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Il y a 100 ans : le massacre colonial du terrifiant 24 mai 1925

Samedi 14 juin à 17h | Conférence de Gilbert Pago  | Tropiques-Atrium

— Par Gilbert Pago —

L’année 1925 est celle du centenaire du grand combattant Frantz Fanon, méritant à la fois l’étude de son engagement et l’hommage qui lui est consacré. En outre, c’est aussi le centenaire à rappeler de la kyrielle des crimes perpétrés (assassinats, blessés, procès, emprisonnements) contre le mouvement ouvrier syndical et politique martiniquais.

Le gouverneur Henri Richard arrive en avril 1923, dans un contexte social tendu de luttes ouvrières et politiques. La Martinique sort de la fusillade meurtrière du 8 février 1923, de travailleurs et travailleuses agricoles et d’usine à Bassignac, à Trinité, mais aussi du meurtre par des nervis, liés à l’usinier Eugène Aubéry, le 7 février 1923, à Morne-Pitault, de Cassius de Laval, lors d’un meeting de Joseph Lagrosillière.

Administrateur colonial, Henri Richard est absolument lanciné par un double constat. Les socialistes regroupés autour du député-maire Joseph Lagrosillière, apportent un soutien politique et matériel aux grèves annuelles du mouvement ouvrier agricole, même si parfois leur accompagnement reste sporadique et modéré. De plus, ces mêmes socialistes représentent une force montante ayant un député, dirigent plusieurs municipalités et détiennent depuis 1922, une majorité au Conseil Général.

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Le 23 mai : Journée nationale en hommage aux victimes de l’esclavage colonial

Le 23 mai est l’une des deux dates nationales françaises consacrées à la mémoire de la traite négrière et de l’esclavage colonial. Cette journée rend hommage aux millions de femmes, d’hommes et d’enfants arrachés à l’Afrique, déportés et réduits en esclavage pendant plus de deux siècles dans les colonies françaises. Reconnu comme crime contre l’humanité par la loi du 21 mai 2001, cet esclavage fait l’objet d’un devoir de mémoire essentiel.

Née de la marche historique du 23 mai 1998, qui rassembla 40 000 personnes à Paris pour honorer leurs ancêtres esclaves, cette journée est le fruit d’un long combat mené par les descendants d’esclaves, notamment le CM98. Elle a conduit à la reconnaissance officielle des victimes de l’esclavage colonial et à la création de mémoriaux à travers la France, en particulier en Île-de-France.

Le 23 mai est aujourd’hui un temps fort du souvenir et de la transmission. En 2025, cette journée s’annonce comme un moment d’intense recueillement, de partage et de fraternité. Elle sera marquée par des cérémonies commémoratives – républicaines et religieuses – et par un grand rassemblement culturel sur le parvis de la Basilique de Saint-Denis.

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Justice coloniale

— Communiqué de presse de l’U.P.L.G. —
L’artiste Blow mis en examen pour un tableau – Les ‘ gendarmes impliqués dans la mort de Jean-Pierre et Rony Cely toujours pas inquiétés

Après Yanise CELY convoquée hier lundi 05 mai 2025 devant le tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre, ce mardi 6 mai 2025, c’est le plasticien BLOW qui, à son tour, était devant le tribunal.
Hier, Yanise CELY, à qui la justice française reproche d’avoir publié la vidéo montrant comment son frère Rony fut abattu de 8 balles par un gendarme, avait refusé le huis clos et n’a pas comparu. Dans cette affaire où les gendarmes ont donné une version des faits complètement erronée la vidéo a rétabli la vérité. À travers le viol du secret de l’instruction c’est surtout le fait d’avoir fait éclater au grand jour les mensonges des gendarmes que la justice coloniale française impute à Yanise CELY. Alors que les gendarmes ne sont toujours pas inquiétés par la justice, Yanise CELY devra revenir en audience publique le 15 mai.
Ce matin, c’est l’artiste BLOW qui comparaissait pour le tableau « Non-lieu » présenté lors d’une exposition consacrée au chloredécone.

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La clause coloniale contre les dues réparations !

