Catégorie : Sociologie

Les appels à la haine de Dieudonné ne relèvent pas de la liberté d’expression

dieudo_reviso_luzCharlie Hebdo, Dieudonné, jusqu’où va la liberté d’expression ?
par Yacine Sahnoune mercredi 14 janvier 2015 17:37, mis à jour le mercredi 14 janvier 2015 à 18h45

Le polémiste Dieudonné est régulièrement poursuivi pour des propos tenus publiquement
Qui n’a pas été choqué par les propos d’un journal, d’un humoriste ou d’une figure médiatique ? Parfois, certains d’entre eux vont très loin. Mais où se situe la ligne rouge ? Que dit la loi ?

« Je me sens Charlie Coulibaly », « Bal tragique à Colombey »… Certains usages de la liberté d’expression choquent. Si pour Me Emmanuel Pierrat, avocat au Barreau de Paris, la « liberté d’expression est un principe quasi absolu », il peut y avoir des « abus ». Et ces abus sont déterminés par la loi.

C’est le cas pour Dieudonné, qui a récemment mêlé « Charlie » au nom de l’auteur de la prise d’otages Porte de Vincennes vendredi dernier. Il est poursuivi pour « apologie du terrorisme », selon la Loi Anti-Terroriste voulue par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. C’est jusqu’à cinq à sept ans de prison si ces propos sont tenus sur Internet.

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La famille de Tamir Rice, tué par des policiers, reçoit une facture pour les frais d’ambulance

rice_tamirLa ville de Cleveland réclame 500$ à la famille de Tamir Rice, l’enfant noir abattu par erreur par la police de la ville, pour couvrir les « services médicaux d’urgence » qui se décomposent en 450$ d’ambulance et 50$ de kilométrage. Une plainte a été déposée par les avocats de la ville à l’encontre de la famille. L’annonce de la réclamation des 500$ intervient deux mois après que le grand jury de la ville ait refusé de poursuivre le policier auteur du meutre. « On ajoute l’insulte à l’homicide » a déclaré Subodh Chandra l’avocat de la famille.

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Parutions. Janvier 2016

emprise_religionsPenser la religion en matérialistes historiques

Nicolas Mathey

L’Emprise  des religions Manière de voir, éditions le Monde diplomatique numéro 145, février-mars  2016, 98 pages,
8,50 euros.

Face à l’inhumaine absurdité du monde libéral, il nous faut aussi comprendre le phénomène religieux qui prétend lui répondre. Citons Marx : « Tout bouleversement historique des conditions sociales entraîne en même temps le bouleversement des conceptions et des représentations des hommes et donc de leurs représentations religieuses. » Dans le dernier recueil d’articles du Monde diplomatique, on retrouvera justement l’analyse des conditions qui encouragent la résurgence politique du religieux. Ainsi, « les régimes arabes n’ont jamais cessé d’instrumentaliser la religion musulmane », note Akram Belkaïd. D’autres contributions se penchent sur l’importance électorale des Séfarades en Israël, du mouvement Gülen en Turquie, et de l’Opus Dei dans le monde chrétien. Au-delà de ces confusions entre pouvoirs religieux et politiques, c’est la question de la nécessité de croire que pose le philosophe Jacques Bouveresse. Y compris par une « une religion de l’humanité », selon l’expression de Durkheim.

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la_nueeEthnographie surréaliste dans le champ jazzistique

SOCIOLOGUE Michael Löwy
La Nuée.  

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Toujours plus sur Heidegger

— Par Maurice Ulrich —
heideggerL’historien Guillaume Payen, avec une biographie, et la philosophe italienne Donatella Di Cesare éclairent encore chacun à leur manière la profondeur de l’antisémitisme du philosophe allemand et ses rapports au nazisme.

