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« Pas de prison pour le vent » d’Alain Foix : hommage d’hommes de talents à des femmes admirables

 — Par Roland Sabra —


Alain Foix et la statue de Gerty Archimède à Basse-Terre

 La Martinique a de la chance mais elle ne le sait pas toujours. Elle accueillait Mardi 28 mars dans une trop grande discrétion une création mondiale d’Antoine Bourseiller : la mise en scène de Pas de prison pour le vent une pièce écrite par Alain Foix.

Antoine Bourseiller est aujourd’hui un vieux Monsieur qui a consacré toute sa vie au théâtre, à l’opéra et au cinéma. Qu’on en juge : en 1960 il reçoit le prix du Concours des Jeunes Compagnies, grâce auquel il prend la direction du Studio des Champs-Élysées. De 1960 à 1982, il est directeur de théâtre (Paris, Marseille, Orléans) et, de 1982 à 1996; il dirige l’Opéra de Nancy et de Lorraine, puis de 1994 à 2000 Les Soirées d’été de Gordes.  En 1967, invité par Jean Vilar, il avait ouvert un nouveau lieu au Festival d’Avignon, le Cloître des Carmes. Son oeuvre théâtrale est une aventure essentiellement marquée par des créations, ponctuée cependant de certaines exhumations d’œuvres classiques, telle La Marianne de Tristan Lhermitte, La mort d’Agrippine de Cyrano de Bergerac, Rodogune de Corneille, Axel de Villiers de L’Isle-Adam.

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Dépasser la négritude

— Par Lilyan Kesteloot

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Une nouvelle génération de romanciers africains

 17/03/06

Littérature de l’anomie et de la déviance, de la subversion, de la destruction et la décomposition… expression des complexes, des traumatismes, des refoulements… image d’une contre-société, de contre-culture… lieux et non-lieux des turbulences dont le passage à l’univers littéraire s’effectue par des ruptures, des dissociations, des collisions, des explosions… l’écriture est une décharge électrique  » : il y a cinq ans, le professeur congolais Georges Ngal, s’interrogeant sur les  » nouvelles conditions d’émergence d’une pensée africaine « , décrivait ainsi le nouveau discours littéraire africain (L’Errance, L’Harmattan, 1999).

L’essentiel de l’esprit du temps ainsi caractérisé, et singulièrement celui de la nouvelle génération des intellectuels et écrivains de l’Afrique noire, que pouvons-nous ajouter pour cerner plus spécifiquement les romanciers actuels ? Constatons d’abord que cette nouvelle génération est en rupture affirmée avec celles qui l’ont précédée, et qui avaient vécu, en gros, sur les principes énoncés par le mouvement de la négritude.

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Edouard Glissant :  » La langue qu’on écrit fréquente toutes les autres « 


 

Quand êtes-vous arrivé en Amérique ?

En 1988. C’était en Louisiane, à la Louisiana State University, dans la ville de Baton Rouge. J’étais attiré par cette partie des Etats-Unis qui avait des points communs avec les Antilles, le peuplement africain, la langue créole, l’architecture, la structure économique de l’ancien système de plantation, la cuisine, la complicité en musique. Il y a tant de points communs… Et j’y suis resté six ans, avant de venir à New York.

Quel souvenir conservez-vous de ces premières années en Amérique ?

Le souvenir de cette sorte d’apartheid entre les parties noires et blanches des villes, la condition généralement misérable des Africains-Américains en Louisiane, et ce n’était pas sans rappeler, évidemment, certains spectres de la colonisation dans la Caraïbe. Cela a sauté aux yeux du monde au moment du cyclone Katrina. Mais je dois dire que j’étais très attaché, aussi, à une espèce de fantaisie d’existence, et à une profondeur dans l’expression du malheur. Et puis, pour moi, ce pays était très associé à l’oeuvre de l’écrivain Lafcadio Hearn, originaire de La Nouvelle Orléans, au XIXe siècle, et qui vécut à la Martinique, et aux grands noms de la musique de jazz, musique créole.

