Catégorie : Sociologie

Le siècle Antillais.

— Par Jérôme Cancan —
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« Message à ma jeunesse libre »
Faire entrer les Antilles dans l’Histoire.

De nombreuses réactions s’expriment quant au mal-être social de l’Homme Antillais. A l’aube d’un siècle qui prévoit des changements significatifs dans le mode de vie du genre humain, des voix s’élèvent, des hommes se dressent, l’homme antillais n’est pas perdu.
Où donc trouver la force de soutenir un propos plein d’espoir concernant l’avenir de nos régions ?

Il faut donc s’expliquer, mais la pensée est capricieuse : répondez à une de ses interrogations elle vous en trouvera vingt autres, et pas des moindres. N’étouffons pas l’affaire, pas de fuite possible : nous proposons ici une réponse générale aux questionnements humains, qui trouvera néanmoins son ancrage dans les problématiques antillaises, tout en proposant des solutions pratiques nécessaires à la transformation de nos modes de vie. Pas d’étonnement donc face à la variété de thème pouvant être abordés ici.

Où commencer ? C’est le grand questionnement pour une réponse si vaste. Et comment assurer à celui qui débute ici sa lecture qu’il trouvera plus bas son contentement à coup sûr ?

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Ambitions pour l’histoire et la mémoire

— Par Myriam Cottias, présidente du Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage —
case_negreL’année 2016 ouvre une nouvelle décennie pour le Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage (CNMHE). Créé en 2006, à la suite de la loi du 10 mai 2001 déclarant l’esclavage atlantique et dans l’Océan indien crime contre l’humanité, les trois comités qui se sont succédés, présidés par Maryse Condé puis Françoise Vergès et moi-même, ont ouvert des voies de réflexion mais aussi permis des réalisations très concrètes.

Récit national et reconnaissance
Plutôt que de demeurer dans le registre de l’accusation ou de la victimisation, le CNMHE, depuis 2013, a oeuvré très concrètement. Il a poursuivi son action pour faire reconnaître l’histoire de la déportation de près de 13 millions d’êtres humains et celle de l’esclavage, des esclaves non pas comme histoire marginale mais comme histoire de France, motrice de son développement économique, politique, social ; partie prenante de l’élaboration des valeurs politiques de la République française ; ciment, malheureusement, des préjugés, des discriminations et du racisme.
Faire reconnaître l’histoire, transmettre le savoir, diffuser les connaissances, valoriser les initiatives citoyennes, fédérer les différentes mémoires autour de la commémoration de l’esclavage, voilà les mots d’ordre principaux du CNMHE.

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« Les intellectuels se terrent, ils se taisent »

— Par Livie Pierre-Charles * —-

intellosTelle est la remarque faite par un écrivain célèbre de chez nous, parue dans le quotidien France Antilles du 09 avril dernier. Plus tard, dans l’édition du 16 avril de ce même quotidien, une universitaire déclare : « Nous vivons aussi une crise intellectuelle ».

Mais qu’est ce qu’un intellectuel?

« C’est une personne qui a un goût affirmé pour les activités de l’esprit », nous précise LE LAROUSSE. Ces activités de l’esprit se ramènent pourrait-on dire à la production d’idées.

Dans son célèbre ouvrage intitulé « La cabale des dévots », Jean François REVEL, philosophe contemporain présente les intellectuels comme une caste dite « supérieure », en tout cas différente du commun des mortels, en ce qu’elle créée et manie avec une remarquable aisance des concepts qui se solidifient en théories, lesquelles inspirent des comportements individuels autant que des « croyances » de masse.

A l’image de l’honnête homme du 16ème siècle, l’intellectuel se pose en homme cultivé, ayant des lumières de tout, un éclaireur du peuple en quelque sorte avec comme outil essentiel, l’étendue de ses connaissances –livresques la plupart du temps.

