— Par Pierre Alex Marie-Anne —
Soyons réalistes et ne perdons pas de vue que la politique, quelle soit sanitaire ou autre n’est jamais que l’art du possible, L’État s’est pris les pieds dans l’application du”pass sanitaire” en Outre-mer, notamment aux Antilles et singulièrement au CHU de la Martinique ; ce pass est une construction ambivalente à la fois obligation vaccinale et en même temps liberté de choix du mode de protection par le biais de tests de dépistage (PCR ou antigénique). ou encore d’attestation de non- positivité. On reconnaît là la marque distinctive du macronisme : une chose et son contraire. En réalité, comme chacun l’a compris, c’est le moyen astucieux inventé par nos gouvernants pour inciter fortement à la vaccination sans risquer d’encourir les foudres des gardiens de la Constitution et surtout sans s’exposer à un soulèvement général de la population qui pourrait leur être fatal. Reste que si la manœuvre a particulièrement bien fonctionné dans l’hexagone ( 85% de personnes vaccinées, bon gré mal gré, après l’allocution Présidentielle du 12 juillet 21), il n’en est pas de même en Outre-mer en particulier aux Antilles ; c’est que ces territoires traînent après eux l’héritage d’un lourd passé colonial dans les fers de l’esclavage, réactivé plus récemment par le scandale de la Chlordécone,resté à ce jour sans véritable solution, en dépit des espoirs qu’avait fait naître la reconnaissance par le Président Macron, de la responsabilité de l’État dans cette tragédie, lors de sa visite à la Martinique en date du 27 septembre 2018.