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8e édition du festival international du film documentaire de Martinique

Du 25 avril au 04 mai à Fort-de-France et en communes

Le Festival International du Film Documentaire de Martinique – Les Révoltés du Monde vous invite pour sa 8e édition qui aura lieu du 25 avril au 4 mai 2024, avec une sélection de 14 films autour de figures historiques et de luttes citoyennes pour la liberté, les droits des femmes, la solidarité, la justice économique et sociale.

À partir du combat de Néné pour électrifier un village isolé au Sénégal, nous découvrirons comment La lumière des femmes éclaire les enjeux de la modernité. C’est aussi l’importance de lutter contre la domination et l’exploitation qui conduisit Rachel Keke à mener La révolte des femmes de chambre d’un des plus grands hôtels parisiens. Koromousso – Grande soeur lève le voile sur une part d’intimité d’un groupe de Canadiennes d’origine africaine en abordant le phénomène de l’excision et sa réparation.

Nurse blanche et enfant noir nous révèle une autre intimité : celle d’immigrés noirs nigérians qui se remémorent leur enfance dans des familles d’accueil britanniques blanches. Avec Le courage en plus, nous verrons comment la création artistique apporte un changement et de l’espoir à des jeunes Guinéens en situation de handicap.

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Une parole qui fait corps avec l’invisible

 — Par Richard Blin —

Quand il n’explore pas la matérialité d’une Parole sauvage, Monchoachi hisse jusqu’à la joie du contre-chant une poésie qui célèbre l’éclat, le mystère et l’épiphanie d’une présence qu rend sensible l’insaisissable.

Souple, orageuse, ondoyante, magnifiquement sonore, elle danse avec le monde la parole que déploie Monchoachi, pseudonyme d’un poète martiniquais qui, dans le sillage de Césaire et Saint-John Perse, donne à lire et à entendre l’une des voix les plus originales de la Caraïbe. Portée par une langue elliptique et mêlée, elle réveille les sens, subvertit les apparences, fait descendre les mystères dans la bouche. Lémisté (Les Mystères) est d’ailleurs le titre du monumental chantier poétique qu’a entrepris l’auteur, et qui, en six volumes, embrassera tous les recoins de la Terre pour y débusquer les richesses langagières, les mythes et les rites recouverts et menacés de mort par l’appétit insatiable de la civilisation occidentale. Après les trois premiers volumes consacrés à l’Amérique (Liber America, Obsidiane, 2012), à l’Afrique noire (Partition noire et bleue, 2015) et à l’Europe (Fugue vs fugs, 2021), voici Streitti, sous-titré « La confrontation » parce que son contenu fait jouer, en les mettant en présence, à la fois l’unité et la différence entre la parole prophétique, telle qu’elle apparaît dans les religions monothéistes, et la parole poétique.

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L’éphéméride du 23 avril

  • Début de l’expédition militaire qui conduisit à la colonisation de Madagascar le 23 avril 1894
  • Mutinerie sur le Jeanne-d’Arc, ancré à Pointe-à-Pitre, le 23 avril 1943

L’expédition de Madagascar est une intervention militaire qui a conduit à la colonisation de Madagascar par la France. Il y eut en fait deux expéditions, la première en 1881-1882 qui aboutit à la signature d’un protectorat peu appliqué et la seconde en 1894-1895 qui conduira in fine à l’annexion de Madagascar en 1897 après que le général Gallieni eut fini de « pacifier » l’île.

La France sur la scène internationale

Durant ces années, la France est isolée face à la politique de Bismarck, soucieux de lui barrer toute possibilité de revanche. La politique du chancelier de la nouvelle Allemagne est donc l’une des causes qui poussent la France à rechercher des « aventures » outre-mer, comme au Tonkin et à Madagascar.

Les expéditions coloniales sont principalement l’œuvre des républicains arrivés au pouvoir durant les années 1880, avec la dissolution du parti monarchiste. Les expéditions coloniales sont, pour la France, un moyen de rétablir sa place dans le monde, après la perte de l’Alsace-Lorraine lors de la défaite de 1870.

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La dette historique d’Haïti envers la France : un fardeau financier et moral à décharger

Que la France rembourse à Haïti les milliard de dollars extorqués comme « rançon » de l’indépendance!

