286 search results for "Le monstre"

Quand Rosa Parks remplace Colbert dans la dénomination d’un lycée

Ce n’est pas nouveau, mais cela prend une ampleur nouvelle. En effet, la question des emblèmes esclavagistes dans l’espace public se pose, en France comme ailleurs, formulée depuis quelques dizaines d’années par des citoyens  qui demandent le retrait de ces symboles, que ce soit noms de rues ou d’établissements publics et scolaires, statues et monuments mis accusation. Aujourd’hui, l’historienne Jacqueline Lalouette estime quant à elle, dans le journal « Ouest France », qu’il est préférable d’« expliquer plutôt que détruire ».

La Controverse, en Septembre 2017, relevée dans des publications au journal « Le Monde »

— Tribune du CRAN, le 17 septembre : À l’initiative de Louis-Georges Tin, président du CRAN (Conseil représentatif des associations noires de France), et du philosophe Louis Sala-Molin, plusieurs personnalités signent une tribune afin que le nom de Colbert, ministre de Louis XIV, soit retiré de l’espace public.

« (…) Cette exigence suscite chez certains de nos compatriotes une certaine angoisse : jusqu’où, disent-ils, faudra-t-il aller ? La réponse est claire : on ne pourra sans doute pas modifier tous les symboles liés à l’esclavage dans l’espace public, tant ils sont nombreux et intimement liés à notre histoire nationale.

→   Lire Plus

À Fort-de-France, deux manifestations pacifiques contre le racisme

— par Janine Bailly — 

Alors que le monde entier — ou presque — bougeait, porté par son indignation après la mort de George Floyd, que l’onde de choc gagnait de ville en ville, certains attendaient impatiemment une réaction massive des citoyens de la Martinique… Puisque, comme le disait Martin Luther King, « il vient un temps où le silence est trahison » ! Une affirmation reprise sur la page web de « Jodia » : on pouvait en effet y lire, légendant la photo de ce pasteur américain, militant non-violent pour la reconnaissance des Droits civiques des Noirs aux États-Unis, lui-même assassiné le 4 avril 1968, le commentaire suivant : « Cette citation devrait résonner dans les îles muettes ». C’est fait, au soir de ce samedi 6 juin, la vague est arrivée, qui a brisé le silence ! À Fort-de-France, deux actions ont été organisées, deux manifestations bienvenues pour protester contre l’assassinat de George Floyd par des agents de police, le 25 mai 2020 à Minneapolis. Deux manifestations qui entendaient dénoncer le racisme de façon plus générale. Une occasion aussi de manifester contre les violences policières, où qu’elle soient !

→   Lire Plus

La société Antillaise se racialise et devient dystopique.

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Même sans en connaitre la définition, il y a fort à parier que peu d’entre nous connaissent ou apprécient la dystopie. Connue aussi sous le nom de contre-utopie, il s’agit d’un courant littéraire rencontrant aujourd’hui un succès fracassant. Elle vise à dépeindre, pour ce qui concerne notre sujet, une fiction d’une identité noire, où le bonheur semble impossible. Contraire d’une utopie, le récit de fiction dystopique vire systématiquement au cauchemar en annonçant un avenir sombre avec la montée du populisme et du racisme, ainsi que l’ombre menaçante de la révolution numérique et l’intelligence artificielle ou un monde futuriste sans espoir avec le changement climatique .

La Martinique et la Guadeloupe jouissent actuellement d’une société où l’immédiateté est la seule dynamique, il devient alors impossible de réfléchir sur les conséquences à moyen et long terme de nos actes ainsi que sur notre nouveau rapport au futur, qui ne fait que se rappeler à nous sous la forme d’innombrables menaces et non plus comme la promesse d’un avenir meilleur. La menace est en train de se poser aujourd’hui avec la crise économique du coronavirus et la fracture sociale pour les minorités raciales en France – le danger d’explosion sociale en plus.

→   Lire Plus

Mobilisons-nous

Samedi 6 juin 2020 à 17H. Maison des Syndicats à Foyal

Pour George Floyd, pour soutenir nos frères noirs des USA et tous les manifestants

— Communiqué de Combat Ouvrier —

Combat ouvrier appelle :

Au rassemblement organisé par le MIR et d autres organisations samedi 9h sur la savane à Fort de France

A la marche unitaire de solidarité avec les luttes anti-racistes aux Etats unis et en hommage à George FLOYD

Au rassemblement Samedi 6 juin 2020 à 17H à la maison des syndicats

Avec respect des gestes barrières et du port du masque

Combat Ouvrier appelle aussi à une manifestation large le mardi 9 juin, le jour de l’enterrement de George Floyd à Houston. Il y aura des manifestations monstres ce jour-là aux USA. Mardi 9 juin, accompagnons George Floyd tous ensemble en Martinique par une pensée commune mobilisatrice !