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Réparation oui, réconciliation encore plus…

—Par David Macaire, archevêque de la Martinique —

eglise_&_esclavageL’égise et la question de l’esclavage(1)
L’Eglise s’est toujours intéressée au sujet! Et bien avant l’époque contemporaine. Il y a eu des chrétiens propriétaires d’esclaves, mais jamais les papes n’ont officiellement autorisé et justifié l’esclavage. Pendant et après l’esclavage, les Eglises chrétiennes de tout le continent américain ont été quasiment les seules institutions à prendre en charge, éduquer, soigner, émanciper les esclaves et leurs descendants. C’est pour cela que les peuples ont fait corps avec leurs Eglises. Combien de religieux et de religieuses ont donné leur vie pour cela! ? J’en ai moi-même connus. Je trouve d’ailleurs dommage que l’on ignore, dans l’Histoire officielle, le courant anti-esclavagiste qui a existé dans l’Eglise tout au long de la traite négrière, c’est-à-dire dès le début. Et qui a porté des fruits. En 2012, en publiant la biographie du Père Gaston Jean-Michel, avec l’historien Gilles Danroc, nous avons tenu à faire mémoire des hommes et des femmes d’Eglise qui ont su se montrer « anti système » , au prix d’âpres combats, parfois au prix de leur vie.

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Les résistances à l’esclavage en Guyane XVIIe-XIXe siècles

— Par Jacqueline Zonzon, Sarah Ebion, Lydie Ho Fong Choy Choucoutou, Sidonie Latidine —

resistances_esclavages_guyaneFidèle à son projet d’œuvrer pour la diffusion du savoir historique, l’Association des professeurs d’histoire-géographie de Guyane (aphg-g), en partenariat avec le Conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement (ccee) de Guyane et le soutien du Rectorat Guyane et de la Région Guyane, organise la deuxième édition du concours du Jeune historien guyanais. Il s’adresse aux élèves des écoles primaires, des collèges et des lycées de l’académie de Guyane.

Cette initiative vise à s’inscrire tout naturellement dans les deux missions de l’institution scolaire : la transmission des connaissances et l’éducation à la citoyenneté, telles que nous les avons développées lors du premier concours en 2013-2014.

La deuxième édition du concours du Jeune historien guyanais porte sur les résistances à l’esclavage en Guyane, du xviie au xixe siècle. Cette thématique vise à faire découvrir un aspect méconnu de l’histoire ­l’esclavage, et à montrer que la lutte pour la reconquête de la liberté est ­universelle.

Ce dossier pédagogique est un outil dans lequel l’enseignant trouvera des documents écrits propres à la Guyane – conservés dans les archives guyanaises et hexagonales – et une iconographie empruntée à l’aire de l’Amérique des plantations.

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Sortons des clichés à propos de Nuit debout

—Collectif de chercheurs en sciences sociales —
nuit_debout-4Un collectif de chercheurs a réalisé une enquête place de la République pour mieux connaître les participants. Les résultats font mentir les idées reçues, notamment sur l’entre-soi supposé du mouvement

Sur Nuit debout, on a tout entendu : « La moyenne d’âge est de 25 ans », « un entre-soi de bobos parisiens », « aucun vrai prolétaire », mais « une bourgeoisie blanche urbaine », »des SDF et des punks à chien qui boivent de la bière », »un rassemblement d’étudiants déclassés, de militants de l’ultra-gauche et de semi-professionnels de l’agitprop »… Ces énoncés, souvent tranchants, mobilisent des catégories toutes faites, disent quoi penser, clament ce que le mouvement est, doit ou ne doit pas devenir, hiérarchisent les endroits ou les moments de la place, le « vrai » et le » faux » Nuit debout. On plaide ici pour une autre approche : commencer par établir les faits, en enquêtant collectivement.

Depuis les premiers jours de Nuit debout, une trentaine de chercheurs se sont relayés à Paris, place de la République. Nous y avons travaillé durant six soirées, entre le 8 avril et le 13 mai, de 17 heures à 22 h 30.

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Voile, une antique aliénation!