Un peu plus de soixante-dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale et cinquante ans après sa mort, où en est-on avec ­Martin Heidegger, longtemps considéré par nombre de penseurs et non des moindres comme le plus grand philosophe du XXe siècle, ayant en tout cas connu pendant quelques décennies une réception étonnamment positive en France ? Deux nouveaux ouvrages viennent de paraître qui éclairent d’une façon toujours plus crue ce que furent son antisémitisme et son rapport au nazisme. Guillaume Payen, docteur en histoire, publie chez Perrin une biographie très documentée, Martin Heidegger, catholicisme, révolution, nazisme, et la traduction française de Heidegger, les juifs, la Shoah, de la philosophe italienne Donatella Di Cesare, publié en 2014 en italien, vient de paraître au Seuil. L’enjeu de ces nouveaux travaux, faut-il le souligner, n’est pas réservé à la philosophie. L’œuvre de Heidegger, qui avait adhéré au parti nazi en 1933 en même temps qu’il devenait recteur de l’université de Fribourg, est contemporaine des deux guerres mondiales et de l’extermination systématique de 6 millions d’hommes, de femmes et d’enfants au seul motif qu’ils étaient juifs.

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A Grigny, les Antillais à la recherche de leurs ancêtres esclaves

— Par Marie D’ornellas —

ancetresLes uns remplissent consciencieusement des cases tandis que les autres tendent à leur interlocuteur des actes d’état civil. Et en quelques clics sur un ordinateur, tous ou presque ont découvert grâce à la base de données « Anchoukaj » si un de leurs ancêtres a été esclave aux Antilles.

Ce dimanche après-midi, des ateliers généalogiques ont été organisés à Grigny. Les premiers d’une série qui doit suivre en Essonne à Corbeil, Viry et à nouveau à Grigny. Cette démarche doit aboutir le 23 mai à l’inauguration d’un monument à Grigny avec inscrits dessus 213 noms d’esclaves dont les descendants vivent dans le département.

« C’est un chiffre symbolique qui représente le nombre d’années d’esclavagisme aux Antilles, fait remarquer Emmanuel Gordien, vice-président du Comité Marche du 23 mai 1998, l’une des structures organisatrice de l’événement. Si nous avons moins de 213, on prendra les noms des ancêtres de membres de notre association. Et je ne pense pas que nous en aurons plus car c’est une histoire douloureuse et les gens n’ont pas forcément envie que leur nom apparaissent sur un monument pour les esclaves.

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Occupez-vous donc de vos ognons !

— Par Nicole Cage —

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Chères, chers colonisé (e)s,

An nèg, sé an sièk, mi !

J’essaie de comprendre ce qui s’agite ainsi en vous, la cause réelle et profonde de votre émoi parce qu’une ministre a entrepris de formaliser une réforme de l’orthographe de la langue française qui couvait sous le boisseau depuis des lustres. Parce qu’un gouvernement français décide de réformer SA langue ! Men lang moun-an sé ta’y, i ka fè sa i lé épi’y ! Fout zot brav !
Evidemment, personne n’avait osé, surtout pas la droite ! Il a fallu attendre Hollande-courage pour qu’elle sorte des tiroirs et soit remise au goût du jour (même si elle avait été expérimentée dans certaines académies).

Mais… que vous arrive-t-il chers colonisés ?
Pourquoi tant d’émoi et d’hystérie ? Qu’est-ce qui motive donc votre courroux et votre agitation !
Vous voilà prêts à entrer en résistance, à partir à l’assaut des pourfendeurs de « notre » langue ! Vous fûtes Charlie ! Vous voilà maintenant oignon et circonflexe ! Etes-vous donc à ce point plus français que les Français eux-mêmes ?

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Philibert Duféal : figure de la Sécurité sociale