Nous lançons l’appel :

→   Lire Plus

L’étau se desserre : de bonnes nouvelles en France pour la culture !

Signe de la fin d’un confinement nécessaire mais qui a pu paraître fort long, l’été arrive avec son cortège de bonnes nouvelles côté musées, et côté salles de cinémas où l’on va redécouvrir le plaisir partagé du film sur grand écran ! On apprend aussi ce matin que le parvis de Notre-Dame de Paris est désormais réouvert au public.

Cinémas : la date de réouverture fixée au 22 juin, mais avec  quelles normes sanitaires ?

Les salles seront donc restées fermées depuis le 15 mars, soit près de 14 semaines (100 jours pour être très précis)… Une première dans l’histoire du cinéma français. Un manque compensé parfois par la résurgence du cinéma en drive-in, voire par des projections sur les murs dans Paris… Mais les Français seront-ils nombreux à se rediriger vers les salles de cinéma ? À retrouver le plaisir partagé d’un film sur grand écran ? À en croire une étude faite récemment, « aller au cinéma » manquait déjà à 52,2% des Français, qui souhaitaient  retourner dans les salles dès leur réouverture.

Le premier ministre Edouard Philippe a fait le point sur la deuxième étape du plan de déconfinement le jeudi 28 mai.

→   Lire Plus

Littérature : nouveautés du 31 mai 2020

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

→   Lire Plus

Confinement : à la recherche des enfants perdus de l’école

 — Texte : Joséphine Lebard · Illustration : Stéphane Oiry,—

L’Éducation nationale aurait perdu le contact avec 5 à 8 % des élèves depuis le début du confinement. Dans les quartiers populaires, des adultes se démènent pour que les enfants ne décrochent pas. Enseignante, directrice, parent d’élève : La Croix L’Hebdo vous propose trois récits de combat de ces héros ordinaires. Pour que pas un élève ne manque.

L’Éducation nationale aurait perdu le contact avec 5 à 8 % des élèves depuis le début du confinement. Dans les quartiers populaires, des adultes se démènent pour que les enfants ne décrochent pas. Enseignante, directrice, parent d’élève : La Croix L’Hebdo vous propose trois récits de combat de ces héros ordinaires. Pour que pas un élève ne manque.

Anna, une prof au bout du fil

La sonnerie du portable retentit. Tout en décrochant, Anna (les prénoms ont été modifiés) jette un coup d’œil à l’heure : minuit et demi.

« Madame ? »

La voix au bout du fil n’a pas plus de 12 ans…

« Madame, c’est Djibril. Je voulais vous demander si je pouvais vous expliquer la photosynthèse… Voir si j’avais bien compris…

– Djibril ?

→   Lire Plus

«Il est temps de donner de la voix !» : la tribune des champions français contre les violences sexuelles

Des sportifs de haut niveau, dont l’ancienne patineuse Nathalie Péchalat, Teddy Riner, Marie Martinod et Astrid Guyart s’engagent dans une tribune que nous publions pour que les violences sexuelles ne soient plus un tabou.

« Violences sexuelles : il est temps de donner de la voix ! »

Enfin, une première percée dans le mur du silence. Les révélations récentes d’agressions sexuelles subies par plusieurs jeunes sportifs font trembler le système et réveillent notre colère. Nous, athlètes français de haut niveau, nous nous sentons révoltés. Révoltés, mais malheureusement pas si étonnés que ça… Une fois dévoilée au grand jour, la vérité devient glaçante : le cas isolé devient multiple, les monstres omniprésents. Combien de victimes demeurent blotties dans la honte et la peur ? Combien auraient pu être évitées ?

Merci aux journalistes qui ont pris le temps de l’investigation, qui ont su d’abord croire les victimes pour mieux les écouter. Merci à ces athlètes dont les témoignages puissants montrent la force d’âme que le sport nous a appris à développer. Ils n’abîment pas l’image du sport, ils la font grandir.

