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« Par la racine », le dernier roman de Gérald Tenenbaum

— Par Michèle Bigot —

Par la racine, le dernier roman de Gérald Tenenbaum s’ouvre sur la tempête de décembre 1999 accompagnée de la mélodie des Neuf airs allemands de Haendel et se clôt sur l’Adagio pour cordes de Samuel Barber, la première scène annonçant la mort du père, Baruch, la dernière étant consacrée à l’inhumation de la boîte contenant le legs du père à ses enfants. La boucle est bouclée, comme le veut la machine romanesque dont la circularité est un mode essentiel de fonctionnement.

Revenons au début. C’est le fils cadet, Samuel qui est désigné par le père comme héritier de sa mémoire, en ce qu’il fait profession d’écrivain biographe. A ceci près que les biographies qu’il rédige sont imaginaires. A la mort de Baruch, le personnel de l’EHPAD remet à Samuel Une boîte en carton contenant les objets et documents épars, assortie d’une note manuscrite énonçant: « Pour Samuel, quand le temps sera venu. »

Au nombre des documents se trouve un papier mentionnant les coordonnées d’une certaine Luce, bibliothécaire de Troyes, responsable du centre Rachi, talmudiste médiéval.

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19 janvier : Grève pour nos retraites

— Le n° 281 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Voici un appel de la CDMT que nous diffusons

Mantè pa ni mémwa. En 2019, Macron expliquait : « il ne faut pas reculer l’âge de la retraite. Ce serait hypocrite. Arriver à 55 ans ce n’est déjà pas facile. Vous ne retrouvez déjà pas un emploi quand vous avez perdu votre travail. Alors après 62 ans ».

Aujourd’hui, il prétend reculer à 64 ans non pas « parce qu’on vit plus vieux », mais parce qu’il veut continuer à siphonner la sécurité sociale au profit du très grand patronat du CAC 40 ! Pendant ce temps, les salarié.e.s au bas de l’échelle devront toucher des retraites encore plus minables, puisqu’ils, et surtout elles, n’auront pas le nombre d’annuités exigé. Yo lé fè nou mâché kon kribich ! La productivité du travail augmente, les richesses produites augmentent, mais les petits doivent encore perdre des droits et vivre plus mal ! C’est une honte, une scélératesse.

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La lexicographie créole, incontournable auxiliaire de l’aménagement linguistique en Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

La lexicographie créole –entendue au sens d’une activité scientifique de conceptualisation et de production de dictionnaires et de lexiques arrimés au socle méthodologique de la lexicographie professionnelle–, est encore jeune, elle remonte aux travaux pionniers du linguiste Pradel Pompilus auteur du « Lexique créole-français » (Université de Paris, 1958) et du « Lexique du patois créole d’Haïti (SNE, 1961). Il est attesté que cette jeune lexicographie fait face à de nombreux défis, notamment sur le plan de la professionnalisation des compétences à acquérir au sein de l’Université haïtienne et sur celui de l’amateurisme couplé au populisme linguistique qu’il s’agit de dépasser par le recours systématique à la méthodologie de la lexicographie professionnelle dans tous les chantiers lexicographiques haïtiens. L’observation attentive des acquis et des échecs de la lexicographie haïtienne doit éclairer à la fois l’enseignement de la lexicographie en Haïti et servir de point d’appui dans la définition même de tout projet lexicographique au pays (voir nos articles « Plaidoyer pour une lexicographie créole de haute qualité scientifique », Le National, 14 décembre 2021 ; « Dictionnaires créoles, français-créole, anglais-créole : les grands défis de la lexicographie haïtienne contemporaine » (Le National, 20 décembre 2022), et « Toute la lexicographie haïtienne doit être arrimée au socle méthodologique de la lexicographie professionnelle » (Le National, 29 décembre 2022).