— Par Jean Samblé —

Depuis son émancipation en 1804, Haïti a été confrontée à un fardeau financier hérité de son passé colonial. À cette époque, le pays nouvellement indépendant a dû verser à la France une somme exorbitante de 150 millions de francs-or en échange de sa reconnaissance internationale et de la garantie de sa souveraineté. Cette somme, imposée sous la menace d’une intervention militaire française, représentait alors plus de dix fois le budget annuel de la France.

Ce paiement, exigé pour compenser la perte des propriétés et des revenus des colons français après la révolution haïtienne, a plongé Haïti dans un cycle de dette et de dépendance économique qui perdure jusqu’à nos jours. En effet, l’île a dû emprunter des fonds importants sur les marchés internationaux pour honorer cette dette, ce qui a contribué à son endettement croissant au fil des ans.

La dette contractée par Haïti envers la France était non seulement financière, mais aussi morale. Elle symbolisait les séquelles persistantes de l’esclavage et de la colonisation, et rappelait la manière dont les anciennes puissances coloniales ont exploité les richesses des colonies pour leur propre bénéfice, au détriment des populations locales.

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Le Fonds national de l’éducation en Haïti, un système mafieux de corruption

Le Fonds national de l’éducation en Haïti, un système mafieux de corruption créé par le PHTK néo-duvaliériste

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

L’article de Jean Ronald Joseph paru en Haïti dans Le Nouvelliste du 16 avril 2024, « Le Fonds national de l’éducation dénonce une « campagne de dénigrement » et annonce des recours judiciaires », a surpris et estomaqué nombre de lecteurs. Cet article, bricolé à l’aune d’une molle paresse intellectuelle et dénué de la moindre perspective analytique, offre une tribune complaisante et à sens unique à Jean Ronald Joseph, l’actuel directeur du Fonds national de l’éducation (FNÉ), sans donner en contrepartie la parole aux voix autorisées de la société civile haïtienne, notamment celles des enseignants œuvrant dans le secteur de l’éducation. Installé en décembre 2021 par le PHTK à la direction du Fonds national de l’éducationJean Ronald Joseph a inauguré le 16 avril 2024, lors d’une conférence de presse, un plaidoyer en défense de l’« intégrité » de son institution et dénoncé une « campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux » contre sa personne et des cadres » du FNÉ.

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Art et pratiques du détournement, Dominique Berthet (dir.)

Art et pratiques du détournement, Dominique Berthet (dir.), Paris, L’Harmattan, coll. « Ouverture philosophique », série « Esthétique », 2023.

— Par Alain Joséphine —

Art et pratiques du détournement est un recueil qui rassemble en un peu moins de deux cents pages les textes du colloque intitulé « Art et détournement » qui s’est déroulé en Guadeloupe en novembre 2018. La première de couverture présente une reproduction d’une installation que l’artiste Richard-Viktor Sainsily Cayol a exposée à la Biennale Internationale d’Art Contemporain de Florence en 2017.

L’ouvrage est articulé autour de deux grands axes. Le premier, « Esthétique du détournement », regroupe cinq textes qui interrogent, précisément, les enjeux esthétiques de cette thématique. Le deuxième axe intitulé « Détournements en Caraïbe », se compose de huit textes qui interrogent davantage les modalités du détournement à travers l’analyse de différentes pratiques d’artistes de la Caraïbe.

Qu’est-ce qu’un détournement ? En avant-propos, Dominique Berthet en rappelle quelques particularités : « Le détournement modifie l’apparence d’un objet, d’une chose, d’une œuvre et propose un écart, un décalage, une nouveauté. Il est une modification de l’usage, de la fonction du contexte, du lieu, de la nature, de l’aspect » (p.

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L’éphéméride du 18 avril

Condamnation de Cheikou Cissé à la peine de déportation perpétuelle par le conseil de guerre de Dakar le 18 avril 1918.

Cheikou Cissé (Chorboze, 1890 – Nouméa, 1933) est un tirailleur sénégalais, né dans le Niger actuel (Soudan français en 1918) et mort au bagne en Nouvelle-Calédonie, ayant été condamné à une peine de déportation en 1918. Cissé a été le dernier bagnard de Nouvelle-Calédonie, les autres ayant été transférés en Guyane française.