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Aimé Césaire : « Ma poésie est née de mon action »

 

Entretien
Aimé Césaire : « 

Né à Basse-Pointe (Martinique) le 21 juin 1913, Aimé Césaire n’est plus député et maire de Fort-de-France. Tous les jours, il reçoit dans son ancien bureau. Peintres caribéens, portraits, paysages, avec en prime un cadre pour le maillot n° 21, celui du footballeur Lilian Thuram. Normalien, agrégé, Césaire publie Cahier d’un retour au pays natal en 1939. En 1941, il fonde avec sa femme Suzanne et des camarades (René Ménil, Aristide Maugé) la revue Tropiques ; plus tard, Présence africaine. André Breton préface Les Armes miraculeuses en 1944. Après un séjour en Haïti, 1945 le voit entrer en politique. 1950 : Discours sur le colonialisme. En 1958, il fonde le Parti progressiste martiniquais pour consacrer sa rupture avec le Parti communiste. Parallèlement, il publie ses poèmes (Soleil cou coupé), son théâtre (La Tragédie du roi Christophe), ses discours. Une seule règle : « Pousser d’une telle raideur le grand cri nègre, que les assises du monde en seront ébranlées. »

Vous aimez votre pays. Vous le visitez toutes les semaines ?

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Aimé Césaire : une voix singulière

— Par Thierry Leclère —


aime_cesaire-9_300« Laissez entrer les peuples noirs sur la grande scène de l’histoire ! » A la tribune de l’amphithéâtre Descartes, à la Sorbonne, Aimé Césaire conclut sous les applaudissements un fougueux discours brossant le portrait d’une culture noire mutilée par le colonialisme. Nous sommes en juin 1956, en pleine effervescence tiers-mondiste, un an après la réunion de Bandung, qui a lancé le mouvement des non-alignés autour de chefs d’Etat comme Nasser, Nehru et Zhou Enlai. Aimé Césaire est l’un des acteurs clés de ce premier Congrès des écrivains et artistes noirs, une réunion historique qui rassemble à Paris, pendant deux jours, la fine fleur de l’intelligentsia noire. Senghor, Fanon, Ba, Alexis… ils sont tous là, y compris les Noirs américains comme l’écrivain Richard Wright qui apprécieront modérément que leurs collègues les considèrent, eux aussi, comme des colonisés en leur pays !

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Les dissidents : l’histoire contre la mythologie

 

— par Aimé CHARLES-NICOLAS — 


Le 22 février a eu lieu à l’Atrium une projection du film d’Euzhan Palcy « Parcours de dissidents » suivie d’un débat en présence d’Euzhan Palcy et de dissidents, tous magnifiques dans leur simplicité et leur noblesse, comme dans le film.
Le film est beau mais le débat blesse là où une sorte de pensée unique restreint l’expression des dissidents.

D’abord le film tient la promesse du titre. Ponctué de photos des dissidents et d’extraits d’archives il a voulu donner enfin la parole aux dissidents. Il y a réussi merveilleusement. Il était temps en effet. Euzhan Palcy nous le dit au cours du débat qui a suivi (le temps fort de la soirée c’était vraiment la présence parmi nous des dissidents, très applaudis) : entre le moment où elle a commencé le film et aujourd’hui, plusieurs dissidents nous ont quittés. Elle a failli se laisser piéger par le temps qui file.

Le film captive. La réalisatrice réussit à nous transporter soixante ans en arrière dans des allers-retours entre la photo du dissident jeune et le gros plan de celui qui parle, ni tout à fait le même ni tout à fait un autre.

