
Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).
La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

Dans le cadre de ses politiques de développement culturel, de valorisation de la langue créole et de soutien du livre, la Collectivité Territoriale de Martinique organise les Journées de la langue créole et du livre en Martinique, Pawol palé, Pawol matjé atè Matinik, du 24 au 26 octobre 2019, à l’Hôtel de la CTM et ses sites culturels (Bibliothèque Schœlcher, Bibliothèque de Prêt, Domaine de la Pagerie, Archives…).
Parus récemment à Port-au-Prince, deux articles ont retenu l’attention des enseignants et des linguistes :
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Pour l’année 2018, le jury a distingué l’autrice polonaise Olga Tokarczuk, née en 1962. 15e femme seulement à recevoir le Graal des écrivains depuis sa création en 1901, Olga Tokarczuk est récompensée pour « une imagination narrative qui, avec une passion encyclopédique, symbolise le dépassement des frontières comme forme de vie », a déclaré le secrétaire perpétuel de l’Académie suédoise, Mats Malm, à Stockholm.
La parution en 2018, en Haïti, du livre de Gérard-Marie Tardieu, « Yon sèl lang ofisyèl » (Éditions Kopivit laksyon sosyal) n’a pas soulevé grand intérêt chez les créolistes, les enseignants et les linguistes. Hormis un article du Nouvelliste paru le 30 mai 2018, «
Dans un entretien datant de 2013, l’écrivain haïtien Jean-Robert Léonidas nous révélait le fait que ses romans avaient «un double enracinement dans le silence et le chaos»[1]. Quatre années plus tard, il nous propose deux autres éléments tout aussi significatifs, extraits cette fois de la symbolique que porte son nouveau roman «Retour à Gygès», ceux de la mémoire et du déracinement. Rien d’étonnant, dirions-nous, pour un écrivain qui a fait lui-même cette expérience dans son aller-retour entre la beauté pure de Haïti, son île natale, et une autre île, Coney Island, au sud de Brooklyn, dans le quartier new-yorkais d’East Flatsbush où il fait d’ailleurs habiter Anita, son héroïne.
« Pour me tromper et pour la seconde vie, écrit le poète Ensfelder… je suis l’ignorant, le poète de ton énigme ; tu possèdes précairement son nom vacant, un astre englouti parmi les étoiles. »
— Par Michèle Bigot —
Troisième roman de Diana Evans, Ordinary People décrit, à travers deux couples quarantenaires les failles et les errances d’hommes et de femmes issus d’une classe moyenne auxquels le pouvoir d’achat en baisse offre peu de perspectives. L’auteure anglaise plonge le lecteur dans la vie intime et domestique de deux cocons familiaux au bord de la rupture, celui de Michael et Melissa, rencontrés il y a plus de dix ans, parents de deux enfants, et de Damian et Stéphanie, mariés depuis bientôt quinze ans, trois enfants. Que devient le couple face aux ambitions personnelles et professionnelles déçues ? Aux longs trajets pendulaires ? À l’argent qui manque toujours un peu ? Diana Evans se fait l’observatrice de la vie conjugale confrontée au capitalisme et à la crise, et décrit minutieusement la fragile architecture amoureuse.

Sentespri sé madjoukann-nou
Man né bòd lariviè
L’écrivaine franco-sénégalaise s’exprime sur son parcours et sur son désaccord avec la pensée « décoloniale », qu’elle invite à oublier pour « pacifier les mémoires »