Tribune
— Par Henri Peña-Ruiz , auteur du « Dictionnaire amoureux de la laïcité » (Plon) et de « Karl Marx penseur de l’écologie » (Seuil) —
Emmanuel Macron et les députés de son camp glissent dans le même sac politique les élus de la France Insoumise et ceux du Rassemblement national : ils appartiendraient aux « extrêmes ». Argument fallacieux et rhétorique dangereuse, juge Henri Peña-Ruiz, auteur du « Dictionnaire amoureux de la laïcité » (Plon) et de « Karl Marx penseur de l’écologie » (Seuil).
Aujourd’hui comme hier dans la démocratie antique, les sophistes trompent le peuple. Par des amalgames, ils confondent volontairement deux choses distinctes. Par un chantage aux extrêmes, ils inspirent la peur contre des opinions tenues pour des outrances. Ainsi l’extrême gauche qu’incarnerait la France insoumise (LFI), et l’extrême droite qu’incarnerait le Rassemblement national (RN), sont aujourd’hui amalgamées. La Macronie, les Républicains (LR), François Bayrou, et bien d’autres cultivent cet amalgame. Peu importe si elles n’ont de commun que la qualification d’extrême et si leurs programmes respectifs diffèrent fondamentalement. Les nouveaux sophistes n’en ont cure et leur seul souci, polémique est de donner au faux l’apparence du vrai.

L’essayiste et consultant Alain Minc vient de publier « Ma Vie avec Marx » (Gallimard), dans lequel il distingue un mauvais Marx communiste et révolutionnaire et un bon Marx social-démocrate et réformiste. Henri Peña-Ruiz, auteur notamment de « Marx quand même » (Plon), « Entretien avec Karl Marx » (Plon) et « Karl Marx penseur de l’écologie » (Seuil), lui répond.
Accusé de racisme sur les réseaux sociaux, le philosophe
« Car nous ne nous coucherons jamais. Nous ne renoncerons jamais. » Ces mots, d’une clarté sans fioritures, Riss, directeur de la publication de Charlie Hebdo, les écrit dans son édito du 2 septembre 2020, jour de l’ouverture du procès des tueries de janvier 2015.
Citons le pape François le 19 janvier : «Si un grand ami parle mal de ma mère, il peut s’attendre à un coup de poing, et c’est normal. On ne peut provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision.» En voulant faire de la pédagogie sur les limites de la liberté d’expression, le pape François se livre à des caricatures qui jouent sur l’amalgame et la confusion.
Monsieur le Président,