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« Blanchité » et race : pourquoi ce déni tenace ?

—  Par Chloé Leprince  —

Comme le mot « race », les « Blancs » sont entrés par la petite porte dans le monde académique. Déni, tabou ou désaccord plus frontal : longtemps on n’a pas pensé les Blancs en France, où être « une personne de couleur » c’est surtout être Noir ou Arabe. Ça change, notamment grâce au concept de blanchité.

En 2015, alors qu’il montait la pièce de Shakespeare qui date de 1604, on apprenait que le metteur en scène Luc Bondy avait décidé de faire jouer Othello par Philippe Torreton. C’est-à-dire par un comédien blanc. Scandale : le répertoire dramatique étant déjà pauvre en personnages non-Blancs (surtout si l’on retranche les esclaves), pourquoi confier à Torreton ce rôle de général vénitien surnommé “le Maure” ? En anglais et en entier, le titre original de la pièce est justement Othello, the Moor of Venice.

Outre-Manche, voilà plus de deux siècles qu’un Noir campe ce personnage d’esclave devenu libre et soldat mais Luc Bondy, lui, expliquait n’avoir pas trouvé d’acteur noir pour le rôle. Quatre ans plus tard, re-voilà Othello au théâtre, cette fois sous la houlette du metteur en scène Arnaud Churin – d’abord à Paris pour le Théâtre de la Ville (qui démarre ce jeudi 3 octobre), puis en tournée ailleurs en France.

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Les 20 « Glorieuses » martiniquaises

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Au lendemain des incidents de décembre 1959, faisant l’éloge funèbre de l’une des 3 victimes, l’écolier Christian MARAJO, le vice-recteur Alain PLENEL résumait les 3 jours d’émeutes par une formule qui fit florès, « Les Trois Glorieuses ». En 1979, Jean Fourastié allait créer la formule « Les Trente Glorieuses » pour décrire les progrès de la période d’après-guerre, de 1946 à 1975. Le rapprochement de ces deux chrononymes me conduit à vous proposer un troisième qui correspond bien, me semble-t-il, à la période de 1962 à 1982, les « Les Vingt Glorieuses martiniquaises ».

Si la croissance économique et l’amélioration des niveaux de vie ont toujours été sous-tendues par la dynamique démographique, la surpopulation est un facteur handicapant. C’était le cas de la Martinique qui détenait déjà le plus fort taux démographique de la Caraïbe et des DOM. Selon les chiffres officiels, la population de la Martinique est passée de 270 000 habitants en 1962 à plus de 325 000 en 19821, soit une augmentation de 55 000 en 20 ans ! Cette augmentation aurait été encore plus forte sans le départ d’une trentaine de milliers de Martiniquais, dont 15 300 au titre du BUMIDOM2.

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Parmi nous

Pour M.C.M.

— Par Patrick Chamoiseau —

Il faut l’imaginer parmi nos futilités ordinaires

Pas comme potomitan comme Man Ninotte ou la Baronne

plutôt comme une souveraineté sans assise dans la case

Elle était reine d’un territoire dont nul ne connaissait l’exacte géographie

mais dont les frontières, éprouvées par chacun, se révélaient dangereuses :

son lit était sacré

sa brosse inatteignable

et son peigne interdit !


 

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Combattre « les monstres » en hommage aux victimes de l’Esclavage

23 Mai : Journée Nationale en Hommage aux Victimes de l’Esclavage

— Par Pierre Laurent, sénateur, président du Conseil National du PCF —

Le 23 mai est un jour que nous consacrons toutes et tous à l’hommage national aux victimes de l’esclavage colonial et à leur mémoire. Je m’associe avec tous les communistes à cette journée nationale, aux côtés des descendants d’esclaves qui se mobilisent pour rendre hommage à leurs aïeux. Cette reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’Humanité et des souffrances infligées à des populations et des pays entiers fut l’objet d’un grand combat, un combat légitime et humaniste. Ce combat se poursuit aujourd’hui, il est essentiel, pour que rien de ce que fut, dans le passé, le système colonial-esclavagiste ne reste dans l’ombre : ni la plus-value des capitalistes, (l’accumulation primitive qui a permis l’essor du capitalisme) et de leurs États qui se sont honteusement enrichis, ni les traumatismes profonds des descendants d’esclaves : (marchandisation, destruction des familles), qui ont mis si longtemps à être reconnus.