→   Lire Plus

Mort de Kirk Douglas : les dix films phares d’un franc-tireur à Hollywood

Kirk Douglas dans \"Spartacus\", de Stanley Kubrick (1960)Acteur à la personnalité trempée des plus populaires dans les années 1950-60, Kirk Douglas, également producteur, a tourné avec les plus grands d’Hollywood. Retour en dix films sur 70 ans d’une carrière d’exception.

Arrivé à Hollywood dans l’immédiat après-guerre, Kirk Douglas est mort, mercredi 5 février, à l’âge canonique de 103 ans, au terme d’une carrière exceptionnelle de longévité : 71 ans de cinéma, de 1946 à 2017. L’acteur, puis producteur, a tourné avec les plus grands réalisateurs de l’âge d’or d’Hollywood et au-delà : Vincente Minnelli, Billy Wilder, Howard Hawks, John Huston, Joseph L. Mankiewicz, Elia Kazan, Richard Fleischer, Stanley Kubrick ou Brian De Palma.Kirk Douglas, avec son visage coupé à la serpe et sa fossette au menton légendaire, était reconnaissable entre tous. Il a excellé dans tous les genres : comédie, drame, western, péplum, guerre, ou aventure.

→   Lire Plus

« Vivre », dans le sillage de la Compagnie Car’Avan

— par Janine Bailly —

Vu ce mardi 21 janvier, la deuxième création offerte sous le chapiteau, dans ce Festival 2020 des Petites Formes : le « Vivre » sous la direction artistique de Thierry Sirou, chorégraphe et metteur en scène, une production de la Compagnie Car’Avan. De celle-ci, nous avions déjà découvert, sur la scène du Théâtre Aimé Césaire en 2018, « Amniosphère », un spectacle singulier et qui « de la conception à la délivrance, restitue[ait] la prodigieuse amplitude des échanges émotionnels et physiques qui relient la mère, confrontée aux aléas de la vie, et le bébé à naître ».

Quand le spectacle « Vivre » commence, on devine sur la scène baignée dans une semi-obscurité des origines, deux présences, Elle et Lui. Homme, Femme. Rien d’autre. Les corps seuls, dans leur éphémère densité, pour occuper l’espace. Dans un premier temps, émouvant et beau, ces corps se cherchent, se trouvent et se perdent, se prennent et se déprennent. Ils s’imbriquent, puis se détachent, ils s’accordent puis se rejettent, et sous le pont des jambes écartées de l’autre, l’un parfois se glisse.

→   Lire Plus

Venezuela: « cinq heures » de queue pour payer avec la cryptomonnaie nationale

Caracas – « C’est une mascarade! », s’étrangle Leonor. Depuis cinq heures, cette retraitée fait le pied de grue devant un magasin de Caracas dans l’espoir de payer avec le demi-Petro, une cryptomonnaie vénézuélienne, que Nicolas Maduro a octroyée aux retraités pour Noël.

Au Venezuela, faire la queue n’est pas inhabituel. Entre 2014 et 2018, la grave pénurie de nourriture qui touchait le pays aux réserves de pétrole gargantuesques forçait les Vénézuéliens à s’armer de patience pour s’approvisionner.  

Depuis le début de l’année, oeufs, fruits et viande sont de nouveau disponibles dans les magasins. Mais c’est désormais aux stations-service que les files d’attente se forment à cause d’une pénurie d’essence et… devant les commerces qui acceptent les paiements en Petro, une cryptomonnaie lancée en février 2018 par le gouvernement socialiste. 

Nicolas Maduro a promis un demi-Petro à tous les retraités et fonctionnaires pour Noël. Ce « bonus » équivaut à 30 dollars, un petit mieux dans ce pays où l’inflation des prix en bolivars (200.000% cette année, selon le FMI) se double d’une hausse des prix en dollars. Les paiements avec le billet vert sont en effet de plus en plus acceptés, voire encouragés. 