—- Le n° 389 de « Révolution Socialiste », journal du GRS —

Qu’est-ce qui, en 2025, pousse l’État français, à refuser depuis plus d’un demi-siècle, l’extension à ses Territoires dits Outre-mer, les dispositions juridiques favorables de la Charte Sociale européenne révisée de 1996 ?

Charte adoptée en 1961, ratifiée par la France en 1973 (membre du Conseil de l’Europe), laquelle garantit à TOUS ses ressortissants, des droits sociaux et économiques inaliénables (emploi, éducation, éducation santé, eau, etc.), et assure complémentairement, une protection spécifique, contre les discriminations, aux couches les plus vulnérables de la population (enfants, personnes âgées, femmes, personnes en situation de handicap).

Ces dispositions juridiques couvrent parfaitement, le champ des catastrophes sociales et économiques éprouvées par les peuples de Guadeloupe et de Martinique dont vie chère, eau, chlordécone, etc, sont la face visible !

Pourquoi la patrie de la déclaration des droits de l’homme est-elle si résolument hostile à de telles mesures pour nos populations ?

En février dernier, son actuel ambassadeur (Pap Ndiaye), représentant permanent de la France auprès du Conseil de l’Europe, avait jugé cette situation « anormale » !

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« Banzo » : Une exploration poignante du colonialisme et de ses démons oubliés

— Par Sabrina Solar —

Le film Banzo de Margarida Cardoso plonge le spectateur au cœur d’une époque révolue, mais d’une brutalité toujours présente dans les mémoires collectives. L’histoire se déroule en 1907, sur les îles de São Tomé-et-Príncipe, une colonie portugaise au large du Gabon. Malgré l’abolition officielle de l’esclavage, ces îles restent un lieu de souffrance pour les Africains, qui, bien que officiellement libres, sont contraints de travailler dans des conditions inhumaines dans les plantations de cacao. Le docteur Afonso (incarné par Carloto Cotta), un médecin portugais, débarque dans cet enfer tropical pour soigner une mystérieuse maladie qui ravage les travailleurs : le banzo. Ce mal, une forme de dépression aiguë, est une manifestation de la tristesse et de la nostalgie des exilés arrachés à leur terre, un mal qui les conduit lentement vers la mort.

Le banzo ne se contente pas d’être une simple maladie ; il incarne l’âme meurtrie des esclaves modernisés, qui, bien qu’en théorie libres, n’ont nulle part où aller. Le film, par son réalisme cru et son atmosphère lourde, fait revivre cette réalité oppressante où l’espoir se fait rare et où la survie devient un combat quotidien, non pas contre des ennemis visibles, mais contre un système invisible de domination et de déshumanisation.

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Vie chère, misère sociale, mépris colonial : nouveau souffle de la lutte ?

—Le n° 386 de « Révolution Socialiste », journal du GRS —

La proposition du RPPRAC de rencontrer les organisations syndicales montre de façon très claire qu’il a tiré les leçons des phases précédentes du mouvement contre la vie chère, et qu’il prend en compte les éléments nouveaux de la situation.

Aujourd’hui, la stratégie du pouvoir a un objectif unique : mettre fin à la mobilisation, assorti de deux moyens : pourrir l’emploi du temps par le harcèlement répressif, fermer la porte à toute négociation. Mais cette stratégie se heurte à des faits têtus : la colère populaire est toujours là, les prix étant toujours exorbitants, la réalité des superprofits, aussi bien de GBH que de CMA-CGN, est de plus en plus connue. Le mépris colonial qui transpire dans la gestion de cette affaire comme du reste, jette en permanence de l’huile sur le feu.

Cette situation rend nécessaire un mouvement plus large dans ses revendications comme dans sa composition. En déclarant adhérer à la volonté de poser la question des salaires, des minima sociaux, des pensions de retraite, en affirmant son intention de mettre les forces éveillées par son action au service d’une lutte commune, le RPPRAC prend le chemin de l’efficacité.

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Les défis géopolitiques des indépendances antillaises et kanakiennes face au colonialisme moderne

— Par Jean-Marie Nol —

Les organisations indépendantistes des Antilles-Guyane dans l’impasse du fait de la résurgence du colonialisme avec le nouvel ordre impérialiste mondial ?

