Retour sur le parcours d’un éveilleur de consciences : René Ménil

Colloque Mardi 16 avril de 8h30 à 18h à Tropiques-Atrium

René Ménil
(…) J’ai porté mes lèvres aux lèvres du monde
Pour, comme un clairon
Faire retentir ce cri qu’entendront les plus sourds (…)

S.O.S René Ménil (1939

Tracées & Transmission

Un hommage à René Ménil a été rendu le 24 mars 2023, avec le concours de la Ville de Paris et de la CTM sous la forme d’un colloque qui s’est tenu dans l’Auditorium de l’Hôtel de Ville de Paris.

Le 16 avril 2024, c’est sur ses terres martiniquaises que le philosophe, le poète et le militant anticolonialiste sera honoré à travers un nouveau cycle de conférences qui se tiendra à Tropiques Atrium à Fort-de-France.

Relire l’œuvre de René Ménil, la faire connaître aux jeunes générations (les lycéens, les étudiants), telle est l’ambition de ce rendez-vous.

BIOGRAPHIE

René Ménil est né officiellement le 15 février 1907 au Gros-Morne d’un père petit paysan, Charles-Louis Lentulus Ménil et de Marie Virginie Linconstant, couturière.
Il est décédé le 29 août 2004 à Sainte-Luce.
Jusqu’en 1920 – Il est élève à l’école primaire du Gros Morne
1920 à 1927 – Il fréquente le Lycée Schoelcher, où il passe le baccalauréat.
1927 – Il est reçu au Concours Général des Lycées.
1928 – Boursier, il est interne au Lycée Louis Le Grand à Paris et fréquente également la Faculté des Lettres afin d’obtenir la licence de philosophie.
1932 – Création du groupe « Légitime Défense » qui publie la revue du même nom.
1935 – Retour en Martinique après la perte de sa bourse pour avoir participé à la publication de Légitime Défense.
Le groupe « Légitime Défense » est dissous. Il est remplacé par le groupe « Front Commun ».
1936 – Front Commun s’unit avec le groupe Jean Jaurès pour former la Région Communiste de la Martinique. Laquelle se lie par la suite au Parti Communiste Français pour former la « Fédération Communiste de la Martinique et du Parti Communiste Français » jusqu’à la création en 1957 du « Parti Communiste Martiniquais ».
1935 à 1937 – Rôle d’éducateur tant sur le plan professionnel que sur le plan politique. Il participe activement à la mobilisation syndicale ouvrière.
1937 à 1972 – Militant communiste, il est membre du bureau central de nombreuses années.
Il est répétiteur au Lycée Schoelcher de Fort-de-France puis professeur de philosophie.
1941 à 1945 – « Pour opposer un refus total au régime de Vichy et affirmer l’originalité de la culture des Antilles et ses racines africaines Aimé Césaire et René Ménil créent à Fort-de-France la Revue Tropiques ». Tropiques participe ainsi à l’émergence de l’identité et de la culture martiniquaises.
1943 à 1952 – Rédacteur en chef du journal « Justice » à la suite du décès du fondateur du journal Jules Monnerot en 1942. Il en a assumé la direction même pendant son séjour en France pour raison de santé jusqu’en 1952. Puis de 1962 à 1972.

1945 – René Ménil s’inscrit à l’Institut d’Ethnographie qui vient de se constituer au musée de l’Homme à Paris.
1957 – Partisan de la transformation de la Fédération Communiste en Parti Communiste Martiniquais. Création du « Parti Communiste Martiniquais ».
1963 – Création et directeur d’« Action », revue théorique du Parti Communiste Martiniquais  (P.C.M).
1981 – Publication de « Tracées – Identité, négritude, esthétique aux Antilles » où il pratique essentiellement le genre de l’essai.
1999 – Publication de « Antilles déjà Jadis » précédé de « Tracées ». Ce livre est un ensemble de textes écrits à différentes périodes de l’histoire contemporaine martiniquaise.
1999 – Prix Frantz Fanon 