— Par Mohamed KACIMI —

negresse_au_voileQuand on connaît le peu de concessions ou d’attention accordées par la classe politique, de gauche comme de droite, à la communauté musulmane de France, on est surpris par sa délicatesse, sa prévenance et son souci de la rhétorique dans cette affaire du voile. Convaincu, pour ma part, qu’on ne peut parler de respect de liberté, de culte ou de croyance quand il s’agit d’imposer un signe d’avilissement à des filles et des femmes dans l’espace public, j’ai été, par curiosité, à la rencontre d’enseignants et de militants associatifs dans plusieurs villes de France. Chaque fois mes interlocuteurs, tous convaincus de la pertinence et d’une urgence d’une loi, me disaient sur le ton de la confidence : «Oui, on sait, mais on ne peut pas. Vous savez, les pauvres…»

Tout le monde aura compris que par «pauvres» on entend cette communauté qui a été d’abord traînée dans la boue à l’époque coloniale, puis roulée dans la farine depuis la fameuse Marche des beurs. Toutefois, ce n’est pas en concédant à ces «démunis» un instrument d’aliénation qu’on leur mettra du baume au coeur.

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La police des Noirs en Amérique et en France, aux XVIIe et XVIIIe siècles

la_police_des_noirsXVIIe et XVIIIe siècles, la France est une puissance colonisatrice qui prospère en outremer.
Face la domination blanche, les esclaves se livrent au marronnage de toutes parts, entreprennent la destruction des intérêts de leurs maîtres, attentent même à leur propre vie compromettant ainsi l’objectif qui fut à la base de l’occupation des territoires.
Pour enrayer les nombreuses révoltes noires et contenir ses insoumis, le pouvoir français se voit dans l’obligation d’adapter, de réorganiser totalement ses institutions judiciaires et son système policier.
Cette étude minutieuse et fort bien documentée aborde une tranche de l’histoire de l’esclavage sous un angle nouveau, celui du rapport complexe régissant la justice, le pouvoir des hommes blancs et les Noirs, asservis ou libres.

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Introduction
on a beaucoup écrit sur la condition des noirs vivant aux Antilles et en Guyane sous l’ancien Régime. aucun ouvrage n’aborde pourtant la police 1 de ce groupe, qui était une réalité, même si l’on peut relever ici et là quelques réflexions sur la question.

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« L’esclave avait-il donc une âme ? La fête servile à la Martinique » par Albanie Burand

esclave_avait_il_une_ameHistoire

Le thème de la fête servile nous offre de découvrir un aspect de la vie des esclaves que les études et recherches avaient négligé. La connaissance de ce groupe social s’en est trouvée lourdement déformée et aujourd’hui encore, nombreux sont ceux qui croient que la vie de l’esclave ne s’est résumée qu’au travail avec ses corollaires de souffrances, de privations et toutes les cruautés qui font que la mort semblait pour un grand nombre l’issue la meilleure.

Le discours actuel sur le sujet exprime souvent toute l’émotion d’un peuple en quête de réhabilitation. La justification du besoin de compensation de la population contemporaine conduit à procéder, de façon inconsciente peut-être, à la sélection des faits étudiés, occultant ceux qui ne soutenaient pas leur plaidoyer.

L’histoire de l’esclavage n’est alors devenue, dans c et esprit , qu’un moyen de reconnaissance identitaire. La fête servile ne deviendra- t-elle pas un instrument que le groupe dominant utilisera pour instaurer, sinon rappeler une distance effective entre colons et esclaves ? Ne deviendra-t-elle pas un élément d u code de détermination du statut des groupes ?

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Dieudonné condamné à deux mois de prison avec sursis et interdit de séjour au Québec

dieudo_senti_movaiIntercepté par deux agents des services frontaliers à sa sortie d’avion, l’humoriste français Dieudonné M’Bala M’Bala a finalement été refoulé hors du Canada en début de soirée, mardi.

Dieudonné devait donner cinq spectacles à Montréal du 11 au 15 mai à l’Espace Mushagalusa. Le spectacle de Dieudonné à Québec était prévu le 16 mai à LaScène Lebourgneuf à Québec, et celui de Trois-Rivières le 18 mai à La P’tite Grenouille.

Par ailleurs Dieudonné M’Bala M’Bala, dit Dieudonné, a été condamné mardi 10 mai par le tribunal correctionnel de Paris à deux mois de prison avec sursis et à 10 000 euros d’amende pour des passages de son spectacle La Bête immonde. Le tribunal l’a ainsi reconnu coupable des délits d’injure raciale et provocation à la haine.