→   Lire Plus

Sciences sociales : nouveautés du 15 décembre 2019

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

→   Lire Plus

« Le pouvoir sur scènes » de Georges Balandier

Pas de pouvoir sans  sa théâtralisation

— Par André Akoun —
L’ouvrage que nous donne Georges Balandier a deux intérêts : un intérêt théorique nous rappelant, à propos du pouvoir, que les faits sociaux ne sont. jamais des faits de nature, c’est-à-dire de simples rapports de force, mais des faits de communication et de langage, . des faits symboliques ; un intérêt conjoncturel,’ en nous rappelant, en cette période de campagne électorale (mais y a-t-il des périodes hors campagne électorale dans nos sociétés) ? le lien qui unit intimement pouvoir et spectacle.
Le livre veut montrer qu’il n’y a pas de pouvoir — jamais et nulle part — qui n’implique une théâtralisation, une mise en scène, un apparat ; qu’il n’y a pas de pouvoir nu et muet. Mais il -faut aller plus loin et’ refuser ce qu’une tradition politique veut croire : le pouvoir ne se réduit jamais au rapport de domination entre dominants et assujettis. Le « théâtre » qui l’accompagne n’est jamais un habit qui s’ajoute à la réalité du pouvoir pour la dissimuler. L’effet de pouvoir résulte de la théâtralisation elle-même.

→   Lire Plus

« Primitivismes; une invention moderne « 

— Par Philippe Dagen —

Dans un moment où l’histoire des cultures est en cours de réécriture et ne peut plus être réduite à la chronique des avant-gardes occidentales, et alors que les études postcoloniales ont plusieurs décennies d’ancienneté, une notion est demeurée jusqu’ici à l’abri de toute révision critique : primitivisme. Le mot est d’usage courant dans la langue de l’histoire de l’art autant que dans celle de la critique et du marché de l’art actuel. La notion dont il est dérivé, primitif, ne saurait plus être employée. Mais primitivisme résiste, fort de l’autorité qu’acheva de lui conférer une exposition célèbre du MoMA de New-York en 1984 et les noms de ses plus fameux artistes – Gauguin, Matisse, Picasso, Kirchner, Nolde, Kandinsky, Klee, Miró, Giacometti, etc. – et de ses plus illustres écrivains – Jarry, Apollinaire, Cendrars, Tzara, Breton, Éluard, etc. Aussi est-il nécessaire de mettre à nu tout ce qu’il contient de sous-entendus et de stéréotypes depuis que primitif, dans le dernier tiers du XIXe siècle, est une notion centrale de la pensée occidentale. Premier constat flagrant : le colonialisme des puissances européennes, avec ce qu’il suppose de racisme et de conquêtes, est la condition nécessaire du développement de l’ethnologie, de l’anthropologie et des musées.

→   Lire Plus

« Ennemis mortels : représentations de l’islam et politiques musulmanes en France à l’époque coloniale »

Cette étude traite de la place de l’islam et des musulmans aujourd’hui, au regard de leurs représentations nées entre le XIXe siècle et la guerre d’Algérie par le biais des élites intellectuelles françaises. L’auteur montre comment la diffusion de stéréotypes présentant les musulmans comme dangereux et rétifs au progrès affecte encore le présent et l’islamophobie actuelle.

Rencontre avec Olivier Le Cour Grandmaison, politologue du passé colonial français

— Par Sabine Cessou —
C’est l’une des voix les plus critiques, en France, sur la question du passé colonial, mais pas forcément l’une des plus écoutées. Son dernier livre, Ennemis mortels, revient sur la construction des images péjoratives de l’islam et des musulmans.

Un pavé dans la mare ? Tel n’est pas vraiment l’effet recherché par le politiste français Olivier Le Cour Grandmaison avec son nouvel ouvrage, Ennemis mortels, représentations de l’islam et politiques musulmanes en France à l’époque coloniale, à paraître le 17 octobre chez La Découverte. Ce livre tombe à pic, pourtant, tant les polémiques sont nombreuses, notamment au sujet des discours de haine du chroniqueur et essayiste Eric Zemmour.

→   Lire Plus

Trois films d’aujourd’hui : « Bacurau »,« Roubaix, une lumière », « Le Daim »

— par Janine Bailly —

Bacurau

Si par hasard vous subissiez le choc de la rentrée, que vous cherchiez un moyen d’adoucir le traumatisme, qu’à la télévision en famille vous préfériez les émotions distillées sur grand écran, alors ne manquez surtout pas la reprise, en cet octobre chaud, des « Séances VO » programmées par Steve Zébina, reparties cette année encore entre les salles de Madiana et celle de Tropiques-Atrium. Une reprise en beauté, avec trois premières projections qui ont fait salle comble, ou presque, qui ont été suivies dans une belle concentration et un profond silence que j’oserai dire assez inhabituel. Et si, en raison de la gravité des sujets abordés, nous n’en sommes pas sortis forcément le cœur léger, remercions le cinéma de nous ouvrir ainsi au monde, qu’il soit le nôtre ou celui des autres, qu’il soit torturé ou apaisé, qu’il nous laisse sidérés ou réconfortés d’une lueur d’espoir.