Les mouvements indépendantistes des Antilles-Guyane et de Kanaky se retrouvent aujourd’hui dans une impasse stratégique et idéologique , confrontés à une résurgence du colonialisme sous une forme nouvelle et insidieuse, nourrie par un contexte géopolitique international en pleine mutation. Tandis que les aspirations à l’autodétermination se renforcent dans certains territoires, la réponse des anciennes puissances coloniales, notamment la France et les Pays-Bas, semble marquée par une volonté de contrôle renforcée dans la région Caraïbe , appuyée par un réarmement idéologique et militaire. Cette dynamique s’inscrit dans un monde en recomposition, où l’impérialisme d’antan trouve de nouvelles expressions et où les luttes pour la souveraineté locale se heurtent à des logiques de puissance globales et de nouveaux rapports de force.

En juillet dernier, à Bakou en Azerbaïdjan, des représentants de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Kanaky et d’autres territoires ultramarins ont participé à une conférence historique visant à fédérer les derniers territoires encore sous administration française dans un « Front international de libération des colonies françaises ».

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Coucou USA …! Décryptage de la nouvelle doctrine impérialiste et coloniale  .

— Par Jean-Marie Nol —

L’histoire de la colonisation , qui de tout temps a été associée à des épisodes de guerres de conquête , est étroitement liée à l’appropriation des ressources et à l’exploitation des richesses naturelles, souvent en réponse aux besoins des puissances dominantes à des moments clés de leur développement économique ou technologique. Ce même schéma pourrait se reproduire à l’avenir pour plusieurs raisons tenant notamment à la nouvelle géostratégie mondiale. Plus de doute dans mon esprit après les déclarations de Donald Trump visant à prendre le contrôle de Gaza et en faire une nouvelle côte d’azur du Moyen Orient sans les palestiniens , ainsi que l’annexion de la Cisjordanie occupée par Israël, alors même que les prémisses d’une nouvelle domination économique et financière se font jour sur l’Afrique, l’Amérique du Sud, une partie du sud-est asiatique et surtout la région Caraïbe qui vont faire l’objet d’une nouvelle période de colonisation aussi brutale que dans le passé. La question d’une potentielle troisième vague de colonisation au XXIe siècle va ainsi émerger comme un enjeu crucial, à la croisée des avancées technologiques majeures et des ambitions.

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Les causes économiques de la colonisation et les perspectives d’une nouvelle vague coloniale d’ici la prochaine décennie…

— Par Jean-Marie Nol —

La colonisation a toujours été un phénomène ancré dans des motivations économiques. Les grandes puissances européennes des XVIIᵉ et XIXᵉ siècles se sont lancées dans une quête effrénée de territoires, guidées par la nécessité d’accéder à des ressources naturelles et de développer des marchés captifs pour leurs produits manufacturés. Le commerce triangulaire, l’exploitation des matières premières – qu’il s’agisse du pétrole, du caoutchouc, de l’or, ou encore des denrées comme le café et le sucre – a nourri l’essor des empires coloniaux. Mais au-delà de ces moteurs économiques, les entreprises coloniales ont été justifiées par des discours idéologiques, notamment la « mission civilisatrice », qui dissimulaient une volonté d’hégémonie et d’exploitation. Ces logiques ont laissé un héritage d’inégalités mondiales et de dépendances structurelles qui continuent de marquer l’ordre international.

Aujourd’hui, un faisceau de facteurs géopolitiques, économiques et technologiques suggère que nous pourrions assister à une nouvelle vague coloniale, d’une nature certes différente, mais tout aussi coercitive. Si les méthodes de conquête directe des siècles passés semblent dépassées, elles pourraient être remplacées par des formes plus subtiles de domination économique, technologique et militaire.

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Violences et répression coloniale en Martinique

— Par Alain Limery, porte-parole du CNCP —

Déclaration relative aux violences qui secouent la société martiniquaise et à la répression coloniale qui sévit dans notre pays.

Personne ne saurait nier que notre pays se trouve aujourd’hui dans une zone de graves turbulences : débâcle économique et absence totale de visibilité quant à l’avenir, aggravation des difficultés et de toutes les formes de violences que subit notre Peuple, aiguisement des contradictions entre, d’une part, le Pouvoir colonial et la caste dominante béké et, d’autre part, les Martiniquais et Martiniquaises qui aspirent à l’autodétermination et à l’émancipation.

