L’entretien
LAURENT ETRE
Médaille d’argent du CNRS en 2012, Bernard Lahire n’est pas pour autant un sociologue consensuel, et ne cherche surtout pas à l’être. dans une discipline qui a toujours eu tendance à assimiler le social au collectif, son effort pour produire une « sociologie des individus » ne laisse pas indifférent. Certains collègues ont pu lui reprocher d’effacer le rôle des classes. il s’en défend ardemment.
Pour caractériser l’individu, vous utilisez la métaphore d’une feuille de papier froissée, la feuille en elle-même représentant le social. Voulez-vous dire par là que les pensées et émotions de l’individu relèvent exclusivement du social et qu’il n’y a donc aucun « libre arbitre » ?
Bernard Lahire. Tout à fait ! Je comprends qu’à l’état brut, cette thèse puisse générer une inquiétude chez les spécialistes du psychisme. S’il n’y a que du social, si les individus ne sont que de l’extérieur à l’état plié, ils peuvent être amenés à se demander ce qu’il leur reste comme objet d’étude. Dissipons d’emblée cette inquiétude. Mon propos n’est pas de nier l’apport des disciplines centrées sur le psychisme, mais simplement de montrer que les sciences sociales ont le droit d’étudier les réalités individuelles.

Dans le cadre du projet « Filles et garçons, changeons de cap, pour une égalité dans les rôles, dans les métiers, dans la vie » une projection du film » La domination masculine » est organisée le mardi 26 février 2013 dans la salle Frantz Fanon de l’Atrium à 15 h.



La 63e Berlinale s’est achevée samedi 16 février par un palmarès relativement équitable, à l’image de la compétition. Jusque dans la faute de goût finale avec l’attribution surprise et incompréhensible de l’Ours d’argent du « meilleur réalisateur » à David Gordon Green pour un film surtout remarquable par sa bêtise et sa médiocrité (Prince Avalanche). On sent dans cette distinction, qui n’est pas mineure, le résultat d’un compromis introuvable entre les membres du jury qui ont fini par neutraliser les bons metteurs en scène pour couronner, in fine, le pire d’entre eux.
–SYNOPSIS–
–Si le sujet déclaré de l’ouvrage est profondément tragique, le résultat, lui, n’en est que plus affligeant. Que peut-on bien dire du spectacle intitulé « Le Réel / Lo Real / The Real », conçu par le danseur de flamenco Israël Galvan et ses compagnons pour tenter d’évoquer l’effroyable génocide perpétré par les nazis sur les tziganes, sinon que c’est un accablant navet ?
Faux. Un rapport sexuel n’étant pas comparable à un exploit sportif, les « plaquettes de chocolat » n’ont aucune influence sur la performance.
Critique cinéma LE PLUS. C’est le premier long-métrage réalisé en Arabie saoudite. « Wadjda », en salle depuis le 6 février, parle du combat d’une petite fille contre le fondamentalisme religieux qui règne dans son pays. Le film, qui a bénéficié d’un très bon accueil dans les festivals où il est passé, est l’une des premières surprises de l’année. Critique de notre contributeur Thibaut Fleuret.
Robert Berrouët-Oriol
Mercredi 27 février 2013 à 18h30 – Bibliothèque Schœlcher
–L’auteur de l’article est un de ces militants qui a vécu l’affaire de l’O.J.A.M comme ces milliers de jeunes radicalisés au moment de décembre 59 et de ses suites avec l’affaire Plénel en 1960. Agé alors de 14 ans, il assiste au meeting du PCM, en février 60 à la Mutualité, se prononçant pour l’autonomie. Il fulmine, sympathisant actif de la Jeunesse Démocratique Martiniquaise, d’indignation après la tuerie du 24 mars 1961 au Lamentin. Il trépigne de déception lors de l’interdiction de la conférence de la jeunesse en juillet 61. Agé de 17 ans et admis en terminales au lycée Schoelcher, il est présent à plusieurs réunions publiques de l’O.J.A.M en septembre-octobre 62 à la maison des syndicats. Il vécut l’atmosphère de l’arrestation des premiers militants dont Manfred Lamotte (ses frères et sa sœur étaient des fréquentations proches). Attiré par la Jeunesse Démocratique Martiniquaise, proche du Cercle Victor Schoelcher pour la défense des emprisonnés, puis membre et dirigeant de l’UJCM, il a été un actif acteur du mouvement de solidarité. 50 ans après, ce n’est pas l’historien qui parle mais le témoin partisan, resté fidèle à ce grand moment d’enthousiasme militant.