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Théâtre et politique : le CMAC donne Carte Blanche à José Exélis

 — Par Roland Sabra —

theatre_&_politiqueLe CMAC a donné carte blanche (ah! traitrise de la langue!) à José Exélis pendant 20 jours au mois de novembre. Cette heureuse initiative a permis de voir une version très aboutie de IAGO, déjà présentée au public la saison dernière, et qui lève les quelques réserves que l’on avait formulées à l’époque. (Cf. Le Naïf n° 125). La première partie sérieusement remaniée, recentrée, avec un jeu bien plus épuré de l’excellent Gilbert Laumord, passe la rampe avec aisance. Soulignons une fois encore la qualité de la scènographie de Dominique Guesdon et Valéry Pétris, qui contribue à faire de ce spectacle la meilleure production locale depuis longtemps. Un vrai travail de qualité, original et rigoureux, dont on souhaiterait qu’il bénéficie de la part des collectivités locales d’aides à « l’exportaion ». Après tout le théâtre martiniquais mérite autant de considération que la banane et a de toute évidence un avenir plus prometteur!

Les aides à la création étaient justement un des sujets d’une conférence « Théâtre et politique » organisée dans le cadre de cette opération «  Carte blanche ».

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La censure est imbécile, même en Martinique!

— Par Roland Sabra —

Poster-Tabou

La censure est imbécile, seuls les censeurs ne le savent pas et pour cause.
Tout pouvoir a ses zélotes et ses sicaires, au sens réel parfois, au sens figuratif le plus souvent et de façon involontaire. La droite nationalo-populiste qui qui est aux affaires régionales à les siens. Ils œuvrent sous le masque des institutions, en catimini. Le Rectorat est un de leurs domaines d’expérimentation de ces lendemains qui chantent qu’ils nous promettent.

Le 10 octobre 2005, ils ont obtenu d’un Conseiller polpo-TICE du Recteur la fermeture totale d’un site internet consacré aux sciences sociales et économiques, destiné aux élèves, étudiants et enseignants des disciplines concernées. Le prétexte? Sur les 3800 pages du site deux pages, signées R. Sabra, épinglaient le clientélisme du MIM.

Un texte sur «Phèdre» et les conditions socio-politiques de sa création en Martinique, comme possible illustration des dimensions économiques, sociales et politiques d’un évènement culturel ( première leçon de l’année pour les élèves des classes de seconde et de première). Un autre intitulé «DMS n’est pas un modèle» » sur l’absence de stratégie de développement «durable» d’un Conseil Régional qui aligne sa politique sur celle des milieux d’affaires et qui tire son profit d’un assistanat qu’il feint de déplorer et dont il fait son fonds de commerce électoral.

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Francophonie sans Français

 En occultant la diversité ethnique de ses écrivains, la France réduit le rayonnement de sa langue

A la veille de l’Année de la francophonie annoncée – pour 2006 – par le président de la République, des émeutes font désordre dans ce beau paysage coloré des peuples francophones. Beau mais étroit : le français perd des locuteurs d’année en année dans le monde.

La puissance anglo-saxonne n’explique pas entièrement ce rétrécissement de la clientèle. L’anglais est certes le vecteur de communication de l’économie mondiale, mais aussi, il est la langue de plusieurs cultures : les Anglo-Saxons ont intégré le chromatisme des peuples qui contribuent à construire cette universalité. Et, de plus, ils auraient, comme les Français, un certain souci d’égalité et de justice. Allez ! Ils sont bien un peu racistes –  » nobody’s perfect « . Par exemple, en 2004, ils recensèrent cent Britanniques remarquables. On constata qu’aucun de ces individus n’était d’origine ethnique.

Des voix s’élevèrent pour protester et cent Britanniques noirs remarquables furent répertoriés. Pas seulement des sportifs ou des musiciens de jazz ! On trouva une poétesse, un producteur de télévision, un syndicaliste.