Biographie
En octobre 1914, il est recruté dans le 4e régiment de tirailleurs sénégalais et participe à la Première Guerre mondiale. Blessé au Maroc et aux Dardanelles, il est rapatrié au Sénégal en 1917. Les autorités le contraignent à y rester, malgré ses demandes de rejoindre sa famille au Soudan français (actuel Mali). Il est arrêté le 17 octobre 1917 à Dakar pour « complot contre la sûreté de l’État » et « excitation à la guerre civile ». Le 18 avril 1918, il est condamné à la déportation à perpétuité, en Nouvelle-Calédonie, par le conseil de guerre de Dakar.

Cheikou Cissé devient alors l’objet d’une campagne visant à sa libération, organisée par la gauche, les associations anticolonialistes, le Secours rouge international1 et le député André Marty (membre du Comité central du Parti communiste français).

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Banquet poétique Césaire – Éluard – Hommage à Maryse Condé

Jeudi 18 avril de 15 h 30 à 19 h 30 au Musée d’Art et d’Histoire Paul Éluard à Saint-Denis
22 bis, rue Gabriel Péri, 93200 Saint-Denis (Métro ligne 13 direction Saint Denis Université, station : Saint-Denis / Porte de Paris)
– Dès 15 h 30, prélude oriental avec lectures en français et en arabe, par Fatima Chbibane, des auteurs suivants : Kateb Yacine, Mohammed Dib, Mahmoud Darwich, sur fond musical de chansons et accompagnement par Salah Lahsoumi, musicien joueur de oud, luth oriental.
– Scène ouverte de slam de poésie.
– Danses et musiques antillaises traditionnelles « bèlè » et « danmyé » : « manmay bèlè de l’hexagone ».
– Ouverture de l’événement : discours inaugural de l’écrivaine martiniquaise Suzanne Dracius, marraine de l’évènement.
– Lecture du poème « Liberté » de Paul Éluard par l’éditeur et poète Francis Combes.
– Lectures de textes d’Aimé Césaire :
Jyb Slamlitt : extrait du Discours sur le colonialisme.
Suzanne Dracius & JYB Slam’Litt en chants amœbées : « Calendrier lagunaire » (Moi, laminaire). Amadou Gaye déclame un extrait du Cahier d’un retour au pays natal.

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L’éphéméride du 17 avril

Signature des Capitulations de Santa Fe par Christophe Colomb le 17 avril 1492
Jean de Verrazane atteint la baie de New York le 17 avril 1524
Mort d’Aimé Césaire le 17 avril 2008

Les capitulations de Santa Fe (en espagnol capitulaciones de Santa Fe, de Capitulación = contrat) est un contrat entre Christophe Colomb et les Rois catholiques, Isabelle Ire de Castille et Ferdinand II d’Aragon, signé le 17 avril 1492, quelques mois après l’achèvement de la Reconquista, dans le camp militaire de Santa Fe de la Vega, dans l’actuelle province espagnole de Grenade. Dans ce document, Colomb détaille toutes les demandes aux Rois catholiques dont il fait dépendre son entreprise d’une route vers les Indes, celle-là même qui allait conduire à la découverte des Amériques. Les capitulations de Santa Fe sont considérées comme un des contrats les plus importants jamais conclus entre une personne privée et son souverain.

Les détails du contrat
Le contrat stipule que Colomb doit chercher pour le compte de l’Espagne une route maritime d’ouest en est vers l’Asie. En outre, le contrat assure à Colomb le titre qu’il a exigé d’amiral de la mer océane (« Almirante del Mar Oceánico ») – ce qui signifie de fait une élévation à la noblesse, puisque le titre castillan Almirante était un titre de noblesse héréditaire – et de vice-roi (« Virrey ») et gouverneur général (« Gobernador General ») sur les régions découvertes par lui.

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Réponse à « L’innovation sans crainte » de Patrick Chamoiseau et quelques autres (Madinin’Art, 18 mars 2024)

— Par Yvon Joseph-Henri (*) —

J’ai reçu, il y quelques temps déjà, dans la livraison de Madinin’art, un article de Patrick Chamoiseau au titre racoleur : « L’innovation sans crainte ». Apparemment l’article est de Patrick Chamoiseau, co-signé de deux sociologues dont on se demande ce qu’ils font là. S’agit-il de sociologie ? Je n’en vois pas la trace.