La responsabilité de l’État colonial français est manifeste quant à la dégradation de la situation de notre pays, comme l’illustrent parfaitement les données rappelées dans la réponse du Président du Conseil Exécutif de la CTM aux propos méprisants tenus par le Préfet à l’encontre des élus Martiniquais. Notre pays est, en effet, victime des politiques de démantèlement s’attaquant aux services publics de santé et d’éducation et des choix faits par le gouvernement français de mener une lutte contre le trafic de stupéfiants à notre détriment.

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« Nous sommes la nature ! » : pour une écologie décoloniale et la liberté des peuples

« Nous sommes la nature ! : Écologie, colonialité et liberté des peuples » est un ouvrage qui fusionne écologie, décolonisation et réflexion sur la souveraineté des peuples, particulièrement ceux des territoires d’outre-mer. Ce livre, coécrit par Marcellin Nadeau, militant anticolonialiste et ancien maire du Prêcheur (Martinique), et Pascal Margueritte, ancien journaliste, est une réflexion approfondie sur les défis environnementaux et sociaux auxquels sont confrontées les Antilles françaises, mais aussi sur les pratiques écologiques à l’échelle mondiale.

L’écologie décoloniale : une nouvelle vision du monde

Les auteurs s’inscrivent dans la mouvance de l’écologie décoloniale (ou « écologitude »), un courant qui critique l’éco-colonialisme. L’éco-colonialisme désigne une approche de l’écologie qui, tout en se présentant comme protectrice de la nature, occulte souvent les réalités des peuples colonisés et des territoires historiquement dominés par l’Occident. Au contraire, l’écologie décoloniale proposée par Nadeau et Margueritte prône une réconciliation entre l’homme et la nature, où les peuples autochtones et les populations des anciennes colonies occupent une place centrale. Ces concepts sont théorisés à partir de l’expérience politique et de terrain de Marcellin Nadeau, ancien maire du Prêcheur, qui a mené plusieurs luttes environnementales locales.

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« Écologie décoloniale » : repenser la fracture coloniale et environnementale à travers le prisme caribéen

— Par Sabrina Solar —

L’ouvrage de Malcom Ferdinand, Une écologie décoloniale, n’aborde pas spécifiquement le XIXe siècle, mais propose une analyse profonde des fractures coloniales et environnementales, en les réarticulant depuis ce que l’auteur désigne comme le « nœud colonial de 1492 » jusqu’à nos jours. Ce livre, récompensé par la Fondation de l’écologie politique et issu de la thèse de Ferdinand, se situe à la croisée de la théorie politique, de l’écocritique et de l’histoire, offrant ainsi une perspective particulièrement précieuse pour les historien.nes, notamment par l’originalité de ses ambitions conceptuelles.

Dès l’introduction, l’auteur énonce clairement sa thèse : l’histoire coloniale ne peut être dissociée des causes profondes des ravages environnementaux actuels. Il s’agit ainsi de repenser ensemble la double fracture coloniale et environnementale, longtemps perçue de manière isolée. Ferdinand explore cette démarche depuis l’espace caribéen, qui constitue un point d’observation crucial pour analyser l’assise économique des empires européens et les conséquences écologiques de la colonisation. L’auteur se positionne dans une démarche cosmopolitique, celle d’un « monde commun » fondé sur des actions politiques pluriverselles, défiant les conceptions traditionnelles qui réduisent la planète à un simple « oikos », un espace à gérer de manière restreinte et exclusive.

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Les Antilles entre héritage colonial et modernité : défis et perspectives pour une transformation économique

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

En quoi la fibre sociale héritage d’un passé révolu , peut -t-elle aujourd’hui être un facteur négatif pour un changement de paradigme économique aux Antilles ?