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Toute la lexicographie haïtienne doit être arrimée au socle méthodologique de la lexicographie professionnelle

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

La complexe situation linguistique haïtienne est l’objet, depuis de nombreuses années, de recherches et d’études diverses qui ont contribué à son déchiffrement sur les plans historique, syntaxique, phonologique et lexical. Elle soulève aussi des passions nourries d’approximations, de poncifs et à de clichés qui, la plupart du temps, relèvent de certains partis-pris idéologiques. Malgré cela, il faut admettre que tout citoyen haïtien, peu importe son domaine de spécialisation et d’activité, a le droit de s’exprimer sur la problématique linguistique haïtienne et sur le créole. Il le fait selon sa vision du monde et selon sa compréhension des rapports entre les langues dans la société haïtienne. Les linguistes ont l’obligation d’écouter le propos des non-linguistes et de chercher avec eux à promouvoir une vision rassembleuse fondée sur les sciences du langage. C’est aussi en cela que réside l’une des caractéristiques du débat d’idées, nécessaire, argumenté et documenté, lorsqu’il entend être enrichissant.

À contre-courant du débat d’idées, argumenté et documenté, porté par diverses voix dans la sphère publique, il arrive également que quelques rares intellectuels ou universitaires quittent leurs domaines de compétence pour s’aventurer sur le registre obscur de la diatribe, de la cabale et de l’injure à défaut de pouvoir tenir un discours scientifique sur la complexe situation linguistique haïtienne.

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Contre l’extême-droite… ( Suite)

— Le n°278 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Dans le précédent RS, nous avons signalé la ruse des stratégies de « dédiabolisation » de l’extrêmedroite. Cette tactique n’est en réalité qu’une des opérations de tromperie de ces courants.

L’extrêmedroite, qu’on la désigne néofasciste ou pas, se nourrit de phénomènes lourds, que sont la décomposition morbide du capitalisme contemporain, et l’impuissance de la social-démocratie capitularde à défendre une alternative à ce vieux monde.

L’extrêmedroite ne cherche qu’à exploiter les conséquences de cette conjoncture : délaissement des couches marginalisées de la population, facilité du défouloir xénophobe ou raciste, colère devant les insécurités, dégoût de la politique courante.

L’extrêmedroite se donne alors des airs d’opposition radicale, et enfourche pour pimenter l’affaire tous les préjugés rances qui embrument l’esprit de certaines couches populaires : homophobie, virilisme antiféministe, inquiétudes face aux problématiques scientifiques, nostalgie de la peine de mort, opposition à l’IVG, religiosité exacerbée etc.

C’est cela qui rend dangereux le jeu de certains courants dits « radicaux », qui composent facilement avec ces travers.

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Dictionnaires créoles, français-créole, anglais-créole : les grands défis de la lexicographie haïtienne contemporaine

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

L’article de Michel Feltin-Palas paru le 13 décembre 2022 dans le magazine l’Express publié à Paris, « Complot », « cluster », « lanceur d’alerte » : les dernières trouvailles du lexicographe Alain Rey », met en lumière « l’histoire des mots », l’une des caractéristiques majeures de l’immense chantier lexicographique élaboré durant des décennies, au creux de la plus haute rigueur scientifique, par le linguiste Alain Rey (30 août 1928 – 28 octobre 2020). Réputé chroniqueur linguistique au magazine l’Express depuis plusieurs années, rédacteur de l’infolettre « Sur le bout des langues », Michel Feltin-Palas est un vulgarisateur talentueux qui invite à la réflexion sur la langue française, sur les langues régionales de France ainsi que sur des faits de langue aussi bien inusités qu’inconnus. Parmi les qualités de son récent article –consacré à la dernière mise à jour aux Éditions Le Robert du « Dictionnaire historique de la langue française » élaboré par le lexicographe Alain Rey–, se décline son souci d’accompagner le lecteur sur le vaste archipel de l’étymologie des mots et cela mérite assurément le déplacement.

