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« Retour à Reims [fragments] », film essai de Jean-Gabriel Périot

En replay sur Arte.tv jusqu’au 28 mai 2022

— Par Mathieu Macheret —

Jean-Gabriel Périot plonge dans les archives de l’inconscient collectif

Le réalisateur associe le texte fondateur du philosophe et sociologue Didier Eribon à des extraits de films ou d’émissions télévisées

Il existe un cinéma sans caméra ; celui des réalisateurs-monteurs qui s’abreuvent aux archives mondiales, ce puits sans fond des images tournées par d’autres, pour leur donner t une nouvelle vie, les réassembler dans un autre ordre. Il s’agit à chaque fois de faire parler les images autrement, de faire surgir au fond d’elles d’autres significations – intimes, sociales, politiques ou historiques. L’un des spécialistes en la matière est le Français ]ean-Gabriel Périot, né en 1974, réputé pour avoir déjà revisité par ce biais l’histoire de la Fraction armée rouge dans Une jeunesse allemande (zor5) ou encore celle de l’épuration des femmes à la Libération dans Eût-elle été criminelle (2oo6).

Avec Retour à Reims [Fragments], son dernier long-métrage en date (présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en juillet), il donne sans doute la meilleure adaptation possible à L’essai éponyme de Didier Eribon (Retour à Reims, Fayard, 2009), autoanalyse débouchant sur une lecture sociopolitique de la société française.

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Intense « Retour à Reims », sur les chemins de l’injure et de la honte

— Par Roland Sabra —

Sur scène dans dans un décor qui reproduit fidèlement un un studio d’enregistrement, Catherine ( Irène Jacob), comédienne est d’abords seule occupée à réviser le texte du commentaire OFF qu’elle doit faire pour un documentaire réalisé par Paul (Cédric Eeckhout), cinéaste, à propos du parcours du philosophe Didier Éribon. Peu après l’arrivée du réalisateur en compagnie de Tony (Blade MC AliMbaye) , le propriétaire du studio le travail d’enregistrement commence.

D’une voix superbe, Irène Jacob, lit le début du texte de ­Retour à Reims, tandis qu’est projeté sur grand écran au dessus de la scène un film tourné par Sébastien Dupouey et Thomas ­Ostermeier, qui a convaincu Didier Eribon de faire devant la ­caméra ce qu’il ­raconte dans son livre : retourner à Reims. Défilés de paysage à travers la vitre du train, gros plans sur le visage de Didier Eribon précèdent les retrouvailles avec la mère atour d’une tasse de thé dans le petit pavillon de banlieue où elle demeure. Sur la table des petits gâteaux et une boite de photos sous laquelle le journal régional est déployé.

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Retour à Reims

retour_a_reims— Par Michèle Bigot —

Retour à Reims
D’après l’essai de Didier Eribon
Adaptation et mis en scène par Laurent Hatat,
Avec Sylvie Debrun et Antoine Mathieu
Festival d’Avignon, La Manufacture, du 5 au 27 juillet, reprise en février 2015 à la Maison des Métallos

Envisagé du point de vue générique, Retour à Reims est un texte complexe. Il relève fondamentalement du récit autobiographique de Didier Eribon, mais c’est tout aussi bien une peinture sociale de la classe ouvrière et un essai sur le thème de l’appartenance de classe, le poids du déterminisme social, et l’homophobie⋅ On y trouve encore une étude des plus pertinentes sur la situation politique de notre pays et une analyse sociologique pointue et créative de la société française contemporaine⋅ Tout cela paraît difficilement conciliable⋅ C’est pourtant le tour de force que réussit de façon éclatante Didier Eribon, la justesse, la lucidité de l’analyse ne le cédant en rien à la force de l’émotion⋅ Rares sont les ouvrages qui réussissent cet équilibre entre l’émotion du vécu et la lucidité implacable de l’analyse⋅ D’emblée, le lecteur et ici le spectateur sont convaincus et emportés à la fois par la sincérité de ce dire dépourvu de toute complaisance et par son indéniable tendresse pour le milieu qu’il décrit.