Le parquet de Paris avait cité Dieudonné M’Bala M’Bala à comparaître au terme d’une enquête préliminaire ouverte après un signalement du préfet de police de Paris à l’été 2014. Un nouveau signalement avait été fait le 20 février 2015 à la suite d’une autre représentation. Dans ce spectacle, Dieudonné, fers aux pieds, déguisé en détenu de Guantanamo, discourait sur le rôle qu’il attribue aux juifs dans la traite des Noirs et ironisait sur le génocide commis par les nazis.

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Sociétés marronnes des Amériques

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Te yu koko yu futu, san di meki yu kaï no de na fesi, a de na yu baka

En marchant, l’homme qui bute sur un obstacle et trébuche ignore la raison de sa chute s’il ne se retourne pas pour en connaître la cause. Elle peut s’expliquer par la présence d’une motte de terre, d’une pierre, d’une souche d’arbre sur le chemin ou provenir de l’individu lui-même.

Cet adage bushinengue appelle à la vigilance sur le passé pour construire le présent.

Le colloque Marronnages et leurs productions sociales et culturelles dans les Guyanes et le bassin caribéen du XVIIe-XXe siècles : bilan et perspectives – Mémoires, patrimoines, identités et histoire, organisé par des descendants de Marrons dont les actes sont publiés ici, s’inscrit dans cette démarche.

Jusqu’à une époque récente (1960-1970), l’histoire du marronnage n’avait pas droit de cité dans le contexte surinamien, guyanais, antillais (Martinique, Guadeloupe) car elle rappelait le souvenir d’individus qui s’étaient dressés contre l’ordre établi, qui avaient refusé la « civilisation » pour s’enfuir dans la forêt.

Les plus grands spécialistes de ces rété sizé (ceux qui sont restés assis et muets), c’est-à-dire les groupes socio-culturels en marge de l’histoire officielle ou globale, nationale ou régionale sont ici réunis pour déloger le passé esclavagiste et marronniste de son enveloppe émotionnelle, catégorielle, clanique, familiale, individuelle ou collective afin de favoriser un dialogue des cultures et de redonner au terme « marron » sa dimension historique, culturelle et géographique en mettant en lumière la personnalité et les pratiques de ces esclaves qui avaient décidé de prendre leur destin en main.

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COMAIMOR’

comaimorLa période des commémorations de l’abolition de l’esclavage commence avec le 27 avril (signature du décret d’abolition de l’esclavage), se poursuit avec le 10 mai (adoption par le Parlement de la loi Taubira reconnaissant l’esclavage crime contre l’humanité), le 22 mai (abolition de l’esclavage en Martinique), le 27 mai (abolition de l’esclavage en Guadeloupe) et le 10 juin (abolition de l’esclavage en Guyane).

Pourquoi une commémoration sur un mois :
Cette manifestation, étendue sur un mois, plutôt que sur une journée pour “acquérir des connaissances sur les questions de la traite négrière, de l’esclavage, des abolitions et de la mémoire.
Ces connaissances sur ces sujets ont pour objectifs de développer une réflexion civique sur le respect de la dignité humaine et la notion de crime contre l’humanité.
DATES À RETENIR
CONFÉRENCES

Les arts et les lettres contre l’esclavage : le combat abolitionniste par les arts.
Marcel Dorigny – Maître de conférence – Université de Paris VIII
– En savoir plus
10 mai 2016 / 18h30 – 20h00 – Salle polyvalente École supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE)

Le devoir de mémoire : fin de l’amnésie ?

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Les étrangers sont victimes d’une «logique de suspicion» en France

etranger_en_franceDéfenseur des droits estime que le respect des droits fondamentaux des étrangers est un marqueur essentiel du degré de défense et de protection des libertés dans un pays.

Il entend, dans ce document, pointer l’ensemble des obstacles qui entravent l’accès des étrangers aux droits fondamentaux, en prenant appui sur les décisions de l’Institution mais en identifiant aussi de nouveaux problèmes juridiques.