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La Ribotte des petits – édition 2022

— Par Selim Lander —

Compte rendu de deux spectacles du programme

Ouni

Hasard ? Après Le Petit Garde rouge vue sous d’autres cieux (1), voici une autre pièce qui fait appel à un dessinateur, installé à cour sur le plateau et que l’on voit au travail grâce à la vidéo, tandis qu’un musicien bruiteur se trouve, pour sa part, à jardin. Il ne s’agit plus cependant, cette fois, d’illustrer l’histoire qui est racontée par un comédien mais de jouer par le dessin avec une acrobate spécialiste du mât chinois. Un spectacle d’abord visuel, donc, même si la musique de Jérôme Cury a son importance.

Le « bédéiste », Christophe Coronas dit « Cécil » (2) dessine ou peint sur des feuilles volantes des décors : un centaure, un oiseau, un arbre mort qui se couvrira à la fin de feuilles et de fruits, la réussite du spectacle dépendant de la parfaite coordination entre la main du dessinateur et les mouvements d’Ode Rosset, l’acrobate accrochée à son mât. Par exemple, sur la photo ci-dessus. O. Rosset se blottit dans la fourche de l’arbre dessiné par Cécil.

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Fortenel Thélusma, de la linguistique à la fiction romanesque : un pari et de grands défis ?

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Entrevue exclusive

La littérature haïtienne a en partage avec les autres littératures à travers le monde une caractéristique de premier plan : les forgerons de la fiction appartiennent la plupart du temps à des champs d’activités qui n’ont pas à priori grand-chose à voir avec la littérature. Il en est ainsi de Jacques Stephen Alexis et Joël Des Rosiers, médecins ; de Marie-Célie Agnant, traductrice ; de Lilas Desquiron, ethnologue ; de Ketly Mars, gestionnaire ; de Jan J. Dominique, communicatrice ; de Georges Anglade, géographe ; de Michel Soukar, historien ; de Gérald Bloncourt, photographe et peintre ; de Faubert Bolivar, philosophe, etc. Il est toutefois attesté que nombre d’écrivains puisent dans leur expérience professionnelle la matière première de leurs œuvres de fiction. C’est notamment le cas du neurologue et linguiste Jean Métellus. À la suite de « Une eau forte » (Gallimard, 1983), qui marquait une première prise de distance à l’égard des clichés du roman haïtien, l’auteur s’attache dans « La parole prisonnière » (Gallimard, 1986) à l’étude de certains troubles du langage.

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Le Discours de Stockholm d’Annie Ernaux

Le Monde publie l’intégralité de son discours devant l’Académie suédoise.
Par où commencer ? Cette question, je me la suis posée des dizaines de fois devant la page blanche. Comme s’il me fallait trouver la phrase, la seule, qui me permettra d’entrer dans l’écriture du livre et lèvera d’un seul coup tous les doutes. Une sorte de clé. Aujourd’hui, pour affronter une situation que, passé la stupeur de l’événement –
« est-ce bien à moi que ça arrive ?  » –, mon imagination me présente avec un effroi grandissant, c’est la même nécessité qui m’envahit. Trouver la phrase qui me donnera la liberté et la fermeté de parler sans trembler, à cette place où vous m’invitez ce soir.

Cette phrase, je n’ai pas besoin de la chercher loin. Elle surgit. Dans toute sa netteté, sa violence. Lapidaire. Irréfragable. Elle a été écrite il y a soixante ans dans mon journal intime. « J’écrirai pour venger ma race. » Elle faisait écho au cri de Rimbaud : « Je suis de race inférieure de toute éternité. » J’avais 22 ans. J’étais étudiante en lettres dans une faculté de province, parmi des filles et des garçons pour beaucoup issus de la bourgeoisie locale.