Autre bizarrerie, surtout portant la signature d’un écrivain prestigieux qui semble scandaleusement méconnu en Martinique, il m’a semblé que l’écriture était bien médiocre, au point que je me suis interrogé sur le fait de savoir si ce texte était bien de Chamoiseau ! Ce serait étonnant ; et puis, après tout, peu importe s’il endosse par sa signature la paternité d’un texte médiocre, d’une facture publicitaire tout aussi douteuse.

S’agit-il d’une confession, d’une pensée à bâtons rompus ou d’un article qui tente de convaincre un public qui n’est absolument ni convaincu par l’autonomie, ni convaincu par celui au plus haut chef qui porte cette idée ? Il n’y a bien entendu aucune perfidie à dire cela qui n’est au fond qu’un constat.

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Vers un rebond de la vie chère aux Antilles du fait des graves tensions géopolitiques actuelles ?

— Par Jean-Marie Nol —

Les conséquences économiques et financières pour la France en cas d’escalade du conflit entre l’Iran et Israël, associées à une possible crise énergétique et une reprise de l’inflation, pourraient être significatives et diverses pour la Guadeloupe et la Martinique. Les investisseurs pourraient réagir de manière négative aux incertitudes géopolitiques, ce qui pourrait se traduire par une nouvelle crise énergétique entraînant une augmentation des prix du pétrole et du gaz, ce qui aurait un impact direct sur l’économie française avec des répercussions aux Antilles.Si l’agenda social médiatique est pour l’instant calme en Guadeloupe, le vent pourrait rapidement tourner. Car en coulisse, ce sont nos factures qui flambent. Et nous n’allons pas regarder ailleurs encore très longtemps. La liste des hausses s’allongeront bientôt comme le mercure sous le soleil du carême ces jours ci. En tant que pays importateur net d’énergie, la Guadeloupe serait confrontée à des coûts énergétiques plus élevés, ce qui pourrait peser sur la compétitivité des entreprises et entraîner une hausse des prix à la consommation. Une augmentation des prix de l’énergie pourrait contribuer à une reprise de l’inflation en Guadeloupe et en Martinique.

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Maryse Condé  doit être intégrée au Panthéon comme l’a été Aimé Césaire

— Collectif —

L’écrivaine guadeloupéenne constitue une personnalité « engagée et au-dessus de la mêlée », estime un collectif emmené par l’ancien président du Conseil représentatif des associations noires, Louis-Georges Tin. Elle y rejoindrait alors Joséphine Baker,Victor Schœlcher et Félix Eboué.

Géante de la littérature mondiale, ayant reçu le prix Nobel alternatif de littérature en 2018,Maryse Condé nous a quittés dans la nuit du 1er au 2 avril. Née en 1934 en Guadeloupe, elle a produit une œuvre abondante, faite entre autres de sagas, de romans, de pièces de théâtre,d’essais, de contes pour enfants et même de recettes de cuisine.
Ses ouvrages sont en général une invitation au voyage qui conduit le lecteur d’une rive à l’autre de l’Atlantique et fait le lien entre l’Afrique, l’Amérique et l’Europe. Sous sa plume, c’est la géographie, mais aussi l’histoire qui émergent, les petites histoires perdues au milieu de la grande, qu’il s’agisse des empires africains, de la période de l’esclavage, de l’époque coloniale ou du temps présent.
Se trouvant à la confluence d’Aimé Césaire, d’Édouard Glissant et de Frantz Fanon, elle a produit une œuvre universelle : on ne comprend pas bien le monde si on n’a pas lu Maryse Condé.

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Dossier des terres volées : L’urgence et le durable !

Ladjé Pinto !

— Le n° 343 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

L’urgence de l’urgence reste la libération pure et simple de Pinto, et la fin du harcèlement à son encontre. Il est incroyable qu’une victime qui a fait preuve de tant de constance dans la volonté d’obtenir de la justice le respect de ses droits, soit encore dans les geôles du pouvoir !