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Exposition Rebeyrolle : retour au réalisme et découverte du maniérisme

— Par Dominique Daeschler —

La ville de St Claude dans le Haut Jura est traditionnellement connue pour le travail de l’ébauchon de bruyère (pour la fabrication des pipes), ses lapidaires et lus encore comme un lieu fondateur des coopératives ouvrières et de l’anarcho-syndicalisme. Elle est aussi le siège d’un musée singulier, le musée de L’abbaye qui abrite les donations de deux peintres (Guy Bardone et René Genis) où l’on croise Bonnard, Vuillard, Picasso, Buffet et tant d’autres. …dont Rebeyrolle. Choix de peintre à l’œil exercé, acéré.

C’est autour des œuvres de Rebeyrolle et du mouvement de la Jeune Peinture que la conservatrice a construit une exposition subtile dont le succès envoie le mot Province aux oubliettes !

Focus sur un Rebeyrolle proche de Courbet et du retour du réalisme

Dès 1948, Paul Rebeyrolle s’engage dans le Manifeste de l’Homme Témoin aux côtés de Bernard Carjou, Yvonne Mottet, Michel Thompson, Simone Dat et Michel de Gallard. L’exposition présente essentiellement des œuvres de la période 1949_1955, années d’appartenance à la Ruche où les peintres ont à cœur, au lendemain de la seconde guerre mondiale, de replacer l’homme au cœur de leurs préoccupations en créant le mouvement de la Jeune Peinture.

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Les transfuges de classe entre honte, malaise et fierté

Les écrivains Annie Ernaux, Édouard Louis alias Eddy Bellegueule, la sociologue Rose-Marie Lagrave… Originaires de milieux populaires, les transfuges de classe affichent des réussites éclatantes qu’ils jugent parfois bien inconfortables.

— Par Florence Pitard —

La sensation d’être coupée en deux. Voilà ce qu’Annie Ernaux a ressenti lorsqu’elle a voulu raconter dans Les armoires vides son itinéraire de transfuge de classe, partie de l’épicerie familiale normande pour intégrer l’élite intellectuelle et littéraire. Il y a aussi eu la honte vis-à-vis de son milieu d’origine, la sensation d’illégitimité, de malaise… Et la romancière, pourtant auréolée de son récent prix Nobel, se sent toujours dans une position plus ou moins confortable.

Les « transfuges de classe » suscitent la fascination du public, des médias et du milieu artistique depuis une dizaine d’années. Le concept, popularisé par la sociologue Chantal Jaquet, désigne ces individus ayant vécu un changement radical de milieu social au cours de leur vie.

Icône de ces êtres d’exception, Annie Ernaux revient sur le sujet dans Une conversation, où elle dialogue avec la sociologue Rose-Marie Lagrave. Partie de sa campagne du Calvados, celle-ci est devenue directrice d’études à l’École des hautes études en sciences sociales.

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Le palmarès complet des César 2023

« La Nuit du 12 » de Dominik Moll remporte six Césars, dont le meilleur film et la meilleure réalisation

 

 

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« Qui a tué mon père(?) » Une fausse question, un vrai spectacle!

— Par Roland Sabra —

Texte d’Édouard Louis, m.e.s. et jeu Stanislas Nordey.

Samedi 14 Septembre 2019 à 20 h Tropiques-Atrium.

« Qui a tué mon père(?) » est une fausse question. La liste des meurtriers est jetée sur scène, à la face d’un public de théâtre plutôt aisé, pris à partie, sommé de prendre position dans un épilogue d’une violence singulière en décalage avec les mœurs plus feutrées de l’assistance. Le théâtre n’est pas un lieu éthéré, préservé des laideurs matérielles du monde. Il y a dans cette adresse un condensé de toute la dialectique qui traverse de bout en bout le texte d’Édouard Louis admirablement mis en valeur par Stanislas Nordey. Le comédien metteur en scène, directeur de la Scène nationale de Strasbourg, donne à entendre comme haut-parleur, ce que la lecture du texte, qui s’inscrit dans la lignée de Marguerite Duras, Alec Baldwin, Simone de Beauvoir, Annie Ernaux ou Didier Eribon, les « parents de substitution » de l’auteur, noyait dans la polarité binaire qui le structure. L’écriture d’Edouard Louis se déploie à partir de son existence, celle d’un transfuge de classe.