Il convient au préalable de noter que :

Concernant l’entrée, le séjour et l’éloignement, le droit positif autorise les différences de traitement fondées sur la catégorie juridique « étranger ». Dans ces domaines, le pouvoir discrétionnaire de l’Etat est important. Il n’est toutefois pas sans limite et ne saurait en aucun cas être discriminatoire. Il appartient au Défenseur des droits de rappeler que, même dans un domaine aussi régalien, le respect des droits fondamentaux doit être garanti.
A l’inverse, dans la plupart des domaines de la vie quotidienne, protection sociale, enfance, santé, logement …, le droit interdit a priori d’établir des différences de traitement. Cependant, au-delà des pratiques illégales qui contreviennent à cette interdiction, comme les refus de scolarisation ou d’accès aux soins par exemple, c’est la règle de droit elle-même qui, en instaurant parfois des critères apparemment neutres, limite de fait le plein accès aux droits fondamentaux des étrangers.

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Accepter (enfin) l’histoire de l’esclavage dans le récit national

— Par Dominique Sopo, Président de SOS Racisme —

esclavage_memoireA l’occasion du 10 mai, journée nationale de commémoration des traites négrières, le Chef de l’Etat a une occasion à saisir : annoncer la création d’un musée de l’esclavage à Paris.

Le 21 mai 2001 était promulguée la loi Taubira reconnaissant dans le droit français la traite négrière et l’esclavage comme des crimes contre l’Humanité.

Depuis 2006, la date du 10 mai est celle de la journée nationale de commémoration des traites négrières, de l’esclavage et de leurs abolitions.

Pourtant, 15 ans après le vote et la promulgation de la loi Taubira, un malaise nous saisit. Car, en 15 ans, si chaque 10 mai des cérémonies annuelles ont été tenues en présence des présidents de la République successifs, si des progrès ont été réalisés dans les programmes scolaires concernant la place de cette histoire-là et si un musée de l’esclavage – le Mémorial ACTe – a été inauguré l’an dernier en Guadeloupe, beaucoup d’énergie semble déployée pour que cette histoire-là reste cornérisée.

Cornérisée sur le plan commémoratif au seul 10 mai, cornérisée sur le plan muséal à la seule Guadeloupe, cornérisée sur le plan des programmes scolaires par le fait qu’elle n’est guère articulée à un récit national.

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Création de la fondation « Esclavage et réconciliation »

— Communiqué de presse —

cm98-reconciliationParis, le 5 mai 2016

CRÉATION DE LA FONDATION «ESCLAVAGE ET RÉCONCILIATION»

À l’initiative du Comité Marche du 23 mai 1998 (CM98), des associations citoyennes, des personnalités, des entrepreneurs et intellectuels origi­naires de l’Outre-mer se sont réunis pour créer la fondation Esclavage et Réconciliation.

Dans la continuité de l’hommage rendu à la mémoire de Victor Schœlcher le 27 avril dernier au Panthéon et au cœur de la période traditionnellement propice aux commémorations liées aux victimes de l’esclavage et à son abolition, des descendants d’esclaves, de colons, et d’engagés indiens ont décidé de s’engager dans une démarche déterminée de Réconciliation.

Le constat effectué par les créateurs de cette fondation est que les sociétés ultramarines restent toujours bloquées par la prégnance d’une mémoire conflictuelle de l’esclavage.

Refusant de subir le poids d’une Histoire traumatique, lourde de ressentiments et de rejets, l’objectif de la fonda­tion Esclavage et Réconciliation est de construire une mémoire apaisée de l’esclavage en vue de développer des sociétés solidaires, dynamiques et non conflictuelles pour les générations futures.

La fondation s’attachera particulièrement :

à accompagner les initiatives généalogiques, éducatives et culturelles qui garantissent le travail mémoriel dans le sens de la réconciliation

à amplifier les travaux historiques, anthropologiques, culturels et cinématographiques traitant de l’esclavage colonial et des sociétés post-esclavagistes.

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Mathys, Alicia, Thaïs… Les prénoms adorés des Français d’Outre-Mer

prenoms_preferesDe la Polynésie française à la Nouvelle-Calédonie en passant par la Guadeloupe et Mayotte, les parents d’Outre-Mer ont banni Louis, Lilou, Lena, Lina, Clément ou encore Timéo de leur classement des prénoms favoris.