BIBLIOGRAPHIE
LEGITIME DEFENSE : Original en 1932.
1979 Réédition aux éd. Jean-Michel Place.
2019 Réédition revue et augmentée en auto-production par Geneviève Sézille-Ménil
TROPIQUES avec Aimé Césaire en 1941-1945.
1978 Réédité aux éd. Jean-Michel Place.
ACTION  1963 Revue communiste.
TRACÉES Identité Négritude Esthétique aux Antilles en 1981 aux éditions Robert Laffont.
ANTILLES DÉJÀ JADIS aux éd. Jean-Michel Place en 1999.POUR L’ÉMANCIPATION et l’IDENTITÉ DU PEUPLE MARTINIQUAIS en 2008 produit par Geneviève Sézille-Ménil, édité chez l’Harmattan.
RENÉ MÉNIL ÉVEILLEUR DE CONSCIENCES Tome1 et 2 auto produits en 2019 par Geneviève Sézille-Ménil. 

Le programme

8h30 – André LUCRÈCE : René Ménil, l’esprit, la liberté, la poésie

9h30 – Joël BEUZE : Pensée et Écriture poétiques : Trajectoire, Intensités.

10h30 – Hanétha VÉTÉ-CONGOLO : Principes de la philosophie de René Ménil

11h30 – Gibert PAGO : René Ménil, parcours d’un militant de « Légitime défense » à « Tropiques »

14h – Séloua LUSTE BOULBINA : Entre résistance et décolonisation.

15h – Raphaël CONSTANT : René Ménil et les tribulations d’un jeune militant communiste en plein tourbillon politique

16h – Victor PERMAL : René Ménil, Aliénation, passage d’une conscience soumise à une conscience libérée

17h – Geneviève SÉZILLE -MÉNIL : L’homme derrière le philosophe

Les conférences

A travers des interventions d’une trentaine de minutes chacune, les conférencières et conférenciers aborderont l’œuvre polymorphe de Ménil, philosophique, poétique, politique. Ils brosseront le portrait de l’homme, du militant et du penseur en envisageant son legs aux jeunes générations.

JOEL BEUZE
Pensée et Écriture poétiques : Trajectoire, Intensités
Auteur de :
Ferments d’Ombres (Paroles de Roman) (Entre mourir et Nuit)
Remords et Pureté (nouvelle)
Archipel des Songes Intensités pour une Poétique
Le paysage comme Vision– Poésie – (Forêt de Montravail)
Théâtre Expérimental en milieu scolaire
(Professeur de Lettres Modernes)- Collège Jacques Roumain –
Fondateur de « l’Arbre à Palabres de Rivière-Pilote » (avec Sony Labou Tansi (écrivain Congolais), Maryse Condé(romancière Guadeloupéenne), Joseph Zobel (écrivain Martiniquais)).
Fondateur de la « Bibliothèque Populaire septembre 70 ».
(À la mémoire de l’Insurrection du sud de septembre 1870)

Raphaël CONSTANT
René Ménil et les tribulations d’un jeune militant communiste en plein tourbillon politique
J’ai adhéré à l’UJCM en 1969, en pleine crise avec le départ de de Lépine. J’ai adhéré au PCM en 1971 en plein d’une vague anti-gauchiste au sein du Parti. Je militais dans le « Mouvement Lycéen » où je côtoyais trotskystes et maoïstes qui avaient mauvaise presse à la Place Abbé Grégoire, siège du PCM. L’intellectuel était peut-être l’ennemi ! L’autonomie n’était pas l’indépendance ! Je naviguais à vue à coup de citations de Lénine, Marx, Le Che et autres.

Dans ce maelstrom, on s’accrochait aux branches. Pour moi et les autres trublions, René Ménil était la voix de ma Direction. Pas si simple… et même terriblement réducteur !

