Catégorie : Sociologie

Young Chang MC jugé pour tortures et tentative de meurtre

— Source AFP —
young_chang_mc-2Yoni Sama, alias Young Chang MC, comparaît avec deux complices devant la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle pour actes de barbarie commis sur un homme.

Accusé d’avoir torturé un homme, avec deux complices, pour se faire rembourser une dette de produits stupéfiants, avant de tenter de tuer un deuxième, en 2013 à Pont-à-Mousson, un musicien antillais est jugé à partir de ce lundi à Nancy. Star locale de variété antillaise, Yoni Sama, 28 ans – un chanteur de ragga-dancehall, connu sous le nom de Young Chang MC – et deux complices comparaissent devant la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle pour actes de barbarie commis sur un homme, le 29 septembre 2013. La victime, un organisateur de spectacles, avait été battue à coups de casserole et de crosse de fusil, brûlée avec une lame de couteau chauffée à blanc, et tailladée au niveau des fesses et des cuisses, selon l’Est républicain.

Le trio, composé du chanteur, de son manager et d’un complice, s’était rendu en Lorraine, pour retrouver une jeune femme qui avait échoué à faire passer de la drogue vers les Antilles.

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Lilian Thuram : « A l’école, on m’appelait “La Noiraude” »

— Propos recueillis par Sandrine Blanchard —

lilian_thuram« Sur la question du racisme et des discriminations, il manque quelqu’un de courageux, un discours clair sur ce que sera la France dans trente ans », estime l’ancien footballeur.

Je ne serais pas arrivé là si…

… si ma mère ne m’avait pas appris quelque chose d’essentiel : on peut décider de sa vie. Et pour y parvenir, il ne faut pas avoir peur de prendre des risques. Elle m’a appris le courage. Quand nous étions jeunes, elle est partie des Antilles pour venir travailler en France alors que certains de ses amis et membres de sa famille lui disaient qu’il était insensé de laisser seuls cinq enfants en Guadeloupe.

Vous et vos frères et sœurs êtes restés un an sans elle à Anse-Bertrand. Quel souvenir en gardez-vous ?

Mon grand frère s’occupait de nous. Je me souviens de l’argent qui arrivait par La Poste. Il regardait ce qu’il y avait pour savoir ce qu’on allait manger. L’année a été remplie de légèreté, je ne me souviens pas d’un manque. Ma mère nous avait promis de revenir nous chercher.

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« Le monde libre » par Aude Lancelin

aude_lancelinUne plongée sans précédent dans les eaux troubles du « quatrième pouvoir » ! Aude Lancelin, ancienne directrice adjointe de L’Obs et de Marianne, raconte de l’intérieur un système médiatique français à la dérive… et en miroir, une gauche en pleine déliquescence qui a perdu tous ses repères.
Un an avant une élection présidentielle, la « numéro deux » du plus célèbre hebdomadaire de la gauche française est brutalement licenciée. Rapidement, des causes politiques à cette éviction seront évoquées par les médias. Le parti au pouvoir, traître à toutes ses promesses, se verra ainsi soupçonné d’avoir voulu remettre au pas « sa » presse, tandis que les actionnaires du « Monde libre », auquel appartient le journal, seront interpellés au sujet de leur rôle dans l’affaire.

Partant de ces événements, la journaliste Aude Lancelin livre ici le récit de ses quinze années passées au cœur des médias français, entre décadence d’un métier, opérations de police intellectuelle, et socialisme d’appareil à l’agonie. Une plongée sans précédent dans le « quatrième pouvoir », par quelqu’un qui l’a connu de l’intérieur. Un appel aussi à la résurrection d’une vraie gauche, et à la libération des journalistes.