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Le Festival Filao 2022

Du 15 au 18 décembre à Saint-Pierre

La ville de Saint-Pierre accueille le festival Filao pour un week-end artistique avec des artistes de renoms sous la direction artistique de Fabrice di Falco. Le point d’orgue (!) de ce festival sera  une soiré d’extrait de l’œuvre de Jacques Offenbach « Les Contes d’Hoffmann », un opéra fantastique en cinq actes ou un prologue, trois actes et un épilogue inspiré du conteur E. T. A. Hoffmann. Le livret est une adaptation que Jules Barbier a tirée de la pièce qu’il a écrite en 1851 avec Michel Carré.

Ce festival est organisé par l’association « Les Contres Courants » présidée par Julien Leleu.

Le programme

• Jeudi 15 décembre

– 14h à 16h : rencontre et échange entre les élèves scolaires de la Ville de Saint-Pierre et les artistes du festival autour de l’opéra «Les Contes d’Hoffmann» (en cours d’organisation)
– 19h : finale Voix des Outre-mer Martinique, parvis des ruines du Théâtre de Saint-Pierre. Participez à la finale Martinique du concours Voix des Outre-mer dans les ruines du Théâtre de Saint-Pierre. Entrée libre.

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Mémoires en translation autour de l’ouvrage de Patrick Chamoiseau « Le Vent du Nord dans les fougères glacées »

Jeudi 08 décembre 2022 / 16h-19h Campus de Schœlcher

Lieu : Amphithéâtre Hélène Sellaye, Université des Antilles, Pôle Martinique

Partenaires : Université des Antilles, CRILLASH EA 4095, Université de Perth (Australie), Librairie Présence Kréol, Trésors de mes Tiroirs, K. Éditions, AKM, Kiron Key, Mairie de Schoelcher, Mélanges Caraïbes, Kapok, Nakan.

Maître de cérémonie : Gérald DÉSERT

Propos fédérateur :

À l’heure où il semble possible de tout enregistrer, la mémoire reste pourtant ce qu’il y a de plus volatile et intangible, et, partant, de difficile à partager. Elle est l’écran de projection vers lequel convergent tous les fantasmes du monde moderne. Celui-ci entend la figer, la diffuser, parfois la confisquer, mais surtout la remettre en scène grâce aux nouvelles technologies de l’image et de communication. Mais, pour tant d’efforts, qu’en reste-t-il, de cette mémoire ?

Retour à la case départ, et à l’Egypte, espace primordial des translations ancestrales, qui fait de Geb le dieu de la terre et de la mémoire, le guide des scribes qui consignent les hauts-faits royaux. Dans le sein du Père-Terre, la Mère-Ciel nourricière, dispensatrice des eaux baptismales, puise aux sources du temps, pour revivifier l’éternel Étant, et se répand en oracles tutélaires.

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L’École haïtienne sous la loupe du philosophe Patrice Dalencour, ancien ministre de l’éducation nationale

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue—

Dans un texte retentissant et qui porte haut un questionnement de fond sur les errements linguistiques du ministère de l’Éducation nationale d’Haïti, « Réforme éducative ou coup d’État linguistique ? » (Le National, 5 mai 2022), Patrice Dalencour invitait à une réflexion analytique exigeante. Auparavant, il avait livré une dense réflexion sur plusieurs goulots d’étranglement du système éducatif haïtien dans l’article « Le diable se cache dans les détails… » (revue Haïti Perspectives, cahier thématique « L’École fondamentale haïtienne », vol. 5, no 1, printemps 2016). Plus récemment et suite à la demande, formulée par l’actuel Exécutif haïtien issu du cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste, d’une intervention militaire internationale en Haïti, il a soumis au débat public une réflexion citoyenne sous le titre évocateur « La vingt-sixième heure » (Le National, 15 novembre 2022). Enseignant de carrière, Patrice Dalencour est licencié en sciences de l’éducation et détenteur d’un doctorat en philosophie de l’Université de Toulouse-le Mirail (France). Il a enseigné la philosophie au Lycée Anténor Firmin, à l’École normale supérieure de l’Université d’État d’Haïti et dans divers établissements privés de la capitale.