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Fonctions et enjeux de la parole dans Texaco (Patrick Chamoiseau)

 

— Par Luce Czyba —

 

Résumé

 

C’est de mémoire collective et d’affirmation, par l’écriture littéraire, d’une créolité qui n’est pas que langage mais promeut une esthétique, que procède le projet de Texaco. La présentation par L. Czyba du roman et de la perspective dans laquelle il s’inscrit privilégie la dialectique de l’écriture et de la parole. Le « marqueur de paroles », relais et témoin de la narratrice principale qui le nomme « oiseau de Cham », accomplit en quelque sorte le rêve d’« oraliture » de son auteur Chamoiseau.

 

Texte intégral

 

Dans l’Éloge de la créolité1, Jean Bernabé, Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant se proclament créoles, ce qui, pour eux, ne signifie pas seulement être né et avoir été élevé aux Amériques, sans en être originaire comme les Amérindiens, mais surtout être « en quête », et souvent de façon douloureuse, « d’une pensée plus fertile, d’une expression plus juste et d’une esthétique plus vraie ». Ils refusent en effet de continuer à voir le monde à travers le filtre des valeurs occidentales, à se percevoir eux-mêmes « exotisés » par la vision française qu’ils ont dû adopter, autrement dit à se regarder eux-mêmes avec le regard de l’Autre.

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La censure est imbécile, même en Martinique!

— Par Roland Sabra —

 

censure-1La censure est imbécile, seuls les censeurs ne le savent pas et pour cause.
Tout pouvoir a ses zélotes et ses sicaires, au sens réel parfois,au sens figuratif le plus souvent et de façon involontaire. La droite nationalo-populiste qui qui est aux affaires régionales à les siens. Ils oeuvrent sous le masque des institutions, en catimini. Le Rectorat est un de leurs domaines d’expérimentation de ces lendemains qui chantent qu’ils nous promettent.

Le 10 octobre 2005, ils ont obtenu d’un Conseiller polpo-TICE du Recteur la fermeture totale d’un site internet consacré aux sciences sociales et économiques, destiné aux élèves, étudiants et enseignants des disciplines concernées. Le prétexte? Sur les 3800 pages du site deux pages, signées R. Sabra, épinglaient le clientélisme du MIM.

Un texte sur «Phèdre» et les conditions socio-politiques de sa création en Martinique, comme possible illustration des dimensions économiques, sociales et politiques d’un évènement culturel ( première leçon de l’année pour les élèves des classes de seconde et de première). Un autre intitulé «DMS n’est pas un modèle» » sur l’absence de stratégie de développement «durable» d’un Conseil Régional qui aligne sa politique sur celle des milieux d’affaires et qui tire son profit d’un assistanat qu’il feint de déplorer et dont il fait son fonds de commerce électoral.

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DMS n’est pas un modèle !


par Roland Sabra —


Poster-Tabou

DMS est le nom d’un modèle économique utilisé par l’INSEE pour faire des prévisions. Ce sont aussi les initiales de Daniel Marie-Sainte vice-président du Conseil Régional

Les seconds couteaux sont bien utiles en politique : ils disent tout haut ce que le chef, charismatique selon les codes journalistiques, pense tout bas..

AMJ est paraît-il « charismatique ». « Charismatique » :relatif au charisme, don particulier conféré par la grâce divine » dixit le Robert véhément serait plus juste, même Claude Lise est qualifié de « charismatique » ( Antilla n° 1162) on constate à quel point l’adjectif est dévalorisé.  Claude Lise est tout sauf charismatique, placide à la rigueur. Rappelons encore une fois que lorsque le sociologue Max Weber utilise ce terme, aujourd’hui galvaudé, il fait référence au discours tenu par les dominés pour justifier leur domination. Le « charisme » n’existe pas en dehors de ce rapport de sujétion. Le mot en dit plus sur celui qui l’attribue que sur celui auquel il est attribué. Revenons aux seconds couteaux, à Daniel Marie-Sainte en particulier, lui tout le monde sera d’accord n’a rien de charismatique, mais il présente un intérêt: il en dit plus sur la politique de son chef que son chef lui-même.

