Chapitre V
L’ARRESTATION
Mon père paraissait étonné de me voir. Il m’a pris dans ses bras et m’a serré très fort contre lui. Le sergent Oscar, qui habitait presqu’en face de nous, contemplait de loin la scène émouvante de retrouvailles. Il nous a salués timidement de la main. Son visage découvrait de l’embarras. Oscar ne portait jamais d’armes à feu. Lorsqu’il n’était pas à la caserne, il discutait des parties de dames avec les adultes de la place ou jouait aux billes en compagnie des gamins qui l’appelaient respectueusement « oncle Oscar ».
– Racontez-moi pour les examens, fiston !
– Je crois que tout s’est bien passé. Je n’ai éprouvé aucune difficulté.
– Votre mère, votre frère et votre sœur, ils vont bien ?
– Oui, tout le monde va bien…
– Cela fait plaisir de le savoir. L’important pour moi, c’est que vous n’êtes pas menacés…
– Quand est-ce que vous allez revenir à la maison ?
– Bientôt ! Enfin,… bientôt !
– Pourquoi vous gardent-ils ici ?
– Je ne sais pas !