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Vers Le Diamant

Pour E.G.

par Patrick Chamoiseau

Ce qu’il existe de tendre
et de sensible
dans le soleil et dans le sable
s’est accordé ici
pour habiter les ombres
d’une secrète lumière

celui qui le sait
qui le tait
qui en est enchanté
n’en habite que l’absence.

Sous le soleil voilé
parfois
le sable accuse le gris clair des patiences
mais aux points de lumière
les éclats de lambis
de vieux quartz ou de sel
semblent s’accorder
aux souvenirs dispersés des empreintes

seule
de l’écume
le frissonnement trop clair
en conserve l’intuition
et en dessine la trace.

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Coups de Théâtre dans Multiscénik!

Du 7 mai au 13 mai 2019 sur France Ô

Cette semaine, c’est Coups de Théâtre sur France Télévisions ! L’occasion pour Greg Germain et France Ô de mettre en lumière cinq belles créations dans Multiscénik. Ces pièces de théâtre seront à découvrir ou à redécouvri.

Dimanche 05/05 à 2h15 sur France Ô

Nous sommes de ceux qui disent non à l’ombre, mise en scène par Margaux Eskenazi et réalisée par Julien Faustino sera diffusée dimanche 05/05 à 2h15 sur France Ô.

D’après les textes d’Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas, Léopold Sédar Senghor, Langston Hugues, Louis Aragon, Patrick Chamoiseau, Édouard Glissant, Michèle Lalonde, Léonora Miano, (L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté), Alicé Carré et Margaux Eskenazi

Lire :

De la négritude au Tout-Monde, histoire d’un dépassement.

— Par Roland Sabra —

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Nuit du Tout-Monde « Le regard invisible. À la rencontre des Batoutos »

Le 10 mai 2019, 18h30 Paris Musée d’Orsay.

Soirée poétique proposée par l’Institut du Tout-Monde et le Musée d’Orsay, à l’occasion de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions,

La Nuit du Tout-Monde au Musée d’Orsay est d’abord celle du 10 Mai, date consacrée chaque année en France aux mémoires de la traite, de l’esclavage, et de leurs abolitions. Nous y célébrerons cette nuit de la libération qui renversa l’invisibilité d’une part de l’humanité. Nous y célébrerons l’incroyable résistance d’un regard interdit, d’un nom imposé, d’une parole inaudible. Ce que les artistes ont perçu et révélé dans les représentations de ces « modèles », c’est d’abord cet audelà d’un regard que l’on n’avait jamais vu, et qui nous regarde enfin aujourd’hui.

En empruntant la vision de Jeanne Duval ou de Joseph nous entrons avec eux parmi le peuple des Batoutos, ce peuple imaginaire retrouvé par Édouard Glissant, qui traverse l’histoire du monde et ses tribulations, nouant la Relation : « Dans les temps démultipliés d’aujourd’hui, nous les voyons difficilement. Ils veillent, partout où nos espérances n’ont pas rencontré nos actions.

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Du 27 avril au… 22 mai : la longue marche

— Par Christian Jean-Etienne, Président du Comité Devoir de Mémoire —
22-Mé pli bel dat’ : C’est autour des années 1970 qu’on entend ce slogan en Martinique.
Le premier ouvrier qui a œuvré pour sortir de l’oubli cette date du 22 Mai 1848 est l’historien Armand Nicolas, véritable pionnier de ce travail de mémoire qui a publié une brochure dans laquelle il apportait des arguments de taille pour contrer ceux qui étaient favorables à célébrer la date du 27 Avril, celle du décret de Victor Schoelcher. Ce dernier choix à l’époque rassemblait le plus grand nombre, notamment les hommes de Droite en Martinique.
Toutefois le travail d’Histoire commence bien plus tôt et s’inscrit dans un contexte particulier, avec la prise de conscience collective de la population, la pensée de Frantz Fanon, les écrits d’Aimé Césaire, la quête identitaire avec le mouvement de la Négritude … il trouve son origine dans la naissance du mouvement anticolonialiste en Martinique, à la fin des années 1960 et dans les années 1970 et 1980. Cette période est jalonnée de quelques évènements mémorables : Décembre 59, l’ordonnance de 1960 qui sanctionne trois fonctionnaires martiniquais militants politiques (Jean Dufond, Armand Nicolas, Éleuthère Mauvois), l’emprisonnement et le procès des jeunes de L’OJAM (Organisation de la Jeunesse Anticolonialiste Martiniquaise), les trois morts du Lamentin en Mars 1961 qui s’ajoutent à ceux du François de 1900 et le discours du maire Georges Gratiant « sur trois tombes » , les évènements de Chalvet de Février 1974 …