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DMS n’est pas un modèle !

— par Roland Sabra —


DMS était le nom d’un modèle économique utilisé par l’INSEE pour faire des prévisions. Ce sont aussi les initiales de Daniel Marie-Sainte vice-président du Conseil Régional

Les seconds couteaux sont bien utiles en politique : ils disent tout haut ce que le chef, charismatique selon les codes journalistiques, pense tout bas..

AMJ est paraît-il « charismatique ». « Charismatique » :relatif au charisme, don particulier conféré par la grâce divine » dixit le Robert, véhément serait plus juste, même Claude Lise est qualifié de « charismatique » ( Antilla n° 1162) on constate à quel point l’adjectif est dévalorisé.  Claude Lise est tout sauf charismatique, placide à la rigueur. Rappelons encore une fois que lorsque le sociologue Max Weber utilise ce terme, aujourd’hui galvaudé, il fait référence au discours tenu par les dominés pour justifier leur domination. Le « charisme » n’existe pas en dehors de ce rapport de sujétion. Le mot en dit plus sur celui qui l’attribue que sur celui auquel il est attribué. Revenons aux seconds couteaux, à Daniel Marie-Sainte en particulier, lui tout le monde sera d’accord n’a rien de charismatique, mais il présente un intérêt: il en dit plus sur la politique de son chef que son chef lui-même.

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L’avalasse créolité et brouillard diglottique : les déchoucailles des éloges

par Robert Fournier—

 

Robert Fournier est “Associate Professor of French Linguistics” à Carleton University, Ottawa.

 

 

« Parmi les stéréotypes les plus courants au sujet de l’époque coloniale persiste celui qui veut qu’on trouvait dans les îles deux catégories bien distinctes d’individus : des maîtres et des esclaves. »

Paru dans « Robert Fournier & Henri Wittmann (dirs), Le français des Amériques, Presses universitaires de Trois-Rivières (Québec), 1995, pp. 199-230 »

 

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Dans une brochure touristique vantant comme il se doit les beautés de « ce coin de France Tropicale« , distribuée par l’Office Départemental du Tourisme de la Martinique aux congressistes venus échanger sur les études francophones dans le monde (CIEF 1990), on pouvait lire à la page 3 « Informations générales » sous la rubrique Langue,

Le français est parlé et compris par toute la population mais on y entend beaucoup ce rapide patois créole qui comporte autant de mimiques que de mots empruntés au français, à l’anglais, à l’espagnol et parfois influencé par les langues africaines. Bien entendu l’anglais est généralement compris [c’est moi qui souligne].

Le contenu de ce passage, très commode pour démarrer un séminaire de Langue et Société au cours duquel on souhaite déchouquer quelques vieux mythes et préjugés tenaces entretenus sur la dynamique des langues notamment créoles, et des gens qui les causent, est parfaitement dérisoire au plan sociolinguistique.

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Philippe ADRIEN : un metteur en scène mercenaire et … amnésique !

— Par Roland Sabra —

dehors  Philippe ADRIEN dirige le Théâtre de la Tempête à la Cartoucherie à Paris. On connaît les conditions honteuses dans lesquelles il a signé la mise en scène de « Phèdre » à l’ATRIUM (voir Le Naïf n° 125), spectacle financé par le Conseil Régional à hauteur de 100 000 Euros. Nous avions dénoncé une opération coloniale méprisante pour les peuples de la Caraïbes. En effet Philippe ADRIEN avait délégué deux de ses adjoints pour mettre en scène son ancienne élève Aurélie DALMAT, celle-ci lui ayant passé commande de ce spectacle financé donc avec des fonds publics. Il s’était contenté d’arriver deux semaines avant la première pour les « derniers réglages ». « Un spectacle bon pour les antillais, pas pour les parisiens » avions nous titré, en affirmant que jamais ce metteur -en-scène de renom, n’accepterait d’endosser devant les siens, parisiens donc, la paternité d’un aussi mauvais travail. Nous serion-nous trompés? Hélas mille fois hélas!