Les Brésiliens Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles, sans craindre les excès, dans Bacurau prix du jury au festival de Cannes 2019,  nous parlent d’un pays rongé par la violence, la corruption politique et la misère sociale, et ce pays souffrant est le leur.

→   Lire Plus

8ème édition du Festival « Ouvè Jou A »

Du 15 au 31 octobre 2019 à Schœlcher

L’A’zwel, en partenariat avec la ville de Schoelcher, présente la 8ème édition de son Festival « Ouvè Jou A », Festival International Enfance, Petite Enfance et Jeunesse du 15 au 31 octobre 2019.

Pour cette 8ème édition de son Festival « Ouvè Jou A », l’A’zwel proposera des spectacles de marionnettes, de théâtre d’objets, du conte et de la danse à destination des tout petits, des petits et des jeunes avec des spectacles accessibles dès 1 an. Cette année le festival se déroulera sur deux sites: le chapiteau mobile de Tropiques Atrium basé à l’espace Osenat et l’espace A’zwel, permettant de nombreuses représentations scolaires.

Le festival ouvrira un temps d’animation aux enfants et à leurs parents les mercredis 16 et 23 octobre avec au programme, ateliers théâtre, initiation aux arts du cirque et cinéma jeunesse.

L’A’zwel proposera de nouveau un temps d’échange pour les professionnels du spectacle et de l’enfance lors de d’une journée professionnelle le 19 octobre à partir de 9h.

Le programme est détaillé ci-dessous.

→   Lire Plus

L’insurrection du Sud et la justice coloniale

— Par Huguette Bellemare pour Culture Egalité —

L’Insurrection du Sud

Bref rappel des faits, Rôle des femmes

Septembre 1870, 22 ans après l’abolition : Un jeune artisan noir au travail, Lubin, est cravaché par un colon blanc qui estime qu’il ne lui cède pas le passage assez rapidement. Lubin porte plainte, mais il est débouté. Quelques jours après, il se fait justice. Il est alors condamné à 7 ans de bagne en Guyane. La population s’indigne, se solidarise avec lui et profite de la défaite de Sedan et de la proclamation de la 3e République pour réclamer justice. C’est le début d’une insurrection qui mobilise pendant 5 jours la petite paysannerie noire, et au cours de laquelle un béké particulièrement nostalgique de l’esclavage, Codé, est tué et des plantations, pillées et / ou incendiées.

Les femmes (très jeunes, en général) jouèrent un rôle important dans dette révolte. On connaît surtout le nom de Lumina Sophie, de Rosanie Soleil et de Madeleine Clem, mais il y en eut bien d’autres. Même si les autorités judiciaires (et un peu aussi leurs compagnons de lutte) s’efforcèrent de réduire leur participation au rôle d’appoint traditionnel, elles n’en payèrent pas moins par de lourdes peines (prison, déportation) la grande peur infligée aux possédants.

→   Lire Plus

Publications littéraires : nouveautés du 15 septembre 2019

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux xviie – xviiie siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

→   Lire Plus

Parutions : nouveautés du 16 juin 2019

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

→   Lire Plus

« Figures de l’animal ».

Le mardi 14 mai, à 18h, ESPE de Martinique

7° conférence du CEREAP, »Figures de l’animal« .

sur le thème
Intervenants : Lise Brossard, Frédéric Lefrançois et Henri Tauliaut.

Qu’est-ce qu’un animal ? La réponse à la question paraît simple : tout être vivant qui n’appartient pas à l’espèce humaine. Cette définition courte laisse pourtant des zones grises du coté du seuil où commence la vie et à l’autre bout où elle construit une frontière entre les espèces supérieures, dont la réalité s’amenuise sous l’effet de découvertes révélant des porosités tant en ce qui concerne l’habileté, que l’émotion, l’intelligence ou encore du langage.
Les récentes polémiques sur la souffrance animale, amplifiant celles antérieures portant sur l’usage des fourrures ou qualifiant de domination esclavagiste nos rapports aux animaux domestiques et plus encore familiers, montrent la fragilité et la complexité de notre position.