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« La seule subversion aujourd’hui est de ne rien acheter »

je_paieEditions Inculte
23.90€

Peut-on résumer dix ans de vie en restituant dix ans de consommation quotidienne ? Dix ans d’informations ou d’anecdotes parues dans les journaux donnent-ils une image de l’évolution du monde? Durant une décennie, Emmanuel Adely a, chaque jour, consigné ses achats, et retenu une nouvelle parmi la foule des informations dont nous abreuvent les journaux. Le résultat, intitulé Je paie, construit une autobiographie minimaliste où nouvelles du monde et consommation journalière trouvent de subtils échos, des jeux de miroir. Journal intime, critique en creux d’une société qui réduit l’individu à ce qu’il consomme (à moins que la consommation ne soit devenu le dernier refuge de l’intime, le marqueur sociologique ultime), dénonciation des médias qui soumettent l’histoire à l’anecdote, et incroyable objet littéraire, Je paie est tout cela à la fois : un puzzle dont chaque jour est une pièce surprenante qui s’emboîte aux autres pour donner un tableau final aussi drôle que désespérant. Je paie est une liste de courses qui se lit comme un roman passionnant.

« Mardi 27 septembre 2005 (La Russie compterait aujourd’hui 88 000 millionnaires en dollars dans un pays où le salaire moyen ne dépasse pas 200 €/mois.

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Police : « « Il y a un sentiment de peur et de perte de sens »

police-2Pour Évelyne Sire-Marin,’ex-présidente du Syndicat de la magistrature, seule une minorité de policiers oppose justice et police. Mais Évelyne Sire-Marin alerte sur la dureté du mouvement et sa remise en cause des institutions.

Que signifie pour la magistrate que vous êtes des policiers qui se mettent hors-la-loi, en bravant leur obligation de réserve, pour manifester leur ras-le-bol ?

Cela signifie un immense malaise dans la police nationale et l’expression d’un sentiment de ne pas avoir d’interlocuteurs et de ne pas être entendus. C’est quand même très grave pour un corps dit « régalien », c’est-à-dire qui doit normalement préserver l’ordre public. Il y a un sentiment de peur, de danger dans l’exercice de leur fonction et de perte de sens. Quand on demande à un policier de la police judiciaire, qui travaille sur les dossiers, quel est le sens de sa fonction, il n’a aucun problème à y répondre. Je suis magistrat, j’ai été juge d’instruction, je travaille beaucoup sur des dossiers d’enquête de la police judiciaire et il n’y a pas de difficulté. Les policiers sont très conscients de leur fonction de faire des enquêtes, dans lesquelles ils font part d’initiatives pour les besoins de la justice.

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L’esclavage : quel impact sur la psychologie des populations?

Martinique les 26 et 27 octobre et en Guadeloupe le 28 octobre 2016

esclavage_impact_pop-2— Par Professeur Aimé Charles–Nicolas, Président de l’Association First Caraïbes —

A l’initiative de l’Association Régionale FIRST CARAIBES, se tiendra à la Martinique les 26 et 27 octobre et en Guadeloupe le 28 octobre 2016 le Colloque Scientifique International «L’ : quel impact sur la psychologie des populations ?» dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour les afro descendants 2015-2024.

Avec la présence de plus en plus insistante dans l’espace public de la thématique de l’esclavage nous nous sommes rendus compte que nous ne savions rien des conséquences psychologiques de la traite des Noirs et de leur mise en esclavage alors même que des travaux psychiatriques ont démontré la nécessité de traiter les psychotraumatismes, que des travaux d’épigénétique démontrent l’existence de traces sur l’ADN des traumatismes psychologiques et leur transmission de génération en génération, alors, enfin, que des travaux d’historiens ont mis au jour «la voix des esclaves». Il est alors apparu indispensable de faire se rencontrer historiens, psychiatres, généticiens, anthropologues et sociologues pour échanger sur cette question loin de toute posture victimaire.