Raphaël CONSTANT est un activiste militant depuis 1969 au sein, tour à tour (et souvent encore) l’UJCM, le PCM, MXI, l’UCAEM, le PCF. le MRAP, l’UNEF, Sans Frontières, le GRAFF, les MCRF, le Cercle Frantz Fanon, le PKLS, l’ASSOKA, etc.
Avocat depuis 1985 à Paris puis Martinique
Avocat au Tribunal Pénal International sur le Rwanda
Bâtonnier du Barreau de Martinique (2010/2011 et 2014/2015)
Ancien Vice-Président de l’Association Américaine des Juristes
Bibliographie :
L’avion négrier
Quelques affaires de Justice à la Martinique

André LUCRÈCE
René Ménil, l’esprit, la liberté, la poésie
André Lucrèce entend montrer que l’œuvre de René Ménil est une œuvre ouverte sur l’esprit, la liberté, la poésie, là où la puissance de la parole et de l’écrit nous révèle l’identité antillaise aussi bien dans des réflexions issues de la théorie critique que dans des textes littéraires marqués par un humour tout en imagination.
L’autorité forte avec laquelle René Ménil a analysé la question de l’identité antillaise, en prenant ses distances avec le superficiel, est présente dans l’ensemble de ses textes. 

Docteur en Sociologie.
Écrivain, critique littéraire et sociologue,
André LUCRÈCE a été membre fondateur des revues
Archipelago et Carbet, puis Rédacteur en chef des Cahiers du Patrimoine.
Il a été le créateur du Prix Carbet des Caraïbes et des Amériques. Il fut également le directeur du premier Salon du livre international de Martinique. Dans le domaine du théâtre, il a mis en scène en décembre 2003 à l’Habitation Pécoul à Basse-Pointe (Martinique) Serpent délire et paix, un récital poétique et musical dédié à Aimé Césaire, à partir des textes du poète. Docteur en sociologie, il est l’auteur de plusieurs livres et de très nombreux articles consacrés à la connaissance des sociétés antillaises. Certaines de ses publications ont été traduites en anglais, en espagnol et en roumain. André LUCRÈCE écrivait dans son livre Souffrance et jouissance au Antilles : « C’est le lieu de souligner qu’il est absurde d’opposer l’art à la réflexion sociologique ou philosophique : Bataille, Leiris, Caillois et tout le Collège international de sociologie l’ont parfaitement compris, eux qui ont renouvelé l’approche de la société tout en produisant des œuvres poétiques et romanesques, abaissant les hautes barrières dressées artificiellement dans l’existence active de l’homme de réflexion et d’esprit. »

Seloua LUSTE BOULBINA
Entre résistance et décolonisation
Une décolonisation ne peut s’entendre que globalement. À la fois, donc, politique et intellectuelle, elle engage les savoirs et leurs langages car le conservatisme colonial s’adosse à la fois à un discours et un langage. L’actualité récente en montre la pérennité. Elle implique des actions et des coups d’éclat que la résistance à l’oppression préfigure. La différence tient au fait que la résistance est une forme d’opposition en zone d’hostilité quand la décolonisation, parce qu’elle ne concerne que soi, est un travail sur soi-même, sur les manières d’agir et de penser en contexte d’hégémonie. C’est cette perspective qui sera ici creusée à partir de la pensée de René Ménil

Seloua Luste Boulbina, agrégée de philosophie et docteure en sciences politiques, est actuellement chercheuse (HDR) au LCSP de l’université Paris Cité. Elle a été responsable de séminaire (Penser la colonie, 2005-2008) puis directrice de programme (La décolonisation des savoirs, 2010-2016) au Collège International de Philosophie. Elle a été professeure invitée à l’université normale de Pékin (2013) et à l’université de Brasilia (2018). Elle a enseigné la théorie politique à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris (1990-2005). Elle a été attachée scientifique à l’Institut Pierre Mendès France (1990-1993). Sa recherche porte sur les questions coloniales et postcoloniales dans leurs dimensions politiques, intellectuelles et artistiques. Elle s’intéresse à la décolonisation, notamment dans ses rapports avec l’indépendance d’une part, la résistance anticoloniale d’autre part. Dernier article paru : « MACTe : un anti-musée saisi par l’insularité ? » Faire Monde(s) « L’art peut-il réparer le monde ? » janvier 2024 https://fairemondes.com/macte-un-anti-musee-saisi-par-linsularite/