— Par Eugénie Liber* —

philippe_dufrealLa France a célébré en 2015 les soixante-dix ans de la Sécurité Sociale, mise en place avec les ordonnances d’octobre 1945.
La Sécurité sociale, première grande avancée sociale de la France au sortir de la seconde guerre mondiale est étendue deux ans plus tard aux quatre nouveaux départements d’outre-mer, la Réunion, la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique. C’est le décret du 17 octobre 1947 qui consacre cette avancée majeure pour nos territoires et ouvre le droit de tous à la protection de la santé, à la sécurité matérielle, au repos.
Cette étape importante pour les travailleurs a été rendue possible grâce au travail acharné et à la lutte de militants politiques communistes : Aimé Césaire, Léopold Bissol, Georges Gratiant…mais surtout de syndicalistes, au premier rang desquels Victor Lamon qui sera le premier dirigeant de la Sécurité sociale de la Martinique.
Au nombre des premiers acteurs politiques et syndicaux martiniquais de la première heure, qui ont oeuvré avec acharnement auprès des masses laborieuses pour la mise en place de la Sécurité sociale, Philibert Duféal.
La vie de Philibert Duféal est en effet marquée du sceau de l’engagement politique et syndical, et du sceau du combat pour le développement de la Sécurité sociale en Martinique.

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L’onde de choc des accidents de la route au sein des familles

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VIDÉO – La sécurité routière sort un nouveau film, baptisé «Onde de choc», qui parle du chagrin qui touche les familles frappées par un drame de la route.

Un sondage et une compagne. La sécurité routière lance à partir du 29 janvier un film baptisé «Onde de choc». Cette fois, l’angle choisi est de mesurer les conséquences des drames qui ont lieu sur la route. Un chagrin sans fin qui touche les proches des victimes, comme les parents, les grands-parents… mais aussi, et comme le relate le film, un enfant qui allait naître et qui ne connaîtra jamais son père.

À l’appui de ce film, une étude commandée par la sécurité routière a été réalisée par l’Ifop qui a interrogé du 13 au 15 janvier dernier 1005 personnes afin de connaître l’impact des accidents de la route dans la population. Il en résulte que 58% des Français ont été touchés par un accident, directement ou non, et près de 15 millions de personnes ont un de leurs proches qui a été victime d’un grave accident de la route. L’étude indique aussi que 25% de ceux qui ne prennent jamais le volant ont déjà été victimes d’un accident contre 38% parmi ceux qui conduisent une voiture plusieurs fois par semaine.

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Pour la sociologie Et pour en finir avec une prétendue « culture de l’excuse »

lahire_pour_la_socioBernard Lahire

Depuis plusieurs décennies, la sociologie est régulièrement accusée d’excuser la délinquance, le crime et le terrorisme, ou même de justifier les incivilités et les échecs scolaires. A gauche comme à droite, nombre d’éditorialistes et de responsables politiques s’en prennent à une « culture de l’excuse » sociologique, voire à un « sociologisme  » qui serait devenu dominant. Bernard Lahire démonte ici cette vulgate et son lot de fantasmes et de contre-vérités.
Il livre un plaidoyer lumineux pour la sociologie et, plus généralement, pour les sciences qui se donnent pour mission d’étudier avec rigueur le monde social. Il rappelle que comprendre les déterminismes sociaux et les formes de domination permet de rompre avec cette vieille philosophie de la responsabilité qui a souvent pour effet de légitimer les vainqueurs de la compétition sociale et de reconduire certains mythes comme celui du self made man, celui de la « méritocratie » ou celui du « génie » individuel.
Plus que la morale ou l’éducation civique, les sciences sociales devraient se trouver au coeur de la formation du citoyen, dès le plus jeune âge.

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Le caricaturiste ARES remporte le prix de caricature politique des Nations-Unies

— Par Adan Iglesias —

aresAprès le terrible attentat à l’hebdomadaire français Charlie Hebdo au début de 2015, de nombreux caricaturistes se sont solidarisés avec les collègues assassinés et, en signe de soutien, ont envoyé leurs œuvres à plusieurs médias du monde entier.

Le Cubain Aristídes Hernández (ARES), comme tant d’autres, a fait son interprétation des tragiques événements et a dessiné un fanatique terroriste en train d’égorger un crayon. Pour contribuer à la dénonciation de l’assassinat, ARES a envoyé son œuvre à des médias européens comme Courrier International, Punto Final, 360 Grados Press, ​​Le Monde, FECO News, et les sites cubains Dedeté et Cubasí.