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L’histoire de l’esclavage et de la France : un grand marché

—Par Myriam Cottias (directrice de recherche au CNRS, ancienne présidente du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage) —

esclavage__marche-2En adoptant en catimini le 5 octobre un amendement à la Loi Taubira, l’Assemblée nationale a créé une deuxième journée de commémoration autour de l’esclavage, consacrée aux « victimes de l’esclavage colonial » et entériné ainsi une vision racialiste de la nation française

« L’histoire semble être comme un grand marché où certains politiques, essayistes et autres leaders d’opinion viennent attraper un événement, un fait, une séquence, pour les cuisiner à leur façon. Ces derniers mois, cette privatisation idéologique s’est manifestée au travers de plusieurs déclarations : Laurence Rossignol, « les nègres américains qui étaient pour l’esclavage » ; l’affirmation d’Alain Mabanckou sur le fait que « Nous autres, Noirs de France, ne pouvons revendiquer ce passé (d’esclave) » ; nos ancêtres les Gaulois de Nicolas Sarkozy ; « le partage de la culture française avec les populations colonisées au XIXe siècle » de François Fillon ; le Code Noir édicté en 1685 présenté par L’Express comme un moyen de « ménager cette main-d’œuvre au fort taux de mortalité ».

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Mumia Abu-Jamal. Souscription pour le défendre et le soigner

mumia_abu-jamal_financePour se défendre et se soigner Mumia Abu-Jamal a toujours besoin de votre soutien financier. Téléchargez le bulletion de souscription
Appel à la solidarité finacière en faveur de Munia
Pour mémoire, le jugement rendu récemment a rejeté la requête sollicitant l’accès au traitement contre l’hépatite C dont Mumia souffre terriblement depuis près de deux ans, et ce au prétexte que ses avocats s’étaient contentés de mettre en cause l’administration pénitentiaire sans désigner les personnes responsables de ce refus. Maître Robert Boyle, son avocat, vient donc de déposer un recours sous la forme d’une plainte les désignant personnellement. Il s’agit du Secrétaire des prisons de Pennsylvanie, de cinq autres hauts responsables de l’administration du service de santé pour les prisonniers et du docteur en charge du suivi médical de Mumia.

Rappelons également que les avocates qui ont assuré la défense de Mumia et obtenu sa sortie du couloir de la mort en 2011 ont saisi la justice pour demander la révision de son procès au regard d’une nouvelle jurisprudence de la Cour Suprême des Etats-Unis. Cette dernière vient en effet de juger inconstitutionnel la possibilité pour un magistrat d’être partie prenante d’une décision en première instance puis de l’être à nouveau en procédure d’appel, ce qui fut le cas lors du procès de Mumia.

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Framasoft, l’association qui propose de “dégoogliser Internet”

— Par Thomas Bécard —

framasoft_logoL’association Framasoft œuvre depuis de nombreux mois pour développer des outils alternatifs aux inévitables Google Docs, Dropbox ou encore Skype. L’idée : rendre aux internautes la maîtrise de leurs données personnelles.

Il y a deux ans, l’association de promotion du logiciel libre Framasoft annonçait son « modeste plan de libération du monde » pour « dégoogliser Internet ». Car nul ne peut l’ignorer, Google (ou plutôt Alphabet, l’entité créée en 2015 pour chapeauter toutes les activités du géant de Mountain View) a pris dans nos vies numériques une importance sans égale, de la recherche sur le Web à la téléphonie, en passant par le mail, la cartographie ou le streaming (et sans compter la recherche sur l’intelligence artificielle, la robotique, la santé…). Et quand ce n’est pas Google, ce sont d’autres géants du Net pas forcément plus soucieux des données personnelles de leurs utilisateurs (ou peut-être justement un peu trop soucieux de bien exploiter les données personnelles).

Du coup, l’association a entrepris de mettre en ligne plusieurs dizaines de logiciels et de services alternatifs vraiment respecteux des internautes (car sans but commercial).