Le motif de l’embastillement est à la fois mensonger et dérisoire : s’être trouvé sur la terre de ses ancêtres dans les environs du hameau construit illégalement sur une autre partie de cette même terre.

Les propos de la procureure, à savoir que Pinto serait libéré sans problème sil acceptait de se rendre… en Guadeloupe, ne font que souligner le cynisme règnant dans toute cette affaire, du côté des autorités.


Le visage permanent de l’État colonial

La mobilisation devant la prison mardi 3 avril, a inauguré une semaine de mobilisation combative. À chaque étape, les militantes et militants se sont trouvé·e·s face à des hordes de policiers armés jusqu’aux dents, en nombre bien plus conséquent que dans les actions contre le trafic de drogue.

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Inauguration de la faculté Jean Bernabé ce mardi 16 avril 2024

À 8h30, à l’amphithéâtre Michel-Louis, sur le campus de Schœlcher
— Par Sarha Fauré —

Jean Bernabé, né le 31 juillet 1942 au Lorrain en Martinique et décédé le 12 avril 2017 à Schœlcher, est une figure incontournable de la linguistique et de la pensée créole. Sa vie et son œuvre témoignent d’un engagement profond envers la langue et la culture créoles, ainsi que d’une contribution majeure au développement des études dans ce domaine.

Dès ses débuts, Jean Bernabé s’est distingué par sa passion pour la linguistique et sa volonté de valoriser le créole. Agrégé de grammaire, il a consacré de nombreuses années à l’étude approfondie des langues créoles, en particulier celles de la Guadeloupe et de la Martinique. Sa thèse de doctorat d’État en linguistique, intitulée « Fondal Natal : Grammaire basilecticale approchée des Créoles guadeloupéen et martiniquais », publiée en 1983 chez l’Harmattan, marque un tournant important dans la recherche sur les langues créoles.

En tant que cofondateur du Groupe de recherches et d’études en espace créole et francophone (GEREC-F) à l’université des Antilles et de la Guyane, Jean Bernabé a joué un rôle central dans le développement d’une approche académique dynamique et novatrice des études créoles.

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Retour sur le parcours d’un éveilleur de consciences : René Ménil

Colloque Mardi 16 avril de 8h30 à 18h à Tropiques-Atrium

René Ménil
(…) J’ai porté mes lèvres aux lèvres du monde
Pour, comme un clairon
Faire retentir ce cri qu’entendront les plus sourds (…)

S.O.S René Ménil (1939

Tracées & Transmission

Un hommage à René Ménil a été rendu le 24 mars 2023, avec le concours de la Ville de Paris et de la CTM sous la forme d’un colloque qui s’est tenu dans l’Auditorium de l’Hôtel de Ville de Paris.

Le 16 avril 2024, c’est sur ses terres martiniquaises que le philosophe, le poète et le militant anticolonialiste sera honoré à travers un nouveau cycle de conférences qui se tiendra à Tropiques Atrium à Fort-de-France.

Relire l’œuvre de René Ménil, la faire connaître aux jeunes générations (les lycéens, les étudiants), telle est l’ambition de ce rendez-vous.

BIOGRAPHIE

René Ménil est né officiellement le 15 février 1907 au Gros-Morne d’un père petit paysan, Charles-Louis Lentulus Ménil et de Marie Virginie Linconstant, couturière.
Il est décédé le 29 août 2004 à Sainte-Luce.
Jusqu’en 1920 – Il est élève à l’école primaire du Gros Morne
1920 à 1927 – Il fréquente le Lycée Schoelcher, où il passe le baccalauréat.

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L’éphéméride du 12 avril

Le Grand Prix des Antilles est décernée à Mayotte Capécia pour son roman autobiographique « Je suis une Martiniquaise » le 12 avril 1949

Malfamée mais sauvée de l’oubli grâce à Frantz Fanon, Etiemble et quelques admirateurs parisiens qui l’aidèrent à écrire, Mayotte Capécia ne fut identifiée qu’en 1993 pour le monde des lettres.