La Martinique est partagée en deux clans
A tous ces faits historiques qui illustrent l’histoire des peuples noirs en lutte, s’ajoute le travail de conscientisation mené par l’AGEM auprès des étudiants martiniquais qui rentrent au Pays et s’investissent dans le militantisme.

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Festival « Les révoltés du monde » : programme hors les murs

Mercredi 10 avril 2019 à 19h

Le Diamant

Queen of pop & L’Homme Droit

Première partie musicale assurée par le pianiste martiniquais Éric Ildefonse virtuose d’un jazz afro-caribéen. Débat suivi d’un verre de l’amitié.

Queen of pop  : La grande chanteuse auteure et compositrice Aretha Franklin nous a quitté en 2018. Un portrait flamboyant sur cette figure majeure de la soul et du gospel par ailleurs militante active du mouvement des droits civiques aux USA.

L’Homme Droit retrace la création en Martinique d’une statue monumentale, réalisée par Claude Cauquil qui rend hommage à Tommie Smith et John Carlos, les deux athlètes américains qui ont levé leurs poings aux JO de 1968 pour dire non à la ségrégation aux États Unis

Saint-Joseph :

Les Souffleurs de mémoire

Les conques de lambi ou « konn lanbi » sont à l’honneur dans Mémoire Vive, avec le documentaire Les souffleurs de Mémoire !

Pierre-Louis Delbois, musicien autodidacte, vieux pêcheur et ancien maçon, est habité par la passion de transmettre le savoir qu’il a hérité des aïeuls et qu’il craint de voir disparaître : celui des « sons de la mer », souffle puissant et grave amplifié par la spirale des coquillages, modulé à l’infini par la main de l’homme, les codes de communication, les rites et les symboles liés à la conque de lambi.

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Festival « Les révoltés du monde » : au jour le jour

Dimanche 7 avril 2019

9h : Table ronde avec les réalisateurs

11h : Au nom du père et des esprits. Séance hommage à Jean-Marie Tjibaou, leader indépendantiste Kanak.

Un an après les Accords de Matignon, Jean-Marie Tjibaou était assassiné à Ouvéa.
Emmanuel est l’un des fils de Jean-Marie Tjibaou, figure politique du nationalisme kanak en Nouvelle-Calédonie. Il est parti sur les traces de son père, en quête d’informations sur cet homme qu’il a si peu connu. Emmanuel a interrogé ceux qui ont côtoyé ce leader d’exception, comparé par certains à Martin Luther King ou à Nelson Mandela. Un portrait qui prend une résonance particulière à quelques jours du référendum d’autodétermination.
Une plongée bouleversante au cœur d’un combat trop peu relaté, grâce au témoignage fort et très émouvant du fils du leader indépendantiste kanak. De nombreuses images d’archives – rares et souvent saisissantes – composent ce documentaire poignant. Un récit souvent déchirant, mais captivant de bout en bout.

14h30 Winnie. Séance hommage à Winnie Madikizela-Mandela

Un documentaire et des controverses!  (Suivre le lien)

Le documentaire « autorisé » de la réalisatrice française Pascale Lamche sur Winnie Madikizela-Mandela a fait couler beaucoup d’encre et de salive en Afrique du Sud.

