Nom de famille, de naissance, d’usage, patronymique, marital, quelles différences ?

Nom de famille, nom de naissance, nom patronymique, nom d’usage, nom de « jeune fille » ou encore nom marital : existe-t-il vraiment une différence entre tous ces termes ?

Oui et non répond Service-public.fr dans sa fiche concernant le nom de famille, le nom patronymique, le nom d’usage et le nom marital .

En effet, le nom de famille, le nom de naissance et le nom patronymique ont la même signification : il s’agit du nom inscrit sur votre acte de naissance.

Par contre, le nom d’usage est un nom utilisé dans la vie quotidienne. Il ne remplace pas votre nom de famille qui reste le seul nom mentionné sur vos actes d’état-civil.

Quant au nom marital, il s’agit en fait du nom de votre époux ou de votre épouse que vous décidez de prendre comme nom d’usage.

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Nom propre

— Par Claudia Iddan —
Le sujet que j’ai choisi pour cette rencontre est Le nom propre. La première association qui vient à l’esprit est bien entendu la plus simple, à savoir que le nom propre c’est le nom qui nous a été donné par nos parents et qui apparaît dans tous les documents officiels. Cela met en valeur la nomination, le fait d’être nommé et ceci implique la dimension du désir de l’Autre. Mais du moment que dans la clinique on parle aussi du nom de jouissance, la question centrale qui se pose est de savoir s’ils ont la même valeur. Quand on parle du nom propre est-­ce qu’on parle aussi du nom de la jouissance? J’essayerai de développer cette question, afin d’éclaircir ce dont on parle quand il s’agit du nom propre, quel est le rôle qu’il joue dans la vie psychique? et j’essayerai également de mettre en valeur les relations entre le nom propre et la jouissance. Cette relation nous rapproche de la dimension du symptôme d’un sujet, en effet, quand Lacan se réfère finalement au symptôme, non seulement en tant qu’effet de la signification, mais aussi comme la façon dont chacun jouit de l’inconscient tel que l’inconscient le détermine [RSI, 18-­2-­75], il rapproche le domaine du nom propre a celui de la jouissance qui on découle. De cette manière et à partir de l’analyse que Lacan fait sur la place que l’écriture acquiert pour Joyce, le sinthome devient le nom propre du sujet, ce qui dénote le plus singulier d’un sujet, ce qu’il a nommé: Joyce le sinthome. Tout au long de son enseignement, on retrouve dans les textes de Lacan la question du nom et sa relation au sujet de l’inconscient. Cette question est mise en valeur par la place qui a été attribuée d’abord au Nom du Père et après au Nom propre et a la pluralité des Noms du Père en incluant ce que Lacan a nommé sinthome. Les deux sont des éléments dans la théorie générale du nom en linguistique et en mathématiques. Même si les deux appartiennent au même ensemble de noms, le Nom du père, tel que Lacan le définit représente la métaphore du désir de la Mère, c’est le nom d’une fonction qui donne a un sujet la possibilité d’entrer dans un discours, c’est-­à-­dire d’établir des relations sociales, tandis que le nom propre est relié avec la singularité du sujet,. Cette paire met en valeur, dirait on schématiquement, une sorte d’opposition, Le NdP, accentue le côté universel alors que le nom propre accentue le côté singulier. En général, on peut considérer le nom propre comme quelque chose qui ne se traduit pas dans la langue, qui ne cherche pas à avoir un équivalent. Face à un nom propre on ne se demande pas ce qu’il veut dire, quelle est sa signification mais par contre on peut se poser la question en ce qui concerne la référence de ce nom, en ce qui concerne l’être, c’est­-à-­dire ce qu’il dit, ce qu’il fait, etc. En effet, si je prends mon nom en exemple, je m’appelle Claudia où que ce soit, en Argentine, en Israël ou à Paris et si certaines personnes pour une question de prononciation ou d’habitude dans leur langue, déforment mon nom je n’arrive pas a m’y reconnaître. C’est bien entendu la même chose pour chacun d’entre nous. Un exemple qui illustre cette problématique était la politique d’intégration pratiquée en Israël, au début de son existence. Elle consistait à traduire systématiquement le prénom de tout nouvel immigrant dans le bout de créer le « nouveau juif » et de le couper entièrement de son histoire précédente et parfois même de sa culture d’origine, de le déconnecter de tout ce qui s’associe à la diaspora. Ainsi on trouve certaines traductions de prénoms qui correspondent à la signification du nom d’origine, ou à un nom qui présente d’une similarité phonétique. Cette attitude a sans doute causé des difficultés subjectives, et elle a en particulier contribué à approfondir la sensation d’aliénation subjective. Aujourd’hui cette pratique est devenue presque inexistante.

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