Née au Carbet (Martinique) d’une mère célibataire, en 1916, Lucette Céranus Combette ne fit jamais d’études et travailla comme sa jumelle dès l’âge de quatorze ans à Fort-de-France dans une chocolaterie puis géra de petits commerces. Mère à dix-sept ans, et deux fois par la suite, sa passion pour un lieutenant de marine protestant et pétainiste fournit la trame d’un premier roman tandis que le second est axé sur l’inconfort du métissage à l’aube de «la Négritude». Elle se fit reconnaître par son père et s’embarqua pour la France en 1946.

Les deux romans de Mayotte Capécia sont des créations collectives, en partie inspirées du journal du lieutenant. Elle réussit, grâce au bon accueil de son premier livre, à faire venir ses enfants et sa jumelle en France, mais elle fut atteinte d’un cancer et mourut dès 1955.

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Le tortueux chemin de crête de la neuro-psychogénéalogie des Antillais  !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La nouvelle science de la neuro-psychogénéalogie explore les liens entre les expériences passées de nos ancêtres et leur impact sur notre actuelle santé mentale, émotionnelle et comportementale. Dans le contexte des Antilles, notamment en Guadeloupe et en Martinique, où l’histoire est marquée par des événements traumatisants tels que l’extermination des Indiens Caraïbes, l’abomination du système esclavagiste et la dépossession de la personnalité du colonisé du fait de la colonisation, plusieurs raisons peuvent pousser à rechercher un lien de nature économique et anthropologique avec cette discipline de la neuro-psychogénéalogie.

Nous sommes bien en présence d’une transmission intergénérationnelle du trauma  dixit Frantz Fanon. La ligne de crête dangereusement précaire des non dits qui a longtemps forgé un relatif équilibre de la personnalité des membres de communautés aux Antilles est en fait une véritable bombe à retardement qui serait corrélée avec la crise économique en suspens pour les prochaines années. Aborder aujourd’hui les relations de l’individu et de la société, du point de vue sociologique, c’est entrer dans le domaine économique,car c’est bien l’économie qui façonne la configuration sociale de la société antillaise et les mentalités ainsi que les personnalités des individus.

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L’éphéméride du 10 avril

La Compagnie de Londres est établie par charte royale de Jacques Ier dans le but de coloniser Amérique du Nord le 10 avril 1606

Jean Cabot arrive à Terre-Neuve en 1497 marquant le début de l’exploration du nouveau monde pour les Britanniques, en 1583, Humphrey Gilbert en revendique la souveraineté pour la couronne.

La colonisation de l’Amérique par le Royaume d’Angleterre ne commence réellement qu’au début du xviie siècle.

En 1600, la Compagnie anglaise des Indes orientales acquiert le monopole du commerce dans l’océan Indien et dominera les Indes britanniques jusqu’en 1858.

Dans les Caraïbes, les colonies anglaises se développent, depuis la Guyane en 1604 et la quête de l’or, aux colonies se développant sur le système du commerce triangulaire grâce à la Royal African Company.

Le Traité de Londres signé en 1604 met fin aux rivalités anglo-espagnoles et permet à l’Angleterre de coloniser rapidement les Caraïbes.

St. Lucia (1605), la Grenade (1609), St. Kitts (1624), la Barbade (1627) et Niévès (1628) adoptent rapidement le système des plantations de sucre, développé par les Portugais au Brésil, et qui repose sur l’esclavage.

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« Wopso ! ou l’envie de vivre », un essai de Daniel Seguin-Cadiche

Écrite par Marius Gottin, Wopso ! est considérée comme un classique du répertoire théâtral martiniquais. Quelles sont les raisons d’un tel succès ? Cette pièce met en scène deux hommes, Auguste et Fulbert, attendant leur avion pour Sainte-Lucie, île voisine de la Martinique. Ce temps d’attente dans un aéroport – lieu de passage, de transition – est l’occasion pour eux de se remémorer le passé : leurs anecdotes individuelles se mêlent aux évènements politiques et sociaux d’une époque troublée. La langue de chacun des personnages, les intonations, le rythme de la parole, le corps témoignent d’une appartenance à une culture authentique dont ils sont les fiers représentants. Une interrogation sur l’amitié, l’amour et la mort.

