Fièvre ardente en Martinique
Né en 1882, Alfred est un enfant chti, pauvre et délaissé. Vif et curieux, il est remarqué par son instituteur, un « hussard noir de la République », qui lui révèle son potentiel, l’incite à la lecture et aux valeurs laïques et républicaines.
L’œuvre de Victor Hugo sera une découverte qui l’amènera à prendre en main son destin, en s’échappant du domicile parental à douze ans. En passant par les champs de blés de Seclin jusqu’aux cabarets parisiens, dont celui d’Aristide Bruand, il se retrouve en Martinique. Là, il vit un amour passionnel avec une jeune noire marquée par le passé esclavagiste de son pays. Mais l’aventure n’est pas sans risque : l’homme en noir, bras armé d’une vieille rancune parisienne, va le poursuivre jusque sur son île d’adoption.
Pierre-Étienne Maincent est un écrivain qui tient à la musique. La musique des mots qui guide sa plume et la musique classique qui enrichit son inspiration. Il dit souvent qu’il entend ses romans lorsqu’il est penché à son bureau, couchant les phrases sur le papier.
Mais l’auteur est autant à l’aise à l’écrit qu’à l’oral.

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Dans le cadre de ses politiques de développement culturel, de valorisation de la langue créole et de soutien du livre, la Collectivité Territoriale de Martinique organise les Journées de la langue créole et du livre en Martinique, Pawol palé, Pawol matjé atè Matinik, du 24 au 26 octobre 2019, à l’Hôtel de la CTM et ses sites culturels (Bibliothèque Schœlcher, Bibliothèque de Prêt, Domaine de la Pagerie, Archives…).
Parus récemment à Port-au-Prince, deux articles ont retenu l’attention des enseignants et des linguistes :
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Pour l’année 2018, le jury a distingué l’autrice polonaise Olga Tokarczuk, née en 1962. 15e femme seulement à recevoir le Graal des écrivains depuis sa création en 1901, Olga Tokarczuk est récompensée pour « une imagination narrative qui, avec une passion encyclopédique, symbolise le dépassement des frontières comme forme de vie », a déclaré le secrétaire perpétuel de l’Académie suédoise, Mats Malm, à Stockholm.
La parution en 2018, en Haïti, du livre de Gérard-Marie Tardieu, « Yon sèl lang ofisyèl » (Éditions Kopivit laksyon sosyal) n’a pas soulevé grand intérêt chez les créolistes, les enseignants et les linguistes. Hormis un article du Nouvelliste paru le 30 mai 2018, «
Dans un entretien datant de 2013, l’écrivain haïtien Jean-Robert Léonidas nous révélait le fait que ses romans avaient «un double enracinement dans le silence et le chaos»[1]. Quatre années plus tard, il nous propose deux autres éléments tout aussi significatifs, extraits cette fois de la symbolique que porte son nouveau roman «Retour à Gygès», ceux de la mémoire et du déracinement. Rien d’étonnant, dirions-nous, pour un écrivain qui a fait lui-même cette expérience dans son aller-retour entre la beauté pure de Haïti, son île natale, et une autre île, Coney Island, au sud de Brooklyn, dans le quartier new-yorkais d’East Flatsbush où il fait d’ailleurs habiter Anita, son héroïne.
« Pour me tromper et pour la seconde vie, écrit le poète Ensfelder… je suis l’ignorant, le poète de ton énigme ; tu possèdes précairement son nom vacant, un astre englouti parmi les étoiles. »
— Par Michèle Bigot —
Troisième roman de Diana Evans, Ordinary People décrit, à travers deux couples quarantenaires les failles et les errances d’hommes et de femmes issus d’une classe moyenne auxquels le pouvoir d’achat en baisse offre peu de perspectives. L’auteure anglaise plonge le lecteur dans la vie intime et domestique de deux cocons familiaux au bord de la rupture, celui de Michael et Melissa, rencontrés il y a plus de dix ans, parents de deux enfants, et de Damian et Stéphanie, mariés depuis bientôt quinze ans, trois enfants. Que devient le couple face aux ambitions personnelles et professionnelles déçues ? Aux longs trajets pendulaires ? À l’argent qui manque toujours un peu ? Diana Evans se fait l’observatrice de la vie conjugale confrontée au capitalisme et à la crise, et décrit minutieusement la fragile architecture amoureuse.

Sentespri sé madjoukann-nou
Man né bòd lariviè