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La gauche contre elle-même

Le succès du livre de Thomas Piketty révèle le renoncement théorique des progressistes en France comme aux Etats-Unis

— Par Didier Eribon* —
diplomeIl n’est pas très original, j’en ai conscience, de s’inquiéter de l’état dans lequel se trouvent aujourd’hui la gauche et la pensée de gauche, pour autant qu’il soit possible de distinguer ces deux registres. Mais dans la mesure où la gauche politique semble s’enfoncer dans les abîmes d’un désastre qui s’annonce historique, on peut comprendre que ceux qui croient encore aux vertus d’une démarche de transformation sociale cherchent à rattacher le peu d’espoir qui leur reste à tout ce qui ressemble, de près ou de loin, à une contribution progressiste à la réflexion théorique.

La tentation est grande, dans un tel contexte, de prendre pour d’extraordinaires avancées progressistes ce que, en d’autres temps, on aurait considéré comme des concessions destinées à sauver le système, et même d’aller jusqu’à sentir un souffle  » révolutionnaire  » dans ce qu’il conviendrait d’interpréter comme un aboutissement et un réaménagement de ce qu’a produit la  » révolution conservatrice  » depuis le début des années 1980.

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L’éphéméride du 7 janvier

Assassinat de la rédaction de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015

 L’attentat contre Charlie Hebdo est une attaque terroriste islamiste perpétrée contre le journal satirique Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 à Paris, jour de la sortie du numéro 1 177 de l’hebdomadaire. C’est le premier et le plus meurtrier des trois attentats de janvier 2015 en France.

Vers 11 h 30, les frères Chérif et Saïd Kouachi pénètrent dans le bâtiment abritant les locaux du journal armés de fusils d’assaut. Ils assassinent onze personnes, dont huit membres de la rédaction.

Lire aussi : Les informations concernant Charlie Hebdo

Les victimes de la tuerie dans le bâtiment sont Frédéric Boisseau, un responsable des opérations de la société Sodexo chargée de la maintenance du bâtiment (qui est la première personne à décéder), les cinq dessinateurs Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wolinski, la psychanalyste Elsa Cayat, l’économiste Bernard Maris, le correcteur Mustapha Ourrad (toutes ces huit personnes membres du journal), le policier Franck Brinsolaro qui assurait la protection de Charb et Michel Renaud, cofondateur du festival Rendez-vous du carnet de voyage, invité à assister à la conférence de rédaction.

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L’éphéméride du 14 novembre

Parution à compte d’auteur du premier tome du roman de Marcel Proust, Du côté de chez Swann le 14 novembre 1913.

Du côté de chez Swann est le premier volume du roman de Marcel Proust, À la recherche du temps perdu. Il est composé de trois parties, dont les titres sont :

Combray ;
Un amour de Swann ;
Noms de pays : le nom.

Publication
Proust commence à rédiger Combray de façon suivie fin mai, début juin 1909. Quatre extraits de Combray parurent dans Le Figaro entre mars 1912 et mars 19131. Le premier tome de La Recherche fut refusé par plusieurs éditeurs, dont Gallimard2, avant d’être publié par Grasset à compte d’auteur le 14 novembre 1913.

Combray
Dans Combray, le narrateur raconte son enfance à Combray, sa relation avec sa mère dont il réclame la présence le soir avant de se coucher. Selon Antoine Compagnon, « Combray, c’est en quelque sorte l’enfance perverse, celle-là même dont parle Freud, contemporain de l’auteur ». Il évoque ses premières lectures, notamment François le Champi de George Sand. On voit se dessiner l’univers culturel et affectif d’un personnage dont on va suivre la vie et l’évolution pendant le reste de la Recherche.

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L’éphéméride du 7 novembre

Début du procès à grand spectacle de Landru le 7 novembre 1921

Henri Désiré Landru, né le 12 avril 1869 à Paris (19e arrondissement) et mort le 25 février 1922 à Versailles, est un célèbre tueur en série et criminel français. Il fut surnommé « le Barbe-Bleue de Gambais ».