L’histoire des Antilles est marquée par des siècles de colonisation, d’esclavage et de plantation, qui ont laissé des traces profondes dans la réalité sociale et économique de ces territoires. La « fibre sociale » très présente en Guadeloupe et en Martinique puise ses racines dans une histoire marquée par la colonisation, l’esclavage et la lutte contre l’oppression sociale . Cette dynamique de solidarité et de revendication sociale s’est construite au fil des siècles, façonnant en profondeur les mentalités et les pratiques culturelles de ces territoires.D’abord, l’histoire coloniale, dominée par l’économie de plantation, a imposé des structures sociales profondément inégalitaires. L’esclavage, en particulier, a été un système brutal qui a non seulement asservi des milliers de personnes, mais a aussi engendré une résistance collective parmi les esclaves. La lutte pour la survie, la dignité et l’émancipation a favorisé l’émergence d’une solidarité forte entre les opprimés, renforçant l’idée que la survie collective passe par l’entraide (koutmen) et l’organisation communautaire.Cette

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Les Kanaks face à un colonialisme attardé 

Une mise en cause décisive de la civilisation occidentale

— Par Monchoachi —

L’Occident est entré, depuis quelques temps, dans sa phase de décadence. Cela s’est signalé entre autres dernièrement par son regroupement défensif spectaculaire autour d’Israël dans le conflit qui oppose ce dernier aux palestiniens. Suite à ses revers répétés en Afrique, la France quant à elle, s’est précipitée sur ses Outremers, en vue de bien marquer aux yeux de tous les limites de son territoire et d’y renforcer en toute urgence sa présence. Cette manœuvre conduit à la situation actuelle en Nouvelle Calédonie où cette volonté colonialiste se heurte à l’opposition et à la résistance farouche du peuple kanak originaire. En quoi cette situation nous regarde t-elle nous autres Antillais ? Deux points fondamentaux semblent à nos yeux nous concerner : le premier de toute évidence est la politique de colonisation de peuplement et ses implications inéluctables à terme. Le second est non moins important présentement, et plus fondamental pour la vision de sociétés et d’un monde tout autre que celui légué par la civilisation occidentale, qui apparaît de plus en plus comme l’un des piliers de cette dernière et l’élément le plus insidieux de son idéologie, à savoir la démocratie.

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Du méfait colonial à la mondialité

Il n’y a pas d’ultramarins, il n’y a que des peuples-nations encore sans État.

— Par Patrick Chamoiseau —

La Kanaky (maintenant convulsive sous le mépris, la violence et la mort) offre à la vieille République française une occasion de se moderniser. Sa juste revendication exige une autre vision du monde. Elle demande aussi un réexamen de ce qui se « crie » tristement « Outre-mer ». Cette estampille ténébreuse camoufle ensemble un système et un syndrome.

Système, parce que, depuis des décennies (déjouant les mannes européennes et les paternalistes plans de développement), tous les indicateurs mortifères attestent d’une évidence : ces situations humaines demeurent largement en dessous du niveau de bien-être humain que l’on pourrait attendre de terres dites « françaises ». Syndrome, parce que dans ces pays-là, les signes pathologiques d’assistanat, de dépendance ou de déresponsabilisation sont les mêmes et sévissent de concert. (1)

Lire aussi :Édouard Glissant : Un État-nation martiniquais? Non merci, mais que vive la Nation-relation martiniquaise! — Par Roland Sabra —

La mondialité.

Via la Kanaky, ces pays méprisés par la France offrent à la compréhension du monde une réalité encore inaperçue.

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« Brazza – Ouidah – Saint-Denis », une enquête théâtrale sur la mémoire coloniale

Alice Carré, venue pour la troisième fois en Martinique, poursuit son exploration théâtrale avec « Brazza – Ouidah – Saint-Denis », une œuvre où le documentaire et la fiction se mêlent pour donner vie à une enquête poétique sur la mémoire collective. En collaboration avec Margaux Eskenazi, Carré s’inspire de la formule d’Édouard Glissant, « Apprendre à nous souvenir ensemble », pour interroger les souvenirs enfouis et les zones d’ombre de l’histoire coloniale française.

Synopsis

« Brazza – Ouidah – Saint-Denis » suit les parcours entrelacés de deux femmes : Melika, une Française d’origine béninoise découvrant tardivement que son grand-père fut tirailleur sénégalais durant la Seconde Guerre mondiale, et Luz, qui enquête à Brazzaville sur les implications familiales dans les conflits passés. Leurs recherches les confrontent à des archives ambiguës et à des témoignages rares, mettant en lumière des épisodes tragiques et méconnus comme le massacre de Thiaroye.