Daniel Seguin-Cadiche s’intéresse à l’œuvre romanesque de Joseph Zobel et de Vincent Placoly, ainsi qu’à l’œuvre poétique de Césaire et de Léon-Gontran Damas, les pères de la négritude. Interroger « Wopso !«  est une continuité dans le regard qu’il porte à ces œuvres. En 2002, il publie Vincent Placoly : »Une explosion dans la cathédrale » ou regards sur l’œuvre de Placoly aux Editions L’Harmattan.

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L’éphéméride du 8 avril

Pendant la guerre de l’oreille de Jenkins : combat du 8 avril 1740 .

Le combat du 8 avril 1740 est une bataille navale entre le Princesa, un vaisseau espagnol de 3e rang (conçu pour emporter Modèle:Num-70 canons, mais armé de 64 canons lors de l’affrontement) sous le commandement de Don Parlo Augustino de Gera, et une petite escadre britannique de trois vaisseaux de 70 canons : le HMS Kent, le HMS Lenox et le HMS Orford, commandée par le capitaine Colvill Mayne qui avait son pavillon amiral à bord du Lenox. Le vaisseau espagnol est pris en chasse et capturé, il entre par la suite au service de la Royal Navy, sous le nom de HMS Princess.

La guerre de l’oreille de Jenkins (appelée par les Espagnols Guerra del Asiento) a principalement lieu dans les Caraïbes, de 1739 à 1748, et voit s’affronter les flottes et troupes coloniales du royaume de Grande-Bretagne et de l’Espagne. À partir de 1740, débute la guerre de Succession d’Autriche, avec laquelle se confond la guerre de « l’oreille de Jenkins ». Cette guerre peu connue, qui mobilise des forces immenses pour l’époque, et se solde par des pertes humaines et matérielles énormes, est un désastre pour la Grande-Bretagne, et n’aboutit qu’au retour au statu quo ante bellum.

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Comment l’explosion de la dette publique au 18ème et 19ème siècle a provoqué la mort tragique de tous les colons blancs de la Guadeloupe ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste et chroniqueur de l’histoire de la Guadeloupe —

L’état désastreux des finances publiques, avec un déficit de 154 milliards d’euros représentant 5,5% du PIB en 2023 et une dette prévue de 3200 milliards d’euros à la fin de l’année selon la Cour des comptes, suscite de graves inquiétudes. Bien que la situation contemporaine ne soit pas une réplique exacte de la crise de la dette publique qui a déclenché la Révolution française en 1789, les parallèles sont frappants. L’incapacité de l’État royal à tenir les comptes publics a provoqué, en 1789, le plus grand cataclysme de l’histoire de France. Et ce passé est riche d’enseignements pour aujourd’hui. Depuis le XVIe siècle, l’État royal français vivait au-dessus de ses moyens, principalement pour financer ses campagnes militaires coûteuses dans l’ensemble de l’Europe et aussi contre les anglais,les espagnols , les hollandais dans ce qu’il est convenu d’appeler abusivement le nouveau monde. Cette pratique a conduit à l’émission d’obligations, connues sous le nom de «rentes», et à l’émergence des «rentiers» prêtant de l’argent à la monarchie. Cependant, à la fin du règne de Louis XIV, la dette publique a commencé à s’envoler, créant des tensions croissantes dans tout le royaume notamment au sein de la petite noblesse de robe et de la bourgeoisie .

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L’éphéméride du 6 avril

Rétrocession  par les Anglais de l’île Bourbon à la France le 6 avril 1815

La Réunion est une île de l’Ouest de l’océan Indien dans l’hémisphère sud ainsi qu’un département d’outre-mer français.

D’une superficie de 2 512 km2, La Réunion est située dans l’archipel des Mascareignes à 172 km à l’ouest-sud-ouest de l’île Maurice et à 679 km à l’est-sud-est de Madagascar. Il s’agit d’une île volcanique créée par un point chaud : culminant à 3 071 m au piton des Neiges, elle présente un relief escarpé travaillé par une érosion très marquée. Le piton de la Fournaise, situé dans le Sud-Est de l’île, est un des volcans les plus actifs du monde. Bénéficiant d’un climat tropical d’alizé maritime et située sur la route des cyclones, La Réunion abrite un endémisme exceptionnel.