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Tribulations archipéliques

— Par Marie Gauthier —
De ces îles qui parsèment les mers et les océans, Gilles Deleuze1 distingue les continentales, nées d’une fracture, d’une séparation du continent, et les océaniques surgies des fonds marins. Deux types d’îles, de pensées et de regards. Les premières, accidentelles, les secondes, originaires. Ces dernières émergent à la surface dans un surgissement géologique qui signale la permanente évolution de la Terre dans les profondeurs sous-marines. Ce qui est sous la surface visible est vivant. L’île, plus mythique que géographique, nous mène à penser l’île créatrice, matricielle. Saint-John Perse évoque l’image d’une « mer utérine de nos songes… »2. Rêver des îles, c’est imaginer un départ vers un ailleurs, inattendu, libre, nu, pour renaître à soi. L’île est le signe idéal de la solitude ontologique, une dimension largement explorée par Patrick Chamoiseau dans L’empreinte à Crusoé3, dont le récit participe de la poétique insulaire.
Aujourd’hui, l’archipel est plutôt défini comme un groupe d’îles, des terres discontinues au milieu de la mer. Pourtant, par son étymologie (pelagos, haute mer), le grec le décrit comme « une mer parsemée d’îles ». Princeps, la mer suppose les liens secrets de l’en-dessous marin.

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« Contre la damnation »

Un texte de Patrick Chamoiseau, écrit pour être lu lors de la Nuit des libertés publiques, lu par Anaïs de Courson von Sothen , comédienne

Republié à l’occasion des 50 ans du Syndicat de la magistrature.

L’idée de justice assume l’idée de liberté. L’idée de liberté suppose une conscience responsable, alimentée par la raison, et qui, dans un contexte difficile ou pas, mais toujours en connaissance de cause, effectue une violation de la loi, une atteinte à des valeurs communes, une offuscation de quelque précieux principe.

Après une violation de la loi, ce qui met en branle la justice ce n‘est ni la peur ni la revanche ni la vengeance ni la sûreté, c’est la reconnaissance rigoureuse, et individualisée, d’une amplitude de libre-arbitre sur un fondement de responsabilité. Car la justice est une intelligence qui ne craint pas les aventures du libre, ses risques et ses dangers

La conscience responsable suppose la présence d’un être humain. Par définition, l’humain n’est pas une matière inerte, mais un processus complexe, toujours en devenir, rebelle aux fatalités, sensible aux alchimies de la démesure et de la raison, et dans lequel hier et demain sont des données distinctes, sont des données vivantes.

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Les années BUMIDOM en Martinique Volet 3

– Les faux prétextes du faux déclin des années BUMIDOM

 — Par Yves-Léopold Monthieux —

L’objectif n’est pas de défendre une institution qui prend inévitablement la couleur du pouvoir qui l’a engendrée. Que ce pouvoir soit regardé comme néocolonial ou qu’il se recommande du contraire, c’est avant tout des personnes qui sont visées. Lesquelles se trouvaient sans emploi à un moment crucial de leur vie et où il n’y a pas d’équivalent au futur RSA. Plutôt que du traumatisme du BUMIDOM au sujet duquel il est sage de laisser s’exprimer les personnes concernées, il m’a semblé préférable, renonçant au titre prévu du volet, de s’attarder sur la situation réelle de la Martinique dans les années 1960 – 1970, présentées alors comme une sombre décennie. On s’étonne simplement que les déclinistes d’alors soient muets sur la fuite de la jeunesse qui n’a pas confiance en l’avenir que les élus lui promettent.

Un traumatisme entretenu par des militants étrangers au BUMIDOM.

Certes, des postulants peuvent être confrontés à des difficultés inhérentes à l’institution. De plus, certains laissent parfois fructifier leurs mauvais penchants. Sur les 15 000, 45 000 ou 70 000 départs, selon l’historien, il est possible que se soient infiltrés quelques mauvais garçons.

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Ambassade d’Haïti en France : activités culturelles du 30 mai 2018

Bonjour à tous,
Le nouveau Réglement Général Européen de Protection des Données (RGPD) est entré en vigueur le 25 mai dernier en Europe. À cette occasion, nous tenons à vous informer que l’Ambassade d’Haïti en France utilise et utilisera votre courriel uniquement pour vous informer des actualités culturelles haïtiennes en France, de ses projets et invitations électroniques. Nos listes ne sont jamais transmises à nos partenaires.
Si vous souhaitez toujours être tenu informé, vous n’avez rien à faire. Si vous souhaitez vous désinscrire, vous pouvez cliquer sur le lien « veuillez me désiscrire de la liste de diffusion », ci-dessous.
Si vous souhaitez vous inscrire, il suffit d’envoyer un mail à : serviceculturel.haiti.fr@gmail.com
Bien à vous,
L’équipe de l’Ambassade