Une Traversée Historique

Le texte d’Alice Carré plonge dans l’histoire des tirailleurs africains, souvent appelés à tort « sénégalais », et révèle la complexité de leur engagement et des stigmates laissés par les guerres et la colonisation.

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Mobilisons nous au côté du Peuple Kanak pour mettre définitivement fin à la domination coloniale française !

— Déclaration du CNCP

L’histoire de la France coloniale c’est un long fleuve de massacres, de répression, de subversion, de pillage, d’accords secrets et léonins, de duplicité et de mensonges. Aujourd’hui, le pouvoir français prétend interdire définitivement que le Peuple kanak exerce son légitime droit à l’autodétermination en manipulant encore le corps électoral. En aucun cas les ressortissants de la puissance coloniale ne doivent participer à un référendum d’autodétermination déjà frelaté par le vote de ceux dont Pierre Messmer avait cyniquement planifié la venue à cette fin.

Le Peuple Kanak a le droit de se révolter contre l’agression qu’il subit!

Au niveau mondial, les puissances impérialistes occidentales sont sur la défensive, ce qui les rend plus agressives et dangereuses encore. Elles instrumentalisent les institutions internationales pour défendre leurs seuls intérêts. Le respect des droits les plus élémentaires des peuples sont bafoués. Le génocide du peuple Palestinien commis par l’armée sioniste israélienne avec leur complicité objective le démontre amplement.

La France, chassée de son «pré-carré africain», espère renforcer son emprise sur ses colonies pour retarder son inéluctable déclin. C’est ce que disent les manœuvres visant à maintenir la Kanaky sous domination, le rapt de l’île comorienne de Mayotte, au mépris du droit international, l’accélération de la politique de «génocide par substitution» ainsi que le démantèlement de l’économie endogène en Martinique et, partout, la militarisation à outrance des territoires.

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Decolonial Film Festival : regards cinématographiques sur l’histoire et la résilience

Du 14 au 25 mai  : L’écran ( Saint-Denis) | Le Saint-André des Arts ( Paris) | Point Ephémère ( Paris) | Le Luminor ( Paris) Le Luxy ( Ivry-sur-Seine) L’Espace 1789 ( Saint-Ouen)

— Par Hélène Lemoine —

Le Decolonial Film Festival inaugure sa première édition du 14 au 25 mai en région parisienne, offrant une sélection minutieusement choisie de films porteurs de réflexions profondes sur les questions cruciales de colonisation, de pouvoir, et de résistance. Conçu comme une alternative au faste du festival de Cannes, cet événement se veut une fenêtre ouverte sur des cinématographies souvent marginalisées, offrant ainsi un espace de discussion et de sensibilisation pour tous les publics.

À l’opposé du glamour et de la compétition de Cannes, le Decolonial Film Festival aspire à créer un environnement inclusif et accessible où chacun peut se plonger dans des récits cinématographiques engagés. Loin d’être une simple manifestation artistique, ce festival est un acte politique, cherchant à normaliser les perspectives décoloniales et à remettre en question les récits dominants.

Soutenu par une levée de fonds participative, le Decolonial Film Festival se distingue par son indépendance vis-à-vis des grands réseaux de l’industrie cinématographique.

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Hommage du Forum France-Algérie aux militants anticolonialistes

Mardi 23 avril 2024 à 19h00 Au Maltais Rouge, 40, rue de Malte, 75011, Paris

Hommage aux militants anticolonialistes Nills Andersson, Allice Cherki et à l’4ACG

Animation : Farid Yaker

Nombre de places limité. Réservation obligatoire ici .

  • L’hommage du Forum France-Algérie

Le Forum France-Algérie rend hommage à trois figures du combat anti-colonialiste et de l’action sociale Nils Andersson, Alice Cherki, et Nelly Forget. Un hommage sera aussi rendu à l’association des Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre (4ACG) dont les membres anciens appelés reversent leur retraite de combattant pour financer des opérations de développement en Algérie et dans les pays qui souffrent de la guerre.