L’Organisation des Nations Unies, qui convoque chaque année au Prix Ranan Lurie de caricature politique afin de promouvoir les œuvres réalisées en un an et de représenter l’esprit de cette organisation, a décidé de récompenser ARES, vice-président de l’Union nationale des Écrivains et Artistes de Cuba (UNEAC), par la synthèse émouvante de son dessin.

Le premier prix obtenu par ARES est suivi par le brésilien Raimundo Rucke (deuxième prix) et par l’étasunien Mike Luckovich (troisième).

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CUBARTE 20.01.2016

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Nouvelle victoire pour le droit à l’eau

droit_a_l_eauSelon la Fondation France libertés : « Les distributeurs d’eau continuent à brutaliser les plus démunis dans une optique exclusivement commerciale. ».

Selon la fondation France Libertés, la société Saur a été condamné par le tribunal d’instance de Limoges (Haute-Vienne) pour avoir réduit le débit de l’eau dans un logement.

Depuis la décision du Conseil constitutionnel en mai 2015 d’interdire les coupures d’eau dans les résidences principales, réduire le débit de l’eau l’est également. Selon l’ordonnance de référé datée du 6 janvier dernier, le tribunal d’instance de Limoges (Haute-Vienne) a condamné le groupe de gestion des services d’eau Saur à près de 3 600 euros d’amende et à rétablir un débit d’eau normal sous astreinte de 100 euros par jour de retard.

La société Saur avait réduit le débit d’eau le 14 octobre 2015 dans le logement des deux femmes qui contestaient une facture de 587,65 euros. C’est la fondation France Libertés, partie civile dans ce dossier, qui a annoncé cette décision.

Alors que les coupures d’eau sont interdites par la loi, la réduction du débit « maintiendrait un accès sanitaire à l’eau potable et garantirait donc le droit à un logement décent », avait argumenté Saur pour justifier sa décision, selon l’ordonnance.

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Epiphanie : pourquoi mange-t-on de la galette des rois ce jour-là ?

C’est l’Eglise qui institua cette tradition typiquement française. Elle remonte au 13ème siecle (entre 1200 et 1300 ans).
A cette occasion, la galette etait partagée en autant de portions que d’invités, plus une part. Cette portion supplémentaire, appelée « part du Bon Dieu » ou « part de la Vierge » était donnée au premier pauvre qui passait.
La fève dans la galette des rois remonte au temps des romains.
Au 11ème siècle (entre 1000 et 1100 ans), certains avaient pour habitude de désigner leur chef en cachant une pièce dans un morceau de pain. Une pièce d’argent, une pièce d’or ou bien pour les plus pauvres une fève (haricot blanc). Celui qui la trouvait était alors élu ! Plus tard ce pain fut remplacé par de la brioche.
Du XVII siècle à 1910 environ, les boulangers avaient coutume d’offrir une galette des Rois à leurs clients. L’usage s’est perdu et la galette est véritablement devenue un produit commercial.
La première fève en porcelaine date des années 1870. Après les santons ce sont désormais des figurines de héros des temps modernes qui trônent dans nos galettes!

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« Clarissa Jean-Philippe était ma cousine. Ne l’oublions pas »

clarissa_jean-philippeUn an après, nous commémorons les 17 victimes des terribles attaques de janvier dernier. Parmi elles, Clarissa Jean-Philippe, agent de police tuée par Amedy Coulibaly le 8 janvier à Montrouge, la veille de la prise d’otages au supermarché Hyper Cacher. Alors que la France lui rend hommage ce samedi, sa cousine témoigne.

Entre le 7 et le 9 janvier 2015, 17 personnes sont tombées sous les balles des terroristes. Ma cousine, Clarissa Jean-Philippe, faisait partie des victimes.

Un an après le drame, la douleur est toujours aussi vive.

Quand je l’ai appris, je me suis évanouie

J’étais devant ma télévision quand j’ai appris qu’une policière avait été tuée à Montrouge, le 8 janvier dernier. Quelques instants plus tard, mon petit frère m’a appelé pour m’annoncer que l’agent de police en question n’était autre que Clarissa.

Je n’y ai pas cru et je lui ai dit que ce n’était pas possible.

