« S’adapter », de Clara Dupont-Monod, Prix Goncourt des Lycéens 2021

Avec « S’adapter », roman sur l’arrivée d’un enfant « inadapté » dans une fratrie cévenole, Clara Dupont-Monod remporte le Goncourt des Lycéens 2021, après avoir remporté le Prix Femina et le Prix Landerneau, il y a quelques semaines.

Le Goncourt des Lycéens 2021 a été attribué jeudi à Rennes à Clara Dupont-Monod pour son roman « S’adapter », publié chez Stock, a annoncé le jury composé de lycéens de toute la France.

« S’adapter » a été élu dès le premier tour de scrutin, avec 8 voix sur 13, parmi les cinq romans finalistes, ont précisé les jeunes jurés.

Dans ce roman, déjà consacré par le Prix Femina, l’éditrice et journaliste, 48 ans, imagine une fratrie bouleversée par l’arrivée d’un enfant handicapé.

« Je suis vraiment très émue. C’est un peu comme s’ils accueillaient un peu cette fratrie qui a dû s’adapter, je suis vraiment très émue », a réagi par téléphone Clara Dupont-Monod, des sanglots dans la voix.

Ce roman était aussi en lice pour le prix Goncourt.

Clara Dupont-Monod doit recevoir le prix jeudi soir à Paris au ministère de l’Education nationale.

Chaque année depuis la création du Goncourt des Lycéens en 1988, environ 2.000 lycéens de toute la France participent au choix du lauréat.

 Source : AFP / Rennes (AFP) / © 2021 AFP

S’adapter
CLARA DUPONT-MONOD
PARUTION :
25/08/2021
COLLECTION :
LA BLEUE
Prix Femina 2021, Prix Landerneau 2021; Prix Goncourt des Lycéens 2021,

C’est l’histoire d’un enfant aux yeux noirs qui flottent, et s’échappent dans le vague, un enfant toujours allongé, aux joues douces et rebondies, aux jambes translucides et veinées de bleu, au filet de voix haut, aux pieds recourbés et au palais creux, un bébé éternel, un enfant inadapté qui trace une frontière invisible entre sa famille et les autres. C’est l’histoire de sa place dans la maison cévenole où il naît, au milieu de la nature puissante et des montagnes protectrices ; de sa place dans la fratrie et dans les enfances bouleversées. Celle de l’aîné qui fusionne avec l’enfant, qui, joue contre joue, attentionné et presque siamois, s’y attache, s’y abandonne et s’y perd. Celle de la cadette, en qui s’implante le dégoût et la colère, le rejet de l’enfant qui aspire la joie de ses parents et l’énergie de l’aîné. Celle du petit dernier qui vit dans l’ombre des fantômes familiaux tout en portant la renaissance d’un présent hors de la mémoire.

Comme dans un conte, les pierres de la cour témoignent. Comme dans les contes, la force vient des enfants, de l’amour fou de l’aîné qui protège, de la cadette révoltée qui rejettera le chagrin pour sauver la famille à la dérive. Du dernier qui saura réconcilier les histoires.

La naissance d’un enfant handicapé racontée par sa fratrie