En France, chaque région a ses chouchous en matière de prénoms. Les Corses adorent Gjulia et Lisandru, les Parisiens, Rose et Augustin, les Bretons, Malo et Jeanne… En s’échappant vers des horizons plus lointains, disséminés aux quatre coins du globe, les Français des départements d’outre-mer montrent aussi leurs préférences au moment d’enregistrer leur nouveau-né dans les registres officiels, à en croire le classement des prénoms les plus attribués par région en 2013 que nous a fourni l’Insee.

Évidemment, on retrouve toujours les tendances nationales : en Outre-Mer, Emma, Chloé, Manon, Inès, Léa, Zoé, Camille, Sarah, Louna sont toujours de la partie. Maëlys, elle, gagne des places, passant du 14e rang au niveau national au 4e dans les DOM. Résignée à la 6e place à l’échelle du pays, Jade remporte la première place auprès des Français d’Outre-Mer alors que, de son côté, Éva se fait reléguer de la 6e à la 16e place et Lola, de la 2e à la 18e place.

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Martin Gray, disparition d’un survivant

martin_grayL’écrivain a été retrouvé mort dans la piscine de sa ferme de Ciney. Il avait 93 ans. Né le 27 avril 1922 à Varsovie, il etait célèbre pour son livre « Au nom de tous les miens », dans lequel il raconte avoir perdu à deux reprises toute sa famille, d’abord dans les camps d’extermination nazis, puis dans l’incendie de sa maison dans le Sud de la France.

Martin Gray était le symbole vivant de la résilliance face aux drame qu’il avait subit : trois fois il a perdu les êtres qui lui étaient les plus chers dans des conditions atroces.

Le 1er septembre 1939, les nazis envahissent la Pologne. Martin Gray a alors dix-sept ans. Transféré dans le ghetto de Varsovie où son père travaille au Judenrat, il trouve le moyen d’en sortir en soudoyant des soldats nazis et devient ainsi un contrebandier. Plusieurs fois par jour, il fait des allers-retours pour ramener de la nourriture dans le ghetto grâce aux tramways. Lors d’une rafle, son père est attrapé pour être déporté. Grâce à ses appuis, Martin lui sauve la vie en l’aidant à s’échapper.

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« Je suis bobo et je vous emmerde »

republique_boboLa république bobo
Laure Watrin
Thomas Legrand

Vous le pensiez obsolète ? Pourtant le bobo n’a jamais été aussi présent. Il est de toutes les joutes politiques, de toutes les brèves de comptoir et de magazine, que l’on devise carte scolaire, terrorisme du bio, prix de l’immobilier ou causes de la montée de l’extrême droite.

Pour la droite, notent les auteurs, les bobos sont “des apatrides, les idiots utiles de l’immigration et de la globalisation”. Pour la gauche de la gauche, ils sont plutôt “les incubateurs du capitalisme, des gogos privilégiés qui singent la révolte, persuadés que leurs indignations sociétales sont subversives”, ou encore “des rats qui ont quitté le navire de la lutte des classes”, “des inquisiteurs du bon goût et de la pensée unique”, des “profiteurs boursouflés de bons sentiments“, des “terroristes intellectuels”. Rien que ça.

Que recouvre ce néologisme ridicule, assemblage new-yorkais de deux mots français ? Une construction médiatique rejetée par la plupart des sociologues. Un travailleur social au SMIC tout autant qu’un patron de start-up. Mais surtout, un bouc émissaire idéal. En ces temps de bobobashing, il faudrait être sacrément téméraire pour se revendiquer afi cionado de la Courgette solidaire.

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«Rejeter un accent, c’est toucher à l’identité de l’être»

glottophobie-1Le premier livre à dénoncer la glottophobie, discrimination par le langage.

Le langage est dans notre société un instrument de pouvoir puissant et méconnu : accents et tournures langagières sont les cibles d’une discrimination généralisée, appelée glottophobie. Rejeter une personne pour sa façon de parler, c’est la même chose que la rejeter pour sa religion, la couleur de sa peau ou son orientation sexuelle, autant de discriminations punies par la loi en France.

Pourtant, les discriminations fondées sur la langue sont ignorées alors qu’elles affectent des milliers de personnes, méprisées ou rejetées pour leur accent ou leur vocabulaire. La domination s’exerce en effet aussi par le langage. Les « élites » imposent leur manière de parler comme la seule légitime.