Biographie
Origines
Henri Désiré Landru est issu d’une famille modeste. Il est né en 1869, au 41 rue de Puebla (aujourd’hui avenue Simon-Bolivar) dans le quartier de Belleville à Paris et est le fils cadet de Julien Alexandre Silvain Landru, 34 ans, chauffeur aux Forges Vulcain (qui se suicida au Bois de Boulogne le 28 août 1912), et de Flore Henriquel, 34 ans, couturière et blanchisseuse à domicile (décédée en 1910). Le couple avait déjà une fille, Florentine Marguerite Landru (née en 1854). La famille est établie à Paris, rue du Cloître-Notre-Dame, où Landru a passé l’essentiel de son enfance heureuse.

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N’éteignez pas les lumières sur le spectacle vivant !

Destinataire: Ministre de la Culture, Gouvernement

Depuis 20 ans, nous assistons toutes et tous à la bien nommée “crise du service public”. Magistrat·es débordé·es, soignant·es et professeur·es abandonné·e·s, classes et prisons surchargées. Depuis 20 ans nous subissons, par manque de moyens, le délitement des secteurs hospitalier, judiciaire, et éducatif qui garantissaient autrefois la bonne santé de notre démocratie sociale.

Comme les autres secteurs, le service public de l’art et de la culture connaît lui aussi sa “crise”. 

Depuis 20 ans, les budgets alloués à la culture et à la création artistique se sont asséchés. Les différentes injonctions et responsabilités qui pèsent sur les professionnel·les du secteur, n’ont fait, quant à elles, que s’accroître. Comment faire plus avec moins ? Comment continuer à créer des spectacles, faire venir plus de publics, initier davantage de médiation avec moins d’argent, moins de personnels, moins de temps ? Mais surtout comment le secteur de la culture peut-il accompagner les mutations de notre société ?

A ce stade peut-on réellement continuer à parler de crise ? de période de troubles limitée ? Une crise aussi longue n’est plus une crise : elle devient l’expression d’une volonté politique.

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Robert Hossein, homme de théâtre et de cinéma, est mort

Le réalisateur, acteur, scénariste et metteur en scène français, Robert Hossein est décédé ce matin. L’acteur, qui partage sa vie depuis de très longues années entre Vittel et Paris est mort des suites du Coronavirus dans une clinique à Essey-lès-Nancy. Il venait de fêter ce 30 décembre 2020 ses 93 ans.

Biographie
Robert Hossein est né le 30 décembre 1927 à Paris 12e (Seine).

Carrière au théâtre
Robert Hossein est le fils du compositeur azéri natif de Samarcande5,6,7 ou de Achgabat André Hossein, et d’Anna Mincovschi, comédienne juive native de Soroca

Il suit très tôt des cours de théâtre, auprès notamment de René Simon et de Tania Balachova et obtient son premier succès d’estime à 19 ans, grâce un rôle dans la pièce Les voyous. Il se dirige un temps vers la mise en scène et fait briller le Théâtre du Grand-Guignol de ses derniers feux, en association avec Frédéric Dard, avec notamment Docteur Jekyll et Mister Hyde, La Chair de l’orchidée d’après James Hadley Chase, ou encore L’Homme traqué, d’après Francis Carco.

Il prend en charge en 1970 le théâtre populaire de Reims, expérimentant un théâtre traité comme un véritable spectacle cinématographique.

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Pour refonder le service public hospitalier

— Par Les invités de Mediapart —

Au moment où le « Ségur de la santé » s’achève, cinq collectifs se sont associés pour lancer un appel à la tenue d’un « Atelier de travail et de réflexion démocratique et populaire » pour la refondation du service public hospitalier. Chercheurs en science sociale et soignants s’unissent pour réinvestir les collectifs de soin et inventer une « gouvernance » démocratique.

Au moment où le « Ségur de la santé » s’achève sur une note amère et qu’il laisse sans réponses des questions essentielles sur le devenir du service public hospitalier, cinq collectifs se sont associés pour lancer un appel à la tenue d’un « Atelier de travail et de réflexion démocratique et populaire » pour la refondation du service public hospitalier. A l’origine de cet appel : le Collectif Inter-Hôpitaux, les Economistes Atterrés, le Collectif Inter-Urgences, le Printemps de la Psychiatrie et les Ateliers Travail et Démocratie  entendent s’atteler  à recueillir la parole de celles et ceux qui ont traversé la crise sanitaire, soignants comme soignés, et à travailler à la fois à concevoir et conforter des collectifs de soin plus autonomes et à œuvrer pour la mise en place d’une  autre gouvernance de l’hôpital public. 