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Les cultures urbaines dans la Caraïbe

Lundi 17 octobre 2016 17 h à la BU Schoelcher !

cultures_urbaines_caraibe

Présentation de l’ouvrage dirigé par S. Gadet,

Dans l’introduction de ce livre paru chez L’Harmattan en 2015, Steve Gadet pose en ces termes l’enjeu des cultures urbaines dans la Caraîbe : « Dans le concert des nations, les petits pays qui n’ont pas un gros patrimoine monumental doivent tout faire pour mieux comprendre et conserver leur patrimoine immatériel, c’est-à-dire leurs pratiques culturelles car ce sont leurs forces, leurs richesses uniques »…Et de rappeler l’origine de ces cultures, qui puisent aux sources de l’histoire contemporaine de nos territoires autant qu’aux différents confluents de la mondialisation : « Avec la mort des économies de plantation, les sociétés caribéennes sont rentrées dans un processus d’urbanisation, de transformation sociales »…

Maître de conférences en histoire des Etats-Unis à l’Université des Antilles,Steve Gadet présentera ce travail de recherche collectif lundi 17 octobre à 17h, lors dune rencontre à la BUvette (entrée de la BU du campus de Schoelcher)⋅Cet ouvrage est riche d’ une douzaine de contributions empruntant à tous les champs disciplinaires que cette question concerne⋅

Les cultures urbaines dans la Caraïbe :

Comment se sont-elles manifestées dans la Caraïbe ?

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Une atteinte à la mémoire de l’esclavage !

— Par Sylvie Glissant, Loïc Céry, Louis Sala-Molins —

institut_tout-monde_logoParis, le 11 octobre 2016

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Avis de l’Institut du Tout-Monde sur la célébration des mémoires de l’esclavage

Le 5 octobre 2016, c’est à l’unanimité d’une poignée de députés que l’Assemblée nationale a adopté, dans le cadre de la première lecture du projet de loi sur l’Égalité réelle outre mer, un amendement modifiant la loi du 30 juin 1983 relative à la commémoration de l’abolition de l’esclavage. Pour être définitivement ratifié, cet amendement devra faire l’objet de l’adoption définitive de la loi, actuellement en voie de navette parlementaire.

Le 7 octobre, l’Institut du Tout-Monde a rendu publique sur Mediapart une tribune s’opposant à cet amendement, et lancé une pétition visant à en obtenir le retrait (voir liens indiqués en annexes). Nous avons été rejoints depuis par plusieurs associations dont le Collectif du 10 mai et MIR France, demandant aux parlementaires français de réexaminer cette modification de la loi que nous estimons dangereuse à plus d’un titre.

Cet amendement procède à la rupture d’un équilibre qui avait été trouvé au sein de la législation française à propos des mémoires de l’esclavage, en vertu des dispositions inhérentes à la loi dite Taubira du 21 mai 2001 portant reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité et du décret pris le 30 mars 2006 par Président de la République, faisant du 10 mai la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions.

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« Bananiers de la République en colère »

14 octobre à 18 h. Bibliothèque Schoelcher.

bananiers_repu_colereLa prise des tarmacs en Guadeloupe et en Martinique

Que reste-r-il des événements qui ont secoué la Guadeloupe et la Martinique en novembre 1992 […] ?

« Bananiers de la République en colère », titre ô combien symbolique, tombe à point nommé, à l’approche du vingt-cinquième anniversaire d’un mouvement qui a assurément marqué la conscience collective des Antillais.

L’ouvrage nous rappelle, en effet, l’importance de cette mobilisation et son caractère pour le moins exceptionnel : les aéroports internationaux du Raizet et du Lamentin, lieux straté­giques par excellence dans un contexte d’insularité, sont pris d’assaut par les bananiers en colère qui ont réussi à déjouer les dispositifs de surveillance dans les deux îles.

D’une incroyable audace, ces opérations témoignent des craintes éprouvées par les profes­sionnels de la banane et, dans leur sillage, par une bonne partie des populations antillaises.

Tout au long d’une enquête minutieuse et contextualisée, Guy µFlandrina, nous place au coeur des évènements qui se déroulent du 22 au 26 novembre 1992 : de la prise d’assaut des aéroports aux mesures arrêtées par le gouvernement en réponse à la crise, en passant par l’organisation déployées sur les tarmacs, sans oublier les négociations qui ont lieu parallelement à Paris et à Bruxelles
Extraits de la préface de Justin Daniel.

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L’icône Gandhi va-t-elle trébucher ?