–La loi a pour vocation de protéger le citoyen et de garantir les droits de chacun (du plus petit au plus grand) dans une société qui a comme fondement le vivre ensemble. Pour ce faire elle doit s’adapter aux évolutions des mœurs. Et la famille considérée comme la cellule de base de la société connaît dès la deuxième moitié du XXe siècle toute une série de mutations. Le modèle nucléaire jusque là, considéré comme la norme cesse de l’être pour laisser la place à de nouvelles structures comme les familles monoparentales, les familles recomposées, les familles homoparentales… Parallèlement à ces transformations familiales, l’enfant acquiert un statut particulier. Il n’est plus considéré comme cette « petite chose » à modeler selon le bon vouloir de ses géniteurs. Il devient une personne avec des droits et qui mérite tout le respect dû à tout être humain. C’est dans ce contexte de bouleversement sociétal ou des repères séculaires sont fortement ébranlés que le législateur juge utile de redéfinir l’autorité parentale comme étant « un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant ; Elle appartient au père et à la mère jusqu’à la majorité où à l’émancipation de l’enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé, et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement dans le respect dû à sa personne.
Musiques Festival des Nuits Caraïbes en Guadeloupe et Martinique – 11ème édition
Une fois de plus, alors que l’on croyait Jean Raspail, autre journaliste “spécialiste des Antilles” mort et ses émules antédiluviens noyés par les nouvelles intelligences du Tout-Monde voici qu’une
Une Ivoirienne d’une quinzaine d’années aurait été achetée pour faire le ménage à Cavaillon (Vaucluse) par un homme poursuivi pour traite d’être humain et violences.
« Résister à l’oppression est un droit naturel » Louis Delgrès
–Pierre Bourdieu est mort il y a dix ans. Et à la manière qu’on a eue en France d’enfouir sa pensée, d’en relativiser la portée (ce qui dit assez bien son caractère encombrant, sa lucidité si brûlante qu’on préfère la soustraire à la vue) ou de ne pas véritablement s’en saisir (et à ce jeu, politiques et écrivains ont été aussi experts les uns que les autres), je me dis parfois qu’il est mort de nombreuses fois depuis.
A
–Une manifestation est organisée par le mouvement occitaniste ce samedi à Montpellier. L’occasion de se pencher sur le sort des langues régionales avec l’une des meilleures spécialistes du sujet, la linguiste Henriette Walter.
–La crise financière et bancaire n’est peut-être pas derrière nous, il y a fort à parier que les banques, hedge funds et autres véhicules financiers n’ont pas dit leur dernier mot. En juin 2011, la Banque des règlements internationaux (BRI) mettait en avant les dangers systémiques qui nous guettent : l’encours total des produits dérivés (vendu de gré à gré) s’élevait à un niveau vertigineux : 708 000 milliards de dollars (contre un PIB mondial à peine supérieur à 62 000 milliards de dollars).La crise menace toujours, nous devons donc protéger les épargnants des écueils de la finance de marché.
Le 23 octobre 2008 est pour Daniel Kahneman » un des moments les plus émouvants de la crise économique » de 2007-2008. Ce jour-là, Alan Greenspan, l’ex-président de la Réserve fédérale américaine, surnommé le » maestro » de la finance, reconnaît devant le Congrès s’être trompé sur la capacité des marchés à s’autoréguler et sur celle des acteurs de l’économie à agir rationnellement.