Reprise des cours : la Martinique tire la sonnette d’alarme.

Ce jeudi 23 avril, lors d’une visioconférence organisée par le Premier Ministre sur « le fonds de solidarité et la préparation du déconfinement », Alfred Marie-Jeanne , président du conseil exécutif de Martinique, a fait part de ses inquiétudes et de l’impossibilité à rouvrir les établissements scolaires de l’île.

 

Reprise ou non ?

La reprise progressive des cours à partir du 11 mai semble s’éloigner de plus en plus pour les collégiens et lycéens de l’île. Après le scepticisme, voire le véto de certaines organisations syndicales d’enseignants, les élus font savoir à leur tour qu’ils ne partagent pas l’optimisme du Chef de l’Etat et du Gouvernement. La semaine dernière, lors de la grande concertation, initiée par la CTM, autour des mesures à prendre pour le déconfinement, l’ensemble des maires et présidents de communautés d’agglomérations semblait unanime sur cette problématique. Ces élus réclamaient la mise en place d’une stratégie martiniquaise pour la gestion de cette crise sanitaire et sociale et pour la préparation du dé-confinement.

En charge des 43 collèges et 25 lycées de l’île, la Collectivité Territoriale de Martinique a un rôle majeur à jouer dans ce dossier. C’est ce qu’a rappelé Alfred Marie-Jeanne, lors de son intervention.

Préparer la rentrée de septembre

Le président du Conseil Exécutif a mis en avant la nécessité de préserver l’intégrité sanitaire des divers publics concernés, du besoin de nettoyer tous les établissements avant et pendant la période de reprise pour éviter la propagation du Covid-19. 

Il y a également la nécessité d’équiper tous les agents (plus de 1000) travaillant dans les établissements, à raison de 3 masques par jour au minimum. « Considérant le stock existant en masques, qui ne peut répondre à cette exigence, compte tenu de l’incertitude d’arrivée de nouveaux stocks que nous avons, compte tenu du nombre de jours restants pour clôturer l’année scolaire ; après concertation avec les maires, avec les représentants des organisations syndicales et des associations de parents d’élèves, il s’avère impossible de rouvrir les collèges et les lycées aux scolaires en mai ». Alfred Marie-Jeanne préconise donc le déploiement d’une organisation pédagogique pour achever l’accompagnement scolaire des élèves et pour assurer la rentrée en septembre.

Une décision qui s’appliquerait également aux établissements du premier degré (écoles maternelles et élémentaires), puisque les maires et les communautés d’agglomérations se trouvent aujourd’hui confrontés aux mêmes difficultés.

Source : https://www.martinique.franceantilles.fr/actualite/education/l-impossible-reouverture-des-etablissements-scolaires-en-mai-553513.php

Le soutien des élus locaux

C’est fort du soutien des maires et présidents d’EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) de l’île, mais aussi des syndicats enseignants et associations de parents d’élèves, qu’Alfred Marie-Jeanne a exposé les raisons pour lesquelles la Martinique ne rouvrira pas ses collèges et lycées le 11 mai. Il a aussi souligné le manque d’équipement des personnels, chargés notamment du nettoyage des locaux.

Des propos qui interviennent au lendemain de la décision du maire du Prêcheur, ville du nord de la Martinique, de ne pas rouvrir l’école de sa commune le 11 mai. Marcelin Nadeau appelle tous les maires de l’île à se concerter pour prendre une position commune sur le sujet.

Il se range ainsi à l’avis des syndicats enseignants. L’un d’eux, la FNEC-FP-FO a d’ailleurs déposé un préavis de grève qui entrera en vigueur à compter du 11 mai. Jeudi, dans un communiqué, le syndicat a appelé l’Éducation nationale à renforcer les moyens à la rentrée de septembre en Outre-mer où on constate « entre 15 et 25% de décrochage scolaire », selon Jean-Michel Blanquer.

Source : BFM TV

Et ailleurs ?

Dans l’hexagone également, certains élus alertent sur les difficultés d’organiser le retour à l’école à partir du 11 mai.

Martine Aubry, maire de Lille, a ainsi expliqué mercredi soir sur France 2 que les locaux des écoles de la ville ne permettront pas d’accueillir tous les élèves, à compter du 11 mai, dans le respect des mesures de distanciation et des gestes barrières. Selon elle, les locaux « ne permettent pas d’aller au-delà des trois niveaux » (dernière section de maternelle, CP et CM2) prévus pour rentrer les premiers.

Des parents sont également inquiets des conditions du retour de leurs enfants dans les établissements scolaires. L’Elysée a fait savoir ce jeudi que le retour à l’école se ferait sur la base du volontariat à partir du 11 mai.

Source : Le Parisien

Fort-de-France, le 24 avril 2020