 — Par Yves-Léopold Monthieux —

gandhi« Comme quoi, nul n’est complètement « pur » et « clair » dans les référencements historico-raciales… ». C’est par cette phrase qu’Antilla termine l’introduction de l’article parue au numéro 1737, « Gandhi, précurseur de l’apartheid ?… ». A cette affirmation négative qui pourrait être mienne, j’ajouterai, comme Martin Luther King, que tout homme a en lui un raciste qui sommeille. Mais de même qu’il n’y a pas d’amour sans preuves d’amour, en fait de racisme on ne retient que les actes. Les actes que son tempérament, son éducation, ses convictions religieuses, ou plus généralement sa culture, n’ont pas su permettre à l’individu de refréner.
En effet, depuis quelques mois monte une petite musique qui tend à remettre en cause la statue de Mahatma Gandhi. Valeur refuge au lendemain des deux guerres mondiales et au temps de la guerre froide, la stature de cet homme a servi de modèle au monde entier pendant près d’un siècle. Pourtant aucune des révélations qui viennent écorner la réputation de l’homme illustre n’était inconnue. Sauf que des déclarations qui étaient naguère jugées iconoclastes sont possibles aujourd’hui.

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Avis du Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage sur les journées de commémoration

comit_nat_lut_esclavageCommuniqué de Presse

Le 5 octobre 2016, l’Assemblée Nationale a adopté à l’unanimité un amendement modifiant la loi du 30 juin 1983, relative à la commémoration de l’abolition de l’esclavage. Cette loi était rédigée comme suit :

« En France métropolitaine, la date de la commémoration annuelle de l’abolition de l’esclavage est fixée par le Gouvernement après la consultation la plus large » ;

L’amendement voté par les députés propose de modifier cet article dans les termes suivants :

« La République française institue la journée du 10 mai comme journée nationale de commémoration de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions et celle du 23 mai comme journée nationale en hommage aux victimes de l’esclavage colonial. ».

Cet amendement a pour objet de clarifier et de consolider juridiquement le calendrier officiel des commémorations liées à l’esclavage.

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Non ! « Les Noirs » n’ont pas vendu leurs frères et leurs soeurs!

— Transmis par Robert Saé —

assiette_au_beurreL’affaire n’a pas eu l’écho mérité, mais elle est emblématique d’un combat idéologique qui fait rage aujourd’hui. A l’occasion d’une exposition, le Musée parisien du Quai Branly s’apprêtait à diffuser massivement et gratuitement, en particulier aux enfants scolarisés, une brochure dans laquelle on pouvait lire : « que les esclaves avaient été vendus à des européens par des africains », que ceux-ci « vendaient leurs frères et sœurs noirs », que parmi les esclaves, « certains étaient très malheureux et maltraités alors que d’autres avaient une vie plus agréable», que « la discrimination raciale avait pris fin aux Etats-Unis en 1964 ». Heureusement, la vigilance et la mobilisation de militants panafricanistes a fait échouer l’opération*.

Imaginez que l’on vous dise : « La bourgeoisie capitaliste n’est pas responsables du véritable esclavage subi par les enfants dans les mines européennes au 19° siècle car c’étaient leurs parents eux-mêmes qui vendaient ceux-ci aux patrons » ! Imaginez que vous lisiez dans une brochure : « Ce sont les Français, les blancs, qui ont livré leurs frères et sœurs aux nazis !

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L’anthropologue et sociologue Georges Balandier est mort

g-balandierGrand spécialiste de l’Afrique, il avait inauguré dans les années 60 la chaire de sociologie africaine à l’université de la Sorbonne.

L’anthropologue et sociologue français Georges Balandier, grand spécialiste de l’Afrique, est décédé à l’âge de 95 ans, a annoncé mercredi l’École des hautes études en sciences sociales (Ehess), où il a été directeur d’études, confirmant une information du Monde. « Son décès est confirmé », a indiqué mercredi l’Ehess, sans plus de commentaires.