Le livre donne un nom à ces discriminations linguistiques –la glottophobie – et attire l’attention sur leurs conséquences humaines et sociales, profondes et massives. Linguiste, son auteur démonte, exemples à l’appui, les mécanismes de la glottophobie pour mieux la révéler, la dénoncer et ainsi la combattre.

Philippe Blanchet est professeur de sociolinguistique à l’université Rennes 2. Il est spécialiste de la diversité linguistique et culturelle dans le monde francophone et expert en politique linguistique et éducative pour de grands organismes.

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« Manifeste pour les produits de haute nécessité » & « Nuit Debout »

— Par Patrick Chamoideau —

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« MANIFESTE POUR LES PRODUITS DE HAUTE NECESSITE »

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« NUITS DEBOUT »

En 2009, lors des gréves gigantesques qui avaient paralysé la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, nous avions publié le « Manifeste pour les produits de haute nécessité » qui nous avait valu bien des injures. En le relisant bien des années après, à la lueur de cette flamme que fait souffler le mouvement « Nuit Debout », ce manifeste prend des accents salubres et prophétiques…

(…) C’est en solidarité pleine et sans réserve aucune que nous saluons le profond mouvement social qui s’est installé , et qui tend à se répandre (…) Aucune de nos revendications n’est illégitime. Aucune n’est irrationnelle en soi, et surtout pas plus démesurée que les rouages du système auquel elle se confronte. Aucune ne saurait donc être négligée dans ce qu’elle représente, ni dans ce qu’elle implique en relation avec l’ensemble des autres revendications. Car la force de ce mouvement est d’avoir su organiser sur une même base ce qui jusqu’alors s’était vu disjoint, voire isolé dans la cécité catégorielle – à savoir les luttes jusqu’alors inaudibles dans les administrations, les hôpitaux, les établissements scolaires, les entreprises, les collectivités territoriales, tout le monde associatif, toutes les professions artisanales ou libérales…

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Parano

— Par Michel Herland —

logo UACe texte est-il l’œuvre d’un fou ou d’un homme aux sens rassis victime d’une conspiration bien réelle, au lecteur d’en décider.

Je suis de plus en plus inquiet quant à mon état psychique : cette impression de plus en plus obsédante de vivre dans un monde impossible né de me seuls phantasmes, comme si j’étais cerné par des êtres maléfiques, des ennemis dont j’ignore les motivations, qui s’acharnent à me faire du mal. J’essaye de me ressaisir, de revenir à la réalité d’un monde normal où les gens ne s’intéressent pas particulièrement à moi, où chacun vit à sa guise sans chercher à me nuire. Rien n’y fait : chaque fois que je crois être sorti du cauchemar, un nouvel événement surgit et je replonge dans mon délire. Tout a commencé d’une manière relativement anodine. Je n’étais même pas directement visé. Deux collègues, deux professeurs de mon université (s’il est vrai que je suis moi-même universitaire à la retraite mais je ne suis plus sûr de rien) ont été accusés de malversation dans la gestion de leur centre de recherches, suspendus de toutes leurs fonctions à l’université et interdits de se présenter sur le campus.

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RCI est les Antilles : une histoire mêlée

— Dossier de presse —

rci_carnets_secretsVous allez lire un livre passionnant.
La radio est un média magique : la musique fait partie de nos vies; les voix des journalistes et des animateurs parlent à l’intimité des auditeurs. La radio est partie prenante de la société.
Les radios sont aussi des entreprises, elles connaissent les difficultés économiques des entreprises.
Et puis la radio est un moyen d’influence, elle suscite les stratégies des politiques. Peut-être plus encore dans les outre mer, parce que des décideurs parisiens, gauche et droite confondues, recherchent surtout des créneaux d’emprise, ou de manipulation.
C’est tout cela que l’on retrouve dans ces Carnets secrets, sous la plume précise et alerte d’André Berthon, qui fut lui-même un pionnier de la captivante histoire de RCI Radio Caraïbes.
C’est l’Histoire, avec un grand H, des Antilles.
Ce sont aussi les petites histoires qui font la vie d’une radio, où les auditeurs retrouveront mille anecdotes, drôles ou tendres, sur les personnes qu’ils ont connues à l’antenne, sur leurs techniciens, leurs patrons.
L’auteur de cette préface s’est souvenu, dans ses années-lycée, avoir entendu souvent, sur Radio-Tanger, Michel Ferry, le fondateur de ce qui deviendrait RCI.