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Race et sang dans les sources depuis le XVIIe siècle : le cas de la France et de ses colonies

24-25 janvier 2020 à l’E.N.S. et au Centre Panthéon (Paris I )

6e rencontres du Grand séminaire d’histoire des Outre-mer Colloque international organisè par l’APECE
Au cœur d’une controverse relative à sa suppression de la Constitution de 1958, le terme de race (qui a en revanche disparu de la législation du travail), fait aujourd’hui débat dans le champ des sciences sociales et humaines. Il peut être lègitime dés lors de s’interroger sur son usage au sein de la société française (y compris ses colonies, puis ses Outre-mer) depuis le XVIIe siècle. Aujourd’hui, certains chercheurs projettent la catégorie de « race » comme la matrice des rapports sociaux au sein des colonies esclavagistes françaises puis post esclavagistes et par effet de vase communiquant sur le territoire continental en usant de concepts importés d’autres situations coloniales comme le « racisme systémique, d’Etat ou structurel ». Prenant en compte les singularités économiques, sociales et culturelles spécifiques à l’Hexagone et à ses Outre-mer dans la diachronie, d’autres pensent que cette catégorie ne constitue qu’une variable de ces sociétés voire une conséquence.
Ce colloque a pour but d’analyser dans les sources les usages du terme de race, dans le contexte français depuis le XVIIe siècle, qui marque le début de la colonisation esclavagiste menèe par des èlites marchandes avec le soutien de la monarchie.

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Littératures : nouveautés du 10 novembre 2019

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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La pensée “décoloniale” renforce le narcissisme des petites différences »

80 psychanalystes s’insurgent contre contre l’emprise croissante d’un dogme qui, selon eux, ignore la primauté du vécu personnel et dénie la spécificité de l’humain.

— Manifeste —

« Les intellectuels ont une mentalité plus totalitaire que les gens du commun », écrivait George Orwell (1903-1950) dans ses Essais, Articles et Lettres.

Aujourd’hui, des militants, obsédés par l’identité, réduite à l’identitarisme, et sous couvert d’antiracisme et de défense du bien, imposent dans le champ du savoir et du social des idéologies racistes. Ils usent de procédés rhétoriques qui consistent à pervertir l’usage de la langue et le sens des mots. Ils détournent la pensée de certains auteurs engagés dans la lutte contre le racisme qu’ils citent abondamment, comme Frantz Fanon (1925-1961) ou Edouard Glissant (1928-2011) et qui, au contraire, reconnaissent l’altérité et prônent un nouvel universalisme.

La pensée dite « décoloniale » s’insinue à l’université. Elle menace les sciences humaines et sociales sans épargner la psychanalyse. Ce phénomène se répand de manière inquiétante. Nous n’hésitons pas à parler d’un phénomène d’emprise, qui distille subrepticement une idéologie aux relents totalitaire en utilisant des techniques de propagande.

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Le festival d’Almada, côté monologues

« Si c’est un homme » (Se isto é um homem) & « Jeanne d’Arc » (Joana d’Arc)

— Par Janine Bailly —

Le festival d’Almada ne se limite pas à une forme de spectacle, mais se déploie de la performance exceptionnelle abondamment commentée et saluée d’Isabelle Huppert, dans Mary disse o que disse, jusqu’à des créations plus intimes, pièces sans afféteries, sans déploiements excessifs de décors ni vidéos projetées, mais extrêmement belles, nécessaires et touchantes dans leur volontaire dénuement.

Qui ne connaît, n’a lu, ou n’a eu écho du texte de Primo Levi intitulé « Si c’est un homme », « Se isto é um homem », « Se questo è un uomo ». Le titre de l’ouvrage est extrait du poème Shema, écrit sur une plaque commémorative à Livourne, et qui appelle à la transmission, aux générations futures, de la mémoire de l’holocauste. Témoignage autobiographique, essentiel à notre époque de recrudescence en certains pays de mouvements fascistes ou antisémites ou d’extrême-droite, le livre est considéré comme un des plus importants du vingtième siècle. L’auteur se souvient, suscite la mémoire vive de son internement, parle de sa survie dans le camp d’extermination d’Auschwitz, où il fut déporté et détenu de février 1944 jusqu’à la libération du camp en janvier 1945, après avoir été arrêté parce que membre de la résistance italienne au fascisme.