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Frantz Benjamin ou la transmigration de la parole

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Entrevue exclusive

Dans une étude d’une grande amplitude analytique, « Haïti-en-Québec / Notes pour une histoire », Lionel Icart, philosophe et enseignant montréalais d’origine haïtienne, rappelle de manière fort pertinente que la migration haïtienne au Québec ne remonte pas à 1937, date de l’établissement des relations diplomatiques entre le Canada et Haïti. « On s’accorde généralement pour faire remonter la présence d’une communauté haïtienne au Canada au milieu des années 1960 (Dejean 1978 ; Pégram 2005). Cette communauté s’est naturellement intégrée à la société québécoise francophone parce qu’elle avait, avec celle-ci, la langue en partage. Cependant, les relations entre le Québec et Haïti remontent à la période coloniale, quand le Canada et Haïti étaient des possessions françaises ou britanniques (Mathieu 1981 ; Havard et Vidal 2003). » (« Haïti-en-Québec / Notes pour une histoire », revue Ethnologies, volume 28, numéro 1, 2006, p. 45–79.)

La diversité ethnoculturelle est une donnée importante de l’histoire des migrations qui ont façonné le tissu démographique du Canada moderne. Selon Statistiques Canada, plus de 200 origines ethniques ont été déclarées lors de l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de 2011.

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Goncourt 2022 : « Vivre vite » de Brigitte Giraud / Renaudot 2022 : « Performance » de Simon Liberati

La Française Brigitte Giraud, 60 ans, a remporté ce jeudi 3 novembre le prix Goncourt 2022 pour son roman Vivre vite, publié aux éditions Flammarion. Elle y raconte la mort de son mari dans un accident de moto en 1999. Les dix membres de l’Académie Goncourt, réunis au restaurant Drouant, à Paris, l’ont couronné au 14e tour de scrutin, devant Giuliano da Empoli – qui a reçu le prix de l’Académie la semaine dernière -, Cloé Korman et Makenzy Orcel, les autres finalistes. « Elle est la treizième femme lauréate du prix », a déclaré Paule Constant, écrivaine et membre de l’Académie, et la première autrice depuis Leïla Slimani, récompensée en 2016 pour Chanson douce.
Vivre vite :
« J’ai été aimantée par cette double mission impossible. Acheter la maison et retrouver les armes cachées. C’était inespéré et je n’ai pas flairé l’engrenage qui allait faire basculer notre existence.Parce que la maison est au coeur de ce qui a provoqué l’accident. »En un récit tendu qui agit comme un véritable compte à rebours, Brigitte Giraud tente de comprendre ce qui a conduit à l’accident de moto qui a coûté la vie à son mari le 22 juin 1999.

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17 septembre et après ?

— Le n°268 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Le rassemblement du 17 septembre (18h à la maison des syndicats) convoqué par des syndicats (C.D.M.T., C.G.T.M., F.O., U.G.T.M.), des associations (KAP Caraïbe, Culture Égalité, U.F.M.), des organisations politiques (C.O., G.R.S, INSOUMIS de Martinique, PALIMA, PÉYIA), a pointé les problèmes cruciaux du moment, sous le vocable global de la misère sociale et de son aggravation.

L’initiative se veut ouverte, tant dans sa composition que dans la définition des revendications et des échéances de lutte. L’essentiel est de se mettre en mouvement. C’est peu de dire que la situation l’exige.

La Guadeloupe, dans une configuration unitaire plus forte, est depuis des mois dans un calendrier de puissantes manifestations à répétition.

En France, la mobilisation du personnel de Total est le signe et l’accélérateur d’une extension de la combativité qui marche sur les traces du réveil du mouvement ouvrier anglais.

Au mouvement social martiniquais de construire son unité dans la lutte et de répondre aux besoins ressentis dans la population.

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Se dire de gauche, d’extrême-gauche et/ou nationaliste, quel délice !

