L’éphéméride du 30 juillet

Naissance de George « Buddy » Guy le 30 juillet 1936 en Louisiane

George « Buddy » Guy, né le 30 juillet 1936 à Lettsworth (Louisiane), est un musicien américain de blues et de musique rock. Il est le père de la rappeuse Shawnna.
Influencé dès son enfance par John Lee Hooker, Muddy Waters et Howlin’ Wolf qui lui donneront plus tard envie d’émigrer vers Chicago, il se fabrique à l’âge de treize ans une guitare de fortune à partir d’une moustiquaire et d’un morceau de bois. Mais, c’est à seize ans que son père lui offre sa première vraie guitare, une deux cordes. Buddy joue alors simplement de la guitare pour passer le temps.

Quelque temps plus tard, alors qu’il est assis sur le seuil de sa maison en train de jouer de la guitare, un inconnu l’aborde, lui dit qu’il le regarde jouer chaque soir et qu’il voudrait lui offrir une guitare neuve. Et c’est ainsi que Buddy se retrouve le lendemain avec une guitare flambant neuve, plus motivé que jamais pour imiter ses idoles. Dès lors, il s’entraîne avec assiduité et se donne rapidement en concert à Bâton-Rouge avec les bluesmen locaux comme le Big Poppa John Tilley Band, Lightnin’ Slim, Guitar Slim, Slim Harpo ou Lazy Lester. Mais Buddy sait déjà que son avenir n’est pas dans ce Sud ségrégationniste et pense déjà à partir au Nord des États-Unis. En quête d’un emploi bien payé, il part en 1957 pour Chicago, la ville de ses idoles. À cette époque, il n’imagine pas encore faire carrière dans la musique.

Chicago

Buddy Guy au Bonnaroo Music Festival en 2006.
Arrivé à Chicago, il parcourt la ville pendant plusieurs jours, sans argent, jusqu’à ce qu’il rencontre un homme qui lui demande s’il peut lui jouer de la guitare en échange d’un whisky. Buddy Guy accepte et emballe l’inconnu qui le conduit aussitôt dans une boîte où joue un de ses amis, un certain Otis Rush. Et alors même que Rush s’apprête à partir, Buddy se met à jouer The things I used to do. Otis dira seulement au patron de l’engager.

Dès lors Buddy, qui joue plusieurs fois par semaine, ne tarde pas à attirer un large public et se fait même remarquer par Muddy Waters qui lui prodiguera quelques conseils. Dans cet amas de bars à blues, Buddy croise d’autres jeunes qui eux aussi ne tarderont pas exploser comme Magic Sam, Earl Hooker ou Freddie King. Mais c’est surtout la rencontre avec sa première source d’inspiration, B.B. King, qui restera la plus bénéfique pour Buddy. Sa notoriété grandissante l’entraîne alors sur les différentes scènes de Chicago en compagnie d’autres bluesmen de renom : avec Otis Rush au Club 708 ou encore au Trianon Ballroom avec B.B. King.

En 1958, Buddy rencontre Willie Dixon et enregistre grâce à lui pour le label Cobra Sittin’ and cryin’ the blues avant de devenir, pour Chess, guitariste de studio, puis en solo. Il enregistre ainsi avec Ike Turner (This is the end), Otis Rush, Sonny Boy Williamson II, Muddy Waters et Willie Dixon. Parallèlement à sa carrière de sideman, il enregistre aussi en solo, entre 1958 et 1964, plusieurs 45 tours, Sit and cry, Try to quit my baby…, Broken hearted blues et surtout First time I met the blues qu’on retrouve aujourd’hui réunis sur les deux CD Buddy Guy on Chess vol. 1+2.

Buddy se produira ensuite avec l’harmoniciste Junior Wells sur l’album Buddy Guy & Junior Wells play the blues et sort en 1960 les singles Let me love you baby et Ten years ago. On le retrouve également sur l’album live Blues from Big Bill’s enregistré au Copacabana Club à Chicago avec ses amis Howlin’ Wolf et M. Waters.

Mais le grand succès n’arrive qu’au milieu des années 1960. Durant les années 1960 et 1970, il enregistre plusieurs classiques du Chicago blues comme A man and the blues, This is Buddy Guy (avec Clapton), Hold that plane et surtout Stone Crazy. Grâce au soutien d’Eric Clapton qui le cite souvent comme une de ses grandes influences, Buddy parvient à toucher facilement le public blanc et part en tournée à travers le monde. En 1965, il joue en Europe à l’American folk blues festival. En 1967, il est cette fois-ci au Mariposa folk blues festival à Toronto. En 1970, il fait la première partie de la tournée française des Rolling Stones et participe au célèbre Festival Express à travers le Canada durant l’été de la même année, en se produisant aux côtés de Janis Joplin, The Band et The Grateful Dead entre autres. Néanmoins Buddy se fait progressivement oublier des maisons de disques pendant les années 1970.

Les années 1980
À la fin des années 1970, alors qu’il est oublié des maisons de disque américaines, il revient tourner en Europe régulièrement avec son compère Junior Wells et son frère Phil Guy pour le compte de Didier Tricard, qui organise les tournées Chicago Blues depuis 1974. C’est lors de l’une de ces tournées en 1979, qu’il enregistre en une journée à Toulouse, au studio Condorcet, l’un de ses disques les plus reconnus par la critique « Stone Crazy », produit par le label Isabel de Didier Tricard [archive], dont les droits seront rachetés aux États-Unis par le label Alligator Records. Le nom du label fut d’ailleurs donné en hommage à la mère de Buddy Guy, Isabel qui était décédée avant d’avoir vu son fils jouer.

Les années 1980, marquées par la new wave, mettent l’ensemble des bluesmen à l’écart du succès grand public. Pendant cette période Buddy Guy sort notamment, avec son ami Junior Wells, Buddy Guy and Junior Wells play the blues, Buddy Guy and the Juniors, Drinkin’ TNT.

Il sort un nouveau disque produit par Isabel Records en duo acoustique avec Junior Wells lors d’une tournée en France en 1984, intitulé Going back ressorti en 1991 sous le titre Alone & Acoustic.

Le renouveau

Buddy Guy avec Eric Clapton en 2007.
En 1989, Buddy ouvre son club Legend à Chicago. Au début des années 1990 poussé par un renouveau du blues aux États-Unis et en Europe, il sort un album qui relance sa carrière : Damn right, I’ve got the blues en compagnie de Mark Knopfler, Jeff Beck et Eric Clapton. Il sort juste après, en 1993, l’album Slippin’ in et joue aux côtés de jeunes bluesmen comme Jonny Lang.

En 2001, il sort Sweet Tea, un album lancinant et moite dans la tradition du blues hypnotique de Junior Kimbrough, dont Guy fait quelques reprises dans Sweet Tea, et dont il a recherché le même style de son.

Buddy Guy est aujourd’hui considéré comme une légende du blues, au même titre que BB King, John Lee Hooker, Muddy Waters ou Albert King.

Source: Wikipedia