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Parutions : nouveautés du 12 mai 2019

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers….

Sciences Humaines  

STRASBOURG, CREUSET DES SOCIOLOGIES ALLEMANDES ET FRANÇAISES
Sous la direction de Suzie Guth et Roland Pfefferkorn

Suzie Guth, Roland Pfefferkorn

L’installation à Strasbourg en 1872 de la Kaiser-Wilhelms-Universität fut une entreprise culturelle et politique de grande envergure.

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L’hommage de Victor Hugo à Notre-Dame de Paris

Un incendie s’est déclaré vers 18 h 50, lundi 15 avril 2019, dans les combles de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Le feu s’est rapidement propagé à la toiture et la flèche s’est effondrée. Pour saluer ce monument emblématique de la capitale, de l’histoire de France et de l’architecture gothique, Mediapart publie l’hommage que lui rendait Victor Hugo en 1831 dans le chapitre 1 du livre 3 de son roman du même nom.

« Sans doute, c’est encore aujourd’hui un majestueux et sublime édifice que l’église de Notre-Dame de Paris. Mais, si belle qu’elle se soit conservée en vieillissant, il est difficile de ne pas soupirer, de ne pas s’indigner devant les dégradations, les mutilations sans nombre que simultanément le temps et les hommes ont fait subir au vénérable monument, sans respect pour Charlemagne qui en avait posé la première pierre, pour Philippe-Auguste qui en avait posé la dernière.

Sur la face de cette vieille reine de nos cathédrales, à côté d’une ride on trouve toujours une cicatrice. Tempus edax, homo edacior. Ce que je traduirais volontiers ainsi : le temps est aveugle, l’homme est stupide.

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L’ Action cœur des villes : une fausse bonne idée ?

— Par Claude Gelbras —
Votée en octobre 2018, mise en œuvre par le ministère de la Cohésion et des Relations avec les collectivités des territoires pour faciliter la revitalisation des centres-villes, la loi crée un nouveau contrat intégrateur unique, l’opération de revitalisation de territoire (ORT). Portée par la commune centre, l’intercommunalité dont elle est membre et éventuellement d’autres communes de l’EPCI, l’ORT repose sur un projet global, qui permet d’intervenir de manière concertée et transversale sur l’habitat, l’urbanisme, le commerce, l’économie, les politiques sociales, etc. L’ORT s’accompagne de mesures favorisant la rénovation de l’habitat, l’instauration d’un droit de préemption urbain renforcé, ainsi que des dispositions favorisant l’implantation de grandes surfaces commerciales en centre-ville et la suspension des autorisations d’implantation en périphérie.
Il faut se rendre à l’évidence, le volontarisme est nécessaire, mais ne suffira pas : on voit même, en cette période délicate, des appels à l’État de la part d’élus à la recherche de budgets bien sûr, mais également d’arbitrages locaux. Jean-Pierre Maurice
Habitat, commerce, création d’emplois, transports et mobilité, offre éducative, culturelle et sportive, gestion du patrimoine, développement des outils numériques… : le plan Action coeur de ville vise à redonner de l’attractivité et du dynamisme aux centres des villes moyennes.

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Le piège de la « lutte contre l’islamophobie »

— Par Lutte Ouvrière —

Une politique de construction de fronts pour « lutter contre l’islamophobie » est de plus en plus défendue par une partie de l’extrême gauche. Au point de perdre tout repère de classe, et d’user de démagogie vis-à-vis de l’islam politique.

Le débat sur cette question s’est amplifié avec les différentes affaires de jeunes filles voilées à l’école, à partir de 1989, et surtout après la loi de 2004 sur l’interdiction du voile à l’école. Il s’est poursuivi avec la polémique sur l’interdiction du voile intégral dans l’espace public, adoptée en 2010.