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Migrants : « l’Appel de Saint-Malo » au festival Etonnants Voyageurs

Rédigée par Mireille Delmas-Marty, Patrick Chamoiseau et Michel Le Bris, la Déclaration de St-Malo appelle à mettre en place une gouvernance mondiale, dans la gestion des migrants.
Face au désastre humanitaire qui accompagne des migrations d’une ampleur sans précédent, les surenchères répressives qui tiennent lieu de politique des migrations sont un déni de réalité ». Le texte intégral de ce que Patrick Chamoiseau a présenté comme un « Appel de Saint-Malo » a été lu dimanche 20 mai 2018, pendant le Festival Etonnants Voyageurs, à l’Auditorium du Palais du Grand Large. Le voici :

Appel de Saint-Malo

Face au désastre humanitaire qui accompagne des migrations d’une ampleur sans précédent, les surenchères répressives qui tiennent lieu de politique des migrations sont un déni de réalité. Les écrivains, artistes et réalisateurs réunis à Saint-Malo appellent la Communauté internationale à mettre en place une gouvernance mondiale nourrie de nos traditions multiséculaires et de nos imaginaires. L’urgence est à la construction d’un principe d’hospitalité qui deviendrait opposable aux États.

Le point de départ est le constat d’interdépendance. Comme l’a reconnu l’Assemblée Générale des Nations Unies en 2016 « aucun Etat ne peut à lui seul « gérer des déplacements massifs de réfugiés et de migrants ».

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L’ Afrique d’hier et d’aujourd’hui à la Fondation Clément

Exposition ouverte jusqu’au 6 mai 2018

Masque Dan (Côte d’Ivoire)

— Par Selim Lander —

Depuis que les locaux de la Fondation Clément se sont agrandis de nouveaux espaces muséaux, des expositions prestigieuses y sont organisées chaque année. Après la rétrospective Télémaque, en 2016, puis Le Geste et la Matière, en partenariat avec le Centre Pompidou, en 2017, voici, tirées des collections de la Fondation Dapper, une sélection d’œuvres majeures de la statuaire africaine accompagnée de quelques créations de plasticiens africains contemporains.

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« Nous sommes de ceux qui disent non à l’ombre » les 22, 23 & 24 mars 2018 au T.A.C.

De la négritude au Tout-Monde, histoire d’un dépassement.

A la suite d’une séance de captation supplémentaire ouverte au public il reste des places disponibles les 23 & 24 mars 2018

— Par Roland Sabra —

« Nous sommes de ceux qui disent non à l’ombre », m.e.s. de Margaux Eskenazi

Ils étaient trois, comme les rois mages, les pyramides, les Parques, les Grâces, ou les marches du podium. Sur la plus haute sans doute Césaire, sur la seconde Senghor, sur la troisième Damas le moins connu mais surement le plus combatif, le plus passionné.

Au cours de la bal(l)ade qui va des pères de la négritude aux chantres de la créolisation du monde Margaux Eskenazi dans « Nous sommes de ceux qui disent non à l’ombre » revisite les textes fondateurs autour desquels s’articule la recherche identitaire afro-caribéenne. C’est par un extrait opportun d’ « Écrire en pays dominé » qui d’emblée contextualise le propos que se fait l’ouverture, vite suivie de Black Label avec son refrain incantatoire et imprécatoire, Black-Label à boire / Pour ne pas changer / Black-Label à boire / A quoi bon changer.

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À la Fondation Clément : « AFRIQUES, artistes d’hier et d’aujourd’hui »

— Par Janine Bailly —

Les expositions organisées par la Fondation Clément, dans le cadre de l’habitation éponyme, offrent pour la Martinique un réel intérêt, qu’elles nous plongent au sein de l’univers caribéen, ou qu’elles nous apportent des nouvelles de l’au-delà des mers. La dernière en date, conçue en collaboration avec la Fondation Dapper, sera visible jusqu’au 6 mai 2018. Intitulée AFRIQUES, artistes d’hier et d’aujourd’hui, cette présentation des Arts anciens et de l’Art contemporain, qui occupe de belle et judicieuse façon toutes les salles du musée, du masque le plus traditionnel à la toile la plus novatrice, ne déroge pas à la règle. Et le catalogue de l’exposition, qui a pour préface un texte de Patrick Chamoiseau, Rencontres avec l’Afrique – De l’Absolu à la Trace, est aussi un superbe ouvrage, qui combine reproductions de qualité et analyses pertinentes.