Depuis le 13 septembre et jusqu’au 23 Octobre 2005 il met en scène un autre Racine,  » Andromaque  » présenté dans la presse parisienne ( Télérama, Les Echos) et sur son site du Théâtre de la Tempête dans la rubrique actualité( http://www.la-tempete.fr/

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Père la pudeur martiniquais

— Par Roland Sabra —

C’est l’histoire, inventée d’un type directeur d’un centre de formation qui prend des photos de sa femme en train de s’envoyer en l’air. Les photos numériques sont stockées sur une clé USB, un format très en vogue chez les utilisateurs d’informatique. Il regarde dans l’oeil de l’appareil et se met donc doublement en position de voyeur. Il lui faut ça pour bander et des cassettes pornographiques. Rien de très reluisant : un pervers au petit pied comme il en existe des centaines de millions. On l’a compris le type n’est pas un saint, on peut même dire qu’il a une odeur de fagot qui lui colle à la peau ou des casseroles au cul, comme on préfère. Jusque là pas de quoi fouetter un chat. Imaginons la suite , le type perd sa clé USB ou se la fait voler et/ou elle tombe entre les mains de petits salopards qui diffusent les photos sur Internet. Plaintes, perspectives de procès pour atteintes à la vie privée. Normal même les bandits ont droit à une vie sexuelle.

Mais les charognards veillent et vont transformer les victimes idéales, puisqu’un peu sulfureuses, en bouc émissaire de leur propre turpitude, en coupables désignées avec la complicité d’un élu qui s’auto-instituant Père la Pudeur de la nation martiniquaise va exiger le limogeage du couple au nom de la moralité, lui qui a femmes et enfants.

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Méfiance

 — Par Philippe Adrien, metteur en scène de Phèdre —

philippe_adrienMes amis martiniquais ont souhaité que je réponde aux attaques, aussi piètres que mensongères, du dénommé Sabra Nous vivons en effet dans un temps où n’importe quel individu, sans visage ni mandat, peut se permettre d’inonder la toile de ses invectives, en toute impunité.

Roland Sabra me traite de « mercenaire », reprenant ainsi le terme utilisé naguère par un critique parisien rendu jaloux par mon incursion dans le théâtre privé, pour « Doux oiseau de jeunesse » de Tenessee Williams. C’était en février dernier

On voit bien comment s’y prend notre prétendu « -journaliste d’investigation ». S’avisant un beau matin qu’un certain Philippe Adrien, metteur en scène métropolitain dont il n’a pas la moindre idée., mais qui pourtant semble avoir quelque réputation, menace de débarquer à Fort-de-France, il se précipite sur Internet et y trouve évidemment toutes les informations possibles sur un par-cours professionnel de plus de Trente ans.. Que- retient-il ? Un seul mot « mercenaire » dont il lui semble – « Le Naïf » – qu’il est susceptible, sous sa plume vengeresse, de discréditer l’homme et l’artiste.

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« Phèdre » de Philippe Adrien : un metteur en scène mercenaire, un spectacle bon pour les antillais, pas pour les parisiens.

— Par Roland Sabra —

dalmat_phedreLe ciel est vide et les dieux sont morts de n’avoir jamais existé ou de s’être mêles d’un peu trop près à la vie des hommes. L’existence des hommes, ces êtres pour la mort, en est irrémédiablement perdue. Descendantes des dieux les lignées sont maudites. C’est sans doute là le ressort du tragique dans la Phèdre de Racine. Les personnages sont traversés par la démesure, la fatalité et la culpabilité dans une construction racinienne méthodique.