Auteur de plus d’une vingtaine d’ouvrages, cet universitaire a inauguré au début des années 60 la chaire de sociologie africaine à la Sorbonne. Il a également créé le Centre d’études africaines au sein de l’Ehess. Celui qui a mis le pied en Afrique pour la première fois en 1946 est connu pour avoir forgé, avec le démographe Alfred Sauvy, le concept de « tiers-monde ». Son décès est survenu mercredi, selon les informations du Monde, dont il fut le collaborateur, mais les circonstances ne sont pas connues. Immédiatement après cette annonce, les réactions se sont multipliées.

Lire Plus => LePoint.fr

Georges Léon Émile Balandier est le fils d’un cheminot et militant socialiste.

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« Théorie » ou études de genre, le grand malentendu

— Par Gaëlle Dupont —
etudes_genreLa notion de genre est une nouvelle fois au cœur d’une polémique, et le malentendu sur le sens de ce terme réapparaît. Les personnes qui s’apprêtent à manifester dimanche 2 février reprochent au gouvernement de vouloir introduire une supposée « théorie du genre » à l’école. En réalité, nulle théorie ni idéologie de genre, qui aurait pour objectif de « convertir » au transsexualisme ou à l’homosexualité, n’existent. Les homosexuels et transsexuels témoignent d’ailleurs que, même si elles peuvent être pleinement assumées, ces orientations s’imposent à eux et ne relèvent pas d’un choix.

Les études de genre ont pour objectif de mettre en évidence tout ce qui, dans le masculin et le féminin, est construit historiquement, culturellement et socialement. Le terme est né dans les années 1950 aux Etats-Unis. Les premiers à effectuer la distinction entre sexe et genre ont été des médecins américains qui travaillaient sur les intersexuels (ou hermaphrodites) et les transsexuels, qui affirmaient que leur identité de genre ne correspondait pas à leur sexe biologique. Le terme a été utilisé ensuite par le mouvement féministe, qui s’en est servi pour contester les rôles et les tâches traditionnellement assignés aux femmes….

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La Terre humaine notre patrie

— Par Roland Tell —

terre_humaineA l’occasion des primaires de la Présidentielle 2017, la fascination de l’originaire semble aveugler les candidats de la droite française. Après le partage des cultures, et la fixation sur le burkini, que de discours, devenus purs spectacles, convaincus par eux-mêmes que tout ce qui est dit est forcément mensonge ! N’est ce pas plutôt un jeu verbal sans référent dans la réalité, tel un bruit pour ne rien dire, derrrière toutes ces bouches plus ou moins autorisées. Paroles de rien, et véritablement parole de personne, sur les pressions migratoires, sur les traditions culturelles, sur la mère patrie. D’où une détérioration générale de la communication politique, pourtant répétée, à doses massives de télévision et de radio. Il ne s’agit nullement de discours créateurs, mais de discours conditionnés, aujourd’hui proférés dans le tumulte et le verbiage de partis politiques aux abois, qui se sentent de plus en plus victimes à la fois du phénomène migratoire et du terrorisme.

Plus qu’un repli de la pensée politique, c’est la preuve de l’impasse de l’idéologie droitiste. Cette fascination de l’originaire caractérise désormais toute la culture des partis de droite et d’extrème-droite, l’unifie, et la rend cohérente.

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Les adolescents, cibles de violences sexistes et sexuelles en ligne

— Par Par Morgane Tual —

Une adolescente sur cinq a déjà été insultée en ligne sur son apparence physique. C’est l’un des multiples constats d’une étude publiée mardi 27 septembre sur le « cybersexisme » chez les 12-15 ans. Coordonnée par le Centre francilien pour l’égalité hommes-femmes Hubertine Auclert, réalisée par l’Observatoire universitaire international éducation et prévention, cette étude se concentre sur « les violences déployées via Internet et les réseaux sociaux sous forme d’insultes, de harcèlement, d’humiliation, de rumeurs… Qui ont la particularité de réduire les filles à leur apparence physique. Elles visent à contrôler leur sexualité et survaloriser la virilité et la sexualité des garçons. »

Menée auprès de 1 500 adolescents d’Île-de-France, elle dresse un état des lieux parfois édifiant des pratiques des collégiens et lycéens, dont les filles sont les principales victimes. Elles sont ainsi deux fois plus nombreuses que les garçons à faire l’objet de rumeurs (13,3 % contre 6,3 %). Même constat concernant les selfies : deux fois plus de filles en ont réalisé sous la contrainte, généralement issue de leur petit ami (4 % des filles, 1,4 % des garçons).

