de la Porte St martin, spectacle créé en 201, nous fait entrer de plein pied dans l’univers de Joël Pommarat , fondé sur un travail entre imaginaire et réel, entre savants jeu de cache -cache, de détournements, de non-dit et de révélé.
— Propos recueillis par Dominique Daeschler —
Il n’y va pas de main morte Thomas Jolly ! Le jeune directeur du Centre Dramatique National D’Angers nous avait habitué au festival d’Avignon à sa façon d’aller « farfouiller » dans l’âme humaine sans ménagement ( Thyeste, Henri VI, Richard III ).
Dans la solitude des champs de coton marque le début du long compagnonnage de l’auteur Bernard-Marie Koltès avec Patrice Chéreau . Ce texte est la source d’inspiration de Deal. Jean Baptiste André s’en empare , pour nous donner, entre cirque, théâtre, danse, un spectacle criant d’intelligence et de talent sur la relation à l’autre, sur le désir d’altérité et son rejet.
Dans une exposition chronologique, le centre Pompidou a fait le choix de jouer son va-tout avec l’immense, le démesuré, qu’il s’agisse des toiles ou des sculptures. On y découvre un Baselitz brut de décoffrage avec souvent un clin d’œil à l’expressionnisme. Enfant en RDA, Baselitz naît près de Dresde dans une Allemagne détruite par la guerre, coupée en deux, subissant les conséquences du nazisme. Que faire de la violence, comment vivre dans une société sans dessus – dessous ? Baselitz confesse être reparti à zéro : à lui de trouver ses propres mythologies, à lui de trouver sa propre renaissance et son style. La déformation des corps, des choses sera un de ses traits distinctifs. Alors ses peintures sont chaotiques, blessées, à vif. Les personnages sont cabossés, aux aguets de leur vie intérieure. Reste à tout renverser : que faire de l’héroïsme et de la définition d’une virilité triomphante ? Entre blessés de guerre, pénis hypertrophiés, Baselitz prend le contrepied d’une imagerie normée.
Avignon
Cette quatrième édition (29 oct-28 nov) axée sur l’écologie et les luttes sociales s’est vue tronquée, covid oblige, de représentations, gardant avec l’évolution des mesures, tables rondes et ateliers.
Présentée dans la grande berne ouest du Centre de Rencontre d’Arc et Senans, l’exposition Le cirque Plume : l’éternité du saut périlleux, conçue par son directeur artistique Bernard Kudlak n’a rien d’un parcours didactique, chronologique ou nostalgique. Dans une joyeuse zizanie poétique, se mêlent photos (et quels photographes !), captations de spectacles, costumes, dessins et petites phrases.
Si la crise sanitaire nous a questionnés sur le respect des libertés publiques et individuelles dans un Etat démocratique, elle a renforcé des prises de positions politiques sur un contrôle de l’immigration dans une nostalgie d’un monde fermé, localiste.
La Fondation Dapper avec ses derniers nés, des e-books à télécharger gratuitement sur son site, poursuit sur un mode plus ludique, plus directement accessible aux jeunes via smartphone et WhatsApp, la promotion de l’art contemporain africain. Dernière parution en ligne, « Le graffiti pour sauver des vies » qui valorise à la fois l’engagement des artistes graffeurs sénégalais au service du coronavirus et la volonté de la Fondation de présence au monde d’aujourd’hui pendant la pandémie.
Paris annule son salon (Livre Paris), Bruxelles le maintient (du 5 au 8 mars) avec peu de défections de visiteurs et d’auteurs : 60 000visiteurs, 1050 auteurs, 300 rencontres. 
Forts d’une expérience de vingt ans d’accueil des créations ultramarines en Avignon, Marie Pierre Bousquet et Greg Germain, codirecteurs du Toma remettent le canevas sur le métier. Nul doute que les projets expérimentés ou abandonnés ici et là autour des cultures des Outremers n’aient nourri leur réflexion et conforté leur envie d’aller plus loin en partant des atouts De la Chapelle du Verbe incarné (situation et potentiel du bâtiment), d’un travail de dialogue constant avec la ville.
Kirill Serebrennikov impressionné par les photos de nu du photographe chinois Ren Hang, y voyant une poétique liée à une culture et découvrant ses écrits, décide de le rencontrer avec l’envie de bâtir un projet ensemble. Hang se suicide avant. Serebrennikov empoigne alors ses mots, ses images et fait Outside.