Après avoir raccroché, je me suis évanouie. Quand j’ai repris connaissance, une quinzaine de minutes plus tard, j’ai appelé une cousine en Martinique, pour savoir si elle avait plus d’informations. Je voulais avoir une confirmation.

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Benjamin Stora : « La décolonisation des imaginaires n’est pas une question achevée »

stora_memoires_dangereusesDans les « Mémoires dangereuses. De l’Algérie coloniale à la France d’aujourd’hui » (Albin Michel), 
le spécialiste de la guerre d’Algérie lance un plaidoyer en faveur d’une bataille culturelle contre la radicalisation et l’obscurantisme par la réappropriation en commun d’une histoire coloniale refoulée. 
Il sera l’hôte des Agoras de l’Humanité, accueillies samedi, au musée de l’histoire de l’immigration à Paris.

La réédition de votre essai Transfert d’une mémoire, avec vos Mémoires dangereuses, se veut un acte engagé. Quels enjeux attachez-vous à cette intervention dans le débat public actuel ?

Benjamin Stora Ce livre, je l’ai écrit en 1998, à mon retour du Vietnam. À l’époque, j’avais trouvé un paysage politique français inquiétant. J’avais quitté la France à un moment marqué par la montée du FN. Tout au long de mes études sur l’histoire de l’Algérie et du Maghreb contemporain, j’avais déjà pointé une série de passages de mémoire d’une rive à l’autre de la Méditerranée et j’avais, à l’époque, décidé d’écrire cet essai pour montrer comment se formaient des comportements, des réflexes et des mémoires que j’ai qualifiés de « sudistes ».Il

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Le Vil et le Civil

— Par André Lucrèce —

vivre_ensembleLe mouvement étant la loi imposée par la vie, entre le juste et l’injuste, il conviendrait que soit conforme à la maturité d’esprit toute expression qui, au fond, est le reflet de la maturité d’une vie civilisée, ce que je souhaite voir dans notre pays.
Si je dis cela, c’est que j’ai eu l’occasion de lire, ici-même et ailleurs, des expressions aussi pompeuses qu’excessives à propos des élections qui ont vu confier à des personnalités d’expérience la responsabilité de sortir notre pays de son enlisement et de sa stagnation.
Comme le dit Mallarmé : « L’injure bégaie en des journaux faute de hardiesse ».
Première règle énoncée ici : l’excès dans l’expression, surtout quand il confine au débraillé, ne saurait en aucun cas emporter l’adhésion. Malherbes le soulignait déjà, et tout autant Césaire, ce qui compte c’est le caractère cardinal du langage, sa maîtrise qui lui confie son attribut royal.
Or, certaines personnes sont persuadées que ce caractère cardinal du langage est uniquement réservé à la littérature et que l’expression politique devrait se contenter des saillies issues de l’indigence du langage et de ses salissures.

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« Les Trois Mois Solidaires »

trois_mois_solidairesDossier présenté par l’Association « Tous Créoles ! »

La Martinique traverse une longue crise qui plonge sa population dans un état de « désenchantement » inquiétant. Cette crise est de plusieurs ordres :

  • Économique d’abord, avec un affaissement du PIB martiniquais qui se traduit par une baisse continue de compétitivité des entreprises et un niveau record de chômage : 22% de la population martiniquaise est sans emploi, près de 60% des jeunes de moins de 25 ans n’ont pas de travail.

  • Sociale aussi, avec un appauvrissement de toutes les structures qui permettaient jusque-là de fédérer les populations : jamais le monde associatif martiniquais n’a été aussi inoccupé et impuissant. Les clubs sportifs sont en panne, les associations culturelles sont à l’arrêt, les mobilisations bénévoles d’intérêt général sont de plus en plus rares.

  • Sociétale enfin, avec un regard fantasmé sur nous-mêmes, où nos différences deviennent aujourd’hui facteurs de clivage : voir d’abord ce qui nous différencie de l’autre pour mieux en faire un coupable, responsable de nos propres malheurs. Ils sont loin aujourd’hui, ces espaces de vie commune qui permettaient simplement de mieux se connaître pour mieux s’apprécier : il n’y a plus d’internat, ni de kermesse communale, ni de service militaire…

Les conséquences de cette crise sont visibles à l’œil nu, au détour de chaque quartier, à l’ombre de chaque abribus, ou encore dans les tristes rubriques de l’actualité locale : pauvreté, alcoolisme, drogue, violence… les maux de la société martiniquaise enflent chaque jour un peu plus.