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Commémorer pour aller de l’avant

— Par Robert Saé —

insurrection_du_sud-3Nous pouvons nous réjouir du fait que les commémorations de l’insurrection du Sud commencent à prendre autant d’importance que celles de la révolution anti-esclavagiste de 1848. Ces dernières années, la dynamique de réappropriation de notre histoire s’est incontestablement renforcée et le regard que notre peuple a sur lui-même a favorablement évolué. On peut regretter, cependant, que les commémorations deviennent souvent un rituel servant à se donner bonne conscience ; qu’elles ne contribuent pas toujours à nous ancrer dans nos racines et ne débouchent pas suffisamment sur la volonté de bâtir un avenir commun. N’y a- t- il pas lieu de s’interroger sur cette véritable  schizophrénie   qui conduit certains à commémorer dans l’exaltation chaque 22 mai au cri de «  nèg pété chenn », pour, dès le lendemain, reprendre leur vie d’aliéné et accepter la soumission.

Schizophrénie qui permet à d’autres de chanter Lumina Sophie « fanm djok » et de s’adonner, dans le quotidien, à un machisme piétinant la femme martiniquaise.

Schizophrénie qui permet de s’enorgueillir de la dignité et du courage des insurgés de 1870, tout en s’engluant dans des pratiques de collusion avec le pouvoir colonialiste.

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Sacherie Capron : la première charette

— Par Félix Relautte —
capron« Voici en clair ce qu’on nous a dit – Ou vous partez volontairement avec une petite monnaie, oualors, sé déwô san ayen ! Ce qui est dur c’est de voir comment cette véritable machine à gagner del’argent a été vite démolie par quelques rapaces écervelés qui ont pillé et esquinté la boite ; et c’estnous qui faisons les frais… On s’étonnera après que des révoltés par l’injustice fassent n’importequoi… » Victime anonyme.
Un silence de mauvais augure
Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de bruit qu’il ne se passe rien. Au contraire. Alors que la menacede la fermeture du site Alstom de Belfort menaçant 400 emplois a provoqué la réactionimmédiate des politiques français au plus haut niveau, le licenciement sec de près d’un tiers dupersonnel de la Sarl Sacherie Capron se déroule dans un silence assourdissant et l’indifférencetotale des nôtres. Les différentes alertes médiatiques depuis que la majorité du personnel aadhéré à la CDMT auraient pourtant du suffire pour que les responsables s’interrogent sur lesconditions dans lesquelles une société ayant bénéficié de si importantes subventions publiques,en vient à licencier une dizaine de travailleurs, sans aucune garantie de sauver les restes.

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« On devrait tous les f*utre en prison »

— Par Steve Gadet, sociologue —
trap_music« Tout ce que je fais c’est du rap. Mon plus gros crime c’est de parler fort, de ne pas fermer ma gueule » . Ce sont les paroles de Tupac alors qu’il se tenait à l’extérieur du tribunal où son procès avait lieu courant 1994 ou 1995. Il a aussi dit : « Je sais être responsable de ce que j’ai fait mais je ne sais pas être responsable des actes de tous les hommes noirs au Etats-Unis. Ce n’est plus mon procès. C’est le procès du rap, de ma personnalité » .
Récemment, RCI a fait un sujet pertinent sur la Trap Music. Il y a eu plusieurs réactions. Les fans et les artistes Trap ont balayé d’un revers de main ce qu’ils considéraient comme une intrusion et des critiques inutiles de la part de gens qui ne comprennent rien et qui leur veulent du mal, des « haters » . De l’autre côté, on a vu des gens dire « On devrait interdire cette musique et tous les foutre en prison. Cette mauvaise graine n’apporte rien de bon au pays » .