Dans ses pages culturelles, la revue Télérama consacre à cet événement un article dont je donne l’introduction, empruntée à Suzanne Césaire dans la revue Tropiques : « L’Afrique ne signifie pas seulement pour nous élargissement vers l’ailleurs, mais aussi approfondissement de nous-mêmes », et la conclusion de la journaliste Yasmine Youssi : « Dans cette terre de France antillaise, si éloignée du Ministère de la Culture, où l’art semble être le cadet des soucis des représentants de la République tant est criante l’absence d’un musée (public) digne de ce nom, l’exposition (gratuite) de la Fondation (privée) Clément est magnifique.

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Édouard Glissant, au-delà des fantasmes

À propos de : François Noudelmann, Édouard Glissant. L’identité généreuse, Flammarion (« Grandes biographies »), 2018

— Par Loïc Céry —

C’était en avril 2005, et c’était dans l’avion qui m’emmenait vers Tunis, pour le colloque international que Samia Kassab-Charfi, Sonia Zlitni-Fitouri et moi organisions alors à Carthage autour d’Édouard Glissant. À quelques travées de mon siège, je reconnais François Noudelmann, qui ne me connaît que de nom. Quelques mois auparavant, en préparant avec Samia Kassab-Charfi, chez Édouard Glissant rue Saint-Guillaume, la liste des universitaires à solliciter pour cet événement majeur, nous nous répartissions la tâche de contacter les uns et les autres, glissantiens incontournables et déjà « historiques », ou d’une ferveur plus récente. Quelques jours plus tard, je le sollicitais en effet, par mail : « Monsieur, nous espérons vous compter parmi nous autour de cet événement académique consacré à l’œuvre d’Édouard Glissant, etc. » Me levant de mon siège, je profite de l’occasion pour saluer celui dont j’écoute assez soigneusement depuis quelques années les émissions de philosophie sur France Culture. Étonné d’être reconnu, il semble flatté.

Jeudi 24 février 2018 – Aujourd’hui, treize ans plus tard, je redépose devant moi le livre qui m’est arrivé hier matin : François Noudelmann, Édouard Glissant.

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Programme des Enseignements École Régionale ALI – Antilles

Année 2017 – 2018

Préparation du séminaire d’été

2ème lundi du mois de 19h à 20h30 – 13 nov, 8 janv, 19 fev, 12 mars, 9 avr, 14 mai, 11 juin, 2 juill

Lieu : Presbytère cathédrale de FdF (01 rue Abbé le Cornu, proche de l’Espace Périnon).

Étude du séminaire III Les Psychoses de J. Lacan

Nous proposerons une lecture du séminaire III en faisant référence à celle du cas Schreber dans les Cinq psychanalyses de Freud. Notre interrogation portera aussi sur la notion de structure.

Responsable : Victor Lina (0696 – 970 985)

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L’ art panse et repense le monde

L’édition 2017 des rencontres AKAA

— Par Max Pierre-Fanfan —

« Un jour on saura peut-être qu’il n’y avait pas d’art mais seulement de la médecine », confie JMG Le Clézio dans son ouvrage intitulé « Haï » (l’activité, l’énergie). Un véritable cérémonial de guérison magique qui arrache l’homme indien à la maladie et à la mort. Serait-il celui-là même qui jalonne le sentier de toute création? Et si l’art participait de la métamorphose? Je veux la vie réclamait le poète martiniquais Aimé Césaire. Je veux le seul, le pur trésor, celui qui fait largesse des autres, je veux la vie, fût-ce au prix de la mort.
L’artiste à l’instar du « medecine man » nous propose une plongée dans les profondeurs de l’être. Sa quête consiste en une mise à nu du divin par la connaissance introspective de l’âme, tâche humaine de l’art, sa raison d’être, démontrée par le voisinage de la mort qui lui est imposé. 