Pitié pour les véritables hommes de gauche martiniquais ! S’il y en a, yo ra kon zé kochon.

Par Yves-Léopold Monthieux

Ce n’est pas en citant Césaire matin midi et soir, en évoquant Fanon urbi et orbi sans suivre ses préceptes, en invoquant les mânes de Mandela sans que ne s’exerce en Martinique la moindre once de mandélisme, qu’on peut, sans être convaincu de forfaiture, se dire un homme de progrès. Ce n’est pas non plus en se référant jusqu’à plus soif à un Congrès du Morne-Rouge qui a été l’un des plus grands bides du mouvement communiste martiniquais, qui s’était voulu anticolonialiste et qui s’est finalement installé dans un assimilationniste toujours insatisfait. Ce papier vient en commentaire de commentaires parus sur le sujet. On se contentera sans doute de dire que c’est « courageux » et de faire le dos rond. Mais son auteur est prêt à croiser le fer avec qui le veut, comme disait sur sa télé Michel Branchi, pour ce qui le concerne. Une seconde fois, je lui dis « chiche ! »

Un lecteur affirme qu’« Aimé Césaire a bien dénoncé un “génocide par substitution” mais à l’occasion d’un projet concernant la Guyane, qui finalement ne se fera pas ».

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Créole haïtien / Lettre ouverte à la Linguistic Society of America

— Par Robert Berrouët-Oriol; linguiste-terminologue —

Linguistic Society of America
Comité exécutif – 2022
522 21st St. NW, Suite 120
Washington, DC 20006-5012
USA

–President : John BaughWashington University in St. Louis
–Vice President/President-Elect : Anthony C. WoodburyUniversity of Texas at Austin
–Immediate Past President : Laurence R. HornYale University
–Secretary-Treasurer : Frederick J. NewmeyerUniversity of Washington, University of British Columbia and Simon Fraser University

Objet : Pour bien comprendre le naufrage de la lexicographie créole au MIT Haïti Initiative dirigé par Michel DeGraff

Montréal, le 6 octobre 2022

Chers collègues de la Linguistic Society of America,

La communauté des linguistes haïtiens a appris avec étonnement que la Linguistics Society of America s’apprête à attribuer à Michel Degraff, le 6 janvier 2023, le statut de « Fellow » (c.f. Bulletin du MIT School of Humanities, Arts and Social Sciences : « Michel DeGraff named Fellow of the Linguistics Society of America », octobre 2022). Dans son édition du 4 octobre 2022 paraissant en Haïti, le journal Le Nouvelliste en fait état au moyen d’une entrevue de Michel Degraff intitulée « Akademisyen Michel DeGraff eli manm selèk Linguistic Society of America ».

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Festival International du Film documentaire Amazonie-Caraïbes 2022

Du 11 au 15 octobre 2022 à Saint-Laurent du Maroni
— Présentation par Emmanuelle Choin, Directrice du FIFAC —

Le Festival International du Film documentaire Amazonie-Caraïbes est une compétition interna­tionale de films issus des Caraïbes et de l’Amazo­nie et un lieu d’échanges, de partage et de décou­vertes professionnelles ayant pour ambition de donner la parole à une filière créative et métissée.

Dans un lieu symbolique

Donner vie au FIFAC à Saint-Laurent du Maroni n’a rien d’un hasard. Ville en devenir au cœur de la forêt amazonienne, elle matérialise le carrefour des influences sud-américaines, caribéennes et européennes.

Durant 5 jours

Des projections, des avant-premières, des conte­nus digitaux, des tables rondes, des rencontres de coproduction avec de jeunes auteurs sont proposés au grand public, aux scolaires et aux professionnels.

Développer les publics

Porter la voix des pays et populations d’Amazonie et des Caraïbes pour faire connaître et mieux com­prendre leurs préoccupations auprès de la jeu­nesse locale et du grand public,d’ici et d’ailleurs.