Bibliographie
2024 Sortir de terre, Une philosophie du végétal A paraître en mai aux éditions Jimsaan, Sénégal
2022 Alger-Tokyo, Des Émissaires de l’anticolonialisme en Asie. Éditions les presses du réel Aldante. Traduction en japonais chez Jimbun Shoin en 2024
2018 Les Miroirs vagabonds ou la décolonisation des savoirs (arts, littérature, philosophie). Éditions Les presses du réel

Gilbert PAGO
René Ménil : parcours d’un militant de « Légitime défense » à « Tropiques  »
Retraité de l’enseignement supérieur. Agrégé d’histoire.
Né le 29 décembre 1945.
Baccalauréat en 1963
Instituteur de 1963 à 1970
Maîtrise d’histoire en 197Maître auxiliaire en lycées et collège de 1973 à 1990
Capes en 1986
Agrégation en 1989
Chargé de cours à l’université des Antilles et de la Guyane de 1989 à 2011.
Préparateur à la préparation des Capes externe et interne d’histoire et de géographie et aussi de l’agrégation interne d’histoire et de géographie de 1990 à 2011 (Guadeloupe, Guyane, Martinique).
Directeur adjoint à l’IUFM des Antilles et de la Guyane de 1991 à 2001.
Directeur de l’IUFM de Martinique de 2002 à 2011.

Bibliographie
L’insurrection du Sud (1974).
Contribution à l’historial antillais (1980).
Almanach de l’histoire de la Caraïbe (1977).
La Révolution Française dans la Caraïbe (1989).
La Martinique lors des grandes découvertes (1992).
Les femmes et la liquidation du système esclavagiste à la Martinique (1987).
Les Sociétés mutualistes de femmes en Martinique (2000).
1848 : Chronique d’une abolition (2006).
Marie-Philomène Roptus dite Lumina Sophie dite Surprise (2008).
L’insurrection de Martinique (2011). Prix du livre anticolonialiste délivré par les librairies de Paris.
La Martinique de L’amiral Robert (2020 et éditions ultérieures)

Victor PERMAL

Aliénation/Désaliénation : passage d’une conscience soumise à une conscience libératrice

« Vous connaissez les ébouriffantes affirmations de nos parlementaires assimilés et des naïfs qui de bonne foi prennent l’apparence créée par la situation coloniale pour la vérité de cette situation elle-même…La radio, expression parfaite du colonialisme ,n’aura pas de mal à convaincre les Antillais que le régime colonial les sauve. Et ces Antillais croient aux absurdités précisément parce que leur vie est renversée, absurde, coloniale en un mot… Dans la situation coloniale l’aliénation économique va amener les Antillais dans leur conscience illusionnée à mettre « la réalité sens dessus dessous » …renversement dans la conscience des rapports réels » René Ménil in Tracées

Cette citation tirée de « Tracées : identité, négritude, esthétique aux Antilles » nous autorise à tracer le sens de notre intervention. La conscience se caractérise par sa liaison au monde. Nous existons tout(e)s dans des situations. C’est donc par des analyses fines que seront perçues les aliénations. Dans tous les aspects de l’histoire des contacts entre colons et colonisés en Martinique, le processus d’aliénation est repérable. Peut-on éviter le présent au nom du passé ? La visite du passé nous permet une lecture « à l’envers » de notre histoire et par conséquent peut nous faire prendre conscience de la déshumanisation produite par les rapports oppresseurs/opprimés, dominants/dominés, colons/colonisés. Qui alors mieux que les opprimés, dominés , colonisés peut comprendre et adhérer à la lutte de libération nécessaire.