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Aux Etats-Unis, un jeune Noir a cinq fois plus de chances qu’un jeune Blanc d’être tué par la police

plus_de_meutre_policierIls ne constituent que 2 % de la population américaine. Pourtant, en 2015, les hommes Afro-Américains âgés de 15 à 34 ans ont représenté plus de 15 % des 1 134 personnes tuées par les forces de l’ordre. Ce sont les chiffres publiés, jeudi 31 décembre, par The Guardian.

Selon les données du quotidien britannique, un jeune homme noir avait l’an dernier neuf fois plus de chances que n’importe quel autre Américain d’être tué par les forces de l’ordre, et cinq fois plus qu’un autre Américain du même âge. Environ un quart des Afro-Américains tués en 2015 n’étaient pas armés, contre 17 % des Blancs.

Cette étude révèle aussi :

que 89 % des victimes ont été tuées par balle ;

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Continuer à rire de tout, plus que jamais

— Par Sandrine Blanchard —
charlie_hebdo_1an_apresSi on peut mourir pour un dessin, alors on peut mourir pour un sketch » : Stéphane Guillon admet sans hésiter qu’il y a un avant et un après-Charlie dans sa manière de faire de l’humour. « Lorsque j’ai écrit cet été un sketch sur Mahomet pour mon nouveau spectacle, je me suis, pour la première fois, demandé jusqu’où je pouvais aller… » Son choix a été d’« éviter le piège tendu de l’attaque frontale » et de parler de toutes les religions. « Daech, ce n’est pas la religion ; ma cible, ce sont ces dingues. »

Depuis les attentats de janvier, nombreux sont les humoristes à s’être interrogés sur la manière d’aborder ces événements tragiques, tout en restant fidèles aux mots de Cabu : « Il n’y a pas de limite à l’humour, qui est au service de la liberté d’expression, car là où l’humour s’arrête, bien souvent la place est laissée à la censure et à l’autocensure. » Comment continuer à se moquer, à caricaturer, comment rire après le drame ?

Ceux qui ont l’habitude de malaxer et tordre l’actualité sur scène reconnaissent avoir, dans un premier temps, vacillé, et échangé leur ressenti entre potes.

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Bourdieu et les sciences sociales. Réception et usages

bourdieu_&_sciences_socialeCollectif sous la direction de Catherine Leclercq, Wenceslas Lizé et Hélène Stevens
Pierre Bourdieu n’a cessé de dialoguer, mais aussi parfois de « ferrailler », avec différentes traditions disciplinaires. Mais que sait-on, au juste, de la façon dont son œuvre est lue et utilisée par les chercheurs en sciences sociales ?
Ce livre cherche à répondre à cette question en éclairant les logiques de réception et d’appropriation de ses travaux dans plusieurs disciplines : la sociologie, l’anthropologie, l’histoire, la science politique, la philosophie, l’économie, le droit, les études littéraires et les sciences de l’information et de la communication.
L’originalité de cet ouvrage tient non seulement à son parti pris pluridisciplinaire, mais également au fait qu’il rassemble plusieurs générations de chercheurs, et donne ainsi à voir la dynamique des usages de la pensée de Pierre Bourdieu au-delà du premier cercle de ses collaborateurs et de ses élèves.
Contribution à une histoire des sciences sociales, ce livre témoigne du travail de chercheurs qui concourent à la construction de savoirs décloisonnés, réflexifs et critiques.
Avec une conférence inédite de Pierre Bourdieu, donnée à Chicago, le 8 avril 1989.