S’impliquer dans le devenir du territoire

Soutenir le développement de la filière de pro­duction audiovisuelle locale et régionale en of­frant aux professionnels de la région Amazonie Caraïbes un univers de travail qui multiplie les oc­casions d’échanges et favorise le partage, renforce ou initie la coopération avec les pays voisins.

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« Sagesse », « La vie », « Le bonheur » de Patrick Mathelié- Guinlet

Sagesse

Comme dans le pré le bonheur,
étoiles filent dans les cieux :
le temps que tu fasses ton vœu,
elles s’évanouissent ailleurs…

Courir après une chimère,
construire des châteaux de sable :
une vanité impensable
quand on sait que tout est poussière…

Pourtant rêver est nécessaire
à l’homme autant que se nourrir…
Qui ne vit que par la matière
commence déjà à mourir !

Entre folie, résignation,
entre sagesse et illusion
c’est dur de trouver la mesure…
La vie doit rester aventure !

Pour en apprécier tout le sel,
les rêves sont pour nous des ailes.
Gardons-nous donc de les brûler
et du soleil trop approcher…

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Mort du sociologue Bruno Latour, figure de la pensée écologiste

L’un des plus éminents penseurs français est mort. Le philosophe Bruno Latour est décédé dans la nuit de samedi à dimanche 9 octobre, à Paris, à l’âge de 75 ans. Il est l’un des premiers à réfléchir sur la question politique en lien avec les enjeux écologiques. Pourtant, c’est dans le monde anglo-saxon que Bruno Latour est d’abord encensé.

Pour le New York Times, « il était le plus célèbre et le plus incompris des philosophes français ».

Bruno Latour, né en 1947 à Beaune, dans une famille de négociants en vin de Bourgogne, a passé son agrégation en philosophe après s’être formé à l’anthropologie en Côte d’Ivoire.

Il est l’un des premiers intellectuels français à percevoir l’enjeu de la pensée écologiste.

Nous avons changé de monde, expliquait-il dès les années 1990, depuis que nous sommes entrés dans l’anthropocène. Tournant ainsi la page des Modernes qui depuis le XVIIᵉ siècle soutiennent que les non-humains nous sont étrangers.

Il traduit sa pensée dans plusieurs ouvrages et ne se limite pas à la pure pensée climatique. Parmi eux : La fabrique du droit.

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La crise est à nos portes : Jou malè pa ni pran gad !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La Guadeloupe, depuis la crise sociale de 2009, a une économie qui a perdu de son dynamisme, plombée depuis par la crise sanitaire du COVID, des conflits sociaux induits par la question de l’obligation vaccinale , par la poussée inflationniste actuelle , et par des charges sociales et fiscales qui n’ont pas cessé de croitre et surtout par des situations de monopoles qui brident l’action de certains entrepreneurs locaux , et qui s’avère pour partie être à l’origine de la vie chère . Elle a peu à peu reculé sur le plan économique , et aujourd’hui tous les clignotants sont au rouge : le taux de croissance du PIB est en moyenne inférieur à celui des années précédentes , le budget des collectivités locales est régulièrement en déficit, les prélèvements obligatoires ( notamment les impôts locaux) sur la classe moyenne sont bien plus élevés que partout ailleurs, la balance commerciale du pays est chaque année plus négative, et le taux de chômage demeure depuis un bon nombre d’années particulièrement élevé. L’Etat, pour faire face à toutes ces difficultés, a eu recours, sans cesse, à l’augmentation constante des transferts publics et sociaux ,voire à la hausse des soutiens financiers avec la politique du quoiqu’il en coûte ,des boucliers tarifaires et chèques exceptionnels , notamment énergétiques (La ristourne sur l’essence et le gel des prix du gaz ont coûté 24 milliards à l’État ) .