→   Lire Plus

Danser, jouer et relier les mondes

— Par Marina Da Silva —
Pour Hocine Chabira, qui en a pris la direction en 2017, l’ouverture du Festival Passages aux pays africains et caraïbéens va de soi « parce qu’avant qu’une partie de la population devienne blanche, nous avons tous été noirs ». C’est aussi une posture anti-Trump, alors les artistes invités viennent d’Afrique du Sud, du Burkina Faso, des Caraïbes, du Congo-Brazzaville, d’Éthiopie et aussi d’Irak, de Syrie, de Turquie et d’Europe. Le metteur en scène irakien Haythem Abderrazak a pu franchir la zone d’embargo, toujours à l’œuvre en matière de création, et présente la Maladie du Machrek, une adaptation d’Horace de Heiner Müller qu’il joue en tous terrains – Erbil, Bagdad, Redeyef en Tunisie, aujourd’hui à Metz, puis à Besançon. Avec ses comédiens irakiens rompus à un théâtre physique et total, il s’immerge avec des amateurs pour transposer le conflit entre les Horaces et les Curiaces dans la guerre irakienne qui a suivi le renversement de Saddam Hussein, où s’entre-déchirent Kurdes, chiites et sunnites, sous le regard satisfait des Américains.
l’univers ouaté de Leila va virer au cauchemar

Sur la Syrie, il ne faut pas manquer X-Adra, où d’ex-prisonnières jouent leurs propres témoignages de captivité et de torture dans la terrible prison de Damas pour avoir participé aux manifestations qui voulaient la chute de Bachar Al Assad.

→   Lire Plus

Le palmarès du Festival des Révoltés du Monde 2019

Le Prix du Public est revenu à « Au Nom du Père, du fils et des Esprits » réalisé par Dorothée Tromparent et Emmanuel Desbouige.

Un an après les Accords de Matignon, Jean-Marie Tjibaou était assassiné à Ouvéa.
Emmanuel est l’un des fils de Jean-Marie Tjibaou, figure politique du nationalisme kanak en Nouvelle-Calédonie. Il est parti sur les traces de son père, en quête d’informations sur cet homme qu’il a si peu connu. Emmanuel a interrogé ceux qui ont côtoyé ce leader d’exception, comparé par certains à Martin Luther King ou à Nelson Mandela. Un portrait qui prend une résonance particulière à quelques jours du référendum d’autodétermination.
Une plongée bouleversante au cœur d’un combat trop peu relaté, grâce au témoignage fort et très émouvant du fils du leader indépendantiste kanak. De nombreuses images d’archives – rares et souvent saisissantes – composent ce documentaire poignant. Un récit souvent déchirant, mais captivant de bout en bout.

Le Prix Jeunesse ​​​​​​ à « Sauvages, au cœur des zoos humains » réalisé par Bruno Victor-Pujebet et Pascal Blanchard.

Tout le monde n’a pas pu entrer dans la salle pour un voir un film coup de poing.

→   Lire Plus

Parutions : nouveautés du 14 avril 2019

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux xviie – xviiie siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

 L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés

 

 

ENGRENAGES
Récit

Marie-Claire Buzy

Dyslexique, Engrenage, Adrian, Adrénaline, I Love you Lulu, Gainsbarre, Body physical… Avec une série de tubes sans concessions, Buzy a marqué nos années 1980, tant par sa musique que par son look ou son attitude.

→   Lire Plus

Sauvages, au cœur des zoos humains.

Un film choc… et des images qui choquent

— Par Roland Sabra —

La soirée d’ouverture du Festival International du Film Documentaire de Martinique (FIFDoM?) dont le thème, en cette année  2019, est « Les révoltés du Monde » a fait salle comble à Madiana. Tout le monde n’a pas pu entrer dans la salle pour un voir un film coup de poing.

Le titre en lui-même est une provocation: Sauvages au cœur des zoos humains». Le premier et les deux derniers termes sont inacceptables.

De 1820 à 1940 le système colonial a exhibé des hommes, des femmes et des enfants comme des sauvages, des monstres dans des enclos, des cirques, derrière des grilles dans des expositions universelles ou coloniales, dans de véritables zoos humains. Ils et elles s’appellent Petite Capeline, Fuégienne de Patagonie (Chili actuel), Tambo, Aborigène d’Australie, Moliko, Kali’na de Guyane, Ota Benga, Pygmée du Congo, Marius Kaloïe, Kanak de Nouvelle-Calédonie, Jean Thiam, Wolof du Sénégal. Six parmi les trente-cinq milles montrés comme des bêtes de foire, dans leur «animalité» à un milliard et demi de visiteurs en Europe et en Amérique du Nord.

→   Lire Plus