Nils Andersson

Nils Andersson est né en 1933 à Lausanne d’un père suédois et d’une mère française. En 1958, La Question d’Henri Alleg, qui dénonce la torture que l’auteur a subie dans les mains des militaires français, est interdit par le gouvernement français. Nils Andersson le republie aussitôt en Suisse. De même l’année suivante, avec La Gangrène. Militant anticolonialiste convaincu, Nils Andersson poursuit son combat pendant toute la guerre, en tant qu’éditeur, mais aussi en soutenant matériellement les réfractaires et les combattants algériens dans leur lutte de libération nationale.

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Pesticides – Un colonialisme chimique : L’analyse percutante de Larissa Mies Bombardi

Les pesticides, devenus omniprésents dans notre alimentation et notre environnement, constituent un défi mondial majeur. Larissa Mies Bombardi, chercheuse brésilienne exilée en Europe, dévoile dans son dernier ouvrage, « Pesticides – Un colonialisme chimique », les rouages complexes de cette problématique qui transcende les frontières nationales.

L’emprise de l’agro-industrie mondiale : L’auteure expose le rôle prédominant de l’agro-industrie dans la prolifération massive des pesticides à l’échelle mondiale. Un constat alarmant est dressé, mettant en lumière la mainmise idéologique et physique de cette industrie sur la planète. Le Brésil occupe une place singulière dans ce scénario en tant que plus grand consommateur mondial de pesticides, majoritairement produits par des multinationales européennes.

L’exportation cynique de poisons : Larissa Mies Bombardi dénonce le paradoxe de l’Europe, exportatrice de pesticides qu’elle refuse sur son sol. Cette pratique cynique crée un véritable colonialisme chimique, intoxiquant les terres et les corps étrangers. Un cercle d’empoisonnement s’installe, alimenté par les produits agricoles brésiliens qui ramènent ces poisons sur le continent européen, appelant à une action immédiate pour briser cette chaîne néfaste.

Exil et engagement en Europe : L’exil de Larissa Mies Bombardi en Europe est évoqué sans concession.

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Parution du n°157 des Cahiers d’Histoire consacré à la « Françafrique Un néocolonialisme

Les Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique sont une revue trimestrielle, organisée pour chaque numéro autour d’un dossier thématique qui donne son titre au volume. Cette revue généraliste se donne comme objectif, à travers une grande diversité de thématiques, de développer une histoire polarisée autour du fonctionnement des dominations sociales dans toutes leurs dimensions politiques, économiques et culturelles. Cette approche s’accompagne d’une démarche réflexive sur les formes de production et les usages du savoir historique dans ces processus de domination.

Les numéros des années 1966 à 2001 sont consultables sur le site du PANDOR–Université de Bourgogne.

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Deux lectures décoloniales de l’œuvre d’Albert Camus

Dans le livre « Oublier Camus » (La Fabrique) et dans la revue « Orient XXI »

Les éditions La Fabrique publient le 15 septembre 2023 Oublier Camus, par Olivier Gloag. Ce dernier y relève « l’attachement viscéral de Camus au colonialisme et au mode de vie des colons qui traverse ses trois romans majeurs, L’Étranger, La Peste et Le Premier Homme » et analyse les « récupérations » d’un auteur mythifié, autant « attaché aux acquis sociaux du Front populaire qu’à la présence française en Algérie ». Dans un article publié en juillet 2023 par Orient XXI, la journaliste et chercheuse en littérature Sarra Grira voit dans son dernier roman inachevé, Le Premier homme, « une vision mythologique de la conquête coloniale, qui relève de l’imaginaire réactionnaire ». Après d’autres lectures de certaines œuvres de cet écrivain, nous reviendrons sur les débats qu’elles suscitent.
Oublier Camus, par Olivier Gloag

Présentation de l’éditeur

Olivier Gloag est Associate Professor à l’université de Caroline du Nord (UNC) à Asheville. Ses recherches portent notamment sur les représentations coloniales dans la littérature hexagonale, l’histoire culturelle et littéraire de la France au xxe siècle.

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La mort de François Gèze, éditeur à La Découverte, co-fondateur et pilier du site histoirecoloniale.net

Le site histoirecoloniale.net a consacré une page au décès de François Gèze.