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À propos du « scandale de l’éthéphon »

— Déclaration du Conseil National des Comités Populaires —

Se rendant compte qu’ils ont une difficulté de plus en plus grande à étouffer le scandale de l’empoisonnement de notre peuple par les pesticides, les agents de la domination coloniale mènent une offensive massive de diversion en fabriquant le « scandale de l’éthéphon ».

Tout comme le pouvoir colonial et les profiteurs du système l’ont fait lors de la pandémie de Covid 19 pour imposer la politique qu’ils menaient au service des multinationales pharmaceutiques, ils manipulent l’information afin de développer des comportements irrationnels et nuisibles à l’intérêt de la population.

Le premier objectif de cette nouvelle provocation est de faire oublier la responsabilité des grands planteurs de banane dans l’empoisonnement conscient de notre peuple et de notre environnement par les pesticides.

On aura remarqué la diligence avec laquelle, préfet et procureur, écornant la séparation des pouvoirs, sont montés au créneau pour annoncer enquêtes et sanctions ! Pendant ce temps, les annonces de non-lieux  planent ; les crimes vieux de 40 ans restent impunis et sans réparations. Ce n’est certainement pas un hasard si des représentants d’empoisonneurs sont les premiers à avoir , cyniquement, publié un communiqué pour « condamner fermement ces pratiques illégales » révélées concernant l’utilisation de l’éthéphon.

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Les défis contemporains de la lexicographie créole et française en Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

La parution en Haïti, dans Le National du 21 juillet 2021, de notre « Essai de typologie de la lexicographie créole de 1958 à 2022 » a retenu l’attention d’un lectorat divers découvrant pour la première fois que le créole haïtien avait fait l’objet d’un si grand nombre de dictionnaires et de quelques lexiques ces soixante dernières années. Issu d’un ample travail de recherche documentaire, l’« Essai de typologie de la lexicographie créole de 1958 à 2022 » est le premier inventaire général de la production lexicographique créole couvrant cette période. Ce travail de recherche, par la consultation de nombreuses sources documentaires en des lieux distincts, a permis d’identifier 64 dictionnaires et 11 lexiques, soit un total de 75 ouvrages. Pourtant, en dépit de leur nombre élevé, ces ouvrages sont majoritairement très peu connus voire inconnus en Haïti, notamment dans le système éducatif national où le dictionnaire, idéalement, est censé être un indispensable outil d’accompagnement de la transmission des savoirs et des connaissances. Dans le prolongement de l’« Essai de typologie de la lexicographie créole de 1958 à 2022 », le présent article éclaire davantage la catégorisation des ouvrages recensés et il aborde les défis actuels de la lexicographie haïtienne tant au plan institutionnel et professionnel qu’à celui de la méthodologie de la lexicographie instituée comme domaine scientifique de production dictionnairique.

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Festival OFF 2022 : instantanés (1 / 2)

Une petite sélection hasardeuse et non exhaustive des spectacles vus à Avignon 

–– Par Janine Bailly ––

Les passagers, de Frédéric Krivine

Frédéric Krivine dit s’être senti “hanté” par un fait divers dont Israël a été le théâtre, « la rencontre explosive entre un homme et une femme, un terroriste et une passagère, le premier sauvant la deuxième avant de tuer à l’aveugle ».  De cet épisode tragique, il a fait un huis clos théâtral pour deux personnages, ici mis en scène par Laurent Capelluto.

Emmanuel Salinger en officier de police israélien mène un interrogatoire pervers et sarcastique, en ce sens qu’il suscite, par son intransigeance, l’aveu de ce qu’il sait déjà, ou de ce qu’il pressent après qu’a été menée une enquête minutieuse. Débusquer les mensonges, de part et d’autre ! Le regard bleu se fait d’acier face à Amina, qu’incarne la comédienne chevronnée, Axelle Maricq. Commerçante palestinienne, Amina va poser son étal et vendre son poisson sur la place de Jérusalem, pour ce faire emprunte une ligne de bus fort fréquentée, connaît les arrêts et les fouilles sans raison aux points de passage.

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