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Charlie Hebdo: la une du numéro spécial en vente mercredi

charlie_hebdo_1an_apresEn mémoire de l’attentat du 7 janvier, Charlie Hebdo sort mercredi un numéro spécial avec en une un Dieu barbu, armé d’une kalachnikov et à l’habit ensanglanté, sous ce titre : « 1 an après, l’assassin court toujours ». Ce numéro doit être tiré à environ 1 million d’exemplaires, dont des dizaines de milliers d’exemplaires expédiés à l’étranger. Il comprend un cahier de dessins des disparus, Cabu, Wolinski, Charb, Tignous, Honoré, et des contributeurs extérieurs dont la ministre de la Culture Fleur Pellerin, des comédiennes comme Isabelle Adjani, Charlotte Gainsbourg, Juliette Binoche, des intellectuels comme Élisabeth Badinter, la bangladaise Taslima Nasreen, l’américain Russell Banks, et le musicien Ibrahim Maalouf.
Le dessinateur Riss, patron du journal, grièvement blessé le 7 janvier, y signe un éditorial rageur pour défendre la laïcité et dénoncer les « fanatiques abrutis par le Coran » et « culs-bénits venus d’autres religions » qui avaient souhaité la mort du journal pour « oser rire du religieux ». « Les convictions des athées et des laïcs peuvent déplacer encore plus de montagnes que la foi des croyants », dit-il.

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L’acharnement contre Mumia va jusqu’à falsifier des documents

— Par Gaël De Santis —

liberons_mumiaLe journaliste Mumia Abu-Jamal, ancien condamné à mort, poursuit les autorités pénitentiaires pour recevoir un traitement contre l’hépatite C. Les audiences ont montré que ces dernières avaient falsifié les témoignages du médecin, facilité l’erreur de diagnostic et qu’il existe un protocole secret de traitement…

L’administration pénitentiaire de Frackville, en Pennsylvanie, ne recule devant rien. La semaine passée, au troisième jour d’une audience destinée à répondre à la demande de soins formulée par Mumia Abu-Jamal, atteint d’hépatite C, l’audition sous serment du médecin chef de la prison a eu l’effet d’un coup de tonnerre. Le docteur Paul Noel a déclaré que la pénitentiaire avait « enrichi »les certificats qu’il avait signés et qui étaient présentés au tribunal de paragraphes entiers réfutant la gravité de l’état de santé de Mumia. Il s’agit d’une grave falsification. L’acharnement raciste continue donc.

Condamné sans preuve et à l’issue d’un procès tronqué, Mumia Abu-Jamal a dû passer près de trente ans dans le couloir de la mort. Depuis 2011, il a pu en sortir mais au prix d’une peine de perpétuité réelle.

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« L’expulsion de Chine de notre consœur Ursula Gauthier est injustifiable »

liberte_de_la_presseNous nous élevons contre le traitement injurieux réservé par la République populaire de Chine à la correspondante à Pékin du magazine « L’Obs », Ursula Gauthier. Après avoir subi une campagne d’insultes dans les médias officiels et essuyé des menaces de mort postées sur sa page Facebook, celle-ci vient de se voir signifier par les autorités chinoises son expulsion du pays le 31 décembre à minuit. Nous déplorons par ailleurs l’apparente volonté des autorités françaises de ne pas faire de vagues autour de cette expulsion injustifiable.

Ursula Gauthier est singulièrement accusée par Pékin d’avoir « encouragé le terrorisme » dans un article publié le 18 novembre sur le site de l’hebdomadaire « L’Obs », et en conséquence de ne pas être « apte » à travailler comme journaliste en Chine. La situation est digne d’un roman de Franz Kafka. Les autorités communistes exigent d’elle « une autocritique » en bonne et due forme, pour des propos qui lui sont faussement attribués.

L’article qui lui est reproché traite de la situation au Xinjiang, une vaste région de l’ouest du pays où s’affrontent, depuis de nombreuses années, la police et l’armée chinoise, d’un côté, et une frange militante de la « minorité ethnique » ouïgoure, turcophone et majoritairement musulmane, de l’autre.