La répétition infernale

Lors de cette initiation apparaissent d’emblée les déterminations intimes de blessures ouvertes par des expériences convulsées peintes en feu( esclavage, colonisation, ségrégation, apartheid et leur lot de souffrances, de violences, d’humiliations, de crimes en tout genre).

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Formation : « La dramaturgie et les écritures techniques »

Du 20 au 25 novembre 2017 à Fort-de-France

L’association « La servante » propose cet atelier

conduit par

Danielle Paume

Chorégraphe, dramaturge et adaptatrice.

Du 20 au 25 novembre 2017 -salle paroissiale de Bellevue à Fort de France

ESPACE DES SCENES POPULAIRES DE MARTINIQUE

Un atelier pour amener chaque intervenant à être force de proposition personnelle et originale en s’appuyant sur le sens donné par l’auteur .

Atelier ouvert aux techniciens de la scène, aux concepteurs (lumières-son – vidéo), aux scénographes et costumiers, aux réalisateurs, aux plasticiens, aux musiciens, aux comédiens etdanseurs, aux chorégraphes et metteurs en scène, aux auteurs

Depuis Brecht la dramaturgie est pratiquée comme « le gardien du sens ». Véritable interface entre l’auteur, le metteur en scène et l’interprétation, les outils de la dramaturgie permettent de respecter le sens (parfois caché) de l’œuvre qui sera interprétée et mise en scène. Le plus souvent, le metteur en scène est son propre dramaturge. Mais dans certains cas, les interprètes et toute l’équipe de création qui entourent le metteur en scène : la scénographie, la lumière, le son, les costumes, ont besoin de cette étape dramaturgique.

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Le Monument aux Morts s’est-il transporté à la Joyau ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —
Ainsi donc, en décidant de saluer l’illustre pensionnaire du cimetière de la Joyau, Aimé Césaire, plutôt que les morts pour la République, le Premier ministre paraît sceller un passage de symboles. C’est une décision que les Martiniquais afro-caribéens, qui ont bonne conscience de ce qu’ils doivent à Césaire, pourraient traduire comme la reconnaissance à cet homme, par l’Etat, de la qualité de Père de la nation. La reconnaissance de cette nation, elle-même ! Cette distinction est rare en démocratie et le geste aurait du sens, qui exprimerait un message fort de la France.
Quand Césaire cessera-t-il d’apparaître comme appartenant à un clan ?
Mais alors, toutes les autorités officielles de la collectivité devraient y être conviées, comme c’est le cas lorsque l’évènement se produit autour du Monument aux Morts : le président de la collectivité, le préfet, les anciens combattants, etc. Celui qui écrit ces lignes a eu l’occasion de déplorer le caractère exclusif des célébrations de mémoires martiniquaises. En effet, lorsqu’on célèbre Fanon, le Parti progressiste martiniquais n’est pas invité à la fête et lorsqu’on honore Césaire les choses se passent en famille.

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Parutions : nouveautés du 15 octobre 2017

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas.

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Contes et Musique à la BU, 11ème…

Soirée contes à la BU du campus de Schoelcher le 3/10/2017 à 18h 45

Comme de coutume, la saison culturelle de la BU du campus de Schoelcher s’ouvre au rythme du son et de la parole contée avec la 11ème édition du Festival Contes et musique dans la cité.

Mardi 3 octobre à 18h45 à la BU, le festival, fidèle à ses promesses d’échange et d’ouverture sur le monde, vous invite à la rencontre d’ Anne Kovalesky, Jean l’Océan et Caroline Rivas.

Originaire de la région lyonnaise, A . Kovalesky déploie volontiers son sens du récit pour raconter l’itinéraire qui l’a portée : « Dans une « vie d’avant » j’étais infirmière ; au service de la vie, au service des gens. Aujourd’hui, Conteuse, je suis toujours au service de la vie, au service des gens. Le conte est un art de la relation. J’ai autant de bonheur à raconter dans un théâtre, une bibliothèque, au pied d’un arbre, dans une classe, une église, au pied d’un lit d’hôpital…Le conte apporte un supplément d’inattendu, de curiosité. Il permet de découvrir que ce que l’on sait de source sûre est déjà dans les contes. 

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