« On ne peut avancer résolument que si l’on prend d’abord conscience de son aliénation » Frantz Fanon (Les Damnés de la Terre)

Naissance le 22 avril 1940
Études classiques
Études philosophiques et théologiques
Licence en sciences sociales et économiques
(IES Institut Catholique de Paris)
Diplôme sciences sociales et économiques (E.P.H.E -Paris)
Diplôme de 3eme cycle Management des secteurs médicaux Sociaux
(I A E -Aix en Provence)
Membre de l’équipe sacerdotale de Ste Thérèse
(Diocèse de la Martinique)
A travaillé dans le secteur social (Adafae)
Intervenant dans les formations (Cedif, Ifmes, Cemea, Education nationale)
Diverses interventions dans des séminaires, colloques, rencontres internationales
Participation et interventions dans « Forum Social Mondial »
(Kenya- Sénégal)
Implication dans les luttes anticoloniales.

Engagement associatif :
Cercle Frantz Fanon
Comité Régional d’Equitation
Conseil du Cheval Antilles Guyane
Assaupamar
Comite Ti Jo Mauvois
Exploitant Agricole
Artiste peintre.
Vit à la Martinique
Marié et père de deux enfants

Geneviève SÉZILLE -MÉNIL
Ancienne professeure, présidente de l’association Pomme Rose, veuve de René Ménil.
René Ménil : l’homme derrière le philosophe.
Homme de lettres et militant des forces de progrès social au service des Martiniquais, René Ménil était aussi philosophe, et donc héritier des grands penseurs comme Aristote, Platon, Voltaire … mais avec le regard du marxiste convaincu qu’il était . Il a contribué, avec ses compagnons de route, à donner un nouvel éclairage sur ce monde colonial et a largement participé à la lutte contre l’oppresseur. En tant que professeur de philosophie, il s’est donné comme objectif principal de développer chez ses étudiants le libre arbitre, la prise de conscience d’une situation et l’art de la réflexion. Par ses écrits, mais aussi par ses causeries aux ouvriers agricoles et son action syndicale et politique, il a contribué à la conscientisation du peuple martiniquais. Ses écrits sont importants dans le sens où il apporte une autre vision du monde, un autre rapport à l’homme et à l’être au monde. « Nous sommes des descendants d’Africains, nous sommes noirs et nous devons penser par nous-mêmes ».

Depuis « Légitime Défense » en 1932, en passant par Tropiques, le journal « Justice », Carbet, Action, Mibi, la Nouvelle Critique, les Temps Modernes, la Quinzaine Littéraire, Tracées, la Casa de Las Americas, Antilles Déjà Jadis en 2000 …il n’a cessé d’écrire des chroniques, des scénarios,  des articles, des poèmes, qui sont pour beaucoup pratiquement introuvables de nos jours.  Il a abordé des thèmes très variés, proposé des analyses encore largement d’actualité, qui n’ont rien perdu de leur puissance et de leur poésie. C’est pourquoi, j’ai trouvé nécessaire, de les rechercher et les rééditer à compte d’auteur, indispensables supports pédagogiques pour tout étudiant, chercheur, lecteur désirant… lire, découvrir, ou redécouvrir René Ménil. Ainsi, la réédition de Légitime Défense qui a permis d’ajouter 13 textes (prévus pour le numéro 2 de l’unique revue) et l’autoproduction de 2 tomes de « René Ménil Éveilleur de Consciences », permettent une meilleure connaissance de celui qui a dit « Nous ramassions des injures pour en faire des diamants  » ; « La société martiniquaise est ni africaine, ni chinoise, ni indienne, ni même française,  mais antillaise en fin de compte. Antillaise est notre culture ».