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Bilan annuel de RSF : 110 journalistes tués en 2015

rsf_bilan_2015Reporters sans frontières (RSF) dénombre au moins 67 journalistes tués dans l’exercice ou en raison de leurs fonctions et déplore le manque d’implication de certains États dans la protection des journalistes et demande une “réaction à la hauteur de l’urgence”.

Au cours de l’année 2015, Reporters sans frontières (RSF) a recensé 110 journalistes tués en raison de leur métier ou décédés de morts suspectes. Pour 67 d’entre eux, l’organisation est en mesure d’affirmer de manière formelle qu’ils ont été tués en raison de leur profession ou dans l’exercice de leur mission, soit un total de 787 depuis 2005. Les autres cas font l’objet de suspicions. A ces chiffres s’ajoutent 27 journalistes citoyens et 7 collaborateurs de médias tués. Cette situation préoccupante est imputable à une violence délibérée contre les journalistes, et témoigne de l’échec des initiatives en faveur de leur protection.

Parmi les pays les plus meurtriers pour les journalistes en 2015, un pays européen, la France, figure au troisième rang, après la Syrie et l’Irak. L’attaque perpétrée en janvier contre Charlie Hebdo participe à l’inversion de la tendance de 2014 où deux tiers des reporters tués dans le monde l’avaient été en zones de conflits.

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Le policier américain qui a tué un enfant jouant avec une arme factice ne sera pas poursuivi

rice_tamirLe policier blanc qui a abattu en novembre 2014 dans l’Etat de l’Ohio un garçon noir de 12 ans, Tamir Rice, alors qu’il brandissait un jouet représentant un pistolet, ne sera pas poursuivi par la justice. C’est ce qu’ont annoncé, lundi 28 décembre, les autorités américaines. Le bureau du procureur avait conclu, un an après ce drame, que la décision du policier de tirer était justifiée, l’enfant pouvant être considéré comme une menace. Après deux mois d’enquête, un grand jury s’est rangé à cet avis.

« En se fondant sur les éléments de preuve qu’ils ont consultés et sur le recours à la force létale par la police dans le cadre de la loi, le grand jury a décidé de ne pas retenir de charges pénales », a déclaré le procureur, Tim McGinty. Selon lui, les agents de police présents sur place ne pouvaient pas savoir que « l’arme » que tenait l’enfant était fausse. « Une tempête d’erreur humaine » s’est produite mais aucun crime n’a été commis, a ajouté M. McGinty.

Lire aussi : Un enfant noir tué par la police après avoir brandi un faux pistolet

Impunité des policiers blancs

Ce drame, qui s’est déroulé dans la ville de Cleveland, avait bouleversé l’opinion publique et ravivé la controverse sur l’usage des armes par les policiers.

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Coupe Davis: France-Canada se jouera bien en Guadeloupe. L’État prendra en charge une partie de l’événement…

La Guadeloupe accueillera bien le premier tour de la Coupe Davis de tennis entre la France et le Canada début mars, épilogue de négociations qui lui permettront de faire financer par l’Etat une partie de la rénovation du vélodrome de Baie-Mahault, devant accueillir l’épreuve.

«La Coupe Davis aura bien lieu à Baie-Mahault», a indiqué dimanche soir à l’AFP le secrétaire d’Etat aux Sports Thierry Braillard, très engagé avec son ministre de tutelle Patrick Kanner dans les négociations qui ont permis d’aboutir à cet accord.

Le nouveau président de la Région Guadeloupe, Ary Chalus (DVG), avait exprimé vendredi des réticences face au coût de l’événement, qu’il évaluait à 4,5 millions d’euros, bien au-delà du 1,5 million — dont 1 million à la charge de la région — estimé par la Fédération française de tennis (FFT).

Les patrons de la FFT ont eu le week-end pour revoir leur copie et réévaluer «à la marge» le cahier des charges, selon M. Braillard. Parallèlement, MM. Braillard et Kanner ont assuré au nouveau président de région, soucieux en début de mandat de préserver les finances publiques, de l’aide ponctuelle de l’Etat pour la rénovation du vélodrome Amédée-Détraux de Baie-Mahault, une aide «à dissocier, selon Thierry Braillard, de l’organisation de la Coupe Davis.»

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