Vraisemblablement repérée dès le Moyen Âge par les Arabes sous le nom de « Dina Morgabin » (l’île couchant)2, La Réunion n’a été habitée qu’à compter du milieu du XVIIe siècle, soit environ 150 ans après son apparition sur les portulans des navigateurs portugais. Jusqu’alors connue sous le nom d’île Mascarin, elle devient sous celui d’île Bourbon, une escale de la Compagnie française des Indes orientales sur la route des Indes puis, à partir des années 1710, une véritable colonie pratiquant la culture du café.

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La  » question institutionnelle » de retour

— Le n° 342 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Qu’il s’agisse de la Corse, de la Guyane, de la Martinique, le discours du pouvoir colonial connaît une inflexion variable suivant les pays, et le rapport de forces politiques. Cette inflexion va de pair avec le programme européen de pouvoirs régionaux accrus.

Bien entendu, il y a un monde entre ce cours nouveau européen, et nos aspirations d’émancipation nationale et sociale des dernières colonies. Fautil pour autant défendre le statuquo de l’archaïsme colonial actuel ? Bien sûr que non ! Les élu·e·s progressistes guyanais ont parfaitement compris qu’il faut faire un pas vers la décolonisation, en tenant compte de l’état d’esprit des masses.

En Martinique, la « question institutionnelle » est, si l’on peut dire, prise en otage des intérêts politiciens, c’est-à-dire du combat électoraliste entre les blocs anciens ou nouveaux. Le débat sur le contenu des changements à faire, n’est pas clairement mené devant les masses. Les uns s’en prennent aux méthodes des actuels dirigeants de la CTM, les autres prennent argument de tous les problèmes du quotidien martiniquais pour renvoyer aux calendes grecques le débat politique sur le statut.

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Quelques mots sur l’affaire des héritiers Grat : Pinto est une victime d’une Justice injuste et discriminatoire

— Par Raphaël Constant, avocat et militant —

La décision de la Cour d’Appel de Fort de France de maintenir Hervé PINTO est l’illustration de la politique répressive visant tous les militants mettant en cause la politique française en Martinique. Alors que la détention est l’exception, elle est devenue la règle en Martinique pour raisons politiques. Alors qu’il présente toutes les garanties de représentation, PINTO est incarcéré pour sa protestation contre une injustice dont il est une des victimes.

La procureure, les bénéficiaires de l’injustice (les résidents de CLOUETTE) et la propagande des nantis, ont mis en face un contre feu contre les accusations de “vol de terre” par PINTO et ses soutiens. Il ne s’agirait que d’une affaire familiale d’héritage comme les autres. On pourrait pardonner à ceux qui ne savent pas ou qui ignorent le contenu du dossier. Mais la plupart de ceux qui parlent avec un air de “sous entendu” que c’est une “affaire familiale” manipule l’opinion publique.

Dans l’affaire PINTO, il y a un tel cumul d’anomalies et d’irrégularités que la question ne peut pas être que familiale mais illustre l’existence d’une société injuste et discriminatoire.

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Regards croisés sur les tensions identitaires et craintes économiques et sociales des Antilles !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La Guadeloupe et la Martinique, joyaux insulaires de la modernité occidentale dans la caraïbe , se retrouvent à un moment charnière de leur histoire, oscillant entre tensions identitaires croissantes, violence exponentielle au sein de la société, et défis économiques colossaux. Dans un contexte où les débats actuellement feutrés mais qui risquent d’être houleux sur l’évolution institutionnelle occupent les esprits de certains élus, et où les frictions ethniques se font sentir, ces territoires ultramarins sont confrontés à des interrogations profondes quant à leur avenir. Il est indéniable que la situation actuelle prédispose à des dérives potentiellement violentes, à l’instar de ce que nous avons connu par le passé chez nous ou dans d’autres régions du globe marquées par des politiques néo coloniales sournoises. Cependant, il est impératif de reconnaître que l’histoire des Antilles françaises ne peut être réduite à un simple écho des erreurs passées. Le monde a évolué, les mentalités ont changé, et l’État français semble prendre conscience non sans malice des risques et des défis qui attendent ces territoires.

Pourtant, selon certains, le spectre d’une substitution de population plane au-dessus des Antilles et surtout de la Guyane.

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