Hanétha VÉTÉ-CONGOLO
Principes de la philosophie de René Ménil
En faisant l’analyse critique de sa pensée exprimée à travers ses écrits philosophiques, nous tâcherons de spécifier quelques-uns des traits caractérisant la philosophie de René Ménil et de situer cette dernière à la fois par rapport au contexte d’élaboration de discours philosophiques en Martinique durant le vingtième siècle et à la philosophie caribéenne.
Hanétha Vété-Congolo occupe la Chaire Henry Wadsworth Longfellow et est Professeure de langues et littératures romanes à Bowdoin College dans le Maine aux États-Unis.
Rattachée aux programmes d’études Africana, d’études latino-américaine, caribéenne et Latinx ainsi que d’études sur le genre, la sexualité et les femmes, elle dirige le Département de langues et de littératures romanes de son université. Elle a été présidente de l’Association caribéenne de philosophie (2019-2023) et est membre de l’AI4A-Artificial Intelligence for Afrika et membre d’honneur du Groupe de Recherche et d’Études sur les Noirs d’Amérique latine (Langues et identités) de l’Université de Perpignan Via Domitia en France.
Ses champs de recherche sont la philosophie et la pensée critique africaines et caribéennes, les littératures et cultures africaines et caribéennes, l’oralité africaine et caribéenne et les études sur le genre et le sujet femme en Afrique de l’Ouest et du Centre et dans la Caraïbe. Outre de nombreux articles dans des revues de référence, parmi ses ouvrages se trouvent :

Penser le sujet femme noire francophone (Revue Recherche féministe n°34, 2022) Pensées et philosophies d’Afrique. Pour demain : voir, comprendre et penser l’Afrique d’aujourd’hui (2022) [avec Hady Ba and Oumar Dia], Nous sommes Martiniquaises. Pawòl en bouches de femmes châtaignes : Une pensée existentialiste noire sur la question des femmes (2020), L’interoralité caribéenne : le mot conté de l’identité (2011-2016), The Caribbean Oral Tradition: Literature, Performance, and Practice (2016), Léon Gontran Damas: une Négritude entière (2015) et Le conte d’hier, aujourd’hui : Oralité et modernité (2014).

Hanétha Vété-Congolo a publié deux recueils de poésie, Avoir et Être : Ce que j’Ai, ce que je Suis (Le Chasseur Abstrait, 2009) et Mon parler de Guinée (L’Harmattan, 2015).

Womb of a Woman, Son recueil de poésie inédit en anglais a fait partie des œuvres finalistes au 2015 Small Axe Literary Competition.

René Ménil, conscience du patrimoine Martiniquais

 

  • L’Association Pomme Rose, créée en 1996, présidée par Geneviève Sézille Ménil, l’épouse de René Ménil est à l’initiative de ce colloque.
  • Elle réédite Légitime Défense, édition originale augmentée de 13 articles qui auraient dû faire l’objet du n°2 de cette revue.

  • Elle réunit les articles publiés dans Justice ou des revues nationales ou internationales dans l’ouvrage « René Ménil : Pour l’émancipation et l’identité du peuple Martiniquais » édité chez L’Harmattan, puis deux livres intitulés « René Ménil éveilleur de consciences ».

  • Elle prépare la biographie de René Ménil.

René Ménil n’a jamais cessé de lutter contre les inégalités, l’injustice, la colonisation, le racisme, à travers son engagement politique, marxiste, son enseignement de philosophie au lycée Schoelcher, ses écrits … Et c’est la voie de l’écriture qu’il privilégiait, la voie de l’esthétique, de l’art, de la littérature, de l’humour, de la poésie, qu’il avait choisie pour s’exprimer. Une poésie « armée » , une fulgurance poétique, une nouvelle esthétique ancrée dans la réalité et transcendant en même temps cette réalité pour mieux la transformer.

Geneviève Sézille-Ménil

REMERCIEMENTS

  • Collectivité Territoriale de Martinique

  • Tropiques ATRIUM

  • Ville de Sainte-Luce

  • Parti Communiste Martiniquais

  • Le journal JUSTICE

Contact

Association Pomme Rose

Geneviève Sézille-Ménil

gense972@yahoo.fr

Tél : +596 696 27 14 28

René Ménil, éveilleur de consciences Tomes 1 & 2

Légitime Défense

Sont distribués par

Présence Africaine, 25 bis Rue des Écoles 75005 

Librairie Narmer Tanery 15/17 Rue du Chalet 75010 et en Martinique dans la plupart des librairies : Cultura, Présence Créole, La Kazabul, Aéropresse…