— Par Daniel M. Berté —
Jéra an souba Makouba, s’en alla a gran pa anba de l’anbabwa pou fouyé dé Yanm-bwa.
Jéra péta son pié dwa anlè an souch-bwa d’akasia ki té la dépi twa mwa ; Gadsa !
Jéra fi un fopa, kanta, glisa, kogna un balata ek tonba,non pa fasanba, mé anlè son bonda
Jéra, anplis di sa, kant il glisa, se flandja o bra dwa, kaw il atérisa siw sa lanm de koutla
Jéra kriya, anraja, jira ek joura : saprista ! patatsa ! andjètsa ! an palaya-manman sa !
Jéra neg de konba, agripa an branch-bwa ki élas se kasa ek nostrom retonba ankò suw le bonda
Jéra, plèwnicha pa, sèt fwa ne joura pa, mèmpa ne pawla pa, mé asira son pa épi se releva
Jéra réfléchisa : dé so siw le bonda, an flandji o koutla… il pansa : pou jòdla, tou sela sifiza
Jéra s’en dévira, revena siw sé pa, oubliya lé yanm-bwa, lakoz de sé traka… Aaa lala !
Jéra se souvena di an lot gran traka, ki létè ariva, épi dan kel léta, tou sela le lésa
Jéra, kant il ala épi misié Bèwna tjwé le kochon d’Edwa, régréta mil fwa le jour ou il nésa
Jéra rala le kochon, tena dé de sé pat ek l’imobiliza, pandan ke mèt Edwa dona le kout bwa
Jéra pousa un kri, kaw lanimal brenna ek se déplasa, ek le boutou tonba siw sa men ki lacha
Jéra joura Edwa, Edwa joura Jéra ek pandan se tan-la, le kochon sanfuiya ek parta dan lé bwa

Depuis de trop longues semaines déjà, le théâtre nous manque cruellement, et
La langue est l’affaire de tous. Je l’ai toujours clamé avec conviction. Tout le monde en est le créateur. Autant l’homme de la rue que les universitaires et les savants. C’est pour cela qu’au niveau du glossaire il existe le phénomène des doublets pour nous en convaincre, c’est-à-dire l’existence de deux mots presque synonymes qui nous arrivent l’un par voie populaire, l’autre par voie savante. Rappelons que notre créole haïtien est une langue jeune, aussi jeune que notre pays. C’est nous qui l’avons inventé. Nous nous sommes servi de matériaux venus avec nous depuis l’Afrique, ceux d’origine indienne retrouvés localement à Ayiti dans les cinq caciquats, ceux apportés par les colons et les différents occupants qui nous ont marqués au cours de notre histoire. La pénétration lexicale étant au bout du fusil, de la puissance économique, et de la durée de la colonisation, il se trouve que le vocabulaire français a eu la part belle dans la formation de notre créole haïtien, à côté des mots africains, taïnos, espagnols, anglais etc.
La semaine-marathon de présentation du roman graphique « Tropiques Toxiques, le scandale du chlordécone », de
De manière récurrente en Haïti, l’idée de faire accéder le créole au statut de langue officielle à la CARICOM est agitée par certains, de bonne foi ou par militantisme « nationaliste », dans la presse, sur les réseaux sociaux et notamment ces derniers jours sur Facebook. Nous avons engagé une première réflexion sur cette idée dans l’article «
Leurs plaintes sont des plaintes portées contre, selon le vieux sens du mot allemand (Anklage).
« Un crime sans importance » est un récit-enquête sur la mort de la sœur aînée de l’autrice, assassinée dans sa maison de banlieue.
Djaïli Amadou Amal a reçu, ce mercredi 2 décembre, le prix
“
Hervé Le Tellier, lauréat du Goncourt 2020, est président de l’OuLiPo, un atelier de littérature expérimentale dont l’objectif est de jouer avec les contraintes linguistiques et d’en inventer de nouvelles.
Les impatientes, de Djaïli Amadou Amal (Emmanuelle Collas), L’anomalie, d’Hervé Le Tellier (Gallimard), Thésée, sa vie nouvelle, de Camille de Toledo (Verdier) et L’historiographe du royaume, de Maël Renouard (Grasset), sont les quatre romans finalistes d’un Goncourt 2020 un peu particulier, puisqu’il a fallu dès les premières sélections délibérer à distance. Le verdict est attendu lundi 30 novembre 2020. Pour vous faire une idée de ces quatre finalistes voici un aperçu de chacun des quatre romans du carré final.
I
Années 1780, Guadeloupe. La jeune métisse Solitude est demoiselle de compagnie. Relativement favorisée, elle ne remet pas en question l’ordre colonial et esclavagiste jusqu’à ce que des rencontres décisives lui fassent rejoindre la lutte pour l’abolition de l’esclavage.
— Par Robert Berrouët-Oriol
Mété lanmen ba nou, Lavièj Mari souplé

Dans son dernier roman, «
La France est noyée sous une tempête diluvienne qui lui donne des airs, en ce dernier jour de 1999, de fin du monde. Alexandre, reclus dans sa ferme du Lot où il a grandi avec ses trois sœurs, semble redouter davantage l’arrivée des gendarmes. Seul dans la nuit noire, il va revivre la fin d’un autre monde, les derniers jours de cette vie paysanne et en retrait qui lui paraissait immuable enfant. Entre l’homme et la nature, la relation n’a cessé de se tendre. À qui la faute ?