Il y a publié le 17 août 2023 le dernier article qu’il a écrit. 

La perte de ce pilier de notre association est un choc

pour notre projet, pour son projet.

Merci pour votre soutien.

L’équipe du site histoirecoloniale.net.

D’innombrables articles et communiqués sont parus après la mort soudaine de François Gèze le 28 août 2023. Nous reproduisons l’article de Catherine Simon paru dans Le Monde le 1er septembre, le communiqué publié par la Ligue des droits de l’Homme, la biographie-bibliographie par le Centre d’études anti-impérialistes (Cedetim) dont François Gèze était membre, ainsi que les liens vers les articles qui lui ont été consacrés sur Mediapart. Cette disparition est une épreuve importante pour le site histoirecoloniale.net qu’il a co-fondé en 2017 et dont il constituait un pilier essentiel. Il était notamment très actif dans les appels à des dons individuels à notre site ainsi que dans les demandes à divers organismes pour qu’ils le soutiennent et nouent des partenariats avec lui.
https://histoirecoloniale.net/Deces-de-Francois-Geze-editeur-a-La-Decouverte-co-fondateur-et-pilier-de-notre.html

François Gèze né le 17 avril 1948 à Casablanca et mort le 28 août 2023 à Sarzeau est un éditeur français.

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Les Pays-Bas restituent des trésors de l’époque coloniale au Sri Lanka

Les Pays-Bas ont récemment pris la décision historique de restituer au Sri Lanka six précieux trésors datant de l’époque coloniale, dans le cadre d’un effort visant à corriger les acquisitions illégales néerlandaises de cette période sombre de l’histoire. Ces objets comprennent un canon en bronze du XVIIIe siècle, magnifiquement orné d’or, d’argent, de bronze et de rubis, qui est actuellement conservé au prestigieux Rijksmuseum d’Amsterdam.

La cérémonie de restitution s’est déroulée au ministère de la Culture à Colombo, où le vice-ministre néerlandais de la Culture, Gunay Uslu, a officiellement remis les titres de propriété de ces objets au Sri Lanka. En échange de cette restitution, le musée national du Sri Lanka a accordé au Rijksmuseum d’Amsterdam le droit de conserver les trésors jusqu’à leur transport prévu à Colombo en décembre.

L’un des trésors les plus notables restitués est le canon de Lewke, supposé être un cadeau offert par l’aristocrate sri-lankais Lewke Disava au roi de Kandy vers 1745-1746. Malheureusement, ce canon a été saisi par les troupes hollandaises en 1765 et est resté exposé aux Pays-Bas avant de rejoindre la collection du Rijksmuseum.

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Si nous restons à patauger dans l’imaginaire colonial, la guerre des langues restera en vigueur

Par Patrick Chamoiseau

Face au risque de voir annuler la décision faisant du créole la langue officielle de la Martinique au côté du français, l’écrivain antillais offre une réflexion sur la notion de « langue officielle » et souligne la nécessité d’accepter que les imaginaires sont multilingues

La résolution du 25 mai de l’Assemblée de Martinique est réjouissante : elle déclare le kreyol [« créole »] langue officielle de la Martinique au côté du français. Cette décision vient s’ajouter à l’adoption d’un hymne, d’un drapeau, aux adhésions à des instances caribéennes, et à d’autres dispositifs certainement à l’étude. Elle vise à conforter notre niveau de conscience collective comme peuple et comme nation. Les élus martiniquais ont enfin quitté les étroitesses économiques, pour s’avancer dans le domaine du politique. Il s’agit pour eux de densifier une présence collective innovante, riche de ses sources, de ses racines, de ses alliances géographiques et historiques multiples. Il s’agit aussi de la projeter (sans assistanat, sans dépendance, loin des morbidités du grand sac « outre-mer ») dans les défis d’un monde qui change. Il s’agit, enfin, de lui faire accéder àune démocratie économique nouvelle, résolument sociale, culturelle, écologique et solidaire… – uneintention globale, susceptible de stimuler notre créativité collective, que j’ai proposé d’appeler dans untexte récent « Faire-pays ».

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