Depuis les attentats de 2015 et 2016, cette question a pris de l’ampleur. Par exemple, le lamentable épisode de l’affaire du burkini a remis en lumière, l’été dernier, la façon dont les politiciens de droite comme de gauche sont prêts à faire feu de tout bois pour détourner l’attention de l’opinion des problèmes essentiels du moment, par démagogie électorale.

Cette récupération de la question du voile, de la burqa ou du burkini par des politiciens qui se moquent de l’oppression des femmes et ne sont laïcs que lorsqu’ils parlent de l’islam, est choquante.

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Fillon, à l’aise dans le cambouis identitariste !

— Par Gilbert Pago —

cambouis_identitaireA Sablé-sur-Sarthe, ce dimanche 28 août, l’ancien premier ministre, François Fillon, candidat à la candidature présidentielle aux primaires de la droite et du centre s’est est pris aux programmes scolaires dont il pense le plus grand mal. Ce faisant, il s’intéressait à ce qui nous importe.

Ecoutons l’argumentaire : Il s’insurge contre les enseignements qui apprennent aux élèves à avoir « honte » de leur pays : la France. Il se mobilise afin de « retrouver la confiance dans notre patrie » et de « revoir l’enseignement de l’Histoire à l’école primaire ».
Il s’insurge contre le fait que les enseignants sont  » obligés d’apprendre aux enfants à comprendre que le passé est source d’interrogations » car « Faire douter de notre Histoire ! Cette instruction est honteuse ! ».
Puis il se met à expliciter ce dont il s’agit.

Ecoutons ce qu’il assène : « Non, la France n’est pas coupable d’avoir voulu faire partager sa culture aux peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du nord ». « Non la France n’a pas inventé l’esclavage !

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Molières 2016 : les lauréats

les_molieres-400Les metteurs en scène Joël Pommerat (quatre récompenses), Alain Françon, les comédiens Dominique Blanc, Catherine Frot, Charles Berling et Wladimir Yordanoff sont les grand gagnants de cette édition 2016.

Molière du comédien dans un spectacle de théâtre public

Lauréat : Charles Berling dans Vu du pont
Nominations :
Christian Hecq dans Vingt mille lieues sous les mers
Denis Lavant dans Les Fourberies de Scapin
François Marthouret dans Les affaires sont les affaires
Michel Vuillermoz dans Cyrano de Bergerac

Molière du comédien dans un spectacle de théâtre privé

Lauréat : Wladimir Yordanoff dans Qui a peur de Virginia Woolf ?
Nominations :
Michel Aumont dans Le Roi Lear
Michel Bouquet dans À torts et à raisons
Michel Fau dans Fleur de cactus

Molière de la comédienne dans un spectacle de théâtre public

Lauréate : Dominique Blanc dans Les Liaisons dangereuses
Nominations :
Catherine Hiegel dans Le Retour au désert
Francine Bergé dans Bettencourt boulevard ou Une histoire de France
Isabelle Huppert dans Phèdre(s)

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La liste des nominations de la cérémonie des Molières 2016

les_molieresLa cérémonie 206 des Molières se déroulera le lundi 23 mai sur France 2 en différé et sera présentée cette année par Alex Lutz aux Folies Bergères. Il y a deux nouvelles catégories: le Jeune Public et le One Man/Woman Show. Et cette année, l’ensemble de l’Académie a établi la liste des nominations.

Deux spectacles sont en tête avec 5 nominations: Fleur de Cactus et Qui a peur de Virginia Woolf ?, deux spectacles différents, l’un est une comédie de Boulevard mise en scène par Michel Fau, l’autre est un drame psychologique mis en scène par Alain Françon. Ce sont deux productions du théâtre privé. Dans le public, le 20 000 Lieues sous les mers de Christian Hecq et Valérie Lesort sort son épingle du jeu avec 4 nominations, devant Vu du Pont d’Arthur Miller dans la mise en scène d’ Ivo van Hove et Ca ira (1) de Joël Pommerat avec 3 nominations. Il est à noter que ne figurent aucun comédien ou comédienne venant du théâtre public dans les catégories Révélation et comédien dans un second rôle, un manque d’imagination et de connaissance pour le collège des votants.

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