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M. Huygues Despointes, félicité, lavé de toute opprobre, honoré et médaillé.

esclavage5Le Comité Devoir de Mémoire, se doit de réagir devant un événement passé le 15 Août dernier, lors de la fête patronale de Case Pilote. Monsieur Alain Huygues Despointes a été mis à l’honneur et médaillé, en présence de plusieurs personnalités politiques.
En 2009, suite au reportage diffusé sur Canal+ « Les Derniers Maîtres de la Martinique », Monsieur Huygues Despointes a été traduit en Justice pour des propos infamants, à caractère racistes qui ne peuvent être oubliés :
….. « Dans les familles métissées, les enfants sont de couleurs différentes, il n’y a pas d’harmonie. Moi, je ne trouve pas ça bien. Nous (ndlr : les Békés), on a voulu préserver la race » « Les historiens ne parlent que des aspects négatifs de l’esclavage et c’est regrettable » …… « Les bons côtés de l’esclavage et les colons qui étaient très humains avec leurs esclaves, qui les ont affranchis et qui leur donnaient la possibilité d’avoir un métier ».
Propos qui, dans un élan de spontanéité, traduisait le cœur de sa pensée.
Ces propos, dans notre société, avec son histoire esclavagiste et la monstrueuse infériorisation de l’homme noir qu’elle a engendrée ne peuvent être banalisés, voir oubliés !

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Françoise Vergès « Les peuples asservis privés des symboles de leur souveraineté »

Entretien réalisé par Rosa Moussaoui

objets_du_beninLa politologue Françoise Vergès revient sur la portée symbolique de la demande béninoise de restitution des trésors culturels pillés durant la conquête coloniale.

Quelle est la nature des objets culturels dont le Bénin demande la restitution à la France ?

FRANÇOISE VERGÈS Il s’agit d’objets rapportés par le général Dodds, vainqueur de la guerre de conquête livrée contre le roi du Dahomey en 1892. Il s’est approprié des pièces du trésor royal, emportées en France comme un butin. La plupart de ces objets sont aujourd’hui exposés au Quai Branly, même si certaines pièces se trouvent en Allemagne.

Est-ce la première fois qu’une telle demande de restitution émane des autorités d’une ancienne colonie ?

FRANÇOISE VERGÈS Les restitutions sont très rares et elles concernent essentiellement, jusqu’ici, des restes humains. Comme les têtes maories rendues à la Nouvelle-Zélande en 2012, le crâne du chef insurgé kanak Ataï, remis à ses descendants en 2014, ou encore la dépouille de Saartjie Baartman, la « Vénus hottentote », rapatriée et inhumée en Afrique du Sud en 2002.

Quelle est la portée symbolique de cette demande béninoise, qui porte sur des objets pillés durant la colonisation ?

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Il y a plus de 45 millions d’esclaves aujourd’hui dans le monde !

esclavage_modernePublié le 15 août 2016 dans International

Tandis que Michelle Obama tente d’expier les fautes du passé esclavagiste des États-Unis, l’esclavage moderne reste aujourd’hui un problème extrêmement criant.
Quand Michelle Obama a prononcé son discours à la Convention nationale démocrate qui s’est tenue à Philadelphie, elle a créé un certain émoi quand elle a déclaré que l’histoire de l’Amérique est « l’histoire qui m’a amené parmi vous ce soir, l’histoire des générations de personnes qui ont vécu le fouet de l’esclavage, la honte de la servitude, la douleur de la ségrégation, mais qui ont résisté par le combat, en gardant espoir et en faisant ce qui devait être fait, de sorte qu’aujourd’hui, je me réveille chaque matin dans une maison qui a été construite par des esclaves. »

Ses derniers mots — « je me réveille chaque matin dans une maison qui a été construite par des esclaves » — ont largement été commentés, avec notamment les critiques de certains conservateurs jugeant que cette déclaration était fausse ou trompeuse. Les faits ont été rétablis dans un article du New York Times du 26 Juillet, « Yes, Slaves Did Help Build the White House » (« Oui, les esclaves ont aidé à construire la Maison Blanche »)…

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