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Sur la dépénalisation des drogues, en particulier du cannabis.

— Par Yolène de Vassoigne —

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Avant de vous inviter à lire mon article sur la question de la dépénalisation des drogues (ci-dessous, partiellement publié le 15-04-2016 dans le quotidien France-Antilles), il m’est difficile de ne pas réagir à l’autre article publié sur ce sujet relatant les propos d’un médecin. Sur les psychoses je lis “il s’agit d’une maladie dont le malade n’est pas conscient”. Allez donc le dire aux millions de personnes qui en souffrent dans le monde… les troubles psychiques dont font partie les schizophrénies (incluses dans la catégorie des psychoses) génèrent une souffrance souvent extrême donc dire que ces personnes n’en sont pas conscientes me semble de la pure inconscience ou une totale ignorance et méconnaissance de ce public et de ces troubles. Un peu plus loin je lis “JE PENSE que cette autorisation (dépénalisation) augmentera le risque réel de cancer des testicules, d’infarctus et d’AVC”. Mr le docteur VOUS PENSEZ… MAL. Nulle part parmi les centaines, les milliers d’articles scientifiques et médicaux publiés sur le cannabis on n’a jamais lu ça, dommage que ce médecin n’étaye ses propos d’aucune référence scientifique pour conforter de telles élucubrations sans le moindre fondement.

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2015: année record pour la peine capitale

corde_a_pendreLes exécutions de condamnés à mort ont bondi de 54% en 2015, atteignant leur plus haut niveau depuis 1989, selon les données recueillies par Amnesty International. 25 pays ont pratiqué des exécutions.

C’est un triste record. Selon le dernier rapport annuel de l’organisation Amnesty International sur la peine de mort dans le monde, rendu public aujourd’hui, le nombre d’exécutions recensées en 2015 est le plus élevé depuis vingt-cinq ans. Au moins 1 634 personnes ont été tuées en 2015, soit une hausse de plus de 50 % par rapport à l’année précédente. Des chiffres qui ne tiennent pas compte de la Chine, pays qui ne donne pas accès à ses statistiques et qui est considéré comme l’État qui exécute le plus dans le monde.

Trois États sont responsables de près de 90 % de ces morts. « L’Arabie saoudite, l’Iran et le Pakistan ont fait exécuter un nombre impressionnant de condamnés à mort, à l’issue bien souvent de procès d’une iniquité flagrante. Ce massacre doit cesser », a dénoncé Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International. L’Iran a exécuté au moins 977 condamnés en 2015, contre au moins 743 en 2014.

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En Guyane, un prêtre soupçonné de pédophilie placé en garde à vue

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Un prêtre soupçonné de pédophilie a été placé vendredi 8 avril en garde à vue à Kourou, en Guyane, a fait savoir une source proche du dossier à l’Agence France-Presse (AFP). Il a été signalé par son propre évêque, Mgr Lafont, personnalité considérée plutôt comme une figure d’ouverture au sein de l’épiscopat français

L’homme d’Eglise a été interpellé aux environs de 8 heures, heure locale, dans la commune de Macouria, où il était en fonction, a précisé la même source.

Une enquête, confiée à la brigade des recherches de la gendarmerie de Kourou, avait été ouverte contre le prêtre qui avait fait l’objet d’un signalement de la part de Mgr Lafont qui a été prêtre en Afrique du Sud de 1983 à 1996 et s’est beaucoup engagé dans la lutte contre l’apartheid.

Depuis le pontificat de Benoit XVI, les évêques ont obligation d’appliquer une politique de transparence sur ces sujets… Pour qu’une enquête soit ouverte, ils doivent faire un signalement auprès de la justice.

Dans un tweet posté jeudi, Mgr Lafont, déclarait : « Est péché, selon la Parole de Dieu, tout ce qui blesse l’intégrité spirituelle, affective ou physique d’une personne surtout d’un enfant.

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