La démesure en fait les sujets d’un ordre qui les dépasse. Phèdre aime, malgré elle, d’un amour incestueux Hippolyte ce beau fils (!) de Thèsée son époux. L’absence du Père, voire sa mort annoncée, provoque l’aveu de cet amour au beau-fils épouvanté par la nudité violente de ce désir féminin. Mais le Père mort bouge encore. Il revient. Il revient pour juger, pour condamner l’inceste, anéantir le fils. Phèdre est fille de Pasiphaé dont les amoures monstrueuses avec un taureau donnèrent naissance au Minotaure. Thésée, élevé par sa mère et son grand-père dans l’ignorance de sa filiation paternelle, massacre ses cousins, débarrasse Athènes du Minotaure et se fait reconnaître par ses mérites, fils d’Egée.

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C’est quoi le drame d’Haïti ?

Jean-Durosier Desrivières vous ouvre ses archives
N°3 : Entretien avec Aimé Césaire


Nous avons rencontré le poète patriarche martiniquais le 20 Janvier 2004 à son bureau de maire honoraire, abrité à l’ancienne mairie de Fort-de-France. Le sage nonagénaire nous a reçu cordialement, ravi de rencontrer une fois de plus un homme du pays « où la négritude se mit debout pour la première fois ». Sa mémoire et son esprit encore vifs l’emportent sur l’ouie qui lui joue parfois des tours. Il suffit d’évoquer Haïti pour voir briller à travers ses yeux et son sourire exquis une passion sublime, à nulle autre pareille.

Jean-Durosier Desrivières : Comment percevez-vous l’indépendance d’Haïti ?
Aimé Césaire : Je suis le premier parmi les Martiniquais à avoir signalé et salué l’indépendance d’Haïti. C’est un événement d’une très grande portée : pas seulement haïtienne, elle est aussi antillaise. On peut même dire : qu’est-ce qu’elle est mondiale ! Parce que les Haïtiens n’ont pas seulement conquis la liberté pour eux ; c’est tout un système qui a été ébranlé par cette révolte haïtienne et, en particulier, il est clair que l’Europe ne pouvait plus continuer à maintenir le système colonial tel qu’il existait à l’époque – l’esclavage pour les autres pays des Antilles et aussi presque l’Amérique du sud, pour les Espagnols ou les Anglais – c’était l’abolition de l’esclavage.

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La question du créole dans la Caraïbe francophone : querelles de chapelle en la chapelle

 — Par Jean-Durosier Desrivières

Georges Castera et Lyonel Trouillot
A Fonds Saint-Jacques

Note : Cet article-compte-rendu, légèrement modifié, a été publié dans les colonnes du quotidien haïtien Le Nouvelliste en 2001. Presque onze (11) ans après, je prends plaisir à le diffuser sur ce site, une façon de le partager à un plus large public, pour montrer que les questions liées à la langue créole en espace caribéen qui y sont évoquées, ce sont quasiment les mêmes qui alimentent actuellement le débat houleux sur la langue créole en Haïti, voire en Martinique, dans une incompréhension presque totale entre écrivains, linguistes, intellectuels et défenseurs de cette langue.
A Fonds Saint-Jacques, Centre des cultures et des arts de la caraïbe, situé à Sainte-Marie, commune du nord caraïbe de la Martinique, s’est tenu, dans le cadre d’un « Atelier de traduction et d’interprétation d’œuvres caribéennes et contemporaines », un ensemble de conférences-débats, les vendredi 20 et samedi 21 avril 2001, autour du thème : « Langue et traduction : passage, ouverture, transmission ». Sur les douze communications, les unes plus percutantes que les autres, qui ont alimenté les réflexions et réactions de plus d’un, celles de Georges Castera, « Traduire dans une langue aminorée » (le créole), et de Lyonel Trouillot, « Créole, langue réelle, langue imaginée », s’opposent à toute idéologie démagogique de la langue, et à toute démarche de technocrate se posant comme « des gourous de la langue créole ».

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